The Writings of Maria Valtorta

388. Dans les lieux frappés par le châtiment divin.

388. In the areas struck by the divine punishment.

388.1

Ils doivent avoir continué leur route au clair de lune, fait halte dans une caverne pendant quelques heures et repris leur chemin à l’aube. Ils sont manifestement fatigués d’avancer si péniblement sur la rocaille, à travers les arbustes épineux et les lianes qui rampent et se prennent dans les pieds. Simon le Zélote leur sert de guide. Il semble bien connaître les parages et s’excuse de la difficulté de la marche comme si elle dépendait de lui.

« Quand nous serons de nouveau sur les monts que vous voyez, nous avancerons plus facilement, et je vous promets du miel sauvage et de l’eau pure en abondance…

– De l’eau ? Je patauge dedans ! Le sable m’a rongé les pieds comme si j’avais marché sur le sel et ma peau est en feu.

388.2

Quel endroit maudit ! Ah ! on sent bien qu’on est proche des lieux punis par le feu[1] du Ciel ! Il est resté dans le vent, dans la terre, dans les épines. Dans tout ! s’exclame Pierre.

– C’était pourtant beau ici, autrefois, n’est-ce pas, Maître ?

– Très beau. Dans les premiers siècles du monde, cet endroit était un petit Eden. Le sol était très fertile, riche en sources servant à beaucoup d’usages, mais disposées de façon à ne faire que du bien. Ensuite… le désordre des hommes parut s’emparer des éléments, et ce fut la ruine. Les sages du monde païen expliquent de plusieurs manières ce terrible châtiment : à la manière des hommes, cependant, parfois avec une terreur superstitieuse. Mais soyez-en sûrs : ce fut seulement la volonté de Dieu qui changea l’ordre des éléments. Ceux du ciel appelèrent ceux des profondeurs, ils se heurtèrent, s’excitèrent l’un l’autre en une ronde maléfique, les éclairs incendièrent le bitume que les veines ouvertes du sol avaient répandu en désordre. Le feu des entrailles terrestres s’unit au feu sur la terre, et le feu du ciel alimenta celui de la terre en ouvrant, par les épées des éclairs, de nouvelles blessures dans le sol qui tremblait avec des convulsions effrayantes. Ensemble, ils brûlèrent, détruisirent, rongèrent des stades et des stades d’un lieu qui était auparavant un paradis. C’est ainsi qu’il est devenu l’enfer que vous voyez et où il ne peut y avoir de vie. »

Les apôtres écoutent attentivement…

Barthélemy demande :

« Tu crois que, si on pouvait assécher le voile épais des eaux, on trouverait au fond de la Grande Mer les restes des villes punies ?

– Certainement. Et presque intacts, car l’épaisseur des eaux forme un linceul de chaux autour des villes ensevelies. Mais le Jourdain a répandu sur elles une épaisse couche de sable. Elles sont donc anéanties deux fois pour qu’elles ne se redressent plus, symbole de ceux qui, obstinés dans leurs fautes, sont inexorablement engloutis par la malédiction de Dieu et la domination de Satan, qu’ils ont servi avec tant de soin de leur vivant.

– Est-ce ici que se réfugia[2] Mattathias, fils de Jean, fils de Siméon, le juste Asmonéen qui fait, avec ses fils, la gloire d’Israël tout entier ?

– Oui : entre les montagnes et les déserts, et c’est là aussi qu’il remit de l’ordre dans le peuple et l’armée ; et Dieu fut avec lui.

– Néanmoins… Ce fut plus facile pour lui, car les Assidéens furent plus justes que ne le sont les pharisiens à ton égard !

– Etre plus juste que les pharisiens, c’est bien facile ! Plus facile encore que de piquer pour cette ronce qui s’est attachée à mes jambes… Regardez-moi-ça ! dit Pierre qui, en écoutant, n’a pas pu voir par terre et s’est trouvé pris dans un buisson épineux qui fait saigner ses mollets.

– Sur les montagnes, il y en aura moins. Tu vois comme cela diminue déjà ? dit Simon le Zélote pour le réconforter.

