The Writings of Maria Valtorta

428. La parabole de la vigne et du vigneron,

428. The parable of the vineyard and of the vine-dresser,

428.1

« Paix à vous, mes amis. Le Seigneur est bon. Il nous permet de nous réunir pour un repas fraternel. Où alliez-vous ? demande Jésus aux anciens bergers, tout en entrant dans un petit bois pour s’abriter du soleil.

– Les uns vers la mer, les autres vers les monts. Mais jusqu’ici nous avons marché ensemble, en nombre toujours croissant à cause des autres groupes que nous avons trouvés en route, dit Daniel, qui était berger au Liban.

– Oui, et nous deux, nous voudrions pousser jusqu’au grand Hermon où nous faisions brouter les troupeaux pour y laisser paître les cœurs, dit Benjamin, son compagnon.

– C’est une bonne idée. Moi, j’irai quelque temps à Nazareth, puis je serai entre Capharnaüm et Bethsaïde jusqu’à la nouvelle lune de Elul. Je vous dis cela, pour que vous puissiez me trouver en cas de besoin. Asseyez-vous et mettons nos vivres en commun pour pouvoir les distribuer équitablement. »

Ils étendent donc sur un linge leurs… richesses : fouaces, fromage, poisson salé, olives, quelques œufs, les premières pommes… et ils répartissent leurs biens aussi joyeusement qu’ils les ont présentés, après que Jésus les a offerts et bénits.

Comme ils sont heureux de ce festin d’amour inespéré ! Tout à la joie d’écouter le Maître, ils ont vite oublié la lassitude et la chaleur. Jésus leur demande ce qu’ils ont fait, leur donne des conseils, ou bien leur raconte ce que lui a accompli. Et, bien que l’heure très chaude d’une journée étouffante les étourdisse de somnolence, leur intérêt est tel que personne ne s’abandonne au sommeil. Puis, une fois le repas fini, ils remettent les restes des provisions dans les sacs en les répartissant en parts égales, puis s’enfoncent encore plus dans les premières broussailles des collines et, à l’ombre des arbres, assis en cercle autour de Jésus, ils le prient de leur dire une belle parabole qui leur serve de règle de vie et qui leur soit utile pour enseigner.

428.2

Jésus est installé de manière à avoir en face de lui la plaine d’Esdrelon, maintenant dépouillée des moissons, mais riche de vignes et de vergers, et il parcourt des yeux ce panorama comme s’il cherchait un sujet dans ce qu’il voit. Il sourit. Il a trouvé. Il commence par une question générale :

« Elles sont belles, n’est-ce pas, les vignes de cette plaine ?

– Oui, vraiment. Elles portent une quantité incroyable de raisins en train de mûrir. Et elles sont très bien entretenues. C’est pour cela qu’elles ont un si beau rendement.

– Ce doit être néanmoins des ceps de premier choix… » suggère Jésus, « et comme la plaine est presque entièrement divisée en domaines de riches pharisiens, ils y ont mis des plants excellents sans avoir à regretter les dépenses d’acquisition. »

Un homme vigoureux d’une quarantaine d’années, qu’il me semble avoir déjà vu, mais dont je ne me rappelle pas le nom, intervient :

« Il ne servirait à rien d’avoir acheté les meilleurs cépages si ensuite on n’avait pas continué à les soigner ! Moi, je m’y connais, car tous mes biens sont en vignes. Mais si je ne m’échine pas au travail — ou plutôt si je ne l’avais pas fait — de même que mes frères aujourd’hui encore, tu peux être certain, Maître, qu’au moment de la vendange je ne pourrais t’offrir des raisins pareils à ceux de l’an dernier.

– Tu as raison, Cléophas. Tout le secret pour obtenir de bons fruits tient dans les soins que l’on prodigue à son domaine, dit un autre.

– De bons fruits et de bons profits. Car si la terre produisait seulement ce que l’on a dépensé pour elle, ce serait un bien mauvais placement ! La terre doit donner l’intérêt du capital engagé, et en outre un gain qui nous permette d’accroître nos richesses. Il faut en effet garder à l’esprit qu’un père doit faire des parts pour ses enfants, et qu’il doit répartir un avoir en terres ou en argent suivant le nombre de ses enfants, afin que tous aient de quoi vivre. Je ne crois pas que cet accroissement du patrimoine pour en faire bénéficier ses enfants puisse être répréhensible, insiste Cléophas.

