The Writings of Maria Valtorta

34. L’adoration des mages.

34. The visit of the Magi.

34.1

Mon conseiller intérieur me dit :

« Ces contemplations[1] que tu vas recevoir et que je vais te présenter, appelle-les “ les Evangiles de la foi ” car, pour toi comme pour les autres, ils viendront mettre en lumière la puissance de la foi et de ses fruits, et vous confirmer dans votre foi en Dieu. »

34.2

Je vois la petite ville de Bethléem, toute blanche et rassemblée comme une couvée de poussins sous la lumière des é­toiles. Deux rues principales s’y coupent à angle droit, l’une venant de l’extérieur du bourg ­– c’est la grand-route qui continue plus loin –­, l’autre qui le traverse d’un bout à l’autre, mais pas au-delà. D’autres ruelles sillonnent cette bourgade, sans la moindre trace d’un plan d’urbanisme tel que nous le concevons ; elles s’adaptent plutôt aux différences de niveaux du sol et aux maisons édifiées ça et là, au gré des accidents du sol et des caprices des constructeurs. Tournées parfois vers la droite, parfois vers la gauche, ou encore de biais par rapport à la rue qui les borde, ces maisons l’obligent à ressembler à un ruban sinueux au lieu d’être rectiligne entre un point et un autre. De temps en temps, on rencontre une petite place, soit pour un marché, soit pour une fontaine, ou encore – parce que les bâtiments sont construits au petit bonheur –, un espace libre sur lequel on ne peut rien construire.

A l’endroit où, à ce qu’il me semble, je dois m’arrêter plus particulièrement, se trouve précisément l’une de ces places irrégulières. Elle devrait être carrée ou du moins rectangulaire. Elle se présente au contraire sous la forme d’un trapèze si bi­zarre qu’on dirait un triangle coupé au sommet. Du côté le plus long ­– la base du triangle ­– se dresse un bâtiment large et bas. C’est le plus important du village. Du dehors, c’est une muraille lisse et nue sur laquelle s’ouvrent deux portes cochères actuellement bien fermées. A l’intérieur en revanche, de nombreuses fenêtres au premier étage donnent sur la cour carrée, tandis que, au-dessous, des portiques entourent des cours jonchées de paille et de détritus, avec des vasques pour abreuver les chevaux et les autres animaux. Les colonnes rustiques des portiques portent des anneaux pour attacher les bêtes et, sur un côté, se trouve un vaste hangar pour abriter troupeaux et mon­tures. Je comprends qu’il s’agit de l’auberge de Bethléem.

Sur deux autres côtés de même longueur se trouvent des maisons et des maisonnettes, les unes précédées d’un petit jardin et d’autres pas, car certaines ont la façade tournée vers la place, et d’autres, vers l’arrière. Sur le côté plus étroit, face au caravansérail, se dresse une unique maisonnette avec, au milieu de la façade, un escalier extérieur qui donne accès aux chambres de l’é­tage habité. Comme c’est la nuit, elles sont toutes fermées et, vu l’heure, les rues sont désertes.

34.3

Je vois s’intensifier la clarté de la nuit qui descend d’un ciel semé d’étoiles, toujours si belles dans le ciel d’Orient, si vives et grandes qu’elles en paraissent toutes proches ; on a l’impression qu’on pourrait aisément les atteindre, les toucher du doigt, ces fleurs qui brillent sur le velours du firmament… Je lève les yeux pour comprendre quelle est la source de cette intensité de lumière. Une étoile d’une taille insolite qui la fait ressembler à une petite lune s’avance dans le ciel de Bethléem. Par là-même, les autres paraissent s’éclipser et lui céder le passage comme des servantes sur le parcours d’une reine, tant son éclat les surpasse et les fait disparaître. Son royau ressemble à un énorme saphir, éclairé de l’intérieur par un soleil ; il en sort une traînée lumineuse où prédomine un bleu céleste, mais où se fondent les blonds des topazes, les verts des émeraudes, l’éclat irisé des opales, les clartés sanguines des rubis et le doux scintillement des améthystes. On retrouve toutes les pierres précieuses de la terre dans cette traînée qui balaye le ciel d’un mouvement rapide et ondulant comme si elle était vivante. Mais la couleur prédominante qui semble pleuvoir du globe de l’étoile, c’est la teinte paradisiaque de saphir clair qui vient colorer d’un bleu argenté les maisons, les rues et le sol de Bethléem, ce berceau du Sauveur. Elle n’a plus rien de la pauvre bourgade qui, pour nous, est plus petite qu’un village rural. C’est une cité fantastique de conte de fées où tout est d’argent. Même l’eau des fontaines et des vasques ressemble à du diamant liquide.

C’est en rayonnant avec encore plus d’éclat que l’étoile s’arrête sur la petite maison qui se trouve du côté le plus étroit de la place. Ni ses occupants ni les villageois ne la voient, parce qu’ils dorment dans leurs maisons bien closes. Cependant, les palpitations lumineuses de l’astre s’accélèrent, son sillage ondule et tourbillonne plus fort en traçant presque des demi-cercles dans le ciel, qui s’illumine tout entier sous l’effet de cette poussière d’étoiles qu’elle entraîne, ce filet de pierres précieuses qui resplendissent de mille couleurs sur les autres étoiles, comme pour leur communiquer un message de joie.

La maison tout entière est baignée de ce feu liquide de joyaux. Le toit de la petite terrasse, l’escalier de pierre grise, la petite porte, tout ne forme qu’un bloc d’argent pur saupoudré d’une poussière de diamants et de perles. Aucun palais royal sur terre n’a jamais eu et n’aura jamais d’escalier pareil à celui-ci, fait pour recevoir le passage des anges et pour servir à la Mère, qui est Mère de Dieu. Ses petits pieds de Vierge immaculée peuvent se poser sur cette éclatante blancheur, ses petits pieds destinés à se poser sur les marches du trône de Dieu. Mais la Vierge ignore tout. Elle veille à côté du berceau de son Fils et prie. Son âme recèle des splendeurs qui surpassent celles dont l’étoile embellit toutes choses.

34.4

Un cortège s’avance dans la rue principale : chevaux harnachés et d’autres guidés à la main, dromadaires et chameaux, les uns montés, les autres chargés de bagages. Le bruit des sabots ressemble à de l’eau qui clapote en heurtant les pierres d’un torrent. Parvenus sur la place, tous s’arrêtent. Sous le rayonnement de l’étoile, ce cortège est d’une splendeur fantastique : les ornements des riches montures, les vêtements des cavaliers, les visages, les bagages, tout resplendit en ravivant et en unissant au scintillement de l’étoile l’éclat du métal, du cuir, de la soie, des fourrures et des joyaux. Les yeux rayonnent, les bouches rient, car une autre splendeur s’est allumée dans les cœurs, celle d’une joie surnaturelle.

Pendant que les serviteurs se dirigent vers le caravansérail avec les animaux, trois personnages de la caravane descendent de leur monture respective, qu’un serviteur emmène aussitôt, et marchent vers la maison. Ils se prosternent, face contre terre, et baisent le sol. Ce sont trois personnages puissants, leurs riches vêtements le prouvent. A peine descendu de son chameau, l’un d’eux, à la peau très foncée, se drape dans un superbe vêtement de soie blanche. Son front est ceint d’un cercle d’or et de sa ceinture pend un poignard ou une épée dont la garde s’orne de pierres précieuses. Les deux autres sont descendus de leurs magnifiques chevaux. L’un d’eux est revêtu d’une tunique rayée, très belle, où domine le jaune. Cet habit est comme un long domino garni d’une capuche et d’un cordon qui semblent faits tout d’une pièce en filigrane d’or tant ils sont ornés de brocart. Quant au troisième, il porte une chemise de soie bouffante qui sort d’un long et large pantalon serré aux pieds. Il s’est enveloppé dans un châle très fin, véritable jardin fleuri tant sont vives les fleurs qui le décorent entièrement. Sur la tête, il porte un turban retenu par une chaînette faite entièrement de chatons de diamants.

