Os Escritos de Maria Valtorta

34. L’adoration des mages.

34. Adoração dos Magos. É “Evangelho da fé”.

34.1

Mon conseiller intérieur me dit :

« Ces contemplations[1] que tu vas recevoir et que je vais te présenter, appelle-les “ les Evangiles de la foi ” car, pour toi comme pour les autres, ils viendront mettre en lumière la puissance de la foi et de ses fruits, et vous confirmer dans votre foi en Dieu. »

34.2

Je vois la petite ville de Bethléem, toute blanche et rassemblée comme une couvée de poussins sous la lumière des é­toiles. Deux rues principales s’y coupent à angle droit, l’une venant de l’extérieur du bourg ­– c’est la grand-route qui continue plus loin –­, l’autre qui le traverse d’un bout à l’autre, mais pas au-delà. D’autres ruelles sillonnent cette bourgade, sans la moindre trace d’un plan d’urbanisme tel que nous le concevons ; elles s’adaptent plutôt aux différences de niveaux du sol et aux maisons édifiées ça et là, au gré des accidents du sol et des caprices des constructeurs. Tournées parfois vers la droite, parfois vers la gauche, ou encore de biais par rapport à la rue qui les borde, ces maisons l’obligent à ressembler à un ruban sinueux au lieu d’être rectiligne entre un point et un autre. De temps en temps, on rencontre une petite place, soit pour un marché, soit pour une fontaine, ou encore – parce que les bâtiments sont construits au petit bonheur –, un espace libre sur lequel on ne peut rien construire.

A l’endroit où, à ce qu’il me semble, je dois m’arrêter plus particulièrement, se trouve précisément l’une de ces places irrégulières. Elle devrait être carrée ou du moins rectangulaire. Elle se présente au contraire sous la forme d’un trapèze si bi­zarre qu’on dirait un triangle coupé au sommet. Du côté le plus long ­– la base du triangle ­– se dresse un bâtiment large et bas. C’est le plus important du village. Du dehors, c’est une muraille lisse et nue sur laquelle s’ouvrent deux portes cochères actuellement bien fermées. A l’intérieur en revanche, de nombreuses fenêtres au premier étage donnent sur la cour carrée, tandis que, au-dessous, des portiques entourent des cours jonchées de paille et de détritus, avec des vasques pour abreuver les chevaux et les autres animaux. Les colonnes rustiques des portiques portent des anneaux pour attacher les bêtes et, sur un côté, se trouve un vaste hangar pour abriter troupeaux et mon­tures. Je comprends qu’il s’agit de l’auberge de Bethléem.

Sur deux autres côtés de même longueur se trouvent des maisons et des maisonnettes, les unes précédées d’un petit jardin et d’autres pas, car certaines ont la façade tournée vers la place, et d’autres, vers l’arrière. Sur le côté plus étroit, face au caravansérail, se dresse une unique maisonnette avec, au milieu de la façade, un escalier extérieur qui donne accès aux chambres de l’é­tage habité. Comme c’est la nuit, elles sont toutes fermées et, vu l’heure, les rues sont désertes.

34.3

Je vois s’intensifier la clarté de la nuit qui descend d’un ciel semé d’étoiles, toujours si belles dans le ciel d’Orient, si vives et grandes qu’elles en paraissent toutes proches ; on a l’impression qu’on pourrait aisément les atteindre, les toucher du doigt, ces fleurs qui brillent sur le velours du firmament… Je lève les yeux pour comprendre quelle est la source de cette intensité de lumière. Une étoile d’une taille insolite qui la fait ressembler à une petite lune s’avance dans le ciel de Bethléem. Par là-même, les autres paraissent s’éclipser et lui céder le passage comme des servantes sur le parcours d’une reine, tant son éclat les surpasse et les fait disparaître. Son royau ressemble à un énorme saphir, éclairé de l’intérieur par un soleil ; il en sort une traînée lumineuse où prédomine un bleu céleste, mais où se fondent les blonds des topazes, les verts des émeraudes, l’éclat irisé des opales, les clartés sanguines des rubis et le doux scintillement des améthystes. On retrouve toutes les pierres précieuses de la terre dans cette traînée qui balaye le ciel d’un mouvement rapide et ondulant comme si elle était vivante. Mais la couleur prédominante qui semble pleuvoir du globe de l’étoile, c’est la teinte paradisiaque de saphir clair qui vient colorer d’un bleu argenté les maisons, les rues et le sol de Bethléem, ce berceau du Sauveur. Elle n’a plus rien de la pauvre bourgade qui, pour nous, est plus petite qu’un village rural. C’est une cité fantastique de conte de fées où tout est d’argent. Même l’eau des fontaines et des vasques ressemble à du diamant liquide.

C’est en rayonnant avec encore plus d’éclat que l’étoile s’arrête sur la petite maison qui se trouve du côté le plus étroit de la place. Ni ses occupants ni les villageois ne la voient, parce qu’ils dorment dans leurs maisons bien closes. Cependant, les palpitations lumineuses de l’astre s’accélèrent, son sillage ondule et tourbillonne plus fort en traçant presque des demi-cercles dans le ciel, qui s’illumine tout entier sous l’effet de cette poussière d’étoiles qu’elle entraîne, ce filet de pierres précieuses qui resplendissent de mille couleurs sur les autres étoiles, comme pour leur communiquer un message de joie.

La maison tout entière est baignée de ce feu liquide de joyaux. Le toit de la petite terrasse, l’escalier de pierre grise, la petite porte, tout ne forme qu’un bloc d’argent pur saupoudré d’une poussière de diamants et de perles. Aucun palais royal sur terre n’a jamais eu et n’aura jamais d’escalier pareil à celui-ci, fait pour recevoir le passage des anges et pour servir à la Mère, qui est Mère de Dieu. Ses petits pieds de Vierge immaculée peuvent se poser sur cette éclatante blancheur, ses petits pieds destinés à se poser sur les marches du trône de Dieu. Mais la Vierge ignore tout. Elle veille à côté du berceau de son Fils et prie. Son âme recèle des splendeurs qui surpassent celles dont l’étoile embellit toutes choses.

34.4

Un cortège s’avance dans la rue principale : chevaux harnachés et d’autres guidés à la main, dromadaires et chameaux, les uns montés, les autres chargés de bagages. Le bruit des sabots ressemble à de l’eau qui clapote en heurtant les pierres d’un torrent. Parvenus sur la place, tous s’arrêtent. Sous le rayonnement de l’étoile, ce cortège est d’une splendeur fantastique : les ornements des riches montures, les vêtements des cavaliers, les visages, les bagages, tout resplendit en ravivant et en unissant au scintillement de l’étoile l’éclat du métal, du cuir, de la soie, des fourrures et des joyaux. Les yeux rayonnent, les bouches rient, car une autre splendeur s’est allumée dans les cœurs, celle d’une joie surnaturelle.

Pendant que les serviteurs se dirigent vers le caravansérail avec les animaux, trois personnages de la caravane descendent de leur monture respective, qu’un serviteur emmène aussitôt, et marchent vers la maison. Ils se prosternent, face contre terre, et baisent le sol. Ce sont trois personnages puissants, leurs riches vêtements le prouvent. A peine descendu de son chameau, l’un d’eux, à la peau très foncée, se drape dans un superbe vêtement de soie blanche. Son front est ceint d’un cercle d’or et de sa ceinture pend un poignard ou une épée dont la garde s’orne de pierres précieuses. Les deux autres sont descendus de leurs magnifiques chevaux. L’un d’eux est revêtu d’une tunique rayée, très belle, où domine le jaune. Cet habit est comme un long domino garni d’une capuche et d’un cordon qui semblent faits tout d’une pièce en filigrane d’or tant ils sont ornés de brocart. Quant au troisième, il porte une chemise de soie bouffante qui sort d’un long et large pantalon serré aux pieds. Il s’est enveloppé dans un châle très fin, véritable jardin fleuri tant sont vives les fleurs qui le décorent entièrement. Sur la tête, il porte un turban retenu par une chaînette faite entièrement de chatons de diamants.

Ayant vénéré la maison où se trouve le Sauveur, ils se relèvent et vont au caravansérail, que les serviteurs, après y avoir frappé, ont fait ouvrir.

Ici s’arrête ma vision.

34.5

Elle reprend trois heures plus tard par la scène de l’adoration des mages à Jésus.

Il fait jour, désormais. Un beau soleil brille dans le ciel de l’après-midi. Un serviteur des mages traverse la place et gravit l’escalier de la petite maison. Il entre, ressort, et retourne à l’auberge.

