Los Escritos de Maria Valtorta

302. A Magdala, avant d’envoyer les apôtres en famille pour les Encénies.

302. En Magdala, antes de mandar a todos

302.1

De l’eau, de l’eau, de l’eau… Les apôtres, découragés de cette marche sous la pluie, insinuent à Jésus qu’il vaudrait mieux s’abriter à Nazareth, qui n’est pas loin… et Pierre dit :

« On pourrait ensuite en repartir avec l’enfant… »

Le « non » de Jésus est tellement tranchant que personne n’ose insister. Jésus marche en avant, tout seul… Les autres derrière, en deux groupes, l’air renfrogné.

Puis Pierre ne peut y résister et rejoint Jésus.

« Maître, tu m’en veux ? demande-t-il, l’air quelque peu désolé.

– Tu m’es toujours cher, Simon. Viens. »

Pierre se rassérène. Il trottine aux côtés de Jésus qui, avec ses longs pas, fait aisément beaucoup de chemin. Après un moment, il dit :

« Maître… ce serait beau d’avoir l’enfant pour la fête… »

Jésus ne répond pas.

« Maître, pourquoi ne me fais-tu pas plaisir ?

– Simon, tu cours le risque que je t’enlève l’enfant.

– Non ! Seigneur ! Pourquoi ? »

Pierre est épouvanté par la menace et navré.

« Parce que je veux que rien ne te retienne. Je te l’ai dit quand je t’ai accordé Marziam. Toi, au contraire, tu t’enlises dans cette affection.

– Ce n’est pas un péché d’aimer, et d’aimer Marziam. Tu l’aimes, toi, aussi…

– Mais cet amour ne m’empêche pas de me donner tout entier à ma mission. Tu ne te rappelles pas mes paroles sur les affections humaines ? Mes conseils, si clairs qu’ils sont déjà des ordres, sur celui qui veut mettre la main à la charrue ? Es-tu en train de te lasser, Simon, d’être héroïquement mon disciple ? »

La voix de Pierre est devenue rauque par les larmes quand il répond :

« Non, Seigneur. Je me rappelle tout, et je ne suis pas lassé. Mais j’ai l’impression que c’est le contraire… Que c’est toi qui te fatigues de moi, du pauvre Simon qui a tout quitté pour te suivre…

– Qui a tout trouvé en me suivant, veux-tu dire.

– Non… Oui… Maître… Je suis un pauvre homme, moi…

– Je le sais. C’est précisément pour cela que je te travaille. C’est pour faire d’un pauvre homme un homme fort, et de celui-ci un saint, mon Apôtre, ma Pierre. Je suis dur pour te rendre dur. Je ne veux pas que tu sois mou comme cette boue. Je veux que tu sois un bloc taillé, parfait : la Pierre de base. Ne comprends-tu pas que cela, c’est de l’amour ? Tu ne te souviens pas du Sage[1] ? Il dit que celui qui aime est sévère.

302.2

Mais comprends-moi ! Comprends-moi, toi, au moins ! Ne vois-tu pas comme je suis accablé, consterné par tant d’incompréhensions, par trop de feintes, par de nombreux manques d’amour et par des déceptions encore plus nombreuses ?

– Tu es… tu l’es, Maître ? Ah ! Miséricorde divine ! Et moi, je ne m’en apercevais pas ! Grand bêta que je suis !… Mais depuis quand ? Mais par qui ? Dis-le moi…

– Inutile. Tu n’y pourrais rien faire. Je n’y puis rien, moi non plus…

– Je ne pourrais réellement rien pour te soulager ?

– Je te l’ai dit : comprendre que ma sévérité est de l’amour. Voir dans toute ma conduite à ton égard l’amour.

– Oui, oui. Je ne parle plus, mon Maître bien cher ! Je ne parle plus. Et toi, pardonne à cet abruti que je suis. Donne-moi la preuve que tu me pardonnes…

– La preuve ! Vraiment ma parole devrait te suffire, mais je te la donne. Ecoute : je ne peux pas aller à Nazareth, car à Nazareth il y a Jean d’En-Dor et Syntica, en plus de Marziam. Et cela ne doit pas être su.

– Même de nous ? Pourquoi ?… Ah !… Maître ? ! Maître ? ! Tu te méfies de l’un de nous ?

– La prudence enseigne que lorsqu’une chose doit être tenue secrète, c’est déjà trop que deux soient au courant. On peut faire du mal même à cause d’une parole qui échappe. Et vous n’êtes pas tous réfléchis, ni toujours.