Ayant vénéré la maison où se trouve le Sauveur, ils se relèvent et vont au caravansérail, que les serviteurs, après y avoir frappé, ont fait ouvrir.

Ici s’arrête ma vision.

34.5

Elle reprend trois heures plus tard par la scène de l’adoration des mages à Jésus.

Il fait jour, désormais. Un beau soleil brille dans le ciel de l’après-midi. Un serviteur des mages traverse la place et gravit l’escalier de la petite maison. Il entre, ressort, et retourne à l’auberge.

Les trois sages sortent, suivis chacun de son serviteur. Ils traversent la place. Les rares passants se retournent pour regarder ces personnages majestueux qui marchent lentement, avec solennité. Un bon quart d’heure est passé entre l’entrée du serviteur et celle des Mages, ce qui a permis aux habitants de la petite maison de se préparer à recevoir leurs hôtes.

Ces derniers sont habillés encore plus richement que la veille au soir. Les soieries resplendissent, les pierres précieuses étincellent, un grand panache de plumes de grand prix couvertes d’écailles encore plus précieuses oscille sur la tête de celui qui a un turban.

L’un des serviteurs porte un coffre orné de marqueteries dont les fermetures sont en or buriné ; le deuxième une coupe très travaillée, surmontée d’un couvercle encore mieux ciselé ; le troisième, une espèce d’amphore large et basse, en or elle aussi, bouchée par une fermeture en forme de pyramide garnie d’un brillant au sommet. Ces objets doivent être lourds, car les serviteurs les portent avec effort, surtout celui qui est chargé du coffre.

Les trois visiteurs montent l’escalier et entrent. Ils pénètrent dans une pièce qui va de la rue à l’arrière de la maison. On aperçoit le petit jardin qui se trouve derrière par une fenêtre ouverte au soleil. Des portes s’ouvrent dans les deux autres murs, d’où les propriétaires observent : un homme, une femme, et trois ou quatre enfants entre deux âges.

34.6

Marie est assise, l’enfant sur son sein, et Joseph se tient debout auprès d’elle. Mais elle se lève elle aussi et s’incline quand elle voit entrer les trois mages. Elle est entièrement vêtue de blanc. Elle est si belle dans le simple vêtement immaculé qui la re­couvre de la base du cou aux pieds, des épaules à ses fins poignets, si belle avec sa tête couronnée de tresses blondes, son visage rosi par l’émotion, ses yeux qui sourient avec douceur, sa bouche qui s’ouvre pour saluer : « Que Dieu soit avec vous ! », que les trois hommes en restent un instant interdits. Puis ils s’a­vancent, se prosternent à ses pieds et la prient de s’asseoir.

Eux non, ils ne s’asseyent pas, bien que Marie les en prie. Ils restent à genoux, appuyés sur leurs talons. Les trois serviteurs se tiennent en retrait, eux aussi à genoux, tout de suite derrière le seuil. Ils ont déposé devant eux les objets qu’ils portaient, et attendent.

Les trois sages contemplent l’Enfant, qui, à ce qu’il me semble, doit avoir de neuf mois à un an, tant il est éveillé et robuste. Il se tient assis sur le sein de sa Mère, sourit et gazouille avec une voix de petit oiseau. Comme sa Mère, il est entièrement vêtu de blanc et porte des sandalettes à ses pieds minuscules. Un petit vêtement tout simple : une tunique d’où sortent de beaux petits petons remuants, de petites mains potelées qui voudraient bien tout attraper, et surtout un très joli visage où resplendissent des yeux bleu foncé ; sa bouche fait des fossettes des deux côtés quand il rit, découvrant des dents minuscules. Les boucles de ses cheveux font penser à une poussière d’or tant elles sont bril­lantes et vaporeuses.

34.7

Le plus âgé des sages parle au nom de tous.

Il explique à Marie que, une nuit du dernier mois de dé­cembre, ils ont vu, dans le ciel, apparaître une nouvelle étoile d’un éclat inhabituel. Jamais aucune carte du ciel n’avait mentionné cet astre et nul n’en avait jamais parlé. On ne connaissait pas son nom, parce qu’il n’en avait pas. Née du sein de Dieu, cette étoile s’était épanouie pour apprendre aux hommes une vérité bénie, un secret de Dieu. Mais les hommes ne s’en étaient guère souciés, parce que leur âme était plongée dans la boue. Ils ne levaient pas les yeux vers Dieu et ne savaient pas lire les paroles qu’il trace ­– qu’il en soit éternellement béni –­ avec des astres de feu sur la voûte des cieux.

Eux, ils l’avaient vue et s’étaient efforcés d’en comprendre le sens. C’est de bon cœur qu’ils avaient perdu le peu de sommeil qu’ils accordaient à leurs membres et en oubliaient de manger pour se plonger dans l’étude du zodiaque. Or les conjonctions des pla­nètes, le temps, la saison, le calcul des heures passées et des combinaisons astronomiques leur avaient appris le nom et le secret de l’étoile. Son nom était “ Messie ”, et son secret : “ Etre le Messie venu au monde. ” Ils avaient donc pris la route pour l’adorer, à l’insu les uns des autres. Par monts et par vaux, à travers déserts et fleuves, voyageant de nuit, ils avaient marché en direction de la Palestine, vers où l’étoile les guidait. Pour chacun, de trois points différents de la terre, elle allait dans cette direction. Et puis ils s’étaient rencontrés, de l’autre côté de la mer Morte. C’est là que la volonté de Dieu les avait réunis, et ils avaient continué ensemble, en se comprenant, bien que chacun parle sa propre langue, et en comprenant et pouvant parler la langue du pays traversé, par quelque miracle de l’Eternel.

Ensemble, ils étaient allés à Jérusalem, puisque le Messie devait être le roi de Jérusalem, le roi des Juifs. Mais l’étoile s’était cachée sur le ciel de cette ville ; ils avaient senti leur cœur se briser de douleur et s’étaient examinés pour savoir s’ils avaient démérité de Dieu. Mais, leur conscience les rassurant, ils s’étaient adressés au roi Hérode pour lui demander dans quel palais était né le roi des Juifs qu’ils étaient venus adorer. Ayant convoqué les prêtres et les scribes, le roi leur avait demandé où devait naître le Messie, et ils avaient répondu :

« A Bethléem de Judée. »

Les mages étaient donc venus à Bethléem et l’étoile était réapparue à leurs yeux, une fois quittée la cité sainte. La veille au soir, son éclat s’était accru ­– le ciel entier était embrasé ­– puis, unissant la lumière des autres étoiles à son propre rayonnement, elle s’était arrêtée au-dessus de cette maison. Ils avaient compris que c’était là que se trouvait le Nouveau-né divin. Et maintenant ils l’adoraient et lui offraient leurs pauvres cadeaux et, par-dessus tout, leur cœur qui ne cesserait jamais de bénir Dieu de la grâce qu’il leur avait accordée et d’aimer son Nouveau-né, dont ils voyaient la sainte humanité. Ils allaient ensuite en rendre compte au roi Hérode, car lui aussi désirait l’adorer.

