Os Escritos de Maria Valtorta

468. Un repentir de Judas, et

468. Um arrependimento de Judas Iscariotes

468.1

Jésus dit :

« Entre-temps, je te dis que, si vous faites une œuvre régulière, vous devez placer l’épisode de mercredi (20 septembre 1944)[1] un an avant ma mort, car il tombe à l’époque de la moisson de ma trente-deuxième année.

Des nécessités de réconfort et d’instruction pour toi, ma bien-aimée, et pour d’autres, m’ont contraint à suivre un ordre spécial pour donner les visions et les dictées qui s’y rapportaient. Mais je vous indiquerai, au moment voulu, comment répartir les épisodes des trois années de vie publique.

L’ordre des évangiles est bon, mais pas parfait chronologiquement parlant. Un observateur attentif le remarque. Celui qui aurait pu donner l’ordre exact des faits — puisqu’il est resté avec moi depuis le commencement de l’évangélisation jusqu’à mon Ascension —, ne l’a pas fait. En effet Jean, en vrai fils de la Lumière, s’est occupé et préoccupé de faire briller la Lumière à travers son vêtement de chair aux yeux des hérétiques qui attaquaient la réalité de la Divinité enfermée dans une chair humaine. Le sublime évangile de Jean a atteint son but surnaturel, mais la chronique de ma vie publique n’en a pas été aidée.

Les trois autres évangélistes sont semblables en ce qui concerne les faits, mais ils altèrent l’ordre du temps, car un seul des trois a été présent à presque toute ma vie publique : Matthieu, et il ne l’a mise par écrit que quinze ans plus tard. Quant aux autres, ils l’ont fait encore plus tard, et après en avoir entendu le récit de ma Mère, de Pierre, ainsi que des autres apôtres et disciples.

Je veux vous guider pour réunir les faits des trois ans, année par année.

Et maintenant, vois et écris : cet épisode suit celui de mercredi (20 septembre1944). »

468.2

Je vois Jésus aller et venir lentement sur un sentier champêtre éclairé par la lune. C’est la pleine lune, et sa face riante resplendit dans un ciel absolument serein mais, en raison de sa position dans le ciel où elle se prépare à se coucher, je déduis qu’il doit être plus de minuit.

Jésus marche en réfléchissant et, j’en suis sûre, en priant, bien que je n’entende pas de paroles. Mais il ne perd pas de vue ce qui l’entoure. Il s’arrête une fois pour écouter, tout sourire, le long chant d’un rossignol amoureux qui exécute toute une mélodie d’arpèges, de trilles et de notes seules, bien tenues, si fortes et si prolongées qu’il paraît impossible que cela vienne de ce petit être qui n’est que plumes. Pour ne pas le troubler, même pas par le bruit des sandales sur le gravier du sentier et du vêtement frôlant l’herbe, Jésus s’est arrêté, les bras croisés, le visage levé et souriant. Il va jusqu’à fermer à demi les yeux pour mieux se concentrer sur ce qu’il entend et, quand le rossignol termine par un son aigu qui monte, monte, monte par intervalles de tierce (si j’ai bon souvenir) et finit par une note suraigüe, tenue aussi longtemps que le souffle le lui permet, il approuve et applaudit sans mot dire en inclinant deux ou trois fois la tête avec un sourire de satisfaction.

Le voilà maintenant qui se penche sur une touffe de chèvrefeuille en fleurs dont les milliers de calices blancs répandent une odeur pénétrante. Ils ressemblent à des bouches de serpents qui baillent, où tremble la langue des pistils jaunâtres et où brille une trace d’or sur le pétale inférieur. Les fleurs, sous le rayon de lune, paraissent encore plus blanches, comme argentées. Jésus les admire, respire leur parfum et les caresse de la main.

Il revient sur ses pas. L’endroit doit être légèrement élevé, car le clair de lune laisse entrevoir au sud une partie du lac certainement, car c’est quelque chose qui brille comme du verre éclairé par la lune. Or ce n’est ni un fleuve ni la mer, étant donné qu’on le voit bordé de collines du côté opposé à celui où se trouve Jésus.

Jésus contemple ce paisible miroir d’eau dans le calme d’une nuit d’été. Puis il fait un quart de tour sur lui-même, du sud à l’ouest, et regarde un village qui blanchit, éloigné au maximum de deux kilomètres — plutôt moins que plus. C’est un beau village. Il s’arrête pour l’admirer, et secoue la tête en suivant une pensée qui l’afflige beaucoup.

Il reprend ensuite sa promenade lente et sa prière jusqu’au moment où il s’assied sur une grosse pierre, au pied d’un arbre très élevé, et prend sa position habituelle : les coudes sur les genoux et les avant-bras en avant, avec les mains jointes pour la prière.

