The Writings of Maria Valtorta

468. Un repentir de Judas, et

468. A repentance of Judas Iscariot

468.1

Jésus dit :

« Entre-temps, je te dis que, si vous faites une œuvre régulière, vous devez placer l’épisode de mercredi (20 septembre 1944)[1] un an avant ma mort, car il tombe à l’époque de la moisson de ma trente-deuxième année.

Des nécessités de réconfort et d’instruction pour toi, ma bien-aimée, et pour d’autres, m’ont contraint à suivre un ordre spécial pour donner les visions et les dictées qui s’y rapportaient. Mais je vous indiquerai, au moment voulu, comment répartir les épisodes des trois années de vie publique.

L’ordre des évangiles est bon, mais pas parfait chronologiquement parlant. Un observateur attentif le remarque. Celui qui aurait pu donner l’ordre exact des faits — puisqu’il est resté avec moi depuis le commencement de l’évangélisation jusqu’à mon Ascension —, ne l’a pas fait. En effet Jean, en vrai fils de la Lumière, s’est occupé et préoccupé de faire briller la Lumière à travers son vêtement de chair aux yeux des hérétiques qui attaquaient la réalité de la Divinité enfermée dans une chair humaine. Le sublime évangile de Jean a atteint son but surnaturel, mais la chronique de ma vie publique n’en a pas été aidée.

Les trois autres évangélistes sont semblables en ce qui concerne les faits, mais ils altèrent l’ordre du temps, car un seul des trois a été présent à presque toute ma vie publique : Matthieu, et il ne l’a mise par écrit que quinze ans plus tard. Quant aux autres, ils l’ont fait encore plus tard, et après en avoir entendu le récit de ma Mère, de Pierre, ainsi que des autres apôtres et disciples.

Je veux vous guider pour réunir les faits des trois ans, année par année.

Et maintenant, vois et écris : cet épisode suit celui de mercredi (20 septembre1944). »

468.2

Je vois Jésus aller et venir lentement sur un sentier champêtre éclairé par la lune. C’est la pleine lune, et sa face riante resplendit dans un ciel absolument serein mais, en raison de sa position dans le ciel où elle se prépare à se coucher, je déduis qu’il doit être plus de minuit.

Jésus marche en réfléchissant et, j’en suis sûre, en priant, bien que je n’entende pas de paroles. Mais il ne perd pas de vue ce qui l’entoure. Il s’arrête une fois pour écouter, tout sourire, le long chant d’un rossignol amoureux qui exécute toute une mélodie d’arpèges, de trilles et de notes seules, bien tenues, si fortes et si prolongées qu’il paraît impossible que cela vienne de ce petit être qui n’est que plumes. Pour ne pas le troubler, même pas par le bruit des sandales sur le gravier du sentier et du vêtement frôlant l’herbe, Jésus s’est arrêté, les bras croisés, le visage levé et souriant. Il va jusqu’à fermer à demi les yeux pour mieux se concentrer sur ce qu’il entend et, quand le rossignol termine par un son aigu qui monte, monte, monte par intervalles de tierce (si j’ai bon souvenir) et finit par une note suraigüe, tenue aussi longtemps que le souffle le lui permet, il approuve et applaudit sans mot dire en inclinant deux ou trois fois la tête avec un sourire de satisfaction.

Le voilà maintenant qui se penche sur une touffe de chèvrefeuille en fleurs dont les milliers de calices blancs répandent une odeur pénétrante. Ils ressemblent à des bouches de serpents qui baillent, où tremble la langue des pistils jaunâtres et où brille une trace d’or sur le pétale inférieur. Les fleurs, sous le rayon de lune, paraissent encore plus blanches, comme argentées. Jésus les admire, respire leur parfum et les caresse de la main.

Il revient sur ses pas. L’endroit doit être légèrement élevé, car le clair de lune laisse entrevoir au sud une partie du lac certainement, car c’est quelque chose qui brille comme du verre éclairé par la lune. Or ce n’est ni un fleuve ni la mer, étant donné qu’on le voit bordé de collines du côté opposé à celui où se trouve Jésus.