– Non, si on l’atteint par un travail honnête et irréprochable. Donc, à ton avis, quelle que soit l’excellence des plants mis en place, on doit travailler beaucoup pour en tirer profit ?

– Et comment ! Avant qu’ils ne donnent les premiers grains de raisin… car il faut des années, hein ! Et donc patienter et travailler jusqu’au moment où les ceps ont des feuilles. Plus tard, quand ils produisent du fruit et sont déjà forts, prendre garde qu’ils n’aient pas de branches inutiles, d’insectes nuisibles, veiller à ce que les herbes parasites n’épuisent pas la terre et que les sarments n’étouffent pas sous les ronces ou les liserons. Il faut aussi bêcher autour des pieds pour que la rosée pénètre et que les eaux stagnent un peu plus qu’ailleurs pour nourrir la plante, et apporter de l’engrais… C’est un dur travail ! Mais il faut le faire même s’il est épuisant, car le raisin, si sucré, si beau que chaque grappe semble être une récolte de pierres précieuses, se forme justement en suçant cet engrais noir et fétide. Cela paraît impossible, mais c’est ainsi ! Il faut encore effeuiller pour permettre au soleil de descendre sur les grappes. Puis, une fois la vendange terminée, arranger les ceps en les attachant, en les taillant, en les liant, en couvrant leurs racines de paille et de fumier pour les défendre contre le gel. Et, même en hiver, aller voir si le vent ou quelque malandrin n’a pas arraché les échalas, et si le temps n’a pas détaché les osiers utilisés pour lier les branches aux tuteurs… Ah ! Il y a toujours à faire jusqu’à ce que la vigne ne soit complètement morte… Et après il faudra encore l’enlever du sol et en arracher les racines pour le préparer à recevoir un nouveau plant. Or tu sais comme il faut avoir la main légère et patiente, comme aussi l’œil éveillé, pour dégager les sarments des ceps morts mélangés à ceux des pieds encore vivants ? Si on avait la main lourde et si on y allait sottement, on ferait beaucoup de dégâts ! Il faut être du métier pour savoir cela !… Les vignes ? Mais c’est comme des enfants ! Et avant qu’un enfant soit homme, il faut bien des efforts pour le garder sain de corps et d’esprit !…

428.3

Mais je bavarde, je bavarde, et je ne te laisse pas parler… Tu nous as promis une parabole…

– Vraiment, tu l’as déjà dite. Il suffirait d’appliquer ta conclusion et de préciser que les âmes sont comme les vignes…

– Non, Maître ! Parle, toi. Moi… j’ai dit des bêtises et nous ne pouvons faire tout seuls ce travail d’application…

– C’est bien. Ecoutez : quand notre chair animale est apparue dans le sein de notre mère, Dieu dans les Cieux a créé l’âme[1] pour faire l’homme futur à sa ressemblance et il l’a placée dans la chair qui se formait dans le sein. Le moment venu, l’enfant est né avec son âme qui, jusqu’à l’âge de raison, est restée comme une terre laissée en friche par son maître. Mais c’est alors que l’homme a commencé à réfléchir et à distinguer le bien du mal. Il s’est aperçu qu’il avait une vigne à cultiver à son gré, et qu’il avait un vigneron chargé de cette vigne : son libre arbitre.

En effet la liberté de se conduire, laissée par Dieu à l’homme, son enfant, est comme un serviteur capable donné par Dieu à l’homme, son enfant, pour l’aider à rendre fertile sa vigne, autrement dit son âme.

Si l’homme ne devait pas se fatiguer pour devenir riche, pour se faire un avenir éternel de prospérité surnaturelle, s’il avait dû tout recevoir de Dieu, quel mérite aurait-il eu à se recréer une sainteté après que Lucifer a corrompu celle que Dieu, par grâce, avait accordée au commencement aux premiers hommes ? C’est déjà beaucoup que Dieu accorde aux créatures, déchues par suite de l’hérédité de la faute, de mériter une récompense et d’être saintes, en renaissant, par leur propre volonté, à cette nature initiale de créatures parfaites que le Créateur avait donnée à Adam et Eve, et à leurs enfants, si les parents s’étaient gardés exempts de la faute originelle. L’homme tombé doit redevenir un homme élu, par sa libre volonté.

