The Writings of Maria Valtorta

488. Au Temple pour la fête des Tentes.

488. At the Temple for the feast of the Tabernacles.

488.1

Sans se préoccuper le moins du monde des mauvais sentiments d’autrui, Jésus revient au Temple pour la troisième journée. Cependant, il ne doit pas avoir couché à Jérusalem, car ses sandales sont pleines de poussière. Peut-être a-t-il passé la nuit sur les collines qui entourent Jérusalem. Ses frères Jacques et Jude ont dû rester avec lui, ainsi que Joseph (le berger) et Salomon. Il rencontre les autres apôtres et disciples près du mur oriental du Temple.

« Ils sont venus, tu sais ? Aussi bien chez nous que chez les disciples les plus connus. Heureusement que tu n’étais pas là !

– Il nous faudra toujours faire comme ça.

– Bon, mais nous en parlerons plus tard. Allons.

– Une grande foule nous a précédés, qui exaltait tes miracles. Ils sont nombreux à être convaincus et à croire en toi ! Tes frères avaient raison sur ce point, dit l’apôtre Jean.

– Ils sont allés te chercher jusque chez Annalia, tu sais ?

– Et au palais de Jeanne. Mais ils n’ont trouvé que Kouza… et d’une humeur ! Il les a chassés comme des chiens en disant qu’il ne voulait pas d’espions chez lui, et qu’il en avait par-dessus la tête d’eux. C’est ce que nous a rapporté Jonathas, qui s’y trouve avec son maître, dit Daniel (le berger).

– Tu sais ? Les scribes voulaient disperser ceux qui t’attendaient, en les persuadant que tu n’es pas le Christ. Mais eux ont répliqué : “ Ce n’est pas le Christ ? Et qui voulez-vous qu’il soit ? Un autre homme pourra-t-il jamais faire les miracles qu’il accomplit ? Est-ce que ceux qui se prétendaient le Christ en ont fait ? Non, non. Des centaines d’imposteurs — peut-être même soudoyés par vous — prétendant être le Christ pourront bien se lever, aucun ne fera jamais plus de miracles que lui. ” Et comme les scribes et les pharisiens soutenaient que tu les accomplis parce que tu es un Belzébuth, eux ont répliqué : “ Dans ce cas, vous devriez en faire de fracassants, car il est certain que vous êtes des Belzébuth, si on vous compare au Saint » raconte Pierre en riant.

Tous se mettent à rire en commentant la réplique de la foule et l’indignation des scribes et des pharisiens, qui étaient partis scandalisés.

488.2

A peine entrés dans le Temple, ils sont entourés par une foule encore plus nombreuse que les jours précédents.

« Paix à toi, Seigneur ! Paix ! Paix ! crient les juifs.

– Salut, Maître ! disent les païens en guise de salutation.

– Que la paix et la lumière viennent à vous, répond Jésus à tous.

– Nous avions peur qu’ils ne t’aient pris ou que tu ne viennes pas par prudence et par dégoût. Nous nous serions alors dispersés pour te chercher partout » disent plusieurs.

Jésus esquisse un pâle sourire :

« Alors vous ne voulez pas me perdre ?

– Et si nous te perdons, Maître, qui nous donnera les instructions et les grâces que tu nous prodigues ?

– Mes instructions resteront en vous et vous les comprendrez encore mieux après mon départ… Et le fait que je ne sois plus parmi les hommes n’empêchera pas les grâces de descendre sur ceux qui prieront avec foi.

– Oh ! Maître ! Tu veux vraiment t’en aller ? Dis-nous où tu vas et nous te suivrons. Nous avons tant besoin de toi !

– Le Maître parle ainsi pour voir si nous l’aimons. Mais où voulez-vous qu’aille le Rabbi d’Israël sinon ici, en Israël ?

– En vérité, je vous dis que je suis encore avec vous pour peu de temps, et je vais vers ceux à qui le Père m’a envoyé. Ensuite, vous me chercherez et vous ne me trouverez pas. Et là où je suis, vous ne pourrez venir.

