The Writings of Maria Valtorta

354. Le discours sur le Pain du Ciel, dans la synagogue de Capharnaüm, et la défection de nombreux disciples.

354. The sermon on the Bread from Heaven

354.1

Avant la vision du 7 décembre a été placée celle de la seconde multiplication des pains reçue le 28 mai 1944, avec la dictée qui s’y rapporte.

Le 7 décembre 1945.

354.2

La plage de Capharnaüm fourmille de gens qui sortent d’une vraie flottille de barques de toutes tailles. Les premiers à débarquer partent dans la foule à la recherche du Maître, d’un apôtre ou au moins d’un disciple. Ils interrogent les uns et les autres….

Finalement, un homme répond :

« Le Maître ? Les apôtres ? Non. Ils sont partis dès la fin du sabbat et ne sont pas rentrés. Mais ils vont revenir, car il y a des disciples. J’ai parlé tout à l’heure avec l’un d’entre eux. Ce doit être un grand disciple. Il parle comme Jaïre ! Il est allé vers cette maison au milieu des champs, en suivant la mer. »

L’homme qui a posé la question en répand le bruit, et tous se précipitent vers l’endroit indiqué. Mais après avoir fait environ deux cents mètres sur la rive, ils rencontrent tout un groupe de disciples qui viennent vers Capharnaüm en faisant de grands gestes. Ils les saluent et demandent :

« Où est le Maître ? »

Les disciples répondent :

« Pendant la nuit, après le miracle, il est parti en barque de l’autre côté de la mer en compagnie de ses disciples. Nous avons vu, au clair de lune, les voiles qui cinglaient vers Dalmanutha.

– Ah ! Voilà ! Nous le cherchions à Magdala chez Marie, et il n’y était pas ! Pourtant… les pêcheurs de Magdala auraient pu nous le dire !

– Ils ne l’auront pas su. Peut-être est-il allé sur les monts d’Arbel pour prier. Il y est déjà passé une fois, l’an dernier avant la Pâque. Je l’ai rencontré à ce moment-là, par une très grande grâce du Seigneur à son pauvre serviteur, dit Etienne.

– Mais il ne revient pas ici ?

– Il va sûrement revenir. Il doit faire ses adieux et donner des ordres. Mais que voulez-vous ?

– L’entendre encore, le suivre, devenir ses disciples.

– Il va maintenant à Jérusalem. Vous l’y retrouverez. Et là, dans la Maison de Dieu, le Seigneur vous parlera, si pour vous il est utile de le suivre.

354.3

Car il est bon que vous sachiez que, s’il ne repousse personne, nous avons en nous des tendances qui repoussent la Lumière. Certains en sont saturés — cela ne serait qu’un moindre mal car lui, il est Lumière et si nous devenons loyalement ses disciples avec une volonté bien décidée, sa lumière nous pénètre et chasse nos ténèbres —. Mais s’ils y sont plongés et s’y attachent comme à leur propre chair, alors il vaut mieux qu’ils s’abstiennent de venir, à moins qu’ils ne se détruisent pour se recréer à neuf. Réfléchissez donc pour savoir si vous avez en vous la force de prendre un nouvel esprit, une nouvelle manière de penser, une nouvelle façon de vouloir. Priez pour pouvoir connaître la vérité sur votre vocation. Puis venez, si vous croyez. Et veuille le Très-Haut, qui a guidé Israël dans son “ Passage[1] ”, vous guider, en ce “ Pessah ”, pour que vous marchiez à la suite de l’Agneau, hors des déserts, vers la Terre éternelle, vers le Royaume de Dieu, dit Etienne au nom de tous ses compagnons.

– Non, non ! Tout de suite ! Tout de suite ! Personne ne fait ce que lui fait. Nous voulons le suivre » dit la foule en effervescence.

Etienne a un sourire où passent beaucoup d’expressions. Il ouvre les bras et dit :

« C’est parce qu’il vous a donné en abondance du bon pain que vous voulez venir ? Croyez-vous qu’à l’avenir il ne vous donnera que cela ? Lui, il promet à ceux qui le suivent ce qui est son lot : la souffrance, la persécution, le martyre. Ce ne sont pas des roses, mais des épines ; pas des caresses, mais des gifles, pas du pain, mais des pierres qui sont prêtes pour les “ christ ”. Et je parle ainsi sans blasphémer, parce que ses vrais fidèles seront oints de l’huile sainte faite de sa grâce et de sa souffrance, et nous serons “ oints ” pour être victimes sur l’autel et rois au Ciel.

– Eh bien ? En serais-tu jaloux ? Tu en es, toi ? Nous voulons en être nous aussi. Il est le Maître pour tous.

– C’est bien. Je vous le disais parce que je vous aime et que je veux que vous sachiez ce que c’est qu’être ses “ disciples ” pour ne pas être ensuite des déserteurs. Allons donc l’attendre tous ensemble à sa maison. Le crépuscule commence et c’est le début du sabbat. Il viendra le passer ici avant son départ. »

354.4

Ils se dirigent vers la ville en discutant. Plusieurs interrogent Etienne – et Hermas qui les a rejoints –, car, aux yeux des juifs, ils ont une lumière spéciale en tant qu’élèves préférés de Gamaliel. Plusieurs demandent : “ Mais que dit Gamaliel de lui ? ”, d’autres : “ Est-ce lui qui vous a envoyés ? ”, et d’autres encore : “ N’a-t-il pas souffert de vous perdre ? ”, ou bien : “ Et le Maître, que dit-il du grand rabbi ? ”

Les deux hommes répondent avec patience :

« Gamaliel parle de Jésus de Nazareth comme du plus grand homme d’Israël.

– Oh ! Plus grand que Moïse ? demandent certains, presque scandalisés.

– Il dit que Moïse est l’un des nombreux précurseurs du Christ, mais qu’il n’était que le serviteur du Christ.

– Alors, pour Gamaliel, celui-ci est le Christ ? C’est ce qu’il dit ? Si le rabbi Gamaliel l’affirme, la question est tranchée. C’est lui le Christ !

– Il ne dit pas cela. Il n’arrive pas encore à le croire, pour son malheur. Mais il assure que le Christ est sur la terre car il lui a parlé, il y a plusieurs années, ainsi que le sage Hillel. Et il attend le signe que le Christ lui a promis pour le reconnaître, dit Hermas.

– Mais comment a-t-il fait pour croire que cet homme était le Christ ? Que faisait-il ? Moi, je suis aussi âgé que Gamaliel, mais je n’ai jamais entendu dire que ce que le Maître fait l’ait déjà été chez nous. S’il n’est pas persuadé par ces miracles, qu’est-ce qu’il a donc vu de si surnaturel dans ce Christ pour pouvoir croire en lui ?

– Il l’a vu oint par la Sagesse de Dieu. C’est ce qu’il affirme, répond encore Hermas.

– Et alors qui est cet homme-ci pour Gamaliel ?

– Le plus grand homme, maître et précurseur d’Israël. S’il pouvait dire : “ C’est le Christ ”, l’âme sage et juste de mon premier maître serait sauvée » dit Etienne.

Et il achève :

« Et je prie pour que cela arrive, à tout prix.

– Et s’il ne croit pas que c’est le Christ, pourquoi vous y a-t-il envoyés ?

– Nous voulions y venir. Il nous a laissés faire en disant que c’était bien.

– Peut-être pour savoir et rapporter au Sanhédrin…, insinue quelqu’un.

– Homme, que dis-tu là ? Gamaliel est honnête. Il ne sert d’espion à personne et surtout pas aux ennemis d’un innocent ! »

Etienne se fâche et on dirait un archange, tant il est indigné, et presque rayonnant dans sa sainte colère.

« Il aura été désolé de vous perdre, pourtant, dit un autre.

– Oui et non. Comme homme qui nous aimait bien, oui. Comme âme très droite, non, parce qu’il a dit : “ Il est plus grand et plus jeune que moi. Je puis donc fermer les yeux, rassuré sur votre avenir, en sachant que vous appartenez au ‘ Maître des maîtres ’. ”

– Et Jésus de Nazareth, que dit-il du grand rabbi ?

– Oh ! Il n’a que des paroles élevées pour lui !

– Il n’en est pas jaloux ?