– Vraiment… je ne le suis pas moi non plus. Mais quand je le veux, je sais garder le silence. Et maintenant, je me tairai. Ah ! Oui, je me tairai ! Je ne serais plus Simon, fils de Jonas, si je ne sais pas me taire. Merci, Maître, de ton estime. C’est une grande preuve d’amour…

302.3

Alors, maintenant, on va à Tarichée ?

– Oui. De là, en barque à Magdala. Je dois recevoir l’or des joyaux.

– Tu vois que je sais me taire : je n’ai jamais rien dit à Judas, tu sais ? »

Jésus ne commente pas l’interruption. Il poursuit :

« Une fois que j’aurai l’or, je vous laisse tous libres jusqu’au lendemain des Encénies. Si je veux l’un de vous, je l’appellerai à Nazareth. Les Judéens, excepté Simon le Zélote, accompagneront les sœurs de Lazare et leurs servantes, et en plus Elise de Béthsur, à la maison de Béthanie. Puis ils iront dans leurs foyers pour les Encénies. Il me suffira qu’ils soient de retour pour la fin de Shebat quand nous reprendrons les voyages. Cela, tu es seul à le savoir, n’est-ce pas, Simon-Pierre ?

– Moi seul le sais. Mais… tu devras pourtant le dire…

– Je le ferai au moment voulu. Maintenant, va rejoindre tes compagnons et sois assuré de mon amour. »

Pierre, content, obéit et Jésus se plonge de nouveau dans ses pensées.

302.4

Les vagues se brisent sur la petite plage de Magdala quand les deux barques y abordent à la fin d’un après-midi de novembre. Les vagues ne sont pas fortes, mais elles sont toujours désagréables pour ceux qui débarquent, car leurs vêtements se mouillent. Mais la perspective de se trouver bientôt dans la maison de Marie de Magdala fait supporter sans murmurer ce bain indésirable.

« Mettez à l’abri les barques et rejoignez-nous » dit Jésus aux employés.

Puis il se met aussitôt en chemin le long de la côte, car ils ont débarqué dans une petite cale en dehors de la ville, là où se trouvent d’autres barques de pêcheurs de Magdala.

« Judas et Thomas, venez ici, avec moi » appelle Jésus.

Les deux hommes accourent.

« J’ai décidé de vous confier une charge importante qui sera aussi une joie. Cette charge sera d’accompagner les sœurs de Lazare à Béthanie et, avec elles, Elise. Je vous estime assez pour vous confier les femmes disciples. En même temps, vous porterez une lettre de moi à Lazare. Puis, après vous être acquittés de cette charge, vous irez chez vous pour les Encénies… Ne m’interromps pas, Judas. Nous fêterons tous les Encénies dans nos maisons, cette année. C’est un hiver trop pluvieux pour pouvoir voyager. Vous voyez aussi que les malades se font rares. Nous en profiterons donc pour nous reposer et faire plaisir à nos familles. Je vous attends à Capharnaüm pour la fin de Shebat.

– Mais toi, tu restes à Capharnaüm ? demande Thomas.

– Je ne suis pas encore sûr du lieu où je resterai. Ici ou là, pour moi, c’est égal. Il me suffit que ma Mère soit proche.

– Je préférerais faire les Encénies avec toi, dit Judas.

– J’en suis sûr. Mais obéis, si tu veux me faire plaisir. D’autant plus que votre obéissance vous donnera la possibilité d’aider les disciples retournés à s’éparpiller un peu partout. Il faut bien que vous m’aidiez en cela ! Dans les familles, ce sont les aînés qui aident les parents à former les plus jeunes enfants. Vous êtes les frères aînés des disciples qui sont vos cadets, et vous devez être heureux que je vous fasse confiance. Cela prouve que je suis content de votre récent travail. »

302.5

Thomas dit simplement :

« Tu es trop bon, Maître. Mais quant à moi, je chercherai à faire encore mieux désormais. Il me déplaît pourtant de te quitter… Mais cela passera vite… Et mon vieux père sera heureux de m’avoir pour la fête… et aussi mes sœurs… Et ma sœur jumelle !… Elle doit avoir eu un enfant, ou est sur le point de l’avoir… Mon premier neveu… Si c’est un garçon et s’il naît pendant que je serai là, quel nom lui donner ?

– Joseph.