– Dis donc ! Tu parais très au courant…

– J’y ai vécu proscrit et persécuté…

– Ah ! Alors !… »

388.3

En effet, les hauteurs deviennent vertes, d’un vert moins torturant, bien qu’elles soient moins ombragées ; si l’herbe y est peu abondante, elle est en revanche très parfumée et couverte de fleurs qui en font un tapis coloré. Des nuées d’abeilles y font leurs provisions puis volent vers les grottes dont sont criblés les flancs de la montagne et là, sous des rideaux de lierre et de chèvrefeuille, déposent le miel dans des ruches naturelles.

Simon le Zélote entre dans l’une de ces cavernes et en sort avec des rayons de miel d’or, puis dans plusieurs autres, jusqu’à ce qu’il en ait pour tous. Il en offre au Maître et à ses amis, qui mangent volontiers ce miel doux et filant.

« Si on avait du pain ! Comme c’est bon ! dit Thomas.

– Même sans pain, c’est bon ! Meilleur que les épis philistins. Et… espérons qu’aucun pharisien ne viendra nous dire de ne pas en manger ! » lance Jacques, fils de Zébédée.

Ils marchent en mangeant, jusqu’à ce qu’ils arrivent à une citerne où se déversent des ruisselets qui partent ensuite je ne sais où. L’eau déborde du bassin, et elle est fraîche, cristalline, étant protégée du soleil et des débris par la voûte du rocher où la citerne est creusée. En retombant, elle forme un lac minuscule dans la roche de silice noirâtre.

C’est avec un plaisir visible que les apôtres se déshabillent et se plongent, à tour de rôle, dans ce bassin inattendu. Mais auparavant, ils ont voulu que Jésus en profite “ pour que nos membres en soient sanctifiés ”, comme dit Matthieu.

Puis ils se remettent en route, rafraîchis bien que toujours affamés. Ceux qui souffrent le plus de la faim ne se contentent pas de manger du miel, et ils rongent des tiges de fenouil sauvage et d’autres pousses comestibles dont j’ignore le nom.

Depuis les plateaux de ces monts bizarres, dont les sommets semblent avoir été décapités par un coup d’épée, la vue est belle. On aperçoit au sud les déchirures d’autres montagnes vertes et de plaines fertiles, avec parfois en toile de fond la Mer Morte. En revanche, elle est bien visible à l’orient, bordée sur l’autre rive de hauteurs lointaines qu’estompe une brume de nuées légères qui s’élèvent du sud-est. Au nord, quand on la découvre entre les crêtes, on voit la verdure lointaine de la plaine jordanienne, et à l’ouest les monts de Judée.

Le soleil commence à brûler, et Pierre dit sentencieusement :

« Cette brume sur les monts de Moab est signe de fortes chaleurs.

– Nous allons maintenant descendre dans la vallée du Cédron. Elle est ombragée… dit Simon.

– Le Cédron ? Comment avons-nous fait pour y arriver si vite ?

– Oui, Simon, fils de Jonas. Le chemin a été rude, mais comme il a abrégé le parcours ! En suivant sa vallée, on arrive vite à Jérusalem, explique Simon le Zélote.

– Et à Béthanie…

388.4

Je devrais envoyer certains d’entre vous à Béthanie pour dire aux sœurs de conduire Egla chez Nikê. Elle m’en a prié instamment, et c’est une juste prière. La veuve sans enfants aura, elle aussi, un saint amour, et la fillette sans parents une mère vraiment juive, qui la fera grandir dans la foi de nos ancêtres et dans la mienne. Je voudrais venir moi aussi… Ce serait un repos paisible pour mon âme attristée… Dans la maison de Lazare, le cœur du Christ ne trouve qu’amour… Mais le voyage que je veux accomplir avant la Pentecôte est long !

– Envoie-moi, Seigneur, et avec moi un bon marcheur. Nous irons à Béthanie, puis je remonterai à Kérioth, et nous nous retrouverons là » dit Judas avec enthousiasme.

Les autres, au contraire, dans l’éventualité d’être choisis pour ce voyage qui les séparerait du Maître, n’ont vraiment pas l’air ravis.

