The Writings of Maria Valtorta

489. A Nobé.

489. In Nob. The parable of the king who was not

489.1

C’est un bourg groupé, assez bien tenu. Les habitants sont restés à l’intérieur des maisons, car il y a beaucoup de vent. Mais quand les disciples viennent prévenir que Jésus est là, voilà que toutes les femmes, les enfants et les vieillards que l’âge a retenus chez eux, s’attroupent autour de Jésus, qui s’est arrêté sur la petite place principale. Le village, étant sur une hauteur, a de l’air et de la lumière même quand le temps est couvert et, de là, l’œil découvre Jérusalem au sud, et Rama au nord (je dis Rama car ce nom est écrit sur une borne avec l’indication des milles).

Les gens sont tendus. Etre devenus ceux qui offrent l’hospitalité au Seigneur, est pour eux si nouveau, si émouvant… Un vieillard, un vrai patriarche, le dit au nom de tous, et les femmes acquiescent de la tête. Habitués à être écrasés sous l’orgueil des prêtres et des pharisiens, ils sont timides…

Mais Jésus les met tout de suite à l’aise en prenant dans ses bras une fillette qui fait ses premiers pas, en faisant une caresse au vieillard, et en disant :

« Vous ne m’aviez pas encore vu ?

– De loin… Passer sur la route… Certains hommes t’ont aperçu au Temple. Mais pour nous, qui sommes si proches de la ville, c’est encore plus difficile d’obtenir ce qu’ont les autres en venant de loin, dit le vieillard.

– C’est toujours comme ça, père. Ce qui semble faciliter les choses, les complique au contraire, parce que tous s’appuient sur la pensée que c’est tout simple. Mais nous allons maintenant faire connaissance.

489.2

Rentre chez toi, père. L’automne fait souffler ses vents, et ils ne sont pas favorables aux patriarches.

– Je suis hélas resté seul. Le jour n’a plus aucune valeur pour moi…

– Sa fille s’est mariée loin d’ici, et sa femme est morte aux Encénies, explique une femme.

– Jean, tu ne dois pas parler ainsi, aujourd’hui que tu as le Rabbi avec toi. Tu l’as tant désiré ! lui dit une vieille femme.

– C’est vrai. Mais… tu es le Messie, n’est-ce pas ?

– Oui, père.

– Alors que puis-je désirer de plus, maintenant que je l’ai vu et que s’est accomplie la promesse faite à Abraham ? Un jour où j’étais au Temple — ma Lia se purifiait de son unique enfantement, et j’étais auprès d’elle, et avant nous, une femme avait accompli le rite, une femme qui était à peine plus âgée qu’une enfant — … un vieillard chanta en embrassant le Bébé de cette toute jeune Mère : “ Maintenant Seigneur, laisse ton serviteur s’en aller en paix puisque mes yeux ont vu le Sauveur. ” Ce Nouveau-né, c’était toi. Ah ! pour moi, quel bonheur ! Alors j’ai prié le Seigneur en disant : “ Fais que moi aussi, je puisse mourir après l’avoir connu. ” Maintenant, je te connais. Tu es ici. La main de mon Seigneur est posée sur ma tête. Sa voix m’a parlé. L’Eternel m’a exaucé. Et que dirai-je, sinon les paroles du vieux Siméon, qui était instruit et juste ? Je les répète : “ Seigneur, laisse ton serviteur s’en aller en paix, puisque mes yeux ont connu ton Christ ! ”

– Tu ne veux pas attendre de voir son Règne ? demande une femme.

– Non, Marie. Les fêtes ne sont pas pour les vieillards. Et moi, je ne crois pas ce que disent la plupart des gens. Je me rappelle les paroles de Siméon… Il a annoncé une épée dans le cœur de cette jeune Femme, car le Sauveur ne sera pas aimé de tout le monde… Il a dit que la ruine ou la résurrection viendraient pour beaucoup par lui… et il y a Isaïe… et il y a David… Non, je préfère mourir et attendre de là-bas sa grâce et son Règne…

– Père, tu y vois plus clair que les jeunes. Mon Royaume est celui des Cieux. Mais pour toi, ma venue n’est pas ruine, car tu sais croire en moi.