468.3

Il reste ainsi un moment et se serait attardé si un homme, une ombre, ne s’était avancé de la touffe d’arbres vers lui et ne l’avait appelé :

« Maître ? »

Jésus se retourne — car l’homme arrive par derrière — et il lui dit :

« Judas ? Que veux-tu ?

– Où es-tu, Maître ?

– Au pied du noyer. Avance. »

Et Jésus se lève et vient sur le sentier au clair de la lune, pour que Judas puisse le voir.

« Tu es venu, Judas, pour tenir un peu compagnie à ton Maître ? »

Ils sont maintenant l’un près de l’autre, et Jésus passe affectueusement un bras sur l’épaule du disciple.

« Ou bien a-t-on besoin de moi à Chorazeïn ?

– Non, Maître, aucunement. J’ai eu le désir de venir te trouver.

– Alors viens. Il y a de la place pour tous les deux sur ce rocher. »

Ils s’asseyent l’un près de l’autre. Le silence s’installe. Judas ne dit rien. Il lève les yeux vers Jésus. Il lutte.

Jésus veut l’aider. Il le regarde avec douceur, d’un air pénétrant.

« Quelle belle nuit, Judas ! Vois comme tout est pur ! Je crois que la première nuit qui a ri sur la terre et sur le sommeil d’Adam au paradis terrestre ne l’était pas davantage. Sens le parfum de ces fleurs, respire, mais ne les cueille pas. Elles sont si belles et si pures ! Je m’en suis abstenu, moi aussi, parce que les cueillir, c’est les profaner. Il est toujours mal d’user de violence, pour la plante comme pour l’animal, pour l’animal comme pour l’homme. Pourquoi enlever la vie ? Elle est si belle quand elle est bien employée !… Et ces fleurs l’emploient bien, car elles exhalent leur parfum, réjouissent par leur aspect et leur odeur, donnent du miel aux abeilles et aux papillons, et leur cède l’or de leur pistil pour mettre de petites gouttes de topaze sur la perle de leurs ailes, et servent de lit aux nids… Si tu avais été là il y a un instant, tu aurais entendu un rossignol chanter doucement sa joie de vivre et de louer le Seigneur. Chers oiseaux ! Quel exemple pour les hommes ! Ils se contentent de peu, et seulement de ce qui est permis et saint : un grain et un petit ver, car c’est le Père Créateur qui le leur à donné. Et s’ils n’en ont pas, ils n’éprouvent ni colère ni dépit, mais ils trompent la faim de leur chair par le trop-plein de leur cœur qui leur fait chanter les louanges du Seigneur et les joies de l’espérance. Ils sont heureux d’être fatigués d’avoir voleté de l’aube jusqu’au soir pour se faire un nid tiède, douillet, sûr, non par égoïsme, mais par amour pour leurs petits. Et ils chantent de la joie de s’aimer honnêtement, le rossignol pour sa compagne et tous les deux pour leurs oisillons. Les animaux sont toujours heureux, car ils n’éprouvent pas de remords, leur cœur ne leur reproche rien. C’est nous qui les rendons malheureux parce que l’homme est mauvais, sans respect, dominateur, cruel. Et il ne lui suffit pas de l’être envers ses semblables, sa malveillance se déverse sur les êtres inférieurs. Plus il a en lui de remords, plus sa conscience le tarabuste, et plus il exerce sa méchanceté sur les autres. Je suis certain qu’il n’avait pas l’âme tranquille, ce cavalier qui, aujourd’hui, éperonnait jusqu’au sang son cheval tout en sueur, épuisé, et le cravachait jusqu’à lui faire dresser le poil sur le cou, sur les flancs, et jusque sur ses naseaux et sur ses sombres paupières qui se fermaient douloureusement sur ses yeux si résignés et si doux : soit il allait commettre un crime contre l’honnêteté, soit il venait d’en faire un. »

Jésus se tait et pense.

468.4

Judas lui aussi, garde le silence. Il réfléchit. Puis il dit :

« Comme c’est beau, Maître, de t’entendre parler ainsi ! Tout devient clair aux yeux, à l’esprit, au cœur… et tout redevient facile, même de dire : “ Je veux être bon ! ” Même de te dire… même de te dire… de te dire : “ Maître, moi aussi j’ai l’âme troublée ! N’aie pas de dégoût pour moi, Maître, toi qui aimes celui qui est pur !

– Oh ! mon Judas ! Moi, du dégoût ? Mon ami, mon fils, qu’est-ce qui te trouble ?