Jésus réfléchit. Pensif, il regarde Judas. Il se demande s’il va consentir. Mais Judas insiste :

« Oui, Maître ! Accepte ! Fais-moi plaisir !…

– Tu es le moins indiqué de tous, Judas, pour aller à Jérusalem !

– Pourquoi, Seigneur ? Je la connais mieux que personne !

– C’est bien pour cela !… Non seulement elle t’est connue, mais elle pénètre en toi plus qu’en tout autre.

– Maître, je te donne ma parole que je ne m’arrêterai pas à Jérusalem et que je ne verrai aucune personnalité d’Israël, j’y mettrai toute ma volonté… Mais laisse-moi y aller. Je te précéderai à Kérioth et…

– Et tu ne feras pas pression pour qu’on me rende des honneurs humains ?

– Non, Maître. Je te le promets. »

Jésus réfléchit encore.

« Pourquoi, Maître, tant d’hésitation ? Tu te méfies tellement de moi ?

– Tu es un faible, Judas. Et en t’éloignant de la Force, tu tombes ! Tu es si bon depuis quelque temps ! Pourquoi veux-tu te troubler et me faire de la peine ?

– Mais non, Maître, je ne veux pas cela ! Il me faudra bien un jour être sans toi ! Et alors ? Comment ferai-je, si je ne m’y suis pas préparé ?

– Judas a raison, disent plusieurs.

– C’est bien !… Vas-y. Pars avec mon frère Jacques.

Soulagés, les autres respirent. Déçu, Jacques soupire, mais il dit docilement :

« Oui, mon Seigneur ! Bénis-nous et nous partirons. »

Simon le Zélote a pitié de sa peine :

« Maître, les pères remplacent volontiers leurs enfants pour leur donner de la joie. Lui, je l’ai pris pour fils[3] en même temps que Jude. Le temps a passé, mais je n’ai pas changé d’idée. Ecoute ma prière… Envoie-moi avec Judas. Je suis âgé, mais résistant comme un jeune, et il n’aura pas à se plaindre de moi.

– Non, il n’est pas juste que tu te sacrifies en t’éloignant du Maître à ma place. C’est sûrement pour toi une souffrance de ne pas rester avec lui… dit Jacques, fils d’Alphée.

– La joie de te laisser avec le Maître adoucit ma peine. Tu me raconteras ensuite ce que vous avez fait… D’ailleurs… je vais avec plaisir à Béthanie…, termine Simon le Zélote, comme pour amoindrir la valeur de son sacrifice.

– C’est bien, vous partirez tous les deux.

388.5

En attendant poursuivons jusqu’à ce petit village. Qui y monte pour chercher du pain au nom de Dieu ?

– Moi ! Moi ! »

Tout le monde veut y aller, mais Jésus retient Judas.

Quand ils se sont tous éloignés, Jésus lui prend les mains et lui parle vraiment visage contre visage. On dirait qu’il veut faire passer en lui sa pensée, l’influencer au point que Judas ne puisse avoir d’autres pensées que celles même de Jésus.

« Judas… Ne te fais pas de mal ! Ne te fais pas de mal, mon Judas ! Ne te sens-tu pas plus calme et plus heureux depuis quelque temps, libéré des pieuvres de ton moi le plus mauvais, de ce moi humain qui est si facilement le jouet de Satan et du monde ? Oui, tu le sens ! Préserve donc ta paix, ton bien-être. Ne te fais pas de tort, Judas ! Je lis en toi. Tu es dans une si bonne passe ! Ah, si je pouvais, si je pouvais au prix de tout mon sang te garder ainsi, détruire jusqu’au dernier rempart où se niche un grand ennemi pour toi et te rendre tout esprit, intelligence d’esprit, amour d’esprit, esprit, esprit ! »

Judas, poitrine contre poitrine, visage contre visage avec Jésus, les mains dans les mains, est presque abasourdi. Il murmure :

« Me faire du tort ? Dernier rempart ? Lequel ?