– Et si c’est une fille ?

– Marie. Il n’y a pas de noms plus doux. »

Mais déjà Judas, fier de la charge, se pavane et fait projets sur projets… Il a absolument oublié qu’il s’éloignait de Jésus et que peu de temps avant, vers la fête des Tentes, si je m’en souviens bien, il avait renâclé comme un poulain sauvage, à l’ordre de Jésus de se séparer de lui pendant quelque temps. Il perd aussi absolument de vue le soupçon, qu’il avait eu alors, que c’était un désir de Jésus de l’éloigner. Il oublie tout… et il est heureux d’être considéré comme quelqu’un à qui on peut confier des missions délicates. Il promet :

« Je t’apporterai beaucoup d’argent pour les pauvres. »

Il sort sa bourse et dit :

« Voilà, prends. C’est tout ce que nous avons. Je n’ai rien d’autre. Donne-moi le viatique pour notre voyage de Béthanie à la maison.

– Mais nous ne partons pas ce soir, objecte Thomas.

– Peu importe. Chez Marie, l’argent n’est plus nécessaire et donc… Bienheureux de ne plus avoir à en manier… A mon retour, j’apporterai à ta Mère des graines de fleurs. Je me les ferai donner par ma mère. Je veux apporter aussi un cadeau à Marziam… »

Il est exalté. Jésus le regarde…

302.6

Les voilà arrivés à la maison de Marie de Magdala. Ils se font reconnaître et entrent tous. Les femmes accourent joyeusement à la rencontre du Maître, venu s’abriter dans leur foyer…

Et c’est après le souper, une fois que les apôtres, fatigués, se sont retirés, que Jésus, assis au milieu d’une salle dans le cercle des femmes disciples, leur fait part de son désir qu’elles partent au plus tôt. Aucune d’elles ne proteste, au contraire des apôtres. Elles inclinent la tête pour marquer leur assentiment, puis sortent préparer leurs bagages. Mais Jésus rappelle Marie-Madeleine qui est déjà sur le seuil.

« Eh bien, Marie, pourquoi m’as-tu dit tout bas à mon arrivée : “ Je dois te parler en secret ” ?

– Maître, j’ai vendu les pierres précieuses. A Tibériade. C’est Marcelle qui les a vendues avec l’aide d’Isaac. J’ai la somme dans ma chambre. J’ai préféré que Judas n’en sache rien… »

Elle rougit vivement. Jésus la regarde fixement, mais sans rien dire. Marie-Madeleine sort pour revenir avec une lourde bourse qu’elle remet à Jésus :

« Voici » dit-elle. « Elles ont été bien payées.

– Merci, Marie.

– Merci, Rabbouni, de m’avoir demandé ce service. As-tu autre chose à me demander ?…

– Non, Marie. Et toi, as-tu autre chose à me dire ?

– Non, Seigneur. Bénis-moi, mon Maître.

– Oui. Je te bénis…

302.7

Marie… Es-tu contente de retourner vers Lazare ? Imagine que je ne sois plus en Palestine. Tu retournerais volontiers à la maison, alors ?

– Oui, Seigneur. Mais…

– Achève, Marie. N’aie jamais peur de me dire ta pensée.

– Mais j’y serais retournée plus volontiers si, à la place de Judas de Kérioth, il y avait Simon le Zélote, grand ami de notre famille.

– J’en ai besoin pour une mission importante.

– Alors tes frères, ou bien Jean au cœur de colombe. Tous, voilà, sauf lui… Seigneur, ne me regarde pas sévèrement… Qui a goûté à la débauche en sent le voisinage… Je ne la crains pas. Je sais remettre en place de bien pires que Judas. Et c’est ma terreur de n’être pas pardonnée, et c’est mon moi, et c’est Satan qui certainement me tourne autour, et c’est le monde… Mais si Marie, fille de Théophile, n’a peur de personne, Marie de Jésus a le dégoût du vice qui l’avait subjuguée, et la… Seigneur… L’homme qui se livre à la sensualité me dégoûte…

– Tu n’es pas seule à faire ce voyage, Marie. Et avec toi, je suis certain qu’il ne reviendra pas en arrière… Rappelle-toi que je dois faire partir Syntica et Jean pour Antioche, et qu’il ne faut pas que l’affaire soit connue par un imprudent…

– C’est vrai. Alors, j’irai… Maître, quand nous reverrons-nous ?

