The Writings of Maria Valtorta

31. Visite de Zacharie.

31. Zacharias’ visit. The holiness

31.1

Je revois la longue pièce où j’avais vu la rencontre des Mages avec Jésus et leur adoration. Je comprends que je me trouve dans la maison hospitalière où la sainte Famille a été accueillie. J’assiste à l’arrivée de Zacharie, mais Elisabeth n’est pas avec lui.

La maîtresse de maison sort en courant à la rencontre de l’hôte qui arrive, elle le conduit près d’une porte et frappe. Puis, discrètement, elle se retire.

Joseph ouvre et pousse un cri de joie à la vue de Zacharie. Il le fait entrer dans une chambre aussi étroite qu’un couloir.

« Marie donne le sein à l’Enfant. Attends un peu. Assieds-toi, tu dois être fatigué. »

Il fait place à son hôte sur son lit et s’assied à côté de lui.

J’entends Joseph lui demander des nouvelles de son petit Jean, et Zacharie répond :

« Il grandit avec la vigueur d’un poulain. Mais en ce moment, il souffre un peu des dents, c’est la raison pour laquelle nous avons préféré ne pas l’amener. Il fait très froid, aussi Elisabeth n’est-elle pas venue elle non plus. Elle ne pouvait le laisser sans lait. Elle en est désolée, mais cette saison est tellement rigoureuse !

– Le temps est en effet très sévère, répond Joseph.

– L’homme que vous m’avez envoyé m’a appris que vous n’aviez pas de toit au moment de la naissance. Qui sait ce que vous avez dû souffrir…

– Beaucoup, en effet. Mais notre peur était plus grande que notre inconfort. Nous redoutions que cela ne nuise à l’Enfant. Les premiers jours, nous avons dû rester sur place. Nous, nous n’avons manqué de rien, car les bergers ont annoncé cette bonne nouvelle aux habitants de Bethléem et beaucoup nous ont apporté des cadeaux. Mais il manquait une maison, il manquait une chambre bien abritée, et Jésus pleurait beaucoup, surtout la nuit, à cause du vent qui entrait de tous côtés… Je faisais bien du feu, mais peu, parce que la fumée faisait tousser le Bébé… et le froid demeurait. Deux animaux n’apportent que peu de chaleur, surtout là où l’air entre de partout ! Nous manquions d’eau chaude pour le laver, de linge propre pour le changer. Ah, il a beaucoup souffert ! Et Marie souffrait de le voir souffrir. Je souffrais moi aussi… Alors tu peux imaginer, elle qui est sa Mère ! Elle lui donnait son lait et ses larmes, son lait et son amour… Maintenant, ici, ça va mieux. J’avais préparé un berceau bien confortable et Marie l’avait garni d’un petit matelas douillet. Mais il est à Nazareth ! Ah, s’il avait été là, tout aurait été bien différent !

– Mais le Christ devait naître à Bethléem. Les prophètes l’avaient annoncé. »

31.2

Marie, qui les a entendus parler, entre. Elle est entièrement vêtue de laine blanche. Elle a retiré l’habit sombre qu’elle portait pour le voyage et dans la grotte, et elle porte un vêtement tout blanc que je lui ai déjà vu à d’autres reprises. Elle n’a rien sur la tête et tient dans ses bras Jésus, qui dort, rassasié de lait, dans ses langes blancs.

Zacharie se lève respectueusement et s’incline avec vénération, puis il s’approche et regarde Jésus avec les marques du plus grand respect. S’il se tient penché, c’est moins pour mieux le voir que pour lui rendre hommage. Marie le lui présente, et Zacharie le prend avec une telle adoration qu’il semble soulever un ostensoir. Et c’est effectivement l’Hostie qu’il prend dans ses bras, l’Hostie déjà offerte et dont le sacrifice sera consommé lorsqu’elle se sera donnée aux hommes en nourriture d’amour et de rédemption. Puis Zacharie rend Jésus à Marie.

31.3

Tous s’asseyent et Zacharie répète à Marie la raison pour laquelle Elisabeth n’est pas venue, et la peine qu’elle en éprouve.