– Dieu ne jalouse pas » rétorque sévèrement Hermas. « Ne fais pas de suppositions sacrilèges.

– Mais pour vous, alors, il est Dieu ? En êtes-vous certains? »

Les deux hommes affirment d’une seule voix :

« Comme d’être vivants en ce moment. »

Et Etienne conclut :

« Et croyez-le vous aussi pour posséder la vraie vie. »

354.5

Les voilà de nouveau sur la plage devenue un lieu de réunion, et ils la traversent pour aller à la maison. Sur le seuil se trouve Jésus, qui caresse des enfants. Des disciples se groupent avec des curieux et ils demandent :

« Maître, quand es-tu arrivé ?

– Il y a quelques instants. »

Le visage de Jésus a encore la majesté solennelle, un peu extatique, qu’il prend après une prière prolongée.

« Tu as été en oraison, Maître ? demande Etienne à voix basse, par respect, comme il s’est incliné pour le même motif.

– Oui. A quoi le vois-tu, mon fils ? demande Jésus en posant la main sur ses cheveux foncés en une douce caresse.

– A ton visage d’ange. Je suis un pauvre homme, mais ton aspect est si limpide que j’y lis les palpitations et les actions de ton âme.

– Le tien aussi est limpide. Tu es l’un de ceux qui restent tout petits…

– Et qu’y a-t-il sur mon visage, Seigneur ?

– Viens à part et je te le dirai. »

Il le saisit par le poignet et l’entraîne dans un couloir obscur.

« Charité, foi, pureté, générosité, sagesse ; or tout cela, c’est Dieu qui te l’a donné, tu l’as cultivé, et tu l’approfondiras. Enfin, d’après ton nom, tu as la couronne d’or pur[2] et avec un grand joyau qui resplendit sur ton front. Sur l’or et les pierres sont gravés deux mots : “ Prédestination ” et “ Prémices ”. Sois digne de ton sort, Etienne. Va en paix avec ma bénédiction. »

Et il pose de nouveau la main sur ses cheveux tandis qu’Etienne s’agenouille pour ensuite se prosterner et lui baiser les pieds.

354.6

Ils reviennent vers les autres.

« Ces gens sont venus pour t’entendre, dit Philippe.

– On ne peut pas parler ici. Allons à la synagogue. Jaïre en sera heureux. »

Jésus en tête, suivi par le cortège des autres, se rend donc à la belle synagogue de Capharnaüm ; salué par Jaïre, il y entre et ordonne que toutes les portes restent ouvertes pour que ceux qui n’arrivent pas à pénétrer puissent l’entendre de la rue et de la place voisines.

Jésus va à sa place, dans cette synagogue amie. Cette fois, heureusement, les pharisiens sont absents : peut-être sont-ils déjà partis en grande pompe pour Jérusalem. Et il commence à parler.

« En vérité, je vous dis : vous me cherchez non pas pour m’entendre ni pour les miracles que vous avez vus, mais pour ce pain que je vous ai donné à manger à satiété et sans frais. Les trois quarts d’entre vous me cherchaient pour cette raison, et par curiosité, venant de toutes parts de notre patrie. Il manque donc à votre recherche l’esprit surnaturel ; et l’esprit humain reste dominant, avec ses curiosités malsaines ou pour le moins ses imperfections infantiles, une curiosité non pas simple comme celle des petits enfants, mais diminuée comme l’intelligence d’un esprit obtus. Et à la curiosité, s’allie la sensualité et un sentiment vicié. La sensualité, subtile comme le démon dont elle est la fille, se cache derrière des apparences et des actes qui semblent bons ; le sentiment vicié, simple déviation morbide du sentiment, ressent, comme tout ce qui est “ maladie ”, le besoin et le désir des drogues et non de la simple nourriture : le bon pain, l’eau limpide, l’huile pure, le lait frais, suffisant pour vivre, et bien vivre. Le sentiment vicié veut des sensations extraordinaires pour être remué et éprouver le frisson du plaisir, ce frisson maladif des paralysés qui ont besoin de se droguer pour goûter l’illusion d’être intègres et virils. La sensualité veut satisfaire sans fatigue sa gourmandise, dans ce cas, avec du pain qui n’a pas coûté de sueurs, puisque Dieu l’a donné par bonté.

354.7

Les dons de Dieu ne sont pas l’ordinaire, ils sont l’exceptionnel. On ne peut y prétendre, ni se livrer à la paresse en disant : “ Dieu me les donnera. ” Il est écrit : “ Tu mangeras ton pain baigné par la sueur de ton front ”, c’est-à-dire le pain gagné par le travail. Si celui qui est Miséricorde a dit : “ J’ai pitié de ces foules qui me suivent depuis trois jours, n’ont plus rien à manger et pourraient défaillir en route avant d’avoir atteint Hippos sur le lac, ou Gamla, ou d’autres villes ”, et s’il a pourvu à leurs besoins, cela ne signifie pas pour autant qu’on doive le suivre pour cette raison. C’est pour bien davantage qu’un peu de pain, destiné à devenir ordure après la digestion, que l’on doit me suivre. Ce n’est pas pour la nourriture qui remplit le ventre, mais pour celle qui nourrit l’âme, car vous n’êtes pas seulement des animaux occupés à brouter, ruminer, ou fouiller avec leur groin et s’engraisser. Mais vous êtes des âmes ! C’est cela que vous êtes ! La chair, c’est le vêtement, l’être c’est l’âme, et elle seule est immortelle. La chair, comme tout vêtement, s’use et finit en poussière : elle ne mérite pas qu’on s’en occupe comme si c’était une perfection à laquelle il faut accorder tous ses soins.

Cherchez donc ce qu’il est juste de se procurer, non ce qui est superflu. Cherchez à vous procurer non la nourriture périssable, mais celle qui dure pour la vie éternelle. Celle-là, le Fils de l’homme vous la donnera toujours, quand vous la voudrez. Car le Fils de l’homme dispose de tout ce qui vient de Dieu et il peut vous le donner ; car il est Maître – et le Maître magnanime – des trésors du Père qui a imprimé sur lui son sceau pour que les yeux honnêtes ne soient pas confondus. Et si vous avez en vous la nourriture éternelle, vous pourrez accomplir les œuvres de Dieu, puisque vous serez nourris de Dieu lui-même.

354.8

– Que devons-nous faire pour accomplir les œuvres de Dieu ? Nous observons la Loi et les prophètes. Nous sommes donc déjà nourris de Dieu et nous accomplissons les œuvres de Dieu.

– C’est vrai. Vous observez la Loi, ou plutôt vous “ connaissez ” la Loi. Mais connaître n’est pas pratiquer. Nous connaissons, par exemple, les lois de Rome et pourtant un juif fidèle ne les pratique pas autrement que dans les formules qui lui sont imposées par sa condition de sujet. Pour le reste, nous ne pratiquons pas – je parle des juifs fidèles – les usages païens des Romains bien que nous les connaissions. La Loi et les prophètes que vous tous connaissez devraient en effet vous nourrir de Dieu et vous donner par conséquent la capacité d’accomplir les œuvres de Dieu. Mais pour cela, ils devraient ne faire qu’un avec vous, comme l’air que vous respirez et la nourriture que vous assimilez, qui se changent tous deux en vie et en sang. Au contraire, ils restent étrangers, tout en étant dans votre maison, comme peut l’être un objet que vous appréciez et utilisez souvent, mais qui ne vous ôterait pas la vie s’il venait à manquer. Alors que… Ah ! Essayez un peu de ne pas respirer pendant quelques minutes, essayez de rester sans nourriture pendant des jours et des jours… et vous verrez que vous ne pouvez pas vivre. C’est ce que devrait ressentir votre moi à cause de sa dénutrition et de son asphyxie de la Loi et des prophètes, puisque vous les connaissez, mais ne les assimilez pas, et qu’ils ne font pas qu’un avec vous. C’est cela que je suis venu enseigner et donner : le suc, l’air de la Loi et des prophètes, pour rendre sang et respiration à vos âmes qui meurent de faim et d’asphyxie. Vous ressemblez à des enfants qu’une maladie rend incapables de savoir ce qui peut les nourrir. Vous avez des provisions, mais vous ne savez pas qu’elles doivent être mangées pour se changer en principe vital, et qu’elles deviennent vraiment nôtres, par une fidélité pure et généreuse à la Loi du Seigneur, qui a parlé à Moïse et aux prophètes pour vous tous. C’est donc un devoir de venir à moi pour avoir l’air et le suc de la vie éternelle. Mais ce devoir présuppose en vous une foi. Car si quelqu’un n’a pas la foi, il ne peut croire à mes paroles, et s’il ne croit pas, il ne vient pas me dire : “ Donne-moi le pain véritable. ” Et s’il n’a pas le pain véritable, il ne peut accomplir les œuvres de Dieu puisque cette capacité lui manque. Par conséquent, pour être nourris de Dieu et pour accomplir ses œuvres, il est nécessaire que vous fassiez cette démarche fondamentale : croire en Celui que Dieu a envoyé.

