Los Escritos de Maria Valtorta

388. Dans les lieux frappés par le châtiment divin.

388. Exhortación a Judas Iscariote,

388.1

Ils doivent avoir continué leur route au clair de lune, fait halte dans une caverne pendant quelques heures et repris leur chemin à l’aube. Ils sont manifestement fatigués d’avancer si péniblement sur la rocaille, à travers les arbustes épineux et les lianes qui rampent et se prennent dans les pieds. Simon le Zélote leur sert de guide. Il semble bien connaître les parages et s’excuse de la difficulté de la marche comme si elle dépendait de lui.

« Quand nous serons de nouveau sur les monts que vous voyez, nous avancerons plus facilement, et je vous promets du miel sauvage et de l’eau pure en abondance…

– De l’eau ? Je patauge dedans ! Le sable m’a rongé les pieds comme si j’avais marché sur le sel et ma peau est en feu.

388.2

Quel endroit maudit ! Ah ! on sent bien qu’on est proche des lieux punis par le feu[1] du Ciel ! Il est resté dans le vent, dans la terre, dans les épines. Dans tout ! s’exclame Pierre.

– C’était pourtant beau ici, autrefois, n’est-ce pas, Maître ?

– Très beau. Dans les premiers siècles du monde, cet endroit était un petit Eden. Le sol était très fertile, riche en sources servant à beaucoup d’usages, mais disposées de façon à ne faire que du bien. Ensuite… le désordre des hommes parut s’emparer des éléments, et ce fut la ruine. Les sages du monde païen expliquent de plusieurs manières ce terrible châtiment : à la manière des hommes, cependant, parfois avec une terreur superstitieuse. Mais soyez-en sûrs : ce fut seulement la volonté de Dieu qui changea l’ordre des éléments. Ceux du ciel appelèrent ceux des profondeurs, ils se heurtèrent, s’excitèrent l’un l’autre en une ronde maléfique, les éclairs incendièrent le bitume que les veines ouvertes du sol avaient répandu en désordre. Le feu des entrailles terrestres s’unit au feu sur la terre, et le feu du ciel alimenta celui de la terre en ouvrant, par les épées des éclairs, de nouvelles blessures dans le sol qui tremblait avec des convulsions effrayantes. Ensemble, ils brûlèrent, détruisirent, rongèrent des stades et des stades d’un lieu qui était auparavant un paradis. C’est ainsi qu’il est devenu l’enfer que vous voyez et où il ne peut y avoir de vie. »

Les apôtres écoutent attentivement…

Barthélemy demande :

« Tu crois que, si on pouvait assécher le voile épais des eaux, on trouverait au fond de la Grande Mer les restes des villes punies ?

– Certainement. Et presque intacts, car l’épaisseur des eaux forme un linceul de chaux autour des villes ensevelies. Mais le Jourdain a répandu sur elles une épaisse couche de sable. Elles sont donc anéanties deux fois pour qu’elles ne se redressent plus, symbole de ceux qui, obstinés dans leurs fautes, sont inexorablement engloutis par la malédiction de Dieu et la domination de Satan, qu’ils ont servi avec tant de soin de leur vivant.

– Est-ce ici que se réfugia[2] Mattathias, fils de Jean, fils de Siméon, le juste Asmonéen qui fait, avec ses fils, la gloire d’Israël tout entier ?

– Oui : entre les montagnes et les déserts, et c’est là aussi qu’il remit de l’ordre dans le peuple et l’armée ; et Dieu fut avec lui.

– Néanmoins… Ce fut plus facile pour lui, car les Assidéens furent plus justes que ne le sont les pharisiens à ton égard !

– Etre plus juste que les pharisiens, c’est bien facile ! Plus facile encore que de piquer pour cette ronce qui s’est attachée à mes jambes… Regardez-moi-ça ! dit Pierre qui, en écoutant, n’a pas pu voir par terre et s’est trouvé pris dans un buisson épineux qui fait saigner ses mollets.

– Sur les montagnes, il y en aura moins. Tu vois comme cela diminue déjà ? dit Simon le Zélote pour le réconforter.

