The Writings of Maria Valtorta

352. Un pécheur converti par Marie-Madeleine.

352. A sinner converted by the Magdalene.

352.1

C’est juste au moment où le ciel et le lac sont incendiés par les feux du crépuscule qu’ils reviennent vers Capharnaüm. Ils sont contents. Ils discutent. Jésus parle peu, mais il sourit. Ils constatent que, si le messager avait été plus précis, il leur aurait épargné du chemin. Mais ils disent aussi qu’ils ont été bien payés de leur fatigue parce que tout un groupe de petits enfants ont eu leur père guéri au moment où déjà sa mort était proche et où il se refroidissait, et aussi parce qu’ils ne sont plus tout à fait sans argent.

« Je vous avais bien dit que le Père allait pourvoir à tout, déclare Jésus.

– Et c’est un ancien amant de Marie de Magdala ? demande Philippe.

– Il semble que oui… D’après ce que l’on nous a dit… répond Thomas.

– A toi, Seigneur, que t’a dit l’homme ? » demande Jude.

Jésus sourit évasivement.

« Moi, je l’ai vu plus d’une fois avec elle, quand j’allais à Tibériade avec des amis. C’est sûr, affirme Matthieu.

– Oui, mon frère, satisfais-nous… L’homme t’a-t-il demandé seulement de guérir, ou aussi d’être pardonné ? demande Jacques, fils d’Alphée.

– Quelle question inutile ! Quand donc le Seigneur n’exige-t-il pas de repentir, pour accorder une grâce ? dit Judas avec quelque dédain pour Jacques.

– Mon frère n’a pas dit une sottise. Jésus guérit ou délivre, puis il dit: “ Va et ne pèche plus ”, lui répond Jude.

– Mais c’est parce qu’il voit déjà le repentir dans les cœurs, insiste Judas.

– Chez les possédés, il n’y a pas de repentir ni de volonté d’être délivrés. Pas un seul ne nous l’a prouvé. Rappelle-toi tous les cas et tu verras que, soit ils s’enfuyaient, soit ils se manifestaient comme ennemis ou, pour le moins, ils essayaient l’une ou l’autre méthode sans y parvenir, uniquement parce que leurs parents les en empêchaient, réplique Jude.

– Ainsi que la puissance de Jésus, ajoute Simon le Zélote.

– Mais alors Jésus tient compte de la volonté des parents qui représentent la volonté du possédé qui, si le démon ne l’en empêchait pas, voudrait être délivré.

– Oh ! Que de subtilités ! Et pour les pécheurs alors ? Il me semble qu’il emploie la même formule, même s’ils ne sont pas possédés, dit Jacques, fils de Zébédée.

– A moi, il m’a dit : “ Suis-moi ”, et je ne lui avais pas encore dit un mot concernant mon état, observe Matthieu.

– Mais il le voyait dans ton cœur, dit Judas qui veut toujours avoir raison, à tout prix.

352.2

– Et c’est bien ! Mais cet homme qui, d’après le bruit qui court était un grand débauché et un grand pécheur, n’était pas possédé, ou plutôt, sans l’être, il avait un démon comme maître sinon comme possesseur, avec tous ses péchés. Il était moribond, mais en définitive, qu’a-t-il demandé ? Nous sommes en train de faire un voyage dans les nuages, me semble-t-il… nous en sommes encore à la première question » dit Pierre.

Jésus le satisfait :

« Cet homme a voulu être seul avec moi pour pouvoir parler en toute liberté. Il n’a pas exposé tout de suite son état de santé… mais l’état de son âme. Il a dit : “ Je suis mourant, mais pas encore autant que je l’ai fait croire pour te faire venir le plus vite possible. J’ai besoin de ton pardon pour guérir. Mais cela me suffit. Si tu ne me guéris pas, je me résignerai. Je l’ai mérité. Mais sauve mon âme ” ; et il m’a confessé ses nombreuses fautes. Une chaîne de fautes à donner la nausée… »

Jésus parle ainsi, mais son visage resplendit de joie.

« Et tu en souris, Maître ? Cela m’étonne ! Relève Barthé­lemy.

– Oui, Barthélemy. J’en souris parce que ces fautes n’existent plus, et parce que, avec les fautes, j’ai connu le nom de la rédemptrice. Dans son cas, l’apôtre a été une femme.

– Ta Mère ! » disent plusieurs.

Et d’autres :

« Jeanne, femme de Kouza ! S’il allait souvent à Tibériade, il la connaît peut-être. »

Jésus secoue la tête. Ils lui demandent :

« Qui, alors ?

– Marie, sœur de Lazare, répond Jésus.

– Elle est venue ici ? Pourquoi ne s’est-elle pas fait voir à l’un de nous ?

– Elle n’est pas venue. Elle a écrit à son ancien complice. J’ai lu ses lettres. Toutes lui adressent la même supplication : de l’écouter, de se racheter comme elle-même s’est rachetée, de la suivre dans le bien comme il l’avait suivie dans la faute, et ses paroles déchirantes le priaient de soulager l’âme de Marie du remords d’avoir séduit celle de son ami. Et elle l’a converti, à tel point qu’il s’était retiré dans sa maison de campagne pour vaincre les tentations de la ville. La maladie, qui venait davantage de ses remords que de son état physique, a fini de le préparer à la grâce. Voilà. Etes-vous satisfaits maintenant ? Comprenez-vous pourquoi je souris ?

– Oui, Maître » disent-ils tous.

Puis, voyant que Jésus allonge le pas comme pour s’isoler, ils se mettent à bavarder entre eux…

352.3

Ils sont déjà en vue de Capharnaüm lorsque, au carrefour de la route qu’ils suivent avec celle qui longe le lac en venant de Magdala, ils croisent les disciples venus à pied de Tibériade en évangélisant. Tous sont là, sauf Marziam, les bergers et Manahen, qui sont allés de Nazareth à Jérusalem avec les femmes. Les disciples sont même plus nombreux à cause de quelques éléments qui se sont unis à eux au retour de leur mission et qui amènent avec eux de nouveaux prosélytes de la doctrine chrétienne.

Jésus les salue avec douceur, mais aussitôt il s’isole de nouveau dans une méditation et une oraison profondes, en s’avançant de quelques pas.

Les apôtres, de leur côté, s’unissent aux disciples, surtout aux plus influents, à savoir Etienne, Hermas, le prêtre Jean, Jean le scribe, Timon, Joseph d’Emmaüs, Hermastée (qui, d’après ce que je comprends, vole sur le chemin de la perfection), Abel de Bethléem de Galilée dont la mère se trouve dans la foule avec d’autres femmes. Les disciples et les apôtres échangent questions et réponses sur ce qui est arrivé depuis qu’ils se sont quittés. C’est ainsi qu’ils parlent de la guérison et de la conversion d’aujourd’hui, et du miracle du statère dans la bouche du poisson… Ce dernier, en raison des circonstances qui sont à son origine, déclenche une grande conversation qui se propage d’un rang à l’autre comme un feu qui prend dans des feuilles sèches…

352.4

Jésus dit :

« Vous placerez ici la vision du 7 mars 1944 : “ Le petit Benjamin de Capharnaüm ”, sans le commentaire. Et vous poursuivrez avec le reste de la leçon et de la vision. Continue. »

Je vous avertis tout d’abord que j’omets la dernière phrase : « La vision s’arrête ici, etc. » Ce serait hors propos puisque la vision reprend.

Le 7 mars 1944.

352.5

Je vois Jésus parcourir un chemin de campagne, suivi et entouré de ses apôtres et des disciples.

Non loin, le lac de Galilée, paisible et bleu, brille sous un beau soleil de printemps ou d’automne, car il n’est pas violent comme un soleil d’été. Mais je dirais plutôt que c’est le printemps car la nature est très fraîche et n’a pas ces tons dorés et mourants que l’on voit en automne.

On dirait qu’à l’approche du soir, Jésus se retire dans une maison hospitalière et se dirige par conséquent vers la ville que l’on voit déjà apparaître. Comme souvent, il marche quelques pas en avant des disciples. Deux ou trois, pas plus, mais assez pour pouvoir s’isoler dans ses pensées, car il a besoin de silence après une journée d’évangélisation. Il chemine, l’air absorbé, tenant dans la main droite un rameau vert, certainement cueilli dans quelque buisson, avec lequel il fouette machinalement les herbes de la berge.