34.8

« Voici à la fois l’or qu’il convient à un roi de posséder, l’encens comme il convient à Dieu, et voilà, Mère, voilà la myrrhe, puisque ton Nouveau-né n’est pas seulement Dieu mais homme, et connaîtra donc l’amertume de la chair et de la vie humaine ainsi que la loi inévitable de la mort. Notre amour aurait préféré ne pas te dire ces mots et penser que sa chair est éternelle à l’instar de son Esprit. Mais, Femme, si nos cartes ne se trompent pas, et plus encore nos âmes, ton Fils est le Sauveur, le Christ de Dieu qui devra, pour sauver la terre, prendre sur lui le mal du monde dont l’un des châtiments est la mort. Cette résine est destinée à cette heure-là, pour que ses chairs ­– qui sont saintes – ne con­naissent pas la pourriture de la corruption et gardent leur intégrité jusqu’à leur résurrection. Que par nos cadeaux il se souvienne de nous et sauve ses serviteurs en leur donnant son Royaume.

Pour l’instant, et pour être sanctifiés par lui, que sa Mère offre son Enfant à notre amour. Qu’en baisant ses pieds la bénédiction céleste descende sur nous ».

Marie, qui a dominé l’effroi provoqué par les paroles du savant et a dissimulé par un sourire la tristesse de l’évocation funèbre, leur offre l’enfant. Elle le pose dans les bras du plus âgé, qui l’embrasse et reçoit des caresses, puis il le passe aux deux autres.

Jésus sourit et joue avec les chaînettes et les franges des trois hommes, et il regarde avec curiosité l’écrin ouvert, rempli d’une matière jaune et luisante. Il rit quand il voit que le soleil forme un arc-en-ciel en tombant sur le couvercle de la myrrhe.

34.9

Puis les trois personnages rendent l’Enfant à Marie et se lèvent. Marie en fait de même. Le plus jeune donne un ordre à son serviteur, qui sort, et les uns et les autres s’inclinent. Les mages parlent encore un peu, comme s’ils ne pouvaient se ré­soudre à quitter cette maison. Des larmes d’émotion brillent dans les yeux. Finalement, ils se dirigent vers la sortie, accompagnés par Marie et Joseph.

L’Enfant a voulu descendre et donner la main au plus âgé des trois, et il marche comme cela, une main dans la main de Marie, l’autre dans celle du sage, qui se penche pour le retenir. Jésus a le pas encore incertain d’un enfant et il rit en frappant du pied le rayon de lumière que le soleil dessine par terre.

Parvenus sur le seuil – il ne faut pas oublier que cette pièce prenait toute la longueur de la maison – les trois visiteurs prennent congé en s’agenouillant encore une fois pour baiser les pieds de Jésus. Marie, penchée sur son Fils, prend sa petite main et, en la guidant, lui fait faire un geste de bénédiction sur la tête de chacun des mages. C’est déjà un signe de croix[2] que tracent les petits doigts de Jésus guidés par Marie.

Après cela, les trois mages descendent l’escalier. La cara­vane est déjà prête, elle les attend. Le harnachement des chevaux brille sous le soleil couchant. Les gens se sont rassemblés sur la petite place pour observer ce spectacle insolite.

Jésus bat des mains en riant. Sa Mère l’a soulevé et appuyé contre un large parapet qui borde le palier. Elle le maintient par un bras sur sa poitrine pour l’empêcher de tomber. Joseph est descendu avec les trois personnages et tient l’étrier à chacun pendant qu’ils montent à cheval ou à chameau.

Désormais, maîtres et serviteurs sont tous en selle. L’ordre de marche est donné. Les trois hommes se penchent jusque sur le cou de leur monture en un dernier salut. Joseph s’incline, Marie en fait de même et guide de nouveau la main de Jésus en un geste d’adieu et de bénédiction.

34.10

Jésus dit :

« Et maintenant ? Que vous dire, ô âmes qui sentez mourir votre foi ? Rien ne pouvait apporter à ces sages d’Orient la certitude de la vérité. Rien de surnaturel. Ils n’avaient que leurs calculs d’astronomie et leur réflexion qu’une vie intègre rendait parfaite. Et pourtant ils ont eu foi, foi en tout : dans la science, dans leur conscience, dans la bonté de Dieu.

Par la science, ils ont cru au signe de la nouvelle étoile qui ne pouvait être que “ celle ” que l’humanité attendait depuis des siècles : le Messie. Par ailleurs, ils ont eu foi en la voix de leur conscience qui recevait des “ voix ” célestes et leur disait : “ C’est l’étoile qui indique l’avènement du Messie. ” Grâce à leur bonté, ils ont cru avec foi que Dieu ne les tromperait pas et que, puisque leur intention était droite, il allait les aider de mille façons à atteindre leur but.

Et ils y sont parvenus. Parmi tant de personnes qui étudient les signes, eux seuls ont compris ce signe-là, car eux seuls avaient au fond du cœur le désir de connaître les paroles de Dieu avec une intention droite, dont le but principal était de rendre aussitôt à Dieu honneur et louange.

34.11

Ils ne recherchaient pas quelque intérêt personnel. Au contraire, ils vont au devant de fatigues et de dépenses, sans demander la moindre compensation humaine. Ils demandent seulement à Dieu de se souvenir d’eux et de les sauver pour l’éternité.

De même qu’ils ne pensaient à aucune compensation humaine future, ils n’ont aucune préoccupation humaine lorsqu’ils entreprennent ce voyage. Vous, vous auriez coupé les cheveux en quatre de mille manières : “ Comment vais-je pouvoir faire un tel voyage dans des pays et parmi des peuples d’une autre langue ? Va-t-on me croire ou m’emprisonner comme espion ? Quelle aide m’apportera-t-on pour traverser déserts, montagnes et fleuves ? Et la chaleur ? Les vents des hauts plateaux ? Les fièvres qui règnent dans les régions marécageuses ? Les fleuves gonflés par les pluies ? Les différences de nourriture, de langues ? ” Et ainsi de suite. C’est comme cela que, vous, vous raisonnez. Mais pas eux. Eux, ils disent avec une sincère, une sainte audace : “ Toi, mon Dieu, tu lis dans les cœurs et tu vois quel est notre but. Nous nous remettons entre tes mains. Accorde-nous la joie surna­turelle d’adorer ta deuxième Personne faite chair pour le salut du monde. ”

Cela suffit. Ils se mettent en route à partir des Indes lointaines[3], des chaînes de montagnes de Mongolie sur lesquelles planent seulement les aigles et les vautours, où Dieu parle par le tumulte des vents et des torrents, où il écrit de mystérieuses paroles sur les pages illimitées des névés, des terres où le Nil naît puis coule, tel une veine bleu vert, à la rencontre du cœur de la Méditerranée couleur d’azur. Ni pics, ni forêts, ni sables, ni océans desséchés plus dangereux que les mers, rien n’arrête leur marche. L’étoile brille sur leurs nuits, elle les empêche de dormir. Quand on cherche Dieu, les habitudes animales doivent céder le pas aux impatiences et aux nécessités surnaturelles.

L’étoile les amène du nord, de l’orient et du midi et, par un miracle de Dieu, elle s’avance pour tous trois vers un même point comme, par un autre miracle, elle les réunit après un tel parcours à cet endroit. Un troisième miracle leur donne, anticipation de la sagesse de la Pentecôte, le don de se comprendre et de se faire comprendre comme au Paradis, où l’on ne parle qu’une seule et même langue, celle de Dieu.