– Dis donc ! Tu parais très au courant…

– J’y ai vécu proscrit et persécuté…

– Ah ! Alors !… »

388.3

En effet, les hauteurs deviennent vertes, d’un vert moins torturant, bien qu’elles soient moins ombragées ; si l’herbe y est peu abondante, elle est en revanche très parfumée et couverte de fleurs qui en font un tapis coloré. Des nuées d’abeilles y font leurs provisions puis volent vers les grottes dont sont criblés les flancs de la montagne et là, sous des rideaux de lierre et de chèvrefeuille, déposent le miel dans des ruches naturelles.

Simon le Zélote entre dans l’une de ces cavernes et en sort avec des rayons de miel d’or, puis dans plusieurs autres, jusqu’à ce qu’il en ait pour tous. Il en offre au Maître et à ses amis, qui mangent volontiers ce miel doux et filant.

« Si on avait du pain ! Comme c’est bon ! dit Thomas.

– Même sans pain, c’est bon ! Meilleur que les épis philistins. Et… espérons qu’aucun pharisien ne viendra nous dire de ne pas en manger ! » lance Jacques, fils de Zébédée.

Ils marchent en mangeant, jusqu’à ce qu’ils arrivent à une citerne où se déversent des ruisselets qui partent ensuite je ne sais où. L’eau déborde du bassin, et elle est fraîche, cristalline, étant protégée du soleil et des débris par la voûte du rocher où la citerne est creusée. En retombant, elle forme un lac minuscule dans la roche de silice noirâtre.

C’est avec un plaisir visible que les apôtres se déshabillent et se plongent, à tour de rôle, dans ce bassin inattendu. Mais auparavant, ils ont voulu que Jésus en profite “ pour que nos membres en soient sanctifiés ”, comme dit Matthieu.

Puis ils se remettent en route, rafraîchis bien que toujours affamés. Ceux qui souffrent le plus de la faim ne se contentent pas de manger du miel, et ils rongent des tiges de fenouil sauvage et d’autres pousses comestibles dont j’ignore le nom.

Depuis les plateaux de ces monts bizarres, dont les sommets semblent avoir été décapités par un coup d’épée, la vue est belle. On aperçoit au sud les déchirures d’autres montagnes vertes et de plaines fertiles, avec parfois en toile de fond la Mer Morte. En revanche, elle est bien visible à l’orient, bordée sur l’autre rive de hauteurs lointaines qu’estompe une brume de nuées légères qui s’élèvent du sud-est. Au nord, quand on la découvre entre les crêtes, on voit la verdure lointaine de la plaine jordanienne, et à l’ouest les monts de Judée.

Le soleil commence à brûler, et Pierre dit sentencieusement :

« Cette brume sur les monts de Moab est signe de fortes chaleurs.

– Nous allons maintenant descendre dans la vallée du Cédron. Elle est ombragée… dit Simon.

– Le Cédron ? Comment avons-nous fait pour y arriver si vite ?

– Oui, Simon, fils de Jonas. Le chemin a été rude, mais comme il a abrégé le parcours ! En suivant sa vallée, on arrive vite à Jérusalem, explique Simon le Zélote.

– Et à Béthanie…

388.4

Je devrais envoyer certains d’entre vous à Béthanie pour dire aux sœurs de conduire Egla chez Nikê. Elle m’en a prié instamment, et c’est une juste prière. La veuve sans enfants aura, elle aussi, un saint amour, et la fillette sans parents une mère vraiment juive, qui la fera grandir dans la foi de nos ancêtres et dans la mienne. Je voudrais venir moi aussi… Ce serait un repos paisible pour mon âme attristée… Dans la maison de Lazare, le cœur du Christ ne trouve qu’amour… Mais le voyage que je veux accomplir avant la Pentecôte est long !

– Envoie-moi, Seigneur, et avec moi un bon marcheur. Nous irons à Béthanie, puis je remonterai à Kérioth, et nous nous retrouverons là » dit Judas avec enthousiasme.

Les autres, au contraire, dans l’éventualité d’être choisis pour ce voyage qui les séparerait du Maître, n’ont vraiment pas l’air ravis.