– Je ne sais pas, Marie. Peut-être seulement à la Pâque. Maintenant, va en paix. Je te bénis ce soir et chaque soir et avec toi, ta sœur et le bon Lazare. »

Marie se penche pour baiser les pieds de Jésus et sort, le laissant seul, dans la pièce silencieuse.

302.1

Agua, agua, agua… Los apóstoles, poco satisfechos de ir bajo la lluvia, insinúan a Jesús que si no sería mejor buscar refugio en Nazaret, que no está lejos… y Pedro dice: «Luego podríamos reanudar la marcha con el niño…». El «no» de Jesús es tan seco, que ninguno se atreve a insistir.

Jesús va delante, completamente solo… Los otros van detrás, mohínos, en dos grupos.

Luego Pedro, no sabiendo resistir más, se acerca a Jesús. «Maestro, ¿me aceptas aquí?» pregunta un poco apesadumbrado.

«Siempre me eres grato, Simón. Ven».

Pedro se tranquiliza. Camina con paso forzado al lado de Jesús, que con sus largos pasos recorre mucho camino fácilmente. Al poco rato dice: «Maestro… ¡qué bonito si hubiéramos traído con nosotros al niño para la fiesta…!».

Jesús no responde.

«Maestro, ¿por qué no me das esta satisfacción?».

«Simón, te estás arriesgando a que te quite el niño».

«¡No! ¡Señor! ¿Por qué?». Pedro está aterrorizado por la amenaza y desolado.

«Porque no quiero que estés atado a nada. Te lo dije cuando te concedí a Margziam. Tú, sin embargo, te estás encallando en este afecto».

«No es pecado amar. Y amar a Margziam… Tú también le quieres…».

«Pero este amor no me impide darme enteramente a mi misión. ¿No tienes presentes mis palabras sobre los afectos humanos?, ¿mis consejos — tan claros que son órdenes — acerca de quien quiere poner la mano en el arado? ¿Te estás cansando, Simón de Jonás, de ser heroicamente mi discípulo?».

Pedro responde con voz ronca de llanto: «No, Señor. Tengo presente todo y no estoy cansado. Me da la impresión de que sea lo contrario… Que Tú estés cansado de mí, del pobre Simón que ha dejado todo por seguirte…».

«Que ha hallado todo siguiéndome, querrás decir».

«No… Sí… Maestro… Yo soy un pobre hombre…».

«Lo sé. Precisamente por eso te labro. Para hacer del pobre hombre un hombre, y de éste un santo, mi Apóstol, mi Piedra. Soy duro para hacerte duro. No quiero que seas blando como este fango, sino un bloque escuadrado, perfecto: la Piedra de base. ¿No comprendes que esto es amor? ¿No recuerdas lo que dice el Sabio? [1]Dice que quien ama es severo.

302.2

¡Pero compréndeme, hombre! ¡Compréndeme tú, al menos! ¿No ves cómo estoy agobiado, desolado por tantas incomprensiones, por demasiadas simulaciones, por la mucha indiferencia, y por las aún más numerosas desilusiones?».

«¿Te sientes… te sientes así, Maestro? ¡Oh! ¡Divina Misericordia! ¡Y yo sin darme cuenta! ¡Pero qué animal soy!… Pero, ¿desde cuándo? ¿Por causa de quién? Dímelo…».

«No se gana nada con decírtelo. No podrías hacer nada. Ni siquiera Yo puedo hacer nada…».

«¿No podría hacer absolutamente nada para aliviarte?».

«Ya te lo he dicho: comprender que mi severidad es amor. Ver el amor en todo acto mío respecto a ti».

«Sí, sí. Ya no hablo más. ¡Mi amado Maestro! Ya no hablo más. Perdona a este completo animal que soy. Dame una prueba de que realmente me perdonas…».

«¡La prueba! Verdaderamente debería bastarte mi sí. De todas formas te doy la prueba. Mira: no puedo ir a Nazaret porque en Nazaret están Juan de Endor y Síntica además de Margziam, y no se debe saber».

«¿Ni siquiera nosotros? ¿Por qué?… ¡Ah! ¡¿Maestro?! ¡¿Maestro?! ¿Desconfías de alguno de nosotros?».

«La prudencia enseña que cuando se debe guardar secreto de una cosa demasiado es que dos la sepan. Se puede hacer daño también con una palabra dicha a la ligera. Y no todos ni siempre sois reflexivos».