Derrière lui, au contraire, les disciples parlent avec animation. Ils rappellent les événements de la journée et n’ont pas la main légère pour soupeser les défauts et les méchancetés d’autrui. Tous critiquent plus ou moins le fait que ceux qui sont chargés de la perception du tribut pour le Temple aient voulu être payés par Jésus.

Pierre, toujours véhément, soutient que c’est un sacrilège parce que le Messie n’est pas tenu de payer le tribut :

« C’est comme si on voulait que Dieu se paie lui-même » dit-il. « Et ce n’est pas juste. Si, en plus, ils croient qu’il n’est pas le Messie, ça devient un sacrilège. »

Jésus se tourne un instant et il dit :

« Simon, Simon, il y en aura tant qui douteront de moi ! Même parmi ceux qui croient que leur foi en moi est assurée et inébranlable. Ne juge pas tes frères, Simon. Commence par te juger toi-même. »

Judas, avec un sourire ironique, lance à Pierre qui, humilié, a baissé la tête :

« Voilà pour toi ! Sous prétexte que tu es le plus âgé, tu veux toujours faire le docteur. Il n’est pas dit qu’il faille juger le mérite d’après l’âge. Parmi nous, il y en a qui te sont supérieurs par les connaissances et la position sociale. »

Il s’allume une discussion sur les mérites respectifs. Un tel se vante d’avoir été parmi les premiers disciples, un tel fonde sa valeur sur la situation importante qu’il a quittée pour suivre Jésus, un tel dit que personne n’a autant de droits que lui parce que personne ne s’est converti comme lui, en passant de la situation de publicain à celle de disciple. La discussion se prolonge et, si je ne craignais pas d’offenser les apôtres, je dirais qu’elle prend les allures d’un véritable procès.

Jésus s’en désintéresse. Il semble ne plus rien entendre. Entre temps, ils sont arrivés aux premières maisons de la ville que je sais être Capharnaüm. Jésus continue, et les autres, derrière, sont toujours en pleine discussion.

352.6

Un enfant de sept à huit ans court derrière Jésus en sautillant. Il le rejoint en dépassant le groupe plus qu’animé des apôtres. C’est un bel enfant aux cheveux châtain foncé, courts et tout bouclés. Dans son visage mat, brillent deux yeux noirs intelligents. Il appelle avec familiarité le Maître, comme s’il le connaissait bien.

« Jésus, dit-il, tu me laisses venir avec toi jusqu’à ta maison ?

– Est-ce que ta mère le sait ? demande Jésus en le regardant avec un doux sourire.

– Elle le sait.

– Vraiment ? »

Jésus, tout en souriant, le fixe d’un regard pénétrant.

« Oui, Jésus, vraiment.

– Alors, viens. »

L’enfant fait un saut de joie et saisit la main gauche que Jésus lui tend. C’est avec une amoureuse confiance que l’enfant glisse sa petite main brune dans la longue main de mon Jésus. Je voudrais bien en faire autant moi-même !

« Raconte-moi une belle parabole, Jésus » dit l’enfant en sautant aux côtés du Maître et en l’observant par en dessous avec un petit visage rayonnant.

Jésus aussi le regarde avec un sourire joyeux qui lui fait entrouvrir la bouche qu’ombragent des moustaches et une barbe blond-roux que le soleil fait briller comme de l’or. Ses yeux de saphir foncé rient de bonheur quand il les pose sur l’enfant.

« Qu’as-tu à faire d’une parabole ? Ce n’est pas un jeu.

– C’est plus beau qu’un jeu. Quand je vais dormir, j’y repense, puis j’en rêve et le lendemain je m’en souviens et je me la redis pour être gentil. Elle me rend plus sage.

– Tu t’en souviens ?

– Oui. Veux-tu que je te dise toutes celles que tu m’as racontées ?

– Tu es un bon garçon, Benjamin, meilleur que les hommes qui oublient. En récompense, je te dirai la parabole. »

L’enfant ne saute plus. Il marche, sérieux, attentif comme un adulte, et ne perd pas un mot, pas une inflexion de la voix de Jésus qu’il regarde avec attention, sans même regarder où il met ses pieds.

352.7

« Un berger qui était très bon apprit qu’il y avait dans un endroit de la création un grand nombre de brebis abandonnées par des bergers qui étaient mauvais. Elles étaient en danger sur d’affreux chemins, dans des herbages empoisonnés et elles s’approchaient de plus en plus de sombres ravins. Il alla dans ce pays et, déposant tout ce qu’uil avait, il acheta ces brebis et ces agneaux.

Il voulait les amener dans son royaume, parce que ce berger était roi comme l’ont été aussi de nombreux rois en Israël. Dans son royaume, ce troupeau aurait trouvé des pâturages sains, de l’eau fraîche et pure, des chemins sûrs et des abris solides contre les voleurs et les loups féroces. C’est pourquoi ce berger rassembla ses brebis et ses agneaux pour leur dire : “ Je suis venu vous sauver, vous amener là où vous ne souffrirez plus, où vous ne connaîtrez plus ni pièges ni malheurs. Aimez-moi, suivez-moi, car je vous aime beaucoup et, pour vous posséder, j’ai fait toutes sortes de sacrifices. Mais si vous m’aimez, mon sacrifice ne me pèsera pas. Suivez-moi et partons. ” Et le berger en avant, les brebis à la suite, prirent le chemin qui mène au royaume de la joie.

A chaque instant, le berger se retournait pour voir si elles le suivaient, pour exhorter celles qui étaient fatiguées, encourager celles qui perdaient confiance, secourir les malades, caresser les agneaux. Comme il les aimait ! Il leur donnait son pain et son sel. Il commençait par goûter l’eau des sources pour voir si elle était saine et la bénissait pour la rendre sainte.

Mais les brebis – peux-tu croire cela, Benjamin ? – les brebis, après quelque temps, se lassèrent. Une d’abord, puis deux, puis dix, puis cent restèrent en arrière à brouter l’herbe jusqu’à se gaver au point de ne plus pouvoir bouger et elles se couchèrent, fatiguées et repues, dans la poussière et dans la boue. D’autres se penchèrent sur les précipices, malgré les paroles du berger : “ Ne le faites pas. ” Comme il se mettait là où il y avait un plus grand danger pour les empêcher d’y aller, certaines le bousculèrent de leurs têtes arrogantes et plus d’une fois essayèrent de le jeter dans le précipice. Ainsi beaucoup finirent dans les ravins et moururent misérablement. D’autres se battirent à coups de cornes et de têtes, et s’entretuèrent.

Seul un agnelet ne s’écarta jamais. Il courait en bêlant et, par ses bêlements, il disait au berger : “ Je t’aime. ” Il courait derrière le bon berger et quand ils arrivèrent à la porte de son royaume, il n’y avait qu’eux deux : le berger et l’agnelet fidèle. Alors le berger ne dit pas : “ Entre ”, mais : “ Viens ” ; il le prit sur sa poitrine, dans ses bras, et l’amena à l’intérieur en appelant tous ses sujets et en leur disant : “ Voici. Celui-ci m’aime. Je veux qu’il soit avec moi pour toujours. Quant à vous, aimez-le, car c’est celui que mon cœur préfère. ”

352.8

La parabole est finie, Benjamin. Maintenant peux-tu me dire qui est ce bon berger ?

– C’est toi, Jésus.

– Et cet agnelet, qui est-ce ?

– C’est moi, Jésus.

– Mais maintenant, je vais partir. Tu m’oublieras.

– Non, Jésus, je ne t’oublierai pas, parce que je t’aime.

– Ton amour disparaîtra quand tu ne me verras plus.

– Je me répéterai les paroles que tu m’as dites, et ce sera comme si tu étais présent. Je t’aimerai et je t’obéirai de cette façon. Et, dis-moi, Jésus : toi, tu te souviendras de Benjamin ?

– Toujours.

