The Writings of Maria Valtorta

307. Discussion sur le comportement des Nazaréens et leçon sur la tendance au péché malgré la Rédemption.

307. At home in Nazareth, a discussion on

307.1

Le métier à tisser est au repos, car Marie et Syntica cousent activement les étoffes apportées par Simon le Zélote. Les morceaux des vêtements déjà taillés sont pliés en tas bien rangés sur la table, couleur par couleur, et de temps à autre, les femmes en prennent une pièce pour la faufiler ensuite sur la table, de sorte que les hommes sont repoussés vers le coin où se trouve le métier au repos, tout près du travail des femmes, mais sans s’y intéresser. Il y a là aussi les deux apôtres, Jude et Jacques, fils d’Alphée, qui, de leur côté, regardent le travail des femmes sans poser de questions mais, je crois, non sans curiosité.

Les deux cousins parlent de leurs frères, en particulier de Simon qui les a accompagnés jusqu’à la porte de Jésus puis a fait demi-tour « parce qu’il a un enfant souffrant », dit Jacques pour faire passer la nouvelle et excuser son frère. Jude est plus sévère :

« C’est justement pour cela qu’il aurait dû venir, mais il semble qu’il est lui aussi devenu idiot. Comme tous les Nazaréens, d’ailleurs, hormis Alphée et les deux disciples – d’ailleurs qui sait où ils sont maintenant ?.

307.2

On comprend que Nazareth n’a rien d’autre de bon. La bonté, nos concitoyens l’ont crachée tout entière comme si elle avait une saveur désagréable…

– Ne dis pas cela » prie Jésus. « N’empoisonne pas ton esprit… Ce n’est pas leur faute…

– C’est la faute de qui, alors ?

– De tant de circonstances !… Ne cherche pas. Mais Nazareth n’est pas tout entière ennemie. Les enfants…

– Parce que ce sont des enfants.

– Les femmes…

– Parce que ce sont des femmes. Mais ce ne seront ni les enfants ni les femmes qui affermiront ton Royaume.

– Pourquoi, Jude ? Tu es dans l’erreur. Les enfants d’aujour­d’hui seront justement les disciples de demain, ceux qui propageront le Royaume sur toute la terre. Quant aux femmes… pourquoi ne peuvent-elles pas le faire ?

– Quoi que tu fasses, les femmes ne pourront être apôtres. Elles seront tout au plus disciples, comme tu l’as dit[1], pour aider les autres disciples.

– Tu verras autrement bien des choses à l’avenir, mon frère. Mais moi, je n’essaie même pas de te faire changer d’avis. Je me heurterais à une mentalité qui te vient de siècles d’idées et de préjugés erronés sur la femme. Je te prie seulement d’observer, de remarquer, en toi, les différences que tu vois entre les disciples femmes et hommes, et de constater, impartialement, comment elles répondent à mon enseignement. Tu verras, à commencer par ta mère qui, si on veut, a été la première des femmes disciples dans l’ordre du temps et de l’héroïsme – et elle l’est toujours en tenant tête courageusement à tout un village qui se moque d’elle parce qu’elle m’est fidèle, en résistant même aux voix de son sang qui ne lui épargnent pas les reproches parce qu’elle m’est fidèle –, tu verras que les femmes sont meilleures que vous.

– Je le reconnais, c’est vrai. Mais à Nazareth, où sont les femmes disciples ? Les filles d’Alphée, les mères d’Ismaël et d’Aser et leurs sœurs. Et c’est tout. C’est trop peu. Je voudrais ne plus venir à Nazareth pour ne pas voir tout cela.

– Ta pauvre mère ! Tu lui ferais beaucoup de peine, dit Marie qui intervient dans la conversation.