354.9

– Mais quels miracles fais-tu donc pour qu’il nous soit possible de croire en toi comme en un envoyé de Dieu et pour qu’on puisse voir sur toi le sceau de Dieu ? Que fais-tu que les prophètes n’aient déjà fait, certes sous une forme plus modeste ? Moïse t’a même surpassé, puisque ce n’est pas une seule fois, mais pendant quarante ans qu’il a nourri nos pères d’une nourriture merveilleuse. Il est écrit que, pendant quarante années, nos pères ont mangé la manne du désert[3] et il est dit par conséquent que Moïse leur donna à manger du pain venu du Ciel : lui, il le pouvait.

– Vous êtes dans l’erreur. Ce n’est pas Moïse, mais le Seigneur qui a pu faire cela. Et dans l’Exode on lit : “ Voici : je ferai pleuvoir du pain du ciel. Que le peuple sorte et recueille ce qui lui suffit pour chaque jour ; ainsi je me rendrai compte si le peuple marche selon ma Loi. Et le sixième jour, qu’il en ramasse le double par respect pour le septième jour, le sabbat. ” Et les Hébreux virent le désert se recouvrir chaque matin de “ quelque chose de minuscule qui ressemble à ce qui est pilé dans le mortier, et au grésil, semblable à la graine de coriandre, et au bon goût de fleur de farine mélangée à du miel. ” Ce n’est donc pas Moïse, mais le Seigneur qui a procuré la manne. C’est Dieu qui peut tout. Tout. Punir et bénir, enlever et accorder. Et moi, je vous assure qu’entre les deux, il préfère bénir et accorder plutôt que punir et enlever.

Moïse, comme il est dit dans l’Ecclésiastique, était “ cher à Dieu et aux hommes, sa mémoire était bénie, car il était rendu par Dieu semblable aux saints dans leur gloire, grand et terrible pour les ennemis, capable de susciter des prodiges et d’y mettre fin, glorieux en présence des rois, son ministre en présence du peuple. Il avait vu la gloire de Dieu et entendu la voix du Très-Haut, il était le gardien des préceptes et de la Loi de vie et de sagesse. ” C’est pourquoi Dieu, comme le dit la Sagesse, par amour pour Moïse, a nourri son peuple du pain des anges, et lui a envoyé du ciel un pain déjà fait, sans fatigue, un pain délicieux et d’une douce saveur. Et — souvenez-vous bien de ce que dit la Sagesse — puisqu’il venait du ciel, et qu’il montrait la douceur de Dieu envers ses fils, il avait pour chacun le goût que celui-ci désirait, et procurait à chacun les effets qu’il voulait, étant utile aussi bien au bébé, à l’estomac encore imparfait, ou à l’adulte à l’appétit et à la digestion vigoureux, à la fillette délicate ou au vieillard décrépit. Et même, pour montrer que ce n’était pas œuvre d’homme, il renversa les lois des éléments car ce pain mystérieux qui, au lever du soleil, fondait comme du givre résistait au feu. Ou plutôt : le feu — c’est toujours la Sagesse qui parle — oublia sa propre nature par respect pour l’œuvre de Dieu son Créateur et pour les besoins des justes de Dieu. Ainsi, alors qu’il a l’habitude de s’enflammer pour tourmenter, ici il se fit doux pour faire du bien à ceux qui faisaient confiance au Seigneur.

C’est donc pour cela qu’en se transformant de toutes manières, il servit à la grâce du Seigneur, leur nourrice à tous, selon les besoins de celui qui priait le Père éternel, pour que ses enfants bien-aimés apprennent que ce n’est pas la reproduction des fruits qui nourrit les hommes, mais que c’est la parole du Seigneur qui conserve ceux qui croient en Dieu. En effet, le feu ne consumait pas – comme il le pouvait – la douce manne, pas même si la flamme était haute et puissante, alors que le doux soleil du matin suffisait à la faire fondre, afin que les hommes apprennent et se rappellent que les dons de Dieu doivent être recherchés dès le commencement du jour et de la vie, et que, pour les obtenir, il faut devancer la lumière et se lever pour louer l’Eternel dès la première heure du matin.

C’est cela que la manne enseignait aux Hébreux. Et moi, je vous le rappelle, car c’est un devoir qui dure et durera jusqu’à la fin des siècles. Cherchez le Seigneur et ses dons célestes, sans paresser jusqu’aux heures tardives du jour ou de la vie. Levez-vous pour le louer avant même que le soleil levant ne le fasse, et nourrissez-vous de sa parole qui consacre, préserve et conduit à la vie véritable.

Ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel mais, en vérité, c’est Dieu le Père, et maintenant, en vérité, c’est mon Père qui vous donne le Pain véritable, le Pain nouveau, le Pain éternel qui descend du ciel, le Pain de miséricorde, le Pain de vie, le Pain qui donne la vie au monde, le Pain qui rassasie toute faim et libère de toute faiblesse, le Pain qui donne à celui qui le prend la vie éternelle et l’éternelle joie.

354.10

– Seigneur, donne-nous de ce pain et nous ne mourrons plus.

– Vous mourrez comme tout homme, mais vous ressusciterez pour la vie éternelle si vous vous nourrissez saintement de ce Pain, parce qu’il rend incorruptible celui qui le mange. Pour ce qui est de vous, il sera donné à ceux qui le demandent à mon Père avec un cœur pur, une intention droite et une sainte charité. C’est pour cela que je vous ai appris à dire : “ Donne-nous notre pain quotidien. ” Mais pour ceux qui s’en nourriront indignement, il deviendra un grouillement de vers d’enfer, comme les paniers de manne conservés contre l’ordre reçu. Et ce Pain de salut et de vie deviendra, pour eux, mort et condamnation. Car le plus grand sacrilège sera commis par ceux qui mettront ce Pain sur une table spirituelle corrompue et fétide, et le profaneront en le mêlant à la sentine de leurs inguérissables passions. Mieux vaudrait pour eux ne l’avoir jamais pris !

354.11

– Mais où est ce Pain ? Comment le trouve-t-on ? Quel nom a-t-il ?

– Moi, je suis le Pain de vie. C’est en moi qu’on le trouve. Son nom est Jésus. Qui vient à moi n’aura plus jamais faim, et qui croit en moi n’aura plus jamais soif, car les fleuves célestes se déverseront en lui, éteignant toute ardeur matérielle. Je vous l’ai dit, désormais. Vous me connaissez à présent, et pourtant vous ne croyez pas. Vous ne pouvez croire que tout est en moi. Et pourtant, c’est ainsi. C’est en moi que se trouvent tous les trésors de Dieu. C’est à moi qu’est donné tout ce qui appartient à la terre, de sorte que les Cieux glorieux et la terre militante sont réunis en moi. Même, elle est en moi, la foule de ceux qui sont morts dans la grâce de Dieu et attendent en souffrant, car tout pouvoir est en moi et pour moi. Et je vous le dis : tout ce que le Père me donne viendra à moi. Et je ne chasserai pas celui qui vient à moi car je suis descendu du Ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Or voici la volonté de mon Père, du Père qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. La volonté du Père qui m’a envoyé est que quiconque connaît le Fils et croit en lui ait la vie éternelle et que je puisse le ressusciter au Dernier Jour, en le voyant nourri de la foi en moi et marqué de mon sceau. »

354.12

Ce discours nouveau et hardi du Maître suscite tout un bourdonnement dans la synagogue et au-dehors. Et lui, après avoir repris haleine un instant, tourne ses yeux étincelants de ravissement là où l’on murmure davantage – or ce sont précisément les groupes où il y a des juifs. Il reprend :

« Pourquoi marmonner entre vous ? Oui, je suis le fils de Marie de Nazareth, fille de Joachim de la race de David, vierge consacrée au Temple, puis épousée par Joseph, fils de Jacob, de la race de David. Beaucoup d’entre vous ont connu les justes qui donnèrent la vie à Joseph, menuisier de race royale, et à Marie, vierge héritière de souche royale. Cela vous fait dire : “ Comment celui-ci peut-il se dire descendu du Ciel ? ” et le doute naît en vous.