Jésus réfléchit. Pensif, il regarde Judas. Il se demande s’il va consentir. Mais Judas insiste :

« Oui, Maître ! Accepte ! Fais-moi plaisir !…

– Tu es le moins indiqué de tous, Judas, pour aller à Jérusalem !

– Pourquoi, Seigneur ? Je la connais mieux que personne !

– C’est bien pour cela !… Non seulement elle t’est connue, mais elle pénètre en toi plus qu’en tout autre.

– Maître, je te donne ma parole que je ne m’arrêterai pas à Jérusalem et que je ne verrai aucune personnalité d’Israël, j’y mettrai toute ma volonté… Mais laisse-moi y aller. Je te précéderai à Kérioth et…

– Et tu ne feras pas pression pour qu’on me rende des honneurs humains ?

– Non, Maître. Je te le promets. »

Jésus réfléchit encore.

« Pourquoi, Maître, tant d’hésitation ? Tu te méfies tellement de moi ?

– Tu es un faible, Judas. Et en t’éloignant de la Force, tu tombes ! Tu es si bon depuis quelque temps ! Pourquoi veux-tu te troubler et me faire de la peine ?

– Mais non, Maître, je ne veux pas cela ! Il me faudra bien un jour être sans toi ! Et alors ? Comment ferai-je, si je ne m’y suis pas préparé ?

– Judas a raison, disent plusieurs.

– C’est bien !… Vas-y. Pars avec mon frère Jacques.

Soulagés, les autres respirent. Déçu, Jacques soupire, mais il dit docilement :

« Oui, mon Seigneur ! Bénis-nous et nous partirons. »

Simon le Zélote a pitié de sa peine :

« Maître, les pères remplacent volontiers leurs enfants pour leur donner de la joie. Lui, je l’ai pris pour fils[3] en même temps que Jude. Le temps a passé, mais je n’ai pas changé d’idée. Ecoute ma prière… Envoie-moi avec Judas. Je suis âgé, mais résistant comme un jeune, et il n’aura pas à se plaindre de moi.

– Non, il n’est pas juste que tu te sacrifies en t’éloignant du Maître à ma place. C’est sûrement pour toi une souffrance de ne pas rester avec lui… dit Jacques, fils d’Alphée.

– La joie de te laisser avec le Maître adoucit ma peine. Tu me raconteras ensuite ce que vous avez fait… D’ailleurs… je vais avec plaisir à Béthanie…, termine Simon le Zélote, comme pour amoindrir la valeur de son sacrifice.

– C’est bien, vous partirez tous les deux.

388.5

En attendant poursuivons jusqu’à ce petit village. Qui y monte pour chercher du pain au nom de Dieu ?

– Moi ! Moi ! »

Tout le monde veut y aller, mais Jésus retient Judas.

Quand ils se sont tous éloignés, Jésus lui prend les mains et lui parle vraiment visage contre visage. On dirait qu’il veut faire passer en lui sa pensée, l’influencer au point que Judas ne puisse avoir d’autres pensées que celles même de Jésus.

« Judas… Ne te fais pas de mal ! Ne te fais pas de mal, mon Judas ! Ne te sens-tu pas plus calme et plus heureux depuis quelque temps, libéré des pieuvres de ton moi le plus mauvais, de ce moi humain qui est si facilement le jouet de Satan et du monde ? Oui, tu le sens ! Préserve donc ta paix, ton bien-être. Ne te fais pas de tort, Judas ! Je lis en toi. Tu es dans une si bonne passe ! Ah, si je pouvais, si je pouvais au prix de tout mon sang te garder ainsi, détruire jusqu’au dernier rempart où se niche un grand ennemi pour toi et te rendre tout esprit, intelligence d’esprit, amour d’esprit, esprit, esprit ! »

Judas, poitrine contre poitrine, visage contre visage avec Jésus, les mains dans les mains, est presque abasourdi. Il murmure :

« Me faire du tort ? Dernier rempart ? Lequel ?