Les trois sages sortent, suivis chacun de son serviteur. Ils traversent la place. Les rares passants se retournent pour regarder ces personnages majestueux qui marchent lentement, avec solennité. Un bon quart d’heure est passé entre l’entrée du serviteur et celle des Mages, ce qui a permis aux habitants de la petite maison de se préparer à recevoir leurs hôtes.

Ces derniers sont habillés encore plus richement que la veille au soir. Les soieries resplendissent, les pierres précieuses étincellent, un grand panache de plumes de grand prix couvertes d’écailles encore plus précieuses oscille sur la tête de celui qui a un turban.

L’un des serviteurs porte un coffre orné de marqueteries dont les fermetures sont en or buriné ; le deuxième une coupe très travaillée, surmontée d’un couvercle encore mieux ciselé ; le troisième, une espèce d’amphore large et basse, en or elle aussi, bouchée par une fermeture en forme de pyramide garnie d’un brillant au sommet. Ces objets doivent être lourds, car les serviteurs les portent avec effort, surtout celui qui est chargé du coffre.

Les trois visiteurs montent l’escalier et entrent. Ils pénètrent dans une pièce qui va de la rue à l’arrière de la maison. On aperçoit le petit jardin qui se trouve derrière par une fenêtre ouverte au soleil. Des portes s’ouvrent dans les deux autres murs, d’où les propriétaires observent : un homme, une femme, et trois ou quatre enfants entre deux âges.

34.6

Marie est assise, l’enfant sur son sein, et Joseph se tient debout auprès d’elle. Mais elle se lève elle aussi et s’incline quand elle voit entrer les trois mages. Elle est entièrement vêtue de blanc. Elle est si belle dans le simple vêtement immaculé qui la re­couvre de la base du cou aux pieds, des épaules à ses fins poignets, si belle avec sa tête couronnée de tresses blondes, son visage rosi par l’émotion, ses yeux qui sourient avec douceur, sa bouche qui s’ouvre pour saluer : « Que Dieu soit avec vous ! », que les trois hommes en restent un instant interdits. Puis ils s’a­vancent, se prosternent à ses pieds et la prient de s’asseoir.

Eux non, ils ne s’asseyent pas, bien que Marie les en prie. Ils restent à genoux, appuyés sur leurs talons. Les trois serviteurs se tiennent en retrait, eux aussi à genoux, tout de suite derrière le seuil. Ils ont déposé devant eux les objets qu’ils portaient, et attendent.

Les trois sages contemplent l’Enfant, qui, à ce qu’il me semble, doit avoir de neuf mois à un an, tant il est éveillé et robuste. Il se tient assis sur le sein de sa Mère, sourit et gazouille avec une voix de petit oiseau. Comme sa Mère, il est entièrement vêtu de blanc et porte des sandalettes à ses pieds minuscules. Un petit vêtement tout simple : une tunique d’où sortent de beaux petits petons remuants, de petites mains potelées qui voudraient bien tout attraper, et surtout un très joli visage où resplendissent des yeux bleu foncé ; sa bouche fait des fossettes des deux côtés quand il rit, découvrant des dents minuscules. Les boucles de ses cheveux font penser à une poussière d’or tant elles sont bril­lantes et vaporeuses.

34.7

Le plus âgé des sages parle au nom de tous.

Il explique à Marie que, une nuit du dernier mois de dé­cembre, ils ont vu, dans le ciel, apparaître une nouvelle étoile d’un éclat inhabituel. Jamais aucune carte du ciel n’avait mentionné cet astre et nul n’en avait jamais parlé. On ne connaissait pas son nom, parce qu’il n’en avait pas. Née du sein de Dieu, cette étoile s’était épanouie pour apprendre aux hommes une vérité bénie, un secret de Dieu. Mais les hommes ne s’en étaient guère souciés, parce que leur âme était plongée dans la boue. Ils ne levaient pas les yeux vers Dieu et ne savaient pas lire les paroles qu’il trace ­– qu’il en soit éternellement béni –­ avec des astres de feu sur la voûte des cieux.

Eux, ils l’avaient vue et s’étaient efforcés d’en comprendre le sens. C’est de bon cœur qu’ils avaient perdu le peu de sommeil qu’ils accordaient à leurs membres et en oubliaient de manger pour se plonger dans l’étude du zodiaque. Or les conjonctions des pla­nètes, le temps, la saison, le calcul des heures passées et des combinaisons astronomiques leur avaient appris le nom et le secret de l’étoile. Son nom était “ Messie ”, et son secret : “ Etre le Messie venu au monde. ” Ils avaient donc pris la route pour l’adorer, à l’insu les uns des autres. Par monts et par vaux, à travers déserts et fleuves, voyageant de nuit, ils avaient marché en direction de la Palestine, vers où l’étoile les guidait. Pour chacun, de trois points différents de la terre, elle allait dans cette direction. Et puis ils s’étaient rencontrés, de l’autre côté de la mer Morte. C’est là que la volonté de Dieu les avait réunis, et ils avaient continué ensemble, en se comprenant, bien que chacun parle sa propre langue, et en comprenant et pouvant parler la langue du pays traversé, par quelque miracle de l’Eternel.

Ensemble, ils étaient allés à Jérusalem, puisque le Messie devait être le roi de Jérusalem, le roi des Juifs. Mais l’étoile s’était cachée sur le ciel de cette ville ; ils avaient senti leur cœur se briser de douleur et s’étaient examinés pour savoir s’ils avaient démérité de Dieu. Mais, leur conscience les rassurant, ils s’étaient adressés au roi Hérode pour lui demander dans quel palais était né le roi des Juifs qu’ils étaient venus adorer. Ayant convoqué les prêtres et les scribes, le roi leur avait demandé où devait naître le Messie, et ils avaient répondu :

« A Bethléem de Judée. »

Les mages étaient donc venus à Bethléem et l’étoile était réapparue à leurs yeux, une fois quittée la cité sainte. La veille au soir, son éclat s’était accru ­– le ciel entier était embrasé ­– puis, unissant la lumière des autres étoiles à son propre rayonnement, elle s’était arrêtée au-dessus de cette maison. Ils avaient compris que c’était là que se trouvait le Nouveau-né divin. Et maintenant ils l’adoraient et lui offraient leurs pauvres cadeaux et, par-dessus tout, leur cœur qui ne cesserait jamais de bénir Dieu de la grâce qu’il leur avait accordée et d’aimer son Nouveau-né, dont ils voyaient la sainte humanité. Ils allaient ensuite en rendre compte au roi Hérode, car lui aussi désirait l’adorer.

34.8

« Voici à la fois l’or qu’il convient à un roi de posséder, l’encens comme il convient à Dieu, et voilà, Mère, voilà la myrrhe, puisque ton Nouveau-né n’est pas seulement Dieu mais homme, et connaîtra donc l’amertume de la chair et de la vie humaine ainsi que la loi inévitable de la mort. Notre amour aurait préféré ne pas te dire ces mots et penser que sa chair est éternelle à l’instar de son Esprit. Mais, Femme, si nos cartes ne se trompent pas, et plus encore nos âmes, ton Fils est le Sauveur, le Christ de Dieu qui devra, pour sauver la terre, prendre sur lui le mal du monde dont l’un des châtiments est la mort. Cette résine est destinée à cette heure-là, pour que ses chairs ­– qui sont saintes – ne con­naissent pas la pourriture de la corruption et gardent leur intégrité jusqu’à leur résurrection. Que par nos cadeaux il se souvienne de nous et sauve ses serviteurs en leur donnant son Royaume.

Pour l’instant, et pour être sanctifiés par lui, que sa Mère offre son Enfant à notre amour. Qu’en baisant ses pieds la bénédiction céleste descende sur nous ».

Marie, qui a dominé l’effroi provoqué par les paroles du savant et a dissimulé par un sourire la tristesse de l’évocation funèbre, leur offre l’enfant. Elle le pose dans les bras du plus âgé, qui l’embrasse et reçoit des caresses, puis il le passe aux deux autres.

Jésus sourit et joue avec les chaînettes et les franges des trois hommes, et il regarde avec curiosité l’écrin ouvert, rempli d’une matière jaune et luisante. Il rit quand il voit que le soleil forme un arc-en-ciel en tombant sur le couvercle de la myrrhe.

34.9

Puis les trois personnages rendent l’Enfant à Marie et se lèvent. Marie en fait de même. Le plus jeune donne un ordre à son serviteur, qui sort, et les uns et les autres s’inclinent. Les mages parlent encore un peu, comme s’ils ne pouvaient se ré­soudre à quitter cette maison. Des larmes d’émotion brillent dans les yeux. Finalement, ils se dirigent vers la sortie, accompagnés par Marie et Joseph.