Or qu’arrive-t-il dans les âmes ? Ceci : l’homme confie son âme à sa volonté, à son libre arbitre, qui se met à cultiver la vigne, restée jusqu’alors un sol nu, certes de la bonne terre, mais encore privée de végétation utile. Dans ses premières années d’existence, il n’y avait que des herbes grêles et des petites fleurs caduques poussées çà et là : la bonté instinctive de l’enfant, qui est encore un ange ignorant le bien et le mal.

Vous me demanderez : “ Combien de temps reste-t-il ainsi ? ” On dit généralement : pendant les six premières années. Mais, en vérité, certains enfants sont précoces[2] et déjà responsables de leurs actes avant leurs six ans révolus. Quelques-uns le sont même à trois ou quatre ans, car ils savent ce qui est bien et ce qui est mal, et ils veulent librement l’un ou l’autre. A partir du moment où l’enfant sait distinguer la mauvaise action de la bonne action, il est responsable. Pas avant. Donc un faible d’esprit ne deviendra jamais responsable, même à cent ans ; mais les tuteurs le seront à sa place, et ce sont eux qui devront veiller avec amour sur lui, ainsi que sur le prochain auquel cet homme ou ce fou peut nuire, afin que l’inconscient ne fasse de tort ni à lui-même ni aux autres. C’est pourquoi Dieu n’impute pas de fautes à ce pauvre être, parce que, pour son malheur, il est privé de raison.

Mais nous parlons des personnes intelligentes et saines de corps et d’esprit.

428.4

L’homme confie donc sa vigne inculte à celui qui la travaille — le libre arbitre —, et celui-ci se met à la cultiver. La vigne, c’est à dire l’âme, a pourtant une voix et elle la fait entendre au libre arbitre, une voix surnaturelle nourrie des voix surnaturelles que Dieu ne refuse jamais aux âmes : celle de son ange gardien, celle des esprits envoyés par Dieu, celle de la Sagesse, celle des souvenirs surnaturels[3] qu’a toute âme même sans que l’homme en ait exactement conscience. Et elle s’adresse au libre arbitre, doucement, pour le supplier de l’orner de plants choisis, d’être actif et sage pour ne pas faire d’elle une ronceraie sauvage, mauvaise, empoisonnée, où nichent serpents et scorpions et où font leurs terriers le renard, la fouine ou d’autres quadrupèdes malfaisants.

Le libre arbitre n’est pas toujours un bon cultivateur. Il ne garde pas toujours la vigne, et il ne la défend pas toujours par une haie infranchissable, c’est-à-dire avec une volonté ferme et bonne, qui tend à protéger l’âme des voleurs, des parasites, de toutes les maladies pernicieuses, des vents violents qui pourraient faire tomber les fleurs des bonnes résolutions à peine désirées. Oh ! quelle haute et puissante haie il est nécessaire d’élever autour du cœur pour le sauver du mal ! Comme on doit veiller à ce qu’elle ne soit pas forcée ! Il n’y faut ni de grandes brèches, par lesquelles passent les dissipations, ni des ouvertures petites et traîtresses, à la base, par lesquelles s’insinuent les vipères : les sept vices capitaux ! Mais il faut sarcler, brûler les mauvaises herbes, tailler, bêcher, fumer par la mortification, soigner sa propre âme par l’amour pour Dieu et le prochain. On doit enfin surveiller, avec des yeux ouverts, éclairés, et un esprit lucide, pour que les plants, qui avaient pu paraître bons, ne se révèlent pas mauvais par la suite, et si cela arrive, les arracher sans pitié. Mieux vaut un cep unique, mais parfait, qu’un grand nombre inutiles ou nuisibles.