– Lequel ? Tu le sais. Tu sais avec quoi tu te nuis ! En cultivant tes rêves de grandeur humaine et des amitiés que tu supposes être utiles pour l’obtenir. Israël ne t’aime pas, sois-en sûr. Il te hait comme il me hait, et comme il exècre quiconque peut avoir l’apparence d’un probable triomphateur. Et toi, justement parce que tu ne caches pas ta pensée de vouloir l’être, tu es détesté. Ne crois pas à leurs paroles mensongères, aux fausses questions qu’ils posent sous prétexte de s’intéresser à tes pensées pour t’aider. Ils te manipulent pour savoir et pour nuire. Et je ne te demande pas cela pour moi, mais pour toi, pour toi seul. Moi, si je suis en butte à l’iniquité, je serai toujours le Seigneur. Ils pourront bien torturer la chair, la tuer, mais rien de plus. Mais toi, toi ! C’est ton âme qu’ils tueraient… Fuis la tentation, mon ami ! Dis-moi que tu vas la fuir ! Donne à ton pauvre Maître persécuté, tourmenté, cette parole de paix ! »

Il l’a pris dans ses bras maintenant, et il lui parle joue contre joue, près de l’oreille, et les cheveux d’or foncé de Jésus se mêlent aux lourdes boucles brunes de Judas.

« Moi, je sais qu’il me faut souffrir et mourir. Je sais que ma couronne ne sera que celle du martyr. Je sais que ma pourpre ne sera que celle de mon sang. C’est pour cela que je suis venu. Car c’est par ce martyre que je rachèterai l’humanité, et l’amour me presse depuis un temps sans limite d’accomplir cette mission. Mais je voudrais qu’aucun des miens ne se perde. Ah ! tous les hommes me sont chers, car ils portent en eux l’image et la ressemblance de mon Père, et l’âme immortelle qu’il a créée. Mais vous, mes aimés et préférés, vous, le sang de mon sang, la pupille de mon œil, non, non, ne soyez pas perdus ! Ah ! Je ne subirai pas de torture semblable à celle-là — même si Satan enfonçait en moi ses armes brûlantes de soufres infernaux et me mordait, m’enlaçait, lui, le Péché, l’Horreur, le Dégoût —, je ne subirai pas de torture semblable à celle de voir l’un de mes élus se perdre… Judas, Judas, mon Judas ! Veux-tu que je demande au Père de souffrir trois fois mon horrible Passion et que deux d’entre elles servent à te sauver, toi seul ? Dis-le-moi, mon ami, et je le ferai. Je le prierai de multiplier à l’infini mes souffrances dans ce but. Je t’aime, Judas, je t’aime tellement ! Et je voudrais, je voudrais me donner moi-même à toi, me rendre moi-même à toi, pour te sauver de toi-même…

– Ne pleure pas, ne parle pas ainsi, Maître. Moi aussi, je t’aime. Moi aussi, je me donnerais pour te voir fort, respecté, craint, triomphant. Je ne t’aimerai peut-être pas parfaitement. Je ne penserai peut-être pas comme il faut. Mais je me sers de tout ce que je suis, et j’en abuse peut-être, tant il me tient à cœur de te voir aimé. Mais je te jure, je te jure sur Yahvé, que je ne m’approcherai pas des scribes, ni des pharisiens, ni des sadducéens, ni des juifs, ni des prêtres. Ils diront que je suis fou. Mais cela ne m’importe guère. Il me suffit que tu n’aies pas de peine à cause de moi. Tu es content ? Un baiser, Maître, un baiser pour ta bénédiction et ta protection. »

388.6

Ils s’embrassent et se séparent au moment où les autres reviennent, en descendant au pas de course la colline et en agitant de larges fouaces et des fromages frais. Ils s’asseyent sur l’herbe verte des rives et partagent cette nourriture en racontant le bon accueil qu’ils ont reçu parce que, dans ces quelques maisons, il y a des gens qui connaissent les bergers disciples et qui sont favorables au Messie.

« Nous n’avons pas dit que tu étais là, sinon… achève Thomas.

– Nous tâcherons de passer par ici un jour. Il ne faut négliger personne », répond Jésus.

Le repas prend fin. Jésus se lève et bénit les deux apôtres qui s’en vont à Béthanie, sans attendre le soir pour reprendre la route, car la vallée est ombragée et rafraîchie par des cours d’eau.

