Los Escritos de Maria Valtorta

307. Discussion sur le comportement des Nazaréens et leçon sur la tendance au péché malgré la Rédemption.

307. Controversia en la casa de Nazaret

307.1

Le métier à tisser est au repos, car Marie et Syntica cousent activement les étoffes apportées par Simon le Zélote. Les morceaux des vêtements déjà taillés sont pliés en tas bien rangés sur la table, couleur par couleur, et de temps à autre, les femmes en prennent une pièce pour la faufiler ensuite sur la table, de sorte que les hommes sont repoussés vers le coin où se trouve le métier au repos, tout près du travail des femmes, mais sans s’y intéresser. Il y a là aussi les deux apôtres, Jude et Jacques, fils d’Alphée, qui, de leur côté, regardent le travail des femmes sans poser de questions mais, je crois, non sans curiosité.

Les deux cousins parlent de leurs frères, en particulier de Simon qui les a accompagnés jusqu’à la porte de Jésus puis a fait demi-tour « parce qu’il a un enfant souffrant », dit Jacques pour faire passer la nouvelle et excuser son frère. Jude est plus sévère :

« C’est justement pour cela qu’il aurait dû venir, mais il semble qu’il est lui aussi devenu idiot. Comme tous les Nazaréens, d’ailleurs, hormis Alphée et les deux disciples – d’ailleurs qui sait où ils sont maintenant ?.

307.2

On comprend que Nazareth n’a rien d’autre de bon. La bonté, nos concitoyens l’ont crachée tout entière comme si elle avait une saveur désagréable…

– Ne dis pas cela » prie Jésus. « N’empoisonne pas ton esprit… Ce n’est pas leur faute…

– C’est la faute de qui, alors ?

– De tant de circonstances !… Ne cherche pas. Mais Nazareth n’est pas tout entière ennemie. Les enfants…

– Parce que ce sont des enfants.

– Les femmes…

– Parce que ce sont des femmes. Mais ce ne seront ni les enfants ni les femmes qui affermiront ton Royaume.

– Pourquoi, Jude ? Tu es dans l’erreur. Les enfants d’aujour­d’hui seront justement les disciples de demain, ceux qui propageront le Royaume sur toute la terre. Quant aux femmes… pourquoi ne peuvent-elles pas le faire ?

– Quoi que tu fasses, les femmes ne pourront être apôtres. Elles seront tout au plus disciples, comme tu l’as dit[1], pour aider les autres disciples.

– Tu verras autrement bien des choses à l’avenir, mon frère. Mais moi, je n’essaie même pas de te faire changer d’avis. Je me heurterais à une mentalité qui te vient de siècles d’idées et de préjugés erronés sur la femme. Je te prie seulement d’observer, de remarquer, en toi, les différences que tu vois entre les disciples femmes et hommes, et de constater, impartialement, comment elles répondent à mon enseignement. Tu verras, à commencer par ta mère qui, si on veut, a été la première des femmes disciples dans l’ordre du temps et de l’héroïsme – et elle l’est toujours en tenant tête courageusement à tout un village qui se moque d’elle parce qu’elle m’est fidèle, en résistant même aux voix de son sang qui ne lui épargnent pas les reproches parce qu’elle m’est fidèle –, tu verras que les femmes sont meilleures que vous.

– Je le reconnais, c’est vrai. Mais à Nazareth, où sont les femmes disciples ? Les filles d’Alphée, les mères d’Ismaël et d’Aser et leurs sœurs. Et c’est tout. C’est trop peu. Je voudrais ne plus venir à Nazareth pour ne pas voir tout cela.

– Ta pauvre mère ! Tu lui ferais beaucoup de peine, dit Marie qui intervient dans la conversation.

– C’est vrai » dit Jacques. « Elle espère tant arriver à réconcilier nos frères avec Jésus et nous ! Je crois qu’elle ne désire que cela. Mais ce n’est certainement pas en restant éloignés que nous le ferons. Jusqu’à présent, je t’ai donné raison en restant isolé mais, à partir de demain, je veux sortir, approcher celui-ci ou celui-là… Car, si nous devons avoir à évangéliser même les païens, pourquoi n’évangéliserions-nous pas notre ville ? Moi, je me refuse à la croire tout entière mauvaise, impossible à convertir. »

Jude ne réplique pas, mais il est visiblement ébranlé.

