Los Escritos de Maria Valtorta

31. Visite de Zacharie.

31. Visita de Zacarías. La santidad de José

31.1

Je revois la longue pièce où j’avais vu la rencontre des Mages avec Jésus et leur adoration. Je comprends que je me trouve dans la maison hospitalière où la sainte Famille a été accueillie. J’assiste à l’arrivée de Zacharie, mais Elisabeth n’est pas avec lui.

La maîtresse de maison sort en courant à la rencontre de l’hôte qui arrive, elle le conduit près d’une porte et frappe. Puis, discrètement, elle se retire.

Joseph ouvre et pousse un cri de joie à la vue de Zacharie. Il le fait entrer dans une chambre aussi étroite qu’un couloir.

« Marie donne le sein à l’Enfant. Attends un peu. Assieds-toi, tu dois être fatigué. »

Il fait place à son hôte sur son lit et s’assied à côté de lui.

J’entends Joseph lui demander des nouvelles de son petit Jean, et Zacharie répond :

« Il grandit avec la vigueur d’un poulain. Mais en ce moment, il souffre un peu des dents, c’est la raison pour laquelle nous avons préféré ne pas l’amener. Il fait très froid, aussi Elisabeth n’est-elle pas venue elle non plus. Elle ne pouvait le laisser sans lait. Elle en est désolée, mais cette saison est tellement rigoureuse !

– Le temps est en effet très sévère, répond Joseph.

– L’homme que vous m’avez envoyé m’a appris que vous n’aviez pas de toit au moment de la naissance. Qui sait ce que vous avez dû souffrir…

– Beaucoup, en effet. Mais notre peur était plus grande que notre inconfort. Nous redoutions que cela ne nuise à l’Enfant. Les premiers jours, nous avons dû rester sur place. Nous, nous n’avons manqué de rien, car les bergers ont annoncé cette bonne nouvelle aux habitants de Bethléem et beaucoup nous ont apporté des cadeaux. Mais il manquait une maison, il manquait une chambre bien abritée, et Jésus pleurait beaucoup, surtout la nuit, à cause du vent qui entrait de tous côtés… Je faisais bien du feu, mais peu, parce que la fumée faisait tousser le Bébé… et le froid demeurait. Deux animaux n’apportent que peu de chaleur, surtout là où l’air entre de partout ! Nous manquions d’eau chaude pour le laver, de linge propre pour le changer. Ah, il a beaucoup souffert ! Et Marie souffrait de le voir souffrir. Je souffrais moi aussi… Alors tu peux imaginer, elle qui est sa Mère ! Elle lui donnait son lait et ses larmes, son lait et son amour… Maintenant, ici, ça va mieux. J’avais préparé un berceau bien confortable et Marie l’avait garni d’un petit matelas douillet. Mais il est à Nazareth ! Ah, s’il avait été là, tout aurait été bien différent !

– Mais le Christ devait naître à Bethléem. Les prophètes l’avaient annoncé. »

31.2

Marie, qui les a entendus parler, entre. Elle est entièrement vêtue de laine blanche. Elle a retiré l’habit sombre qu’elle portait pour le voyage et dans la grotte, et elle porte un vêtement tout blanc que je lui ai déjà vu à d’autres reprises. Elle n’a rien sur la tête et tient dans ses bras Jésus, qui dort, rassasié de lait, dans ses langes blancs.

Zacharie se lève respectueusement et s’incline avec vénération, puis il s’approche et regarde Jésus avec les marques du plus grand respect. S’il se tient penché, c’est moins pour mieux le voir que pour lui rendre hommage. Marie le lui présente, et Zacharie le prend avec une telle adoration qu’il semble soulever un ostensoir. Et c’est effectivement l’Hostie qu’il prend dans ses bras, l’Hostie déjà offerte et dont le sacrifice sera consommé lorsqu’elle se sera donnée aux hommes en nourriture d’amour et de rédemption. Puis Zacharie rend Jésus à Marie.

31.3

Tous s’asseyent et Zacharie répète à Marie la raison pour laquelle Elisabeth n’est pas venue, et la peine qu’elle en éprouve.