L’Enfant a voulu descendre et donner la main au plus âgé des trois, et il marche comme cela, une main dans la main de Marie, l’autre dans celle du sage, qui se penche pour le retenir. Jésus a le pas encore incertain d’un enfant et il rit en frappant du pied le rayon de lumière que le soleil dessine par terre.

Parvenus sur le seuil – il ne faut pas oublier que cette pièce prenait toute la longueur de la maison – les trois visiteurs prennent congé en s’agenouillant encore une fois pour baiser les pieds de Jésus. Marie, penchée sur son Fils, prend sa petite main et, en la guidant, lui fait faire un geste de bénédiction sur la tête de chacun des mages. C’est déjà un signe de croix[2] que tracent les petits doigts de Jésus guidés par Marie.

Après cela, les trois mages descendent l’escalier. La cara­vane est déjà prête, elle les attend. Le harnachement des chevaux brille sous le soleil couchant. Les gens se sont rassemblés sur la petite place pour observer ce spectacle insolite.

Jésus bat des mains en riant. Sa Mère l’a soulevé et appuyé contre un large parapet qui borde le palier. Elle le maintient par un bras sur sa poitrine pour l’empêcher de tomber. Joseph est descendu avec les trois personnages et tient l’étrier à chacun pendant qu’ils montent à cheval ou à chameau.

Désormais, maîtres et serviteurs sont tous en selle. L’ordre de marche est donné. Les trois hommes se penchent jusque sur le cou de leur monture en un dernier salut. Joseph s’incline, Marie en fait de même et guide de nouveau la main de Jésus en un geste d’adieu et de bénédiction.

34.10

Jésus dit :

« Et maintenant ? Que vous dire, ô âmes qui sentez mourir votre foi ? Rien ne pouvait apporter à ces sages d’Orient la certitude de la vérité. Rien de surnaturel. Ils n’avaient que leurs calculs d’astronomie et leur réflexion qu’une vie intègre rendait parfaite. Et pourtant ils ont eu foi, foi en tout : dans la science, dans leur conscience, dans la bonté de Dieu.

Par la science, ils ont cru au signe de la nouvelle étoile qui ne pouvait être que “ celle ” que l’humanité attendait depuis des siècles : le Messie. Par ailleurs, ils ont eu foi en la voix de leur conscience qui recevait des “ voix ” célestes et leur disait : “ C’est l’étoile qui indique l’avènement du Messie. ” Grâce à leur bonté, ils ont cru avec foi que Dieu ne les tromperait pas et que, puisque leur intention était droite, il allait les aider de mille façons à atteindre leur but.

Et ils y sont parvenus. Parmi tant de personnes qui étudient les signes, eux seuls ont compris ce signe-là, car eux seuls avaient au fond du cœur le désir de connaître les paroles de Dieu avec une intention droite, dont le but principal était de rendre aussitôt à Dieu honneur et louange.

34.11

Ils ne recherchaient pas quelque intérêt personnel. Au contraire, ils vont au devant de fatigues et de dépenses, sans demander la moindre compensation humaine. Ils demandent seulement à Dieu de se souvenir d’eux et de les sauver pour l’éternité.

De même qu’ils ne pensaient à aucune compensation humaine future, ils n’ont aucune préoccupation humaine lorsqu’ils entreprennent ce voyage. Vous, vous auriez coupé les cheveux en quatre de mille manières : “ Comment vais-je pouvoir faire un tel voyage dans des pays et parmi des peuples d’une autre langue ? Va-t-on me croire ou m’emprisonner comme espion ? Quelle aide m’apportera-t-on pour traverser déserts, montagnes et fleuves ? Et la chaleur ? Les vents des hauts plateaux ? Les fièvres qui règnent dans les régions marécageuses ? Les fleuves gonflés par les pluies ? Les différences de nourriture, de langues ? ” Et ainsi de suite. C’est comme cela que, vous, vous raisonnez. Mais pas eux. Eux, ils disent avec une sincère, une sainte audace : “ Toi, mon Dieu, tu lis dans les cœurs et tu vois quel est notre but. Nous nous remettons entre tes mains. Accorde-nous la joie surna­turelle d’adorer ta deuxième Personne faite chair pour le salut du monde. ”

Cela suffit. Ils se mettent en route à partir des Indes lointaines[3], des chaînes de montagnes de Mongolie sur lesquelles planent seulement les aigles et les vautours, où Dieu parle par le tumulte des vents et des torrents, où il écrit de mystérieuses paroles sur les pages illimitées des névés, des terres où le Nil naît puis coule, tel une veine bleu vert, à la rencontre du cœur de la Méditerranée couleur d’azur. Ni pics, ni forêts, ni sables, ni océans desséchés plus dangereux que les mers, rien n’arrête leur marche. L’étoile brille sur leurs nuits, elle les empêche de dormir. Quand on cherche Dieu, les habitudes animales doivent céder le pas aux impatiences et aux nécessités surnaturelles.

L’étoile les amène du nord, de l’orient et du midi et, par un miracle de Dieu, elle s’avance pour tous trois vers un même point comme, par un autre miracle, elle les réunit après un tel parcours à cet endroit. Un troisième miracle leur donne, anticipation de la sagesse de la Pentecôte, le don de se comprendre et de se faire comprendre comme au Paradis, où l’on ne parle qu’une seule et même langue, celle de Dieu.

34.12

Un seul moment d’effroi les assaille lorsque l’étoile disparaît. Dans leur humilité – parce qu’ils sont réellement grands –, ils n’imaginent pas que cela puisse être dû à la méchanceté d’autrui et que les hommes corrompus de Jérusalem ne méritent pas de voir l’étoile de Dieu. Ils pensent avoir eux-mêmes démérité de Dieu et font leur examen de conscience, tremblants, contrits et déjà prêts à demander pardon.

Mais leur conscience les rassure. Les âmes habituées à la méditation ont une conscience extrêmement sensible, affinée par une attention constante, par une introspection aiguë qui a fait de leur vie intérieure un miroir sur lequel se reflètent les moindres traces des événements quotidiens. Ils s’en sont fait une maî­­tresse, une voix qui les avertit et se fait entendre, je ne dis pas à la moindre erreur, mais à un simple regard vers l’erreur, vers l’humain, vers la complaisance pour leur moi. Par conséquent, quand ils se remettent en face de cette maîtresse, de ce miroir sévère et limpide, ils savent qu’elle ne mentira pas. Or, à cet instant, elle les rassure et ils reprennent courage.

“ Ah, qu’il est doux de sentir que rien en nous ne s’oppose à Dieu ! Qu’il regarde avec bienveillance l’âme de son enfant fidèle et la bénit… Ce sentiment provoque un accroissement de la foi et de la confiance, de l’espérance, de la force et de la patience. Certes, en ce moment c’est la tempête. Mais elle passera, puisque Dieu m’aime et sait que je l’aime, et jamais son aide ne me fera défaut. ” Ainsi parlent ceux qui ont en eux la paix que donne une conscience droite qui dirige souverainement chacun de leurs actes.

34.13

J’ai dit qu’ils étaient “ humbles parce qu’ils étaient réellement grands ”. Dans votre vie, que se passe-t-il au contraire ? Un individu n’est jamais humble, du fait qu’il est grand, mais parce qu’il est vaniteux et tire sa puissance de son influence et de votre sotte idolâtrie. Il y a des malheureux qui, pour la simple raison qu’ils sont majordomes d’un puissant, huissiers d’un bureau, fonctionnaires dans una administration, bref au service de celui qui leur a procuré cette place, prennent des poses de demi-dieux. Comme ils font pitié !…

Mais eux, les trois, parce qu’ils étaient sages, étaient réellement grands. D’abord par leurs vertus surnaturelles, ensuite par leur science, enfin par leur richesse. Mais ils se considèrent comme moins que rien : poussière sur la poussière de la terre par rapport au Dieu Très-Haut qui crée les mondes par un sourire et les sème comme des grains de blé pour rassasier les yeux des anges par des colliers d’étoiles.

Ils se considèrent comme moins que rien par rapport au Dieu très-haut qui a créé la planète sur laquelle ils vivent et lui a donné une extraordinaire variété. En Sculpteur infini d’œuvres sans limites, il y a disposé d’un coup de pouce, ici un chapelet de douces collines, là une ossature de dômes et de sommets en guise de vertèbres de la terre, de ce corps démesuré qui a pour veines les rivières, pour bassins les lacs, pour cœur les océans, pour vêtements les forêts, pour voiles les nuages, pour ornements les glaciers de cristal, pour bijoux les turquoises et les éme­raudes, les opales et les béryls de toutes les eaux qui, avec les bois et les vents, chantent un grand chœur de louanges à leur Seigneur.