– Lequel ? Tu le sais. Tu sais avec quoi tu te nuis ! En cultivant tes rêves de grandeur humaine et des amitiés que tu supposes être utiles pour l’obtenir. Israël ne t’aime pas, sois-en sûr. Il te hait comme il me hait, et comme il exècre quiconque peut avoir l’apparence d’un probable triomphateur. Et toi, justement parce que tu ne caches pas ta pensée de vouloir l’être, tu es détesté. Ne crois pas à leurs paroles mensongères, aux fausses questions qu’ils posent sous prétexte de s’intéresser à tes pensées pour t’aider. Ils te manipulent pour savoir et pour nuire. Et je ne te demande pas cela pour moi, mais pour toi, pour toi seul. Moi, si je suis en butte à l’iniquité, je serai toujours le Seigneur. Ils pourront bien torturer la chair, la tuer, mais rien de plus. Mais toi, toi ! C’est ton âme qu’ils tueraient… Fuis la tentation, mon ami ! Dis-moi que tu vas la fuir ! Donne à ton pauvre Maître persécuté, tourmenté, cette parole de paix ! »

Il l’a pris dans ses bras maintenant, et il lui parle joue contre joue, près de l’oreille, et les cheveux d’or foncé de Jésus se mêlent aux lourdes boucles brunes de Judas.

« Moi, je sais qu’il me faut souffrir et mourir. Je sais que ma couronne ne sera que celle du martyr. Je sais que ma pourpre ne sera que celle de mon sang. C’est pour cela que je suis venu. Car c’est par ce martyre que je rachèterai l’humanité, et l’amour me presse depuis un temps sans limite d’accomplir cette mission. Mais je voudrais qu’aucun des miens ne se perde. Ah ! tous les hommes me sont chers, car ils portent en eux l’image et la ressemblance de mon Père, et l’âme immortelle qu’il a créée. Mais vous, mes aimés et préférés, vous, le sang de mon sang, la pupille de mon œil, non, non, ne soyez pas perdus ! Ah ! Je ne subirai pas de torture semblable à celle-là — même si Satan enfonçait en moi ses armes brûlantes de soufres infernaux et me mordait, m’enlaçait, lui, le Péché, l’Horreur, le Dégoût —, je ne subirai pas de torture semblable à celle de voir l’un de mes élus se perdre… Judas, Judas, mon Judas ! Veux-tu que je demande au Père de souffrir trois fois mon horrible Passion et que deux d’entre elles servent à te sauver, toi seul ? Dis-le-moi, mon ami, et je le ferai. Je le prierai de multiplier à l’infini mes souffrances dans ce but. Je t’aime, Judas, je t’aime tellement ! Et je voudrais, je voudrais me donner moi-même à toi, me rendre moi-même à toi, pour te sauver de toi-même…

– Ne pleure pas, ne parle pas ainsi, Maître. Moi aussi, je t’aime. Moi aussi, je me donnerais pour te voir fort, respecté, craint, triomphant. Je ne t’aimerai peut-être pas parfaitement. Je ne penserai peut-être pas comme il faut. Mais je me sers de tout ce que je suis, et j’en abuse peut-être, tant il me tient à cœur de te voir aimé. Mais je te jure, je te jure sur Yahvé, que je ne m’approcherai pas des scribes, ni des pharisiens, ni des sadducéens, ni des juifs, ni des prêtres. Ils diront que je suis fou. Mais cela ne m’importe guère. Il me suffit que tu n’aies pas de peine à cause de moi. Tu es content ? Un baiser, Maître, un baiser pour ta bénédiction et ta protection. »

388.6

Ils s’embrassent et se séparent au moment où les autres reviennent, en descendant au pas de course la colline et en agitant de larges fouaces et des fromages frais. Ils s’asseyent sur l’herbe verte des rives et partagent cette nourriture en racontant le bon accueil qu’ils ont reçu parce que, dans ces quelques maisons, il y a des gens qui connaissent les bergers disciples et qui sont favorables au Messie.

« Nous n’avons pas dit que tu étais là, sinon… achève Thomas.

– Nous tâcherons de passer par ici un jour. Il ne faut négliger personne », répond Jésus.

Le repas prend fin. Jésus se lève et bénit les deux apôtres qui s’en vont à Béthanie, sans attendre le soir pour reprendre la route, car la vallée est ombragée et rafraîchie par des cours d’eau.