34.12

Un seul moment d’effroi les assaille lorsque l’étoile disparaît. Dans leur humilité – parce qu’ils sont réellement grands –, ils n’imaginent pas que cela puisse être dû à la méchanceté d’autrui et que les hommes corrompus de Jérusalem ne méritent pas de voir l’étoile de Dieu. Ils pensent avoir eux-mêmes démérité de Dieu et font leur examen de conscience, tremblants, contrits et déjà prêts à demander pardon.

Mais leur conscience les rassure. Les âmes habituées à la méditation ont une conscience extrêmement sensible, affinée par une attention constante, par une introspection aiguë qui a fait de leur vie intérieure un miroir sur lequel se reflètent les moindres traces des événements quotidiens. Ils s’en sont fait une maî­­tresse, une voix qui les avertit et se fait entendre, je ne dis pas à la moindre erreur, mais à un simple regard vers l’erreur, vers l’humain, vers la complaisance pour leur moi. Par conséquent, quand ils se remettent en face de cette maîtresse, de ce miroir sévère et limpide, ils savent qu’elle ne mentira pas. Or, à cet instant, elle les rassure et ils reprennent courage.

“ Ah, qu’il est doux de sentir que rien en nous ne s’oppose à Dieu ! Qu’il regarde avec bienveillance l’âme de son enfant fidèle et la bénit… Ce sentiment provoque un accroissement de la foi et de la confiance, de l’espérance, de la force et de la patience. Certes, en ce moment c’est la tempête. Mais elle passera, puisque Dieu m’aime et sait que je l’aime, et jamais son aide ne me fera défaut. ” Ainsi parlent ceux qui ont en eux la paix que donne une conscience droite qui dirige souverainement chacun de leurs actes.

34.13

J’ai dit qu’ils étaient “ humbles parce qu’ils étaient réellement grands ”. Dans votre vie, que se passe-t-il au contraire ? Un individu n’est jamais humble, du fait qu’il est grand, mais parce qu’il est vaniteux et tire sa puissance de son influence et de votre sotte idolâtrie. Il y a des malheureux qui, pour la simple raison qu’ils sont majordomes d’un puissant, huissiers d’un bureau, fonctionnaires dans una administration, bref au service de celui qui leur a procuré cette place, prennent des poses de demi-dieux. Comme ils font pitié !…

Mais eux, les trois, parce qu’ils étaient sages, étaient réellement grands. D’abord par leurs vertus surnaturelles, ensuite par leur science, enfin par leur richesse. Mais ils se considèrent comme moins que rien : poussière sur la poussière de la terre par rapport au Dieu Très-Haut qui crée les mondes par un sourire et les sème comme des grains de blé pour rassasier les yeux des anges par des colliers d’étoiles.

Ils se considèrent comme moins que rien par rapport au Dieu très-haut qui a créé la planète sur laquelle ils vivent et lui a donné une extraordinaire variété. En Sculpteur infini d’œuvres sans limites, il y a disposé d’un coup de pouce, ici un chapelet de douces collines, là une ossature de dômes et de sommets en guise de vertèbres de la terre, de ce corps démesuré qui a pour veines les rivières, pour bassins les lacs, pour cœur les océans, pour vêtements les forêts, pour voiles les nuages, pour ornements les glaciers de cristal, pour bijoux les turquoises et les éme­raudes, les opales et les béryls de toutes les eaux qui, avec les bois et les vents, chantent un grand chœur de louanges à leur Seigneur.

Mais malgré leur sagesse, ils se sentent moins que rien face au Dieu très-haut dont cette sagesse provient et qui leur a donné un regard plus pénétrant que celui de leurs yeux pour voir les réalités : c’est le regard de l’âme qui sait reconnaître en toute chose des paroles qu’aucune main humaine n’a écrites, mais qui ont été gravées par la pensée de Dieu.

Malgré leurs richesses, ils se sentent moins que rien, un atome en comparaison de la richesse du Maître de l’univers, qui sème métaux et pierres précieuses sur les astres et les planètes, ainsi que des richesses en profusion inépuisable dans le cœur de ceux qui l’aiment.

34.14

Arrivés devant une pauvre maison dans la plus insignifiante des villes de Juda, ils ne hochent pas la tête en disant : “ C’est impossible ! ” : ils s’inclinent, s’agenouillent, s’humilient de tout leur cœur et adorent. Dieu est là, derrière ce misérable mur, ce Dieu qu’ils ont toujours invoqué sans jamais oser – même de très loin – espérer pouvoir le voir ; mais ils l’invoquent pour le bien de l’humanité tout entière, et pour “ leur ” propre bien éternel. Ah, ils n’espéraient que cela : pouvoir le voir, le connaître, le posséder dans la vie qui ne connaît plus ni aubes ni crépuscules !

Il est là, derrière ce pauvre mur. Qui sait si son cœur d’enfant, qui est toujours le cœur de Dieu, n’entend pas le cœur de ces trois hommes qui, prosternés dans la poussière de la rue, s’écrient : “ Saint, Saint, Saint ! Béni soit le Seigneur notre Dieu. Gloire, gloire, gloire et bénédiction ” ? Ils se le demandent avec un cœur tremblant d’amour.

Pendant la nuit et le matin suivant, c’est par la plus vive des prières qu’ils préparent leur âme à communier à l’Enfant-Dieu. Ils ne vont pas vers cet autel qu’est le sein virginal portant l’Hostie divine comme vous y allez, vous, l’esprit habité de préoccupations matérielles. Ils oublient sommeil et nourriture et, s’ils portent leurs plus beaux atours, ce n’est pas par vanité humaine, mais pour faire honneur au Roi des rois. Les dignitaires entrent à la cour des souverains avec leurs plus beaux vêtements. Les mages ne devraient-ils donc pas s’avancer vers ce Roi en habits de fête ? Et quelle fête, pour eux, pourrait être plus grande que celle-ci ?

Dans leurs contrées lointaines, ils ont dû maintes et maintes fois se parer pour des hommes qui étaient leurs égaux, pour les fêter et leur faire honneur. Il est donc juste de prosterner aux pieds du Roi suprême pourpre et joyaux, soies et plumes précieuses, de déposer à ses pieds, à ses doux petits pieds, les fibres de la terre, les parfums de la terre, les métaux de la terre, les pierres précieuses de la terre – tout cela est son œuvre – pour qu’elles aussi, ces richesses de la terre, adorent leur Créateur. Et ils seraient heureux si ce petit Bébé leur ordonnait de s’allonger sur le sol pour offrir un tapis vivant à ses premiers pas d’enfant et leur marchait sur le corps, lui qui a quitté les étoiles pour eux, qui ne sont que poussière, poussière, poussière.

34.15

Ils sont humbles, généreux, obéissants aux “ voix ” du Très-Haut qui leur enjoignent d’apporter des cadeaux au Roi nouveau-né. C’est ce qu’ils font. Ils ne disent pas : “ Il est riche et n’a besoin de rien, il est Dieu et ne connaîtra pas la mort. ” Ils obéissent. Ils subviennent sans affectation à la pauvreté du Sauveur. Qu’il sera utile, cet or, pour ceux qui demain seront des fugitifs ! Quel sens revêt donc cette myrrhe pour celui qui sera bientôt mis à mort ! Quelle piété dans cet encens pour celui qui devra respirer la puanteur de la luxure des hommes qui s’exhale autour de son infinie pureté !