De leur côté, Jésus et les dix apôtres qui restent s’étendent sur l’herbe et se reposent en attendant le crépuscule, pour revenir vers la route d’Engaddi et de Massada, comme je l’entends dire par ceux qui sont restés.

388.1

They must have continued their journey during the moonlit night, and after resting for a few hours in a cave, they have set out again at dawn. And they are obviously exhausted after walking on crushed stones, through thorny bushes and creeping liane, which often entangle their feet. Simon Zealot is leading the way, as he appears to be thoroughly familiar with the area and he apologises for the difficult road, as if he were the cause of the difficulty.

«When we are once again up on those mountains, which you can see, it will be easier and I promise you plenty of wild honey and ample water…»

«Water? I will dive into it! The sand has corroded my feet as if I had been walking on salt and my skin is smarting.

388.2

How horrible these places are! Oh! One feels that we are close to the districts that Heaven punished with fire[1]! The stench is still in the wind in the earth, in the thorns, everywhere!» exclaims Peter.

«And yet it was beautiful here once, is that right, Master?»

«Very beautiful indeed. In the early centuries of the world, this area was a little Eden. The soil was very fertile and rich in spring waters suitable for many purposes. But they were so well arranged that they were a blessing. Then… the disorder of men seemed to affect the elements. And it was the end. The wise men of the heathen world explain the dreadful punishment in many ways. That is, in human terms, at times with superstitious terror. But believe Me: it was only the will of God that changed the order of the elements; and those of the sky involved those of the abyss, they broke loose clashing one against the other in malefic turmoil, thunderbolts set on fire the bitumen that the open veins of the earth had scattered everywhere in great disorder and fire from the bowels of the earth and on the earth and thunderbolts struck the earth, which was shaken in dreadful convulsion, and burned, destroyed and corroded acres of ground, which were previously a paradise, and turned it into the hell that you now see and where existence is impossible.»

The apostles are listening carefully…

Bartholomew asks: «Do You think that, if we could drain the dense salty water, we would find the ruins of the punished towns on the bottom of the Great Sea?»

«Certainly. And almost intact; because the muddy water acts as mortar on the buried towns. But the Jordan has spread a great deal of sand on them. So they are buried twice, that they may never rise again, the symbol of those who, persisting in sin, are inexorably buried by God’s malediction and by the overbearance of Satan, whom they served so keenly in this life.»

«And did Mattathias of John of Simeon seek refuge[2] here: the just Hasmonean who is with his son the glory of Israel?»

«Yes, here. Among the mountains and in the deserts and here he reorganised the people and the army, and God was with him.»

«But, at least… It was easier for him, because the Hasidaeans were more just than the Pharisees are with You!»

«Oh! It is easy to be more just than Pharisees! Even easier than it is for this thorn to prick me and stick in my leg… Look here!» exclaims Peter, who, while listening did not look where he was walking and is entangled in a thorny bush which has made his leg bleed.

«There are not so many up in the mountains. See how they are already thinning out?» says Simon Zealot comforting him.

«H’m! You know the place well…»

«I lived here when I was in exile and persecuted…»

«Oh! In that case…»

388.3

In fact the greenery is becoming less troublesome on the little mountains, which, however, are not very shady and the herbs on them are rather short but sweet-smelling and are strewn with flowers forming a multi-coloured carpet. Bees suck them and then fly to the caves on the mountain sides where they deposit the honey in natural hives under curtains of ivy and honeysuckle.

Simon Zealot goes into one of the caves and comes out with combs of golden honey; he then goes into other caves until he has enough for everybody, and offers them to the Master and his friends who relish the sweet trickling substance.

«I wish we had some bread! It is delicious!» says Thomas.

«Oh! It is very good also without it! Much better than Philistine ears of corn. And… let us hope that no Pharisee will come to tell us that we cannot eat it!» says James of Zebedee.

They eat while walking and arrive at a reservoir, into which the waters of some streams flow and are then conveyed I know not where. The water that overflows from the basin is cool and clear, as it is protected from the sun and from pollution by the vault of the huge rock, in which the cistern has been dug; it flows down into a tiny lake in the blackish siliceous rock.