307.3

Simon le Zélote, qui jusque là avait gardé le silence, laisse entendre:

« Moi, je ne voudrais pas insinuer des soupçons. Mais permettez que, pour soulager votre esprit, je vous pose cette question : êtes-vous sûrs que la défiance de Nazareth ne soit pas due également à des forces étrangères venues d’ailleurs, qui travaillent bien ici d’après un élément qui devrait, si on raisonnait avec justice, apporter les meilleures garanties pour donner la certitude que le Maître est le Saint de Dieu ? La connaissance de la vie parfaite de Jésus, citoyen de Nazareth, devrait rendre plus facile aux Nazaréens de l’accepter comme le Messie promis. Moi, plus que vous et avec moi beaucoup d’hommes de mon âge, à Nazareth, nous avons connu, au moins de réputation, de prétendus Messies. Et je vous assure que leur vie privée démentait en eux la plus obstinée affirmation de messianisme. Rome les a poursuivis férocement comme rebelles. Ils auraient mérité d’être punis, même sans tenir compte de l’idée politique que Rome ne pouvait permettre, là où elle règne, l’existence de ces faux Messies, pour de nombreuses raisons particulières. Nous les agitions et les soutenions parce qu’ils nous servaient à nourrir notre esprit de révolte contre Rome. Nous les secondions parce que, obtus comme nous l’étions, nous voulions voir en eux le “ roi ” promis. Cela jusqu’à ce que le Maître ait manifesté clairement la vérité et malheureusement, malgré cela, nous ne croyons toujours pas comme nous le devrions, c’est-à-dire totalement. Ces faux Messies berçaient notre esprit affligé d’espérances d’indépendance nationale et de rétablissement du royaume d’Israël. Mais, misère ! Quel royaume instable et corrompu cela aurait été ! Non, vraiment, proclamer ces faux Messies rois d’Israël et fondateurs du Royaume promis, c’était avilir profondément l’idée messianique. Chez le Maître, la sainteté de la vie s’unit à la profondeur de la doctrine. Et Nazareth le connaît comme nulle autre ville. Je ne pense même pas à accuser Nazareth d’incroyance à cause du caractère surnaturel de sa venue qu’eux, les Nazaréens, ignorent. Mais la vie ! Sa vie !… Maintenant, tant de haine, tant d’impénétrable résistance… Mais que dis-je ! Une résistance si développée ne pourrait-elle avoir pour origine des manœuvres ennemies ? Nous les connaissons, les ennemis de Jésus ! Nous savons ce qu’ils valent. Croyez-vous qu’il n’y a qu’ici qu’ils soient inactifs et absents, si partout ils nous ont soit précédés soit accompagnés ou suivis pour détruire l’œuvre du Christ ? N’accusez pas Nazareth comme l’unique coupable. Mais pleurez sur elle, qui est dévoyée par les ennemis de Jésus.

« Tu as fort bien parlé, Simon. Pleurez sur elle… » dit Jésus.

Il est attristé. Jean d’En-Dor ajoute :

« Tu as raison aussi en disant que les éléments proprices deviennent défavorables. Car l’homme fait rarement preuve de justice dans sa réflexion. Ici, le premier obstacle est l’humilité de la naissance de notre Jésus, l’humilité de son enfance, l’humilité de son adolescence, l’humilité de sa jeunesse. L’homme oublie que la vraie valeur se cache sous des apparences modestes alors que la nullité se déguise en êtres puissants pour s’imposer à la foule.

– C’est possible… Mais rien ne change mon opinion sur mes concitoyens. Quoi qu’on ait pu leur dire, ils devaient savoir juger d’après les œuvres réelles du Maître et non d’après les paroles d’inconnus. »

307.4

Un long silence s’établit, rompu seulement par le bruit de la toile que la Vierge coupe en bandes pour en faire des volants. Syntica n’a rien dit, tout en restant très attentive. Elle garde toujours son attitude de profond respect, de réserve qui ne se fait moins rigide qu’avec la Vierge et l’enfant. Mais maintenant, l’enfant s’est endormi, assis sur un banc, juste aux pieds de Syntica, la tête appuyée sur les genoux de celle-ci, sur son bras replié. Aussi ne bouge-t-elle pas, et elle attend que Marie lui passe les morceaux d’étoffe.

« Quel sommeil innocent ! Il sourit… remarque Marie en se penchant sur le petit visage du dormeur.

– Qui sait à quoi il rêve ? murmure en souriant Simon.