Je vous rappelle ce qu’annoncent les prophètes sur l’incarnation du Verbe. Et je vous rappelle comment, plus pour nous israélites que pour tout autre peuple, nous croyons que Celui que nous n’osons pas nommer ne peut pas se donner une chair selon les lois humaines, qui plus est selon les lois d’une humanité déchue. Si le Très Pur, l’Incréé, s’est humilié jusqu’à se faire homme par amour pour l’homme, il ne pouvait choisir qu’un sein de Vierge plus pur que les lys pour revêtir de chair sa divinité.

Le Pain descendu du ciel au temps de Moïse a été placé dans l’arche d’or[4], recouverte du propitiatoire, veillée par les chérubins, derrière les voiles du Tabernacle. Et avec le Pain était la Parole de Dieu. Et il était juste qu’il en fût ainsi, parce que les dons de Dieu et les tables de sa très sainte Parole doivent être traités avec le plus grand respect. Mais alors qu’est-ce que Dieu aura préparé pour sa propre Parole et pour le Pain véritable descendu du Ciel ? Une arche plus inviolée et plus précieuse que l’arche d’or, couverte du précieux propitiatoire de sa pure volonté d’immolation, veillée par les chérubins de Dieu, voilée d’une candeur virginale, d’une parfaite humilité, d’une sublime charité et de toutes les vertus les plus saintes.

Alors ? Ne comprenez-vous pas encore que ma paternité est au Ciel et donc que c’est de là que je viens ? Oui, je suis descendu du Ciel pour accomplir le décret de mon Père, le décret de salut des hommes selon ce qui a été promis au moment même de la condamnation et répété aux patriarches et aux prophètes.

Mais cela, c’est la foi. Or la foi est donnée par Dieu à ceux qui ont une âme de bonne volonté. Aussi personne ne peut venir à moi s’il n’est pas conduit à moi par mon Père, qui le voit dans les ténèbres, mais avec un vrai désir de la lumière. Il est écrit[5] dans les Prophètes : “ Ils seront tous instruits par Dieu. ” Voilà, c’est dit. C’est Dieu qui leur apprend où ils doivent aller pour être instruits par Dieu. Donc tout homme qui, au fond de son âme droite, a entendu Dieu parler, a appris de mon Père à venir vers moi.

– Et qui veux-tu qui ait entendu Dieu, ou vu sa Face ? » demandent plusieurs qui commencent à montrer des signes d’irritation et de scandale. Et ils finissent par dire :

« Tu délires ou tu es un illuminé.

– Personne n’a vu Dieu, excepté celui qui est de Dieu. Celui-là a vu le Père et c’est moi.

354.13

Et maintenant écoutez le “ Credo ” de la vie future sans lequel on ne peut se sauver.

En vérité, en vérité je vous dis que celui qui croit en moi a la vie éternelle. En vérité, en vérité je vous dis que je suis le Pain de la vie éternelle.

Dans le désert, vos pères ont mangé la manne et ils sont morts, car la manne était une nourriture sainte mais temporelle, et elle donnait la vie pour autant qu’il était nécessaire d’arriver à la Terre, promise par Dieu à son peuple. Mais la Manne que je suis n’aura pas de limites de temps ni de puissance. Non seulement elle est céleste, mais elle est divine, et elle produit ce qui est divin : l’incorruptibilité, l’immortalité de ce que Dieu a créé à son image et à sa ressemblance. Elle ne durera pas quarante jours, quarante mois, quarante ans, quarante siècles. Mais elle durera aussi longtemps que le temps, et elle sera donnée à tous ceux qui ont pour elle une faim sainte et agréable au Seigneur, qui se réjouira de se donner sans mesure aux hommes pour lesquels il s’est incarné afin qu’ils aient la Vie qui ne meurt pas.

Moi, je peux me donner, je peux me transsubstantier par amour pour les hommes, de sorte que le pain devienne Chair et que la Chair devienne pain, pour la faim spirituelle des hommes qui, sans cette nourriture, mourraient de faim et de maladies spirituelles. Mais si quelqu’un mange de ce Pain avec justice, il vivra éternellement. Le Pain que je donnerai, ce sera ma Chair immolée pour la vie du monde ; ce sera mon amour répandu dans les maisons de Dieu pour que viennent à la table du Seigneur ceux qui sont aimants ou malheureux et qu’ils trouvent un réconfort pour leur besoin de se fondre en Dieu et un soulagement pour leurs peines.

354.14

– Mais comment peux-tu nous donner ta chair à manger ? Pour qui nous prends-tu ? Pour des fauves sanguinaires ? Pour des sauvages ? Pour des homicides ? Le sang et le crime nous répugnent.

– En vérité, en vérité je vous dis que bien des fois l’homme est pire qu’un fauve et que le péché rend plus que sauvage, que l’orgueil donne une soif homicide, et que ce n’est pas à tous ceux qui sont ici présents que répugneront le sang et le crime. A l’avenir aussi, l’homme restera le même parce que Satan, la sensualité et l’orgueil en font une bête féroce. Et c’est pour satisfaire un besoin plus grand que jamais que vous devez et que l’homme devra se guérir lui-même des germes terribles par l’infusion du Saint. En vérité, en vérité je vous dis que si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas en vous la Vie. Celui qui mange dignement ma chair et qui boit mon sang possède la vie éternelle et je le ressusciterai au Dernier Jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. Comme le Père vivant m’a envoyé et que je vis par le Père, de même celui qui me mange vivra par moi et ira là où je l’envoie. Il fera ce que je veux, il vivra avec austérité comme homme, il sera ardent comme un séraphin et il sera saint, car pour pouvoir se nourrir de ma chair et de mon sang, il s’interdira les fautes et il vivra en s’élevant pour finir son ascension aux pieds de l’Eternel.

– Mais cet homme est fou ! Qui peut vivre de cette façon ? Dans notre religion, il n’y a que le prêtre qui doive se purifier pour offrir la victime. Lui, ici, il veut faire de nous autant de victimes de sa folie. Cette doctrine est trop pénible et ce langage trop dur ! Qui peut l’écouter et le pratiquer ? » murmure-t-on dans l’assistance, dont plusieurs sont des disciples réputés tels.

354.15

Les gens se dispersent en commentant, et les rangs des disciples paraissent très réduits quand le Maître et les plus fidèles restent seuls dans la synagogue. Je ne les compte pas, mais je pense qu’on arrive à peu près à une centaine. Il doit donc y avoir eu une forte défection même dans les rangs des anciens disciples depuis longtemps au service de Dieu.

Parmi ceux qui sont restés, il y a les apôtres, le prêtre Jean et le scribe Jean, Etienne, Hermas, Timon, Hermastée, Agape, Joseph, Salomon, Abel de Bethléem de Galilée, et Abel l’ancien lépreux de Chorazeïn avec son ami Samuel, Elie (celui qui renonça à ensevelir son père pour suivre Jésus), Philippe d’Arbel, Aser et Ismaël de Nazareth, ainsi que d’autres dont je ne connais pas le nom. Tous ceux-là parlent doucement en commentant la défection des autres et les paroles de Jésus, qui reste pensif, les bras croisés, appuyé à un haut pupitre.