Jésus contemple ce paisible miroir d’eau dans le calme d’une nuit d’été. Puis il fait un quart de tour sur lui-même, du sud à l’ouest, et regarde un village qui blanchit, éloigné au maximum de deux kilomètres — plutôt moins que plus. C’est un beau village. Il s’arrête pour l’admirer, et secoue la tête en suivant une pensée qui l’afflige beaucoup.

Il reprend ensuite sa promenade lente et sa prière jusqu’au moment où il s’assied sur une grosse pierre, au pied d’un arbre très élevé, et prend sa position habituelle : les coudes sur les genoux et les avant-bras en avant, avec les mains jointes pour la prière.

468.3

Il reste ainsi un moment et se serait attardé si un homme, une ombre, ne s’était avancé de la touffe d’arbres vers lui et ne l’avait appelé :

« Maître ? »

Jésus se retourne — car l’homme arrive par derrière — et il lui dit :

« Judas ? Que veux-tu ?

– Où es-tu, Maître ?

– Au pied du noyer. Avance. »

Et Jésus se lève et vient sur le sentier au clair de la lune, pour que Judas puisse le voir.

« Tu es venu, Judas, pour tenir un peu compagnie à ton Maître ? »

Ils sont maintenant l’un près de l’autre, et Jésus passe affectueusement un bras sur l’épaule du disciple.

« Ou bien a-t-on besoin de moi à Chorazeïn ?

– Non, Maître, aucunement. J’ai eu le désir de venir te trouver.

– Alors viens. Il y a de la place pour tous les deux sur ce rocher. »

Ils s’asseyent l’un près de l’autre. Le silence s’installe. Judas ne dit rien. Il lève les yeux vers Jésus. Il lutte.

Jésus veut l’aider. Il le regarde avec douceur, d’un air pénétrant.

« Quelle belle nuit, Judas ! Vois comme tout est pur ! Je crois que la première nuit qui a ri sur la terre et sur le sommeil d’Adam au paradis terrestre ne l’était pas davantage. Sens le parfum de ces fleurs, respire, mais ne les cueille pas. Elles sont si belles et si pures ! Je m’en suis abstenu, moi aussi, parce que les cueillir, c’est les profaner. Il est toujours mal d’user de violence, pour la plante comme pour l’animal, pour l’animal comme pour l’homme. Pourquoi enlever la vie ? Elle est si belle quand elle est bien employée !… Et ces fleurs l’emploient bien, car elles exhalent leur parfum, réjouissent par leur aspect et leur odeur, donnent du miel aux abeilles et aux papillons, et leur cède l’or de leur pistil pour mettre de petites gouttes de topaze sur la perle de leurs ailes, et servent de lit aux nids… Si tu avais été là il y a un instant, tu aurais entendu un rossignol chanter doucement sa joie de vivre et de louer le Seigneur. Chers oiseaux ! Quel exemple pour les hommes ! Ils se contentent de peu, et seulement de ce qui est permis et saint : un grain et un petit ver, car c’est le Père Créateur qui le leur à donné. Et s’ils n’en ont pas, ils n’éprouvent ni colère ni dépit, mais ils trompent la faim de leur chair par le trop-plein de leur cœur qui leur fait chanter les louanges du Seigneur et les joies de l’espérance. Ils sont heureux d’être fatigués d’avoir voleté de l’aube jusqu’au soir pour se faire un nid tiède, douillet, sûr, non par égoïsme, mais par amour pour leurs petits. Et ils chantent de la joie de s’aimer honnêtement, le rossignol pour sa compagne et tous les deux pour leurs oisillons. Les animaux sont toujours heureux, car ils n’éprouvent pas de remords, leur cœur ne leur reproche rien. C’est nous qui les rendons malheureux parce que l’homme est mauvais, sans respect, dominateur, cruel. Et il ne lui suffit pas de l’être envers ses semblables, sa malveillance se déverse sur les êtres inférieurs. Plus il a en lui de remords, plus sa conscience le tarabuste, et plus il exerce sa méchanceté sur les autres. Je suis certain qu’il n’avait pas l’âme tranquille, ce cavalier qui, aujourd’hui, éperonnait jusqu’au sang son cheval tout en sueur, épuisé, et le cravachait jusqu’à lui faire dresser le poil sur le cou, sur les flancs, et jusque sur ses naseaux et sur ses sombres paupières qui se fermaient douloureusement sur ses yeux si résignés et si doux : soit il allait commettre un crime contre l’honnêteté, soit il venait d’en faire un. »

Jésus se tait et pense.