– Garde-moi avec toi, Maître. Tiens-moi serré contre toi… J’ai juré d’être bon depuis que tu m’as parlé si doucement. J’ai juré de redevenir le Judas des premiers jours, quand je te suivais et que je t’aimais comme un époux aime son épouse, quand je ne rêvais qu’à toi, trouvant en toi toute satisfaction. C’est ainsi que je t’aimais Jésus…

– Je le sais… et c’est pour cela que je t’ai aimé… Mais je t’aime encore, mon pauvre ami blessé…

– Comment sais-tu que je le suis ? Sais-tu de quoi ?… »

Silence. Jésus porte sur Judas un regard si doux… On dirait qu’une larme rend ses yeux plus larges et encore plus doux en tempérant leur éclat : c’est un regard d’enfant innocent et désarmé, qui se donne tout entier dans l’amour.

Judas glisse à ses pieds, le visage sur ses genoux, les bras serrés à ses côtés et il gémit :

« Garde-moi avec toi, Maître… Garde-moi… Ma chair hurle comme un démon… et, si je cède, tout le mal survient… Je sais que tu sais et que pourtant tu attends que je te l’avoue… Mais, Maître, il est difficile de dire : “ J’ai péché. ”

– Je le sais, mon ami. C’est pour cela qu’il faudrait agir bien, pour ne pas devoir s’humilier en reconnaissant : “ J’ai péché. ” Pourtant, Judas, il y a en cela un grand remède : devoir faire effort pour avouer sa faute retient de la commettre et, si elle est déjà accomplie, la peine de s’accuser est déjà une pénitence qui rachète. Ensuite, si on souffre, non pas tant par orgueil ni par peur du châtiment, mais parce qu’on sait qu’en péchant on a causé de la douleur, alors, c’est moi qui le dis, la faute disparaît. C’est l’amour qui sauve.

– Moi, je t’aime, Maître, mais je suis si faible… Ah ! Tu ne peux pas m’aimer ! Toi, tu es pur et tu aimes les purs… Tu ne peux pas m’aimer parce que je suis… je suis…

468.5

Oh ! Jésus, enlève-moi l’appétit des sens ! Tu sais quel démon c’est ?

– Je le sais. Je ne l’ai pas exaucé, mais je sais quelle voix il a.

– Tu le vois ? Tu le vois ? Tu en as un tel dégoût qu’il te suffit de le dire pour que ton visage soit bouleversé… Oh ! Tu ne peux pas me pardonner !

– Judas… tu ne te rappelles donc pas Marie ? Matthieu ? Et ce publicain devenu lépreux ? Ou encore cette femme, courtisane romaine, à laquelle j’ai prophétisé une place dans le Ciel parce que, après mon pardon, elle allait avoir la force de vivre saintement ?

– Maître… Maître… Maître… Quel mal j’ai au fond du cœur ! Ce soir, j’ai fui… j’ai fui Chorazeïn… car si j’étais resté… si j’étais resté… j’étais perdu. Tu sais… c’est comme l’homme qui boit à s’en rendre malade… Le médecin enlève le vin et toute boisson enivrante. Une fois guéri, il reste en bonne santé tant qu’il ne sent plus ce goût… Mais s’il cède, une seule fois, et en retrouve la saveur… il lui vient une soif… une soif de cette boisson telle, qu’il ne peut plus résister… Alors il boit comme un trou… Et il est de nouveau malade… malade pour toujours… fou… possédé… possédé par son démon… par son démon… Oh ! Jésus, Jésus, Jésus !… N’en parle pas aux autres… Ne leur dis rien… J’ai honte devant tous…

– Mais pas devant moi. »

Judas comprend de travers.

« C’est vrai ! Pardon ! Je devrais être plus honteux devant toi que devant tout autre, car tu es parfait…

