437.1
J’ignore si c’est le soir du même sabbat. Je vois Jésus et Marie, assis sur un banc de pierre contre la maison, près de la porte de la salle à manger d’où provient la légère clarté d’une lampe à huile placée près de la porte. Cette lueur palpite à l’air avec des hauts et des bas comme si elle était animée par un mouvement de respiration. Unique lumière dans la nuit sans lune, elle sort dans le jardin, éclaire une petite bande de terrain devant la porte, puis meurt sur le premier rosier du parterre. Mais cela suffit pour éclairer les deux profils de Jésus et de Marie, unis dans un colloque intime dans la paisible nuit qu’embaument les jasmins et d’autres fleurs d’été.
Ils parlent de leur parenté… de Joseph, fils d’Alphée, toujours têtu, de Simon, pas très courageux pour professer sa foi, dominé comme il l’est par son frère aîné, qui est autoritaire et obstiné dans ses idées comme l’était leur père. C’est une grande douleur pour Marie, qui voudrait que tous ses neveux soient disciples de son Jésus…
Jésus la réconforte et, pour excuser son cousin, met en valeur sa forte foi juive :
« C’est un obstacle, tu sais… Un véritable obstacle. Car toutes les formules et les préceptes gênent l’acceptation de l’idée messianique dans sa vérité.