– Comment feras-tu pour te souvenir ?

– Je me dirai que tu m’as promis de m’aimer et de m’obéir, et je me souviendrai ainsi de toi.

– Et tu me donneras ton Royaume ?

– Si tu es bon, oui.

– Je serai bon.

– Comment feras-tu ? La vie est longue.

– Mais tes paroles sont si bonnes ! Si je me les dis et si je fais ce qu’elles me disent de faire, je me garderai bon toute ma vie. Et je le ferai parce que je t’aime. Quand on aime bien, ce n’est pas fatigant d’être bon. Je ne me fatigue pas d’obéir à maman, parce que je l’aime. Je ne me fatiguerai pas d’être obéissant pour toi, parce que je t’aime. »

Jésus s’est arrêté pour regarder le petit visage enflammé par l’amour plus que par le soleil. La joie de Jésus est si vive qu’on dirait qu’un autre soleil s’est allumé dans son âme et irradie par ses pupilles. Il se penche et dépose un baiser sur le front de l’enfant.

352.9

Jésus s’est arrêté devant une petite maison modeste, avec un puits devant. Il va ensuite s’asseoir près du puits et c’est là que le rejoignent les disciples, qui sont encore en train de mesurer leurs prérogatives respectives.

Jésus les regarde, puis il les appelle :

«Venez autour de moi, et écoutez le dernier enseignement de la journée, vous qui célébrez sans cesse vos mérites et pensez à vous adjuger une place en rapport avec eux. Vous voyez cet enfant ? Il est dans la vérité plus que vous. Son innocence lui donne les clés pour ouvrir les portes de mon Royaume. Lui, il a compris, dans sa simplicité de tout petit, que c’est dans l’amour que se trouve la force de devenir grand et dans l’obéissance par amour celle d’entrer dans mon Royaume. Soyez simples, humbles, aimants d’un amour qui ne soit pas à mon égard seulement, mais que vous partagiez entre vous, obéissant à mes paroles, à toutes, même à celles-ci, si vous voulez arriver là où entreront ces innocents. Apprenez auprès des petits. Le Père leur révèle la vérité comme il ne la révèle pas aux sages. »

Jésus parle en tenant Benjamin debout contre ses genoux et il garde ses mains sur ses épaules. A ce moment, le visage de Jésus est plein de majesté. Il est sérieux, pas courroucé, mais sérieux. C’est vraiment le Maître. Le dernier rayon de soleil nimbe sa tête blonde.

La vision s’arrête ici pour moi, me laissant pleine de douceur dans mes souffrances.

[le 6 décembre 1945].

352.10

Les disciples n’ont donc pas pu entrer dans la maison, c’est naturel, à cause de leur nombre et de leur discrétion. Ils ne le font jamais s’ils ne sont pas invités par le Maître à le faire, en groupe ou en particulier. Je remarque toujours un grand respect, une grande retenue, malgré l’affabilité du Maître et sa longue familiarité. Même Isaac, que je pourrais qualifier de premier des disciples, ne prend jamais la liberté d’aller vers Jésus, sans qu’un geste ou, au moins un sourire du Maître l’appelle près de lui.

C’est un peu différent de la manière désinvolte et presque insolente dont beaucoup traitent ce qui est surnaturel, n’est-ce pas ?… C’est là un commentaire personnel que je trouve juste, car je n’apprécie pas que les gens aient, devant quelque chose qui nous dépasse, des manières que nous n’avons pas envers nos égaux, les hommes, quand ils sont, tant soit peu, au-dessus de nous… Mais enfin… Allons de l’avant…

Donc les disciples se sont dispersés sur la rive du lac pour acheter du poisson pour le dîner, du pain et tout ce qu’il faut. Jacques, fils de Zébédée, revient aussi et il appelle le Maître, qui est assis sur la terrasse avec Jean accroupi à ses pieds dans un entretien plein de douceur et d’abandon… Jésus se lève et se penche au-dessus du parapet.

Jacques dit :

« Que de poissons, Maître ! Mon père dit que ton arrivée a béni les filets. Regarde : tout ça est pour nous »

Il montre un panier de poissons argentés.

« Que Dieu lui donne des grâces pour sa générosité. Préparez-les et nous irons sur la rive après le dîner avec les disciples. »

Ainsi font-ils. Le lac est noir dans la nuit, en attendant la lune qui se lève tard. On ne le voit pas, mais on entend son murmure, son clapotis contre les rochers du rivage. Seules les incroyables étoiles des nuits d’Orient se mirent dans ses eaux tranquilles. Ils s’asseyent en cercle autour d’une petite barque renversée sur laquelle est assis Jésus. Les petits fanaux des barques apportés ici, au milieu du cercle, éclairent à peine les visages les plus proches. Celui de Jésus est tout éclairé par en dessous par un fanal placé à ses pieds, et tous peuvent ainsi le voir quand il s’adresse à l’un ou à l’autre.

352.11

Au début, c’est une conversation sans façon, familière, mais ensuite elle prend le ton d’une instruction. Jésus le dit même ouvertement :

« Venez et écoutez. D’ici peu, nous nous séparerons et je veux vous instruire encore pour mieux vous former.

Aujourd’hui, je vous ai entendu discuter et ce n’était pas toujours avec charité. J’ai déjà donné cette instruction aux premiers d’entre vous. Mais je veux vous la donner à vous aussi, et cela ne fera pas de mal aux premiers de la réentendre. Maintenant le petit Benjamin n’est pas ici contre mes genoux. Il dort dans son lit et il fait ses rêves innocents. Mais peut-être son âme candide est-elle tout de même parmi nous. Mais supposez que lui, ou quelque autre enfant, soit ici pour vous servir d’exemple.

Vous, dans votre cœur, vous avez tous une idée fixe – être le premier dans le Royaume des Cieux –, une curiosité – savoir qui sera ce premier – et enfin un danger : le désir encore humain de s’entendre répondre : “ Tu es le premier dans le Royaume des Cieux ” par des compagnons complaisants ou par le Maître, surtout par le Maître, dont vous connaissez la véracité et la connaissance de l’avenir. N’est-ce pas exact ? Les questions tremblent sur vos lèvres et vivent au fond de votre cœur.

Pour votre bien, le Maître accepte cette curiosité bien qu’il ait horreur de céder aux curiosités humaines. Votre Maître n’est pas un charlatan que l’on interroge pour deux piécettes au milieu du vacarme d’un marché. Ce n’est pas un homme possédé par l’esprit du Python qui se procure de l’argent en faisant le devin, pour répondre aux esprits étriqués de ceux qui veulent connaître l’avenir pour savoir comment “ se diriger ”. L’homme ne peut se diriger par lui-même. C’est Dieu qui le dirige si l’homme a foi en lui ! Et il ne sert à rien de connaître l’avenir, ou de croire qu’on le connaît, si ensuite on n’a pas le moyen de changer l’avenir prophétisé. Il n’y a qu’un moyen : prier le Père et Seigneur pour que sa miséricorde nous aide. En vérité, je vous dis qu’une prière confiante peut changer un châtiment en bénédiction. Mais celui qui a recours aux hommes pour pouvoir, en tant qu’homme, et avec des moyens humains, changer l’avenir, ne sait pas du tout prier ou très mal. Mais, cette fois-ci, comme votre curiosité peut permettre un bon enseignement, j’y réponds, bien que j’aie horreur des questions indiscrètes et irrespectueuses.

352.12

Vous vous demandez : “ Lequel d’entre nous est le plus grand dans le Royaume des Cieux ? ”

Moi, je supprime la limite du “ d’entre nous ” pour élargir la question à la dimension du monde entier, présent et futur, et je réponds : “ Le plus grand dans le Royaume des Cieux est le plus petit des hommes ”, c’est-à-dire celui que les hommes considèrent comme “ le plus petit ”. Celui qui est innocent, simple, humble, confiant, ignorant, donc l’enfant, ou celui qui sait retrouver une âme d’enfant. Ce n’est pas le savoir, ni la puissance, ni la richesse, ni l’activité, même si elle est bonne, qui vous rendront “ le plus grand ” dans le Royaume bienheureux. Mais d’être comme des tout-petits par l’amour, l’humilité, la simplicité, la foi.