489.3

Allons chez toi. Je reste avec toi. »

Conduit par le vieillard, il se rend alors à une maisonnette blanche dans une petite rue au milieu des jardins, qui se sont dépouillés de leurs feuilles arrachées par le vent, et il y entre avec Pierre, les deux fils d’Alphée, et Jean.

Les autres se répartissent dans les autres maisons… pour revenir un moment après s’entasser dans la maisonnette, le jardin, la terrasse sur le toit, jusqu’à monter sur le muret en pierres sèches qui sépare de la route un côté du jardin, sur un noyer puissant et sur un pommier robuste, sans se soucier du vent qui ne fait que forcir et soulève de la poussière.

Ils veulent écouter Jésus. Après un instant d’hésitation, celui-ci commence à parler en se tenant sur le seuil de la cuisine, de façon que sa voix se fasse entendre à l’intérieur comme à l’extérieur de la maison.

489.4

« Un roi puissant, dont le royaume était très vaste, voulut aller un jour visiter ses sujets. Il habitait dans un palais majestueux d’où, par ses serviteurs et ses messagers, il envoyait ses ordres et faisait parvenir ses bienfaits à ses sujets, qui connaissaient donc son existence, l’amour qu’il avait pour eux, ses projets ; mais, ne l’ayant jamais vu personnellement, ils ignoraient sa voix et son langage. En un mot, ils savaient qu’il était leur seigneur, mais rien de plus. Et, comme cela se produit souvent, de ce fait beaucoup de ses lois et de ses instructions étaient déformées, soit par mauvaise volonté, soit par incapacité à les comprendre, de sorte que cela portait tort aux intérêts des sujets tout comme aux désirs du roi, qui voulait les rendre heureux. Il était obligé de les punir parfois et il en souffrait plus qu’eux ; du reste, ces punitions n’amenaient pas d’amélioration. Il se dit alors : “ J’irai moi-même auprès d’eux, je leur parlerai directement. Je me ferai connaître. Ils m’aimeront, me suivront mieux et deviendront heureux. ” Et il quitta sa somptueuse demeure pour venir parmi son peuple.

Sa venue occasionna un immense étonnement. Le peuple s’émut, s’agita, les uns avec joie, d’autres avec terreur, certains avec colère, d’autres encore avec défiance, ou même avec haine. Patient, sans jamais se lasser, le roi se mit à approcher aussi bien ceux qui l’aimaient, que ceux qui le craignaient ou le haïssaient. Il entreprit d’expliquer sa loi, d’écouter ses sujets, de leur procurer ses bienfaits, de les réconforter. Et plusieurs finirent par l’aimer, par ne plus le fuir parce qu’il était trop grand ; quelques-uns, peu nombreux, cessèrent même de s’en méfier et de le haïr. C’étaient les meilleurs. Mais beaucoup restèrent tels qu’ils étaient, sans faire preuve de bonne volonté. Le roi, qui était fort sage, supporta aussi cela, en se réfugiant dans l’amour des meilleurs pour être récompensé de ses fatigues.

Qu’arriva-t-il néanmoins ? Même parmi les meilleurs, beaucoup ne pensaient pas comme lui. Il venait de si loin ! Son langage était si nouveau ! Ses volontés étaient si différentes de celles de ses sujets ! Et il ne fut pas compris par tous… Bien pis, certains le firent souffrir, et avec la souffrance lui firent subir des dommages, ou du moins risquèrent de les lui faire subir, pour l’avoir mal compris. Et quand ils se rendirent compte qu’ils lui avaient causé peine et tort, ils furent désolés, fuirent sa présence et ne vinrent plus vers lui, par crainte de ses reproches.