– C’est vrai » dit Jacques. « Elle espère tant arriver à réconcilier nos frères avec Jésus et nous ! Je crois qu’elle ne désire que cela. Mais ce n’est certainement pas en restant éloignés que nous le ferons. Jusqu’à présent, je t’ai donné raison en restant isolé mais, à partir de demain, je veux sortir, approcher celui-ci ou celui-là… Car, si nous devons avoir à évangéliser même les païens, pourquoi n’évangéliserions-nous pas notre ville ? Moi, je me refuse à la croire tout entière mauvaise, impossible à convertir. »

Jude ne réplique pas, mais il est visiblement ébranlé.

307.3

Simon le Zélote, qui jusque là avait gardé le silence, laisse entendre:

« Moi, je ne voudrais pas insinuer des soupçons. Mais permettez que, pour soulager votre esprit, je vous pose cette question : êtes-vous sûrs que la défiance de Nazareth ne soit pas due également à des forces étrangères venues d’ailleurs, qui travaillent bien ici d’après un élément qui devrait, si on raisonnait avec justice, apporter les meilleures garanties pour donner la certitude que le Maître est le Saint de Dieu ? La connaissance de la vie parfaite de Jésus, citoyen de Nazareth, devrait rendre plus facile aux Nazaréens de l’accepter comme le Messie promis. Moi, plus que vous et avec moi beaucoup d’hommes de mon âge, à Nazareth, nous avons connu, au moins de réputation, de prétendus Messies. Et je vous assure que leur vie privée démentait en eux la plus obstinée affirmation de messianisme. Rome les a poursuivis férocement comme rebelles. Ils auraient mérité d’être punis, même sans tenir compte de l’idée politique que Rome ne pouvait permettre, là où elle règne, l’existence de ces faux Messies, pour de nombreuses raisons particulières. Nous les agitions et les soutenions parce qu’ils nous servaient à nourrir notre esprit de révolte contre Rome. Nous les secondions parce que, obtus comme nous l’étions, nous voulions voir en eux le “ roi ” promis. Cela jusqu’à ce que le Maître ait manifesté clairement la vérité et malheureusement, malgré cela, nous ne croyons toujours pas comme nous le devrions, c’est-à-dire totalement. Ces faux Messies berçaient notre esprit affligé d’espérances d’indépendance nationale et de rétablissement du royaume d’Israël. Mais, misère ! Quel royaume instable et corrompu cela aurait été ! Non, vraiment, proclamer ces faux Messies rois d’Israël et fondateurs du Royaume promis, c’était avilir profondément l’idée messianique. Chez le Maître, la sainteté de la vie s’unit à la profondeur de la doctrine. Et Nazareth le connaît comme nulle autre ville. Je ne pense même pas à accuser Nazareth d’incroyance à cause du caractère surnaturel de sa venue qu’eux, les Nazaréens, ignorent. Mais la vie ! Sa vie !… Maintenant, tant de haine, tant d’impénétrable résistance… Mais que dis-je ! Une résistance si développée ne pourrait-elle avoir pour origine des manœuvres ennemies ? Nous les connaissons, les ennemis de Jésus ! Nous savons ce qu’ils valent. Croyez-vous qu’il n’y a qu’ici qu’ils soient inactifs et absents, si partout ils nous ont soit précédés soit accompagnés ou suivis pour détruire l’œuvre du Christ ? N’accusez pas Nazareth comme l’unique coupable. Mais pleurez sur elle, qui est dévoyée par les ennemis de Jésus.

« Tu as fort bien parlé, Simon. Pleurez sur elle… » dit Jésus.

Il est attristé. Jean d’En-Dor ajoute :

« Tu as raison aussi en disant que les éléments proprices deviennent défavorables. Car l’homme fait rarement preuve de justice dans sa réflexion. Ici, le premier obstacle est l’humilité de la naissance de notre Jésus, l’humilité de son enfance, l’humilité de son adolescence, l’humilité de sa jeunesse. L’homme oublie que la vraie valeur se cache sous des apparences modestes alors que la nullité se déguise en êtres puissants pour s’imposer à la foule.