« Les mois derniers, elle avait préparé du linge pour ton Fils béni. Je te l’ai apporté. Il est sur le chariot, en bas. »

Il se lève et sort, pour revenir avec un gros paquet accompagné d’un autre plus petit. Du premier – dont Joseph le débarrasse immédiatement­ comme du second, il tire aussitôt ses cadeaux : une couverture de laine bien moelleuse, tissée à la main, du linge et de petits vêtements. Du second, il sort du miel, de la farine très blanche, du beurre et des pommes pour Marie, ainsi que des galettes pétries et cuites par Elisabeth, et bien d’autres choses encore qui montrent l’affection maternelle de la reconnaissante cousine de Marie pour la jeune mère.

« Tu diras à Elisabeth que je lui en suis très reconnaissante, tout comme je te le suis. J’aurais beaucoup aimé la voir, mais je comprends ses raisons. J’aurais aussi voulu revoir le petit Jean…

– ­ Vous le verrez au printemps : nous viendrons chez vous.

– Nazareth est trop loin, dit Joseph.

31.4

– Nazareth ? Mais vous devez rester ici ! Le Messie doit grandir à Bethléem. C’est la cité de David. Le Très-Haut l’a conduit, par le biais de la volonté de César, à naître sur la terre de David, la terre sainte de Judée. Pourquoi l’emmener à Nazareth ? Vous savez comment les juifs jugent les Nazaréens. Demain, cet Enfant devra être le Sauveur de son peuple. Il ne faut pas que la capitale méprise son Roi sous prétexte qu’il vient d’une terre qu’ils dénigrent. Vous savez aussi bien que moi combien le Sanhédrin est susceptible et comme les trois castes principales sont méprisantes… D’ailleurs, en restant ici, non loin de moi, je pourrai vous aider quelque peu et mettre tout ce que j’ai au service du Nouveau-Né, moins en biens matériels qu’en dons moraux. Et lorsqu’il sera en âge de comprendre, je serai très heureux de lui servir de maître comme à mon enfant, pour que, une fois devenu grand, il me bénisse. Nous devons garder à l’esprit la grandeur de son destin et donc penser qu’il doit pouvoir se présenter au monde avec toutes les cartes en main pour gagner facilement sa partie. Certes, il possèdera la Sagesse. Mais le simple fait qu’un prêtre lui aura servi de maître le fera accepter plus aisément par les pharisiens difficiles à convaincre et par les scribes. Cela lui facilitera sa mission. »

31.5

Marie regarde Joseph et Joseph regarde Marie. Un échange de questions muettes s’engage par-dessus la tête innocente de l’Enfant, qui dort, tout rose et ignorant. Et ce sont des questions empreintes de tristesse. Marie pense à sa petite maison, Joseph à son travail. Ici, tout est à recommencer, à un endroit où, il y a quelques jours à peine, ils étaient des inconnus. Il n’y a ici aucun de ces objets chers laissés là-bas et préparés avec tant d’amour pour l’Enfant.

C’est bien ce que dit Marie :

« Mais comment faire ? Nous avons tout laissé là-bas. Joseph a tellement travaillé pour mon Jésus, sans s’épargner ni effort ni argent ! Il le faisait de nuit pour pouvoir travailler pendant la journée pour les autres et gagner ainsi de quoi acheter les plus beaux bois, la laine la plus moelleuse, le lin le plus blanc pour tout préparer pour Jésus. Il avait construit des ruches et entrepris des travaux de maçonnerie pour organiser autrement la maison, afin que le berceau puisse être mis dans ma chambre et y rester jusqu’à ce que Jésus ait grandi, et pour pouvoir y créer de la place pour un lit, puisque Jésus couchera dans ma chambre tant qu’il sera un jeune garçon.

– Joseph peut aller chercher ce que vous avez laissé là-bas.

– Mais où le mettre ? Tu le sais, Zacharie, nous sommes pauvres. Nous n’avons que notre travail et notre maison. L’un et l’autre nous permettent d’aller de l’avant sans avoir faim. Mais ici… nous trouverons peut-être du travail. Mais il nous faudra toujours nous occuper de trouver une maison. Cette brave femme ne peut nous héberger continuellement. Et moi, je ne peux imposer à Joseph davantage de sacrifices qu’il n’en fait déjà pour moi !