On rencontre des vignes — des cœurs — qui sont toujours cultivées, garnies de nouveaux plants par un cultivateur désordonné qui ne cesse d’en entasser : telle idée, telle volonté, tel travail, pas mauvais au début, mais qui le deviennent si on ne s’en occupe pas et pourissent, dégénèrent, meurent… Que de vertus périssent, parce qu’elles se mêlent à la sensualité, parce qu’elles ne sont pas cultivées, parce que, pour conclure, le libre arbitre n’est pas soutenu par l’amour ! Combien de voleurs entrent pour dérober, semer le désordre, arracher, parce que la conscience dort au lieu de veiller, parce que la volonté s’affaiblit et se corrompt, parce que le libre arbitre se laisse séduire par le mal et en devient l’esclave, alors qu’il était libre.

Réfléchissez donc ! Dieu laisse l’arbitre libre, et il devient esclave des passions, du péché, des concupiscences, du mal en un mot : l’orgueil, la colère, l’avarice, la luxure, d’abord mêlés aux bonnes plantes, en triomphent ensuite… C’est un désastre, un feu ardent qui dessèche les ceps parce que l’oraison — qui est union avec Dieu — a disparu, et par conséquent la rosée des sucs bienfaisants sur l’âme ! Quelle gelée pour glacer les racines par le manque d’amour pour Dieu et le prochain ! Quel épuisement du sol parce que l’on refuse la fumure de la mortification, de l’humilité ! Quel entrelacement inextricable des bons et des mauvais sarments, parce que l’on n’a pas le courage de souffrir pour s’amputer de ce qui est nuisible ! Tel est l’état d’une âme qui a pour la garder et la cultiver un arbitre désordonné et tourné vers le mal.

Au contraire, l’âme dont l’arbitre est ordonné, vit dans l’obéissance à la Loi, accordée pour que l’homme sache ce qu’est l’ordre et en quoi il consiste, comment on le conserve. Cette âme est héroïquement fidèle au bien, car le bien élève l’homme et le fait ressembler à Dieu, alors que le mal l’abrutit et le rend semblable au démon. Elle est une vigne arrosée par les eaux pures, abondantes, utiles de la foi, bien ombragée par les arbres de l’espérance, ensoleillée par la flamme de la charité, corrigée par la volonté, enrichie par la mortification, liée par l’obéissance, taillée par la force, conduite par la justice, surveillée par la prudence et la conscience. Ainsi, avec le soutient de tant d’alliés, la grâce augmente, la sainteté croît, et la vigne devient un jardin merveilleux où Dieu descend prendre ses délices, jusqu’à ce que, le domaine demeurant toujours un jardin parfait jusqu’à la mort de la créature, Dieu fasse porter par ses anges[4] ce travail d’un libre arbitre bon et persévérant dans le grand jardin éternel des Cieux.

C’est certainement ce sort que vous voulez. Alors veillez pour que le Démon, le monde, la chair ne séduisent pas votre libre arbitre et ne dévastent pas votre âme. Veillez pour qu’existe en vous l’amour véritable, et non l’amour propre qui l’éteint et laisse l’âme devenir la proie de toutes sortes de voluptés et de désordres. Veillez jusqu’à la fin, et les tempêtes pourront vous tremper, mais sans vous nuire. Et c’est chargés de fruits que vous marcherez vers votre Seigneur pour la récompense éternelle.

J’ai fini.

428.5

Maintenant, méditez et reposez-vous jusqu’au soir, pendant que je me retire pour prier.

– Non, Maître. Nous ne devons pas tarder à nous mettre en route pour arriver aux maisons, dit Pierre.

– Mais pourquoi ? Il y a encore du temps avant le crépuscule ! disent plusieurs.

– Moi, je ne pense pas au crépuscule, ni au sabbat. Je pense qu’il ne passera pas une heure avant que n’arrive une tempête furieuse. Vous voyez ces langues noires qui se lèvent doucement des chaînes de la Samarie ? Et celles, si blanches, qui arrivent au galop de l’occident ? Un vent élevé pousse les unes, et un vent bas les autres. Mais quand elles seront au-dessus de nous, le vent élevé cédera au sirocco et les nuages noirs, chargés de grêle, descendront et heurteront les blancs chargés de foudre, et quelle musique vous allez entendre ! Allons, dépêchez-vous ! Je suis pêcheur et je sais lire dans le ciel. »

Jésus est le premier à obéir, et tous se hâtent vers les fermes de la plaine…

428.6

Au pont, ils rencontrent Judas, qui s’écrie :

« Mon Maître ! Comme j’ai souffert loin de toi ! Louange à Dieu qui a récompensé ma constance à t’attendre ici ! Comment s’est passé le voyage à Césarée ?