«Es verdad… no lo soy tampoco yo. Pero cuando quiero sé callar. Y en este caso callaré. ¡Sin duda callaré! Dejaré de ser Simón de Jonás si no sé callar! Gracias, Maestro, por tu estima. Esto sí que es una gran prueba de amor…

302.3

¿Entonces ahora vamos a Tariquea?».

«Sí. Luego a Magdala con las barcas. Tengo que retirar el oro de las joyas…».

«¡Ves como sé guardar silencio! ¡No le he dicho nada a Judas, eh!».

Jesús no comenta la interrupción. Continúa: «Una vez que haya retirado el oro, os dejo a todos libres hasta el día de las Encenias. Si necesito a alguno de vosotros, os llamo para que vayáis a Nazaret. Los judíos, excepto Simón Zelote, acompañarán a las hermanas de Lázaro y a sus criadas, más Elisa de Betsur, a la casa de Betania. Luego irán para las Encenias a sus casas. Me bastará con que estén de regreso para el final de Sabat; entonces reanudaremos la marcha. Esto lo sabes tú sólo, ¿verdad, Simón Pedro?».

«Lo sé yo sólo. Pero… de todas formas, tendrás que decirlo…».

«Lo diré en su momento. Ahora regresa con los compañeros y estáte seguro de mi amor».

Pedro obedece contento, y Jesús se vuelve a ensimismar en sus pensamientos.

302.4

Las olas se rompen contra la playita de Magdala, cuando las dos barcas tocan tierra al caer de una tarde del mes de noviembre. No son olas grandes. En todo caso, son molestas para quien desembarca, porque los vestidos se mojan. Pero la perspectiva del ya próximo alojamiento en casa de María de Magdala hace soportar sin refunfuños el no deseado baño.

«Poned en seguro las barcas y luego nos alcanzáis» dice Jesús a los mozos. Y, en seguida, se pone en camino siguiendo el litoral, porque han desembarcado en una pequeña ensenada que está un poco fuera de la ciudad y en la que hay otras barcas de pescadores de Magdala.

«Judas de Simón y Tomás, venid aquí conmigo» llama Jesús. Los dos van sin demora. «He decidido daros un encargo de confianza y, al mismo tiempo, una alegría. El cometido es éste: que acompañéis a las hermanas de Lázaro a Betania. Y, con ellas, a Elisa. Os estimo lo suficiente como para confiaros las discípulas. Aprovecharéis para llevar una carta mía a Lázaro. Luego, una vez cumplido este cometido, iréis a vuestras casas, para las Encenias… No interrumpas, Judas. Todos pasaremos las Encenias en nuestra casa, este año. Es un invierno demasiado lluvioso para poder viajar. Como podéis ver, incluso los enfermos son más escasos. Por tanto, aprovecharemos de ello para descansar y dar una satisfacción a nuestra familias. Os espero en Cafarnaúm para el final de Sabat».

«¿Pero vas a estar en Cafarnaúm?» pregunta Tomás.

«No estoy todavía seguro de dónde voy a estar. En un sitio o en otro, para mí es igual. Basta con tener cerca a mi Madre».

«Yo prefería pasar las Encenias contigo» dice el Iscariote.

«Te creo. Pero, si me amas, obedece; mucho más, considerando que vuestra obediencia os proporcionará la manera de ayudar a los discípulos que se han vuelto a esparcir por todas partes. ¡Sí que tenéis que ayudarme en esto! En las familias los hijos mayores son los que ayudan a los padres en la formación de los hijos menores. Vosotros sois los hermanos mayores de los discípulos, que son los menores, y os debéis sentir contentos de que Yo me ponga en vuestras manos. Ello es señal de que he quedado contento de vuestra reciente actuación».

302.5

Tomás dice sencillamente: «Demasiado bueno, Maestro. Pero, por lo que a mí respecta, trataré de hacer las cosas ahora todavía mejor. De todas formas, siento dejarte… Bueno… pasará pronto… Y mi anciano padre se sentirá contento de tenerme para la fiesta… y también mis hermanas… ¡Y mi hermana gemela?… Debe haber tenido un niño, o estará para tenerle… Mi primer sobrino… Si es varón y nace cuando estoy yo, ¿qué nombre le pongo?».

«José».

«¿Y si es niña?».

«María. No hay nombres más dulces».