« Vous êtes scandalisés par mes paroles ? Et si je vous disais que vous verrez un jour le Fils de l’homme monter au Ciel, où il était auparavant, et s’asseoir à côté du Père ? Et qu’avez-vous compris, assimilé, cru, jusqu’à présent ? Et avec quoi avez-vous écouté et saisi ? Seulement avec ce qui est tout humain ? C’est l’esprit qui vivifie et a de la valeur. La chair n’a rien à y voir. Mes paroles sont esprit et vie, et c’est spirituellement qu’il faut les écouter et les comprendre pour y puiser la vie. Mais il y en a beaucoup parmi vous dont l’esprit est mort parce qu’il est sans foi. Beaucoup d’entre vous ne croient pas vraiment, et c’est inutilement qu’ils restent près de moi. Ils n’y trouveront pas la Vie, mais la Mort. Car ils restent, comme je l’ai déjà dit, par curiosité ou par affection humaine, ou pire, dans une intention encore plus indigne. Ils n’ont pas été amenés ici par le Père en récompense de leur bonne volonté, mais par Satan. Personne, en vérité, ne peut venir à moi, si cela ne lui est pas accordé par mon Père. Partez vous aussi, vous qui restez difficilement parce que vous avez honte, humainement, de m’abandonner, mais qui avez encore plus honte de rester au service d’un homme qui vous semble “ fou et dur ”. Partez. Il vaut mieux que vous soyez loin pour nuire. »

Plusieurs autres disciples se retirent alors, parmi lesquels le scribe Jean et Marc, le Gérasénien possédé, guéri par Jésus qui envoya les démons dans les porcs. Les bons disciples se consultent et courent derrière ceux qui ont abandonné, en essayant de les arrêter.

354.16

Il reste maintenant dans la synagogue Jésus, le chef de la synagogue, et les apôtres…

Jésus se tourne vers les Douze, désolés, regroupés dans un coin :

« Voulez-vous vous en aller, vous aussi ? »

Il dit cela sans amertume, sans tristesse, mais avec beaucoup de sérieux. Dans un élan douloureux, Pierre lui dit :

« Seigneur, où veux-tu que nous allions ? Vers qui ? Tu es notre vie et notre amour. Toi seul as les paroles de vie éternelle. Nous savons que tu es le Christ, le Fils de Dieu. Si tu veux, chasse-nous. Mais, pour notre part, nous ne te quitterons pas, pas même… pas même si tu ne nous aimais plus… »

Pierre pleure sans bruit, avec de grosses larmes… André aussi, Jean et les deux fils d’Alphée pleurent ouvertement ; les autres, pâles ou rouges par suite de l’émotion, ne pleurent pas, mais souffrent visiblement.

« Pourquoi devrais-je vous chasser ? N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, tous les douze ? »

Prudemment, Jaïre s’est retiré pour laisser Jésus libre de réconforter ou de réprimander ses apôtres. Jésus, qui remarque sa retraite silencieuse, s’assied d’un air accablé, comme si la révélation qu’il fait lui coûtait un effort supérieur à ses moyens, épuisé comme il l’est, dégoûté, endolori. Puis il dit :

« Et pourtant, l’un de vous est un démon. »

La parole tombe lentement, effrayante, dans la synagogue où il n’y a que la lumière des nombreuses lampes qui soit joyeuse… et personne n’ose rien dire. Mais ils se regardent les uns les autres avec un frisson de peur, en se posant une question angoissée et, par une réponse encore plus angoissée et intime, chacun s’examine lui-même…

Personne ne bouge pendant un moment. Jésus reste seul sur son siège, les mains croisées sur les genoux, la tête basse. Il la relève enfin et dit :

« Venez. Je ne suis tout de même pas un lépreux ! Ou bien me croyez-vous tel ? »

Alors Jean s’avance rapidement et lui passe les bras autour du cou en disant :

« Dans ce cas, j’ai la lèpre avec toi, mon seul amour. Avec toi dans la condamnation. Avec toi dans la mort, si tu crois que c’est cela qui t’attend… »

Et Pierre rampe à ses pieds, il les lui prend et les pose sur ses épaules en sanglotant :

« Presse-moi, foule-moi aux pieds ! Mais ne me laisse pas penser que tu te méfies de ton Simon. »

Voyant que Jésus caresse les deux premiers, les autres s’a­vancent et lui donnent des baisers sur ses vêtements, sur ses mains, sur ses cheveux… Seul Judas ose lui embrasser le visage.

Jésus se lève tout à coup et semble le repousser brusquement tant son mouvement est imprévu, et il dit :

« Allons à la maison. Demain soir, à la nuit, nous partirons en barque pour Hippos. »

354.1

The vision of the second miracle of the loaves given on 28th May 1944 and relevant dictation are to be put before the vision of 7th December.

7th December 1945.

354.2

The beach at Capernaum is crowded with people disembarking from a fleet of boats of all sizes. And the first to land spread among the crowds looking for the Master or an apostle or at least a disciple. And they ask after them…

A man at last replies: «The Master? The apostles? No, they are not here. They went away immediately after the Sabbath and have not come back. But they will come back, because some of the disciples are here. I spoke just now to one of them. He must be an important disciple. He speaks as well as Jairus! He went along the coast towards that house in the fields.»

The man who asked the question spreads the news and they all rush towards the house. But after about two hundred metres they meet on the beach a group of disciples coming towards Capernaum gesticulating animatedly. They greet them and ask: «Where is the Master?»

The disciples reply: «During the night, after the miracle, He went with His disciples by boat to the other side of the sea. We saw the sails in the moonlight going towards Dalmanuta.»

«Ah! We looked for Him at Magdala, at Mary’s house, but He was not there! However… the fishermen of Magdala should have told us!»

«They probably did not know. He may have gone up the Arbela mountains to pray. He has been there before, last year, before Passover. I met Him there, by the great grace of the Lord to His poor servant» says Stephen.

«But is He not coming back here?»

«He will certainly come back. He has to give us instructions before sending us away. But what do you want?»

«We want to hear Him again, to follow Him and become His disciples.»

«He will be going to Jerusalem. You will find Him there. And in the House of God, the Lord will speak to you and you will know whether you ought to follow Him.

354.3

Because you must know that, although He does not reject anybody, there are tendencies in us which reject the Light. Now, he who has so many of them as to be not only saturated with them – which is not a great evil because He is Light and when we firmly decide to become His loyal followers His Light penetrates into us and overwhelms darkness – but to be also deeply attached to them, as to one’s own body, then it is better for him to refrain from coming, unless he is prepared to demolish his old being and form a completely new one. Consider, therefore, whether you have the strength to take on a new spirit, a new way of thinking and wanting. Pray in order to see the truth concerning your vocation. Then come, if you should so decide. And may the Most High, Who guided Israel in the “passage”[1], guide you also in this “Pesach”, so that you may follow in the wake of the Lamb, from the desert, towards the eternal Earth, the Kingdom of God» says Stephen, speaking on behalf of all his companions.

«No, no! Now! At once! No one does what He does. We want to follow Him» shout the crowds in tumult.

Stephen smiles meaningly. He opens his arms and says: «Do you want to come because He gave you plenty good bread? Do you think that in future He will give you only that? He promises His followers what is His own lot: sorrow, persecution, martyrdom. Not roses, but thorns; not caresses, but slaps; not bread but stones are awaiting the followers of Christ. And I say so without becoming a blasphemer, because His true followers will be anointed with the holy oil made by His Grace and His suffering; and we shall be “anointed” to be the victims on the altar and the kings in Heaven.»

«Well? Are you jealous perhaps? If you are there, we want to be there as well. The Master belongs to everybody.»

«All right. I told you because I love you and I want you to know what it means to be “disciples”, so that you may not become deserters later. Let us now go all together and wait for Him at His house. The sun is already setting and the Sabbath is about to begin. He will come to spend it here before departing.»

354.4

And they go towards the town, talking. And many ask Stephen and Hermas, who has joined them, many questions, as they are both placed in a very favourable light in the eyes of the Israelites, because they are Gamaliel’s dearest pupils. Many ask: «But what does Gamaliel say about Him?», and some: «Did he send you?», and some: «Did he not regret losing you?», or: «What does the Master say of the great rabbi?»

The two disciples reply patiently: «Gamaliel speaks of Jesus of Nazareth as of the greatest man in Israel.»

«What? Greater than Moses?» exclaim some who are almost scandalised.

«He says that Moses is one of the many precursors of the Christ. But he is only the servant of the Christ.»

«So, according to Gamaliel, this man is the Christ? Is that what he says? If rabbi Gamaliel says that, the matter is settled. He is the Christ!»