– Oh, moi ! Ce n’est rien pour moi… Je pense plutôt à la douleur de Marie de ne pas vivre chez elle… »

Marie a deux grosses larmes aux yeux.

« Je pense que cette maison doit lui être aussi chère que le Paradis en raison du miracle qui s’y est accompli… Même si je parle peu, je comprends beaucoup. Si ce n’était pas pour cela, je me sacrifierais volontiers. Je travaillerais deux fois plus, voilà tout. Je suis assez fort et jeune pour travailler le double de ce que je faisais et pourvoir à tout. Et si Marie n’en souffre pas trop… si tu dis qu’il est bien d’agir ainsi… pour ma part, me voici. Je fais ce qui vous semble le plus juste. Il me suffit que cela soit utile pour Jésus.

– Cela lui sera sûrement utile. Pensez-y et vous en verrez les raisons.

– On dit également que le Messie sera appelé Nazaréen…[1], objecte Marie.

– C’est juste. Du moins, faites en sorte qu’il grandisse en Judée jusqu’à ce qu’il devienne adulte. Le prophète dit : “ Et toi, Bethléem Ephrata, tu seras la plus grande parce que de toi sortira le Sauveur. ” Il ne parle pas de Nazareth. Ce nom lui sera peut-être donné pour une raison que nous ignorons. Mais sa terre, c’est celle-ci.

– C’est toi qui le dis, prêtre, et nous… nous… avec quelle douleur nous t’écoutons… et nous te donnons raison. Mais quelle souffrance ! Quand reverrai-je cette maison où je suis devenue Mère ? »

Marie pleure doucement. Comme je comprends son chagrin, ah, comme je le comprends !

La vision s’arrête sur ces larmes de Marie.

31.6

Marie me dit ensuite :

« Tu le comprends. Je le sais. Mais tu me verras pleurer encore plus fort.

Pour l’instant, j’élève ton âme en te montrant la sainteté de Joseph, qui était homme, c’est-à-dire qu’il n’avait pour son âme d’autre aide que sa sainteté. Moi, j’avais tous les dons de Dieu par ma condition d’Immaculée. J’ignorais que je l’étais, mais dans mon âme ces dons étaient actifs et me procuraient des forces spirituelles. Mais lui n’était pas immaculé. L’humanité pesait en lui de tout son poids, et c’est avec ce fardeau qu’il devait s’élever vers la perfection, au prix d’un effort continuel de toutes ses facultés pour avoir la volonté d’atteindre la perfection et de plaire à Dieu.

Ah, mon saint époux ! Saint en tout, même dans les choses les plus humbles de l’existence. Saint par sa chasteté d’ange. Saint par son honnêteté d’homme. Saint par sa patience, par son ardeur au travail, par sa sérénité toujours égale, par sa modestie, par tout.

Sa sainteté éclate aussi dans cet événement. Un prêtre lui dit : “ Il est bon que tu t’établisses ici ” et lui, qui sait pourtant quel sera son surcroît de travail, répond : “ Ce n’est rien pour moi… Je pense plutôt à la douleur de Marie. Si ce n’était pas pour cela, je me sacrifierais volontiers. Il me suffit que cela soit utile pour Jésus. ” Jésus, Marie : ce sont ses amours angéliques. Mon saint époux n’a rien aimé d’autre sur terre, et il s’est fait le serviteur de cet amour.

On a fait de lui le protecteur des familles chrétiennes, des travailleurs et de bien d’autres catégories. Mais ce n’est pas seulement des agonisants, des époux, des ouvriers qu’il faudrait le faire protecteur, mais bien aussi des consacrés. Quel consacré de ce monde au service de Dieu, quel qu’il soit, s’est-il consacré comme lui au service de son Dieu, acceptant tout, renonçant à tout, supportant tout, accomplissant tout avec promptitude, gaieté, égalité d’humeur, comme il l’a fait ? Aucun.

31.7

Je veux encore te faire remarquer une chose, ou même deux.