– C’est un enfant très intelligent, dit Jean d’En-Dor. Il apprend vite et il veut avoir des explications claires. Il pose des questions très subtiles et il veut des réponses précises sur tout. Je reconnais que je suis parfois embarrassé sur la réponse à donner. Ce sont des raisonnements supérieurs à son âge et aussi à mes possibilités d’explication.

– Oui ! Comme ce jour… Te rappelles-tu, Jean ? Tu avais deux élèves très difficiles, ce jour-là ! Et très ignorants ! » dit Syntica en souriant légèrement et en fixant le disciple de son regard profond.

Jean sourit à son tour et dit :

« Oui. Et vous avez un maître très incapable qui a dû appeler à son secours la vraie Maîtresse… Car, triste pédagogue que j’étais, dans aucun des nombreux livres que j’avais lus je n’avais trouvé la réponse à donner à un enfant. C’est signe que je suis un pédagogue encore ignorant.

– La science humaine est encore de l’ignorance, Jean » relève Syntica. « Ce n’est pas le pédagogue, mais ce qu’on lui avait donné pour le devenir qui était insuffisant. Pauvre science humaine ! Ah ! Comme elle me semble mutilée ! Cela me fait penser à une divinité qui était honorée en Grèce. Il fallait le matérialisme païen pour pouvoir croire qu’étant privée d’ailes, la victoire serait pour toujours en possession des Grecs ! Non seulement les ailes pour la victoire, mais aussi la liberté nous fut enlevée… Il aurait mieux valu qu’elle ait des ailes, d’après notre croyance. Nous aurions pu la croire capable de voler pour dérober les foudres célestes afin de terrasser les ennemis. Mais dans l’état où elle était, elle ne donnait pas d’espoir, mais du découragement et une parole de tristesse. Je ne pouvais la voir sans souffrir… Elle me paraissait malade, avilie par sa mutilation. Un symbole de douleur et non pas de joie… Et c’est ce qu’elle fut. Mais l’homme agit avec la science comme pour la victoire : il lui coupe les ailes qui permettraient d’atteindre le savoir du surnaturel, en lui donnant des clés pour ouvrir tant de secrets du connaissable et de la création. Ils ont cru et ils croient la tenir captive en l’amputant de ses ailes… Ils n’en ont fait qu’une déficiente… La science ailée, ce serait la Sagesse. Telle qu’elle est, ce n’est qu’une compréhension partielle.

307.5

– Et ma Mère vous a-t-elle répondu ce jour-là ?

– Avec une clarté parfaite et une parole chaste, pouvant être entendue par un enfant et deux adultes de sexe différent sans que personne ait à rougir.

– Sur quoi portait-elle ?

– Sur la faute originelle, Maître. J’ai écrit l’explication de ta Mère pour m’en souvenir » dit encore Syntica.

Et Jean d’En-Dor ajoute :

« Moi de même. Je crois que c’est un sujet sur lequel on nous interrogera beaucoup, si un jour on va chez les païens. Moi, je ne pense pas y aller parce que…

– Pourquoi, Jean ?

– Parce que j’ai peu de temps à vivre.

– Mais tu t’y rendrais volontiers ?

– Plus que beaucoup d’autres en Israël, parce que je n’ai pas de préventions. Et aussi… Oui, aussi pour cela. J’ai donné le mauvais exemple chez les païens, à Cintium et en Anatolie. J’aurais voulu arriver à faire le bien là où j’ai fait du mal. Le bien, c’est apporter ta parole là-bas, te faire connaître… Mais ce serait trop d’honneur… Je ne le mérite pas. »

Jésus le regarde en souriant, mais ne dit rien à ce sujet.

307.6

Il demande :

« Vous n’avez pas d’autres questions à me poser ?

– Moi, j’en ai une. Elle m’est venue l’autre soir, quand tu parlais de l’oisiveté avec l’enfant. J’ai cherché à me donner une réponse, mais sans y parvenir. J’attendais le sabbat pour t’interroger, lorsque les mains sont inoccupées et que notre âme, entre tes mains, s’élève vers Dieu, dit Syntica.

– Pose maintenant ta question pendant que l’on attend l’heure du repos.

– Voici, Maître : tu as dit que si quelqu’un s’attiédit dans le travail spirituel, il s’affaiblit et se prédispose aux maladies de l’âme, n’est-ce pas ?

– Oui, femme.