« Les mois derniers, elle avait préparé du linge pour ton Fils béni. Je te l’ai apporté. Il est sur le chariot, en bas. »

Il se lève et sort, pour revenir avec un gros paquet accompagné d’un autre plus petit. Du premier – dont Joseph le débarrasse immédiatement­ comme du second, il tire aussitôt ses cadeaux : une couverture de laine bien moelleuse, tissée à la main, du linge et de petits vêtements. Du second, il sort du miel, de la farine très blanche, du beurre et des pommes pour Marie, ainsi que des galettes pétries et cuites par Elisabeth, et bien d’autres choses encore qui montrent l’affection maternelle de la reconnaissante cousine de Marie pour la jeune mère.

« Tu diras à Elisabeth que je lui en suis très reconnaissante, tout comme je te le suis. J’aurais beaucoup aimé la voir, mais je comprends ses raisons. J’aurais aussi voulu revoir le petit Jean…

– ­ Vous le verrez au printemps : nous viendrons chez vous.

– Nazareth est trop loin, dit Joseph.

31.4

– Nazareth ? Mais vous devez rester ici ! Le Messie doit grandir à Bethléem. C’est la cité de David. Le Très-Haut l’a conduit, par le biais de la volonté de César, à naître sur la terre de David, la terre sainte de Judée. Pourquoi l’emmener à Nazareth ? Vous savez comment les juifs jugent les Nazaréens. Demain, cet Enfant devra être le Sauveur de son peuple. Il ne faut pas que la capitale méprise son Roi sous prétexte qu’il vient d’une terre qu’ils dénigrent. Vous savez aussi bien que moi combien le Sanhédrin est susceptible et comme les trois castes principales sont méprisantes… D’ailleurs, en restant ici, non loin de moi, je pourrai vous aider quelque peu et mettre tout ce que j’ai au service du Nouveau-Né, moins en biens matériels qu’en dons moraux. Et lorsqu’il sera en âge de comprendre, je serai très heureux de lui servir de maître comme à mon enfant, pour que, une fois devenu grand, il me bénisse. Nous devons garder à l’esprit la grandeur de son destin et donc penser qu’il doit pouvoir se présenter au monde avec toutes les cartes en main pour gagner facilement sa partie. Certes, il possèdera la Sagesse. Mais le simple fait qu’un prêtre lui aura servi de maître le fera accepter plus aisément par les pharisiens difficiles à convaincre et par les scribes. Cela lui facilitera sa mission. »

31.5

Marie regarde Joseph et Joseph regarde Marie. Un échange de questions muettes s’engage par-dessus la tête innocente de l’Enfant, qui dort, tout rose et ignorant. Et ce sont des questions empreintes de tristesse. Marie pense à sa petite maison, Joseph à son travail. Ici, tout est à recommencer, à un endroit où, il y a quelques jours à peine, ils étaient des inconnus. Il n’y a ici aucun de ces objets chers laissés là-bas et préparés avec tant d’amour pour l’Enfant.

C’est bien ce que dit Marie :

« Mais comment faire ? Nous avons tout laissé là-bas. Joseph a tellement travaillé pour mon Jésus, sans s’épargner ni effort ni argent ! Il le faisait de nuit pour pouvoir travailler pendant la journée pour les autres et gagner ainsi de quoi acheter les plus beaux bois, la laine la plus moelleuse, le lin le plus blanc pour tout préparer pour Jésus. Il avait construit des ruches et entrepris des travaux de maçonnerie pour organiser autrement la maison, afin que le berceau puisse être mis dans ma chambre et y rester jusqu’à ce que Jésus ait grandi, et pour pouvoir y créer de la place pour un lit, puisque Jésus couchera dans ma chambre tant qu’il sera un jeune garçon.

– Joseph peut aller chercher ce que vous avez laissé là-bas.

– Mais où le mettre ? Tu le sais, Zacharie, nous sommes pauvres. Nous n’avons que notre travail et notre maison. L’un et l’autre nous permettent d’aller de l’avant sans avoir faim. Mais ici… nous trouverons peut-être du travail. Mais il nous faudra toujours nous occuper de trouver une maison. Cette brave femme ne peut nous héberger continuellement. Et moi, je ne peux imposer à Joseph davantage de sacrifices qu’il n’en fait déjà pour moi !

– Oh, moi ! Ce n’est rien pour moi… Je pense plutôt à la douleur de Marie de ne pas vivre chez elle… »

Marie a deux grosses larmes aux yeux.