Zacharie est un prêtre. Joseph ne l’est pas, mais vois comme celui qui ne l’est pas a le cœur tourné vers le Ciel plus que le prêtre. Zacharie pense humainement, et c’est humainement qu’il interprète les Ecritures : il se laisse trop guider par le bon sens humain ; ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’il le fait­. Il en a déjà été puni, mais il retombe dans ce travers, bien que moins gravement. Au sujet de la naissance de Jean, il avait dit : “ Comment cela pourrait-il se produire puisque je suis vieux et que ma femme est stérile ? ” Il affirme maintenant : “ Pour aplanir son chemin, le Christ doit grandir ici ” et, avec cette racine d’orgueil qui persiste chez les meilleurs, il pense pouvoir être utile, lui, à Jésus. Non pas utile comme Joseph veut l’être en le servant, mais utile en lui servant de maître… Dieu le lui a pardonné parce que son intention était bonne. Mais le “ Maître ” avait-il donc besoin d’avoir des maîtres ?

J’ai essayé de lui faire voir la lumière dans les prophéties. Mais il se sentait plus savant que moi et accommodait à sa façon son interprétation. J’aurais pu insister et l’emporter. Mais, c’est là la seconde observation que je te fais faire. Je fais preuve de respect envers le prêtre en raison de sa dignité, et non en raison de ses connaissances.

31.8

Généralement, un prêtre est éclairé par Dieu. J’ai bien dit : “ généralement ”. Il l’est quand c’est un vrai prêtre. Ce n’est pas l’habit qui lui donne son caractère sacré, c’est son âme. Pour juger si un homme est un vrai prêtre, il faut juger de ce qui sort de son âme. Comme l’a dit mon Jésus, c’est de l’âme que sortent les choses qui sanctifient ou qui corrompent, celles qui révèlent tout de la manière d’agir d’un individu. Or, quand il s’agit d’un vrai prêtre, il est généralement inspiré par Dieu. A l’égard de ceux qui ne le sont pas, il faut faire preuve de charité surnaturelle et prier pour eux.

Mais mon Fils t’a déjà mise au service de cette rédemption, et je n’ajoute rien. Sois heureuse de souffrir pour qu’augmente le nombre des vrais prêtres. Et toi, repose-toi sur la parole de celui qui te guide. Crois et obéis à ses conseils.

31.9

Obéir sauve toujours. Même si le conseil qu’on reçoit n’est pas absolument parfait.

Tu le vois : nous avons obéi, et ce fut une bonne chose. Il est vrai qu’Hérode s’est contenté de faire exterminer les enfants de Bethléem et des environs. Mais Satan n’aurait-il pas pu le pousser à étendre cette marée de haine bien plus loin, et inciter tous les puissants de Palestine à commettre pareil crime pour supprimer le futur Roi des Juifs ? Il l’aurait pu. Et cela serait arrivé dans les premiers temps du Christ, quand l’accumulation des prodiges avait attiré l’attention des foules et le regard des grands. Si cela s’était produit, comment aurions-nous pu traverser toute la Palestine pour aller de la lointaine Nazareth en Egypte, cette terre hospitalière pour les Hébreux persécutés, qui plus est avec un petit enfant et pendant le déchaînement d’une persécution ? Il était plus facile de s’enfuir de Bethléem, même si ce fut tout aussi douloureux.

L’obéissance sauve toujours. Rappelle-le-toi.

31.10

Et le respect du prêtre est toujours un signe de bonne formation chrétienne. Malheur ­– c’est Jésus qui l’a dit –­, malheur aux prêtres qui perdent leur flamme apostolique ! Mais malheur aussi à ceux qui se croient permis de les mépriser ! Car ce sont eux qui consacrent et distribuent le vrai Pain descendu du ciel. Ce contact les rend aussi saints qu’un calice sacré, même si leur personne ne l’est pas. Ils en répondront devant Dieu. En ce qui vous concerne, considérez-les comme tels et ne vous souciez pas du reste. Ne soyez pas plus intransigeants que votre Seigneur Jésus qui, sur leur ordre, quitte le ciel et descend pour être élevé par leurs mains. Imitez-le. S’ils sont aveugles ou sourds, si leur âme est paralysée et leur intelligence malade, s’ils ont la lèpre de fautes trop contraires à leur mission, s’ils sont des Lazare au tombeau, suppliez Jésus pour qu’il leur rende la santé et la vie.