– Cela me semble s’opposer à ce que j’ai entendu de toi et de ta Mère sur la faute originelle, ses effets en nous, la libération de cette faute par ton intermédiaire. Vous m’avez enseigné que, par la Rédemption, la faute originelle sera effacée. Je crois ne pas me tromper en disant qu’elle sera effacée, non pas pour tous, mais seulement pour ceux qui croiront en toi.

– C’est vrai.

– Je laisse donc les autres et je prends un de ces sauvés. Je le considère après les effets de la Rédemption. Son âme n’a plus la faute originelle. Elle revient donc en possession de la grâce comme l’avaient nos premiers parents. Cela ne lui donne-t-il pas alors une vigueur qu’aucune faiblesse ne saurait attaquer ? Tu diras : “ L’homme fait aussi des péchés personnels. ” C’est d’accord, mais je pense qu’eux aussi pourront disparaître avec ta Rédemption. Je ne te demande pas comment. Mais je suppose que, pour témoigner qu’elle a vraiment existé – et je ne sais pas, d’ailleurs, comment elle se produira, bien que tout ce qui se rapporte à toi dans le Livre sacré fasse trembler, et j’espère qu’il s’agit d’une douleur symbolique, limitée au moral, quoique la douleur morale, loin d’être une illusion, puisse être plus atroce que la souffrance physique – je suppose donc que tu laisseras des moyens, des symboles. Toutes les religions en ont et on les appelle parfois des mystères… Le baptême actuel en vigueur en Israël en est un, n’est-ce pas ?

– Oui. Et dans ma religion aussi il y aura, avec des noms différents de ceux que tu leur donnes, des signes de ma Rédemption appliqués aux âmes pour les purifier, les fortifier, les éclairer, les soutenir, les nourrir, les absoudre.

– Et alors ? Si ces âmes sont absoutes même des péchés personnels, elles seront toujours en état de grâce… Comment donc seront-elles faibles et prédisposées à des maladies spirituelles ?

307.7

– Je te fais une comparaison. Prenons un enfant qui vient de naître de parents en bonne santé, sain et robuste lui aussi. Il n’y a en lui aucune tare physique ou héréditaire. Pour ce qui est du squelette et des organes, son organisme est parfait. Son sang est riche. Comme sa mère aussi a un lait abondant et nourrissant, il a tout ce qui est requis pour grandir, fort et équilibré. Mais dès le premier instant de sa vie, il est atteint par une très grave maladie, dont on ne connaît pas la cause, une maladie souvent mortelle. Il s’en tire difficilement, grâce à la pitié de Dieu qui lui garde la vie, déjà sur le point de quitter son petit corps. Eh bien ! Crois-tu qu’après cela cet enfant sera robuste comme s’il n’avait pas eu ce handicap ? Non, il gardera une faiblesse permanente. Même si elle n’est pas visible, elle existera et le prédisposera à des problèmes de santé qu’il aurait évités s’il n’avait pas été malade. Tel ou tel organe ne sera plus intègre comme avant. Son sang sera vicié et moins pur qu’auparavant, toutes raisons pour lesquelles il contractera plus facilement des maladies et, quand elles l’atteindront, il sera moins résistant.

Il en va de même dans le domaine spirituel. La faute originelle sera bien effacée chez ceux qui croient en moi. Mais l’âme conservera une tendance au péché qu’elle n’aurait pas eue sinon. C’est pour cela qu’il faut surveiller et soigner continuellement son âme comme le fait une mère soucieuse pour son cher enfant resté affaibli à la suite d’une maladie infantile. Il faut donc éviter l’oisiveté et être toujours actif pour fortifier les vertus. Si quelqu’un tombe dans la paresse ou la tiédeur, il sera plus facilement séduit par Satan. Et comme tout péché grave ressemble à une grave rechute, il le disposera toujours plus à l’infirmité et à la mort spirituelles. Au contraire, si la grâce rendue par la Rédemption est soutenue par une volonté active et infatigable, alors elle se garde. Et non seulement cela : elle grandit, associée aux vertus conquises par l’homme. Sainteté et grâce ! Quelles ailes sûres pour voler vers Dieu ! As-tu compris ?