Observez comme les enfants m’aiment, et imitez-les. Comme ils croient en moi, et imitez-les. Comme ils se souviennent de ce que je dis, et imitez-les. Comme ils font ce que j’enseigne, et imitez-les. Comme ils ne s’enorgueillissent pas de ce qu’ils font, et imitez-les. Comme ils n’ont pas de jalousie pour moi ni pour leurs compagnons, et imitez-les. En vérité, je vous dis que, si vous ne changez pas votre manière de penser, d’agir et d’aimer, et si vous ne changez pas sur le modèle des tout petits, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Eux, ils savent ce que vous savez, ce qu’il y a d’essentiel dans ma doctrine. Mais avec quelle différence ils pratiquent ce que j’enseigne ! Vous, vous dites pour toute bonne action que vous accomplissez : “ J’ai fait cela ” ; l’enfant me dit : “ Jésus, je me suis souvenu de toi aujourd’hui, et pour toi j’ai obéi, j’ai aimé, j’ai retenu mon envie de me battre… et je suis content parce que toi, je le sais, tu sais quand je suis bon et tu en es content. ” Considérez encore les enfants quand ils agissent mal, avec quelle humilité ils me l’avouent : “ Aujourd’hui j’ai été méchant. Et cela me déplaît parce que je t’ai fait de la peine. ” Ils ne se cherchent pas d’excuses. Ils savent que je sais, ils croient, ils souffrent de ma douleur.

Ah ! Que ces petits sont chers à mon cœur, eux en qui il n’y a pas d’orgueil, pas de duplicité, pas de luxure ! Je vous le dis : devenez semblables à des enfants, si vous voulez entrer dans mon Royaume. Aimez-les comme l’exemple angélique que vous pouvez encore avoir. Vous devriez être comme des anges. En guise d’excuse, vous pourriez dire : “ Nous ne voyons pas les anges. ” Mais Dieu vous donne les enfants comme modèles et eux, vous les avez parmi vous. Et si vous voyez un enfant abandonné matériellement, ou moralement, et qui peut périr, accueillez-le en mon nom, parce que ces petits sont très aimés de Dieu. Or quiconque accueille un enfant en mon nom, m’accueille moi-même, parce que je suis dans leur âme, qui est innocente. Et celui qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé, le Seigneur très-haut.

352.13

Et gardez-vous de scandaliser l’un de ces petits dont l’œil voit Dieu. On ne doit jamais scandaliser personne. Mais malheur, trois fois malheur, à celui qui déflore la candeur ignorante des enfants ! Laissez-les être des anges, le plus que vous pouvez. Le monde et la chair sont trop répugnants pour l’âme qui vient des Cieux ! Et l’enfant, par son innocence, est encore tout âme. Respectez l’âme de l’enfant et son corps lui-même, comme vous respectez un lieu sacré. L’enfant lui aussi est sacré, car il a Dieu en lui. En tout corps se trouve le temple de l’Esprit, mais le temple de l’enfant est le plus sacré et le plus profond, il est au-delà du double Voile. Ne remuez même pas les voiles de la sublime ignorance de la sensualité par le vent de vos passions.

Je voudrais un enfant dans toute famille, au milieu de toute réunion de personnes, pour qu’il serve de frein aux passions des hommes. L’enfant sanctifie, repose et rafraîchit par le seul rayonnement de ses yeux sans malice. Mais malheur à ceux qui lui enlèvent sa sainteté par leur scandaleuse manière d’agir ! Malheur à ceux qui, par leur conduite licencieuse, transmettent leur malice aux enfants ! Malheur à ceux qui, par leurs propos et leur ironie, blessent la foi que les enfants ont en moi ! Il vaudrait mieux qu’on leur attache au cou une meule de moulin, et qu’on les jette à la mer pour qu’ils s’y noient avec leurs perversités. Malheur au monde pour les scandales qu’il cause aux innocents ! Car, s’il est inévitable qu’il arrive des scandales, malheur à l’homme qui les provoque par sa faute !

Personne n’a le droit de faire violence à son corps et à sa vie, car la vie et le corps viennent de Dieu, et lui seul a le droit d’en prendre une partie ou le tout. Pourtant, je vous dis que si votre main est pour vous incitation au péché, il vaut mieux que vous la coupiez, que si votre pied vous porte à causer du scandale, il est bon que vous le coupiez. Entrer manchots ou boiteux dans la Vie vaut mieux, pour vous, que d’être jetés au feu éternel avec vos deux mains et vos deux pieds. Et s’il ne suffit pas d’un pied ou d’une main coupés, faites couper aussi l’autre main ou l’autre pied, pour ne plus donner le mauvais exemple et pour avoir le temps de vous repentir avant d’être jetés là où le feu ne s’éteint pas et ronge comme un ver pour l’éternité. Et si c’est votre œil qui est pour vous occasion de scandale, arrachez-le. Il vaut mieux être borgne que d’être en enfer avec les deux yeux. Avec un seul œil ou même sans aucun, arrivés au Ciel, vous verrez la Lumière, alors qu’avec les deux yeux du vice, vous verrez en enfer ténèbres et horreur. Et rien d’autre.

352.14

Rappelez-vous tout cela. Ne méprisez pas les petits, ne les scandalisez pas, ne vous moquez pas d’eux. Ils valent mieux que vous, car leurs anges ne cessent de voir Dieu qui leur dit les vérités qu’ils doivent révéler aux enfants et à ceux qui ont un cœur d’enfant.

Et vous, comme des enfants, aimez-vous les uns les autres, sans disputes, sans orgueil. Restez en paix entre vous. Ayez un esprit de paix pour tous. Vous êtes frères, au nom du Seigneur, et non pas ennemis. Il n’y a pas, il ne doit pas y avoir d’ennemis pour les disciples de Jésus. L’unique Ennemi, c’est Satan. Pour lui, soyez des ennemis implacables, entrez en lutte contre lui et contre les péchés qui amènent Satan dans les cœurs.

Soyez infatigables dans le combat contre le mal quelle que soit la forme qu’il prenne. Et patients. Il n’y a pas de limite au travail de l’apôtre, car le travail du Mal ne connaît aucune limite. Le démon ne dit jamais : “ C’est assez. Maintenant je suis fatigué et je me repose. ” Lui, il est inlassable : il passe, agile comme la pensée, et plus encore, d’un homme à un autre. Il essaie et prend, il séduit, il tourmente, il n’accorde aucun répit. Il assaille traîtreusement et il abat, si l’on n’est pas plus que vigilant. Parfois il s’installe en conquérant à cause de la faiblesse de celui qu’il assaille. D’autres fois, il entre en ami, parce que la manière de vivre de la proie qu’il recherche est déjà telle qu’elle est une alliance avec l’Ennemi. Une autre fois, chassé par quelqu’un, il cherche et tombe sur une proie plus facile, pour se venger de l’échec que Dieu ou un serviteur de Dieu lui a fait subir. Mais vous, vous devez dire comme lui : “ Pour moi, pas de repos. ” Lui, pour peupler l’enfer, ne se repose pas. Vous ne devez pas vous reposer afin de peupler le paradis. Ne lui laissez pas de répit. Je vous prédis que plus vous le combattrez, plus il vous fera souffrir, mais vous ne devez pas en tenir compte. Il peut parcourir la terre, mais il n’entre pas au Ciel. Là, il ne vous causera plus d’ennuis. Et là seront tous ceux qui l’auront combattu… »

352.15

Jésus s’interrompt brusquement et demande :

« Mais pourquoi donc ennuyez-vous toujours Jean ? Que veulent-ils de toi ? »

Jean rougit comme une flamme, et Barthélemy, Thomas, Judas baissent la tête en se voyant découverts.

« Eh bien ? demande impérieusement Jésus.

– Maître, mes compagnons veulent que je te dise quelque chose.

– Parle donc !