Appelez-le par votre prière et votre souffrance, ô âmes victimes. Sauver une âme, c’est prédestiner la sienne au Ciel. Mais sauver une âme sacerdotale, c’est sauver un grand nombre d’âmes, puisque chaque saint prêtre est un filet qui amène des âmes à Dieu. Et sauver un prêtre, autrement dit le sanctifier, le sanctifier à nouveau, c’est recréer ce filet mystique. Chacune de ses conquêtes est une lumière qui s’ajoute à votre couronne éternelle.

Va en paix. »

31.1

Veo la larga sala donde presencié el encuentro de los Magos con Jesús y su acto de adoración. Comprendo que me encuentro en la casa hospitalaria que ha acogido a la sagrada Familia. Asisto a la llegada de Zacarías. Isabel no está.

La dueña de la casa sale presurosa, por la terraza que circunda la casa, al encuentro del huésped que está llegando... Le acompaña hasta una puerta y llama; luego, discreta, se retira.

José abre y, al ver a Zacarías, exulta de júbilo. Le pasa a una habitacioncita pequeña, de las dimensiones de un pasillo. «María está dándole la leche al Niño. Espera un poco. Siéntate, que estarás cansado». Y le deja sitio en su recostadero, sentándose a su lado.

Oigo que José pregunta por el pequeño Juan, y que Zacarías responde: «Crece vigoroso como un potrillo. De todas formas, ahora está sufriendo un poco por los dientes. Por eso no hemos querido traerle. Hace mucho frío. Así que tampoco ha venido Isabel. No podía dejarle sin la leche. Lo ha sentido mucho; pero, ¡está siendo una estación tan fría...!».

«Sí, efectivamente, muy fría» responde José.

«Me dijo el hombre que me enviasteis que cuando nació el Niño estabais sin casa. ¡Lo que habréis tenido que pasar!...».

«Sí, verdaderamente lo hemos pasado muy mal; pero era mayor el miedo que la precariedad en que nos encontrábamos. Teníamos miedo de que esta precariedad le pudiera perjudicar al Niño. Y los primeros días tuvimos que pasarlos allí. A nosotros no nos faltaba nada, porque los pastores habían transmitido la buena nueva a los betlemitas y muchos vinieron con dones. Pero faltaba una casa, faltaba una habitación resguardada, un lecho... y Jesús lloraba mucho, especialmente por la noche, por el viento que entraba por todas partes. Yo encendía un poco de fuego, pero poco, porque el humo le hacía toser al Niño... y así el frío seguía. Dos animales calientan poco, ¡y menos todavía en un sitio donde el aire entra por todas partes! Faltaba agua caliente para lavarle, faltaba ropa seca para cambiarle... ¡Oh! ¡Ha sufrido mucho! Y María sufría al verle sufrir. ¡Sufría yo... conque te puedes hacer una idea Ella, que es su Madre! Le daba leche y lágrimas, leche y amor... Ahora aquí estamos mejor. Yo había hecho una cuna muy cómoda y María había puesto un colchoncito blando. ¡Pero la tenemos en Nazaret! ¡Ah, si hubiera nacido allí, habría sido distinto!».

«Pero el Cristo tenía que nacer en Belén. Así estaba profetizado».

31.2

María ha oído que hablaban y entra. Está toda vestida de lana blanca. Ya no lleva el vestido oscuro que tenía durante el viaje y en la gruta. Con este de ahora está enteramente blanca, como ya la he visto otras veces; no lleva nada en la cabeza. En sus brazos sí, a Jesús, que está durmiendo, satisfecho de leche, envuelto en sus blancos pañales.

Zacarías se alza reverente y se inclina con veneración. Luego se acerca y mira a Jesús dando señales de un grandísimo respeto. Está inclinado, no tanto para verle mejor, cuanto para rendirle homenaje. María se lo ofrece. Zacarías le toma con tal adoración que parece como si estuviera elevando un ostensorio. Efectivamente, está cogiendo en brazos la Hostia, la Hostia ya ofrecida, que será inmolada sólo cuando se haya dado a los hombres como alimento de amor y de redención. Zacarías devuelve Jesús a María.

31.3

Se sientan. Zacarías refiere de nuevo — esta vez a María — el motivo por el cual Isabel no ha venido, y cómo ello la ha apenado. «Durante estos meses ha estado preparando ropa para tu bendito Hijo. Te lo he traído. Está abajo, en el carro».