Mais malgré leur sagesse, ils se sentent moins que rien face au Dieu très-haut dont cette sagesse provient et qui leur a donné un regard plus pénétrant que celui de leurs yeux pour voir les réalités : c’est le regard de l’âme qui sait reconnaître en toute chose des paroles qu’aucune main humaine n’a écrites, mais qui ont été gravées par la pensée de Dieu.

Malgré leurs richesses, ils se sentent moins que rien, un atome en comparaison de la richesse du Maître de l’univers, qui sème métaux et pierres précieuses sur les astres et les planètes, ainsi que des richesses en profusion inépuisable dans le cœur de ceux qui l’aiment.

34.14

Arrivés devant une pauvre maison dans la plus insignifiante des villes de Juda, ils ne hochent pas la tête en disant : “ C’est impossible ! ” : ils s’inclinent, s’agenouillent, s’humilient de tout leur cœur et adorent. Dieu est là, derrière ce misérable mur, ce Dieu qu’ils ont toujours invoqué sans jamais oser – même de très loin – espérer pouvoir le voir ; mais ils l’invoquent pour le bien de l’humanité tout entière, et pour “ leur ” propre bien éternel. Ah, ils n’espéraient que cela : pouvoir le voir, le connaître, le posséder dans la vie qui ne connaît plus ni aubes ni crépuscules !

Il est là, derrière ce pauvre mur. Qui sait si son cœur d’enfant, qui est toujours le cœur de Dieu, n’entend pas le cœur de ces trois hommes qui, prosternés dans la poussière de la rue, s’écrient : “ Saint, Saint, Saint ! Béni soit le Seigneur notre Dieu. Gloire, gloire, gloire et bénédiction ” ? Ils se le demandent avec un cœur tremblant d’amour.

Pendant la nuit et le matin suivant, c’est par la plus vive des prières qu’ils préparent leur âme à communier à l’Enfant-Dieu. Ils ne vont pas vers cet autel qu’est le sein virginal portant l’Hostie divine comme vous y allez, vous, l’esprit habité de préoccupations matérielles. Ils oublient sommeil et nourriture et, s’ils portent leurs plus beaux atours, ce n’est pas par vanité humaine, mais pour faire honneur au Roi des rois. Les dignitaires entrent à la cour des souverains avec leurs plus beaux vêtements. Les mages ne devraient-ils donc pas s’avancer vers ce Roi en habits de fête ? Et quelle fête, pour eux, pourrait être plus grande que celle-ci ?

Dans leurs contrées lointaines, ils ont dû maintes et maintes fois se parer pour des hommes qui étaient leurs égaux, pour les fêter et leur faire honneur. Il est donc juste de prosterner aux pieds du Roi suprême pourpre et joyaux, soies et plumes précieuses, de déposer à ses pieds, à ses doux petits pieds, les fibres de la terre, les parfums de la terre, les métaux de la terre, les pierres précieuses de la terre – tout cela est son œuvre – pour qu’elles aussi, ces richesses de la terre, adorent leur Créateur. Et ils seraient heureux si ce petit Bébé leur ordonnait de s’allonger sur le sol pour offrir un tapis vivant à ses premiers pas d’enfant et leur marchait sur le corps, lui qui a quitté les étoiles pour eux, qui ne sont que poussière, poussière, poussière.

34.15

Ils sont humbles, généreux, obéissants aux “ voix ” du Très-Haut qui leur enjoignent d’apporter des cadeaux au Roi nouveau-né. C’est ce qu’ils font. Ils ne disent pas : “ Il est riche et n’a besoin de rien, il est Dieu et ne connaîtra pas la mort. ” Ils obéissent. Ils subviennent sans affectation à la pauvreté du Sauveur. Qu’il sera utile, cet or, pour ceux qui demain seront des fugitifs ! Quel sens revêt donc cette myrrhe pour celui qui sera bientôt mis à mort ! Quelle piété dans cet encens pour celui qui devra respirer la puanteur de la luxure des hommes qui s’exhale autour de son infinie pureté !

Ils sont humbles, généreux, obéissants et respectueux les uns des autres. Les vertus engendrent toujours d’autres vertus. Après les vertus qui s’adressent à Dieu, voici celles qui s’adressent aux autres. Le respect, qui devient charité. Il appartient au plus âgé de parler au nom de tous, de recevoir en premier le baiser du Sauveur et de le conduire par la main. Les autres pourront encore le voir, mais pas lui : il est âgé, et le jour de son retour à Dieu s’approche. Il le verra, le Christ, après sa mort cruelle, et il le suivra dans le sillage des sauvés pour retourner au ciel. Mais il ne le verra plus sur cette terre. Alors, il lui restera pour viatique la tiédeur de la petite main qui s’est confiée à la main ridée.

Il n’y a aucune envie chez les autres, mais un respect plus grand pour le vieux sage. Il a certainement plus de mérites qu’eux, et depuis plus longtemps. L’Enfant-Dieu le sait. Si celui qui est la Parole du Père ne sait pas encore parler, son geste est parole. Bénie soit son innocente parole qui désigne celui-là comme son préféré !

34.16

Mais, mes enfants, il y a deux autres enseignements à tirer de cette vision.

C’est d’abord l’attitude de Joseph qui sait rester à “ sa ” place. Il est présent en tant que gardien et protecteur de la Pureté et de la Sainteté, mais il n’en usurpe pas les droits. C’est Marie qui, avec son Jésus, reçoit les hommages et à qui les mages s’a­dressent. Joseph s’en réjouit pour elle et ne s’afflige pas d’être une figure secondaire. Joseph est un juste, il est le Juste. Et il est toujours juste, même à ce moment-là. Les vapeurs de la fête ne lui montent pas à la tête. Il reste humble et juste.

Il se réjouit des cadeaux. Non pas pour lui-même, mais parce qu’il pense qu’ils lui serviront à rendre plus agréable la vie de son épouse et de son doux enfant. Il n’y a aucune cupidité en Joseph. C’est un travailleur et il continuera à travailler. Mais il se réjouit qu’eux, ses deux amours, connaissent un peu d’aisance et de confort. Ni les mages ni lui ne savent que ces dons serviront à une fuite et à une vie d’exil au cours desquelles ces richesses s’évaporeront comme des nuages chassés par le vent, puis au retour dans leur patrie. Ils auront alors tout perdu, clients et meubles. Il ne leur restera que les murs de leur maison, protégée par Dieu parce que c’est là qu’il s’est uni à la Vierge et s’est fait chair.

Joseph est humble, lui, le gardien de Dieu et de la Mère de Dieu et Epouse du Très-Haut, jusqu’à présenter l’étrier à ces vassaux de Dieu. C’est un pauvre charpentier, car la violence des hommes a dépouillé les héritiers de David de leurs possessions royales. Mais il est toujours de race royale et a les manières d’un roi. C’est aussi de lui qu’il a été dit : “ Il était humble parce qu’il était réellement grand. ”

34.17

Dernier enseignement, doux et expressif :

C’est Marie qui prend la main de Jésus, qui ne sait pas encore bénir, et la guide pour faire ce geste saint.

C’est toujours Marie qui prend la main de Jésus et la guide. Aujourd’hui encore. Aujourd’hui, Jésus sait bénir. Mais il ar­rive que sa main transpercée retombe, lasse et découragée, parce qu’il sait qu’il est inutile de bénir. Vous détruisez ma bénédiction. Elle retombe encore sous l’effet de l’indignation, parce que vous me maudissez. C’est alors Marie qui contient cette indignation en déposant un baiser sur ma main. Ô le baiser de ma Mère, qui saurait y résister ? Puis, de ses doigts délicats, mais avec un amour si impérieux, elle saisit mon poignet et me force à bénir.

Je ne puis repousser ma Mère. Mais il vous faut aller à elle pour qu’elle soit votre avocate. Elle est ma Reine avant d’être la vôtre, et son amour pour vous a des indulgences que même le mien ne connaît pas. Sans paroles, mais avec les perles de ses larmes et l’évocation de ma croix dont elle me fait tracer le signe en l’air, elle plaide votre cause et m’exhorte : “ Tu es le Sauveur. Sauve ! ”

34.18

Voilà, mes enfants, “ l’Evangile de la foi ” dans l’apparition de la scène des mages. Méditez et imitez, pour votre bien. »

34.1

Meu monitor interior me diz:

– Dá a estas contemplações[1] que terás, e ao que irei te ditar o nome de “evangelhos da fé”, porque virão ilustrar o poder da fé e dos seus frutos, a ti e aos outros, confirmando-vos na fé em Deus.