– C’est possible… Mais rien ne change mon opinion sur mes concitoyens. Quoi qu’on ait pu leur dire, ils devaient savoir juger d’après les œuvres réelles du Maître et non d’après les paroles d’inconnus. »

307.4

Un long silence s’établit, rompu seulement par le bruit de la toile que la Vierge coupe en bandes pour en faire des volants. Syntica n’a rien dit, tout en restant très attentive. Elle garde toujours son attitude de profond respect, de réserve qui ne se fait moins rigide qu’avec la Vierge et l’enfant. Mais maintenant, l’enfant s’est endormi, assis sur un banc, juste aux pieds de Syntica, la tête appuyée sur les genoux de celle-ci, sur son bras replié. Aussi ne bouge-t-elle pas, et elle attend que Marie lui passe les morceaux d’étoffe.

« Quel sommeil innocent ! Il sourit… remarque Marie en se penchant sur le petit visage du dormeur.

– Qui sait à quoi il rêve ? murmure en souriant Simon.

– C’est un enfant très intelligent, dit Jean d’En-Dor. Il apprend vite et il veut avoir des explications claires. Il pose des questions très subtiles et il veut des réponses précises sur tout. Je reconnais que je suis parfois embarrassé sur la réponse à donner. Ce sont des raisonnements supérieurs à son âge et aussi à mes possibilités d’explication.

– Oui ! Comme ce jour… Te rappelles-tu, Jean ? Tu avais deux élèves très difficiles, ce jour-là ! Et très ignorants ! » dit Syntica en souriant légèrement et en fixant le disciple de son regard profond.

Jean sourit à son tour et dit :

« Oui. Et vous avez un maître très incapable qui a dû appeler à son secours la vraie Maîtresse… Car, triste pédagogue que j’étais, dans aucun des nombreux livres que j’avais lus je n’avais trouvé la réponse à donner à un enfant. C’est signe que je suis un pédagogue encore ignorant.

– La science humaine est encore de l’ignorance, Jean » relève Syntica. « Ce n’est pas le pédagogue, mais ce qu’on lui avait donné pour le devenir qui était insuffisant. Pauvre science humaine ! Ah ! Comme elle me semble mutilée ! Cela me fait penser à une divinité qui était honorée en Grèce. Il fallait le matérialisme païen pour pouvoir croire qu’étant privée d’ailes, la victoire serait pour toujours en possession des Grecs ! Non seulement les ailes pour la victoire, mais aussi la liberté nous fut enlevée… Il aurait mieux valu qu’elle ait des ailes, d’après notre croyance. Nous aurions pu la croire capable de voler pour dérober les foudres célestes afin de terrasser les ennemis. Mais dans l’état où elle était, elle ne donnait pas d’espoir, mais du découragement et une parole de tristesse. Je ne pouvais la voir sans souffrir… Elle me paraissait malade, avilie par sa mutilation. Un symbole de douleur et non pas de joie… Et c’est ce qu’elle fut. Mais l’homme agit avec la science comme pour la victoire : il lui coupe les ailes qui permettraient d’atteindre le savoir du surnaturel, en lui donnant des clés pour ouvrir tant de secrets du connaissable et de la création. Ils ont cru et ils croient la tenir captive en l’amputant de ses ailes… Ils n’en ont fait qu’une déficiente… La science ailée, ce serait la Sagesse. Telle qu’elle est, ce n’est qu’une compréhension partielle.

307.5

– Et ma Mère vous a-t-elle répondu ce jour-là ?

– Avec une clarté parfaite et une parole chaste, pouvant être entendue par un enfant et deux adultes de sexe différent sans que personne ait à rougir.

– Sur quoi portait-elle ?

– Sur la faute originelle, Maître. J’ai écrit l’explication de ta Mère pour m’en souvenir » dit encore Syntica.