« Je pense que cette maison doit lui être aussi chère que le Paradis en raison du miracle qui s’y est accompli… Même si je parle peu, je comprends beaucoup. Si ce n’était pas pour cela, je me sacrifierais volontiers. Je travaillerais deux fois plus, voilà tout. Je suis assez fort et jeune pour travailler le double de ce que je faisais et pourvoir à tout. Et si Marie n’en souffre pas trop… si tu dis qu’il est bien d’agir ainsi… pour ma part, me voici. Je fais ce qui vous semble le plus juste. Il me suffit que cela soit utile pour Jésus.

– Cela lui sera sûrement utile. Pensez-y et vous en verrez les raisons.

– On dit également que le Messie sera appelé Nazaréen…[1], objecte Marie.

– C’est juste. Du moins, faites en sorte qu’il grandisse en Judée jusqu’à ce qu’il devienne adulte. Le prophète dit : “ Et toi, Bethléem Ephrata, tu seras la plus grande parce que de toi sortira le Sauveur. ” Il ne parle pas de Nazareth. Ce nom lui sera peut-être donné pour une raison que nous ignorons. Mais sa terre, c’est celle-ci.

– C’est toi qui le dis, prêtre, et nous… nous… avec quelle douleur nous t’écoutons… et nous te donnons raison. Mais quelle souffrance ! Quand reverrai-je cette maison où je suis devenue Mère ? »

Marie pleure doucement. Comme je comprends son chagrin, ah, comme je le comprends !

La vision s’arrête sur ces larmes de Marie.

31.6

Marie me dit ensuite :

« Tu le comprends. Je le sais. Mais tu me verras pleurer encore plus fort.

Pour l’instant, j’élève ton âme en te montrant la sainteté de Joseph, qui était homme, c’est-à-dire qu’il n’avait pour son âme d’autre aide que sa sainteté. Moi, j’avais tous les dons de Dieu par ma condition d’Immaculée. J’ignorais que je l’étais, mais dans mon âme ces dons étaient actifs et me procuraient des forces spirituelles. Mais lui n’était pas immaculé. L’humanité pesait en lui de tout son poids, et c’est avec ce fardeau qu’il devait s’élever vers la perfection, au prix d’un effort continuel de toutes ses facultés pour avoir la volonté d’atteindre la perfection et de plaire à Dieu.

Ah, mon saint époux ! Saint en tout, même dans les choses les plus humbles de l’existence. Saint par sa chasteté d’ange. Saint par son honnêteté d’homme. Saint par sa patience, par son ardeur au travail, par sa sérénité toujours égale, par sa modestie, par tout.

Sa sainteté éclate aussi dans cet événement. Un prêtre lui dit : “ Il est bon que tu t’établisses ici ” et lui, qui sait pourtant quel sera son surcroît de travail, répond : “ Ce n’est rien pour moi… Je pense plutôt à la douleur de Marie. Si ce n’était pas pour cela, je me sacrifierais volontiers. Il me suffit que cela soit utile pour Jésus. ” Jésus, Marie : ce sont ses amours angéliques. Mon saint époux n’a rien aimé d’autre sur terre, et il s’est fait le serviteur de cet amour.

On a fait de lui le protecteur des familles chrétiennes, des travailleurs et de bien d’autres catégories. Mais ce n’est pas seulement des agonisants, des époux, des ouvriers qu’il faudrait le faire protecteur, mais bien aussi des consacrés. Quel consacré de ce monde au service de Dieu, quel qu’il soit, s’est-il consacré comme lui au service de son Dieu, acceptant tout, renonçant à tout, supportant tout, accomplissant tout avec promptitude, gaieté, égalité d’humeur, comme il l’a fait ? Aucun.

31.7

Je veux encore te faire remarquer une chose, ou même deux.

Zacharie est un prêtre. Joseph ne l’est pas, mais vois comme celui qui ne l’est pas a le cœur tourné vers le Ciel plus que le prêtre. Zacharie pense humainement, et c’est humainement qu’il interprète les Ecritures : il se laisse trop guider par le bon sens humain ; ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’il le fait­. Il en a déjà été puni, mais il retombe dans ce travers, bien que moins gravement. Au sujet de la naissance de Jean, il avait dit : “ Comment cela pourrait-il se produire puisque je suis vieux et que ma femme est stérile ? ” Il affirme maintenant : “ Pour aplanir son chemin, le Christ doit grandir ici ” et, avec cette racine d’orgueil qui persiste chez les meilleurs, il pense pouvoir être utile, lui, à Jésus. Non pas utile comme Joseph veut l’être en le servant, mais utile en lui servant de maître… Dieu le lui a pardonné parce que son intention était bonne. Mais le “ Maître ” avait-il donc besoin d’avoir des maîtres ?