The apostles are evidently delighted in taking off their clothes and bathing in turns in the unexpected basin. But they wanted Jesus to be the first to enjoy it, «so that their bodies might be sanctified» says Matthew.

They resume walking, they are refreshed but more hungry than before, and the ones who are most hungry, in addition to the honey, nibble at the stalks of wild fennel and other edible shoots, the names of which I do not know.

One enjoys a beautiful view from the tablelands of these strange mountains, the peaks of which seem to have been cut off by a sword-thrust. Parts of other green mountains and of fertile plains can be seen to the south, as well as stretches of the Dead Sea, which is visible to the east, with the remote mountains of the other side fading in the mist of light clouds rising from south-east; the remote green Jordan plain can be seen to the north between mountain crests, while the high mountains of Judaea are visible to the west.

The sun is turning hot and Peter states that «those clouds over the mountains of Moab are the sign of great heat.»

«We will now go down into the Kidron valley. It is shady…» says Simon.

«The Kidron!?! Oh, how have we come so soon to the Kidron?»

«Yes, Simon of Jonas. It is a rough road, but it cuts the journey short! Going along its valley we shall soon be in Jerusalem» explains the Zealot.

«And in Bethany…

388.4

I should send some of you to Bethany, to tell the sisters to take Eglah to Nike. She begged Me so much, and quite rightly. The childless widow will also have a holy love and the orphan girl a true Israelite mother, who will bring her up in our old faith and in Mine. I would like to go too… A peaceful rest for My saddened spirit… In Lazarus’ house the heart of the Christ finds but love… But the journey I want to make before Pentecost is a long one!»

«Send me, Lord. And with me, someone with good legs. We will go to Bethany and then to Kerioth and we will meet there» says the Iscariot with enthusiasm. The others, instead, while waiting for someone to be selected for the journey, which would separate them from the Master, are not at all enthusiastic.

Jesus is thinking, and while thinking, He looks at Judas. He is undecided whether He should agree or not.

Judas insists: «Say yes, Master. Make me happy!…»

«You are the least suitable, Judas, to go to Jerusalem!»

«Why, Lord? I know the town better than anybody else!»

«That is why!… The town is not only well known to you, but it affects you more than anybody else.»

«Master, I give You my word that I will not stop in Jerusalem and I will not look for anybody from Israel… But let me go. I will arrive at Kerioth before You and…»

«And you will not put pressure on anybody to pay human homage to Me.»

«No, Master, I will not. I promise.»

Jesus is still pensive.

«Why do You hesitate so much, Master? Why do You not trust me?»

«You are so weak, Judas. And as soon as you go away from the Strength, you fall! You have been so good for some time! Why do you want to become upset and grieve Me?»

«No, Master, I do not want that! But one day I shall have to be without You! And then? What shall I do, if I do not prepare beforehand ?»

«Judas is right» several of the apostles say.

«All right!… Go, then. Go with My brother James.»

The others give sighs of relief. James sighs heavily but he says kindly: «Yes, my Lord! Bless us and we will depart.»

Simon Zealot feels sorry for him and says: «Master, fathers willingly replace their children to make them happy. I took him as my son[3] together with Judas. Time has gone by, but my mind is still the same. Listen to my prayer… Send me with Judas of Simon. I am old, but I am as strong as a young man, and Judas will not have to complain about me.»

«No, it is not fair that you should sacrifice yourself, leaving the Master, in my place. It would certainly grieve you not to be with Him…» says James of Alphaeus.

«Grief is relieved by the joy of leaving you with the Master. Later you will tell me what you have done… In any case… I go to Bethany willingly…» concludes the Zealot, as if he wished to belittle the value of his offer.

«All right. You two will go.

388.5

In the meantime let us proceed towards that village. Who will go up to get some bread in the name of God?»

«I will! I will!» They all want to go.