Et Jean d’En-Dor ajoute :

« Moi de même. Je crois que c’est un sujet sur lequel on nous interrogera beaucoup, si un jour on va chez les païens. Moi, je ne pense pas y aller parce que…

– Pourquoi, Jean ?

– Parce que j’ai peu de temps à vivre.

– Mais tu t’y rendrais volontiers ?

– Plus que beaucoup d’autres en Israël, parce que je n’ai pas de préventions. Et aussi… Oui, aussi pour cela. J’ai donné le mauvais exemple chez les païens, à Cintium et en Anatolie. J’aurais voulu arriver à faire le bien là où j’ai fait du mal. Le bien, c’est apporter ta parole là-bas, te faire connaître… Mais ce serait trop d’honneur… Je ne le mérite pas. »

Jésus le regarde en souriant, mais ne dit rien à ce sujet.

307.6

Il demande :

« Vous n’avez pas d’autres questions à me poser ?

– Moi, j’en ai une. Elle m’est venue l’autre soir, quand tu parlais de l’oisiveté avec l’enfant. J’ai cherché à me donner une réponse, mais sans y parvenir. J’attendais le sabbat pour t’interroger, lorsque les mains sont inoccupées et que notre âme, entre tes mains, s’élève vers Dieu, dit Syntica.

– Pose maintenant ta question pendant que l’on attend l’heure du repos.

– Voici, Maître : tu as dit que si quelqu’un s’attiédit dans le travail spirituel, il s’affaiblit et se prédispose aux maladies de l’âme, n’est-ce pas ?

– Oui, femme.

– Cela me semble s’opposer à ce que j’ai entendu de toi et de ta Mère sur la faute originelle, ses effets en nous, la libération de cette faute par ton intermédiaire. Vous m’avez enseigné que, par la Rédemption, la faute originelle sera effacée. Je crois ne pas me tromper en disant qu’elle sera effacée, non pas pour tous, mais seulement pour ceux qui croiront en toi.

– C’est vrai.

– Je laisse donc les autres et je prends un de ces sauvés. Je le considère après les effets de la Rédemption. Son âme n’a plus la faute originelle. Elle revient donc en possession de la grâce comme l’avaient nos premiers parents. Cela ne lui donne-t-il pas alors une vigueur qu’aucune faiblesse ne saurait attaquer ? Tu diras : “ L’homme fait aussi des péchés personnels. ” C’est d’accord, mais je pense qu’eux aussi pourront disparaître avec ta Rédemption. Je ne te demande pas comment. Mais je suppose que, pour témoigner qu’elle a vraiment existé – et je ne sais pas, d’ailleurs, comment elle se produira, bien que tout ce qui se rapporte à toi dans le Livre sacré fasse trembler, et j’espère qu’il s’agit d’une douleur symbolique, limitée au moral, quoique la douleur morale, loin d’être une illusion, puisse être plus atroce que la souffrance physique – je suppose donc que tu laisseras des moyens, des symboles. Toutes les religions en ont et on les appelle parfois des mystères… Le baptême actuel en vigueur en Israël en est un, n’est-ce pas ?

– Oui. Et dans ma religion aussi il y aura, avec des noms différents de ceux que tu leur donnes, des signes de ma Rédemption appliqués aux âmes pour les purifier, les fortifier, les éclairer, les soutenir, les nourrir, les absoudre.

– Et alors ? Si ces âmes sont absoutes même des péchés personnels, elles seront toujours en état de grâce… Comment donc seront-elles faibles et prédisposées à des maladies spirituelles ?