«He does not say that. He cannot yet believe that, unfortunately for him. But he says that the Christ is on the earth because he spoke to Him many years ago. Both he and wise Hillel. And he is waiting for the sign that Christ promised him so that he may recognise Him» says Hermas.

«But how could he believe that that man was the Christ? What did He do? I am as old as Gamaliel, but I never heard of anyone doing the things that the Master does. If he is not convinced by these miracles, what miracles did he see in that Christ that he believed in Him?»

«He saw Him anointed with the Wisdom of God. So he says» replies Hermas once again.

«Well, then, what is this one according to Gamaliel?»

«The greatest man, master and precursor in Israel. If he could say: “He is the Christ”, the wise and just soul of my just master would be saved» says Stephen and he concludes: «And I pray that that may happen, at all costs.»

«But if he does not believe that He is the Christ, why did he send you to Him?»

«We wanted to come. He let us come saying that it was a good thing.»

«Perhaps he wanted to find out things and report them to the Sanhedrin…» insinuates one.

«Man what are you saying? Gamaliel is honest. He does not play the spy for anybody, and particularly for the enemies of an innocent person!» objects Stephen and he is so indignant and almost beaming with holy indignation that he looks like an archangel.

«But he must have been sorry to lose you» states another man.

«He was and was not. As a man who was fond of us, yes. As a very righteous spirit, no. Because he said: “He is greater than I am and younger than I am. So I will be able to breathe my last breath peacefully, as far as your future is concerned, as I know that you are with the ‘Master of masters’”.»

«And what does Jesus of Nazareth say of the great rabbi?»

«Oh! He speaks but highly of him!»

«Is He not envious of him?»

«God does not envy» replies Hermas severely. «Do not make sacrilegious suppositions.»

«So He is God according to you. Are you sure?»

And the two reply together: «As we are sure that we are alive just now.» And Stephen concludes: «And believe it yourselves if you wish to possess eternal Life.»

354.5

From the beach they go into the square, which they cross going towards the house. Jesus is at the door caressing some children.

The disciples and some curious people crowd around Him asking: «Master, when did You come?»

«A few minutes ago.» Jesus’ countenance is still as majestically solemn, somewhat ecstatic, as when He is engrossed in prayer for a long time.

«Have You been praying, Master?» asks Stephen in a low voice out of respect, and for the same reason he has stooped.

«Yes, I have. What makes you understand that, My son?» asks Jesus laying His hand on the disciple’s dark hair with a kind caress.

«Your angelical face. I am a poor man, but the expression of Your face is so clear that one can read on it the emotions and deeds of Your spirit.»

«Yours also is clear. You are one of those who remain children…»

«And what is there on my face, Lord?»

«Come aside and I will tell you» and Jesus takes him by the wrist and leads him into a dark corridor. «Charity, faith, purity, generosity, wisdom; God gave them to you and you have improved them and you will do so even more in the future. Finally, in accordance with your name, you have a crown: it is of pure gold with a large gem glittering in front. On the gold and on the gem there are two expressions engraved: “Predestination” and “Early Fruit”. Be worthy of your destiny, Stephen. Go in peace with My blessing.» And once again He rests His hand on Stephen’s dark hair while he kneels down and bends to kiss His feet.

354.6

They go back to the others.

«These people have come to hear You…» says Philip

«It is not possible to speak here. Let us go to the synagogue. Jairus will be pleased.»

They go to the beautiful synagogue of Capernaum: Jesus leads the way and is followed by the procession of all the others. Jairus greets Him and He enters, giving instructions to leave all the doors open, so that those who cannot go inside may hear Him from the street and square next to the synagogue.

Jesus goes to His place, in the friendly synagogue, in which, fortunately, there are no Pharisees today. They have probably already left for Jerusalem in full plumage. And He begins to speak.

«I solemnly tell you: You are looking for Me not to hear Me or because of the miracles which you have seen, but because of the bread that I gave you to eat to your fill and without any expense. That is why three quarters of you were looking for Me, and also out of curiosity and that is why you came from every part of our Fatherland. So there is no supernatural spirit in your quest, dominated by human spirit with its unsound curiosities or at least with childish curiosity, not because it is simple like that of children, but because it is maimed like the intelligence of a dull-minded person. And linked to such curiosity there is sensuality and vitiated feeling. Sensuality, as subtle as the demon whose daughter it is, hides behind appearances and seemingly good deeds, and vitiated feeling is simply a morbid deviation of sentiment, and like everything which is “disease” it needs and craves after drugs, which are not plain food, good bread, good water, unadulterated oil, the first milk which is sufficient to live and live well. Vitiated feeling needs extraordinary things to be roused, to feel the thrill of pleasure, the sickly thrill of paralysed people who need drugs to feel the sensation, which beguiles them into believing that they are still healthy and virile. The sensuality that wants to satisfy one’s gluttony without work, in this case, with bread which was not hard-earned, but given by God’s bounty.

354.7

The gifts of God are not common ordinary things, they are special ones. One cannot claim them nor can one become lazy and say: “God will give them to me”. It is written: “You shall eat bread moistened with the sweat of your forehead”, that is the bread earned through hard work. If He Who is Mercy said: “I feel sorry for these people, who have followed Me for three days and have nothing left to eat and may faint on the way before they reach Hippo on the lake, or Gamala, or any other town”, and He provided accordingly, that does not imply that He is to be followed just because of that. I am to be followed for much more than a little bread, which becomes excrement after it is digested. I am to be followed not for the food that fills the stomach, but for that which nourishes the soul. Because you are not only animals, which must browse and ruminate, or grout and get fat. You are souls! That is what you are! Your body is the garment, your being is the soul. It is the soul that lasts. Your body, like every garment, wears out and comes to an end and it is not worth taking care of, as if it were something perfect deserving every care.

Seek, therefore, what is just to attain, not what is unjust. Endeavour to get not the food that does perish, but that which lasts for eternal life. The Son of man will always give it to you, whenever you want it. Because the Son of man has at His disposal everything that comes from God, and He can give it; He is the Master, the generous Master of the treasures of the Father God, Who has impressed His seal on Him so that no honest eye may be confused. And if you have the food that does not perish, you will be able to do the works of God, having been nourished with the food of God.»

354.8

«What shall we do to work the deeds of God? We keep the Law and respect the Prophets. Thus we are already nourished with the food of God and we do the works of God.»

«That is true. You keep the Law. Or better still: you “know” the Law. But to know is not to practise. For instance, we know the laws of Rome, but no faithful Israelite puts them into practise, except in those specific cases when he is compelled to do so as a subject. Otherwise, I am referring to faithful Israelites, we do not put into practise the heathen customs of the Romans, although we know them. The Law which you know and the Prophets should, in fact, nourish you with God and make you capable of working the deeds of God. But in order to do so, they should have become one thing with you, like the air you breathe and the food you assimilate, which become your life and your blood. Instead they are like strangers to you, although they belong to your house, just like an object in the house, which is known and useful to you, but will not interfere with your life if it were lost. But try not to breathe for a few minutes, or to go without food for days… and you will see that you cannot live. And that is how your ego should feel in your malnutrition and asphyxia of the Law and Prophets known to you but not assimilated and thus not all one with you. This is what I have come to teach you and to give you: the juice, the air of the Law and of the Prophets, to give blood and breath back to your souls dying from inanition and asphyxia. You are like children whom a disease has made unable to tell what can nourish them: You have plenty food in front of you, but you do not know that it must be eaten to be changed into something vital that is, that it must really become part of us, through pure generous loyalty to the Law of the Lord, Who spoke to Moses and the Prophets on behalf of all of you. It is your duty, therefore, to come to Me to receive the air and juice of eternal Life. But that duty presupposes faith in you. Because if one has no faith, one cannot believe My words, and if one does not believe, one cannot come to Me and say: “Give me the true bread”. And if you do not have the true bread you cannot work the deeds of God, because you are unable to do them. So in order to be nourished by God and to work the deeds of God, you must do the basic work, which is: to believe in Him Whom God sent.»

354.9

«But what miracles do You work that we may believe that You have been sent by God and we may see the seal of God upon You? What do You do, that the Prophets have not already done although in a more modest form? In truth, Moses exceeded You, because he fed our ancestors with wonderful food not once but for forty years. It is in fact written that our forefathers ate manna in the desert[2] for forty years, and it is written that Moses gave them the bread of heaven to eat, as he was able to do so.»