But Jesus holds back Judas of Kerioth. When they have all gone, Jesus takes his hands and speaks to him face to face. He seems to be wanting to instill His thought into him, influencing him to such an extent that Judas may not have any other thoughts than those wanted by Jesus. «Judas… Do not harm yourself, My dear Judas! Have you not been calmer and happier for some time, free from the burden of your lower ego, of the human ego, which is so easily at the mercy of Satan and of the world? Of course you know that you have! Well, protect your peace and your welfare. Do not injure yourself, Judas. I can read you. You are in such a happy period at this moment! Oh! If I could only keep you thus, at the cost of all My Blood, and destroy the last bulwark in which a great enemy of yours hides, and make you completely spiritual, with spiritual intellect, spiritual love, completely a… spirit!»

Judas, face to face with Jesus, his hands in the hands of the Master, is almost dumbfounded. He whispers: «Injure myself? Last bulwark? Which one?…»

«Which one?! You know. You know how you injure yourself! By cherishing thoughts of human grandeur and friendships, which you suppose are useful to procure such grandeur. Believe Me, Israel does not love you. It hates you as it hates Me, as it hates whoever may seem a potential victor. And since you do not conceal your ambition to be such, you are hated. Do not believe their false words, their deceitful questions, by which they pretend to take an interest in your plans in order to help you. They circumvent you to hurt you, to find out and injure you. I am not begging you on My behalf, but only on your own. If I am the target of iniquity, I am still the Lord. They may torture My body and kill it. But not beyond that. But in your case, they would kill your soul… Shun temptation, My friend! Tell Me that you will shun it! Speak this word of peace to your poor persecuted worried Master!»

Jesus clasps him in His arms and, cheek to cheek, speaks in his ear and His golden hair mixes with the thick dark curls of Judas.

«I know that I have to suffer and die. I know that My crown will be the crown of a martyr. I am aware that My Blood will be My purple. I came for that. Because through such martyrdom I will redeem Mankind, and love has been urging Me for endless time to do so. But I would not like any of My followers to be lost. Oh! All men are dear to Me, because in them there is the image and likeness of My Father and the immortal souls that He created. But you, My loved and beloved ones, you, the blood of My blood and the apples of My eyes, must not be lost! Oh! No torture could be like that, not even if Satan, who is Sin, Horror, Disgust, should pierce Me with his weapons burning with the sulphur of hell and should he bite and grasp Me, no torture could make Me suffer as much as I would for one of My chosen ones who should be lost… Judas, My Judas! Shall I ask My Father to let Me suffer My dreadful Passion three times, so that two of them may be offered to save you alone? Tell Me, My friend, and I will do that. I will ask Him to multiply My suffering infinitely for that purpose. I love you, Judas, I love you so much. And I would like to give you Myself, to make you Myself, to save you from yourself…»

«Do not weep, do not say that, Master. I love You, too. I also would give myself to see You strong, respected, feared, triumphant. I may not love You perfectly. I may not think perfectly. But I use and perhaps I misuse my whole being, because I am anxious to see You loved. But I swear to You, I swear on Jehovah, that I will not approach scribes, or Pharisees, or Sadducees, or Jews, or priests. They will say that I am mad. But it does not matter. I shall be quite happy provided You are not worried about me. Are You happy? A kiss, Master, as Your blessing and protection.»

388.6

They kiss each other and part while the others are running down the hill displaying cakes and fresh cheeses. They sit down on the green grass of the banks and divide the food, saying that they were made welcome, because the people of the few houses know the shepherd-disciples and are in favour of the Messiah.

«We did not tell them that You are here, otherwise…» concludes Thomas.

«We will endeavour to come back here some other time. We must not neglect anybody» replies Jesus.

The meal is over. Jesus stands up and blesses the two who are going to Bethany and who do not wish to wait until evening to set out, as the valley is shady and rich in water.

Jesus and the ten who are staying with Him, lie down on the grass and rest awaiting sunset, when they will go back to the Engedi and Masada road, as I hear them say.


Notes

  1. punis par le feu : lire en Gn 19, 23-25.
  2. se réfugia : cela est relaté en 1 M 2, 28. Pour les autres allusions, se rapporter à 1 M 2 tout entie
  3. je l’ai pris pour fils, en 100.8.

Notes

  1. punished with fire, as said in: Genesis 19,23-25.
  2. seek refuge, as said in: 1 Maccabees 2,28. For the other allusions consider the entire 1 Maccabees 2.
  3. I took him as my son, in 100.8.