488.3

Mais maintenant, laissez-moi aller. Aujourd’hui, je ne vais pas parler ici à l’intérieur. Il y a des pauvres qui m’attendent ailleurs et qui ne peuvent venir parce qu’ils sont très malades. Après la prière, je me rendrai chez eux. »

Et avec l’aide de ses disciples, il se fraye un chemin vers la Cour des Juifs. Ceux qui restent se regardent les uns les autres.

« Où donc va-t-il aller ?

– Chez son ami Lazare, certainement. Il est très malade.

– Je demandais où il ira, pas aujourd’hui, mais quand il nous quittera pour toujours. N’avez-vous pas entendu qu’il a dit que nous ne pourrons le trouver ?

– Peut-être ira-t-il rassembler Israël en évangélisant ceux d’entre nous qui sont dispersés dans les nations. La Diaspora espère comme nous dans le Messie.

– Ou bien il ira instruire les païens pour les attirer à son Royaume.

– Non, ce ne doit pas être cela. Nous pourrions toujours le trouver même s’il était dans la lointaine Asie, ou au centre de l’Afrique, ou à Rome, en Gaule, en Ibérie, en Thrace ou dans le pays des Sarmates. S’il dit que nous ne le trouverons pas, même en le cherchant, cela sous-entend qu’il ne sera dans aucun de ces lieux.

– Mais oui ! Que peut bien signifier sa phrase : “ Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas. Et là où je suis, vous ne pourrez venir ” ? “ Je suis… ” et non pas : “ Je serai… ” Où est-il donc ? N’est-il pas ici parmi nous ?

– Moi, je te le dis, Jude, il a l’apparence d’un homme, mais c’est un esprit !

– Mais non ! Parmi les disciples, il y en a qui l’ont vu nouveau-né. Mieux : ils ont vu sa Mère enceinte de lui, quelques heures avant sa naissance.

– Mais est-ce que c’est vraiment ce bébé, maintenant devenu homme ? Qui nous assure que ce n’est pas quelqu’un d’autre ?

– Eh ! non. Il pourrait être un autre et les bergers pourraient se tromper. Mais sa Mère ! Ses frères ! Tout un village !

– Les bergers ont-ils reconnu sa Mère ?

– Bien sûr que oui…

– Alors… pourquoi donc dit-il : “ Où je suis, vous ne pourrez venir ? ” Pour nous, c’est le futur : vous ne pourrez. Pour lui cela reste le présent : je suis. Il n’a donc pas d’avenir, cet Homme ?

– Je ne sais que répondre. C’est comme ça.

– Moi, je vous le dis : c’est un fou !

– C’est toi qui dois l’être, espion du Sanhédrin !

– Moi, un espion ? Je suis un juif qui l’admire. Et n’avez-vous pas dit qu’il se rend chez Lazare ?

– Nous n’avons rien dit, vieux mouchard. Nous ne savons rien. Et si nous le savions, nous le garderions pour nous. Rapporte à ceux qui t’envoient qu’ils doivent le chercher eux-mêmes. Espion ! Cafard ! Vendu !… »

L’homme se rend compte que cela tourne mal, et il s’éclipse.

« Mais nous restons ici ! Si nous étions sortis, nous l’aurions vu. Cours d’un côté ! Cours de l’autre !… Faites-nous savoir quel chemin il a pris. Avertissez-le : il ne doit pas se rendre chez Lazare. »

Ceux qui ont de bonnes jambes partent en vitesse… Et ils reviennent…

« Il n’est plus là… Il s’est mêlé à la foule, et personne ne sait rien… »

La foule, déçue, se sépare lentement…

488.4

… Mais Jésus est bien plus près qu’ils ne le pensent. Sorti par quelque porte, il a fait le tour de l’Antonia et il a quitté la Cité par la Porte du Troupeau pour descendre dans la vallée du Cédron, qui a très peu d’eau au milieu de son lit. Il le franchit en sautant sur les pierres qui émergent de l’eau et se dirige vers le mont des Oliviers. A cet endroit, ils sont touffus et encore mélangés aux maquis qui rendent sombre, je dirais même funèbre, cette partie de Jérusalem, resserrée entre les murailles grises du Temple qui domine de ce côté de toute sa hauteur et le Mont des Oliviers de l’autre côté. Plus au sud, la vallée s’éclaircit et s’élargit, mais ici elle est vraiment étroite, un coup d’ongle d’une griffe gigantesque qui a creusé un sillon profond entre le mont Moriah et le mont des Oliviers.