468.4

Judas lui aussi, garde le silence. Il réfléchit. Puis il dit :

« Comme c’est beau, Maître, de t’entendre parler ainsi ! Tout devient clair aux yeux, à l’esprit, au cœur… et tout redevient facile, même de dire : “ Je veux être bon ! ” Même de te dire… même de te dire… de te dire : “ Maître, moi aussi j’ai l’âme troublée ! N’aie pas de dégoût pour moi, Maître, toi qui aimes celui qui est pur !

– Oh ! mon Judas ! Moi, du dégoût ? Mon ami, mon fils, qu’est-ce qui te trouble ?

– Garde-moi avec toi, Maître. Tiens-moi serré contre toi… J’ai juré d’être bon depuis que tu m’as parlé si doucement. J’ai juré de redevenir le Judas des premiers jours, quand je te suivais et que je t’aimais comme un époux aime son épouse, quand je ne rêvais qu’à toi, trouvant en toi toute satisfaction. C’est ainsi que je t’aimais Jésus…

– Je le sais… et c’est pour cela que je t’ai aimé… Mais je t’aime encore, mon pauvre ami blessé…

– Comment sais-tu que je le suis ? Sais-tu de quoi ?… »

Silence. Jésus porte sur Judas un regard si doux… On dirait qu’une larme rend ses yeux plus larges et encore plus doux en tempérant leur éclat : c’est un regard d’enfant innocent et désarmé, qui se donne tout entier dans l’amour.

Judas glisse à ses pieds, le visage sur ses genoux, les bras serrés à ses côtés et il gémit :

« Garde-moi avec toi, Maître… Garde-moi… Ma chair hurle comme un démon… et, si je cède, tout le mal survient… Je sais que tu sais et que pourtant tu attends que je te l’avoue… Mais, Maître, il est difficile de dire : “ J’ai péché. ”

– Je le sais, mon ami. C’est pour cela qu’il faudrait agir bien, pour ne pas devoir s’humilier en reconnaissant : “ J’ai péché. ” Pourtant, Judas, il y a en cela un grand remède : devoir faire effort pour avouer sa faute retient de la commettre et, si elle est déjà accomplie, la peine de s’accuser est déjà une pénitence qui rachète. Ensuite, si on souffre, non pas tant par orgueil ni par peur du châtiment, mais parce qu’on sait qu’en péchant on a causé de la douleur, alors, c’est moi qui le dis, la faute disparaît. C’est l’amour qui sauve.

– Moi, je t’aime, Maître, mais je suis si faible… Ah ! Tu ne peux pas m’aimer ! Toi, tu es pur et tu aimes les purs… Tu ne peux pas m’aimer parce que je suis… je suis…

468.5

Oh ! Jésus, enlève-moi l’appétit des sens ! Tu sais quel démon c’est ?

– Je le sais. Je ne l’ai pas exaucé, mais je sais quelle voix il a.

– Tu le vois ? Tu le vois ? Tu en as un tel dégoût qu’il te suffit de le dire pour que ton visage soit bouleversé… Oh ! Tu ne peux pas me pardonner !

– Judas… tu ne te rappelles donc pas Marie ? Matthieu ? Et ce publicain devenu lépreux ? Ou encore cette femme, courtisane romaine, à laquelle j’ai prophétisé une place dans le Ciel parce que, après mon pardon, elle allait avoir la force de vivre saintement ?