307.7

– Je te fais une comparaison. Prenons un enfant qui vient de naître de parents en bonne santé, sain et robuste lui aussi. Il n’y a en lui aucune tare physique ou héréditaire. Pour ce qui est du squelette et des organes, son organisme est parfait. Son sang est riche. Comme sa mère aussi a un lait abondant et nourrissant, il a tout ce qui est requis pour grandir, fort et équilibré. Mais dès le premier instant de sa vie, il est atteint par une très grave maladie, dont on ne connaît pas la cause, une maladie souvent mortelle. Il s’en tire difficilement, grâce à la pitié de Dieu qui lui garde la vie, déjà sur le point de quitter son petit corps. Eh bien ! Crois-tu qu’après cela cet enfant sera robuste comme s’il n’avait pas eu ce handicap ? Non, il gardera une faiblesse permanente. Même si elle n’est pas visible, elle existera et le prédisposera à des problèmes de santé qu’il aurait évités s’il n’avait pas été malade. Tel ou tel organe ne sera plus intègre comme avant. Son sang sera vicié et moins pur qu’auparavant, toutes raisons pour lesquelles il contractera plus facilement des maladies et, quand elles l’atteindront, il sera moins résistant.

Il en va de même dans le domaine spirituel. La faute originelle sera bien effacée chez ceux qui croient en moi. Mais l’âme conservera une tendance au péché qu’elle n’aurait pas eue sinon. C’est pour cela qu’il faut surveiller et soigner continuellement son âme comme le fait une mère soucieuse pour son cher enfant resté affaibli à la suite d’une maladie infantile. Il faut donc éviter l’oisiveté et être toujours actif pour fortifier les vertus. Si quelqu’un tombe dans la paresse ou la tiédeur, il sera plus facilement séduit par Satan. Et comme tout péché grave ressemble à une grave rechute, il le disposera toujours plus à l’infirmité et à la mort spirituelles. Au contraire, si la grâce rendue par la Rédemption est soutenue par une volonté active et infatigable, alors elle se garde. Et non seulement cela : elle grandit, associée aux vertus conquises par l’homme. Sainteté et grâce ! Quelles ailes sûres pour voler vers Dieu ! As-tu compris ?

– Oui, mon Seigneur. Toi, c’est-à-dire la Trinité très sainte, vous donnez à l’homme la base qu’il lui faut. L’homme, grâce à son travail et à son attention, doit éviter sa destruction. J’ai compris. Tout péché grave détruit la grâce, c’est-à-dire la santé de l’âme. Les signes que tu nous laisseras rendront la santé, c’est vrai, mais le pécheur obstiné, qui refuse de lutter contre le péché, deviendra chaque fois plus faible même s’il reçoit le pardon. Il faut donc lutter pour ne pas périr. Merci, Seigneur…

307.8

Margziam se réveille. Il est tard…

– Oui, prions tous ensemble, puis allons nous reposer. »

Jésus se lève, et tous l’imitent, même l’enfant encore à moitié endormi. Et le “ Notre Père ” se fait entendre dans la petite pièce, plein de force et d’harmonie.

307.1

The loom is idle because Mary and Syntyche are busy sewing the cloth brought by the Zealot. The material has been cut into pieces which have been folded and laid in a tidy pile on the table, colour by colour, and now and again the women take one piece and baste it on the table, so that the men have been pushed back towards the corner of the idle loom; they are close to the women but are not interested in their work.

The apostles James and Judas of Alphaeus are also there and are watching the busy women, without asking any questions, but not without curiosity, I think. The cousins speak of their brothers, and particularly of Simon, who has come with them as far as Jesus’ door and then gone away «because his son is not well», says James, to mitigate the sad news and excuse his brother. But Judas is more severe and says: «That is why he should have come. But he also seems to have become dull-witted. Like all the Nazarenes, after all, if we except Alphaeus and the two disciples, about whose present whereabouts I wonder.

307.2

It is clear that nothing else is good in Nazareth, and what was good has all been spat out, as if it tasted unpleasant to our town…»

«Do not say that» begs Jesus. «Do not poison your soul. It is no fault of theirs….»

«Whose fault is it, then?»

«Of many things… Do not be inquisitive. Not everybody in Nazareth is hostile. Children…»

«Because they are children.»

«Women…»

«Because they are women. But neither children nor women will assert Your Kingdom.»