Ils sont humbles, généreux, obéissants et respectueux les uns des autres. Les vertus engendrent toujours d’autres vertus. Après les vertus qui s’adressent à Dieu, voici celles qui s’adressent aux autres. Le respect, qui devient charité. Il appartient au plus âgé de parler au nom de tous, de recevoir en premier le baiser du Sauveur et de le conduire par la main. Les autres pourront encore le voir, mais pas lui : il est âgé, et le jour de son retour à Dieu s’approche. Il le verra, le Christ, après sa mort cruelle, et il le suivra dans le sillage des sauvés pour retourner au ciel. Mais il ne le verra plus sur cette terre. Alors, il lui restera pour viatique la tiédeur de la petite main qui s’est confiée à la main ridée.

Il n’y a aucune envie chez les autres, mais un respect plus grand pour le vieux sage. Il a certainement plus de mérites qu’eux, et depuis plus longtemps. L’Enfant-Dieu le sait. Si celui qui est la Parole du Père ne sait pas encore parler, son geste est parole. Bénie soit son innocente parole qui désigne celui-là comme son préféré !

34.16

Mais, mes enfants, il y a deux autres enseignements à tirer de cette vision.

C’est d’abord l’attitude de Joseph qui sait rester à “ sa ” place. Il est présent en tant que gardien et protecteur de la Pureté et de la Sainteté, mais il n’en usurpe pas les droits. C’est Marie qui, avec son Jésus, reçoit les hommages et à qui les mages s’a­dressent. Joseph s’en réjouit pour elle et ne s’afflige pas d’être une figure secondaire. Joseph est un juste, il est le Juste. Et il est toujours juste, même à ce moment-là. Les vapeurs de la fête ne lui montent pas à la tête. Il reste humble et juste.

Il se réjouit des cadeaux. Non pas pour lui-même, mais parce qu’il pense qu’ils lui serviront à rendre plus agréable la vie de son épouse et de son doux enfant. Il n’y a aucune cupidité en Joseph. C’est un travailleur et il continuera à travailler. Mais il se réjouit qu’eux, ses deux amours, connaissent un peu d’aisance et de confort. Ni les mages ni lui ne savent que ces dons serviront à une fuite et à une vie d’exil au cours desquelles ces richesses s’évaporeront comme des nuages chassés par le vent, puis au retour dans leur patrie. Ils auront alors tout perdu, clients et meubles. Il ne leur restera que les murs de leur maison, protégée par Dieu parce que c’est là qu’il s’est uni à la Vierge et s’est fait chair.

Joseph est humble, lui, le gardien de Dieu et de la Mère de Dieu et Epouse du Très-Haut, jusqu’à présenter l’étrier à ces vassaux de Dieu. C’est un pauvre charpentier, car la violence des hommes a dépouillé les héritiers de David de leurs possessions royales. Mais il est toujours de race royale et a les manières d’un roi. C’est aussi de lui qu’il a été dit : “ Il était humble parce qu’il était réellement grand. ”

34.17

Dernier enseignement, doux et expressif :

C’est Marie qui prend la main de Jésus, qui ne sait pas encore bénir, et la guide pour faire ce geste saint.

C’est toujours Marie qui prend la main de Jésus et la guide. Aujourd’hui encore. Aujourd’hui, Jésus sait bénir. Mais il ar­rive que sa main transpercée retombe, lasse et découragée, parce qu’il sait qu’il est inutile de bénir. Vous détruisez ma bénédiction. Elle retombe encore sous l’effet de l’indignation, parce que vous me maudissez. C’est alors Marie qui contient cette indignation en déposant un baiser sur ma main. Ô le baiser de ma Mère, qui saurait y résister ? Puis, de ses doigts délicats, mais avec un amour si impérieux, elle saisit mon poignet et me force à bénir.

Je ne puis repousser ma Mère. Mais il vous faut aller à elle pour qu’elle soit votre avocate. Elle est ma Reine avant d’être la vôtre, et son amour pour vous a des indulgences que même le mien ne connaît pas. Sans paroles, mais avec les perles de ses larmes et l’évocation de ma croix dont elle me fait tracer le signe en l’air, elle plaide votre cause et m’exhorte : “ Tu es le Sauveur. Sauve ! ”

34.18

Voilà, mes enfants, “ l’Evangile de la foi ” dans l’apparition de la scène des mages. Méditez et imitez, pour votre bien. »

34.1

My internal voice warns me:

«Call the contemplations you are about to receive and I will tell you, ‘The Gospels of faith’, because they will clarify for you and other people the power of faith and of its fruits and will confirm you in the faith in God.»

34.2

I see Bethlehem, small and white, gathered like a brood of chickens under the stars. Two main streets divide the town crosswise: one coming from beyond the town, and it is the main road that continues on the other side, the other road runs across the town, from one side to the other, but does not proceed further. There are other small streets dividing the town into many sections, without the slightest resemblance to a road layout as we know it, but suited to both the ground, on various levels, and to the various houses built here and there, according to the characteristics of the ground and the whims of the builder. Some run to the right, others to the left, some at a corner with the road skirting them, which consequently seems like a ribbon unwinding tortuously instead of being a straight one running from one end to the other without any diversion. Now and again there is a little square serving either for a market, or a fountain, or because, due to the total lack of a building layout, there is a small piece of sloping ground, not suitable for any structure.

The place where I seem to be standing, appears to be exactly one of those irregular little squares. It should be square, or at least rectangular. It is instead so strange a kind of trapezium that it looks like an obtuse angled triangle with a blunted tip. On the longest side: the base of the triangle, there is a low wide building, the widest in the village. Outside, there is a smooth, bare, high wall, with only two doors, which at present are closed. Inside instead, in the large square, there are many windows on the first floor; while underneath there are arcades surrounding yards strewn with straw and rubble, with drinking troughs for horses and other animals. Attached to the rustic pillars, there are rings to which the animals are tied, and on one side there is a large shed to shelter herds and mounts. I realise that it is the Inn of Bethlehem.

On the other two equal sides there are several houses, some large, some small, some with a little orchard, some without, because in some cases the front of the house looks onto the square, in others, it is in the rear of the house facing the square. On the narrow side, facing the caravanserai, there is only one little house, with an outside staircase, which reaches the first floor and leads into its rooms. All the rooms are closed because it is night. There is nobody in the streets, as it is so late.

34.3

I notice that the night light is increasing, it descends from a sky crowded with stars, which are so beautiful in the eastern sky: they are so bright and large and seemingly so near that it is possible to reach them and touch those flowers sparkling in the velvet of the vault of Heaven. I raise my eyes to see the source of the increasing light. A star, of such an unusual size that the moon seems small in comparison, is moving forward in the sky of Bethlehem. And all the others seem to vanish and make room for it, as maidservants do when their queen passes by: its brightness is such that it outshines them all. From the sphere, which looks like a huge pale sapphire lit up internally by a sun, a trail departs in which blond topazes, green emeralds, opalescent opals, blood-red flashes of rubies and gentle sparklings of amethysts mingle with the prevailing pale sapphire. All the precious stones on earth are in the trail that sweeps the sky with a fast and undulating movement as if it were alive. But the prevailing colour is the one emanating from the globe of the star: the heavenly pale sapphire hue which comes down and makes the houses, the streets, the ground of Bethlehem, the Saviour’s cradle, look like blue silver. It is no longer the poor town, which by our standards is smaller than a country village. It is a fantastic town of a fairy tale, all in silver. And the water of the fountains and of the vessels is liquid diamond.

And with a brighter radiation of light the star stops over the little house on the narrowest side of the square. Neither the people dwelling in it, nor the people in Bethlehem see it, because they are all asleep in their closed houses, but the star accelerates its shining pulsations and the trail vibrates and wavers faster and faster drawing a kind of semicircle in the sky. And the sky lights up because of the net of stars drawn by the trail, a net full of precious jewels which shine and colour all the other stars with the most graceful hues, as if they were communicating their own joy to them.