– Maître… Maître… Maître… Quel mal j’ai au fond du cœur ! Ce soir, j’ai fui… j’ai fui Chorazeïn… car si j’étais resté… si j’étais resté… j’étais perdu. Tu sais… c’est comme l’homme qui boit à s’en rendre malade… Le médecin enlève le vin et toute boisson enivrante. Une fois guéri, il reste en bonne santé tant qu’il ne sent plus ce goût… Mais s’il cède, une seule fois, et en retrouve la saveur… il lui vient une soif… une soif de cette boisson telle, qu’il ne peut plus résister… Alors il boit comme un trou… Et il est de nouveau malade… malade pour toujours… fou… possédé… possédé par son démon… par son démon… Oh ! Jésus, Jésus, Jésus !… N’en parle pas aux autres… Ne leur dis rien… J’ai honte devant tous…

– Mais pas devant moi. »

Judas comprend de travers.

« C’est vrai ! Pardon ! Je devrais être plus honteux devant toi que devant tout autre, car tu es parfait…

– Non, mon fils, ce n’est pas ce que je disais. Que ta douleur, ton angoisse, ton humiliation ne te cachent pas la vérité. J’ai dit que tu peux être honteux devant tous, mais pas devant moi. Un enfant n’éprouve ni peur ni honte devant un bon père, pas plus qu’un malade devant un médecin compétent. Et à l’un comme à l’autre, il fait son aveu sans crainte, puisque l’un aime et pardonne, et que l’autre comprend et guérit. Moi, je t’aime et te comprends, aussi je te pardonne et je te guéris. Mais dis-moi, Judas : qu’est-ce qui te livre à ton démon ? Moi ? Tes frères ? Les femmes débauchées ? Non. C’est ta volonté. Maintenant, je te pardonne et te guéris… Quelle joie tu m’as faite, mon Judas ! Je me réjouissais déjà beaucoup de cette nuit sereine, parfumée, que les chants rendaient joyeuse, et j’en louais le Seigneur. Mais maintenant le bonheur que tu me fais surpasse ce clair de lune, ces parfums, cette paix, ces chants. Entends-tu ? Le rossignol semble s’y unir pour te dire avec moi combien il se réjouit de ta bonne volonté, lui, le petit chanteur, si plein de bonne volonté pour faire ce pour quoi il a été créé. Et aussi cette première brise du matin, qui passe sur les fleurs et les éveille, en faisant glisser dans le creux de leur calice un diamant de rosée : le papillon et le rayon de soleil le trouveront bientôt, et l’un s’en désaltèrera, l’autre s’en fera un miroir, minuscule pour son grand éclat. Regarde : la lune est sur le point de se coucher. L’aube s’annonce, avec ce chant lointain du coq. Les ténèbres nocturnes et les fantômes de la nuit disparaissent. Tu vois comme le temps qui, si tu n’étais pas venu à moi, serait passé dans le dégoût et le remords, s’est écoulé rapidement et dans la douceur ? Viens toujours quand tu as peur de toi. Le moi est tout à la fois un grand ami, un grand tentateur, un grand ennemi, et un grand juge, Judas ! Et, vois-tu ? Alors qu’il est un ami sincère et fidèle si tu as été bon, il sait être un ami sans sincérité si tu n’es pas bon et, après avoir été pour toi un complice, il s’élève au rang de juge inexorable et te torture par ses reproches… Or ses reproches à lui sont féroces… pas les miens !

468.6

Eh bien, allons, la nuit est passée…

– Maître, je ne t’ai pas laissé te reposer… et aujourd’hui, tu devras longuement parler…

– Ce qui m’a reposé, c’est la joie que tu m’as donnée. Je n’ai pas de meilleur repos que celui de dire : “ Aujourd’hui, j’ai sauvé quelqu’un qui périssait. ” Viens, viens… Descendons à Chorazeïn ! Ah ! si cette ville savait t’imiter, Judas !

– Maître… que diras-tu à mes compagnons ?