Mais le roi avait lu dans leur cœur et chaque jour il les appelait par son amour. Il priait l’Eternel de lui accorder de les retrouver pour leur dire : “ Pourquoi me craignez-vous ? C’est vrai, votre incompréhension m’a peiné, mais j’ai vu qu’elle était sans malice, que c’était simplement le fruit de votre incapacité à comprendre mon langage si différent du vôtre. Ce qui m’afflige, c’est votre crainte. Elle me prouve que non seulement vous ne m’avez pas perçu comme roi, mais pas même comme ami. Pourquoi ne venez-vous pas ? Mais revenez donc ! Ce que la joie de m’aimer ne vous avait pas permis de comprendre, vous a été rendu clair par la douleur de m’avoir fait souffrir. Oh ! venez, venez, mes amis ! N’augmentez pas votre ignorance en restant loin de moi, vos doutes en vous cachant, vos amertumes en vous interdisant mon amour. Vous voyez ? Nous souffrons autant vous que moi d’être séparés. Moi, plus encore que vous. Venez donc, faites-moi cette joie. ”

C’est ce que voulait dire le roi. Ce furent ses paroles. De même, Dieu s’adresse aux pécheurs et c’est ainsi que le Sauveur relève ceux qui peuvent s’être trompés.

Voilà comment le Roi d’Israël parle à ses sujets, le vrai Roi d’Israël, celui qui veut conduire ses sujets du petit royaume de la terre au grand Royaume des Cieux. On ne peut y entrer si l’on ne suit pas le Roi, si l’on n’apprend pas à comprendre ses paroles et sa pensée. Mais comment comprendre si, à la première erreur, on fuit le Maître ?

Que personne ne se laisse abattre s’il a péché et s’est repenti, s’il s’est trompé et reconnaît son erreur. Qu’il vienne à la Source qui efface les erreurs et qui procure lumière et sagesse, qu’il se désaltère auprès d’elle, car elle brûle de se donner et elle est venue du Ciel pour se livrer aux hommes. »

489.5

Jésus se tait. Seul le vent fait entendre ses hurlements de plus en plus forts. En haut de la colline où se trouve Nobé, les rafales s’acharnent tellement que les arbres font entendre des craquements effrayants.

Les habitants sont obligés de rentrer chez eux. Mais quand ils se sont éloignés et que Jésus revient à la maison et ferme la porte, Mathias, suivi de Manahen et de Timon, sort de derrière le muret et entre dans le petit jardin pour frapper à la porte close.

Jésus en personne vient ouvrir.

« Maître, les voilà !…» dit Mathias en montrant les deux hommes qui, honteux, sont restés au bord du jardin et n’osent pas lever la tête pour regarder Jésus.

« Manahen ! Timon ! Mes amis ! » dit Jésus en sortant dans le jardin et en refermant la porte, pour indiquer à ceux de l’intérieur de ne pas sortir par curiosité.

Et il s’avance vers eux, les bras tendus, déjà ouverts pour les étreindre.

Touchés par l’amour qui tremble dans la voix du Maître, les deux hommes lèvent la tête, voient son visage et ses yeux tout pleins d’amour, et leur peur tombe, ils courent en avant et disent avec un cri rendu rauque par leurs larmes : “ Maître ! ”, puis ils se jettent à ses pieds pour étreindre ses chevilles, en baisant ses pieds nus qu’ils baignent de leurs larmes.

« Mes amis ! Pas là ! Ici, sur mon cœur ! Je vous ai tant attendus ! Et j’ai si bien compris ! Allons !… »

Et il cherche à les relever.

« Pardon ! Ah ! ne nous refuse pas ton pardon, Maître. Nous avons tant souffert !

– Je le sais. Mais si vous étiez venus plus tôt, c’est aussi plus tôt que je vous aurais dit : “ Je vous aime. ”

– Tu nous aimes Maître ? Comme avant ? s’étonne Timon, en levant un visage interrogateur.

– Plus qu’avant, car maintenant vous êtes guéris de toute humanité dans votre amour pour moi.