– Aujourd’hui, pendant que tu étais chez ce malade et que nous parcourions le pays comme tu l’avais dit, nous avons vu un homme qui n’est pas ton disciple, et que nous n’avons même jamais remarqué parmi ceux qui écoutent tes enseignements ; il chassait des démons en ton nom dans un groupe de pèlerins qui allaient à Jérusalem. Et il y parvenait. Il a guéri quelqu’un qui avait un tremblement lui interdisant tout travail, et il a rendu la parole à une fillette qui avait été assaillie dans le bois par un démon qui avait pris la forme d’un chien et qui lui avait lié la langue. Il disait : “ Va-t’en, démon maudit, au nom du Seigneur Jésus, le Christ, Roi de la souche de David, Roi d’Israël. C’est lui le Sauveur, le Vainqueur. Fuis devant son nom ! ” et le démon s’enfuyait réellement. Nous nous sommes fâchés et le lui avons interdit. Il nous a rétorqué : “ Qu’est-ce que je fais de mal ? J’honore le Christ en débarrassant son chemin des démons qui ne sont pas dignes de le voir. ” Nous lui avons répondu : “ Tu n’es pas exorciste en Israël, et tu n’es pas disciple du Christ. Il ne t’est pas permis de faire cela. ” Il a repris : “ Il est toujours permis de faire le bien ” et s’est révolté contre notre injonction en disant : “ Je continuerai à faire ce que je fais ! ” Voilà, ils voulaient que je te rapporte cela, surtout maintenant que tu as dit qu’au Ciel, il y aura tous ceux qui ont combattu Satan.

352.16

– C’est bien. Cet homme en fera partie. Il en fait déjà partie. Il avait raison et vous, vous aviez tort. Les chemins du Seigneur sont infinis, et il n’est pas dit que seuls ceux qui prennent la voie directe arriveront au Ciel. En tout lieu et en tout temps, et de mille manières, il y aura des créatures qui viendront à moi, et peut-être même par une route qui au début était mauvaise. Mais Dieu verra la droiture de leur intention et les conduira sur le bon chemin. De même, il y en aura qui, par l’ivresse de la triple concupiscence, sortiront de la bonne route et en prendront une autre qui les éloigne ou même qui les déroute complètement. Vous ne devez donc jamais juger vos semblables. Dieu seul voit. Faites en sorte, vous, de ne pas sortir de la bonne voie, où la volonté de Dieu, plutôt que la vôtre, vous a placés. Et quand vous voyez quelqu’un qui croit en mon nom et agit par lui, ne le traitez pas d’étranger, d’ennemi, de sacrilège. C’est bien l’un de mes sujets, ami et fidèle, puisqu’il croit en mon nom spontanément et mieux que plusieurs d’entre vous. C’est pourquoi mon nom sur ses lèvres opère des prodiges semblables aux vôtres et peut-être davantage. Dieu l’aime parce qu’il m’aime et il finira de l’amener au Ciel. Personne, s’il fait des prodiges en mon nom, ne peut être pour moi un ennemi et dire du mal de moi. Mais, par son activité, il apporte au Christ honneur et témoignage de foi. En vérité, je vous dis que croire en mon nom suffit déjà pour sauver sa propre âme. Car mon nom est Salut. Aussi je vous dis : si vous le rencontrez de nouveau, ne lui faites aucune interdiction, mais au contraire appelez-le “ frère ” parce qu’il l’est réellement, même s’il est encore en dehors de l’enceinte de ma Bergerie. Qui n’est pas contre moi est avec moi. Celui qui n’est pas contre vous est pour vous.

– Nous avons péché, Seigneur ? demande Jean, contrit.

– Non. Vous avez agi par ignorance mais sans malice. Il n’y a donc pas de faute. Mais, à l’avenir, ce serait une faute parce que, désormais, vous savez. Et maintenant allons dans nos maisons. Que la paix soit avec vous. »

352.17

Si vous le jugez bon, vous pouvez mettre, à la suite de la vision d’aujourd’hui, la dictée qui suit celle du petit Benjamin (du 7 mars 1944). A vous de voir.

[Le 7 mars 1944].

352.18

Jésus ajoute :

« Ce que j’ai dit à mon petit disciple, je vous le dis aussi à vous. Le Royaume appartient aux agneaux fidèles qui m’aiment et me suivent sans se perdre dans des illusions, qui m’aiment jusqu’à la fin. Et je vous répète ce que j’ai dit à mes disciples adultes : “ Apprenez auprès des petits.”

Ce n’est pas le fait d’être savants, riches, audacieux, qui vous fera conquérir le Royaume des Cieux. Il vaut mieux le devenir, non pas humainement, mais par la science de l’amour qui rend savants, riches, audacieux surnaturellement. Comme l’amour éclaire pour comprendre la vérité ! Comme il rend riche pour l’acquérir ! Comme il rend audacieux pour la conquérir ! Quelle confiance il inspire ! Quelle sécurité !

Imitez le petit Benjamin, ma petite fleur qui m’a parfumé le cœur ce soir-là et lui a fait entendre une musique angélique qui a recouvert l’odeur d’humanité qui bouillait dans les disciples et le bruit des querelles humaines.

Veux-tu savoir ce qu’il advint ensuite de Benjamin ? Il est resté le petit agneau du Christ et, lorsqu’il eut perdu son grand Berger qui était retourné au Ciel, il se fit le disciple de celui qui me ressemblait le plus, en recevant de sa main le baptême et le prénom de mon premier martyr, Etienne. Il est resté fidèle jusqu’à la mort et avec lui sa parenté, amenée à la foi par l’exemple du petit apôtre de leur famille.

Il n’est pas connu ? Nombreux sont ceux qui, inconnus des hommes, me sont connus dans mon Royaume et qui en sont heureux. La renommée du monde n’ajoute pas une étincelle à l’au­réole des bienheureux.

Petit Jean, marche toujours main dans la main avec moi. Tu chemineras en sécurité et, arrivée au Royaume, je ne te dirai pas : “ Entre ”, mais “ Viens ” et je te prendrai dans mes bras pour te déposer là où mon amour t’a préparé une place que ton amour a méritée.

Va en paix. Je te bénis. »

352.1

And just when the sky and the lake seem to be catching fire in the blazing sunset, they come back towards Capernaum. They are happy. They are speaking to one another. Jesus speaks very little, but He smiles. They point out that if the messenger had given more precise information, they could have saved some of the road. But they also say that it was worth the trouble, because a group of little children had their father cured when death was so close at hand, that his body was already getting cold, and also because they are no longer penniless.

«I told you that the Father would provide for everything» says Jesus.

«And was he an old lover of Mary of Magdala?» asks Philip.

«Apparently… According to what they told us…» replies Thomas.

«What did the man tell You, Lord?» asks Judas of Alphaeus.

Jesus smiles evasively.

«I have seen her with him several times, when I used to go to Tiberias with friends. I know it for sure» states Matthew.

«Yes, brother, tell us… Did the man ask You only to be cured or also to be forgiven?» asks James of Alphaeus.

«What a senseless question! When has the Lord granted a grace without exacting repentance?» says the Iscariot rather angrily to James of Alphaeus.

«My brother has not been speaking nonsense. Jesus cures or casts out demons and then He says: “Go and do not sin any more”» replies Thaddeus.

«Because He has already seen repentance in their hearts» insists the Iscariot.

«In possessed people there is neither repentance nor will to be freed. Not one of them has ever shown any such signs. If you go over each case, you will see that they either ran away, or they hurled themselves at us in a hostile attitude, or they tried to do both, and they did not succeed only because their relatives held them back» replies Thaddeus.

«And Jesus’ power, too» confirms the Zealot.

«So Jesus takes into account the will of relatives who represent the will of the possessed person, who would like to be freed if he were not hindered by the demon.»

«How much subtlety! And what about sinners? I think He uses the same words, even when they are not possessed» says James of Zebedee.

«He said to me: “Follow Me” and I had not said one word to Him, with regard to my situation» remarks Matthew.

«But He read your heart» says the Iscariot, who always wants to be right, at all costs.

352.2

«All right! But that man, who according to public opinion was a big lewd sinner, although not demoniac, or rather not possessed, because with all his sins he must have had a demon as teacher if not as possessor, and he was dying and so on, what did he ask for? I think this is a lot of idle talk… Let us go back to the first question» says Peter.