– Rien s’ils ne posent pas de question… S’ils m’interrogent, je dirai que nous avons parlé des miséricordes de Dieu… C’est un vrai sujet, et tellement illimité que la plus longue vie ne suffit pas à le développer. Allons… »

Et ils descendent, grands, d’une beauté différente mais également jeunes, l’un près de l’autre, puis ils disparaissent derrière un bouquet d’arbres…

468.7

Jésus dit :

« C’est un épisode de miséricorde comme ceux[2] de Marie-Madeleine. Mais si vous faites un livre, il vaudra mieux mettre les événements à la suite, dans l’ordre chronologique plutôt que par catégories, en vous limitant à préciser, au début ou dans un renvoi, à quelle catégorie appartient chaque épisode.

Pourquoi ai-je mis en lumière la figure de Judas ? Plusieurs se le demanderont.

Je réponds : la figure de Judas a été trop déformée au cours des siècles. Et, ces derniers temps, elle a été complètement dénaturée. Dans certaines écoles, on a fait presque son apothéose comme s’il était l’artisan secondaire et indispensable de la Rédemption.

Beaucoup, ensuite, pensent qu’il a succombé à un assaut imprévu, féroce, du Tentateur. Non : toute chute a sa préparation dans le temps. Plus la chute est grave, mieux elle a été préparée. Les antécédents expliquent le fait. On ne dégringole pas à l’improviste et on ne s’élève pas de même, ni dans le mal, ni dans le bien. Il y a des causes longues et insidieuses aux descentes, et patientes et saintes aux montées.

Le drame malheureux de Judas peut être d’un grand enseignement pour vous guérir, et connaître la méthode de Dieu et ses miséricordes pour absoudre et sauver ceux qui descendent vers l’Abîme.

On n’arrive pas au délire satanique, où tu as vu Judas se débattre après son Crime, si on n’est pas totalement corrompu par des habitudes infernales recherchées des années durant avec volupté. Quand quelqu’un, entraîné par un évènement imprévu qui trouble sa raison, va jusqu’à accomplir un crime, il souffre, mais il sait expier, car il y a encore des parties de son cœur qui sont indemnes du poison diabolique.

Au monde qui nie Satan, parce qu’il l’a tellement en lui-même qu’il n’en a plus conscience, qu’il l’a aspiré comme faisant partie de son moi, je démontre l’existence de Satan et la méthode éternelle, immuable qu’il met en œuvre pour faire de vous ses victimes.

C’est tout pour l’instant. Repose-toi dans ma paix. »

468.1

Jesus says:

«In the meantime I tell you that, if you are going to do a regular work, the episode of Wednesday 20th September[1] is to be placed a year before My death, because it happened at harvest time in my 32nd year of age. The necessity to comfort and instruct you, my beloved, and others, has compelled Me to follow a special order when giving visions and relevant dictations. But in due course I will show you how to distribute the episodes of the three years of my public life.

The order of the Gospels is good, but not perfect as a chronological order. A diligent observer notices that. He who could have given the exact order of events, having been with Me from the beginning of the Evangelization to My Ascension, did not do so, because John, a true son of the Light, devoted himself to and worried about making the Light shine brightly through its appearance of a Body in the eyes of the heretics, who contested the truth of the Divinity enclosed in a human body. John’s sublime Gospel achieved its supernatural purpose, but the chronology of My public life has not been improved by it. The other three evangelists show resemblances to one another with regards to events, but they alter their order with regards to time, because only one of the three was present at almost all My public life: Matthew, and he wrote it only fifteen years later, whilst the others wrote theirs even later after hearing the story from My Mother, from Peter, from other apostles and disciples.

I want to give you a guide to collect together the events of the three years, year by year.

And now see and write. The episode follows that of Wednesday (20th September).»

468.2

I see Jesus walking slowly up and down a little country path in the bright moonlight. The moon is full and shines with its broad smiling face in a very clear sky. By its position in the sky – it is beginning to set – I infer that it must be past midnight.