«Why not, Judas? You are wrong. Today’s children will be tomorrow’s disciples and will propagate the Kingdom all over the world. And women… Why can they not do it?»

«You certainly cannot make apostles of women. At the most they may be women disciples, who will assist disciples, as You said[1]

«You will change your mind about many things in the future, My dear brother. But I will not even attempt to make you change it. I would clash with a mentality which comes to you as the result of centuries of wrong conceptions and preconceptions concerning women. I only ask you to observe and make a note of the differences you see between disciples and women disciples and to watch how they respond to My teaching. You will see, beginning with your mother, who we can say was the first disciple in order of time and of heroism, and still is, as she bravely makes headway against the whole town which sneers at her because she is faithful to Me, and she resists the voice of her own blood which spares her no reproach because she is faithful to Me, and you will see that women disciples are better than you disciples.»

«I admit that, it is true. But which women disciples are there in Nazareth? Alphaeus’ daughters, the mothers of Ishmael and Aser and their sisters. And that is all. Too few. I would rather not come back to Nazareth not to see all that.»

«Poor mother! You would give her deep sorrow» says Mary intervening in the conversation.

«That’s true» says James. «She hopes so much to reconcile our brothers to Jesus and to us. I don’t think that she wishes anything else. But we shall certainly not do it by staying away. So far I have listened to you by remaining alone. But as from tomorrow I want to go out and approach people… Because if we are to evangelize even Gentiles, shall we not evangelize our own town? I refuse to believe that it is so wicked and cannot be changed.»

Judas Thaddeus does not reply but he is obviously annoyed.

307.3

Simon Zealot, who has been silent all the time, intervenes: «I do not wish to insinuate a suspicion. But let me ask you a question to relieve your minds. My question is: are you sure that in the stiffness of Nazareth no alien powers are involved, which have come from outside and which work satisfactorily here on a factor which, if men reasoned according to justice, should be the best guarantee that the Master is the Holy Man of God? The knowledge of the perfect life of Jesus, a citizen of Nazareth, should make it very easy for the Nazarenes to accept Him as the promised Messiah. I, and with me many of my age here in Nazareth, have known, more than you have, several alleged Messiahs, at least by fame. And I can assure you that their private lives discredited the most stubborn assertion of their Messianism. Rome persecuted them fiercely as rebels. But apart from their political ideas, which Rome could not allow where she rules, those false Messiahs deserved to be punished for many private reasons. We stirred their blood and supported them because they helped to satisfy our spirit of rebellion against Rome. We countenanced them because, dull as we are, we thought – until the Master did not clarify the truth, and unfortunately, even so, we still do not believe as we ought to, that is completely – we thought that they were the promised “king”. They lulled our dejected souls with hopes of national independence and reconstruction of the kingdom of Israel. But, oh! how miserable! What a fleeting and corrupt kingdom it would have been?! No, in actual fact to call those false Messiahs kings of Israel and founders of the promised Kingdom, was to deeply humiliate the Messianic idea. In the Master a holy life is joined to profound doctrine. And Nazareth is aware of that, as no other town is. Neither do I think of accusing Nazareth of misbelief in His supernatural birth, with which the Nazarenes are not acquainted. But His life!… Now, so much hatred, so much impenetrable resistance, so much increased resistance… could it not originate from hostile manoeuvres? We know Jesus’ enemies. We know what they are worth. Do you think that they have been inactive or absent only here, when they have preceded us, or marched side by side with us, or followed us everywhere to destroy the work of the Christ? Do not accuse Nazareth of being the only culprit. But weep for it, for it has been misled by Jesus’ enemies.»

«What you have said, Simon, is very true. Weep for it…» says Jesus. And He is very sad.