– Oui, mon Seigneur. Toi, c’est-à-dire la Trinité très sainte, vous donnez à l’homme la base qu’il lui faut. L’homme, grâce à son travail et à son attention, doit éviter sa destruction. J’ai compris. Tout péché grave détruit la grâce, c’est-à-dire la santé de l’âme. Les signes que tu nous laisseras rendront la santé, c’est vrai, mais le pécheur obstiné, qui refuse de lutter contre le péché, deviendra chaque fois plus faible même s’il reçoit le pardon. Il faut donc lutter pour ne pas périr. Merci, Seigneur…

307.8

Margziam se réveille. Il est tard…

– Oui, prions tous ensemble, puis allons nous reposer. »

Jésus se lève, et tous l’imitent, même l’enfant encore à moitié endormi. Et le “ Notre Père ” se fait entendre dans la petite pièce, plein de force et d’harmonie.

307.1

El telar está parado porque María y Síntica están cosiendo muy diligentemente las telas que ha traído el Zelote. Doblan y ponen encima de la mesa, en montones ordenados por colores, los pedazos de vestidos ya cortados. Cada cierto tiempo, las mujeres cogen uno para hilvanarlo sobre la mesa. Así que los hombres se ven arrinconados hacia el inactivo telar, cerca, pero no interesados en el trabajo de las mujeres.

Están también los dos apóstoles Judas y Santiago de Alfeo, los cuales, por su parte, observan la intensa labor femenina, sin hacer preguntas, pero creo que no sin curiosidad.

Los dos primos hablan de sus hermanos, especialmente de Simón, que los ha acompañado hasta la puerta de Jesús y luego se ha marchado «porque tiene un niño enfermo» dice Santiago para suavizar la cosa y disculpar a su hermano. Judas se muestra más severo; dice: «Precisamente por eso debía venir. Pero parece que él también se ha vuelto idiota. Como todos los nazarenos, por lo demás, si se excluyen Alfeo y los dos discípulos que ahora quién sabe dónde están.

307.2

Se ve que Nazaret no tiene de bueno nada más, y que ha escupido todo lo bueno que tenía, como si fuera un sabor molesto para esta ciudad nuestra…».

«No hables así» ruega Jesús. «No te envenenes el corazón… No es culpa suya…».

«¿De quién, entonces?».

«De muchas cosas… No investigues. De todas formas, no toda Nazaret es enemiga. Los niños…».

«Porque son niños».

«Las mujeres…».

«Porque son mujeres. Pero no son ni los niños ni las mujeres quienes afirmarán tu Reino».

«¿Por qué, Judas? Te equivocas. Los niños de hoy serán precisamente los discípulos de mañana, los que propagarán el Reino por toda la Tierra. Y las mujeres… ¿Por qué no lo pueden hacer?».

«Ciertamente, no podrás hacer de las mujeres apóstoles; al máximo, serán discípulas, como Tú has dicho, que servirán de ayuda a los discípulos».

«Un día cambiarás la opinión sobre muchas cosas, hermano mío. Pero ni siquiera intento convencerte de tu error. Chocaría contra una mentalidad que te viene de siglos de conceptos y prejuicios errados acerca de la mujer. Lo único que te ruego es que observes, que anotes, en ti, las diferencias que ves entre las discípulas y los discípulos, y que observes, fríamente, su adecuación a mis enseñanzas. Verás cómo, empezando por tu madre, que se podría decir que ha sido la primera de las discípulas en el orden del tiempo y del heroísmo — y lo sigue siendo, haciendo frente con valentía a toda una ciudad que la vitupera por serme fiel; resistiendo contra las voces de su sangre, que no le ahorra reproches por serme fiel —, verás cómo las discípulas son mejores que vosotros».

«Lo reconozco, es verdad. ¿Pero en Nazaret dónde están también las mujeres discípulas? Las hijas de Alfeo, las madres de Ismael y de Aser y sus hermanas. Y basta. Demasiado poco. Querría no volver a Nazaret para no ver todo esto».

«¡Pobrecilla tu madre! Le darías un gran dolor» interviene María.

«Es verdad» dice Santiago. «Tiene muchas esperanzas de lograr conciliar a nuestros hermanos con Jesús y con nosotros. Creo que no desea sino esto. Pero, ciertamente, no es estando lejos como lo conseguiremos. Hasta ahora te he hecho caso en estar como aislado; pero, desde mañana, quiero salir a estar con unos u otros… Porque, si vamos a tener que evangelizar incluso a los gentiles, ¿no vamos a evangelizar nuestra ciudad? Me niego a creer que toda ella sea mala, que no se la puede convertir».

Judas Tadeo no rebate, pero está visiblemente inquieto.