Jesus is certainly thinking and praying, although I do not hear any word. But He does not lose sight of what is around Him. He stops once and smiles listening to the loud song of a nightingale in love: the bird sings a melody with arpeggios and trills and a solo, notes which are held so well, so loud and for so long that it seems impossible that they come forth from that little bunch of feathers. In order not to disturb it with the shuffling of His sandals on the little stones of the path and with the rustling of His tunic on the grass, Jesus stops with folded arms and smiles raising His face. He even half-closes His eyes to concentrate better on hearing it, and when the nightingale comes to the end with a high note which rises and rises by thirds (I am not sure whether I remember correctly) and finishes with a very high note held as long as its breath allows, He expresses His approval and applauds silently nodding two or three times with a happy smile.

Now, instead, He bends over a tuft of honeysuckle in bloom, which exhales a strong scent from its numerous calyces like yawning serpents’ mouths, in which the tongues of yellowish pistils tremble and a golden mark shines on the lower petal. The flowers look whiter, almost silvery, in the moonlight. Jesus admires and smells them and caresses them with His hand.

He retraces his steps. The place must be slightly high because in the moonlight one can see to the south something that shines like a wet piece of glass illuminated by the moon, certainly a tiny part of a lake, because it is neither a river nor the sea, as it is surrounded by hills on the side opposite to the one where Jesus is standing. Jesus looks at the placid calm waters sparkling in the peaceful summer night. He then turns around, from south to west, and looks at a village, standing out in its whiteness, about two kilometres away, probably less. It is quite a large village. He stops looking at it and shakes His head following a thought which distresses Him deeply.

He then resumes walking slowly and praying. Finally He sits on a large stone at the foot of a very tall tree, and assumes his usual posture, with his elbows resting on his knees, His forearms stretched out and his hands joined in prayer.

468.3

He remains thus for some time and would remain longer if a man, like a shadow, did not come towards Him from the thicket calling Him: «Master?»

Jesus turns around, because the person is coming from behind Him, and He says: «Judas? What do you want?»

«Where are You, Master?»

«At the foot of the walnut-tree. Come here.» And Jesus stands up and goes onto the path, in the moonlight, so that Judas may see Him. «Have you come, Judas, to keep your Master company for a little while?» They are now close to each other and Jesus lovingly lays an arm on His disciple’s shoulder. «Or am I needed at Korazim?»

«No, Master. There is no need for You. I wanted to come to You.»

«Come then. There is room for both of us on this stone.»

They sit down close to each other and remain silent. Judas does not speak, he looks at Jesus. He is struggling. Jesus wants to help him. He looks at him kindly, but keenly.

«What a beautiful night, Judas! Look how everything is pure! I do not think that the first night which smiled at the Earth and at Adam’s sleep in the earthly Paradise was purer. Smell how scented are these flowers. Smell them. But do not pick them: They are so beautiful and pure! I also have refrained from picking them because to pluck them is to profane them. It is always wrong to do violence, to plants as to animals, to animals as to men. Why deprive them of their lives? Life is so beautiful when it is spent well!… And those flowers spend their lives well because they are sweet smelling, they cheer up people with their beautiful appearance and scents, they give honey to bees and butterflies and they transfer to the latter the gold of their pistils to place tiny drops of topaz on their pearly wings, and are used to make beds in nests… If you had been here a little while ago, you would have heard a nightingale sing so sweetly its joy of living and praising the Lord. Dear little birds! What an example they are for men! They are satisfied with little and only with what is legal and holy. A tiny grain and a little worm as given to them by the Father Creator; and if there is none, they do not become angry or ir­ritated, but they deceive the hunger of their bodies with the ardour of their hearts, which makes them sing the praises of the Lord and the joy of hope. They are happy to be tired after flying from dawn to sunset to build a nest for themselves, a tepid, soft, safe nest, not out of selfishness, but out of love for their offspring. And they sing urged by the joy of loving each other honestly: the nightingale for its mate and both for their little ones. Animals are always happy because they have no remorse or reproach in their hearts. We make them unhappy, because man is bad, disrespectful, overbearing, cruel. And he is not happy to be so with his like. His wickedness overflows on inferiors. And the more he feels remorse, the more his conscience spurs him and the more pitiless he is towards other people. I am sure, for instance, that that horseman who today was spurring his horse so cruelly, although it was wet with perspiration and tired, and he lashed it to the point of leaving swollen marks on the hair of its neck and sides, and even on its nostrils so tender, and on its dark eyelashes, which closed painfully on its eyes so resigned and mild, I am sure that his soul was not in peace. He was either going to commit a crime against Honesty, or he was coming from one.» Jesus becomes silent and pensive.