Jésus ne va pas vers Gethsémani, mais tout à l’opposé, en direction du nord, en marchant toujours sur la colline, qui s’élargit ensuite en une vallée sauvage où, plus proche d’un autre cirque de petites hauteurs, elles aussi sauvages et pierreuses, court le torrent qui dessine une courbe au nord de la ville. Aux oliviers succèdent les arbustes stériles, épineux, tordus, ébouriffés, mêlés à des ronces qui jettent leurs tentacules de tous côtés. C’est un lieu très triste, solitaire. Il a quelque chose d’infernal, d’apocalyptique. Il s’y trouve quelques tombeaux et rien de plus, pas même des lépreux. Qu’elle est étrange, cette solitude qui contraste avec la foule de la ville, si proche et si pleine de monde et de bruits ! Ici, à part le gargouillement de l’eau sur les pierres et le bruissement du vent dans les arbres qui ont poussé entre les pierres, on n’entend rien. Il manque même la note joyeuse des oiseaux, si nombreux dans les oliviers de Gethsémani et de l’oliveraie. Le vent plutôt fort qui vient du nord-est et soulève des petits tourbillons de poussière, repousse la rumeur de la ville, et le silence, le silence d’un lieu de mort, règne ici, oppressant, presque effrayant.

488.5

« Mais on peut vraiment s’y rendre par là ? demande Pierre à Isaac.

– Oui, oui. On peut aussi passer par d’autres routes, en sortant par la Porte d’Hérode, et de préférence par celle de Damas. Mais il est bon que vous connaissiez les sentiers moins connus. Nous avons fait le tour de tous les environs pour les connaître et vous les montrer. Vous pourrez aller ainsi où bon vous semblera dans les environs, sans prendre les chemins habituels.

– Et… peut-on se fier aux habitants de Nobé ? demande encore Pierre.

– Comme à ceux de ta propre maison. Thomas, l’hiver dernier, Nicodème toujours, le prêtre Jean son disciple, et d’autres ont fait de ce petit village un endroit qui lui appartient.

– Et toi, tu as fait plus que tous, dit Benjamin (le berger).

– Oh, moi… Tout le monde s’y est mis, si moi j’ai agi. Mais crois-moi, Maître, tu as des endroits sûrs tout autour de la ville …

– Rama aussi… précise Thomas, qui tient à sa ville. Mon père et mon beau-frère ont pensé à toi avec Nicodème.

– Alors Emmaüs aussi » ajoute un homme qui ne m’est pas inconnu, mais dont je ne sais dire au juste qui il est.

D’ailleurs, j’ai trouvé plus d’un Emmaüs en Judée, sans parler de cette localité près de Tarichée.

« C’est loin pour aller et venir comme je fais maintenant. Mais je ne manquerai pas d’y revenir quelquefois.

– Chez moi aussi, dit Salomon.

– Certainement, au moins une fois pour saluer le vieil homme.

– Il y a aussi Béther.

– Et Bet-çur.

– Je n’irai pas chez les femmes disciples, mais quand ce sera nécessaire, je les ferai venir.

– J’ai un ami sincère près d’En-Rogel. Sa maison t’est ouverte et personne de ceux qui te haïssent ne pensera que tu es si près d’eux, dit Etienne.

– Le jardinier des Jardins du roi peut te donner l’hospitalité. C’est un intime de Manahen, qui lui a obtenu cette place… et puis… tu l’as guéri un jour…

– Moi ? Je ne le connais pas…

– Il était, à la Pâque, parmi les pauvres que tu as guéris chez Kouza[1]. La lame d’une faux souillée de fumier lui avait fait pourrir la jambe, et son premier maître l’avait renvoyé pour cette raison. Il mendiait pour ses enfants et tu l’as guéri. Manahen, profitant d’un bon moment d’Hérode Antipas pour lui obtenir ce poste, l’a placé aux jardins. Maintenant cet homme fait tout ce que Manahen lui dit. Et pour toi ensuite… dit Mathias (le berger).