– Paix à toi, Judas » répond brièvement Jésus, avant d’ajouter : « Nous parlerons de cela dans les maisons. Viens. L’orage menace. »

En effet les rafales de vent commencent à soulever des nuages de poussière sur les routes brûlées par le soleil. Le ciel se couvre de nuages de toutes formes et de toutes couleurs, et l’air devient jaune, blême… Les premières gouttes, énormes, chaudes, clairsemées se mettent à tomber et les premiers éclairs sillonnent le ciel, devenu presque noir…

Poussés par le désir d’échapper à l’averse, ils se mettent à courir à toutes jambes et parviennent aux premières habitations quand, dans le vacarme de la foudre tombée à peu de distance, un déluge de pluie et de grêle s’abat sur la contrée, dégageant une forte odeur de terre mouillée et d’ozone produit par les éclairs qui se succèdent sans arrêt…

Ils entrent. Heureusement, la cour est bordée de portiques, et la maison habitée par des paysans qui croient au Messie. Avec vénération, ils invitent le Maître à y loger avec ses compagnons « Comme si notre demeure était la tienne. Mais lève ta main pour repousser la grêle, par pitié pour notre travail » disent-ils en entourant Jésus.

Jésus lève la main en se tournant vers les quatre points cardinaux, et seule l’eau tombe du ciel pour abreuver les vergers, les vignes, les prés et pour purifier l’atmosphère si lourde.

« Sois béni, Seigneur ! » dit le chef de famille. « Entre, mon Seigneur ! »

Et pendant que dure la pluie, Jésus pénètre dans une pièce très vaste, certainement un magasin, et il s’assied, fatigué, entouré des siens.

428.1

«Peace to you, My friends. The Lord is good. He grants us to meet for a brotherly meal. Where were you going?» Jesus asks the ex-shepherds while making His way into a thicket to protect Himself from the sun.

«Some towards the sea, some towards the mountains. We came here together, growing in numbers all the time, as other groups joined us along the road» says Daniel, formerly a shepherd in Lebanon.

«Yes, and the two of us would like to go as far as Great Hermon to nourish our hearts where we pastured our flocks» says his companion Benjamin.

«It is a good idea. I will go to Nazareth for some time, later I will be at Capernaum and Bethsaida until the new moon of Elul. June I am telling you so that you may find Me in case of need. Sit down and let us put together our victuals to share them according to justice.»

They do so spreading their… wealth on a piece of cloth: cakes, cheese, salt fish, olives, some eggs, the first apples… and they share out the food as cheerfully as they had laid it down, after Jesus has offered and blessed it.

How pleased they are with the unhoped-for feast of love! They forget tiredness and heat, lost as they are in the joy of listening to Jesus, Who inquires about what they have done, gives them advice, or tells them what He has done. And although the very warm hour of a sultry day would make one drowsy, they are so interested that no one yields to sleep. And when the meal is over and the few provisions left have been collected and divided into equal parts among them, they move into the thickest part of the nearest brushwood on the hill, and sitting around Jesus in the shade of the trees, they beg Him to tell them a beautiful parable, which they may use as a practical rule of life and teaching.

428.2

Jesus, Who is sitting facing the plain of Esdraelon, now bare of crops but luxuriant in vineyards and orchards, turns His eyes around looking at the panorama as if He were looking for a subject in what He sees. He smiles. He has found it. He begins with a general question: «The vineyards in this plain are beautiful, are they not?»

«Yes, very beautiful. They are extraordinarily laden with grapes which are maturing. And they are very well kept. That is why they yield so much.»

«They must be plants of great value…» insinuates Jesus. And He concludes: «As the plain is divided into estates belonging to rich Pharisees, they have cultivated it with good plants regardless of expenses.»

«Oh! It would have been of no use to purchase the best plants, if they had not been taken care of continually. I am an expert in the matter because I grow vines in all my property. But if I do not toil hard, that is, if I had not toiled hard at it, as my brothers continue to do now, believe me, Master, I would not be able to offer You at vintage time grapes like those of last year» says a strong man, about forty years old, whom I think I have already seen, but whose name I do not remember.