The little house is transfigured by the liquid fire of gems. The roof of the small terrace, the dark stone steps, the little door, are like a block of pure silver sprayed with diamond and pearl dust. No royal palace on earth has ever had or ever will have a staircase like this one, built to be used by angels and by a Mother Who is the Mother of God. The little feet of the Immaculate Virgin can alight on that white splendour, the little feet which are destined to rest on the steps of God’s throne. But the Virgin does not know. She is awake near her Son’s cradle and is praying. There are splendours in Her soul which outdo the splendour with which the star is decorating material things.

34.4

From the main road a cavalcade is approaching. Harnessed horses are led by hand, dromedaries and camels bear riders or are carrying loads. Their hooves make the sound of water that rustles and breaks against the stones of a torrent. When they reach the square, they all stop. The cavalcade, lit up by the star, is a fantasy of splendour. The harnesses of the most rich mounts, the clothes of the riders, their faces, their baggage, everything shines and the light of the star increases the splendour of metals, leathers, silks, gems, coats. Eyes are radiant and mouths smiling because another splendour shines in their hearts: the splendour of a supernatural joy.

While the servants move towards the caravanserai with the animals, three members of the caravan dismount from their mounts, which a servant takes away at once, and they walk towards the house. And they prostrate themselves, touching the ground with their foreheads, to kiss the soil. They are three powerful individuals as is quite obvious from their very rich attire. One of them, of a very dark complexion, who dismounts from a camel, wraps himself in a sciamma[1] of pure bright silk, held tight to his waist by a precious girdle, from which a dagger or sword hangs with a jewel-studded hilt. Of the other two, who dismount from two splendid horses, one is wearing a beautiful striped robe, the dominant colour of which is yellow, fashioned like a long domino with hood and cordon, which looks like a piece of gold filigree owing to the very rich golden embroidery. The third one is wearing a silk shirt puffing out of long large trousers, narrow at the ankles. He is wrapped in a very fine shawl which resembles a flowery garden, so bright are the flowers decorating it. On his head he has a turban held by a little chain covered with diamond settings.

After venerating the house where the Saviour is, they rise and go towards the caravanserai where the servants have knocked and had the door opened.

34.5

And the vision ends here. Its starts again, three hours later, with the scene of the Magi adoring Jesus.

It is daytime now. The sun is shining in the afternoon sky. One of the servants of the three Magi crosses the square and climbs the steps of the little house. He goes in. He comes out and goes back to the hotel.

The three Magi come out, each followed by his own servant. They cross the square. The occasional passers-by turn round to look at the stately individuals who are walking very slowly and solemnly. A full quarter of an hour has elapsed since the servant came out and thus the inhabitants of the little house have had time to prepare to receive the guests.

The Magi are even more richly dressed than the night before. Their silks shine, the gems sparkle, a big bunch of precious feathers, covered with even more precious chips, quivers and shines on the head of the Wise Man wearing the turban.

One of the servants is carrying an inlaid coffer, the metal reinforcements of which are all engraved with gold; the second servant is holding a beautifully wrought chalice covered with a pure gold lid which is even more finely finished; the third servant has a kind of wide low amphora, also in gold, the cover of which is shaped like a pyramid at the top of which there is a diamond. The gifts appear to be heavy, because the servants are carrying them with some effort, especially the one with the coffer.

The Magi climb the steps and go in. They enter a room that extends from the road to the back of the house. The little kitchen garden at the back can be seen through a window which is open to the sun. There are doors in the other two walls, and the owners, that is a man, a woman and some boys and younger children cast sidelong glances through them.

34.6

Mary is sitting with the Child in Her lap and Joseph is standing near Her. But She also gets up and bows when She sees the Magi entering. She is all dressed in white. She is so beautiful in Her plain white dress which covers Her from Her neck down to Her feet, from Her shoulders to Her slender wrists. She is so beautiful with Her head crowned with Her blond plaits, Her face more rosy due to the emotion, with Her eyes smiling so sweetly while Her mouth gives a greeting: «May God be with you», that the three Magi stop for a moment, completely astonished. They then proceed and prostrate themselves at Her feet. And they ask Her to sit down.

They do not sit down, although She asks them to do so. They remain kneeling, relaxing on their heels. Behind them, also on their knees, are the three servants. They are immediately after the threshold. They have placed the three gifts they were carrying in front of the Magi, and now they are waiting.

The three Wise Men contemplate the Child, Who I think must be nine to twelve months old, He is so lively and strong. He is sitting on His Mother’s lap and smiles and prattles with a shrill voice like a little bird. He is all dressed in white like His Mother, with tiny sandals on His little feet. His dress is a very simple one: a small tunic, from which His restless feet protrude, and His plump little hands which would like to get hold of everything, and above all, a most beautiful little face in which two dark blue eyes shine, and a pretty mouth with dimples at the sides shows its first tiny teeth when it smiles. His pretty little curls are so bright and soft that they seem gold dust.

34.7

The oldest of the Magi speaks on behalf of them all. He explains to Mary that one night the previous December, they saw a new star of an unusual brightness appear in the sky. The maps of the sky had never shown or mentioned such a star. Its name was unknown because it had no name. Born out of the bosom of God, it had flourished to tell men a blessed truth, a secret of God. But men had not paid any attention to it, because their souls were steeped in mud. They did not lift their eyes to God neither could they read the words that He writes with stars of fire in the vault of Heaven. May He be blessed forever.

They had seen it and had striven to understand its meaning. They were happy to give up the little sleep they usually granted themselves and forgetting even their food, they devoted themselves entirely to studying the zodiac. And the conjunctions of the stars, the time, the season, the calculation of the hours passed and of the astronomic combinations had told them the name and the secret of the star. Its name: «Messiah». Its secret: «The Messiah had come to our world». And they had set out to worship Him. Each of them unknown to the others. Over mountains, across deserts, along valleys and rivers, travelling by night they had come towards Palestine, because the star was moving in that direction. For each of them, from three different points on the earth, it was going in that direction. And then they met beyond the Dead Sea. God’s will had gathered them there, and they then proceeded together, understanding one another, despite the fact that each spoke his own language: by a miracle of the Eternal Father they were able to understand and speak the language of each country.

They had gone together to Jerusalem, because the Messiah was to be the King of Jerusalem, the King of the Jews. But over the sky of that city, the star had concealed itself and they felt their hearts breaking with pain and had examined themselves to understand whether they had failed to deserve God. But when their consciences reassured them, they had turned to king Herod and had asked him in which royal palace the King of the Jews was born because they had come to adore Him. And the king had gathered the chief priests and the scribes and had asked them where the Messiah might be born. And they had replied: «In Bethlehem, in Judah.»

And they had come towards Bethlehem and as soon as they left the Holy City, the star had reappeared to them, and the night before their arrival in Bethlehem its brightness had increased; the whole sky was ablaze. Then the star had stopped above this house engulfing all the light of the other stars in its ray. And they had understood that the Divine New-Born Baby was there. And now they were worshipping Him, offering their gifts, and above all, their hearts, which never cease thanking God for the grace granted to them; neither would they ever stop loving His Son Whose holy human body they had now seen. Later they intended to go back to king Herod, because he also wanted to adore Him.