34.2

Vejo Belém pequena e branca, toda recolhida como uma ninhada, sob a luz das estrelas. Duas ruas principais a cortam em cruz, uma que vem de fora da cidade, e é a rua mestra que depois prossegue além da cidade, e a outra, que vai de uma à outra extremidade da cidade, mas sem ultrapassá-la. Outras vielas repartem esta pequena cidade, sem a menor norma de um plano de ruas como nós o concebemos, pelo contrário, adaptam-se a um solo cheio de desníveis e às casas que surgem aqui e ali, segundo os caprichos do solo e de seus construtores. De tal modo que possam servir de esquinas para a rua que passa ao lado, obrigando esta a ficar como uma fita que vai-se desenrolando sinuosamente, em vez de seguir uma linha reta, que vai daqui até lá, sem desvios. De vez em quando, aparece uma pracinha: ou é a pracinha de uma feira, ou por ali há alguma fonte, ou, então, por causa do costume de construir aqui e ali sem nenhuma regra, sobrou um resto enviesado de terreno, sobre o qual já não é possível construir mais nada.

No ponto em que tive a idéia de parar um pouco, há um exemplo dessas pracinhas irregulares. Ela deveria ser quadrada ou, pelo menos, retangular. Mas, ao contrário, saiu um trapézio tão estranho, que ficou parecendo um triângulo agudo, cortado perto do vértice. No lado mais longo, o da base do triângulo, há uma construção ampla e baixa. É a maior construção da cidade. Por fora passa um paredão liso e nu, no qual se abrem apenas dois portões que estão bem fechados. Por dentro, ao invés, no seu largo quadrado, abrem-se muitas janelas no primeiro plano, enquanto embaixo ficam os pórticos, que cercam os pátios cheios de palha e de detritos espalhados pelo chão, com tanques, onde os cavalos e outros animais são levados para beber. Nas rústicas colunas dos pórticos existem argolas às quais ficam amarrados os animais, e há também um grande telheiro para abrigar os rebanhos e cavalgaduras. Compreendo que aqui é o albergue de Belém.

Sobre os dois lados iguais há casas e casinhas, tendo algumas hortas à frente, porque entre elas há uma que está com a fachada para a praça, e outra com os fundos da casa para a mesma praça. Do lado mais curto, defronte ao caravançará, há uma casinha isolada com uma pequena escada externa que, ao meio da fachada, dá entrada para os quartos dos moradores. Os quartos estão todos fechados, porque agora é noite. E a esta hora, não há ninguém pelas ruas.

34.3

Vejo que a noite vai-se tornando mais clara pela luz das estrelas que descem do céu; são tão belas no céu do Oriente, tão vivas e grandes, que até parecem estar perto de nós, e que nos será fácil alcançá-las e tocar com a mão essas flores que brilham no veludo do firmamento. Elevando o olhar, tento compreender qual será a fonte deste aumento de luz. É uma estrela, de grandeza extraordinária, que a faz parecer uma pequena lua, que vem avançando pelo céu de Belém. As outras estrelas parecem eclipsar-se, abrindo caminho para ela, como servas diante de sua rainha que vai passando, pois a tal ponto ela as supera em brilho, que as faz desaparecer! Do corpo da estrela, que parece uma grande safira clara e acesa por um sol que está no seu interior, sai uma esteira de luz, na qual fundem-se o loiro dos topázios, o verde das esmeraldas, o leitoso das opalas, o sanguíneo fulgor dos rubis e o suave cintilar das ametistas, com a cor predominante da safira. Todas as pedras preciosas da terra estão naquela esteira de luz, que vem varrendo o céu, num movimento veloz e ondulante, como se fosse viva. Mas a cor que predomina é a que desce do corpo da estrela: uma cor celeste de safira clara, que tinge de prata azulada as casas, as ruas e o chão de Belém, berço do Salvador. Já não é mais a pobre cidade, que para nós era menos importante do que um povoado rural. Agora, é uma fantástica cidade dos contos de fada, na qual tudo é de prata. Até a água das fontes e dos tanques parece de diamante líquido.

Emitindo um fluxo de luz mais vivo, a estrela paira sobre a pequena casa, que está do lado mais curto da pracinha. Nem os moradores da casa, nem os habitantes de Belém a vêem, porque estão dormindo, e suas casas estão fechadas; mas a estrela acelera as suas palpitações de luz, faz vibrar sua cauda, e solta ondulações luminosas mais fortes, traçando pequenos semicírculos no céu, que se ilumina todo com esta rede de astros que ela arrasta consigo, numa rede de pedras preciosas, que esplendem, tingindo nas mais indistintas cores as outras estrelas, como para comunicar-lhes uma palavra de alegria.

A casinha está toda iluminada por este fogo líquido de gemas. O teto do pequeno terraço, a escadinha de pedra escura, a pequena porta, tudo virou um bloco de pura prata, polvilhado com pó de diamantes e pérolas. Nenhum palácio real da terra jamais teve, ou terá, uma escada como esta, feita para receber a passagem dos anjos, feita para ser usada pela mãe, que é mãe de Deus. Seus pequenos pés de virgem imaculada podem pousar sobre aquele cândido esplendor, os seus pequenos pés destinados a pousar sobre os degraus do trono de Deus. Mas a virgem ainda não está sabendo de nada. Ela está velando sobre o berço de seu Filho, rezando. Sua alma tem esplendores que superam a estrela que está embelezando as coisas.

34.4

Da rua mestra, vem chegando uma cavalgada. Cavalos arreados ou conduzidos a mão, dromedários e camelos, montados ou carregados com suas cargas. O barulho dos cascos faz um rumor como o da água, quando cai sobre as pedras de um riacho. Reunidos na praça, todos param. A cavalgada, vista sob a luz da estrela, é fantástica em seu esplendor. Os ornamentos de primeira classe sobre as cavalgaduras, as vestes dos cavaleiros, o seu aspecto, as bagagens, tudo está brilhando, unindo e reavivando, o esplendor do metal, do couro, da seda, das pedras preciosas, dos pelos, ao brilho da estrela. Os olhos também cintilam, as bocas se enchem de riso, porque um outro esplendor brilhou nos corações: o esplendor de uma alegria sobrenatural.

Enquanto os servos se põem a caminho do caravançará com os animais, três da caravana desmontam de suas cavalgaduras, que um servo logo leva para outro lugar, dirigindo-se a pé para a casa. Prostram-se com a fronte até o chão, beijando o pó. São três poderosos. Isto é o que nos estão dizendo as suas vestes, riquíssimas. Um, de pele muito escura, tendo apeado de um camelo, envolve-se todo num manto de seda brilhante, ajustado à cinta por um aro precioso do qual pendem um punhal ou uma espada, tendo esta o punho cravejado de pedras preciosas. Os outros, que apearam de dois esplêndidos cavalos, estão vestidos, um de um tecido listrado muito bonito, no qual predomina a cor amarela, com uma veste feita como um longo dominó, ornado com capuz e cordão, parecendo um só trabalho de filigrana de ouro, com muitos pespontos de bordados em ouro. O terceiro traz uma espécie de camisa de seda, calças largas e longas, que se estreitam perto dos pés e se envolve com um xale muito fino, que mais parece um jardim florido, de tão vivas que são as flores com que está todo decorado. Na cabeça traz um turbante preso por uma correntinha feita de engastes, com diamantes.

Depois de terem venerado a casa onde está o Salvador, eles se levantam, e vão até o caravançará, onde os servos já bateram à porta, fazendo-a abrir.

Aqui cessa a visão,

34.5

que recomeça, três horas depois, com a cena da adoração de Jesus pelos Magos.

Agora, já é dia. Um belo sol resplende no céu da tarde. Um dos três servos atravessa a praça e sobe a escadinha da pequena casa. Depois, entra. Torna a sair. Volta ao albergue.

Saem os três sábios, acompanhados cada um pelo próprio servo. Atravessam a praça. Os raros transeuntes viram-se para olhar os pomposos personagens que passam pela praça lentamente e com solenidade. Entre a entrada do servo e aquela dos três, passou-se um bom quarto de hora, e esse tempo serviu aos moradores da casinha para se prepararem a receber os hóspedes.

Eles se mostram agora mais ricamente vestidos do que na tarde anterior. As sedas resplendem, as gemas brilham, um grande penacho de penas preciosas entremeadas com fragmentos ainda mais preciosos, tremula e cintila sobre a cabeça daquele que está com o turbante.

Os servos vão levando, um deles um cofre todo marchetado, cujas partes mais reforçadas são de ouro burilado; o segundo leva um cálice muito bem trabalhado, coberto com uma tampa ainda mais artística, toda de ouro; o terceiro leva uma espécie de ânfora larga e baixa, também de ouro, tampada com uma peça em forma de pirâmide, com um brilhante no vértice. Devem ser coisas pesadas, porque os servos que as transportam estão fazendo muita força, especialmente o que transporta o cofre.