«You are right, Cleopas. The whole secret to have good fruits is to take care of our property» say another man.

«Good fruits and good profits. Because if the land gave only what one spends on it, it would still be a bad investment of money. The land must yield the fruit of the capital it costs us, plus a profit enabling us to increase our wealth. Because we must consider that a father has to divide his property among his sons. And of one property, be it land or money, he has to make several parts, one for each son, to give each of them what to live on. I do not think that we are to be blamed if we increase our property for the benefit of our children» insists Cleopas.

«You are not, if you achieve it by honest work and in an honest manner. So you say that notwithstanding the good quality of the seedlings planted out, it is necessary to toil hard at them to have a profit?»

«Most certainly so! Before we have the first bunches… Because it takes time, you know! Because one must have patience and work as well while the young shoots have only leaves. And later, when they begin to yield fruit and are strong, one must watch that there are no useless vine-branches, harmful insects and that parasitic grass do not impoverish the soil. And you have to ensure that the vine-branches are not suffocated by the foliage of bushes and bindweed and you have to dig around the foot of the vine forming circles so that dew may penetrate and water may stagnate a little longer than elsewhere nourishing the plant, and you have to spread manure… Hard work! But it is necessary, even if it is unpleasant, because grapes, so sweet, so beautiful, that each bunch seems a collection of precious stones, grow exactly by sucking fetid black manure. It seems impossible but it is so! And one has to thin out the leaves so that the sun may shine on the bunches, and when vintage is over, one has to arrange the vines, tying and pruning them, covering the roots with straw and excrement, to protect them against frost, and also during winter one has to go and see whether the wind or some robber has pulled off the stakes and whether the weather has loosened the withes by which the branches are tied to the stakes… Oh! there is always something to be done until the vine is completely withered… And then there is still work to be done to remove it from the soil, which is to be cleaned out taking away all the roots so that it may be ready to receive a new plant. And do You know how one must work patiently with a light hand and eyes wide awake extricating the vine-shoots of the dead plants entangled with those of the vines still alive? If one acted foolishly and with a heavy hand, how much damage would be caused! One must be of the trade to know that!… The vines? They are like children! And before a child becomes a man, how hard one has to work to keep him sound in body and mind!…

428.3

But I am speaking all the time and I am not letting You speak… You promised us a parable…»

«Actually you have already told it. It would be sufficient to apply your conclusion and say that souls are like vines…»

«No, Master! You must speak. I… I have talked nonsense and we cannot do the work of application by ourselves…»

«All right. Listen.

When we had an animal body in the womb of our mother, God created a soul in Heaven to make the future man in His likeness and He infused it into the body which was forming in the womb. And man, when it was time for him to be born, was born with a soul, which up to the age of reason was like land left uncultivated by its master. But when man reached the age of reason, he began to reason and to tell Good from Evil. He then realized that he had a vineyard to cultivate to his liking. And he became aware that he had a vine-dresser in charge of his vineyard: his free will. In fact the freedom to guide himself, which God granted to man, His son, is like an efficient servant, granted by God to man, His son, to assist him to make his vineyard fertile, that is his soul.

If man did not have to work by himself to become rich, to build for himself an eternal future of supernatural prosperity, if he should have had to receive everything from God, what merit would he have in re-creating himself in holiness, after Lucifer had corrupted the initial holiness given gratuitously by God to the first parents? It is already a great gift that the creatures, who had fallen by inheritance of fault, are granted by God the possibility to deserve a reward and become holy, by being born again, through their own will, to the initial nature of perfect creatures, as the Creator had given to Adam and Eve, and to their children, if the first parents had remained free from the original Fault. Man, who had fallen, must become a chosen man through his free will. Now, what happens to souls? This. Man entrusts his soul to his will, to his free will, which begins to work the vineyard that had remained so far a piece of ground without vines, a good ground, but bare of durable plants. During the first years of its existence only frail grass and caducous flowers had grown on it: the instinctive goodness of a child who is good because he is an angel still unaware of Good and Evil.