– C’est vrai ! Oh ! mon Maître ! »

Manahen bondit sur ses pieds et ne résiste plus. Il se jette sur la poitrine de Jésus, et Timon l’imite…

« Vous voyez comme on est bien ici ? N’y est-on pas mieux que dans un pauvre palais royal ? Où m’avoir davantage, et plus puissant, doux, riche de trésors sans fin, qu’en me possédant comme Sauveur, Rédempteur, Roi spirituel, Ami affectueux ?

– C’est vrai ! C’est vrai ! Oh ! ils nous avaient bien séduits ! Et il nous semblait qu’ils t’honoraient et que leurs idées étaient justes !

– N’y pensez plus. C’est fini, cela appartient au passé. Laissez le temps, qui s’écoule aussi rapidement que le tourbillon qui nous frappe, l’emmener au loin, le disperser pour toujours…

489.6

Mais entrons dans la maison. Il n’est pas possible de rester ici… »

C’est en effet une vraie tornade qui arrive du nord sur le village. Des branches tombent, des tuiles volent, des murets de terrasse peu résistants s’écroulent avec fracas. Le noyer et le pommier se tordent comme s’ils voulaient s’arracher du sol.

Ils entrent dans la maison, et les quatre apôtres regardent avec étonnement le visage, encore baigné de larmes, des deux disciples, contrastant avec leur sourire. Mais ils ne font aucune remarque.

« Quelque malheur se prépare, soupire le vieux Jean.

– Oui. Ceux qui sont dans les cabanes, je ne sais pas comment ils vont faire… » dit Pierre.

Les rafales sont si fortes que les petites flammes d’une lampe à trois becs, allumée pour éclairer la pièce fermée, vacillent bien que les portes soient barrées.

Au fracas du vent qui croît toujours plus et frappe la maison avec de la terre et des débris, au point qu’il semble tomber une grêle fine, se mêlent des cris de femmes de plus en plus proches. Ce sont des épouses épouvantées, des mères angoissées :

« Nos maris ! Nos fils ! Ils sont sur les chemins. Nous avons peur. Un mur de la maison abandonnée s’est écroulé… Seigneur ! Jésus ! Pitié ! »

489.7

Jésus se lève, ouvre non sans mal la porte que la bourrasque repousse de toute sa force. Des femmes, courbées pour résister au vent — c’est une vraie tornade sous un ciel menaçant — gémissent en tendant les bras.

« Entrez. N’ayez pas peur ! » dit Jésus.

Et il regarde le ciel et les arbres sur le point d’être déracinés.

« Rentre, Jésus ! Tu vois comme les branches s’abattent et les tuiles tombent ? Il n’est pas prudent de rester dehors, crie Jude.

– Pauvres oliviers ! C’est de la grêle. Là où elle tombe, la récolte est perdue » observe Pierre sentencieusement.

Au lieu de rentrer, Jésus sort tout à fait dans le tourbillon qui tord son vêtement et soulève ses cheveux. Il ouvre les bras, prie, ordonne : “ Assez ! Je le veux ! ”, puis il rentre.

Le vent pousse un dernier mugissement, puis il tombe tout d’un coup. Le silence qui se fait après pareil fracas est impressionnant. Il l’est tellement que des maisons se montrent des visages stupéfaits. Les signes de la tempête demeurent : feuilles, branches arrachées, lambeaux de rideaux. Mais tout est tranquille. Le firmament répond à la terre, qui n’est plus bouleversée, par un éclaircissement des nuages qui, de noirs, deviennent clairs, se dispersent sans faire de dégâts, mais en laissant tomber une pluie fine qui achève de purifier l’air souillé par tant de poussière.

« Que s’est-il donc passé ?

– C’est fini ?

– La fin semblait venue, et maintenant il fait beau ! »

Des voix s’interrogent d’une maison à l’autre.