«You are wrong. Not Moses but the Lord was able to do so. And in Exodus we read: “Now I will rain down bread from the heavens. Let the people go out and gather what is sufficient for each day, so that I may test whether the people will follow My law or not. And on the sixth day they will gather twice as much, out of respect for the seventh day, which is the Sabbath”. And the Hebrews every morning saw the desert become covered with that “delicate thing that resembles what is pounded in a mortar and is like hoarfrost and coriander seed and has the lovely taste of flour kneaded with honey”. So it was not Moses but God who supplied manna. God can do everything. He can punish and bless. He can grant and take away. And I tell you that He always prefers to bless and grant rather than punish and take away.

God, as the Book of Wisdom states, out of love for Moses – who, according to Ecclesiasticus, “was beloved by God and men, of blessed memory, and was made by God the equal of the holy ones in glory, and strong to the terror of his enemies, and was able to work miracles and stop them, and was raised high in the respect of kings, and was His minister before the people, and saw the glory of God and heard the voice of the Most High, and was the guardian of the precepts and of the Law of life and science” – God, I was saying, out of love for Moses, nourished His people with the bread of angels and from heaven untiringly sent them bread already prepared, containing every delight, satisfying every taste. And – remember what Wisdom says – as it came from heaven, from God, and demonstrated His sweetness towards His children, it tasted as each eater wished and produced the effects that each person wanted, and was thus useful to babies, whose stomachs are still delicate, and to adults enjoying good appetite and healthy digestions, and to delicate girls and to decrepit old people. And, to testify that it was not the work of man, it overturned the laws of elements, and the mysterious bread, which at sunrise melted like frost, endured fire. Or rather – it is still Wisdom speaking – fire forgot its own nature out of respect for the work of God, its Creator, and for the needs of the just people of God, so that, while it burns to torture, in this case it became mild to assist those who confided in God. Thus, by transforming itself in many ways, it served the grace of the Lord, nourishing everyone, according to the will of those who prayed the Eternal Father, so that the beloved children might learn that it is not the reproduction of fruit that nourishes men, but it is the word of the Lord that preserves those who believe in God. In fact it did not consume the sweet manna, as it was able to do, not even when it flared, whereas the mild morning sunshine could melt it, so that men should learn and remember that the gifts of God are to be sought from the very beginning of the day and of life, and that one must anticipate Light to receive them, and rise and pray the Eternal Father at daybreak.

That is what manna taught the Hebrews. And I am reminding you because that duty still lasts and will last forever. Seek the Lord and His celestial gifts without idling until the late hours of day or of life. Rise and praise Him before the rising sun does, and feed on His word, which consecrates, preserves and leads to True life. It was not Moses who gave you the bread of Heaven, but it was God the Father, and now I solemnly tell you that it is My Father Who gives you the true Bread, the new Bread, the eternal Bread which descends from Heaven, the Bread of mercy, the Bread of Life, the Bread that gives Life to the world, the Bread that satisfies every hunger and removes all languor, the Bread that gives eternal Life and eternal joy to those who eat it.»

354.10

«Give us some of that bread, Lord, and we shall not die.»

«You will die as every man dies, but you will rise to eternal Life, if you feed holily on that Bread, because those who eat it become incorruptible. With regards to giving it, it will be given to those who ask My Father for it with pure hearts, upright intentions and holy charity. That is why I taught you to say: “Give us our daily Bread”. But those who eat it unworthily will become swarms of infernal worms, like the baskets of manna kept contrary to instructions received. And the Bread of health and life will become conviction and death for them. Because the greatest sacrilege will be committed by those who place that Bread on a corrupt foul spiritual table and profane it by mixing it with the sink of their incurable passions. It would have been better if they had never taken it!»

354.11

«But where is that Bread? How can one find it? What is its name?»

«I am the Bread of Life. You will find it in Me. Its name is Jesus. He who comes to Me will never be hungry again, and he who believes in Me will never be thirsty again, because celestial rivers will flow into him quenching all material ardour. I have already told you. And you have known Me by now. And yet you do not believe Me. You cannot believe that everything is in Me. And yet it is so. All the treasures of God are in Me. And everything pertaining to the earth has been given to Me; thus the glorious Heavens and the militant earth are united in Me and even the expiating and expecting mass of those who died in the grace of God are in Me, because all power has been given to Me and is in Me. And I tell you: everything the Father gives Me, will come to Me. And I will not reject those who come to Me, because I descended from Heaven not to do My will, but the will of He Who sent Me. And this is the will of My Father, of the Father Who sent Me: that I may lose not even one of those He gave Me, but I may raise them from death on the last day. Now the will of the Father Who sent Me is that whoever knows the Son and believes in Him, will have eternal Life and I may raise him on the Last Day, seeing that he is nourished with faith in Me and is signed with My seal.»

354.12

People begin to grumble both inside and outside the synagogue because of Jesus’ new hardy words. And the Master, after taking breath, looks with ecstatically shining eyes towards the people who are grumbling more loudly, that is towards the groups in which there are some Judaeans. He resumes speaking.

«Why are you grumbling among yourselves? Yes, I am the Son of Mary of Nazareth, the daughter of Joachim of the house of David, a virgin consecrated in the Temple and then married to Joseph of Jacob, of the house of David. Many of you have known the just parents of Joseph, a royal carpenter, and those of Mary, the virgin heiress of the royal stock. And you thus say: “How can He say that He descended from Heaven?”, and you become doubtful.

I remind you of the Prophets who prophesied the Incarnation of the Word. And I remind you that it is a dogma, more for us Israelites than for any other people, that He, Whose name we dare not mention, could not become Flesh according to the laws of mankind, and an impoverished mankind at that. The Most Pure Uncreated One, if He humiliated Himself by becoming Man for the sake of man, could but choose the womb of a Virgin purer than lilies to clothe His Divinity with Flesh. The Bread that descended from Heaven in the days of Moses was placed in the gold Ark[3], which supported the Mercy Seat and was watched over by Cherubim, behind the veils of the Tabernacle. And the Word of God was with the Bread. And it was right that it should be so, because the deepest respect is to be paid to the gifts of God and to the tables of His most holy Word. So what will God have prepared for His own Word and for the true Bread that has come from Heaven? A more immaculate and precious Ark than the gold one, to support the precious Mercy Seat of His pure will to immolate Himself, watched over by the cherubim of God, veiled by virginal purity, by perfect humility, sublime charity and all the most holy virtues.

So? Do you not yet understand that My Paternity is in Heaven, and that, consequently, I come from there? Yes, I descended from Heaven to fulfil the decree of My Father, the decree of salvation of men, according to what He promised at the same moment of condemnation and He repeated to Patriarchs and Prophets. And that is faith. And faith is given by God to souls of goodwill. No one, therefore, can come to Me unless My Father leads him to Me, as although He sees that he is in darkness, He knows that he is craving for light. It is written[4] in the Prophets: “They will all be taught by God”. So, that was decided. It is God Who instructs them where to go to be taught by God. Therefore, whoever has heard God speak in the depth of his righteous soul, has learned from the Father to come to Me.»

«And who has ever heard God or seen His Face?» ask many who begin to show signs of irritation and scandal. And they conclude: «You are either raving or You are a day-dreamer.»

«No one has seen God except Him Who came from God: He has seen the Father. And I am He.

354.13

And now listen to the “Creed” of future Life, without which no one can be saved.

I solemnly tell you that he who believes in Me has eternal Life. I solemnly tell you that I am the Bread of eternal Life.

Your fathers ate manna in the desert and they died. Because manna was a holy but temporary food and gave life as was required to reach the Land Promised by God to His people. But the Manna Which I am, will have no limit of time or power. It is not only celestial but divine and produces what is divine: the incorruptibility and immortality of what God created to His image and likeness. It will not last forty days, forty months, forty years, forty centuries. But it will last until the end of Time and will be given to all those who hunger for what is holy and pleasing to the Lord, Who will rejoice at giving Himself incommensurably to men, for whom He became incarnate, that they may have the Life which does not die.