– Non, mon fils, ce n’est pas ce que je disais. Que ta douleur, ton angoisse, ton humiliation ne te cachent pas la vérité. J’ai dit que tu peux être honteux devant tous, mais pas devant moi. Un enfant n’éprouve ni peur ni honte devant un bon père, pas plus qu’un malade devant un médecin compétent. Et à l’un comme à l’autre, il fait son aveu sans crainte, puisque l’un aime et pardonne, et que l’autre comprend et guérit. Moi, je t’aime et te comprends, aussi je te pardonne et je te guéris. Mais dis-moi, Judas : qu’est-ce qui te livre à ton démon ? Moi ? Tes frères ? Les femmes débauchées ? Non. C’est ta volonté. Maintenant, je te pardonne et te guéris… Quelle joie tu m’as faite, mon Judas ! Je me réjouissais déjà beaucoup de cette nuit sereine, parfumée, que les chants rendaient joyeuse, et j’en louais le Seigneur. Mais maintenant le bonheur que tu me fais surpasse ce clair de lune, ces parfums, cette paix, ces chants. Entends-tu ? Le rossignol semble s’y unir pour te dire avec moi combien il se réjouit de ta bonne volonté, lui, le petit chanteur, si plein de bonne volonté pour faire ce pour quoi il a été créé. Et aussi cette première brise du matin, qui passe sur les fleurs et les éveille, en faisant glisser dans le creux de leur calice un diamant de rosée : le papillon et le rayon de soleil le trouveront bientôt, et l’un s’en désaltèrera, l’autre s’en fera un miroir, minuscule pour son grand éclat. Regarde : la lune est sur le point de se coucher. L’aube s’annonce, avec ce chant lointain du coq. Les ténèbres nocturnes et les fantômes de la nuit disparaissent. Tu vois comme le temps qui, si tu n’étais pas venu à moi, serait passé dans le dégoût et le remords, s’est écoulé rapidement et dans la douceur ? Viens toujours quand tu as peur de toi. Le moi est tout à la fois un grand ami, un grand tentateur, un grand ennemi, et un grand juge, Judas ! Et, vois-tu ? Alors qu’il est un ami sincère et fidèle si tu as été bon, il sait être un ami sans sincérité si tu n’es pas bon et, après avoir été pour toi un complice, il s’élève au rang de juge inexorable et te torture par ses reproches… Or ses reproches à lui sont féroces… pas les miens !

468.6

Eh bien, allons, la nuit est passée…

– Maître, je ne t’ai pas laissé te reposer… et aujourd’hui, tu devras longuement parler…

– Ce qui m’a reposé, c’est la joie que tu m’as donnée. Je n’ai pas de meilleur repos que celui de dire : “ Aujourd’hui, j’ai sauvé quelqu’un qui périssait. ” Viens, viens… Descendons à Chorazeïn ! Ah ! si cette ville savait t’imiter, Judas !

– Maître… que diras-tu à mes compagnons ?

– Rien s’ils ne posent pas de question… S’ils m’interrogent, je dirai que nous avons parlé des miséricordes de Dieu… C’est un vrai sujet, et tellement illimité que la plus longue vie ne suffit pas à le développer. Allons… »

Et ils descendent, grands, d’une beauté différente mais également jeunes, l’un près de l’autre, puis ils disparaissent derrière un bouquet d’arbres…

468.7

Jésus dit :

« C’est un épisode de miséricorde comme ceux[2] de Marie-Madeleine. Mais si vous faites un livre, il vaudra mieux mettre les événements à la suite, dans l’ordre chronologique plutôt que par catégories, en vous limitant à préciser, au début ou dans un renvoi, à quelle catégorie appartient chaque épisode.

Pourquoi ai-je mis en lumière la figure de Judas ? Plusieurs se le demanderont.

Je réponds : la figure de Judas a été trop déformée au cours des siècles. Et, ces derniers temps, elle a été complètement dénaturée. Dans certaines écoles, on a fait presque son apothéose comme s’il était l’artisan secondaire et indispensable de la Rédemption.

Beaucoup, ensuite, pensent qu’il a succombé à un assaut imprévu, féroce, du Tentateur. Non : toute chute a sa préparation dans le temps. Plus la chute est grave, mieux elle a été préparée. Les antécédents expliquent le fait. On ne dégringole pas à l’improviste et on ne s’élève pas de même, ni dans le mal, ni dans le bien. Il y a des causes longues et insidieuses aux descentes, et patientes et saintes aux montées.

Le drame malheureux de Judas peut être d’un grand enseignement pour vous guérir, et connaître la méthode de Dieu et ses miséricordes pour absoudre et sauver ceux qui descendent vers l’Abîme.

On n’arrive pas au délire satanique, où tu as vu Judas se débattre après son Crime, si on n’est pas totalement corrompu par des habitudes infernales recherchées des années durant avec volupté. Quand quelqu’un, entraîné par un évènement imprévu qui trouble sa raison, va jusqu’à accomplir un crime, il souffre, mais il sait expier, car il y a encore des parties de son cœur qui sont indemnes du poison diabolique.

Au monde qui nie Satan, parce qu’il l’a tellement en lui-même qu’il n’en a plus conscience, qu’il l’a aspiré comme faisant partie de son moi, je démontre l’existence de Satan et la méthode éternelle, immuable qu’il met en œuvre pour faire de vous ses victimes.