Les femmes qui étaient accourues près de Jésus se hâtent de sortir :

« Le Seigneur ! Le Seigneur est avec nous ! Il a fait un miracle ! Il a arrêté le vent ! Il a brisé les nuages ! Hosanna ! Hosanna ! Louange au Fils de David ! Paix ! Bénédiction ! Le Christ est avec nous ! Il est avec nous, le Béni ! Le Saint ! Le Saint ! Le Saint ! Le Messie est avec nous ! Alléluia ! »

Tout le village déverse ses habitants, les vrais et ceux qui s’y trouvent occasionnellement, c’est-à-dire les apôtres et les disciples qui accourent tous vers la maisonnette où se trouve Jésus. Chacun veut l’embrasser, le toucher, l’exalter.

« Louez le Très-Haut. C’est lui le Maître des vents et de l’eau. S’il a écouté son Fils, cela a été pour récompenser la foi et l’amour que vous lui avez témoignés. »

Il voudrait bien les congédier, mais qui pourrait calmer un village en fête, excité par un miracle évident ? Surtout si c’est un village rempli de femmes ! Les efforts de Jésus sont vains. Il sourit avec patience, tandis que le vieillard qui l’héberge baise sa main gauche qu’il arrose de ses larmes.

489.8

Voici les premiers hommes, essoufflés, apeurés, qui reviennent de Jérusalem. Ils redoutent je ne sais quel malheur, mais voient le peuple en fête.

« Qu’y a-t-il ? Que s’est-il passé ? Mais vous n’avez pas eu la tempête ? De la montagne, on voyait la ville disparaître sous des nuages de poussière. Nous croyions qu’elle était écroulée. Or ici, tout est normal !

– Le Seigneur ! Le Seigneur ! Il est venu à temps pour nous sauver de la ruine. Seule est tombée la maison maudite, quelques tuiles et quelques branches. Et vous ? Qu’est-il arrivé à Jérusalem ? »

Les questions et les réponses s’entrecroisent, mais les hommes se fraient un passage pour aller vénérer le Sauveur. Ensuite seulement, ils racontent la frayeur des citadens à cause de la tempête menaçante : tous s’enfuyaient des cabanes dans les maisons, les propriétaires des oliviers pleuraient déjà leur récolte… quand, soudain, le vent s’était calmé et le ciel s’était éclairci en laissant tomber un peu de pluie… et toute la ville était dans la stupéfaction.

L’imagination travaille vite dans certains cas : les témoins rapportent que pendant la fuite des gens, plusieurs, qui étaient allés au Temple les jours précédents, voyaient les rafales balayer le mont Moriah au point de renverser les comptoirs des changeurs et de saccager la maison du Pontife. Ils en déduisaient que c’était un châtiment de Dieu pour les insultes faites à son Messie. Et patati et patata… Plus il arrivait de monde, plus les témoignages allaient bon train. Par moments, ils devenaient plus apocalyptiques que ne le seraient les récits du Vendredi Saint…

489.1

It is a fairly well kept village, with houses grouped together. The inhabitants are all in their houses, because a strong wind is blowing. But when the disciples go and inform them that Jesus is there, all the women, children and old people whom age had com­pelled to stay at home, crowd around Jesus, Who had stopped in the main little square. As the village is on an elevation, the air is clear also on a dull day, one’s eyes rove towards Jerusalem to the south and towards Ramah to the north (I say Ramah because it is written on a milestone with the indication of the miles).

The people are deeply moved. It is such a new and touching situation for them to have the privilege of giving hospitality to the Lord!… An old man, a real patriarch, says so on behalf of every­body and the women nod assent.

As they are accustomed to being crushed by the pride of priests and Pharisees, they are timid… But Jesus sets them at once at their ease by taking in His arms a little girl, who is taking her first steps, and caressing the old man, saying: «Had you not seen Me before?»

«From far away… passing by… some people at the Temple. But for us who are close to the town, it is even more difficult to have what other people coming from afar have» says the old man.

«It is always so, father. What seems to make things easy, makes them difficult, because everybody relies on the idea that it is easy. But we shall now get to know one another.

489.2

Go home, father. The autumn winds are blowing, and they are not propitious to patriarchs.»

