Gli Scritti di Maria Valtorta

437. Dialogue entre Jésus et Marie.

437. Gesù e la Madre a colloquio.

437.1

J’ignore si c’est le soir du même sabbat. Je vois Jésus et Marie, assis sur un banc de pierre contre la maison, près de la porte de la salle à manger d’où provient la légère clarté d’une lampe à huile placée près de la porte. Cette lueur palpite à l’air avec des hauts et des bas comme si elle était animée par un mouvement de respiration. Unique lumière dans la nuit sans lune, elle sort dans le jardin, éclaire une petite bande de terrain devant la porte, puis meurt sur le premier rosier du parterre. Mais cela suffit pour éclairer les deux profils de Jésus et de Marie, unis dans un colloque intime dans la paisible nuit qu’embaument les jasmins et d’autres fleurs d’été.

Ils parlent de leur parenté… de Joseph, fils d’Alphée, toujours têtu, de Simon, pas très courageux pour professer sa foi, dominé comme il l’est par son frère aîné, qui est autoritaire et obstiné dans ses idées comme l’était leur père. C’est une grande douleur pour Marie, qui voudrait que tous ses neveux soient disciples de son Jésus…

Jésus la réconforte et, pour excuser son cousin, met en valeur sa forte foi juive :

« C’est un obstacle, tu sais… Un véritable obstacle. Car toutes les formules et les préceptes gênent l’acceptation de l’idée messianique dans sa vérité.

437.2

Il est plus facile de convertir un païen, pourvu que son âme ne soit pas complètement corrompue. Le païen réfléchit et il voit la grande différence qu’il y a entre son Olympe et mon Royaume. Mais Israël — et surtout ses membres les plus cultivés —, ont du mal à suivre la pensée nouvelle !

– Pourtant, c’est toujours la même pensée !

– Oui. C’est toujours le Décalogue, ce sont toujours les prophéties. Mais l’homme les a dénaturés et, des sphères surnaturelles où ils se trouvaient, il les a amenés au niveau de la terre, dans le climat du monde ; son humanité a tout manipulé et tout altéré… Le Messie est le Roi spirituel de ce grand Royaume qui s’appelle Royaume d’Israël, parce que le Messie naît de la race d’Israël, mais qu’il est plus juste de nommer Royaume du Christ, parce que le Christ centralise ce qu’il y a et ce qu’il y a eu de meilleur en Israël, et l’élève à sa perfection de Dieu-Homme.

Le Messie, pour eux, ne peut être un homme doux, pauvre, qui aspire ni au pouvoir ni à la richesse, qui obéit à ceux qui nous dominent par suite d’un châtiment divin, car l’obéissance est sainteté quand elle se soumet à la grande Loi. A cause de cela, on peut dire que leur foi travaille contre la vraie foi.

437.3

Ces gens entêtés et convaincus d’être justes sont si nombreux… dans toute classe… et même dans ma parenté et chez les apôtres. Sois sûre, Mère, que leur étroitesse d’esprit quand il s’agit de croire à ma Passion vient de là. C’est l’origine de leur erreur d’appréciation… et aussi de leur répugnance obstinée envers les païens et les idolâtres, car ils devraient regarder non pas l’homme, mais son âme, cette âme qui a une seule origine et à laquelle Dieu voudrait donner un seul destin : le Ciel. Pense à Barthélemy : c’est un bon exemple. Il est très bon, sage, prêt à tout pour me rendre honneur et me réconforter… Mais devant — je ne dis pas une Aglaé ni une Syntica, qui est déjà une fleur en comparaison de la pauvre Aglaé que seule la pénitence fait fleurir hors de la boue —, mais même devant une fillette, une pauvre enfant dont le sort provoque la pitié et dont la pudeur instinctive attire l’admiration, son dégoût pour les païens ne disparaît pas, et même mon exemple ne le convainc pas, ni mon affirmation que c’est pour tous que je suis venu.

– Tu as raison. Ce sont précisément Barthélemy et Judas qui résistent le plus, eux qui sont les plus instruits. Pour être plus exact, disons de Barthélemy qu’il est érudit, car je ne sais au juste à quelle classe Judas peut se rattacher, mais on peut dire qu’il est imbu, saturé de l’air du Temple. Pourtant… Barthélemy est bon et sa résistance est encore excusable. Judas… non. Tu as entendu ce qu’a dit Matthieu, qui est allé exprès à Tibériade… Or Matthieu connaît la vie, cette vie-là surtout… Et Jacques, fils de Zébédée, a observé avec justesse : “ Mais qui procure tant d’argent à Judas ? ” Car cette vie coûte cher… Pauvre Marie, femme de Simon ! »

Jésus fait un geste qui signifie : “ C’est ainsi… ”, et il soupire. Puis il dit :