C’est tout pour l’instant. Repose-toi dans ma paix. »

468.1

Diz Jesus:

– Neste meio tempo Eu te digo que o episódio de quarta-feira (20-9)[1], se fizerdes uma ordem regular, o deveis colocar um ano antes de minha morte, porque aconteceu no tempo da colheita da messe, no meu 32º aniversário. A necessidade de um conforto e de instrução para ti, querida, e para os outros, me obrigaram a seguir uma ordem especial, ao dar-te as visões e os ditados sobre os diferentes assuntos. Mas Eu indicarei, a seu tempo, como se haverá de distribuir os episódios dos três anos da vida pública.

A ordem dos Evangelhos é boa, mas não perfeita, como ordem cronológica. Um observador atento nota isso. Aquele que teria podido dar a ordem exata dos fatos, por ter estado comigo, desde o início da evagelizaçião até a minha Ascensão, não o fez, porque João, verdadeiro filho da Luz, ocupou-se e preocupou-se em fazer refulgir a Luz, através de sua veste de carne, aos olhos dos herejes, que impugnavam a verdade da Divindade encerrada na carne humana. O Evangelho sublime de João atingiu sua meta sobrenatural, mas a crônica de minha vida pública não teve vantagem com isso. Os outros três evangelistas mostram uniformidade entre si, como a dos fatos, mas alteram a ordem do tempo, porque dos três só um que esteve presente a quase toda a minha vida pública: Mateus, que não a havia escrito senão quinze anos depois, enquanto que os outros os escreveram mais tarde ainda, e por ouvirem a narração deles da boca de minha Mãe, de Pedro, de outros apostolos e discípulos.

Eu vos quero dar uma guia, ao reunir os fatos dos três anos, um por um. Agora olha e escreve: o episódio que vem e o de quarta-feira (20-9).

468.2

Estou vendo Jesus que lentamente está dando uns passos para diante e para trás, por um estreito caminho do campo iluminado pela lua. É lua cheia, ela brilha com sua grande face risonha em um céu muito sereno. Mas pela sua posição no céu, no qual começa o seu ocaso, eu tiro a conclusão de que já passou da meia noite.

Jesus caminha, pensando e rezando, com certeza, ainda que eu não ouça nenhuma palavra. Mas Ele não perde de vista as coisas que lhe estão ao redor. Em certo momento Ele para a fim de escutar, sorrindo, o canto de um rouxinol enamorado, com sua completa melodia cheia de arpejos, trilos e notas isoladas, bem prolongadas, fortes, e por tanto tempo, que até parece impossível que saiam daquele pequeno ser todo feito de penas. Para não perturbá-lo, nem mesmo com o barulho das sandálias sobre as pequenas pedras do caminho e o de sua veste sobre a grama, Jesus parou, de braços cruzados, com o rosto erguido e sorridente. Ele chega até a entreabrir os olhos para concentrar-se mais na audição e, quando o rouxinol termina, com uma nota aguda, na qual persiste, enquanto o fôlego lhe permite. Ele mesmo aprova e aplaude em silêncio, inclinando a cabeça duas ou três vezes, com um sorriso de contentamento.

Agora ele vai inclinar-se sobre uma moita de madressilva em flor, que está exalando um fino perfume dos seus milhares de cálices brancos, parecidos com umas bocas bocejantes de serpentes, nas quais se vê a língua tremulando dos pistilos amarelados e, brilhando, o sinal do dedo de ouro da pétala inferior. As flores, à luz da lua, parecem ser ainda mais brancas, como se fossem de prata. Jesus as admira, cheira e as acaricia com a mão.

Depois Ele volta sobre os seus passos. O lugar deve ser levemente elevado, porque o luar está mostrando ao sul uma coisa que está brilhando, parecendo um pedaço de vidro exposto à luz. Certamente será o espelho de algum lago, pois rio não pode ser, nem é o mar, que podem ver-se algumas colinas que o rodeiam do lado oposto àquele em que Jesus está. Jesus fica olhando aquele sereno brilho das águas paradas, na calma de uma noite de verão. Depois Ele dá uma meia volta, do sul para o oeste, e fica olhando o branco das casas de um lugarejo que está, quando muito, a uns dois quilômetros, antes menos do que mais. Deve ser um belo lugarejo. Jesus para a fim de olhar para ele, sacode a cabeça para acompanhar um pensamento que o está afligindo muito.

Depois Ele continua o seu passeio lento e sua oração, até resolver sentar-se sobre uma grande pedra, aos pés de uma árvore muito alta, e tomar sua posição de costume, com os cotovelos sobre os joelhos e os antebraços para fora, com as mãos unidas em oração.

468.3

Fica assim durante algum tempo. Assim continuaria a ficar por mais tempo, se um homem, ou melhor, uma sombra não saísse da parte mais cerrada do mato, em direção dele, e o chamasse:

– Mestre?