Jesus satisfies him: «That man wanted to be alone with Me, to be able to speak freely. He did not speak at once about his health… but about his soul. He said: “I am about to die, but actually I am not so ill as I made people believe in order to have You here quickly. I need to be forgiven by You to be cured. But that is all I need. If You do not want to cure me, I will resign myself. I deserved it. But save my soul” and he confessed his many sins. A nauseating chain of sins…» says Jesus, but His face shines with joy.

«And You are smiling, Master! I am surprised!» remarks Bartholomew.

«Yes, Bartholomew. I am smiling because they no longer exist, and because with his sins I learned also the name of his redeemer. The apostle was a woman in this case.»

«Your Mother!» many of them say. Some say: «Johanna of Chuza! As he often went to Tiberias, perhaps he knows her.» Jesus shakes His head. So they ask Him: «Who was it then?»

«Mary of Lazarus» replies Jesus.

«Did she come here? Why did she not come to see any of us?»

«She did not come. She wrote to her old partner in sin. I read her letters. They all supplicate him for one thing: to listen to her, to redeem himself, as she redeemed herself, to follow her in Virtue, as he had followed her in sin, and with heart-rending words they beg him to relieve Mary’s soul of the remorse of seducing his soul. And she converted him. So much so, that he retired to the country to overcome the temptations of the town. His disease, which was more remorse of his soul than physical trouble, completed his preparation for Grace. That is all. Are you happy now? Do you understand now why I am smiling?»

«Yes, Master» they all reply. And when they see that Jesus quickens His steps, to be alone, they begin to whisper to one another…

352.3

They are already in sight of Capernaum, when at the junction of their road with the one coming along the lake from Magdala, they meet the disciples, who have come on foot from Tiberias evangelizing. They are all there, with the exception of Marjiam, the shepherds and Manaen, who have gone from Nazareth towards Jerusalem with the women. The disciples are actually more numerous as they have been joined by other fellow-disciples, who have come back from their mission with new proselytes of the Christian doctrine.

Jesus greets them kindly but He immediately stands aside once again, deeply engrossed in meditation and prayer, a few steps ahead of the others. The apostles, instead, mix with the disciples, particularly with the more influential ones, that is, Stephen, Hermas, John the priest, John the scribe, Timoneus, Joseph of Emmaus, Ermasteus (who, according to what I understand, is making great progress on the way to perfection), Abel of Bethlehem in Galilee, whose mother is at the back of the crowd with other women. And the disciples and apostles ask questions and give information on what has happened since they parted. They thus talk of today’s curing and conversion, and of the miracle of the stater in the mouth of the fish… And because of the circumstance which brought this miracle about, it rouses the interest of many and the discussion spreads from one row to the next one like fire set to straw…

352.4

Jesus says: «You will put here the vision of March 7th, 1944: “Little Benjamin of Capernaum”, without the comment. And you will continue with the rest of the lesson and of the vision. Go on.»

So I am omitting the last sentence: «The vision ends here etc.» It would be out of place as the vision goes on.

7th March 1944.

352.5

I see Jesus walking along a country road surrounded and followed by His apostles and disciples.

The calm blue lake of Galilee, which is not far away, shines in the beautiful sunshine of spring or autumn, because the sun is not as strong as in summer. But I would say that it is springtime, because the countryside is very fresh, without the golden tired hues that are typical of autumn.

As it is getting dark, Jesus seems to be retiring to the hospitable house and He therefore turns His steps towards the village, which is already in sight. As He often does, Jesus is walking a few steps ahead of His disciples. Only two or three steps, not more, to be alone with His thoughts, as He needs tranquility after evangelizing for a full day. He is absorbed in thought while walking, holding in His hand a green twig, which He must have picked from some bush and He lightly whips the grass on the edge of the road with it; He is lost in thought.

Behind Him, on the other hand, the disciples have entered into an animated discussion. They are recalling the events of the day and they are rather heavy-handed in appraising other people’s faults and shortcomings. They are more or less severe in the fact that those responsible for the collection of the Temple tribute exacted payment from Jesus.

Peter, who is always impulsive, states that it is a sacrilege because the Messiah is not obliged to pay the tribute: «It is asking God to pay Himself» he says. «And it is not right. And if they do not believe that He is the Messiah, it becomes a sacrilege.»

Jesus turns around for a moment and says: «Simon, Simon, there will be many people who will mistrust Me! Even among those who think that their faith in Me is safe and unshakable. Do not judge your brothers, Simon. Always judge yourself first.»

Judas smiling ironically says to Peter, who feels mortified and has lowered his head: «That’s for you. Simply because you are the oldest, you always want to play the doctor. It is not true that one’s merits are judged according to one’s age. Among us there are some who are above you by knowledge and social power.»

They thus enter into discussions on their respective merits. And some boast of being among the first disciples, some base their preferential argument on the influential position they gave up to follow Jesus, and there are those who say that no one has the same rights as they have because no one has turned so much by changing from a publican to a disciple. The discussion lasts a long time and if I were not afraid of offending the apostles, I would say that it takes the tone of a real quarrel.

Jesus pays no attention to them. He does not seem to hear them. They have in the meantime reached the first houses of the village, which I know is Capernaum. Jesus proceeds, the others follow Him discussing all the time.

352.6

A little boy of seven or eight years runs tripping after Jesus. He overtakes the vociferous group of the apostles and reaches Him. He is a lovely boy with short curly dark-brown hair. His dark eyes shine intelligently in his little dark face. He calls the Master confidentially as if he were very familiar with Him. He says: «Jesus, will You let me come with You as far as Your house?»

«Does your mother know?» asks Jesus smiling at him kindly.

«Yes, she does.»

«Is it true?» although smiling, Jesus casts a piercing glance at him.

«Yes, Jesus, it is true.»

«Come then.»

The boy jumps for joy and takes the left hand of Jesus Who stretches it out to him. With how much loving reliance the child places his little swarthy hand into Jesus’ long hand! I wish I could do the same myself!

«Tell me a nice parable, Jesus» says the boy skipping beside Jesus and looking up at Him, his face shining with joy.

Jesus also looks at him with a cheerful smile that opens His lips shaded by His moustache and His reddish golden beard, which shines like gold in the sun. His dark sapphire eyes sparkle with joy while He looks at the child.

«What will you do with a parable? It is not a game.»

«It is better than a game. When I go to bed, I think about it then I dream of it and the following day I remember it and I repeat to myself to be good. It makes me good.»

«Do you remember it?»

«Yes, I do. Shall I repeat to you all the ones You told me?»

«You are clever, Benjamin, more clever than men, who forget. As a prize I will tell you a parable.»

The boy no longer hops about. He walks seriously and as seriously as an adult, he does not miss one word or any inflexion of Jesus, Whom he watches carefully, without even worrying where he puts his feet.

352.7

«A very good shepherd found out that in a certain place many sheep had been abandoned by bad shepherds, and they were in great danger along rough roads and in harmful pastures, and were wandering about closer and closer to dark ravines. So he went to that place and sacrificing everything he had, he bought the sheep and lambs. He wanted to take them to his own kingdom, because that shepherd was also a king, like many kings in Israel. In his kingdom those sheep and lambs would find wholesome pastures, cool water, safe roads and protected shelter against thieves and wild wolves. So the shepherd gathered all his sheep and lambs together and said to them: “I have come to save you, to take you where you will no longer suffer and where you will find no snares. Love me, follow me, because I love you so much and I have made every possible sacrifice in order to rescue you. But if you love me, I will not regret my sacrifice. Follow me and let us go”. And they set out towards the kingdom of happiness, the shepherd before them and the sheep after him. The shepherd turned around every moment to make sure that the sheep were following him, to exhort those which were tired, to encourage the ones which were downhearted, to assist the sick ones and to caress the little lambs. How much he loved them! He used to give them his bread and salt, and he always tasted the water of fountains first, to make sure that it was good and he blessed it to make it holy. But the sheep – would you believe it, Benjamin? – the sheep became tired. First one, then two, then ten, then one hundred remained behind grazing and stuffing themselves with so much grass that they could no longer move, and they lay down in the dust and mud when they were tired and full. Some went close to the brinks of precipices, notwithstanding that the shepherd said to them: “Don’t do that”; and as he stood near the most dangerous places to prevent them from going there, some bumped into him trying to make him fall into the precipice and they did that several times. And thus many fell into ravines and died miserably. Some butted each other and killed each other. Only one little lamb never went astray. It ran about bleating as if to say to the shepherd: “I love you”; it always ran behind the good shepherd and when they arrived at the gates of his kingdom, they were the only two: the shepherd and the little faithful lamb. Then the shepherd did not say: “go in”, but he said: “come” and he took it in his arms, close to his chest, and he took it inside calling all his subjects and saying to them: “Here. This little lamb loves me. I want it to be with me forever. And you must love it because it is the pet of my heart”.