You may ask: “How long does he remain such?”. We generally say: for the first six years. But in actual fact there are precocious reasons[1] so that we have children who are responsible for their actions before the age of six. There are children who are responsible for their actions also at three, four years of age, and they are responsible because they know what is Good and what is Evil, and they freely want the former or the latter. The moment a child can tell a good action from a bad one, that child is responsible. Not before. Thus a fool, even if one hundred years old, is irresponsible, but his guardians are responsible in his place and they must lovingly watch over him and his neighbour who may be damaged by the dull-witted or foolish fellow, so that he may not harm himself or other people. But God does not impute any fault to the idiot or fool, because unfortunately they are deprived of reason. But we are talking of intelligent beings, sound in mind and body.

428.4

So man entrusts his uncultivated vineyard to his vine-dresser: his free will, which begins to cultivate it. The soul, that is the vineyard, has a voice and makes the free will hear it. It is a supernatural voice nourished by supernatural voices which God never denies souls: the voice of the Guardian, those of the spirits sent by God, the voice of Wisdom, those of the supernatural remembrances which every soul recollects, although man does not have a precise perception of them. And the vineyard speaks to the free will, in a kind and imploring voice, begging it to adorn it with good plants, to be active and wise so that it may not become a wild, sterile, poisonous thicket of thorn-bushes, where serpents and scorpions nest, foxes have their earths and martens and other evil quadrupeds their holes.

Free will is not always a good cultivator. It does not always watch over the vineyard and defend it with an impassable hedge, that is with firm goodwill, aiming at protecting the soul from robbers, from parasites, from all harmful things, from strong winds which might cause the little flowers of good resolutions to fall off when they have hardly begun to be desired. Oh! what a high strong hedge is required around the heart to save it from evil! How one must watch to ensure that it is not forced, and that no one opens either large gaps through which dissipations may enter, or sly little openings, at its base, through which vipers creep in: the seven capital vices! How necessary it is to hoe, to burn weeds, to prune, to trench, to manure through mortification and take care of one’s soul through love for God and for our neighbour. And it is necessary to watch with wide open bright eyes and mind wide awake that the vine-shoots which appeared to be good, do not turn out to be bad, and if that should happen, they are to be extirpated mercilessly. One plant only, but perfect, is better than many useless or noxious ones.

We have hearts, we have therefore vineyards which are always cultivated, in which new vines are planted by an extravagant cultivator who piles up new plants: he wants to do this work and that one, he has ideas, which are not even wicked, then he neglects them and they become evil, they fall on the ground, they degenerate and die… How many virtues perish because they are mingled with sensuality, they are not cultivated, because, in short, free will is not supported by love! How many thieves enter to rob, to tamper with things, to extirpate, because one’s conscience falls asleep instead of being vigilant, because one’s will loses its strength and becomes corrupted, because one’s free will is seduced, and although free, it becomes a slave to Evil. But consider! God made it free and yet free will becomes a slave to passions, to sin, to concupiscence, to Evil in a word. Pride, wrath, avarice, lust, first mixed with, then triumphant over good plants!… A disaster! How much drought there is that parches plants, because people no longer pray, whereas prayer is union with God, and therefore a dew of beneficial juices for the soul! How much frost freezes roots through lack of love for God and our neighbour! How much poorness of soil, because people refuse the manuring of mortification and humbleness! What an inextricable tangle of good and bad vine-shoots, because one has not the courage to suffer cutting off what is noxious! That is the state of a soul whose guardian and cultivator is an extravagant free will inclined to Evil.

Whereas the soul whose free will lives in an orderly way – and therefore in submission to the Law given so that man may know what is order, how it is and how it is kept – and is heroically faithful to Good, because Good elevates man and makes him similar to God, whereas Evil makes him brutal and similar to a demon, is a vineyard bedewed with the pure, plentiful useful waters of faith, appropriately shaded by trees of hope, warmed by the sun of charity, controlled by will, matured by mortification, tied with obedience, pruned by strength, guided by justice, watched over by wisdom and conscience. And Grace increases assisted by so much help. Holiness increases and the vineyard becomes a wonderful garden, where God descends for His delight. Providing the vineyard always remains a perfect garden till the death of the creature, God has such work of a willing good free will brought by His angels into the great eternal Garden of Heaven.