J’ai essayé de lui faire voir la lumière dans les prophéties. Mais il se sentait plus savant que moi et accommodait à sa façon son interprétation. J’aurais pu insister et l’emporter. Mais, c’est là la seconde observation que je te fais faire. Je fais preuve de respect envers le prêtre en raison de sa dignité, et non en raison de ses connaissances.

31.8

Généralement, un prêtre est éclairé par Dieu. J’ai bien dit : “ généralement ”. Il l’est quand c’est un vrai prêtre. Ce n’est pas l’habit qui lui donne son caractère sacré, c’est son âme. Pour juger si un homme est un vrai prêtre, il faut juger de ce qui sort de son âme. Comme l’a dit mon Jésus, c’est de l’âme que sortent les choses qui sanctifient ou qui corrompent, celles qui révèlent tout de la manière d’agir d’un individu. Or, quand il s’agit d’un vrai prêtre, il est généralement inspiré par Dieu. A l’égard de ceux qui ne le sont pas, il faut faire preuve de charité surnaturelle et prier pour eux.

Mais mon Fils t’a déjà mise au service de cette rédemption, et je n’ajoute rien. Sois heureuse de souffrir pour qu’augmente le nombre des vrais prêtres. Et toi, repose-toi sur la parole de celui qui te guide. Crois et obéis à ses conseils.

31.9

Obéir sauve toujours. Même si le conseil qu’on reçoit n’est pas absolument parfait.

Tu le vois : nous avons obéi, et ce fut une bonne chose. Il est vrai qu’Hérode s’est contenté de faire exterminer les enfants de Bethléem et des environs. Mais Satan n’aurait-il pas pu le pousser à étendre cette marée de haine bien plus loin, et inciter tous les puissants de Palestine à commettre pareil crime pour supprimer le futur Roi des Juifs ? Il l’aurait pu. Et cela serait arrivé dans les premiers temps du Christ, quand l’accumulation des prodiges avait attiré l’attention des foules et le regard des grands. Si cela s’était produit, comment aurions-nous pu traverser toute la Palestine pour aller de la lointaine Nazareth en Egypte, cette terre hospitalière pour les Hébreux persécutés, qui plus est avec un petit enfant et pendant le déchaînement d’une persécution ? Il était plus facile de s’enfuir de Bethléem, même si ce fut tout aussi douloureux.

L’obéissance sauve toujours. Rappelle-le-toi.

31.10

Et le respect du prêtre est toujours un signe de bonne formation chrétienne. Malheur ­– c’est Jésus qui l’a dit –­, malheur aux prêtres qui perdent leur flamme apostolique ! Mais malheur aussi à ceux qui se croient permis de les mépriser ! Car ce sont eux qui consacrent et distribuent le vrai Pain descendu du ciel. Ce contact les rend aussi saints qu’un calice sacré, même si leur personne ne l’est pas. Ils en répondront devant Dieu. En ce qui vous concerne, considérez-les comme tels et ne vous souciez pas du reste. Ne soyez pas plus intransigeants que votre Seigneur Jésus qui, sur leur ordre, quitte le ciel et descend pour être élevé par leurs mains. Imitez-le. S’ils sont aveugles ou sourds, si leur âme est paralysée et leur intelligence malade, s’ils ont la lèpre de fautes trop contraires à leur mission, s’ils sont des Lazare au tombeau, suppliez Jésus pour qu’il leur rende la santé et la vie.

Appelez-le par votre prière et votre souffrance, ô âmes victimes. Sauver une âme, c’est prédestiner la sienne au Ciel. Mais sauver une âme sacerdotale, c’est sauver un grand nombre d’âmes, puisque chaque saint prêtre est un filet qui amène des âmes à Dieu. Et sauver un prêtre, autrement dit le sanctifier, le sanctifier à nouveau, c’est recréer ce filet mystique. Chacune de ses conquêtes est une lumière qui s’ajoute à votre couronne éternelle.