«Oh! I am all alone! Days no longer count for me…»

«His daughter got married far from here and his wife died at the feast of the Dedication» explains a woman.

«John, you must not say that, since you have the Rabbi with you today. You were so anxious to have Him!» a little old woman says to him.

«It’s true. But… You are the Messiah, are You not?»

«Yes, father, I am.»

«Well, then, what can I desire farther, now that I have seen Him and I see fulfilled the promise made to Abraham? An old man, he was then old, sang one day in the Temple, and I was there, because on that day my Leah became purified of her only childbirth, and I was near her, and before us, a woman, little more than a girl had fulfilled the rite… an old man sang kissing the New-Born of that Girl: “Now, Lord, let your servant go in peace, because my eyes have seen the Saviour”. So You were that New-Born. Oh! how blessed I am! I then prayed the Lord saying: “Let me also die after I have met Him”. Now I know You. You are here. The hand of the Lord is resting on my head. His voice has spoken to me. The Eter­nal God has heard me. And what shall I say but the words of the old learned and just Simeon? I say them: “Let, Lord, your servant go in peace, because my eyes have known Your Christ!”»

«Do you not want to wait and see His Kingdom?» asks a woman. «No, Mary. Feasts are not for old people. And I do not believe what most people say. I remember the words of Simeon… He prom­ised a sword in the heart of that girl because the world will not love the Saviour completely… He said that fall and resurrection would come to many through Him… and there is Isaiah… and there is David… No. I prefer to die and await His grace in the world to come… And His Kingdom in the world to come…»

«Father, you see better than young people. My Kingdom is the Kingdom of Heaven. But My coming is not ruin for you because you know how to believe in Me.

489.3

Let us go to your house. I am stay­ing with you» and led by the old man He goes to a little white house in a lane between kitchen gardens, which the strong wind is divesting of their leaves, and He goes in with Peter and the two sons of Alphaeus and John.

The others spread among other houses… to come back after some time to cram the little house, the kitchen garden, the terrace on the roof, and they even climb on the dry-stone wall separating one side of the kitchen garden from the road, on a huge walnut-tree and on a robust apple-tree, heedless of the wind which is becoming stronger and stronger, raising clouds of dust. They want to hear Jesus. And Jesus hesitates for a moment, then He begins to speak standing on the threshold of the kitchen so that His voice spreads both inside and outside the house.

489.4

«A mighty king, whose kingdom was very vast, one day wanted to go to visit his subjects. He lived in a sublime palace from which, through servants and messengers, he sent his orders and favours to his subjects, who were thus aware of his existence, of his love for them, of his intentions, but they did not know him personally, neither did they know his voice and language. Briefly, they knew that he was there and was their Lord, but nothing else. And, as is often the case because of such situation, many of his laws and provi­dential initiatives were distorted, either through evil will or failure to understand them, so that the interests of the subjects and the desires of the king, who wanted them to be happy, suffered damage. He at times was compelled to punish them and suffered thereby more than they did. And punishments did not bring about improvements. He then said: “I will go. I will speak to them directly. I will make myself known. They will love me, they will follow me more diligent­ly and will be happy”. And he departed from his sublime abode to come among his people.

His coming caused great surprise. The people were touched and became excited, some with joy, some with terror, some with anger, some with distrust, some with hatred. The king without ever tiring, began to patiently approach those who loved him as well as those who feared him or hated him. He explained his law, he listened to his subjects, he assisted them and put up with them. And many ended by loving him, by no longer avoiding him because he was too great; some, only a few, stopped mistrusting and hating. They were the best. But many remained what they were as they had no goodwill. But as the king was very wise he endured also that, taking shelter in the affection of the better ones as a reward for his fatigue.

But what happened? It happened that not all the better ones understood him. He came from so far! His language was so new. His will was so different from that of his subjects! And he was not understood by everybody… Nay some grieved him, and caused him sorrow and damage, or risked doing so, as they misunderstood him. And when they realised that they had grieved and hurt him, they were distressed and ran away from his presence and they never went back to him, as they were afraid of his word.