352.8

And that is the end of the parable, Benjamin. Now can you tell Me: who is that good shepherd?»

«It’s You, Jesus.»

«And who is the little lamb?»

«It’s me, Jesus.»

«But I will be going away now. You will forget Me.»

«No, Jesus. I will not forget You because I love You.»

«Your love will come to an end when you no longer see Me.»

«I will repeat to myself the words that You spoke to me and it will be the same as if You were present. I will love You and obey You thus. And tell me, Jesus: Will You remember Benjamin?»

«Always.»

«And how will You remember?»

«I will say to Myself that you promised to love and obey Me and I will thus remember you.»

«And will You give me Your Kingdom?»

«I will, if you are good.»

«I will be good.»

«What will you do? Life is long.»

«But Your words are very good, too. If I repeat them to myself and I do what they say I should do, I will be good all my life. And I will do that because I love You. When one loves, it is not difficult to be good. I do not find it difficult to obey my mother, because I love her. And it will not be difficult for me to obey You, because I love You.»

Jesus stops and looks at the little face, which is lit by love more than by the sun. Jesus’ joy is so deep that another sun seems to be burning in His soul and shining through His eyes. He bends and kisses the forehead of the child.

352.9

He has stopped near a humble house with a well in front. Jesus sits down near the well where He is joined by the disciples, who are still arguing over their prerogatives.

Jesus looks at them. Then He calls them: «Come here, around Me and listen to the last lesson of the day, you who have shouted yourselves hoarse celebrating your own merits and believe that you will gain a position according to them. See this child? He is in the truth more than you are. His innocence gives him the key to open the gates of My Kingdom. In his simplicity of a child, he has understood that the strength necessary to become great lies in love and that obedience practised with love is required to enter My Kingdom. Be simple and humble, be affectionate not to Me only, but to one another, obey My words, all of them, also the ones I am speaking to you now, if you wish to reach the place that these innocent souls will enter. Learn from the little ones. The Father reveals the truth to them, but He does not reveal it to the wise.»

Jesus is speaking holding Benjamin against His knees, with His hands on the boy’s shoulders. Jesus’ countenance is majestic.He is serious, not angry, but serious. As it is of a Master. His fairhaired head is a blaze of light in the last sunbeams.

The vision ends here leaving me full of sweet happiness notwithstanding my sorrows.

[6th December 1945].

352.10

So, the disciples have not been able to go into the house. This was normal because of their number and out of respect. They never go in unless they are all invited, or one in particular is invited by the Master. I notice in them great respect and reservedness, notwithstanding the kindness of the Master and His long lasting familiarity. Even Isaac, who I can say is the first disciple, never takes the liberty of approaching Jesus unless he is called by the Master with at least a smile.

Somewhat different, is it not to the rash almost farcical? manner in which many people deal with what is supernatural… This is my comment and I feel that it is correct, because I cannot suffer people to treat what is above us with manners that we would not use for men like ourselves, if they are only a little better than we are… Well!… And let us go on…

The disciples are scattered on the shore of the lake to buy fish and bread and whatever is necessary for supper. James of Zebedee comes back and calls the Master, Who is sitting on the terrace with John crouched at His feet in loving conversation… Jesus stands up and leans over the parapet.

James says: «How much fish, Master! My father says that You blessed the nets by coming here. Look: this is for us» and he shows a basket full of silvery fish.

«May God grant him grace for his generosity. Prepare it, because after supper we will go on the shore with the disciples.»

They do so. The lake is black at night, waiting for the moon, which rises late. And rather than see it, one can hear it grumble and lap on the shingly shore. Only the exceptionally bright stars of eastern countries are mirrored in calm waters. They sit in a circle round an upturned boat on which Jesus is sitting. And the little lamps of boats placed in the centre of the circle hardly illuminate the faces closer to them. Jesus’ face is lit up from below by a lantern placed near His feet, and thus everybody can see Him well while He talks to this one or that one.

352.11

At first it is a simple home-like conversation. But it soon takes the tone of a lesson. Jesus says so openly:

«Come and listen. We shall be parting shortly and I wish to instruct you to perfect you further.

I heard you dispute today, and not always charitably. I have already given the seniors among you the lesson, but I want to give it to you as well, and it will do the seniors no harm to hear it again. Little Benjamin is no longer here, standing against My knees. He is sleeping in his bed and dreaming his innocent dreams. But perhaps his innocent soul is here among us just the same. But imagine that he, or some other boy, is here, as an example for you.

Each of you has in his heart a fixed idea, a curiosity, a danger. That is: to be the first in the Kingdom of Heaven; to know who the first will be; and at last the danger: the still human desire to hear the reply: “You are the first in the Kingdom of Heaven” uttered by your obliging companions or by the Master, above all by the Master, of Whose veracity and knowledge of the future you are aware. Is it not so? The questions tremble on your lips and dwell in the depth of your hearts.

Your Master, for your own good, yields to that curiosity, although He loathes giving assent to human curiosity. Your Master is not a charlatan to whom one can ask questions for a few coins in the uproar of a market. Neither is He possessed by the spirit of the Python, that assists Him in making money by divining, to comply with the narrow-mindedness of man who wants to know the future in order to decide how “to act”. Man cannot act wisely by himself. God will assist him if man has faith in Him! And it is of no avail to know the future, or to think that one knows it, if one has no means to avert the prophesied future. There is one means only: to pray to the Father and Lord that His mercy may assist us. I solemnly tell you that a confident prayer can change punishment into blessings. But he who has resorts to men in order to avert the future, as a man and with human means, cannot pray at all or prays very badly. As this curiosity may teach you a good lesson, I will reply to it for this once, although I abhor curious and disrespectful questions.

352.12

You are asking: “Which of us will be the greatest in the Kingdom of Heaven?”.

I do not take into consideration the limitation “of us” and I extend the frontiers to the whole present and future world and I reply: “He is the greatest in the Kingdom of Heaven, who is the least among men”. That is: he who is considered “the least” by men: the simple, the humble, the trustful, the unaware. That is a child, or he who can make his soul be like the soul of a child once again. Neither science, nor power, nor wealth, nor industry, not even good industry, will make you “the greatest” in the blessed Kingdom. It is necessary to be like children with regard to loving kindness, humility, simplicity and faith.

Watch how children love Me, and imitate them. How they believe in Me, and imitate them. How they remember what I say, and imitate them. How they do what I teach them, and imitate them. How they do not pride themselves on what they do, and imitate them. How they do not become jealous of Me and of their companions, and imitate them. I solemnly tell you that if you do not change your ways of thinking, of acting and of loving, and you do not re-mold them on the pattern of children, you will not enter the Kingdom of Heaven. They know the essential elements of My doctrine, as you know them, but how differently they practise what I teach! For every good action you accomplish, you say: “I did that”. A child says to Me: “I remembered You today, I obeyed for Your sake, I loved, I refrained from quarrelling… and I am happy, because I know that You are aware when I am good and You are pleased”. And watch children when they are at fault. How humbly they confess: “Today I was naughty. And I am sorry because I grieved You”. And they do not find excuses. They know that I know. They believe. They are sorry because I am sorry.

Oh! How dear children are to My heart: there is no pride, no duplicity, no lust in them! I tell you once again: become like children if you wish to enter My Kingdom. Love children, as they are angelical examples still at your disposal. Because you ought to be like angels. As an excuse you may say: “We do not see angels”. But God gives you children as examples, and you have children amongst you. And if you see a child who is physically or morally forlorn and who may perish, welcome him in My Name, because they are greatly loved by God. And he who welcomes a child in My Name welcomes Me, because I am in the innocent souls of children. And he who welcomes Me, welcomes Him Who sent Me, the Most High.