Os três sobem a escada e entram. Entram em um quarto, que se estende da rua até os fundos da casa. Vê-se a pequena horta na parte posterior da casa, por uma pequena janela aberta ao sol. Outras portas se abrem nas duas outras paredes, e olhando de soslaio, lá estão os proprietários: um homem e uma mulher, três ou quatro adolescentes e crianças.

34.6

Maria está sentada com o Menino no colo, perto dela, em pé, está José. Mas ela também se levanta e se inclina, quando vê entrar os três Magos. Maria está toda vestida de branco. Tão bonita na sua simples veste cândida, que a cobre da base do pescoço até aos pés, dos ombros aos delicados pulsos, tão bonita em sua cabeça pequena e coroada de tranças loiras, no rosto que a emoção faz ficar vivamente rosado, nos olhos que sorriem com doçura, na boca que se abre para a saudação, dizendo: “Deus esteja convosco”, que, por um instante, os três se detêm, impressionados. Depois, eles dão mais alguns passos para a frente, indo prostrarem-se aos seus pés. Pedem a ela que se assente.

Eles, por sua vez, não se sentam, por mais que ela lhes peça. Ficam de joelhos, apoiados sobre os calcanhares. Atrás deles, também de joelhos, estão os três servos. Estes estão logo atrás da soleira. Eles puseram diante de si os três objetos que levaram, e estão esperando.

Os três sábios contemplam o Menino, que me parece ter de nove meses a um ano, de tão esperto e robusto que está! Ele está sentado no colo da mamãe, sorri e balbucia com uma vozinha de passarinho. Ele também está todo vestido de branco, como a mamãe, com sandalinhas nos pés minúsculos. Sua veste é muito simples: uma pequena túnica, da qual saem os pezinhos irrequietos, as mãozinhas gorduchas que gostariam de apanhar tudo o que os olhos vêem, e, sobretudo seu rostinho muito bonito, no qual brilham os olhos de um azul escuro, enquanto a boca faz umas covinhas aos lados, quando ele ri, descobrindo os primeiros dentinhos pequenos. Os caracoizinhos de seus loiros cabelos parecem ouro puro em pó, de tão leves e brilhantes que são.

34.7

O mais velho dos sábios fala por todos. Explica a Maria que eles viram, numa noite no mês de dezembro passado, acender-se uma nova estrela no céu com esplendor fora do comum. Nunca os mapas do céu tinham­ trazido aquele astro, nem falado nele. O seu nome não era conhecido, porque não tinha nome. Tendo, então, nascido do seio de Deus, aquela estrela teria aparecido para vir dizer aos homens alguma verdade bendita, algum segredo de Deus. Mas os homens não lhe haviam dado importância, estando eles com a alma presa na lama. Não eram capazes de levantar o olhar para Deus, não sabendo ler as palavras escritas por Ele, eterno bendito, com seus astros de fogo na abóbada dos céus.

Eles a tinham visto, e se esforçaram para escutar sua voz. Deixando, pois, de lado, mas com alegria, o pouco descanso do sono que concediam aos seus membros, esquecendo-se até de comer, eles se haviam aprofundado no estudo do zodíaco. As conjugações dos astros, o tempo, a estação, o cálculo das horas passadas e das combinações astronômicas lhes haviam dito o nome e o segredo da estrela. O seu nome: “Messias.” E o seu segredo: “O Messias veio ao mundo.” Então, partiram para adorá-lo. Cada um deles, sem os outros dois saberem. Por montes e desertos, vales e rios, viajando de noite, foram tomando o rumo da Palestina, porque este era o rumo da estrela. Para cada um deles, vindo de três pontos diferentes da terra, ela ia naquele rumo. Eles se tinham encontrado depois, além do Mar Morto. A vontade de Deus os tinha reunido lá, e continuaram a viagem, juntos, se entendiam, ainda que cada um falasse a sua própria língua, entendendo e podendo falar a língua de cada região em que se achassem, por um milagre do Eterno.

Juntos tinham ido a Jerusalém, porque o Messias devia ser o Rei de Jerusalém. O Rei dos judeus. Mas lá a estrela se tinha escondido, sob o céu daquela cidade, e eles sentiram seus corações partirem-se de dor, começando então a examinar suas consciências, para descobrirem se não teriam deixado de merecer a proteção de Deus. Mas, tranqüilizadas suas consciências, haviam se dirigido ao rei Herodes – perguntando-lhe em que palácio havia nascido o Rei dos judeus, pois eles o tinham vindo adorar. O rei, tendo reunido os príncipes dos sacerdotes e os escribas, lhes perguntou onde se esperava que nascesse o Messias. Eles lhe responderam: “Em Belém de Judá.”

Tomaram, pois, os Magos o rumo de Belém, e a estrela tornou a aparecer aos seus olhos. Quando deixaram a Cidade Santa, na tarde anterior, a estrela tinha aumentado seus esplendores, e o céu parecia um incêndio. Depois, a estrela parou, reunindo toda a luz das outras estrelas com a sua luz, sobre esta casa. Então, eles compreenderam que ali estava o Filho de Deus. E agora o estavam adorando, oferecendo-lhe os seus pobres presentes e, mais do que tudo, oferecendo-lhe os seus corações, que nunca mais cessariam de bendizer a Deus pela graça concedida, nem de amar o seu Filho, cuja Humanidade eles estavam vendo. Depois, iriam, na volta, informar ao rei Herodes, porque ele também queria adorar o Menino.

34.8

– Aqui tens o ouro, como convém a um rei; aqui tens o incenso, como convém a Deus; e aqui tens, ó mãe, a mirra, pois o teu Filho é Homem, além de Deus e da carne e da vida humana conhecerá a amargura e a lei inevitável da morte. Nosso amor não queria dizer-lhe estas palavras, mas ficar sempre pensando que Ele é eterno, até em sua carne, como eterno é o seu Espírito. Mas, ó mulher, se os nossos mapas, e também as nossas almas, não erram, Ele é o teu Filho, é o Salvador, o Cristo de Deus, e por isso deverá, para salvar a terra, tomar para Si o seu mal, um dos quais é o castigo da morte. Esta resina é para aquela hora. Para que os corpos que são santos não conheçam a putrefação da corrupção, e conservem sua integridade até o dia da ressurreição. Que por estes nossos presentes Ele se lembre de nós e salve a estes seus servos, dando-lhes o seu Reino. Por enquanto, para que sejamos santificados, que a mãe, conceda o seu Pequenino ao nosso amor, para que, beijando os seus pés, desça sobre nós a bênção celestial.

Maria, passada a angústia em que as palavras do sábio a haviam mergulhado, esconde, com um sorriso, a tristeza daquelas fúnebres evocações, e lhes apresenta o Menino. Coloca-o nos braços do mais velho, que o beija e é por ele acariciado, e depois o passa para os outros dois.

Jesus sorri, e brinca com as correntinhas e as franjas dos três e olha­ com curiosidade o cofre aberto, cheio de uma coisa amarela que brilha, e ri, ao ver que o sol faz uma espécie de arco-íris, ao bater sobre a brilhante tampa da mirra.

34.9

Depois, os três entregam a Maria o Menino, e se levantam. Maria também se levanta. Inclinam-se reciprocamente, depois que o mais novo da ordens ao seu servo, que sai. Os três falam ainda um pouco. Não conseguem decidir-se a se afastarem daquela casa. Em seus olhos há lágrimas de emoção. Por fim, eles se dirigem à saída, acompanhados por Maria e José.

O Menino quis descer e dar a mãozinha ao mais velho dos três, e caminha assim, ajudado pela mão de Maria e do sábio, que se inclinaram para pegá-lo pela mão. Jesus dá um passinho ainda incerto como fazem os pequeninos e ri, batendo os pezinhos sobre os riscos que a luz do sol faz sobre o pavimento.

Chegando à soleira (não se deve esquecer que o salão tinha o mesmo comprimento da casa) os três se despedem, ajoelhando-se mais uma vez e beijando os pezinhos de Jesus. Maria, inclinada sobre o Pequenino, toma-lhe a mãozinha, e a vai guiando, fazendo-o traçar um gesto de bênção sobre a cabeça de cada um dos Magos. É já um sinal da cruz[2], traçado pelos dedinhos de Jesus, guiados por Maria.

Depois, os três descem a escada. A caravana já pronta os está esperando. Os cavalos já estão arreados e seus arreios ornados brilham aos últimos raios do sol, que está para se pôr. O povo se aglomerou na pracinha para presenciar aquele espetáculo único.

Jesus ri e bate as mãozinhas. A mamãe o ergueu e colocou sobre o parapeito, que limita o patamar, segurando-o com um dos braços para que não caia. José desceu com os três e segura para cada um deles o estribo, enquanto eles sobem em seus cavalos e no camelo.