Va en paix. »

31.1

I see the big room where I have already seen the meeting of the Magi with Jesus and their adoration. I understand that I am in the hospitable house where the Holy Family has been received. And I see Zacharias’ arrival. Elizabeth is not there.

The landlady runs out into the lobby to meet the arriving guest and she shows him to a door. She knocks, and then withdraws discreetly.

Joseph opens the door, and he utters a cry of joy when he sees Zacharias. He takes him into a little room, as small as a corridor. «Mary is suckling the Child. She will not be long. Sit down, you must be tired.» And he makes room for his guest on his couch, and sits beside him.

I hear Joseph asking after little John and Zacharias replies: «He is growing as strong as a little colt. But he is teething now and he is suffering a little. That is why we did not want to bring him. It is very cold, and that is why Elizabeth did not come either. She could not leave him without milk. She was very upset, but the season is so rigorous!»

«It is rigorous indeed,» replies Joseph.

«The man you sent me told me that you were homeless when He was born. You must have suffered a lot.»

«Yes, quite a lot. But our fears were greater than our discomfort. We were afraid the Child’s health might be injured. And we had to stay there for the first days. We lacked nothing, for ourselves, because the shepherds gave the good news to the people of Bethlehem, and many of them brought us gifts. But we had no house, not even a decent room, a bed… and Jesus cried so much, particularly at night, because the wind was blowing in from all directions. I used to light a little fire. Only a little one, because the smoke made Jesus cough… and it was still cold in any case. Two animals do not give out much heat, especially when the cold air comes in from all directions! We had no warm water to wash Him, nor dry clothes to change Him. Yes, He suffered quite a lot! And Mary suffered seeing Him suffer. I suffered.. so you can imagine His Mother’s anguish! She fed Him with milk and tears, milk and love… Now here it is much better. I had made such a comfortable cradle for Him and Mary had fitted it with a soft little mattress. But it is in Nazareth! Ah! If He were born there, it would have been different!»

«But Christ was to be born in Bethlehem. It was prophesised.»

31.2

Mary comes in, She heard their voices. She is all dressed in white wool. She has taken off the dark dress She was wearing during the journey and in the grotto, and She is all white, as I have seen Her dressed before. She is not wearing anything on Her head, and She is holding Jesus in Her arms: He is sleeping, sated with milk, in His pure white swaddling clothes.

Zacharias stands up reverently and bows down in veneration. He then goes nearer, and looks at Jesus with the greatest respect. He bends down, not so much to see Him better, as to pay Him homage. Mary offers the Child to him, and Zacharias takes Him with such adoration that he seems to be holding up a monstrance. It is in fact the Host that he takes in his hands, the Host already offered and that will be sacrificed after being given to men as a nourishment of love and redemption. Zacharias hands Jesus back to Mary.

31.3

They all sit down, and Zacharias explains once again to Mary the reason why Elizabeth has not come and how upset she was. «During the past months she has prepared some linen for Your blessed Son. I have brought them to You. They are downstairs in the waggon.»

He rises and goes out, then comes back with a large parcel and a smaller one. Joseph relieves him of the heavier one and Zacharias starts pulling his gifts from both of them: a soft handwoven woollen blanket, some linen and little dresses. Then from the other one, some honey, some snow-white flour, butter, apples for Mary and bread baked by Elizabeth and many more little things which are a token of the motherly love of the grateful cousin for the young Mother.

«Please tell Elizabeth that I am very grateful to her, as I am grateful to you, too. I would have been so happy to see her, but I understand the situation. And I would also have loved to see little John…»

«But You will see him in spring. We will come and see You.»

«Nazareth is too far away,» remarks Joseph.