352.13

And beware lest you should scandalise one of these little ones, whose eyes see God. You must never scandalise anybody. But woe betide three times those who soil the innocent purity of children! Let them be like angels as long as possible. The world and flesh are too repugnant to souls coming from Heaven! And a child, through his innocence, is still entirely a soul. Respect the soul of a child and his body as you respect a sacred place. And a child is sacred also because he has God within himself. The temple of the Spirit is in everybody. But the temple of a child is the most sacred and intimate, it is beyond the double Veil. Do not even allow the wind of your passions to shake the curtains of their unawareness of concupiscence.

I would like a child in every family, among every gathering of people, to check the passions of men. A child sanctifies, brings solace and freshness through the simple glance of his innocent eyes. But woe to those who despoil children of their holiness through their scandalous behaviour! Woe betide those who teach children wickedness through their debauchery! Woe betide those who by means of their words and irony injure the faith children have in Me! It would be better if a millstone were tied round the neck of each of them and they were thrown into the sea to be drowned together with their scandal. Woe to the world that scandalises such innocent souls! There must indeed be scandals, but alas for the man who provides them.

No one is entitled to do violence to his body or to his life. Because life and body are given to us by God and He only is entitled to take them entirely or in part. I tell you that if your hand causes you to sin, it is better that you cut it off, and if your foot causes you to give scandal, it is better if you cut it off. It is better for you to enter into Life crippled or lame, than to be thrown into eternal fire with two hands and two feet. And if it is not sufficient to have one hand or foot cut off, have also the other hand or foot cut off, so that you may no longer scandalise, but you may have time to repent before being thrown into the unquenchable fire, which tortures like a worm forever. And if your eye should cause you to sin, tear it out and throw it away. It is better to be one-eyed, than be in hell with, both eyes. With one eye or without eyes you could see the Light in Heaven, whereas with two scandalous eyes you would see darkness and horror in hell. And nothing else.

352.14

Remember that. Do not scandalise the little ones, do not despise them, do not deride them. They are worth more than you are, because their angels always see God, Who tells them the truth to be revealed to children and to those whose hearts are like those of children.

And love one another like children, without disputes and without pride. And be at peace with one another. Be peaceful-minded towards everybody. You are brothers, in the name of the Lord, not enemies. There must be no enemies among Jesus’ disciples. The only Enemy is Satan. Be his fierce enemies and join battle with him and with the sins that install Satan in the hearts of men.

Be tireless in fighting Evil, whichever form it may take. And be patient. There is no limit to the activity of an apostle, because there is no limit to the activity of Evil. The demon never says: “That is enough. I am tired now and I am going to rest”. He is indefatigable. He passes from one man to another as quick as thought, and even quicker, and he tempts and takes, he seduces and tortures and gives no peace. He attacks treacherously and demolishes, if one is not more than vigilant. At times he installs himself as conqueror, encouraged by the weakness of the person he assails, at times he enters as a friend, because the prey he is after already lives as an ally of the Enemy. Sometimes, when he is cast out of a man, he wanders around and assaults a better prey to avenge himself for the affront suffered at the hands of God or of a servant of God. But you must say what he says: “I will not rest”. He does not rest in order to people hell. You must not rest in order to people Paradise. Give him no quarter. I foretell you that the more you fight him the more he will make you suffer. But you must not worry about that. He can overrun the earth, but he cannot enter Heaven. So he will not be able to trouble you there and all those who have fought him will be in Heaven…»

352.15

Jesus stops abruptly and asks: «Why are you worrying John? What do they want from you?»

John blushes and Bartholomew, Thomas and the Iscariot lower their heads seeing that they have been found out.

«Well?» asks Jesus peremptorily.

«Master, my companions want me to tell You something.»

«Tell Me, then.»

«Today, when You were with the sick man and we were going round the village, as You told us, we saw a man, who is not a disciple of Yours and whom we have never seen among those who listen to Your sermons, and he was casting out demons in Your name in a group of pilgrims going to Jerusalem. And he was successful. He cured a man who trembled so much as to be unable to work, and he made a girl recover the use of speech, which she had lost, because she was assailed in a forest by a demon in the form of a dog, which had tied her tongue. He said: “Go away, cursed demon, in the name of the Lord Jesus, the Christ, the King of the issue of David, the King of Israel. He is the Saviour and the Winner. Flee before His Name!” and the demon really fled. We resented that and we told him that he was not allowed to do so. He said to us: “Am I doing anything wrong? I honour the Christ by clearing His way from demons who are not worthy to see Him”. We replied: “You are not an exorciser according to Israel and you are not a disciple of Christ. You are not allowed to do that”. He said: “One is always allowed to do good things” and he rebelled against our order saying: “And I will continue to do what I am doing”. That is what they wanted me to tell You, particularly because You just said that all those who fight Satan will be in Heaven.»

352.16

«All right. That man will be one of them. He was right and you were wrong. The ways of the Lord are infinite and it is not true that only those who take the straight road arrive in Heaven. Everywhere, at all times, in countless different ways, there will be people who will come to Me, even along initially wrong ways. But God will see their good intentions and will lead them on to the right way. Likewise there will be some who through treble concupiscent inebriation will leave the good way to take one that will lead them far away and mislead them all together. So you must never judge your fellow-men. God only sees. Endeavour never to leave the right way, on which the will of God more than your own put you. And when you see one who believes and acts in My Name, do not call him stranger, enemy, or say that he is sacrilegious. He is a friendly faithful subject of Mine, because he believes spontaneously in My Name, and he believes more than many among you. That is why My Name on his lips works miracles like yours, and perhaps greater than yours. God loves him because he loves Me and will end by taking him to Heaven. No one who works miracles in My name can be My enemy or speak ill of Me. On the contrary he honours the Christ and bears witness to faith. I solemnly tell you that belief in My Name is sufficient to save your souls. Because My Name is Salvation. So I say to you: if you see him again, do not hinder him. But call him “brother”, because he is such, even if he is still outside the enclosure of My Fold. He who is not against Me, is with Me. He who is not against you, is with you.»

«Have we sinned, Lord?» asks John sorrowfully.

«No. You acted out of ignorance, but without malice. So there is no sin. But, since you are now aware of the situation, it would be a sin in the future. And now let us go home. Peace be with you.»

352.17

The dictation that follows the vision of little Benjamin (

7.3.44) can be put here at the end of today’s vision. As you wish.

[7th March 1944].

352.18

Jesus then says:

«I will tell you also, what I told My little disciple. The Kingdom belongs to the faithful lambs who love and follow Me without getting lost in allurements. They love Me till the end.

And I say to you what I said to My senior disciples: “Learn from the little ones”. The fact that you are learned, rich, bold, will not make you conquer the Kingdom of Heaven. Not if you are so from a human point of view. But you will conquer it, if you are supernaturally learned, rich and bold through the knowledge and practice of love. How love does enlighten one to understand the Truth! How it makes one rich to conquer it! How bold it makes one to conquer it! How much confidence and certainty it inspires!

Behave like little Benjamin, My little flower who scented My heart that evening and sang angelical music, which overwhelmed the scent of humanity seething in the disciples and the noise of human altercations.

And do you wish to know what happened later to Benjamin? He remained the little lamb of Christ, and when he lost his Great Shepherd, Who had gone back to Heaven, he became a disciple of the one who was more like Me, by whom he was baptised with the name of Stephen, My first martyr. He was faithful unto death and so were his relatives, conquered to Faith by their little apostle. Is he not known? Many people are known to Me in My Kingdom, but they are unknown to men. And they are happy for that. Worldly fame does not add even a tiny spark to the glory of the blessed souls.

Little John, always walk with your hand in Mine. You will proceed safely and when you arrive at the Kingdom I will not say to you: “Go in” but “Come” and I will take you in My arms to put you where My love has prepared a place for you and that your love has deserved.

Go in peace. I bless you.»