John of Endor remarks: «You are quite right also in stating that a favourable factor changes into an unfavourable one, because the thoughts of man are seldom according to justice. The first obstacle here is the humble birth, the humble childhood, the humble boyhood, the humble youth of our Jesus. Man forgets that real values are concealed under modest appearances whereas non-entities are disguised as great people in order to impose themselves on the crowds.»

«It may be… But nothing will change my opinion of my fellow citizens. Whatever they have been told, they should have judged the Master by His real deeds and not by the words of unknown people.»

307.4

There is a long silence, broken only by the noise of cloth being divided into strips by the Blessed Virgin to make borders. Syntyche has never spoken, but has been most attentive. Her attitude is always one of deep respect and reservedness, and it is not quite so rigid only with Mary and the boy. But the boy has fallen asleep sitting on a little stool at Syntyche’s feet, with his head on his folded arm resting on her knees. She does not move and waits for Mary to hand her the strips.

«What an innocent sleep… He is smiling» remarks Mary bending over the sleeping child.

«I wonder what he is dreaming» says Simon smiling.

«He is a very intelligent boy. He learns quickly and he wants lucid explanations. He asks very shrewd questions and wants clear answers on everything. I admit that at times I am embarrassed in giving him an answer. Certain topics are above his age and sometimes they are above my capability to explain them» says John.

«Sure! Like that day… Do you remember, John? You had two vexing pupils on that day! And very ignorant» says Syntyche smiling quietly and looking at the disciple with deep eyes.

John smiles too and says: «Yes. And you had a very poor teacher, who had to call the true Teacher to help him… because in none of the books he had read, had that silly teacher found the answer to give to a child. Which proves that I am still an ignorant teacher.»

«Human science is still ignorance, John. The teacher was not inadequate, but what they had given him in order to be a teacher was not sufficient. Poor human science! How mutilated it looks to me! It makes me think of a deity which was honoured in Greece. Only pagan materialism could believe that the Greeks would possess the goddess of Victory forever, because she was wingless! Not only they stripped Victory of her wings, but they deprived us of our freedom… It would have been better if she had had her wings, in our belief. We could have believed that she was capable of flying and stealing celestial thunderbolts to strike our enemies. But in the state she was, she gave us no hope, but only dejection and sadness. I could not look at her without suffering… And she seemed to be suffering and looked humiliated by her mutilation. She looked like a symbol of sorrow, not of joy… And she was. And man does to Science what he did to Victory. He cuts off its wings, which could achieve supernatural knowledge and thus give him the key to discover many secrets of knowledge and of creation. They believed and believe that they can keep it a prisoner by cutting off its wings… And have thus made it dull and deficient… Winged Science would be Wisdom. As it is, it is only partial understanding.»

307.5

«And did My Mother reply to you on that day?»

«Yes, She did, with perfect lucidity and chaste words, suitable to be heard by a boy and two adults of different sex, so that none of us had to blush.»

«What was it about?»

«The original sin, Master. I wrote Your Mother’s explanation, so that I would remember it» says Syntyche, and John of Endor also says: «So did I. I think it will be one of the points we will be asked to clarify, if we go among the Gentiles one day. But I do not think I will be going because…»

«Why, John?»

«Because I will not live long.»

«But would you go willingly?»

«More than many people in Israel, because I am not biased. And also… Yes, also because I have set a bad example among the Gentiles at Cintium and in Anatolia. I would have liked to do some good where I did wrong. The good to be done: take Your word there and make You known… But it would have been too great an honour… I do not deserve it.»

Jesus looks at him smiling but does not say anything in that connection.

307.6

He asks: «And have you no other questions to ask?»

«I have one. It occurred to me the other evening when You were talking to the boy about idleness. I endeavoured to find an answer, but I was not successful. I intended to wait until the Sabbath and ask You when our hands are not active and our souls, in Your hands, are elevated to God» says Syntyche.

«You may ask Me now, while we are awaiting bedtime.»

«This is it, Master. You said that those who become slack in their spiritual work grow feeble and are predisposed to spiritual diseases. Is that right?»