307.3

Simón Zelote, que había estado todo el tiempo callado, interviene: «No querría insinuar sospechas. Pero consentidme que os haga una pregunta para consolar vuestro espíritu. Ésta: ¿Estáis seguros de que en la actitud de reserva de Nazaret no haya fuerzas externas, venidas de otros lugares y que aquí operan bien, sobre la base de un elemento que debería, si se razonara con justicia, dar las mejores garantías de seguridad de que el Maestro es el Santo de Dios? El conocimiento de la vida perfecta de Jesús, nazareno, debería facilitar a los nazarenos el aceptarle como el Mesías prometido. Yo más que vosotros, y conmigo muchos de mi edad, en Nazaret hemos conocido, al menos de oídas, a algunos supuestos Mesías. Y os aseguro que su vida íntima desacreditaba las más obstinadas aserciones de mesianidad en ellos. Roma los ha perseguido ferozmente como a rebeldes. Pero, aparte de la idea política, que Roma no podía permitir que existiera en los lugares de su dominio, estos falsos Mesías, por muchos motivos privados, habrían merecido castigo. Nosotros los instigábamos y sosteníamos, porque nos servían para saciar nuestro espíritu de rebelión contra Roma; los secundábamos, porque, estando embotados, hemos creído — hasta que el Maestro ha aclarado la verdad, y, por desgracia, a pesar de esto, todavía no creemos como deberíamos, o sea, totalmente —, hemos creído ver en ellos al “rey” prometido. Ellos halagaban nuestro espíritu afligido con esperanzas de independencia nacional y de reconstrucción del reino de Israel. ¡Pero, ay, qué miseria! ¡¿Qué reino, lábil y degenerado, habría sido?! No. Llamar a esos falsos Mesías reyes de Israel y fundadores del Reino prometido era en verdad degradar profundamente la idea mesiánica. En el Maestro, a la profundidad de su doctrina se une la santidad de vida, y Nazaret, como ninguna otra ciudad, la conoce. No tengo ninguna intención de acusar a los nazarenos de incredulidad respecto al carácter sobrenatural de su venida, que ellos ignoran. ¡Pero la vida! ¡Su vida!… Ahora tanto resentimiento, tanta impenetrable resistencia… Bueno, mucho más que eso: tanta resistencia aumentada. ¿Y el origen de una resistencia tan crecida no podría estar en maniobras enemigas? Sabemos cómo son los enemigos de Jesús, sabemos la influencia que tienen. ¿Pensáis que sólo aquí se hayan mantenido inactivos y ausentes, si en todos los lugares nos han precedido, o se nos han juntado, o nos han seguido, para destruir la obra de Cristo? No acuséis a Nazaret como si fuera la única culpable. Mas bien llorad por ella, desviada por los enemigos de Jesús».

«Muy bien lo has dicho, Simón: Llorad por ella…» dice Jesús. Y está triste.

Juan de Endor observa: «También has dicho muy bien eso de que el elemento favorable se transforma en desfavorable porque el hombre raramente piensa con justicia. Aquí el primer obstáculo es el nacimiento humilde, la infancia humilde, la adolescencia humilde, la juventud humilde de nuestro Jesús. El hombre olvida que los valores se celan bajo apariencias modestas, mientras que los que no son nada se camuflan bajo apariencia de grandes seres para imponerse a las muchedumbres».

«Será así… Pero ello no cambia en nada mi pensamiento acerca de los nazarenos. Sea cual fuere lo que les hayan dicho, debían saber juzgar por las obras reales del Maestro, no por las palabras de unos desconocidos».

307.4

Un largo silencio, roto únicamente por el ruido de telas que la Virgen divide en franjas para hacer de ellas orlas. Síntica no ha hablado en todo este tiempo, a pesar de haber estado atentísima. Conserva siempre esa actitud suya de profundo respeto, de discreción, que solamente con María o con el niño se hace menos rígida. Pero ahora el niño se ha dormido, sentado en un taburete justo a los pies de Síntica y con la cabeza apoyada en las rodillas de ella sobre su brazo doblado. Por eso ella no se mueve y espera a que María le pase las franjas de tela.

«¡Qué sueño más inocente!… ¡Está sonriendo!…» observa María inclinándose hacia la carita durmiente.

«¡Qué estará soñando?» dice, sonriendo, Simón.