Jesus se volta — pois quem sai de lá vem vindo por detrás dele — e lhe diz:

– É Judas? Que queres?

– Onde estás, Mestre?

– Aos pés da nogueira. Vem para a frente.

E Jesus se levanta e se põe no caminho, à luz da lua, a fim de que Judas o possa ver.

– Tu vieste, Judas, para fazer um pouco de companhia ao teu Mestre?

Agora já estão perto um do outro e põe com afeto um braço sobre o ombro do discípulo.

– Será que precisais de Mim em Corozaim?

– Não, Mestre. Nada de precisão. Eu senti o desejo de vir para perto de Ti.

– Então, vem. Há lugar para nós dois sobre esta rocha.

Assentam-se bem perto um do outro. Silêncio. Judas não fala. Olha para Jesus. Está lutando consigo mesmo.

Jesus o quer ajudar. Olha para ele, com olhares muito afetuosos, mas penetrantes.

– Que bela noite, Judas, olha como tudo é puro! Eu creio que mais pura do que esta não foi a primeira noite que sorriu sobre a terra e sobre o sono de Adão no Paraíso Terrestre. Procura sentir como agradáveis são os perfumes dessas flores. Procura aspirá-los. Mas não as apanhes. São tão agradáveis e puras! Eu também me abstive disso, porque colhê-las é profaná-las. Sempre é um mal fazer uso da violência, tanto a feita a uma planta, como a um animal. E tanto ao animal, como ao homem. Por que tirar a vida? Tão bela é a vida, quando seu tempo é bem empregado! Aquelas flores a empregam bem, porque exalam seus perfumes, alegram com sua beleza e aromas, dão mel às abelhas e às borboletas, cedem a estas o ouro dos seus pistilos para que o coloquem, como pequenas gotas de topázio sobre a pérola de suas asas, e serve de cama nos ninhos… Se estivesses aqui, há poucos momentos, ouvirias um rouxinol cantar, de um modo muito agradável, a sua alegria de viver e de louvar o Senhor. Queridos passarinhos! Como eles servem de exemplo aos homens! Com pouca coisa eles se contentam, e, assim mesmo, só com coisas lícitas e santas. Um grãozinho, um vermezinho, porque o Criador lhos dá: se eles não obtêm isso, não sentem ira, nem ódio, mas enganam a fome da carne com o ímpeto do coração que os faz cantar os louvores do Senhor e as alegrias da esperança. Eles se sentem felizes por estarem cansados de voar, desde a manhã até à tarde, para fazerem um ninho morno, macio, firme, não para o seu egoísmo, mas por amor à sua prole. Cantam pela alegria de se amarem honestamente. O pássaro macho assim faz por amor à sua fêmea e os dois o fazem por amor aos futuros filhos. Os animais estão sempre felizes, porque eles não têm remorsos nem censuras em seus corações. Nós é que os tornamos infelizes, porque o homem é mau, desrespeitoso, prepotente e cruel. E não lhe basta que ele seja assim com os seus semelhantes. Ele extravasa sua malvadez sobre os inferiores. Quanto mais tem dentro de si os remorsos, tanto mais sua conscência o fustiga, e mais cruel ele se torna para com os outros. Eu estou certo de que, por exemplo, aquele cavaleiro que hoje estava esporeando o seu cavalo até o fazer sangrar, pois já estava tão suado e cansado, ainda batia nele, até fazer que ele ficasse com o pêlo arrepiado, já com vergões no pescoço e nos flancos, até sobre aquele tão delicado focinho e sobre as escuras pálpebras que, de doloridas, se fechavam sobre aqueles olhos tão resignados e indefesos. Aquele homem não podia estar com sua alma tranquila. Ou ele estava indo praticar algum delito contra a honestidade, ou estava voltando dele!

Jesus se cala e fica pensando.

468.4

Judas fica calado. Também ele está pensando. Depois ele fala:

– Como é belo, Mestre, ouvir-te falar assim. Tudo se ilumina diante de nossos olhos, diante de nossa mente, de nosso coração… e tudo fica fácil. Fica fácil até mesmo dizer: “Eu quero ser bom!” E até dizer-te… dizer-te: “Mestre, eu também estou com minha alma perturbada! Não tenhas asco de mim, Mestre, Tu que tanto amas o que é puro!”

– Oh! Meu Judas! Eu ter asco de ti? Meu amigo, meu filho, que é que tens que te perturba?