Agora os servos e os patrões estão montados. É dada a ordem de partir. Os três se inclinam até o pescoço da cavalgadura, em uma última saudação. José também se inclina. Maria também o faz, e torna a guiar a mãozinha de Jesus, em um gesto de adeus e de bênção.

34.10

Jesus diz:

– E agora? Que vos direi, ó almas, que percebeis que a fé está mor­rendo? Aqueles sábios do Oriente nada tinham que lhes desse a certeza da verdade. Nada tinham de sobrenatural. Tinham apenas os cálculos astronômicos e as suas reflexões, que a vida íntegra, que eles levaram, tornava perfeitas. Contudo, tiveram fé. Fé em tudo: fé na ciência, fé na consciência, fé na bondade divina.

Pela ciência, acreditaram no sinal da nova estrela, que não podia deixar de ser “aquela”, que era esperada, havia séculos, pela humanidade: o Messias. Pela consciência, tiveram fé na voz da mesma que, recebendo “vozes” celestes, lhes dizia: “É aquela estrela que assinala a chegada do Messias.” Pela bondade, tiveram fé que Deus não os teria enganado e, visto que a sua intenção era reta, Ele os teria ajudado, de todos os modos, a chegar até à meta desejada.

E eles tiveram êxito. Só eles, entre tantos estudiosos de sinais, compreenderam aquele sinal, porque só eles tinham na alma a ânsia de conhecer as palavras de Deus com um fim reto, que consistia antes de tudo em dar imediata honra e louvor a Deus.

34.11

Não procuravam sua própria utilidade. Ao contrário, eles vão de encontro a fadigas e despesas, e não pedem nenhuma compensação humana. Pedem somente que o seu Deus se lembre deles e os salve para a eternidade.

Assim como não têm nenhum pensamento de futura compensação humana, não têm, quando decidem a viagem, nenhuma preocupação humana. Se fôsseis vós, teríeis pensado em mil dificuldades: “Como poderei fazer uma viagem tão grande, através de países e povos de línguas tão diferentes? Será que vão acreditar em mim, ou irão prender-me como espião? Que ajuda me darão, quando tiver que atravessar desertos, rios e montanhas? E o calor? E os ventos dos planaltos? E as febres dos pantanais? E as cheias das águas fluviais? E as comidas diferentes? E a linguagem diferente? E… e… e…”. Assim é que raciocinais. Eles não raciocinam assim. Mas dizem, com uma sincera e santa ousadia: “Tu, ó Deus, lês os nossos corações, e vês qual o fim que perseguimos. Em tuas mãos nos entregamos. Concede-nos a alegria sobre humana de adorar a tua Segunda Pessoa, que se fez Carne para a salvação do mundo”.

Basta. Eles se põem a caminho, partindo das lon­gín­qua­s Ín­dias[3]. (Jesus me diz depois que por Índias querem dizer Ásia meridional, onde agora está a Turquia, o Afeganistão e a Pérsia). Das cadeias de montanhas da Mongólia, sobre as quais voam somente águias e abutres, onde Deus fala pelo zumbido dos ventos, pelo estrondo das torrentes, escrevendo mistério sobre as páginas imensas das geleiras. Das terras onde nasce o Nilo, que vai deslizando como uma veia verde-azul, ao encontro do coração azul do Mediterrâneo, nem os picos, nem as selvas, nem os desertos, oceanos secos mais perigosos do que os marinhos, nada disso detêm a marcha deles. A estrela brilha sobre a noite deles, não lhes permitindo dormir. Quando se procura a Deus, os hábitos animais devem ceder às impaciências e às necessidades sobre humanas.

A estrela os chama, ora do Norte, ora do Oriente, ora do Sul, e, por um milagre de Deus, vai guiando os três para um certo ponto, como por um outro milagre, os reúne, depois de tantos milhares de quilômetros, naquele ponto, e, por um outro milagre ainda, lhes dá, antecipando a sabedoria pentecostal, o dom de se entenderem e de se fazerem entender, assim como é no Paraíso, onde se fala uma única língua: a de Deus.

34.12

Um único momento de aflição os assalta, e é quando a estrela desaparece, e eles, humildes, porque são realmente grandes, não pensam que isto tenha acontecido por causa da maldade de outrem, já que os corruptos de Jerusalém não mereceram ver a estrela de Deus. Mas, o que eles pensam é que eles próprios não mereçam a ajuda de Deus, pondo-se a examinarem suas consciências com tremor e com uma contrição, pronta a pedir perdão.

Mas a sua consciência os tranqüiliza. Almas acostumadas à meditação, eles têm uma consciência muito sensível, aperfeiçoada por uma atenção constante, por uma introspecção aguda, que faz do seu interior um verdadeiro espelho sobre o qual refletem as menores sombras dos acontecimentos diários. Eles fizeram da voz que os adverte a própria mestra, voz que grita, não só ao menor erro, mas até a uma simples possibilidade de erro, o que é humano, como a complacência com o seu próprio eu. Por isso, quando eles se põem diante desta mestra, diante deste espelho tão severo e tão nítido, sabem que ele não lhes mente, mas os encoraja, tomando novo alento.

“Oh! Que doce coisa é sentir que nada há em nós de contrário a Deus! Sentir que Ele olha com complacência o ânimo do filho fiel e o abençoa. Deste sentimento provém o aumento de fé e de confiança, de esperança, fortaleza e paciência. Agora é hora de tempestade. Mas ela passará, porque Deus me ama e sabe que eu o amo, e não deixará de ajudar-me ainda.” Assim é que falam os que têm aquela paz, que provém de uma consciência reta, que é a rainha de todas as suas ações.

34.13

Eu disse que eles eram “humildes, porque verdadeiramente grandes.” Em vossa vida, ao invés, que é que acontece? Acontece que um, não porque seja grande, mas porque é mais prepotente, se faz poderoso por sua prepotência, nunca humilde, pela vossa insensata idolatria,. Há pobres coitados que, só por serem mordomos de alguém arrogante, ou porteiros de algum gabinete, funcionários de alguma repartição, servos afinal, de quem assim os fez, costumam tomar a pose de semideuses. Tem-se pena até de vê-los!…

Eles, os três sábios, eram realmente grandes. Em primeiro lugar, por virtude sobrenatural; em segundo lugar, pela ciência; e, por último, pela riqueza. Mas eles se julgam nada: pó sobre o pó da ter­ra, se comparados com Deus Altíssimo, que cria os mundos com um sorriso, espalhando-os pelo espaço, como grãos de trigo, para alegrar os olhos dos anjos com os colares de estrelas.

Mas eles se consideram nada, diante de Deus Altíssimo, que criou o planeta, sobre o qual eles vivem, e como Escultor infinito em sua ilimitada obra fez tudo bem diversificado, colocando, aqui uma série de colinas de suave declive, com a força do seu polegar, acolá uma ossatura de picos e escarpas, iguais as vértebras da terra, neste corpo desmesurado, do qual os rios são as veias, os lagos são as pelves, os oceanos são os corações, tendo as florestas como vestes, as nuvens como véus, as geleiras de cristal como decorações, as turquezas e as esmeraldas como gemas, as opalas e os berilos de todas as águas que descem cantando, com as selvas e os ventos, formando o grande coro de louvor ao seu Senhor.

Eles se consideram nada em sua sabedoria, diante do Deus Altíssimo, do qual vem a sua sabedoria, pois foi Ele quem lhes deu olhos, ainda mais poderosos que suas duas pupilas, pelas quais eles vêem as coisas: os olhos da alma, que sabem ler a palavra não escrita por mão humana nas coisas, onde esta palavra foi gravada pelo pensamento de Deus.

Eles se consideram nada em sua riqueza: um átomo, diante da riqueza do Dono do universo, que espalha metais e pedras preciosas nos astros e planetas, e abundâncias sobrenaturais, riquezas inesgotáveis, no coração de quem O ama.

34.14

Tendo eles chegado diante de uma pobre casa, na mais insignificante das cidades de Judá, não sacodem a cabeça dizendo: “Impossível”, mas dobram as costas, os joelhos, e especialmente o coração, e adoram. Lá, atrás daquela pobre parede, está Deus. Aquele Deus que eles sempre invocaram, não ousando nunca, nem de longe, esperar que o haveriam de ver. Mas que por eles foi invocado pelo bem de toda a humanidade e pelo bem eterno “deles” mesmos. Oh! Só isto é o que eles desejavam para si. Poderem vê-lo, conhecê-lo, possuí-lo naquela vida que não tem nem auroras, nem crepúsculos!