«Es un niño muy inteligente. Aprende pronto y pide explicaciones precisas. Hace preguntas muy agudas y quiere respuestas claras. Sobre todas las cosas. Confieso que algunas veces me veo en dificultad para responder. Son argumentos superiores a su edad, y, algunas veces, también a mi capacidad de explicarlos» dice Juan.

«¡Ah, sí! Como aquel día… ¿Te acuerdas, Juan? ¡Tuviste dos alumnos muy mortificantes ese día! ¡Y muy ignorantes!» dice Síntica, sonriendo levemente y mirando fijamente al discípulo con su mirada profunda.

Juan sonríe a su vez y dice: «Sí. Y vosotros tuvisteis un maestro muy incapaz, que tuvo que pedir ayuda a la verdadera Maestra… porque, en ninguno de los muchos libros que había leído, este pedagogo ignorante había encontrado la respuesta para un niño. Señal de que soy un pedagogo ignorante todavía».

«La ciencia humana es ignorante todavía. Lo insuficiente no era el pedagogo, sino lo que le habían dado para serlo. ¡La pobre ciencia humana! ¡Oh, qué mutilada la veo! Me recuerda a una divinidad que era venerada en Grecia. ¡Se requería verdaderamente la materialidad pagana para poder creer que, por estar privada de alas, la Victoria fuera para siempre propiedad de los griegos! No sólo las alas a la Victoria; la libertad incluso nos han quitado… Mejor hubiera sido, en nuestra creencia, que hubiera tenido alas. Habríamos podido concebirla capaz de volar para arrebatar rayos celestes y asaetear a los enemigos. Pero, así, sin alas, no daba esperanza sino desconsuelo y mensaje de tristeza. No la podía mirar sin apenarme… La veía doliente, descorazonada por su mutilación. Un símbolo de dolor, no de alegría… Y lo fue. Pero es que el hombre hace con la Ciencia lo mismo que con la Victoria. Le amputa las alas que bañarían en lo sobrenatural el saber y darían una clave para abrir muchos secretos de lo cognoscible y de la creación. Han creído, y creen, que, mutilándole las alas la tienen cautiva… Lo único que han hecho ha sido reducirla a minusválida… La Ciencia alada sería Sabiduría. Así, en ese estado, es solamente comprensión parcial».

307.5

«¿Y mi Madre os dio respuesta ese día?».

«Con perfecta claridad y con casta palabra, adecuada para el oído de un niño y de dos adultos de sexo distinto sin que ninguno se ruborizase».

«¿Sobre qué versaba?».

«Sobre el pecado original, Maestro. Tomé nota de la explicación de tu Madre para recordarla» dice Síntica; y también Juan de Endor dice: «También yo. Creo que será una cosa muy solicitada, si un día se va a los gentiles. Yo no creo que vaya porque…».

«¿Por qué, Juan?».

«Porque viviré poco».

«¿Pero irías con gusto?».

«Más que muchos otros de Israel, porque no tengo prejuicios. Y también… Sí, también por esto. Yo di mal ejemplo entre los gentiles, en Cintium, y en Anatolia. Hubiera deseado poder hacer el bien en los lugares en que he hecho el mal. El bien que debería hacer: llevar tu palabra allí, darte a conocer… Pero habría sido demasiado honor… No lo merezco…».

Jesús le mira sonriendo, pero no dice nada a este respecto.

307.6

Pregunta: «¿Y no tenéis otras preguntas que hacer?».

«Yo tengo una. Me ha surgido la otra noche, cuando hablabas del ocio con el niño. He tratado de darme una respuesta, pero no lo he conseguido. Esperaba al sábado para hacértela, cuando las manos están inactivas y nuestra alma, en tus manos, es elevada a Dios» dice Síntica.

«Haz ahora tu pregunta, mientras esperamos la hora del descanso».

«Maestro. Tú dijiste que, si uno se vuelve tibio en el trabajo espiritual, se debilita y predispone a las enfermedades del espíritu. ¿No es así?».

«Sí, mujer».

«Pues bien, esto me parece en contraste con cuanto os he oído a ti y a tu Madre acerca del pecado original, sus efectos en nosotros, la liberación de éste por medio de ti. Me habéis enseñado que con la Redención quedará anulado el pecado original. Creo que no yerro si digo que será anulado no para todos, sino solamente para aquellos que crean en ti».

«Es verdad».