De leur côté, Jésus et les dix apôtres qui restent s’étendent sur l’herbe et se reposent en attendant le crépuscule, pour revenir vers la route d’Engaddi et de Massada, comme je l’entends dire par ceux qui sont restés.

388.1

Deben haber proseguido en la noche de luna. Deben haberse detenido en alguna caverna, durante unas horas, para reanudar la marcha al alba. Están visiblemente cansados, por el difícil camino sobre rocas desmenuzadas y entre arbustos espinosos y lianas rasantes que apresan los pies. Guía la marcha Simón Zelote, que parece conocer muy bien el lugar y que se disculpa por la dificultad del camino, como si la dificultad dependiera de él.

«Ahora, cuando subamos de nuevo a esos montes que veis, iremos mejor, y os prometo abundante miel silvestre y aguas cristalinas también abundantes…».

«¿Agua? ¡Me lanzo a ella! La arena me ha roído los pies como si hubieran caminado por sal, y me escuece toda la piel.

388.2

¡Qué lugares más malditos! ¡Se siente, sí, se siente que estamos cerca de los lugares castigados con el fuego del Cielo! Ha quedado en el viento, en la tierra, en las espinas. ¡En todo!» exclama Pedro.

«Sin embargo, eran lugares bellos tiempo ha. ¿Verdad, Maestro?».

«Mucho. En los primeros siglos del mundo, eran un pequeño Edén. Fertilísimo el suelo, rico en manantiales que podían ser utilizados para muchos usos, manantiales ordenados sólo para producir cosas buenas. Luego… el desorden de los hombres pareció pasar a los elementos. Y fue la ruina. Los sabios del mundo pagano explican de muchas maneras el terrible castigo. Pero de maneras humanas, y algunas veces con terror supersticioso. Y, sin embargo, habéis de creer que lo que quitó de los elementos el orden fue la voluntad de Dios, sólo la voluntad de Dios[1]. Entonces, los elementos del cielo llamaron a los de las profundidades, se estremecieron, arremetieron los unos contra los otros por un maléfico torbellino; los rayos encendieron el betún esparcido desordenadamente por las venas del suelo abiertas. Y fuego proveniente de las entrañas de la tierra y en la tierra, y fuego del cielo para alimentar el de la tierra y para abrir, con las espadas de los rayos, nuevas heridas en la tierra que temblaba con convulsión espantosa, quemó, destruyó, consumió muchos estadios de un lugar que antes era un paraíso, e hizo de él el infierno que veis y en el cual no puede haber vida».

Los apóstoles escuchan atentamente…

Bartolomé pregunta: «¿Crees que, si se pudiera eliminar la capa de las aguas profundas, en el fondo del Mar Grande encontraríamos restos de las ciudades castigadas?».

«Sin duda. Y casi intactas, porque el espesor de las aguas forma a manera de argamasa para las ciudades sepultadas. Y mucha arena ha vertido sobre ellas el Jordán. Y están doblemente sepultadas, para que no vuelvan a renacer: símbolo de aquellos que, obstinados en el pecado, están inexorablemente sepultados por la maldición de Dios y por el despotismo de Satanás, al que con tanto frenesí han servido durante su vida».

«¿Y aquí se refugió Matatías[2] de Juan de Simeón, el justo asmoneo que es gloria, junto con sus hijos, de todo Israel?».

«Aquí. Entre montes y desiertos. Y aquí reorganizó al pueblo y al ejército. Y Dios estuvo con él».

«Pero, al menos… A él le fue más fácil, ¡porque los Asideos fueron más justos que no los fariseos contigo!».

«¡La verdad es que ser más justo que los fariseos es fácil! Más fácil que pinchar para este espino que se me ha agarrado a las piernas… ¡Mirad esto!» dice Pedro, que, escuchando, no ha mirado al suelo y se ha enredado en una maraña espinosa que le hace sangrar en las pantorrillas.

«En los montes hay menos espinos. ¿Ves como ya están disminuyendo?» dice Simón de Zelote para consolar.

«¡Mmm! Conoces muy bien…».

«He vivido aquí proscrito y perseguido…».

«¡Ah! ¡Bueno, entonces!…».