437.4

« As-tu entendu ? Les Romaines sont à Tibériade… Valéria ne m’a rien fait savoir au sujet d’Auréa. Mais je dois être informé avant de reprendre mon chemin. Je veux t’avoir avec moi à Capharnaüm quelque temps, Maman… Puis tu reviendras ici. Moi, j’irai vers la frontière de la Syro-Phénicie, puis je reviendrai te saluer, avant de descendre en Judée, la brebis obstinée d’Israël…

– Mon Fils, je partirai demain soir… Je prendrai avec moi Marie, femme d’Alphée. Auréa ira chez Simon, fils d’Alphée, parce qu’on ne se priverait pas de critiques si elle restait ici avec vous plusieurs jours… Le monde est ainsi fait… Et moi je me mettrai en chemin… Je ferai une première étape à Cana, puis j’en partirai à l’aube pour m’arrêter chez la mère de Salomé, femme de Simon. Au crépuscule, je reprendrai la route et nous arriverons à Tibériade pendant qu’il fera encore jour. J’irai chez le disciple Joseph, car je veux me rendre personnellement chez Valéria, et si j’allais chez Jeanne, elle voudrait s’en charger elle-même… Non, moi qui suis la Mère du Sauveur, je serai à ses yeux différente de son amie, disciple du Sauveur… et Valéria ne me dira pas non. Ne crains rien, mon Fils !

– Je ne crains rien, mais cela me désole que tu te fatigues.

– Pour sauver une âme, qu’est-ce que parcourir une vingtaine de milles à la belle saison ?

– Ce sera aussi une fatigue morale. Demander… être humiliée peut-être…

– C’est peu de chose et cela passe. Mais une âme reste !

– Tu seras comme une hirondelle égarée dans cette ville corrompue qu’est Tibériade … Prends Simon avec toi.

– Non, mon Fils, Nous deux seules, deux pauvres femmes… Mais deux mères et deux disciples, et donc deux grandes forces morales… J’aurai vite fait. Laisse-moi y aller… Bénis-moi seulement.

– Oui, Maman, de tout mon cœur de Fils, et avec toute ma puissance de Dieu. Va, et que les anges t’accompagnent tout au long du chemin.

– Merci, Jésus.

437.5

Alors, rentrons. Je devrai me lever à l’aube pour préparer ce qu’il faut pour le départ et pour ceux qui restent. Dis la prière, mon Fils… »

Jésus se lève, Marie en fait autant, et ensemble ils récitent le Notre Père…

Puis ils rentrent dans la maison et ferment la porte… la lumière disparaît et on n’entend plus aucune voix humaine. Il ne reste que la brise dans les feuillages et le léger clapotis du filet d’eau dans le bassin…

437.1

Io non so se sia la sera dello stesso sabato. So che vedo Gesù e Maria seduti sul sedile di pietra contro la casa, presso la porta della stanza dei pasti, dalla quale esce un tenue chiarore di un lume ad olio posto presso la porta, palpitante all’aria con alzate e abbassamenti di luce come se il suo lucore fosse regolato da un moto di respiro. Unica luce nella notte ancor senza luna. Un minimo di luce che fuoriesce nell’orto illuminando la striscetta di terreno davanti all’uscio, e muore sul primo rosaio dell’aiuola. Ma quel minimo di luce è sufficiente ad illuminare i due profili dei Due, riuniti in intimo colloquio nella notte serena, piena di profumi di gelsomini e di altri fiori estivi.

Parlano fra loro dei parenti… di Giuseppe d’Alfeo sempre cocciuto, di Simone non molto coraggioso nella sua professione di fede, dominato come è dal primo fra i fratelli, che è autoritario e ostinato nelle sue idee come lo era il padre. Il grande dolore di Maria, che vorrebbe tutti i nipoti discepoli del suo Gesù…

E Gesù la conforta e, per scusare il cugino, ne illustra la forte fede israelita: «Un ostacolo, sai? Un vero ostacolo. Perché tutte le formule e i precetti fanno barriera alla accettazione dell’idea messianica nella sua verità.

437.2

Più facile convertire un pagano, purché sia uno spirito non completamente corrotto. Il pagano riflette e vede la differenza buona tra il suo Olimpo e il mio Regno. Ma Israele… Israele nella sua parte più colta… fatica a seguire il concetto nuovo!…».

«Eppure è sempre quel concetto!».