You certainly want that lot for yourselves. So watch that the Demon, the World and the Flesh do not seduce your free will and ruin your souls. Watch that there is love in you, but not self-regard, which extinguishes love and puts the soul in the power of various sensualities and disorder. Be vigilant until the end and storms may wet you but not hurt you, and laden with fruit you will go to your Lord for the eternal reward.

I have finished.

428.5

Now meditate and rest until sunset while I retire to pray.»

«No, Master. We must not delay in setting out to arrive at some house» says Peter.

«Why? There is time until sunset!» say many.

«I am not thinking of sunset or of the Sabbath. I am thinking that within an hour there will be a violent storm. See those tongue-shaped dark clouds which are rising slowly from the mountain ranges of Samaria? And those which are so white and are progressing rapidly from the west? A lower wind is blowing the former, an upper wind the latter. But when they are here above us, the upper wind will yield to sirocco and the dark clouds, laden with hailstones, will come down and clash with the white ones, laden with lightning, and then you will hear some music! Come on, quick! I am a fisherman and I can read the sky.»

Jesus is the first to obey and they all set off quickly towards the farm-houses in the plain…

428.6

At the bridge they meet Judas who shouts: «Oh! My Master! How much I have suffered without You! Praised be the Lord Who has rewarded my perseverance in waiting for You here! How did things go at Caesarea?»

«Peace to you, Judas» briefly replies Jesus and He adds: «We will speak in the house. Come, a storm is impending.»

In fact gusts of wind begin to raise clouds of dust from the parched roads, the sky becomes overcast with clouds of all shapes and shades, and the air is yellow and lurid… And the first large, warm, sparse drops begin to fall and the first lightning furrows the sky, which is now almost dark…

They begin to run and goaded by the desire not to get drenched to the skin, they arrive at the first house when, amid the roar of a thunderbolt which falls nearby, a deluge of rain and hailstones falls upon the area causing a strong smell of damp earth and of ozone exhaling from the incessant lightning.

They go in and fortunately the house is provided with porches and is inhabited by peasants believing in the Messiah. And with veneration they invite the Master to make Himself at home with His companions «as if He were in His own house. But raise Your hand and disperse the hail, out of pity for our work» they say crowding around Jesus.

Jesus raises His hand and blesses the four cardinal points, and rain only pours from the sky to water orchards, vineyards, meadows and to purify the heavy atmosphere.

«May You be blessed, Lord!» says the head of the family. «Come in, my Lord!»

And while the rain is pelting down, Jesus enters a very large room, a storeroom, and tired as He is, He sits down surrounded by His apostles.


Notes

  1. l’âme : dans l’œuvre de Maria Valtorta, Dieu crée et infuse l’âme au moment de la conception du corps, faisant de l’être conçu une personne, comme nous l’avons expliqué en note en 290.9. Par conséquent, les expressions sur la chair animale et l’homme futur n’ont aucune portée doctrinale, elles servent seulement à introduire d’une manière simple un discours sur l’âme, réalité dont l’homme doit prendre soin à partir de l’âge de raison, puisqu’il est né avec son âme.
  2. précoces, comme c’est expliqué en 7.7.
  3. souvenirs surnaturels qu’explique la note suivante de Maria Valtorta sur une copie dactylographiée : Dieu a mis en l’homme, non seulement la raison, mais aussi la conscience. Celle-ci a sa propre voix qui rappelle, exhorte ou reprend. Elle rappelle comment l’on doit agir et ce qu’on ne doit pas faire, parce que c’est mal. Elle exhorte à éviter le mal, car cela s’oppose à toute loi naturelle et surnaturelle. Elle corrige, une fois la mauvaise action accomplie, invite à réparer et à se repentir. Elle fait sentir que le mal effectué sur la terre provoque la perte d’une récompense future, la perte du Bien suprême. Voilà l’action de la conscience car, ayant été donnée par Dieu, elle ne peut que garder vivant ou susciter dans la créature le souvenir de Celui qui l’a donnée pour servir de guide à l’homme.
  4. porter par ses anges, dont le rôle est précisé par cette note de Maria Valtorta sur une copie dactylographiée : Ce n’est pas que l’âme ait besoin des anges pour monter à Dieu. Mais je veux dire que le “ bon ” travail est présenté par les anges à Dieu afin qu’il soit consigné dans les livres éternels.

Notes

  1. precocious reasons, as explained in 7.7.