But the king read their hearts and everyday he called them loving­ly, he prayed eternal God to grant him to find them again so that he might say to them: “Why are you afraid of me? It is true. Your incom­prehension has grieved me, but I saw that there is no malice in it, it is only the consequence of your inability to understand my language which differs so much from yours. What distresses me is your being afraid of me. Which means that you have not understood me only as your king, but also as your friend. Why do you not come? Do come back. What you did not understand through the joy of loving me, has become clear to you through your sorrow for grieving me. Oh! come, do come, my friends. Do not increase your ignorance by staying away from me, your darkness by hiding yourselves, your bitterness by depriving yourselves of my love. See? Both you and I are suffering by being separated. And I more than you. So come and give me joy”.

That is what the king wanted to say. And that is what he says. God also speaks thus to those who sin. And the Saviour speaks thus to those who may have made a mistake. And the King of Israel speaks thus to His subjects. The true King of Israel, He Who from the little kingdom of the Earth wants to take His subjects to the great Kingdom of Heaven. Those who do not follow the King, those who do not learn to understand His words and His thought cannot enter His Kingdom. But how can you learn if you avoid the Master at the first error?

Let no man lose heart if he has sinned and repented, if he has made a mistake and admits his error. Let him come to the Foun­tain which obliterates errors and grants light and wisdom, which burns with the desire to quench his thirst and which has come from Heaven to give itself to men.»

489.5

Jesus is silent. Only the wind can be heard howling louder and louder. On the top of the little mountain where Nob is, it rages so furiously that trees creak frighteningly.

The people are compelled to go back to their houses. But when they have dispersed and Jesus goes into the house closing the door, Matthias, followed by Manaen and Timoneus, comes out from behind the little wall and goes into the kitchen garden and knocks at the door.

Jesus Himself comes to open it. «Master, here they are!…» says Matthias pointing at the two who feeling ashamed, have remained at the edge of the kitchen garden and dare not raise their faces to look at Jesus.

«Manaen! Timoneus! My friends!» exclaims Jesus going out into the kitchen garden and closing the door to make those inside the house understand that they are not to come forth, out of curiosity. And He goes towards the two men, with arms stretched out ready to embrace them.

The two look up, touched by the love vibrating in the Master’s voice, they see His face and eyes full of love, and their fear vanishes, they rush forward with a cry made hoarse by their tears: «Master!» and they fall at His feet embracing His ankles, kissing His bare feet and wetting them with tears.

«My friends! Not there. Here on My heart. I have waited for you so long! And I have understood so much! Come!…» and He tries to lift them up.

«Forgive us! Oh! forgive us!… Do not say no, Master. We have suf­fered so much!»

«I know. But if you had come earlier, I would have said to you earlier: “I love you”.»

«You love us? Master?! As before?!» Timoneus is the first to ask looking up inquiringly.

«More than before, because now you are cured of all humanity in your love for Me.»

«It is true! Oh! my Master!» and Manaen springs to his feet as he can resist no longer. He throws himself on Jesus’ chest and Timoneus imitates him…

«See how comfortable it is to be here? Is it not better here than in a poor palace? Where could you have Me more, and more powerful, kind, rich in treasure without end, than having Me as your Saviour, Redeemer, spiritual King and loving Friend?»

«That is true! Very true! Oh! They had seduced us. And we thought we were honouring You and that their idea was a just one!»

«Think no more about it. It is passed. It belongs to the past. Let time, which flies by as fast as the whirlwind now assailing us, carry it far away and disperse it forever…

489.6

But let us go in. It is not possible to stay here…»

In fact a real hurricane swoops down on the village from the north. Branches crash to the ground, tiles fly, low walls fall from terraces with a crash. The walnut and the apple-trees twist about as if they wanted to be uprooted.

They go into the house and the four apostles are amazed looking at the disciples’ faces still wet with tears in contrast with the smiles on their lips. But they do not say anything.