– Conserva-me contigo, Mestre. Unido a Ti. Eu jurei que vou ser bom, depois que Tu me falaste tão docemente. Jurei tornar a ser o Judas daqueles primeiros dias, quando eu te seguia e te amava como um esposo ama a sua esposa, não desejava nada mais do que a Ti, encontrava em Ti todo o meu prazer. Eu te amava assim, Jesus…

– Eu o sei… e te amei por isso… mas te amo ainda, ó meu pobre amigo ferido…

– Como sabes que estou assim? Por que meio o sabes?…

Silêncio. Jesus olha para o Judas com um olhar muito afetuoso… Parece que um pranto vem chegando mais abundante e afetuoso e diminuindo-lhe o esplendor. É como o olhar de um menino inocente e inerme, que em seu amor tudo dá.

Judas se lhe joga aos pés, com o rosto sobre os joelhos e os braços apertados aos lados, e diz, gemendo:

– Segura-me contigo, Mestre… Segura-me. A minha carne está urrando como um demônio… e, se eu ceder, daí vem todo o mal… Eu sei que Tu sabes, mas que estás esperando que eu o diga… Mas é duro, Mestre, dizer: “Eu pequei.”

– Eu sei, meu amigo. Por isso seria necessário agir bem. Para não ter que humilhar-se depois, e dizer: “Eu pequei.” Contudo, Judas, há nisso também um grande remédio. Tu que fazes esforço para dizer a culpa, isso já pode conservar longe dela. E, se ela foi consumada, o mal-estar produzido pela acusação já é uma penitência que redime. Portanto, se alguém sofre, não somente por seu orgulho e medo de castigo, mas porque sabe que por sua falta fez sofrer, então, Eu te digo, sua culpa se cancela. É um amor que salva.

– Eu te amo, Mestre. Mas sou muito fraco. Oh! Tu não me podes amar! Tu és puro, amas os puros… Não me podes amar, porque eusou… eu sou…

468.5

Oh! Jesus, tira-me a fome da sensualidade. Sabes Tu que demônio ela é?

– Eu o sei. Não lhe dei ouvidos, mas sei que vozes tem.

– Estás vendo? Estás vendo? Tens tanto asco que, só ao dizer isso, o teu rosto se desfigura… Oh! Não me podes perdoar!

– Judas. Não te lembras de Maria? Não te lembras de Mateus? Nem daquele publicano que ficou leproso? Nem daquela mulher, a meretriz romana, cuja sorte no Céu Eu profetizei, porque, depois do meu perdão, ela terá força para uma vida santa?

– Mestre… Mestre… Oh! Que mal eu tenho no coração! Nesta tarde eu fugi… fugi de Corozaim… porque se eu ficasse lá… se eu ficasse… estaria perdido. Tu sabes… é como alguém que bebe e fica doente. O médico lhe tira o vinho e toda bebida inebriante, ele fica curado, enquanto não torna a sentir aquele sabor… Mas, se ele ceder, ainda que só uma vez… já não resiste mais, bebe e torna a beber… e fica doente… doente para sempre… louco… possesso… possuído por aquele seu demônio… por aquele seu demônio… Oh! Jesus! Não digas isso aos outros… Não o digas… Eu tenho vergonha de todos…

– Mas não de Mim.

Judas entende mal.

– É verdade! Perdão! Eu deveria ter mais vergonha de Ti do que de qualquer outro, porque tu és perfeito.

– Não, meu filho. Eu não queria dizer isso. A tua dor, a tua angústia, o teu aviltamento não te sirvam de véu. Eu disse que podes ter vergonha de todos. Mas não de Mim. Um filho não tem medo e vergonha de um pai bom, nem um doente de um médico de boa fama. Tanto a um como ao outro vai fazer sua confissão sem temor, a um porque o ama e perdoa, ao outro porque o compreende e cura. Eu te amo e te compreendo. Por isso Eu te perdoo e curo. Mas, dize-me uma coisa, Judas. Quem te põe nas mãos do teu demônio? Serei Eu? Ou os teus irmãos? As mulheres do vício? Não. É a tua vontade. Agora Eu te perdoo e curo… Que alegria me deste, ó meu Judas! Eu já estava tão alegre com esta noite serena, perfumada, cheia de cantos, por tudo isso, louvava o Senhor. Mas agora a alegria que tu me dás supera até a deste luar, a destes pefumes e desta paz, destes cantos. Estás ouvindo? O rouxinol parece que se une a Mim para dizer-te que estás feliz pela tua boa vontade. Logo ele, o pequenino pássaro canoro, tão cheio de boa vontade em fazer aquilo para o que foi criado. E até esta aragem da manhã, que vai passando pelas flores, despertando-as, fazendo cair no fundo do cálice um diamante de orvalho para que o encontrem, daqui a pouco a borboleta e o raio de sol, a fim de que ela encontre nele o alimento, ele um pequenino espelho para o seu majestoso fulgor. Olha, a lua já está desaparecemdo no ocaso. A aurora já se está anunciando nesse canto do galo, lá ao longe. As trevas da noite e os fantasmas da noite já se estão desvanecendo. Vê como passou veloz e docemente o tempo que, se não tivesses vindo a Mim, teria passado entre o desgosto e o remorso? Vem sempre a Mim, quando estiveres com medo de ti mesmo. O próprio eu!!! Grande amigo, mas grande tentador e grande juiz, Judas! Não o estás vendo? Enquanto ele é amigo sincero e fiel, se tiveres sido bom, sabe ser amigo não sincero, se não és bom e, depois de ter sido teu cúmplice, se eleva até ser teu juiz inexorável, te tortura com suas censuras. Ele é terrível emcensurar. Eu, não.