31.4

«Nazareth? But you must stay here. The Messiah must grow up in Bethlehem. It is David’s town. The Most High, through Caesar’s will, brought Him to the town in David’s land, the holy land of Judaea. Why take Him to Nazareth? You know in what opinion the Jews hold the Nazarenes. This Child is to be in future years the Saviour of His people. The capital town must not scorn its King because He comes from a despised land. You know as well as I do how captious the Sanhedrin is and how disdainful its three main castes are… And then, here, near me, I will be able to help you somehow, and put everything I have, not so much in the way of material things, but of moral gifts, at the service of this New-Born Baby. And when He is old enough to understand, I will be very happy to be His teacher, as I will be for my own son, so that later, when He is grown up, He will bless me. We must consider that He is destined for great things and, consequently, He must be in a position to present Himself to the world with all the necessary means to win His game. He will certainly possess Wisdom. But also the simple fact that He was educated by a priest, will make Him more accepted by the difficult Pharisees and Scribes and will render His mission easier.»

31.5

Mary looks at Joseph, and Joseph looks at Mary. Above the rosy innocent head of the Child, sleeping unaware of it all, there is a silent exchange of questions. And they are questions full of sadness. Mary is thinking of Her little house, Joseph is concerned about his work. Here, where only a few days ago they were completely unknown, they must start from scratch. Here they have none of the dear things they left at home, and which they had prepared with so much love for the Child.

And Mary says so: «How can we do that? We have left everything there. Joseph had worked so hard for My Jesus, without sparing labour or money. He worked at night, so that during the day he could work for other people and thus earn enough to buy the best wood, the softest wool, the finest linen, and prepare everything for Jesus. He built beehives, and he even worked as a mason to make certain modifications in the house, so that the cradle could be placed in My room and remain there until Jesus had grown up and the cradle could then be replaced by a bed, because Jesus will stay with Me until He is an adolescent.»

«Joseph can go and get what you left there.»

«And where will we put it? You know, Zacharias, that we are poor. We have only our work and our home. And they both enable us to live without starving. But here… perhaps we will find some work. But we shall always have the problem of a house. This good woman cannot give us hospitality forever. And I cannot sacrifice Joseph more than he has already sacrificed himself for My sake!»

«Oh! Me! It’s nothing for me! I am concerned with Mary’s grief. Her grief in not living in Her own house…»

Two big tears well from Mary’s eyes.

«I think that house must be as dear to Her as Paradise, because of the mystery which was accomplished in it. I speak little, but I understand a lot. If it wasn’t for that, I would not be upset. I will work twice as much, that’s all. I am young and strong enough to work twice as much as I used to and see to everything. And if Mary does not suffer too much… and if you say that we must do so… well, here I am. I will do whatever you think is best. Provided that it will help Jesus.»

«It will certainly help. Think it over, and you will see the reasons.»

«It is also said that the Messiah will be called Nazarene…» objects Mary.

«True. But at least, until He is grown up, let Him grow up in Judaea. The Prophet says: ‘And you, Bethlehem Ephrathah, will be the greatest, because out of you will come the Saviour’. He does not speak of Nazareth. Perhaps that title was given to Him for some reason unknown to us. But this is His land.»

«You say so, you, priest, and we… we listen to you with sad hearts, and we believe you. But how painful it is!… When shall I see that house where I became a Mother?» Mary is weeping, silently. And I understand Her grief. Oh! I do understand.

The vision ends with Mary’s weeping.

31.6

Mary then says:

«I know that you understand. But you will see Me crying more bitterly.

For the time being, I want to relieve your spirit by showing you Joseph’s holiness. He was a man, that is, he had no other help for his spirit, except his holiness. I had all the gifts of God, in My condition of Immaculate. I did not know I was such. But the gifts were active in My soul, and gave Me spiritual strength. But he was not immaculate. Humanity was in him with all its heavy weight and he had to rise towards perfection with all that burden, at the cost of continuous efforts of all his powers to reach perfection and be agreeable to God.

Oh! My holy spouse! Holy in everything, even in the most humble things in life. Holy for his angelical chastity. Holy for his human honesty. Holy for his patience, his activity, for his constant serenity, for his modesty, for everything.

His holiness shines also in this event. A priest says to him: ‘You ought to settle here’ and he replies, fully aware of the greater hardships he would have to face: ‘It is nothing for Me. I am concerned with Mary’s grief. If it was not for that, I would not be upset. Provided that it will help Jesus’. Jesus, Mary: his angelical loves. My holy spouse loved nothing else on earth. And he sacrificed himself to that love.

They elected him protector of Christian families, of workers and many other categories. But he should be appointed protector not only of dying people, of married couples, of workmen, but also of those consecrated to God. Who, of all the people in the world consecrated to the service of God, has consecrated himself as he did, to the service of his God, accepting everything, foregoing everything, bearing everything, fulfilling everything with quickness, with a cheerful mind, a constant humour? There is no one like him.