388.3

Efectivamente, los pequeños montes se visten de un verde menos molesto, aunque tienen poca sombra y hierbas poco altas (pero olorosísimas, y tachonadas de flores, como una alfombra de colores). Un sinfín de abejas allí se sacian, y luego van a las cavernas que hay en las laderas montanas, y allí, debajo de colgantes cortinas de hiedras y madreselvas, depositan la miel en colmenas naturales.

Simón Zelote va a una caverna y sale con panales de miel de oro; y a otra, y a otra más, hasta que tiene para todos; y ofrece al Maestro y a los amigos, que comen con gusto la dulce y filamentosa miel.

«¡Si hubiera pan! ¡Qué buena está!» dice Tomás.

«Sin pan, también está buena. Mejor que las espigas filisteas. ¡Y… esperemos que ningún fariseo venga a decirnos que no podemos comerla!» dice Santiago de Zebedeo.

Van comiendo así, y llegan a una cisterna donde vierten sus aguas algunos regatos, para ser dirigidas luego no sé a dónde. El agua que rebosa sale del depósito por la bóveda de la roca en que está excavada la cisterna. Estando protegida del sol y de las impurezas, es fresca y cristalina. Cayendo luego, forma como un laguito minúsculo en la roca silícea y negruzca. Con visible placer, los apóstoles se quitan sus ropas y, por turnos, se zambullen en la piscina inesperada. Pero antes han querido que disfrutara del agua Jesús, «para luego ser santificados en el cuerpo» dice Mateo.

Reanudan la marcha, refrescados pero con más hambre que antes; y, los más hambrientos, además de comerse la miel, mordisquean unos tallos de hinojo silvestre y otros vástagos comestibles cuyos nombres desconozco.

La vista es bella desde los rellanos elevados de estos originales montes, a los que parece se les hubiera decapitado la cima de un espadazo. Retazos de otros montes verdes y de llanuras fértiles se ven al Sur, y también algún fragmento de horizonte del Mar Muerto, bien visible al Este, con los montes lejanos de la otra orilla vaporosos por una niebla de livianas nubes que surgen del sudeste; al Norte, cuando se muestra entre crestas de montes, se ve el verde lejano de la llanura jordánica; al Oeste, los altos montes de Judea.

El sol empieza a quemar y Pedro sentencia que «aquellas nubes en los montes de Moab son señal de calor fuerte».

«Ahora vamos a bajar al valle del Cedrón. Es umbroso…» dice Simón.

«¡¿El Cedrón?! ¡Cómo es que hemos llegado tan pronto al Cedrón?».

«Sí, Simón de Jonás. Ha sido un camino áspero, pero ¡cuánto ha abreviado el trayecto! Yendo por su valle, pronto se llega a Jerusa­lén» explica el Zelote.

«Y a Betania…

388.4

Debería enviar a algunos de vosotros a Betania, para decir a las hermanas que lleven a Egla a casa de Nique. Me lo ha pedido con mucha insistencia. Y es una petición justa. La viuda sin hijos tendrá un santo amor. La niña sin padres tendrá una madre verdaderamente israelita, que la educará en nuestra antigua fe y en la mía. Quisiera ir Yo también… Descanso de paz para el espíritu afligido… En la casa de Lázaro el corazón de Cristo encuentra amor, sólo amor… ¡Pero es largo el viaje que quiero hacer antes de Pentecostés!».

«Mándame a mí, Señor. Y, conmigo, a alguno que tenga buenas piernas. Iremos a Betania; luego subo a Keriot y allí nos encontramos» dice, entusiasta, Judas Iscariote. Los otros, sin embargo, ante la expectativa de ser elegidos para ese viaje que los separaría del Maestro, no se muestran de ninguna manera entusiastas.

Jesús piensa. Y mientras piensa mira a Judas. Duda si consentir.

Judas insta: «¡Sí, Maestro! ¡Dí que sí! ¡Dame esta satisfac­ción!…».

«Judas, eres el menos indicado de todos para ir a Jerusalén».

«¿Por qué, Señor? ¡La conozco mejor que ningún otro!».

«¡Es precisamente por eso!… No sólo la conoces. Penetra en ti más que en ningún otro».