«I’m afraid there is going to be a disaster» says old John.

«Yes. I don’t know what those living in huts will do…» says Peter.

The wind is so strong that the three flames of a lamp, lit to give light to the closed room, flicker although the doors are closed.

The noise of the wind, which is growing stronger and. stronger and strikes the house with dust and grains of rubble, which sound like small hailstones, mingles with the cries of women, who can be heard closer and closer. They are frightened wives and anguished mothers: «Our husbands! Our children! They are on the way. We are frightened. The wall of a deserted house has collapsed… Lord Jesus! Mercy!»

489.7

Jesus stands up, with some difficulty He opens the door, against which the wind blows with all its violence. Some women, bent to resist the wind – a real tornado under a frightening sky – are moaning with their arms stretched out.

«Come in. Be not afraid!» says Jesus. And He looks at the sky and at the trees on the point of crashing.

«Come back in, Jesus! Do You not see how branches are breaking off and roof-tiles are falling? It is not wise to stay outside» shouts Judas of Alphaeus.

«Poor olive-trees! These are hailstones. Where they fall, it is the end of the harvest» states Peter.

Jesus does not go back in. On the contrary, He goes right outside where the wind wrings his clothes and ruffles His hair. He stretches out His arms, prays and then orders: «That’s enough! I want it!» and He goes back into the house.

The wind howls for the last time then suddenly drops. The silence after so much noise is impressive. It is such that amazed faces look out from houses. The signs of the tornado are there: leaves, broken branches, shreds of curtains. But everything is quiet. The vault of heaven replies to the Earth, which is no longer upset, by dissipating the clouds, which from dark become clear and spread out without causing any harm, pouring a drizzle which purifies the air of so much dust.

«What happened?»

«How did it stop like that?»

«It looked like the end of the world and now it is clearing up?» Voices ask from house to house.

The women who had rushed towards Jesus, come out hurriedly.

«The Lord! The Lord is with us! He worked the miracle! He stopped the wind! He dispersed the clouds! Hosanna! Hosanna! Praise to the Son of David. Peace! Blessings! Christ is with us! The Blessed One is with us! The Holy One! The Holy One! The Holy One! The Messiah is with us! Hallelujah!»

The village pours out all its usual inhabitants and the occasional ones, that is, the apostles and disciples, who all rush to the little house where Jesus is staying. Everybody wants to kiss, touch and exalt Him.

«Praise the Most High Lord. He is the Master of winds and waters. If He listened to His Son, He did so to reward the faith and love you had for Him.»

And He would like to dismiss them. But who can calm a village wild with joy and excited because of an obvious miracle? Par­ticularly if the village is full of women? Jesus’ efforts are useless. He smiles patiently while the old man who gave Him hospitality washes His left hand with tears and kisses it.

489.8

Here are the first men who have come back from Jerusalem: they are panting and frightened. They are afraid of I do not know what misfortune. They see the people rejoicing. «What is the mat­ter? What happened? But did you not have a storm here? From the mountain we could see the town disappear under clouds of dust. We thought it had collapsed. Instead everything is in order here!»

«The Lord! The Lord! He came in time to save us from ruin. Only the cursed house has collapsed, some tiles and a few branches. And what about you? What happened in Jerusalem?»

Questions and answers are exchanged. But the men elbow their way towards the Saviour to venerate Him. Only later they explain that everybody in town was afraid because of the impending storm and people ran away from the huts into houses and the owners of olive-groves were already grieving for the loss of the harvest… when the wind suddenly dropped, the sky cleared up… with little rain… and the whole town was amazed. And as im­agination becomes immediately lively in certain cases, men relate that while people were running away, many who had been in the Temple on the previous days, seeing that the hill of Moriah was hit the most by the gusts, so much so that the benches of the money­changers had been turned over and the house of the Pontiff had been damaged, said that it was a punishment from God for the in­sults to His Messiah. And so on… The more people arrive, the more the story is embellished. It almost becomes more apocalyptical than the recount of Good Friday…