Se levanta y va afuera. Vuelve con un paquete voluminoso y con otro más pequeño. De uno y de otro — José en seguida le ha liberado del grande — saca inmediatamente los presentes: una suave colcha de lana tejida a mano, pañales y vestiditos. Del otro, miel, harina blanquísima, mantequilla y manzanas, para María, y tortas amasadas y cocidas por Isabel y muchas otras cositas que manifiestan el afecto maternal de la agradecida prima hacia la joven Madre.

«Le dirás a Isabel que le quedo agradecida, como también a ti. Me habría gustado mucho verla, pero comprendo las razones. También me hubiera gustado ver de nuevo al pequeño Juan...».

«Le veréis para la primavera. Vendremos a veros».

«Nazaret está demasiado lejos» dice José.

31.4

«¿Nazaret? Pero si debéis quedaros aquí. El Mesías debe crecer en Belén. Es la ciudad de David. El Altísimo le ha traído, a través de la voluntad de César, a nacer en la tierra de David, la tierra santa de Judea. ¿Por qué llevarle a Nazaret? Ya sabéis qué es lo que piensan los judíos de los nazarenos. El día de mañana este Niño deberá ser el Salvador de su pueblo. La capital no debe despreciar a su Rey por el hecho de despreciar a su ciudad de proveniencia. Vosotros sabéis como yo lo insidioso que es en sus razonamientos el Sanedrín y lo desdeñosas que son las tres castas principales... Además aquí, no lejos de mí, podré ayudaros bastante, y podré poner todo lo que tengo — no tanto de cosas materiales cuanto de dones morales — al servicio de este Recién Nacido. Y cuando esté en edad de entender me sentiré dichoso de ser maestro suyo, como de mi hijo, para que así, incluso, cuando sea mayor, me bendiga. Tenemos que pensar en el gran destino suyo, y que, por tanto, debe poderse presentar al mundo con todas las cartas para poder ganar fácilmente su partida. Está claro que Él poseerá la Sabiduría, pero el solo hecho de que haya tenido a un sacerdote por maestro le hará más acepto a los difíciles fariseos y a los escribas, y le facilitará la misión».

31.5

María mira a José, José mira a María. Por encima de la cabeza inocente del Niño, que duerme rosado y ajeno a lo que le rodea, se entreteje un mudo intercambio de preguntas. Son preguntas veladas de tristeza. María piensa en su casita; José, en su trabajo. Aquí habría que partir de cero, en un lugar en que, apenas unos días antes, nadie los conocía. En este lugar no hay ninguna de esas cosas amadas dejadas allí, y que habían sido preparadas para el Niño con gran amor.

Y María lo dice: «¿Cómo hacemos? Allí hemos dejado todo. José ha trabajado para mi Jesús sin ahorrar esfuerzo ni dinero. Ha trabajado de noche, para trabajar durante el día para los demás y ganar así lo necesario para poder comprar las maderas más bonitas, la lana más esponjosa, el lino más cándido, para preparar todo para Jesús. Ha hecho colmenas, ha trabajado hasta de albañil para darle otra distribución a la casa, de forma que la cuna pudiera estar en mi habitación hasta que Jesús fuese más grande, y que luego pudiese dar espacio a la cama; porque Jesús estará conmigo hasta que sea un jovencito».

«José puede ir a recoger lo que habéis dejado».

«¿Y dónde lo metemos? Como tú sabes, Zacarías, nosotros somos pobres. No tenemos más que el trabajo y la casa. Y ambos nos dan para tirar adelante sin pasar hambre. Pero aquí... trabajo encontraremos, quizás, pero tendremos que pensar de todas formas en una casa. Esta buena mujer no nos puede hospedar permanentemente, y yo no puedo sacrificar a José más de lo que ya lo está por mí».

«¡Oh, yo! ¡Por mí no es nada! Me preocupa el dolor de María, el dolor de no vivir en su casa...».

Le brotan a María dos lagrimones.