«Maestro, te doy mi palabra de que no me detendré en Jerusalén, y de que no veré a ninguno de Israel, por propia voluntad… Pero, déjame ir. Te precederé en Keriot y…».

«¿Y no vas a hacer presiones para darme honores humanos?».

«No, Maestro. Lo prometo».

Jesús piensa aún.

«¿Por qué, Maestro, titubeas tanto? ¿Tanto desconfías de mí?».

«Eres un débil, Judas. En cuanto te alejas de la Fuerza, caes. ¡Estás siendo tan bueno desde hace una temporada…! ¿Por qué quieres turbarte a ti y causarme dolor a mí?».

«¡Que no, Maestro, que no quiero eso! ¡Día llegará en que tendré que estar sin ti, ¿no?! ¿Y entonces? ¿Cómo voy a afrontarlo, si no me he preparado?».

«Judas tiene razón» dicen varios.

«¡Bien, de acuerdo!… Ve. Ve con Santiago, mi hermano».

Los otros respiran de alivio. Santiago suspira de pena, pero dócilmente dice: «¡Sí, mi Señor! Bendícenos y nos pondremos en mar­cha».

Simón Zelote tiene compasión de su pena y dice: «Maestro, los padres substituyen gustosamente a sus hijos para darles una alegría. Yo a éste le he tomado[3], junto con Judas, como a hijo. El tiempo ha pasado, pero mi pensamiento sigue siendo el mismo. Acoge mi petición… Mándame a mí con Judas de Simón. Soy viejo, pero resistente como un joven, y Judas no tendrá motivo de queja conmigo».

«No, no es justo que te sacrifiques tú separándote del Maestro en mi lugar. Ciertamente para ti es un dolor no ir con Él…» dice Santiago de Alfeo.

«El dolor se mitiga con la alegría de dejarte a ti con el Maestro. Después me contarás lo que hicisteis… Por otra parte… voy de buen grado a Betania…» termina el Zelote como queriendo disminuir el valor de su ofrecimiento.

«Bien. Iréis vosotros dos.

388.5

Entretanto, vamos a seguir hasta aquel pueblecito. ¿Quién sube a buscar pan en nombre de Dios?».

«¡Yo! ¡Yo!». Quieren ir todos.

Pero Jesús retiene a Judas de Keriot. Una vez que todos se han alejado, Jesús le toma las manos y le habla cara a cara, verdaderamente cara a cara. Parece como si quisiera transfundirle su pensamiento, sugestionarle hasta el punto de que Judas no pudiera tener otros pensamientos sino los que Jesús quiere. «Judas… ¡No te dañes a ti mismo! ¡No te dañes, Judas mío! ¿No te sientes más tranquilo y feliz desde hace una temporada, libre de los potentes tentáculos de tu peor yo, de ese yo humano que es juguete tan fácil de Satanás y del mundo? ¡Sí, sí que te sientes así! Pues protege tu paz, tu bienestar. No te perjudiques, Judas. Yo leo en ti. ¡Estás en un momento tan bueno…! ¡Ah, si pudiera, si pudiera, a costa de toda mi sangre, mantenerte así, destruir el último baluarte en que anida un gran enemigo para ti, y hacerte todo espíritu, inteligencia espiritual, amor espiritual, espíritu, espíritu!».

Judas, frente a frente, cara a cara con Jesús, las manos en sus manos, está casi aturdido. Susurra: «¿Perjudicarme? ¿Último baluarte? ¿Pero cuál?…».

«¡¿Cuál?! Tú lo sabes. ¡Sabes con qué te perjudicas! Cultivando pensamientos de grandeza humana, y amistades que supones útiles para proporcionarte esta grandeza. Créeme: Israel no te ama. Te odia, como me odia a mí y como odia a quienquiera que pueda tener aspecto de posible triunfador. Y tú, precisamente porque no ocultas tu pensamiento de querer serlo, eres odiado. No creas en sus engañosas palabras, ni en sus preguntas falaces, hechas con la disculpa de interesarse en lo que piensas para ayudarte. Merodean a tu alrededor para hacer daño, para saber y hacer daño. Y no te ruego por mí, sino por ti, por nadie más. Yo, aunque sea blanco de la iniquidad, seré siempre el Señor. Podrán torturar la carne, matarla; más no. ¡Pero tú! ¡pero tú! A ti te matarían el alma… ¡Evita la tentación, amigo mío! ¡Dime que vas a evitarla! ¡Da a tu pobre Maestro perseguido, afligido, esta palabra de paz!».