Judas, sin embargo, orgulloso del encargo recibido, ya está pavoneándose y haciendo proyectos y más proyectos… Se ha olvidado completamente de que se aleja de Jesús, mientras que, poco tiempo antes (hacia los Tabernáculos, si bien recuerdo), había protestado como un potro salvaje ante la disposición de Jesús de separarse de Él por un tiempo. Pierde también de vista completamente la sospecha de entonces de que era un deseo de Jesús de apartarle. Todo lo olvida… y está contento de ser considerado una persona a la que se le pueden confiar cometidos delicados. Promete: «Te traeré mucho dinero para los pobres» y, mientras, saca la bolsa y dice: «Toma éstos. Es todo lo que tenemos. No tengo más. Tú dame el viático para nuestro viaje de Betania a nuestra casa».

«Pero no partimos esta noche» objeta Tomás.

«No importa. En casa de María no hace falta más dinero, por tanto… Bien contento estoy de no tener más dinero que manejar… Cuando vuelva le traeré a tu Madre semillas de flores. Se las pediré a mi madre. Quiero también traer un regalo a Margziam…» Judas está exaltado. Jesús le mira…

302.6

Ya llegan a la casa de María de Magdala. Se dan a conocer y entran todos. Las mujeres acuden llenas de alegría al encuentro del Maestro, que ha venido a alojarse en su hogar.

Después de la cena, cuando ya los apóstoles, cansados, se han retirado, Jesús, sentado en el centro de una sala, rodeado por el círculo de las discípulas, comunica a éstas su deseo de que partan cuanto antes. Al contrario de los apóstoles, ninguna de ellas protesta. Inclinan la cabeza en señal de asentimiento y salen para preparar sus equipajes.

Jesús llama a la Magdalena cuando está para atravesar el umbral de la puerta. «¿Entonces, María? ¿Por qué me has susurrado a mi llegada: “Tengo que hablarte en secreto”?».

«Maestro, he vendido las piedras preciosas. En Tiberíades. Las ha vendido Marcela con la ayuda de Isaac. Tengo la suma en mi habitación. No he querido que Judas viera nada…» y se pone muy colorada.

Jesús la mira fijamente, pero no dice nada.

La Magdalena sale… y vuelve con una pesada bolsa y se la da a Jesús. «Aquí tienes» dice. «Las han pagado bien».

«Gracias, María».

«Gracias, Rabbuní, por haberme pedido este favor. ¿Deseas pedirme alguna cosa más?…».

«No, María. Y tú, ¿tienes algo más que decirme?».

«No, Señor. Bendíceme, Maestro mío».

«Sí. Te bendigo…

302.7

María… ¿estás contenta de volver donde Lázaro? Imagínate que Yo ya no estuviera en Palestina. ¿Volverías gustosa a casa, entonces?».

«Sí, Señor. Pero…».

«Termina, María. No tengas miedo nunca de manifestarme lo que piensas».

«Pero estaría más contenta de volver a casa si en vez de Judas de Keriot viniera Simón el Zelote, gran amigo de familia».

«Le necesito para una seria misión».

«Entonces tus hermanos, o Juan, de corazón de paloma. Bueno, todos menos él… Señor no me mires con severidad… Quien se ha alimentado de lujuria siente su proximidad… No la temo. Sé controlar a alguien que supera ampliamente a Judas. Es mi terror a no ser perdonada, es mi yo, es Satanás, que ciertamente da vueltas en torno a mí, es el mundo… Pero si María de Teófilo no tiene miedo de ninguno, María de Jesús siente repulsa por el vicio que la había subyugado, y la… Señor… El hombre que brega por la carnalidad me da asco…».

«No estás sola en el viaje, María. Y contigo estoy seguro de que no se volverá para atrás… Ten presente que debo proveer para la partida de Síntica y Juan para Antioquía, y que ello no debe saberlo quien es un imprudente…».

«Es verdad. Iré entonces… Maestro, ¿cuándo nos volveremos a ver?».

«No lo sé, María. Quizás no antes de la Pascua. Ve en paz ahora. Te bendigo esta noche y todas las noches, y, contigo, a tu hermana y al buen Lázaro».

María se agacha para besar los pies de Jesús y sale, dejando solo a Jesús en la silenciosa habitación.


Notes

  1. Sage, Salomon, qui parle de la sévérité comme signe d’amour en Pr 3, 12 ; 13, 24.

Notas

  1. el Sabio es Salomón, que habla de la severidad como signo de amor en Proverbios 3, 12; 13, 24.