34.8

«In the meantime, here is the gold which befits a king to possess, here is the incense which befits a God, and here, Mother, here is the myrrh because Your Child is a Man as well as God and He will experience the bitterness of the flesh and of human life as well as the inevitable law of death. Our souls, full as they are of love, would prefer not to utter those words and we would rather think that His flesh is also eternal as His Spirit. But, Woman, if our writings and above all our souls are right, He is Your Son, the Saviour, the Christ of God and consequently, to save the world, He will have to take upon Himself the evil of the world, of which one of the punishments is death. This myrrh is for that hour. That His holy flesh may not be subject to the rot of putrefaction, but may preserve its integrity until its resurrection. And on account of this gift, may He remember us and save His servants by allowing them to enter His Kingdom. In the meantime that we may be sanctified, will You, Mother, trust Your Little One to our love. That His heavenly blessing may descend upon us, while we kiss His feet.»

Mary, Who has overcome the fright caused by the words of the Wise Man, and has hidden with a smile the sadness of the doleful allusion, offers the Child. She lays Him in the arms of the oldest one, who kisses Him and receives His caress, and he then hands Him over to the other two.

Jesus smiles and plays with the little chains and fringes of the robes of the three Magi and He looks curiously at the open coffer, full of a yellow sparkling substance, and He smiles at the rainbow produced by the sun shining on the brilliant top of the lid of the myrrh.

34.9

They then hand the Child back to Mary and they stand up.

Mary also gets up. They bow to one another, after the youngest has given an order to the servant, who goes out. The three Men carry on speaking for a little while. They cannot make up their minds to depart from the house. Tears shine in their eyes. At last they move towards the door, accompanied by Mary and Joseph.

The Child wanted to get down and give His hand to the oldest of the three, and He walks thus, held by His hands by Mary and the Wise Man, both of whom bend down to steady Him. Jesus walks with a hesitant step, like all children, and He laughs stamping His little feet on the strip of the floor lit up by the sun.

When they reach the threshold — we must not forget that the room is as long as the house — the Magi take leave kneeling down once again kissing Jesus’ feet. Mary, bending down over the Child, takes His hand and guides it, in a blessing gesture over the head of each Wise Man. It is already a sign of the cross[2], traced by Jesus’ little fingers, guided by Mary.

The three Men go down the steps. The caravan is already there waiting for them. The horses’ studs shine in the setting sun. People have gathered in the little square watching the unusual sight.

Jesus laughs clapping His hands. His Mother has lifted Him up on the wide parapet of the landing and is holding Him against Her breast with an arm so that He does not fall. Joseph has gone down with the Magi and is holding the stirrup to each of them while they mount their horses and the camel.

Servants and masters are now all on horseback. The starting command is given. The three Men bow down as low as the necks of their mounts in a final gesture of homage. Joseph bows down. Also Mary bows and then She guides Jesus’ hand again in a gesture of goodbye and blessing.

34.10

Jesus says:

«And now what shall I tell you, o souls who feel your faith is dying? Those Wise Men from the East had nothing to assure them of the truth. Nothing supernatural. All they had was an astronomic calculation and their own considerations made perfect by a strictly honest life. And yet they had faith. Faith in everything: in science, in their own conscience, in God’s goodness.

Science made them believe in the sign of the new star, which could only be ‘the one’ expected by mankind for centuries: the Messiah. Because of their consciences they had faith in the voices of their consciences, which heard heavenly ‘voices’ saying to them: ‘That is the star announcing the advent of the Messiah’. Because of God’s goodness they believed that God would not deceive them, and since their intention was good, He would help them in every way to reach their aim.

And they were successful. Among so many people fond of studying signs, they were the only ones who understood that sign, because only their souls were anxious to know the words of God for an honest purpose, the main care of which was to praise and honour God immediately.

34.11

They did not seek any personal advantage. On the contrary, they have to face hardships and meet expenses but they do not ask for any human reward. They only ask God to remember them and save them for eternal life.

As they have no desire for any future human rewards, so they have no human worry, when they decide on their journey. You would have had hundreds of problems: ‘How will I be able to make such a long journey in countries and among peoples speaking different languages? Will they believe me or will they put me in prison as a spy? What help will they give me to cross deserts, rivers and mountains? And the heat? And the winds of the highlands? And the malarial fever along stagnant marshes? And the floods and heavy rains? And the different food? And the different languages? And… and… and…’ That is your way of thinking. But they do not think like that. With sincere, holy daring they say: ‘You, o God, can read our hearts and You see the purpose we are aiming at. We trust to Your hands. Grant us the superhuman joy of adoring Your Second Person, Who has become Flesh to save the world’.

That is all. And they set out from the far away Indies[3]. From the Mongolian chains of mountains which are the dominion of eagles and vultures, where God speaks with roars of winds and torrents and writes words of mystery on the immense pages of glaciers. From the land where the Nile rises and then flows with its green blue waters to the azure heart of the Mediterranean, neither mountains, nor woods, nor sands, dry oceans more dangerous than the seas, can stop them from proceeding. And the star shines upon them at night, preventing them from sleeping. When one seeks God, natural habits must yield to superhuman considerations and necessities.

The star guides them from the north, the east and the south, and by a miracle of God, it proceeds for the three of them towards one point. And by another miracle of God, after many miles it gathers them at that point and by a further miracle, it anticipates the Pentecost Wisdom, bestowing on them the gift of understanding and making themselves understood, as it happens in Paradise, where only one language is spoken: God’s.

34.12

They are dismayed only for one moment, when the star disappears and since they are humble, because they are really great, they do not think it is due to the wickedness of other people, as the corrupted people of Jerusalem did not deserve to see the star of God. But they think they had failed to deserve God themselves and they examine themselves with trepidation and contrition ready to beg forgiveness.

But their consciences reassure them. Their souls were accustomed to meditation and each of them had a most sensitive conscience, refined by constant attention, and by sharp introspection, which made of their interior a mirror from which even the slightest faults of daily actions are reflected. Their conscience has become their teacher, a voice that warns and cries not at the least error, but at the least inclination towards errors, at everything human, at the satisfaction of one’s ‘ego’. Consequently, when they place themselves before that teacher and that severe clean mirror, they know that it will not lie. It reassures them and gives them heart.

‘Oh! How sweet it is to feel that there is nothing against God in us! To feel that He is kindly looking at the soul of His faithful son and blesses him. Faith, trust, hope, strength and patience are increased by such a feeling. The storm is raging just now. But it will pass, because God loves me and He knows that I love Him, and He will not fail to help me again’. That is how those speak who enjoy the peace that comes from an upright conscience, that is the queen of every action of theirs.

34.13

I said that they were ‘humble because they were really great.’ What happens, instead, in your lives? There a man is never humble not because he is great, but because he is more domineering and makes himself mighty by means of his arrogance and because of your silly idolatry. There are some wretched men who, simply because they are the butlers of some overbearing fellow, or ushers in some office, or officials in some small village, that is, servants of those who employed them, put on the airs of demigods. And they arouse pity!…

The three Wise Men were really great. Firstly, because of their supernatural virtues, secondly because of their science, last because of their wealth. But they feel that they are nothing: dust on the dust of the earth, in comparison with the Most High God, Who with a smile creates the worlds and scatters them like grains of corn to satisfy the eyes of the angels with the jewels of the stars.

They feel they are a mere nothing as compared to the Most High God Who created the planet on which they live and He made it most varied. An Infinite Sculptor of boundless works, with a touch of His thumb, He placed a ring of hills here, the bone structure of mountain ridges and peaks there, like vertebrae of the earth, of this enormous body, the veins of which are the rivers, its basins the lakes, its hearts the oceans, its dresses the forests, its veils the clouds, its decorations the crystal glaciers, its gems the turquoises and the emeralds, the opals and the beryls of all the waters that sing, with the woods and the winds, the great chorus of praise to their Lord.