«Yo creo que debe amar esa casa como el Paraíso, por el prodigio que allí tuvo lugar en Ella... Hablo poco, pero entiendo mucho. Si no fuera por este motivo, no me sentiría afligido. A fin de cuentas, lo único es que trabajaré el doble, pero soy fuerte y joven como para trabajar el doble de lo acostumbrado y cubrir todas las necesidades. Si María no sufre demasiado... si tú dices que se debe hacer así... por mí... aquí estoy. Haré lo que estiméis más justo. Basta con que le sea útil a Jesús».

«Ciertamente será útil. Pensad en ello y veréis los motivos».

«Se dice también que el Mesías será llamado Nazareno...». objeta María.

«Cierto. Pero, al menos hasta que se haga adulto, haced que crezca en Judea. Dice el Profeta: “Y tú, Belén Efratá, serás la más grande, porque de ti saldrá el Salvador”. No habla de Nazaret. Quizás ese apelativo se le dará por un motivo que desconocemos. Pero su tierra es ésta».

«Tú lo dices, sacerdote, y nosotros... y nosotros con dolor te escuchamos... y seguimos tu consejo. ¡Y qué dolor!... ¿Cuándo veré aquella casa donde fui Madre?». María llora quedo. Y yo entiendo este llanto suyo... ¡Vaya que si lo entiendo!

La visión me termina con este llanto de María.

31.6

Dice luego María:

«Sé que comprendes mi llanto. De todas formas, me verás llorar más intensamente.

Por el momento voy a aliviar tu espíritu mostrándote la santidad de José, que era hombre, o sea, que no tenía más ayuda de su espíritu que su santidad. Yo, en mi condición de Inmaculada, tenía todos los dones de Dios; no sabía que lo era, pero en mi alma éstos eran acti­vos y me daban fuerza espiritual. Él, sin embargo, no era in­macu­lado. La humanidad estaba en él con todo su peso gravoso, y debía elevarse hacia la perfección con todo ese peso, a costa del esfuerzo continuo de todas sus facultades por querer alcanzar la perfección y ser agradable a Dios.

¡Oh, sí, verdaderamente santo era mi esposo! Santo en todo, incluso en las cosas más humildes de la vida: santo por su castidad de ángel, santo por su honestidad de hombre, santo por su paciencia, por su laboriosidad, por su serenidad siempre igual, por su modestia, por todo.

Esa santidad brilla también en este hecho acaecido. Un sacerdote le dice: “Conviene que te establezcas aquí”; y él, aun sabiendo que su decisión le acarreará el tener que trabajar mucho más, dice: “Por mí no es nada. Lo que me preocupa es el sufrimiento de María. Si no fuera por esto, yo, por mí, no me afligiría; es suficiente con que le sea útil a Jesús”. Jesús, María: sus angélicos amores. Mi santo esposo no tuvo otro amor en este mundo... y se hizo a sí mismo siervo de este amor.

Le han hecho protector de las familias cristianas, de los trabajadores, de muchas otras categorías (moribundos, esposos...); pues bien, a mayor razón, debería hacérsele protector de los consagrados. Entre los consagrados de este mundo al servicio de Dios, quienquiera que sea, ¿habrá alguno que se haya ofrecido como él al servicio de su Dios, aceptando todo, renunciando a todo, soportándolo todo, llevando todo a cabo con prontitud, con espíritu gozoso, con constancia de ánimo como él? No, no lo hay.

31.7

Y observa otra cosa; o, mejor, dos.

Zacarías es un sacerdote; José, no. Y, sin embargo, observa cómo él, que no lo es, tiene su espíritu en el Cielo más que quien lo es. Zacarías piensa humanamente, y humanamente interpreta las Escrituras, porque — no es la primera vez que lo hace — se deja guiar demasiado por su buen sentido humano. Ya fue castigado por ello, pero vuelve a caer en lo mismo, aunque menos gravemente. Ya respecto al nacimiento de Juan había dicho: “¿Cómo podrá ser esto, si yo soy viejo y mi mujer estéril?”. Ahora dice: “Para allanarse el camino, el Cristo debe crecer aquí”; y piensa — con esa pequeña raíz de orgullo que persiste incluso en los mejores — que él le puede ser útil a Jesús — no útil como quiere serlo José (sirviéndole), sino útil siendo maestro suyo (!) —. Dios le perdonó de todas formas por la buena intención; pero, ¿necesitaba, acaso, maestros el “Maestro”?