31.7

«And I wish to draw your attention to another point, or rather two points.

Zacharias is a priest. Joseph is not. But you must note how he, who is not a priest, has a more heavenly soul than the priest. Zacharias thinks in a human way, and in a human way he expounds the Scriptures because he allows himself to be led by his good human sense, and it is not the first time he does so. And he was punished for it. But he relapses, although less gravely. With regard to John’s birth he said: ‘How can that happen, if I am old, and my wife is barren?’ Now he says: ‘To smooth His way, Christ is to be brought up here.’ And with that subtle root of pride that persists also in the best people, he thinks that he can be useful to Jesus. Not useful in the sense that Joseph wanted to be, by serving Him, but by teaching Him… God forgave him, because of his good intention. But did the ‘Master’ need teachers?

I endeavoured to make him see the truth of the prophecies. But he felt he was more learned than I was and made use of such feeling in his own way. I could have insisted and outdone him. But — this is the other point I wanted to draw your attention to — I respected the priest because of his dignity, not because of his knowledge.

31.8

In general, a priest is always enlightened by God. I said: ‘in general’. He is enlightened when he is a real priest. It is not his robe that consecrates him: it is his soul. To judge whether one is a real priest, one must consider what comes out of his soul. As My Jesus said, the things that sanctify or contaminate come out from the soul, and they characterise the whole behaviour of a person. So, when one is a real priest, he is generally inspired by God. We must have a supernatural charity and pray for the others, who are not such.

But My Son has already placed you at the service of this redemption, so I will say no more. Be happy to suffer, so that the number of real priests may increase. And rely peacefully on the word of him who guides you. And believe and obey his advice.

31.9

Obedience always saves you, even if the advice given to you is not completely perfect .

As you know, we obeyed. And we were right to do so. It is true that Herod confined the slaughter of the children to Bethlehem and its surroundings. But could Satan not have spread and propagated such hatred much farther and wider and have induced all the mighty ones in Palestine to commit a similar crime in order to kill the future King of the Jews? He could have done that and it would have happened in Christ’s early days, when the repeated miracles had drawn the attention of both the crowds and of those in power. If such an event had taken place, how could we have crossed the whole of Palestine, to go from Nazareth to Egypt, the hospitable land for persecuted Jews, and make such a journey with a little child, and while persecution was raging? It was easier to flee from Bethlehem, even if the flight was equally painful.

Obedience always saves you. Remember that.

31.10

And respect for a priest is always a sign of a Christian education. Woe to those priests who lose their apostolic ardour! Also Jesus said that. But woe also to those who think that they are right in despising them! Because they consecrate and hand out the True Bread that descends from Heaven. And that contact makes them holy, just like a sacred chalice, even if they are not totally holy. They will answer to God for it. You must consider them as such and not worry about anything else. You must not be more strict than your Lord Jesus, Who, at their command, leaves Heaven and descends to be raised by their hands. You must learn from Him. And if they are blind, if they are deaf, if their souls are paralysed and their thoughts are unsound, if they are lepers full of faults in strong contrast with their mission, if they are like corpses in sepulchres, then call Jesus that He may heal them and revive them.

Call Him with your prayers, and your suffering, o victim souls. To save a soul is to predestine one’s own soul to Heaven. But to save the soul of a priest is to save a large number of souls, because every holy priest is a net that drags souls to God. And to save a priest, that is to sanctify: re-sanctify, is to create this mystical net. Each prey is a light to be added to your eternal crown.

Go in peace.»


Notes

  1. sera appelé Nazaréen… C’est ce que rappelle aussi Mt 2, 23, bien qu’on n’en trouve pas vraiment mention chez les prophètes. C’est pourquoi l’expression “ on dit ” au lieu de l’habituel “ il est dit ” ou “ il est écrit ” semble significatif. Parce qu’il est nazaréen (voir 604.35 et 608.2), c’est-à-dire originaire de Nazareth en Galilée, Jésus est appelé aussi galiléen, comme en 404.4 (qui justifie pourtant sa naissance en Judée) et en d’autres passages. Jésus lui-même se dit “ le Galiléen ” en 590.21.