Ele está lá, atrás daquela pobre parede. Quem sabe se o seu coração de Menino, que é também o coração de um Deus, não ouça estes três corações que, inclinados no pó da estrada, bradam: “Santo, Santo, Santo. Bendito o Senhor nosso Deus. Glória a Ele nos Céus altíssimos, e paz aos seus servos. Glória, glória, glória e bênção”? Isto eles perguntam, tremendo de amor. Por toda a noite, e na manhã seguinte preparam com a mais viva oração, o seu espírito, para entrarem em comunhão com o Deus-Menino.

Eles não vão a este altar, que é um seio virginal, que traz em si a Hóstia Divina, como vós ides a eles com a alma cheia de solicitudes humanas. Eles se esquecem do sono e do alimento e se usam suas mais belas vestes, não é para ostentação humana, mas para prestar honra ao Rei dos reis. Nos palácios dos soberanos, os dignitários se apresentam com suas mais belas vestes. Então, não deveriam eles ir apresentar-se a este Rei com suas vestes de gala? Que festa maior podia haver para eles do que esta?

Oh! Lá em suas terras longínquas, muitas e muitas vezes precisaram se adornar para prestar honras e oferecer seus préstimos a homens como eles. Era, pois, justo que se humilhassem aos pés do Rei supremo e lá depositassem as suas púrpuras e jóias, sedas e plumas preciosas. Pôr-lhe aos pés, diante daqueles benditos pezinhos, as fibras da terra, as gemas da terra, as plumas da terra, os metais da ter­ra — que são ainda obras dele — para que também elas, essas coisas da terra, adorem o seu Criador. Seriam felizes se a Criancinha lhes ordenasse que se estendessem no chão, como se fossem um tapete vivo, aos seus passinhos de Menino, e os pisasse, Ele que deixou as estrelas por amor deles, que nada mais são do que pó.

34.15

Humildes e generosos. Obedientes às “vozes” do Alto. Essas vozes mandam que eles levem presentes ao Rei recém-nascido. Eles levam presentes. Não dizem: “Ele é rico, e não precisa disso. Ele é Deus, e não conhecerá a morte”. Eles obedecem. São os primeiros que acodem à pobreza do Salvador. Como chegou em boa hora aquele ouro, para quem amanhã deveria sair de sua terra como fugitivo! Como foi significativa aquela mirra, para quem, dentro em breve, seria morto. Como foi piedoso aquele incenso, para quem teria que sentir o mau cheiro da luxúria humana fervendo ao redor de sua infinita pureza!

Humildes, generosos, obedientes e respeitosos um para com o outro. As virtudes geram outras virtudes. Das virtudes voltadas para Deus, nascem virtudes para o próximo. Respeito que, no fim, é caridade. Combinaram com o mais velho que lhe tocaria falar por todos, recebendo o primeiro beijo do Salvador, segurando-o pela mãozinha. Os outros ainda poderão vê-lo outras vezes. Mas ele, não. Ele está velho, e o dia de sua volta para Deus está perto. Ele verá o Cristo, depois de sua terrível morte, e o acompanhará junto com os outros que serão salvos, no dia da volta do Cristo para o Céu. Mas não o verá mais nesta terra. Então, para seu viático, que lhe fique o calor daquela mãozinha, que se confiou à sua mão enrugada.

Não há nenhuma inveja nos outros. Pelo contrário, há até um aumento de veneração para com o mais velho dos sábios. Mais do que eles, mereceu na certa, e por mais tempo. O Deus-Menino sabe disso. Ainda não fala, Ele que é a Palavra do Pai, mas os Seus atos são palavras. E seja bendita a sua inocente palavra, que mostra ser o seu predileto este velho­.

34.16

Mas, ó filhos, há outros dois ensinamentos nesta visão.

A postura de José, que sabe ficar em “seu” lugar. Ele está presente como guarda e tutor da Pureza e da Santidade. Mas não é um usurpador dos direitos delas. É Maria, com o seu Jesus, que está recebendo homenagens e palavras. José se alegra por ela, não ficando amargurado por ser uma figura secundária. José é um justo: o Justo. É justo sempre, também nesta hora. As fumaças da festa não lhe sobem à cabeça. Ele continua humilde e justo.

Ele se sente feliz pelos presentes. Não por si mesmo. Mas porque pensa que com eles poderá fazer a vida de sua esposa e do doce Menino mais cômoda. Não existe avidez em José. Ele é um trabalhador, e continuará a trabalhar. Contanto que “Eles”, os seus dois amores, tenham o necessário, e algum conforto. Nem ele nem os magos sabem que aqueles presentes vão servir durante uma fuga e uma vida no exílio, nas quais as substâncias desaparecem como uma nuvem impelida pelo vento… mas eles vão servir também para quando voltarem à pátria, depois de terem perdido tudo o que tinham deixado, os clientes, os móveis, salvando-se somente as paredes da casa, protegida por Deus, porque nela é que Ele se uniu à virgem e se fez Carne.

José é humilde, ele, que é guarda de Deus e da mãe de Deus, esposa do Altíssimo, chega até a segurar o estribo para estes vassalos de Deus. José é um pobre carpinteiro, porque a prepotência humana despojou os herdeiros de Davi de suas propriedades reais. Mas ele é sempre da estirpe de Davi e tem traços de rei. Também em relação a ele vale aquele dito: “Era humilde, porque era realmente grande.”

34.17

Ainda um último, suave e significativo ensinamento.

É Maria, que segura a mão de Jesus, que ainda não sabe abençoar, e a guia no gesto santo.

É sempre Maria que segura a mão de Jesus e a guia. Ainda hoje é assim. Agora, Jesus sabe abençoar. Mas, às vezes, sua mão traspassada cai, cansada e sem poder mais confiar, pois Ele sabe que é inútil abençoar. Na verdade, vós destruís a minha bênção. Ela cai também indignada porque vós me maldizeis. Então, é Maria que tira o desprezo feito a esta mão, ao beijá-la. Oh! O beijo de minha mãe! Quem pode resistir a esse beijo? Depois, ela segura o meu pulso, com seus dedos delicados, mas que são amorosamente tão imperiosos e me força a abençoar.

Eu não posso repelir a minha mãe. Mas é preciso que vós vades à procura dela, para fazê-la vossa advogada. Ela é minha rainha, antes de ser vossa, e o seu amor por vós tem indulgências tais, que nem o meu conhece. Ela, mesmo sem palavras, mas só com as pérolas do seu pranto e com a lembrança da minha Cruz, cujo sinal ela me faz traçar no ar, defende a vossa causa, e ainda me admoesta: “Tu és o Salvador. Salva!”

34.18

Eis, meus filhos, o “Evangelho da fé”, na aparição da cena dos

Magos. Meditai e imitai. Para o vosso bem.


Notes

  1. ces contemplations dont la première est la seule à faire partie de l’ouvrage. Les autres, appelées elles aussi “ évangiles de la foi ”, ne sont pas des épisodes de “ L’Evangile tel qu’il m’a été révélé ” proprement dit, mais se trouvent dans “ Les cahiers de 1944 ”.
  2. un signe de croix, c’est-à-dire le Tau, comme le note Maria Valtorta entre parenthèses sur une copie dactylographiée. Lettre de l’alphabet grec en forme de croix, le “ tau ” est le signe des sauvés indiqué en Ez 9, 4-6. Nous le rencontrerons à d’autres re­prises, par exemple en 397.3, 413.6, 491.3, 567.15, 635.4.11.
  3. Indes lointaines. (Jésus me dit plus tard­ – note Maria Valtorta en bas de page de son cahier manuscrit –­ que, par Indes, il entend l’Asie méridionale, là où se trouvent aujourd’hui le Turkestan, l’Afghanistan et l’Iran.) Et elle ajoute : explication à mettre au bas de la feuille.

Notas

  1. estas contemplações, a primeira das quais é a única a fazer parte da obra. As outras, chamadas igualmente “evangelhos da fé”, não são episódios propriamente do “Evangelho come me foi revelado” e encontram-se no volume I Quaderni del 1944 (Os cadernos de 1944).
  2. um sinal da cruz, que é o Tau, como Maria Valtorta anota entre parêntesis sobre uma cópia dactilografada. Letra do alfabeto grego em forma de cruz, o “tau” é o sinal dos salvados indicado em: Ezequiel 9,4-6. Encontrá-lo-emos ainda, por exemplo, em: 397.3 -413.6 -491.3 -567.15 -635.4.11.
  3. longínquas Índias, Jesus me diz depois -assim anota Maria Valtorta em rodapé na página do caderno autógrafo -que por Índias quer dizer Ásia meridional, onde agora se encontra o Turkemenistão, o Afganistão e a Pérsia; e acrescenta: explicações a incluir em rodapé na folha.