Traté de hacerle ver la luz en las profecías, mas él se sentía más docto que yo y usaba a su modo esta impresión suya. Yo habría podido insistir y vencer, pero — y ésta es la segunda observación que te presento — respeté al sacerdote; por su dignidad, no por su saber.

31.8

Por lo general, Dios ilumina siempre al sacerdote. Digo “por lo general”. Es iluminado cuando es un verdadero sacerdote. No es el hábito el que consagra; consagra el alma. Para juzgar si uno es un verdadero sacerdote, debe juzgarse lo que sale de su alma. Como dijo mi Jesús: del alma salen las cosas que santifican o que contaminan, las que informan todo el modo de actuar de un individuo. Pues bien, cuando uno es un verdadero sacerdote, generalmente siempre Dios le inspira. ¿Y los otros, que no son tales?: tener con ellos caridad sobrenatural, orar por ellos.

Y mi Hijo te ha puesto ya al servicio de esta redención, y no digo más. Alégrate de sufrir porque aumenten los verdaderos sacerdotes. Descansa en la palabra de aquel que te guía. Cree y presta obediencia a su consejo.

31.9

Obedecer salva siempre. Aunque no sea en todo perfecto el consejo que se recibe.

Tú has visto que nosotros obedecimos, y el fruto fue bueno. Verdad es que Herodes se limitó a ordenar el exterminio de los niños de Belén y de los alrededores. Pero, ¿no habría podido, acaso, Satanás llevar estas ondas de odio, propagarlas, mucho más allá de Belén, y persuadir a un simil delito a todos los poderosos de Palestina para lograr matar al futuro Rey de los judíos? Sí, habría podido. Y esto habría sucedido en los primeros tiempos del Cristo, cuando el repetirse de los prodigios ya había despertado la atención de las muchedumbres y el ojo de los poderosos. Y, si ello hubiera sucedido, ¿cómo habríamos podido atravesar toda Palestina para ir, desde la lejana Nazaret, a Egipto, tierra que daba asilo a los hebreos perseguidos, y, además, con un niño pequeño y en plena persecución? Más sencilla la fuga de Belén, aunque — eso sí — igualmente dolorosa.

La obediencia salva siempre, recuérdalo;

31.10

y el respeto al sacerdote es siempre señal de formación cristiana. ¡Ay — y Jesús lo ha dicho — ay de los sacerdotes que pierden su llama apostólica! Pero también ¡ay de quien se cree autorizado a despreciarlos!, porque ellos consagran y distribuyen el Pan verdadero que del Cielo baja. Este contacto los hace santos cual cáliz sagrado, aunque no lo sean. De ello deberán responder a Dios. Vosotros consideradlos tales y no os preocupéis de más. No seáis más intransigentes que vuestro Señor Jesucristo, el cual, ante su imperativo, deja el Cielo y desciende para ser elevado por sus manos. Aprended de Él. Y, si están ciegos, o sordos, o si su alma está paralítica y su pensamiento enfermo, o si tienen la lepra de unas culpas que contrastan demasiado con su misión, si son Lázaros en un sepulcro, llamad a Jesús para que les devuelva la salud, para que los resucite.

Lamadle, almas víctimas, con vuestro orar y vuestro sufrir. Salvar un alma es predestinar al Cielo la propia. Pero salvar un alma sacerdotal es salvar un número grande de almas, porque todo sacerdote santo es una red que arrastra almas hacia Dios, y salvar a un sacerdote, o sea, santificar, santificar de nuevo, es crear esta mística red. Cada una de sus capturas es una luz que se añade a vuestra eterna corona.

Vete en paz».


Notes

  1. sera appelé Nazaréen… C’est ce que rappelle aussi Mt 2, 23, bien qu’on n’en trouve pas vraiment mention chez les prophètes. C’est pourquoi l’expression “ on dit ” au lieu de l’habituel “ il est dit ” ou “ il est écrit ” semble significatif. Parce qu’il est nazaréen (voir 604.35 et 608.2), c’est-à-dire originaire de Nazareth en Galilée, Jésus est appelé aussi galiléen, comme en 404.4 (qui justifie pourtant sa naissance en Judée) et en d’autres passages. Jésus lui-même se dit “ le Galiléen ” en 590.21.