468.4

Judas is silent and pensive, too. He then says: How beautiful it is, Master, to hear You speak thus! Everything becomes clear to the eyes, to the mind, to the heart… and everything becomes easy. Also to say: “I want to be good!”. Also to say to You… also to say to You: “Master, my soul is upset as well! Do not be disgusted at me, Master, since You love so much those who are pure!”.»

«Oh, Judas! I disgusted? My dear friend, My dear son, what is upsetting you?»

«Keep me with You, Master. Hold me tight… I have sworn to be good after You spoke to me so kindly. I have sworn to become the Judas of the first days, when I followed and loved You as a groom loves his bride and I yearned for nothing but You, as I found every satisfaction in You. That is how I loved You, Jesus…»

«I know… and that is why I loved you… But I still love you, My dear hurt friend…»

«How do You know that I am hurt? And do You know by what?…»

There is silence. Jesus looks at Judas so kindly… Tears seem to make His eyes wider and kinder, tempering their brightness: the eyes of an innocent defenceless child who gives himself completely in love.

Judas drops at his feet with his face on Jesus’ knees and clasping his sides with his arms he moans: «Keep me with You, Master… keep me… My flesh is howling like a demon… and if I give in, then all evil befalls me… I know that you are aware of it, but You wait for me to tell You… But it is hard, Master, to say: “I have sinned.”»

«I know, My friend. That is why one ought to act correctly: So that later one may not have to lower oneself saying: “I have sinned”. But, Judas, that is also a very good medicine. The fact that one has to make an effort to confess one’s sin restrains one from committing it; and if it has been committed the pain in accusing oneself is already redeeming repentance. And if one suffers not so much out of pride or for fear of punishment, but because one realises that by sinning one has caused sorrow, then I tell you that the sin is cancelled. It is love that saves.»

«I love You, Master. But I am so weak… Oh! You cannot love me! You are pure and You love the pure… You cannot love me because I am… I am…

468.5

Oh! Jesus, relieve me of the hunger of sensuality! Do You know what a demon it is?»

«I know. I did not listen to it, but I know what its voices sound like.»

«See? See? You are so much disgusted by it that by simply mentioning it You look very upset… Oh! You cannot forgive me!»

«Judas. And do you not remember Mary? Or Matthew? Or the publican who became a leper? Or that woman, the Roman prostitute, for whom I prophesied a place in Heaven, because being forgiven by Me she will have the strength to live holily?»

«Master… Master… Oh! How sick at heart I am!… This evening I ran away… from Korazim… because if I had remained, I would have been lost. You know… it is like one who drinks and is taken ill… The doctor forbids him to drink wine and any intoxicating drink and he recovers and is healthy as long as he does not taste such liquors… But if he gives in, once only, and he tastes them again… he is thirsty… thirsty for such liquids… he no longer resists… and drinks and drinks… and is taken ill again… forever… mad… possessed by his demon by that demon of his… Oh! Jesus, Jesus, Jesus!… Don’t tell the others… Don’t tell them… I blush with shame before them all.»

«But not before Me.»