«Dejo, por tanto a los otros, y tomo en consideración a uno de estos salvados. Le contemplo después de los efectos de la Redención. Su alma ya no tiene el pecado original. Vuelve, pues, a poseer la Gracia como la tenían los Progenitores. ¿Esto no le dará un vigor que no podrá sufrir desfallecimiento alguno? Tú dirás: “El hombre comete también pecados personales”. Bien, de acuerdo. Pero pienso que también éstos caerán con tu Redención. No te pregunto cómo. Pero supongo que, como testimonio de que ella se ha producido verdaderamente — y no sé cómo acontecerá, si bien cuanto se refiere a ti en el Libro sagrado hace temblar, y espero que sea sufrimiento simbólico, restringido a lo moral, aunque el dolor moral no es una ilusión sino un espasmo quizás mucho más atroz que el físico —, dejarás, digo, unos medios, unos símbolos. Todas las religiones los tienen; en algunas ocasiones los llaman “misterios”… El bautismo actual, vigente en Israel, es uno de ellos, ¿no es verdad?».

«Lo es. Y habrá, con nombre distinto del que tú les das, en mi Religión también signos de esta Redención, que serán aplicados a las almas para purificarlas, fortalecerlas, iluminarlas, sostenerlas, nutrirlas, absolverlas».

«¿Y entonces? Si son absueltas también de los pecados personales, siempre estarán en gracia… ¿Cómo es que, entonces, serán débiles y propensas a enfermedades espirituales?».

307.7

«Te pongo una comparación. Tomemos un niño recién nacido de padres sanísimos, sano y robusto. No hay en él ninguna tara física, hereditaria. Esqueleto y órganos perfectos. Goza de sangre sana. Tiene, pues, todos los requisitos para desarrollarse fuerte y sano, dándose, además, el caso de que su madre tiene leche abundante y substanciosa. Mas, he aquí que en los albores de su vida se manifiesta en él una gravísima enfermedad cuya causa se desconoce; una enfermedad auténticamente mortal. A duras penas se salva, por la piedad de Dios, que le retiene la vida que estaba a punto de marcharse de ese cuerpecito. Pues bien, ¿crees que, después, ese niño tendrá el mismo vigor que si no hubiera sufrido esa enfermedad? No. Tendrá siempre en sí un estado de debilidad, que, aunque no se manifieste claramente, estará ahí y le predispondrá a las enfermedades más fácilmente que si no hubiera estado enfermo. Algun órgano ya nunca estará íntegro como antes. Su sangre será menos fuerte y pura que antes. Razones todas éstas por las que contraerá enfermedades más fácilmente, las cuales, a su vez, cada vez que le afecten, le dejarán más propenso a enfermarse de nuevo. Lo mismo sucede en el campo espiritual. El pecado original quedará cancelado en los que crean en mí. Pero el espíritu conservará una tendencia al pecado que no habría tenido sin el pecado original. Por tanto, es necesario vigilar y cuidar continuamente el propio espíritu, como hace la solícita madre con su hijito debilitado por una enfermedad infantil. Por tanto, es necesario no holgar, sino ser siempre diligentes para fortalecerse en virtud. Si uno cae en la indolencia o en la tibieza, más fácilmente será seducido por Satanás. Y cada pecado grave, siendo semejante a una grave recaída, predispondrá cada vez más a la enfermedad y muerte del espíritu. Por el contrario, la Gracia, restituida por la Redención, si va acompañada de una voluntad activa e incansable, se conserva. No sólo se conserva, sino que aumenta, porque queda asociada a las virtudes conseguidas por el hombre. ¡Santidad y Gracia! ¡Qué alas más seguras para volar a Dios! ¿Has comprendido?».

«Sí, mi Señor. Tú, o sea, la Trinidad santísima, dais el Medio base al hombre. El hombre, con su trabajo y atención, no lo debe destruir. Comprendo. Todo pecado grave significa destrucción de la Gracia, o sea, de la salud del espíritu. Los signos que vas a dejarnos devolverán, sí, la salud; pero el pecador obstinado, que no lucha por no pecar, será cada vez más débil, aunque todas las veces sea perdonado. Es necesario, pues, vigilar para no perecer. Gracias, Señor…

307.8

Margziam se está despertando. Es tarde…».

«Sí. Vamos a orar todos juntos y luego iremos a descansar».

Jesús se levanta y todos le imitan (también el niño, que todavía está adormilado). Y el “Pater noster” resuena, fuerte y armónico, en la pequeña habitación.


Notes

  1. comme tu l’as dit : par exemple en 153.3, 157.2, 262.9.