Le tiene ahora tomado entre sus brazos y le está hablando junto al oído, su cara arrimada a la de Judas, y sus cabellos de oro obscuro se mezclan con los espesos rizos morenos de Judas.

«Yo sé que tengo que padecer y morir. Sé que mi única corona será la del mártir. Sé que mi única púrpura será la de mi Sangre. Para esto he venido. Porque por este martirio redimiré a la Humanidad, y el amor me impulsa desde un tiempo sin límites a esta acción. Pero quisiera que ninguno de los míos se perdiera. ¡Oh, amo a todos los hombres, porque llevan en sí la imagen y semejanza de mi Padre, el alma inmortal que Él ha creado! Pero vosotros, vosotros amados con predilección, vosotros sangre de mi Sangre, niña de mis ojos, ¿perderos?, ¡no, no! ¡Que no habrá tortura semejante a ésta — ni Satanás que clavara en mí sus armas ardientes de azufres infernales, y me mordiera, me estrujara, él, el Pecado, el Horror, la Repugnancia —, no habrá tortura semejante a ésta para mí: la de un elegido mío que se pierda…! ¡Judas, Judas, Judas mío! ¿Quieres que pida al Padre sufrir tres veces mi horrenda Pasión, y que de estas tres dos sean para salvarte solamente a ti? Dímelo, amigo, y lo haré. Diré que se multipliquen hasta el infinito mis sufrimientos por esto. Te amo, Judas. Mucho te amo. Y querría, querría darte a mí mismo, hacerte ser Yo mismo, para que te salvaras por ti mismo…».

«No llores, no digas eso, Maestro. Yo también te amo. Yo también me ofrecería a mí mismo para verte fuerte, respetado, temido, triunfante. No te amaré con perfección… No pensaré con perfección… Pero todo lo que soy lo uso, quizás abusando, por el ansia de verte amado. Pero te juro, te juro por Yeohveh, que no trataré con escribas, ni fariseos, ni saduceos, ni judíos, ni sacerdotes. Dirán que estoy loco. Pero no me importa. Me basta con que Tú no estés afligido por mí. ¿Estás contento? Un beso, Maestro, un beso como tu bendición, como tu protección».

388.6

Se dan un beso y se separan, mientras los otros regresan raudos colina abajo agitando hogazas grandes y quesos frescos. Se sientan en la hierba verde de las laderas y se reparten la comida contando que han sido bien recibidos, porque en las pocas casas que hay hay gente que conoce a los pastores-discípulos y se muestra propicia al Mesías.

«No hemos dicho que estabas, porque si no…» termina Tomás.

«Trataremos de pasar por aquí alguna vez. No se debe desatender a ninguno» responde Jesús.

La comida termina. Jesús se pone en pie y bendice a los dos que van a Betania, y que no esperan a que caiga la tarde para reanudar el camino, dado que el valle es umbroso y tiene agua fresca. Jesús y los diez que quedan se echan en la hierba y descansan en espera de la puesta del Sol para volver hacia el camino de Engadí y Masada, como oigo que dicen los que se han quedado.


Notes

  1. punis par le feu : lire en Gn 19, 23-25.
  2. se réfugia : cela est relaté en 1 M 2, 28. Pour les autres allusions, se rapporter à 1 M 2 tout entie
  3. je l’ai pris pour fils, en 100.8.

Notas

  1. la voluntad de Dios en la destrucción de Sodoma y Gomorra puede verse en el pasaje de Génesis 19, 23-25, al que hace referencia MV en una copia mecanografiada.
  2. ¿Y aquí se refugió Matatías..., como se lee en el pasaje de 1 Macabeos 2,28, del que hace mención MV en una copia mecanografiada y a cuyo contexto se refieren las alusiones que siguen.
  3. Yo a éste le he tomado… como a hijo, en 100.8.