I can give Myself, I can transubstantiate for the sake of men, so that the bread may become Flesh and the Flesh may become Bread, for the spiritual hunger of men, who without that Food would die of starvation and spiritual diseases. But if one eats this Bread with justice, one will live forever. The bread that I will give is My Body sacrificed for the Life of the world, it is My Love spread in the houses of God, so that all loving or unhappy souls may come to the Table of the Lord, and may find solace to their need to be united to God and relief to their sorrows.»

354.14

«But how can You give us Your flesh to eat? Who do You think we are? Blood-thirsty beasts? Savages? Murderers? Blood and crime disgust us.»

«I tell you solemnly that man is very often more cruel than beasts, that sin makes men savages, that pride makes them blood-thirsty murderers and that blood and crime will not disgust all the people present here. And also in future man will be the same because Satan, sensuality and pride make him brutal. Man therefore with greater care must rid himself of the dreadful germs through the infusion of the Holy One. I tell you solemnly that if you do not eat the Flesh of the Son of man and you do not drink His Blood, you will not have Life in you. He who eats My Flesh worthily and drinks My Blood has eternal Life and I will raise him up on the Last Day. For My Flesh is real Food and My Blood is real Drink. He who eats My Flesh and drinks My Blood lives in Me, and I live in him. As the living Father sent Me, and I live for the Father, so whoever eats Me will live also for Me and will go where I send him, and will do what I want, and will live austerely, as a man, and as ardently as a Seraph, and will be holy, because in order to be able to feed on My Flesh and My Blood, he will abstain from sin and will live ascending and finish his ascent at the feet of the Eternal Father.»

«He is mad! Who can live like that? In our religion only the priest is to be purified to offer the victim. He wants to make us victims of His madness. His doctrine is too painful and his language too hard! Who can listen to Him and practise what He says?» whisper the people present and many are disciples known as such.

354.15

The crowds disperse making their comments. And when the Master is alone in the synagogue with His most faithful followers the number of disciples has diminished considerably. I cannot count them, but I would say that, more or less, they are about one hundred. So there must have been a remarkable defection also in the group of the old disciples by now at the service of God. Among those left there are the apostles, John the priest and John the scribe, Stephen, Hermas, Timoneus, Ermasteus, Agapo, Joseph, Solomon, Abel of Bethlehem of Galilee, and Abel the leper of Korazim, with his friend Samuel, Elias (the one who did not bury his father to follow Jesus), Philip of Arbela, Aser and Ishmael of Nazareth and some whose names I do not know. They are speaking to one another in low voices commenting on the defection of the others and the words of Jesus, Who with folded arms is leaning against a high lectern.

«Are you scandalised at what I told you? And if I told you that one day you will see the Son of man ascend to Heaven where He was before, and sit beside His Father? What have you understood, assimilated and believed so far? And how have you heard and assimilated? Only through your humanity? It is the spirit that gives life and is important. The flesh is of no avail. My words are spirit and life, and they are to be heard and understood through the spirit to have life. But there are many among you whose spirits are dead because they are without faith. Many of you do not really believe. And they are staying with Me in vain. They will not receive Life, but Death. Because they are staying with Me, as I said at the beginning, either out of curiosity, or for human pleasure, or worse still, for more worthless purposes. They have not been led here by My Father, as a reward to their goodwill, but by Satan. Nobody can really come to Me, unless it is granted to him by My Father. You may go, you who find it difficult to remain here, because you are ashamed, from a human point of view, to leave Me but you are more ashamed to stay at the service of One Who seems “mad and hard” to you. Go. It is better for you to be far away, than be here and do harm.»

Many of the disciples withdraw, among them there is John, the scribe Marcus, the possessed Gerasene, who was cured by Jesus and the devils possessing him were sent into pigs. The good disciples consult with one another and run after their faithless companions endeavouring to stop them.

354.16

In the synagogue there is only Jesus with the chief of the synagogue and the apostles, Jesus turns towards the twelve apostles, who are deeply humiliated and are standing in a corner and says to them: «Do you want to go as well?» He says so without bitterness and without sadness, but very seriously.

Peter replies with sorrowful transport: «Lord, where can we go? To whom? You are our life and our love. You alone have words of eternal Life. We know that You are the Christ, the Son of God. If You wish, send us away. But we will not leave You of our own free will, not even… not even if You should not love us anymore…» and Peter sheds large tears silently…

Andrew, John, Alphaeus’ two sons also weep openly, and the others, who are either pale or flushed with emotion, do not weep, but are clearly suffering.

«Why should I send you away? Did I not choose you twelve?…»

Jairus has wisely withdrawn to leave Jesus free to console or reproach His apostles. Jesus, Who has noticed his silent withdrawal, sits down; He is tired, disgusted, grieved and depressed, as if the revelation He is about to make costs Him a greater effort than He can possibly bear, and He says: «And yet, one of you is a demon.»

His words drop slowly, frighteningly, in the synagogue, where only the light of the lamps seems to be cheerful… and no one dare speak. They look at one another with fearful disgust and painful inquisitiveness and each one examines himself with even greater anguish and uncertainty…

No one moves for a while. And Jesus remains alone, on His seat with His hands crossed on His knees and lowered face. He at last looks up and says: «Come. I am not a leper! Or do you think I am?…»

John then rushes forward and throwing his arms round Jesus’ neck he says: «I will be with You, then, my only love, in Your leprosy. I will be with You in Your conviction, in Your death, if that is what You think is awaiting You…»; and Peter creeps at His feet, takes them in his hands and laying them on his shoulders he says sobbing: «Press them here, tread on me! But do not make me think that You do not trust Your Simon.»

When the others see that Jesus is caressing the first two, they come forward and kiss Jesus’ clothes, His hands and hair… Only the Iscariot dares to kiss Him on His cheek.

Jesus springs to His feet and His movement is so sudden that He seems to be repelling him rudely, and He says: «Let us go home. Tomorrow night we will leave for Hippo by boat.»


Notes

  1. Passage déjà rappelé en 340.9.
  2. couronne d’or pur : Etienne, en grec, “ Stéphanos ”, signifie “ couronne ”.
  3. la manne du désert dont parle Ex 16. Suivent des citations de Ex 16, 4-5.14.31 ; Sg 16, 19-29 ; Si 45, 1-6.
  4. l’arche d’or était l’arche de l’Alliance, ou arche du Témoignage, gardée à l’endroit le plus sacré du Temple. Son origine, sa description et son contenu sont exposés en Ex 25, 10-22 ; 26, 33-34 ; 37, 1-9 ; 40, 20-21 ; Nb 10, 33-36 ; 17, 25 ; Dt 10, 1-5 ; 31, 25-26 ; Jos 3-4 ; 6, 1-16 ; 1S 3, 3 ; 4, 3-22 ; 5-6 ; 7, 1-2 ; 2S 6, 1-17 ; 7, 2 ; 11, 11 ; 1R 3, 15 ; 6, 19-28 ; 8, 1-9 ; 2 M 2, 4-5. He 9, 4 nous apprend que l’arche contenait aussi la manne. Dans l’œuvre de Maria Valtorta, l’arche préfigure Marie, à commencer par 25.9 et jusqu’en 642.8/9 et 649.11). Mais elle est aussi figure de Jésus (en 221.9 et 387.8).
  5. écrit, comme en Is 54, 13 ; Jr 31, 34.

Notes

  1. passage, already remember in 340.9.
  2. manna in the desert, in Exodus 16. The following quotations are taken from: Exodus 16:4-5.14.31; Wisdom 16:19-29; Sirach 45:1-6.
  3. the gold Ark. Origin, description, events and contents of the ark of the Covenant are shown in: Exodus 25:10-22; 26:33-34; 37:1-9; 40:20-21; Numbers 10:33-36; 17:25; Deuteronomy 10:1-5; 31:25-26; Joshua 3-4; 6:1-16; 1 Samuel 3:3; 4:3-22; 5-6; 7:1-2; 2 Samuel 6:1-17; 7:2; 11:11; 1 King 3:15; 6:19-28; 8:1-9; 2 Maccabees 2:4-5. That the ark also contained the manna can be found in: Hebrews 9:4. In the work by Valtorta the ark represents Holy Mary (starting with 25.9 and ending with 642.8/9 and 649.11) but also Jesus (in 221.9 and 387.8).
  4. written, as in: Isaiah 54:13; Jeremiah 31:34.