«Yes, woman.»

«Now that appears to me to be in contrast with what I have heard from You and from Your Mother on original sin, its effects in us and the fact that we will be freed from it through You. You taught me that Redemption will cancel the original sin. I do not think that I am wrong if I say that it will not be cancelled in everybody, but only in those who believe in You.»

«Which is true.»

«So I will not take into account the others, but only one of those who have been saved. I will consider him after the effects of Redemption. His soul is no longer stained with original sin. He is therefore once again in the possession of Grace as our First Parents were. Does that, then, not give his soul a strength unassailable by any weakness? You will say: “Man commits personal sins too”. I agree. But they will vanish as well through Your Redemption. I will not ask You how. But I suppose that You will leave some means, some symbols… as evidence that Your Redemption has actually taken place; and I do not know how it will happen, although what is referred to You in the Holy Book makes one shudder, and I hope that it will be a symbolical suffering, confined to the morale, although moral grief is not a false impression and is perhaps more dreadful than physical pain. You will leave some means, some symbols. Every religion has them, and at times they are called mysteries… The baptism, at present in force in Israel, is one, is it not?»

«It is. Also in My Religion there will be signs of My Redemption to be applied to souls to purify, strengthen, enlighten, support, nourish and absolve them, but with a different name from the one mentioned by you.»

«So? If they are also absolved of personal sins, they will always be in grace… So how can they be weak and predisposed to spiritual diseases?»

307.7

«I will make a comparison for you. Let us take a new born baby, who is healthy and strong and was born of very healthy parents. He has no physical hereditary taint. His body is perfect both with regards to its skeleton and its organs and his blood is wholesome. He has therefore all the necessary characteristics to grow strong and sound, also because his mother has plenty of nourishing milk. But in the early days of his life he suffered from a very serious disease, of unknown origin. It was a real deadly disease. He recovers with difficulty by the mercy of God, Who keeps him alive when life was on the point of departing from his little body. Well, do you think that later that boy will be as strong as if he never had had that disease? No, he will suffer from an everlasting state of weakness. Even if it is not evident, it will still be there and he will be predisposed to diseases with greater ease than if he had never been ill. Some organ of his will not be as wholesome as before. And his blood will not be quite so strong and pure as before. And thus he will catch illnesses more easily. And such illnesses, every time he contracts them, will make him more exposed to be taken ill. The same applies in the spiritual field. The Original sin will be cancelled in those who believe in Me. But their souls will still have an inclination to sin, which they would not have had, had there been no Original sin. It is therefore necessary to continuously watch and take care of one’s soul, as a solicitous mother does with her little son, who has been left weak by an infantile disease. So you must not be idle, but always active to grow stronger in virtue. If one falls into sluggishness or tepidity, one will be more easily seduced by Satan. And each serious sin, which is like a serious relapse, will always predispose one to diseases and spiritual death. But if Grace, restored by Redemption, is assisted by an active indefatigable will, it will remain. Or rather, it will increase, because it will be associated with the virtue achieved by man. Holiness and Grace! Which are safe wings to fly to God! Have you understood?»

«Yes, my Lord. You, that is the Most Holy Trinity, give the basic Means to man. Man with his work and care must not destroy it. I understand. Every serious sin destroys Grace, that is, the health of the spirit. The signs which You will leave us, will give health back, that is true. But an obstinate sinner, who does not struggle to avoid sin, will become weaker each time, even if he is forgiven each time. One must therefore be vigilant in order not to perish. Thank You, Master…

307.8

Marjiam is waking up. It’s late…»

«Yes. Let us pray all together and then we will go to rest.»

Jesus stands up imitated by everybody, also by the boy still half asleep. And the «Our Father» resounds loud and harmonious in the little room.


Notes

  1. comme tu l’as dit : par exemple en 153.3, 157.2, 262.9.

Notes

  1. as You said, for example in 153.3, 157.2, 262.9.