468.6

Pois bem. Vamos. A noite passou…

– Mestre, eu não te deixei descansar… e logo hoje, quando terás que falar tanto…

– Eu descansei com a alegria que me deste. Não há descanso melhor do que o de poder dizer: “Hoje salvei alguém que estava perecendo.” Vem, vem… Desçamos para Corozaim! Oh! Se esta cidade soubesse imitar-te, Judas!

– Mestre, que irás dizer aos meus companheiros?

– Nada, se não me perguntarem… Se me perguntarem, direi que falamos sobre as misericórdias de Deus… uma resposta verdadeira, tão sem limites, que até a mais longa das vidas não basta para explicá-la… Vamos…

E vão descendo. Altos os dois, mas bonitos de modos diferentes, igualmente jovens, um ao lado do outro, e desaparecem atrás de um capão de mato.

468.7

Diz Jesus:

– É um episódio de misericórdia, como aqueles[2] de Madalena.

Mas, se fizeres um livro, será melhor colocar ordenadamente por época, antes que por categoria, limitando-vos a dizer acima ou no final de cada episódio a qual categoria pertence.

Por que ilustro a figura de Judas? Muitos o pediram. Respondo.

A figura de Judas foi muito desvirtuada nos séculos. E ultimamente corrompida totalmente. Em certas escolas, se tem feito quase a apoteose como o artífice segundo e indispensável da Redenção.

Muitos, depois, pensam que ele foi pego de improviso, feroz assalto do Tentador. Não. Cada queda tem premissas de tempo. Quanto mais a queda é grave, maior é a preparação. Os fatos anteriores explicam o fato. Não se precipita e não se sobe de improviso. Nem no bem. Nem no mal. Há coeficientes longos e insidiosos para as descidas, pacientes e santos para as subidas. E o desventurado drama de Judas pode dar-vos tantos ensinamentos para salvar-vos, e conhecer o método de Deus e as suas misericórdias para salvar e perdoar aqueles que descem em direção ao Abismo. Não se chega ao delírio satânico, no qual viste debater-se Judas depois do Delito, se não se está totalmente corrompido pelo hálito do Inferno, aspirado por anos com vontade. Quando alguém realiza um delito, mas levado a este de um improviso acontecimento que o tira da razão, sofre mas sabe expiar; por que também das partes sãs do coração há veneno infernal.

Ao mundo que nega Satanás, porque tem tanto em si que não o percebe, aspirou e tornou-se parte do eu, Eu mostro quem é Satanás. Eterno e imutável no método usado para fazer de vós as suas vítimas.

Basta agora. Tu, permanece com a minha paz.


Notes

  1. L’épisode du mercredi (20 septembre 1944) est reporté au chapitre 406. Celui du présent chapitre le suit (comme on le voit plus bas) dans la série de quelques épisodes donnés pour illustrer la figure de Judas, mais pas immédiatement dans la narration complète des faits de la vie publique de Jésus. On trouvera des passages sur la personnalité de Judas, par exemple, en 70.8, 81.7, 85.5, 101.2/3, 113.4, 121.4, 122.3, 139.2, 214.6, 216.4, 262.7, 296.4, 313.3, 365.16, 565.16.
  2. ceux qui sont signalés en note en 174.11.

Notas

  1. o episódio de quarta-feira (20-9) é relatado no capítulo 406. O do presente capítulo o segue (como se lê mais abaixo) na série de alguns episódios ilustrativos da figura de Judas Iscariotes, mas não o segue imediatamente na narração completa dos fatos da vida pública de Jesus. Fala-se sobre a personalidade de Judas, por exemplo, em 70.8 - 81.7 - 85.5 - 101.2/3 - 113.4 - 121.4 - 122.3 - 139.2 - 214.6 - 216.4 - 262.7 - 296.4 - 313.3 - 365.16 - 565.16.
  2. aqueles, que são assinalados em nota em 174.11.