But they feel they are nothing with regard to their wisdom as compared to the Most High God, from Whom their wisdom comes and Who gave them more powerful eyes than those two pupils by means of which they see things: the eyes of their souls, which know how to read in things the word not written by human hands, but engraved by God’s thought.

And they feel they are nothing with regard to their wealth: an atom as compared to the wealth of the Owner of the universe, Who scatters metals and gems in the stars and planets and grants supernatural, unexhausted riches to the hearts of those who love Him.

34.14

And when they arrive before the poor house, in the poorest town in Judah, they do not shake their heads saying: ‘Impossible’, but they bend their backs, their knees, and above all their hearts and they adore. There, behind that poor wall, there is God. The God they have always invoked, but never had the least hope of seeing. And they invoke Him for the welfare of all mankind, and ‘their’ eternal welfare. Oh! that was their only wish. To see Him, know Him, possess Him in the life where there are no more dawns and sunsets!

He is there, behind that poor wall. Will His heart of a Child, which is still the heart of a God, perceive those three hearts, which prostrated in the dust of the road are crying: ‘Holy, Holy, Holy, Blessed the Lord Our God. Glory to Him in the Highest Heaven and peace to His servants. Glory, glory, glory and blessings.’?

They are wondering with loving tremor. And during the whole night and the following morning they prepare with the most ardent prayer their souls for the communion with the Child-God.

They do not go to that altar, which is the virginal lap holding the Divine Host, with their souls full of human worries, as you do. They forget to eat and to sleep, and if they wear the most beautiful robes, it is not for human ostentation, but to honour the King of kings. In royal palaces the dignitaries wear the most beautiful clothes. And should the Magi not go to that King in their best garments? Which greater opportunity is there for them?

Oh! In their far away countries, many a time they had to adorn themselves for men like themselves. To welcome and honour them. It is only fair, therefore, that they should prostrate purples and jewels, silks and precious feathers at the feet of the Supreme King. It is fair to put at His sweet little feet the fibres of the earth, the gems of the earth, the feathers of the earth, the metals of the earth — they are all His work — so that all these things of the earth may adore their Creator. And they would be happy if the Little Creature should order them to lie down on the ground and become a living carpet for His little baby steps, and if He trampled on them, since He left the stars to come down to them, who are but dust.

34.15

They were humble, generous and obedient to the ‘voices’ from Above. They tell them to take gifts to the New-Born King. And they take gifts. They do not say: ‘He is rich and does not need them. He is God and will not die’. They obey. And they are the first to help the Saviour in His poverty. How useful that gold will be for Him Who is about to be a fugitive! How meaningful that myrrh is for Him Who will soon be killed! How pious that incense is for Him Who will have to smell the stench of human lewdness raging round His infinite purity!

They were humble, generous, obedient and respectful to one another. Virtues always generate other virtues. From the virtues directed to God, derive the virtues regarding our neighbours. Respect, which is charity. The oldest is entrusted with the task of speaking on behalf of them all, he is the first to receive the Saviour’s kiss and to hold Him by His little hand. The others will be able to see Him again. He will not, because he is old and the day for his return to God is not far away. He will see Christ after His heart-rending death and will follow Him, together with the other blessed souls, in His return to Heaven. But he will never see Him again in this world. May, therefore, the warmth of His little hand entrusted to his wrinkled one, be a viaticum for him.

There is no envy in the others. On the contrary, their veneration for the old Wise Man increases. He certainly deserved more than they did, and for a longer period of time. The God-Infant knows. The Word of the Father does not speak yet, but every action of His is a word. And may His innocent word be blessed, because it designated him as His favourite.

34.16

But, My dear children, there are two more lessons in this vision.

The behaviour of Joseph who knows how to keep ‘his’ place. He is present as the guardian of Purity and Holiness. But not as the usurper of their rights. It is Mary with Jesus who receives the homage and the words. Joseph rejoices because of Her and does not grieve because he is a secondary figure. Joseph is a just man: he is the Just Man. And he is always just. Also at the present moment. The fumes of the feast do not go to his head. He remains humble and just.

He is happy for the gifts. Not for himself, but because he thinks that with them he will be able to make his Spouse’s and the sweet Child’s lives more comfortable. There is no greed in Joseph. He is a workman and will continue to work. But he is anxious that ‘They’, his two loves, should be comfortable. Neither he nor the Magi know that those gifts will be needed for an escape and a life in exile, when riches vanish like clouds scattered by winds, as well as for their return to their country, where they have lost everything, customers and household furnishings, and where only the walls of their house have been saved, protected as they were by God, because there He was united to the Virgin and became Flesh.

Joseph is humble, in fact, although he is the guardian of God and of the Mother of God and Spouse of the Most High, he holds the stirrups of these vassals of God. He is a poor carpenter, because sustained human pressures have deprived David’s heirs of their royal wealth. But he is always the offspring of a king, and has the manners of a king. Also of him it must he said: ‘He was humble, because he was really great’.

34.17

A last, kind, important lesson.

It is Mary who takes the hand of Jesus, Who does not yet know how to bless, and She guides it in the holy gesture.

It is always Mary who takes Jesus’ hand and guides it. Even now. Now Jesus knows how to bless. But sometimes His pierced hand falls down tired and disheartened, because He knows that it is useless to bless. You destroy My blessing. It falls also indignant, because you curse Me. It is Mary then Who removes the disdain from My hand with Her kisses. Oh! the kiss of My Mother! Who can resist that kiss? And then, with Her slender, but lovingly irresistible fingers, She takes My wrist and forces Me to bless.

I cannot reject My Mother, but you must go to Her, and make Her your Advocate. She is My Queen, before being yours, and Her love for you makes such allowances that no one can possibly imagine or understand. And even without any word, but only with Her tears, and the memory of My Cross, the sign of which She makes Me trace in the air, She pleads your cause and exhorts Me: ‘You are the Saviour. Therefore save’.

34.18

That is, My dear children, the ‘Gospel of faith’ in the vision of the scene of the Magi. Meditate on it and imitate it. For your own good.»


Notes

  1. ces contemplations dont la première est la seule à faire partie de l’ouvrage. Les autres, appelées elles aussi “ évangiles de la foi ”, ne sont pas des épisodes de “ L’Evangile tel qu’il m’a été révélé ” proprement dit, mais se trouvent dans “ Les cahiers de 1944 ”.
  2. un signe de croix, c’est-à-dire le Tau, comme le note Maria Valtorta entre parenthèses sur une copie dactylographiée. Lettre de l’alphabet grec en forme de croix, le “ tau ” est le signe des sauvés indiqué en Ez 9, 4-6. Nous le rencontrerons à d’autres re­prises, par exemple en 397.3, 413.6, 491.3, 567.15, 635.4.11.
  3. Indes lointaines. (Jésus me dit plus tard­ – note Maria Valtorta en bas de page de son cahier manuscrit –­ que, par Indes, il entend l’Asie méridionale, là où se trouvent aujourd’hui le Turkestan, l’Afghanistan et l’Iran.) Et elle ajoute : explication à mettre au bas de la feuille.

Notes

  1. sciamma: ethiopian garment.
  2. a sign of the cross, M.V. specifies — in a note — to be the TAU: the cross-shaped letter of the greek alphabet with which the saved were marked on the forehead. As in Ezekiel 9:4-6.
  3. away Indies: Jesus then tells me that when He says the Indies, He means southern Asia where Turkey, Afghanistan and Persia are located in our geography.