Judas misunderstands. «That is true! I ought to blush more before You than anybody else, because You are perfect…»

«No, son. I did not mean that. Your grief, your distress, your dejection must not confound you. I said that you may blush before everybody, but not before Me. A son is not afraid or ashamed of a good father neither is an invalid of a clever doctor. And confession is to be made to both without any fear, as one loves and forgives, and the other understands and cures. I love and understand you. So I forgive and cure you. But tell Me, Judas. What is it that puts you into the hands of your demon? Is it I? Your brothers? Corrupt women? No. It is your will. I now forgive you and cure you… With what joy you have filled Me, My Judas! I was already rejoicing at this clear, scented night, which sweet songs made delightful, and I was praising the Lord for it. But the joy which you are now giving Me exceeds this clear moonlight, these scents, this peace, these songs. Can you hear it? The nightingale seems to join Me in telling you that it is glad of your goodwill, as the little singing bird is so willing to do that for which it was created. And likewise, this early morning breeze, which blows over flowers awaking them and letting dewy diamonds drop into the hollow calyces, so that butterflies and sunbeams may find them very soon, the former to refresh themselves, the latter to have their great brightness reflected by the tiny mirrors. Look: the moon is setting. Dawn is being announced by that cock crowing far away. The darkness and phantasm of the night are vanishing. See how quickly and pleasantly time has passed, whereas, if you had not come to Me, you would have spent it in disgust and remorse? You ought to come to Me every time you are afraid of yourself. One’s own ego!!! A great friend, a great tempter, a great enemy and a great judge, Judas! And see? While it is a sincere loyal friend if you have been good, it can be an insincere friend if you are not good, and after being your accomplice, it rises to the office of implacable judge and tortures you with its reproaches… It is cruel in reproaching… Not I!

468.6

Well, let us go. The night is over…»

«Master, I did not let You rest… and today You have to speak so much…»

«I have rested in the joy which you gave Me. There is no better rest for Me than to say: “Today I have saved one who was perishing”. Come… Let us go down to Korazim! Oh! if this town only knew how to imitate you, Judas!»

«Master… what will You tell my companions?»

«Nothing, if they do not ask Me… If they ask Me, I will say that we spoke of God’s mercy… It is such a true and boundless subject that a very long life is not sufficient to treat it. Let us go…»

And they go down, both tall, differently handsome but equally young, One beside the other, and they disappear behind a group of trees…

468.7

Jesus says:

«It is an episode of mercy like those of the Magdalene. But if you make a book, it will be better if you put the periods in orderly succession rather than the categories, simply stating at the beginning or end of each episode to which category it belongs.

Why do I elucidate Judas’ figure? Many may wonder why.

I reply. Judas’ figure has been distorted too much in the course of time. And lately it has been completely perverted. Some schools have sung his praises as if he had been the second and indispensable author of Redemption. Many also think that he succumbed to a sudden fierce assault of the Temptor. No. Every fall has premises in time. The graver the fall, the more it is prepared. Antecedent factors explain the fact. One does not collapse or rise all of a sudden, either in Good or in Evil. There are long insidious factors in descents, and patient holy ones in ascents. Judas’ unfortunate drama can teach you so well how to save yourselves and how to become acquainted with the method of God and His mercy in saving and forgiving those who descend towards the Abyss.

One does not arrive at the satanic delirium in which you saw Judas struggle after the Crime, unless one is completely corrupted by Hellish habits, which one has taken up voluptuously for years. When one commits a crime driven by a sudden event, which deranges one’s mind, one suffers but is capable of expiation, because some parts of the heart are still free from internal poison. To the world denying Satan, because it has him so much in itself that it no longer notices him, it has absorbed him and has become part of his ego, I prove that Satan exists. He is eternal and immutable in the method employed to make you his victims.

That is now. Remain with My peace.»


Notes

  1. L’épisode du mercredi (20 septembre 1944) est reporté au chapitre 406. Celui du présent chapitre le suit (comme on le voit plus bas) dans la série de quelques épisodes donnés pour illustrer la figure de Judas, mais pas immédiatement dans la narration complète des faits de la vie publique de Jésus. On trouvera des passages sur la personnalité de Judas, par exemple, en 70.8, 81.7, 85.5, 101.2/3, 113.4, 121.4, 122.3, 139.2, 214.6, 216.4, 262.7, 296.4, 313.3, 365.16, 565.16.
  2. ceux qui sont signalés en note en 174.11.

Notes

  1. the episode of Wednesday 20th September is indicated in chapter 406.