«Sì. È sempre quel Decalogo, sono sempre quelle profezie. Ma sono stati snaturati dall’uomo. Esso li ha presi dalle sfere soprannaturali dove erano e li ha portati sul livello della Terra, nel clima del mondo, li ha manipolati con la sua umanità e alterati… Il Messia — Re spirituale del grande Regno che si chiama di Israele perché il Messia nasce dal tronco d’Israele, ma che più giusto è chiamarlo di Cristo, perché Cristo accentra il migliore di Israele, attuale e passato, e lo sublima nella sua perfezione di Dio-Uomo — il Messia per loro non può essere l’uomo mite, povero, senza aspirazioni al potere e alla ricchezza, ubbidiente a coloro che ci dominano per castigo divino, perché nell’ubbidienza è santità quando l’ubbidire non infirma la grande Legge. E per questo si può dire che la loro fede lavora contro la Fede vera.

437.3

Di questi cocciuti, e convinti di essere dei giusti, ce ne sono tanti… in ogni classe… e anche fra i miei parenti e apostoli. Credi, o Madre, che la ottusità loro a credere alla mia Passione sta in questo. I loro errori di valutazione hanno in questo origine… E anche le loro ritrosie ostinate a considerare i gentili gli idolatri non guardando l’uomo, ma lo spirito dell’uomo, quello spirito che ha una sola origine e al quale Dio vorrebbe dare un solo destino: il Cielo. Vedi Bartolomeo… È un esempio. Ottimo, saggio, disposto a tutto per darmi onore e conforto… Ma davanti, non dico ad una Aglae né a una Sintica, che è già un fiore rispetto alla povera Aglae che solo la penitenza ritorna da fango a fiore, ma neppure davanti ad una fanciulla, ad una povera fanciulla la cui sorte suscita ogni pietà e il cui istintivo pudore attira ammirazione, il suo schifo per i gentili cade, e neppure il mio esempio lo vince. E non le mie parole che per tutti Io sono venuto».

«Hai ragione. Anzi proprio Bartolomeo e Giuda di Keriot, i due più dotti o, per lo meno, il dotto Bartolmai e Giuda di Keriot, che non so di che classe possa dirsi con esattezza, ma che è imbevuto, saturato delle aure del Tempio, sono i più resistenti. Però… Bartolmai è buono, e la sua resistenza è ancora scusabile. Giuda… no. Hai sentito cosa ha detto Matteo, andato di proposito a Tiberiade… E Matteo è esperto della vita, di quella vita soprattutto… E giusta è l’osservazione di Giacomo di Zebedeo: “Ma chi è che dà tanto denaro a Giuda?”. Perché quella vita costa… Povera Maria di Simone!».

Gesù fa il suo gesto delle mani, per dire: «Così è…», e sospira.

437.4

Poi dice: «Hai sentito? Le romane sono a Tiberiade… Valeria non mi ha fatto sapere nulla. Ma Io devo sapere prima di riprendere il mio cammino. Ti voglio con Me a Cafarnao per qualche tempo, Mamma… Poi tu tornerai qui, Io andrò verso i confini siro fenici e poi tornerò a salutarti prima di scendere verso la Giudea, la pecora caparbia d’Israele…».

«Figlio, domani sera io andrò… Porterò con me Maria d’Alfeo. Aurea andrà da Simone d’Alfeo, perché non passerebbe senza critica il rimanere qui con voi per più giorni… Così è il mondo… E io andrò… A Cana per prima tappa, e poi all’alba partirò per fermarmi dalla madre di Salome di Simone. E poi al tramonto ripartirò e giungeremo che ancor sarà luce a Tiberiade. Andrò in casa del discepolo Giuseppe, perché voglio andare io, personalmente, da Valeria, e se andassi da Giovanna vorrebbe andare lei… No. Io, Madre del Salvatore, sarò diversa dalla discepola del Salvatore ai suoi occhi… e non mi dirà di no. Non temere, Figlio mio!».

«Non temo. Ma mi accora la tua fatica».

«Oh! per salvare un’anima! Che cosa è questo niente di una ventina di miglia fatte in stagione buona?».

«Sarà fatica anche morale. Chiedere… essere forse umiliata…».

«Poca cosa che passa. Ma un’anima resta!».

«Sarai come una rondine sperduta a Tiberiade corrotta… Prendi con te Simone».

«No, Figlio mio. Noi due sole, due povere donne… Ma due madri e due discepole. Ossia due grandi forze morali… Farò presto. Lasciami andare… Benedicimi soltanto».

«Sì, Mamma. Con tutto il mio cuore di Figlio e con tutto il mio potere di Dio. Va’ e gli angeli ti scortino per via».

«Grazie, Gesù.

437.5

Allora rientriamo. Mi dovrò alzare all’alba per preparare ogni cosa per chi parte e per chi resta. Di’ l’orazione, Figlio…».

Gesù si alza, come si alza Maria, e insieme dicono il Pater… Poi rientrano in casa, chiudono la porta… la luce scompare e cessa ogni voce umana. Resta solo il vento leggero fra le fronde e il chioccolio leggero del filo d’acqua nella vaschetta…