488.6

– Je n’ai jamais vu Manahen avec vous… » intervient Jésus en fixant longuement Mathias, qui change de couleur et se trouble. « Viens devant avec moi. »

Le disciple le suit.

« Parle !

– Seigneur… Manahen s’est trompé… et il souffre beaucoup, tout comme Timon et quelques autres encore. Ils n’ont pas de paix car tu…

– Ils ne vont pas croire que j’éprouve de la haine pour eux…

– Non, mais… ils ont peur de tes paroles et de ton visage.

– Quelle erreur ! C’est justement parce qu’ils se sont trompés qu’ils doivent venir au Remède. Sais-tu où ils se trouvent ?

– Oui, Maître.

– Alors va les trouver et dis-leur que je les attends à Nobé. »

Mathias s’éloigne sans perdre de temps.

Le sentier de la montagne s’élève, donnant de Jérusalem une vue complète quand on la voit du nord… Jésus et ses disciples lui tournent le dos en allant précisément dans la direction opposée à la ville.

488.1

Without worrying about other people’s malevolence Jesus goes back to the Temple for the third day. But He cannot have slept in Jerusalem because His sandals are very dusty. Perhaps He spent the night on the hills around the city. And His brothers James and Judas with Joseph, the shepherd, and Solomon must have been with Him. He meets the other apostles and disciples near the eastern wall of the Temple.

«They came, You know? Both to us and to the best known disciples. It’s a good job You were not there!»

«We must always do that.»

« All right. But we shall talk about it later. Let us go.»

«Many have preceded us extolling Your miracles. How many have become convinced and believe in You! Your brothers were right, with regards to that» says John, the apostle.

«They went even to Annaleah’s looking for You, You know?». «And to Johanna’s mansion. But they only found Chuza… and in a temper! He drove them away like dogs saying that in his house he does not want spies and that he has had enough of them. We were told by Jonathan, who is here with his master» says Daniel, the shepherd.

«You know? The scribes wanted to disperse those who were waiting for You, by convincing them that You are not the Christ. But they replied: “He is not the Christ? And who is He then? Will another man ever be able to work the miracles which He works? Did the others who said that they were the Christ, work them? No. One hundred, one thousand impostors may rise, perhaps created by you, saying that they are the Christ, but whoever may come will never work miracles like Him and as many as He works”. And as the scribes and Pharisees maintained that You work them because You are a Beelzebub, they replied: “Oh! in that case you should work striking ones, because you are certainly Beelzebubs, compared with the Holy One» says Peter and he laughs and they all laugh remembering the witty remark of the crowd and the scandalised scribes and Pharisees, who had gone away full of indignation.

488.2

They are now within the Temple and are at once surrounded by a crowd which is even larger than it was the previous days. «Peace to You, Lord! Peace! Peace!» shout the Israelites.

«Hail Master!» greet the Gentiles.

«May peace and light come to you» replies Jesus in one greeting.

«We were afraid that they might have caught You, or that You were not coming out of prudence or disgust. And we would have spread out looking for You everywhere» say many.

Jesus smiles lightly and asks: «So you do not want to lose Me?»

«And if we lose You, Master, who will give us the lessons and the graces which You give us?»

«My lessons will remain in you and you will understand them better when I have gone away… And the fact that I am no longer present among men will not prevent graces from descending upon those who pray with faith.»

«Oh! Master! But do You really want to go away? Tell us where You are going and we will follow You. We are in such need of You.»

«The Master is saying so to find out whether we love Him. But where can the Rabbi of Israel go, but here in Israel?»

«I solemnly tell you that I shall remain with you for only a short time and I will go to those to whom the Father has sent Me. After­wards you will look for Me and you will not find Me.

And where I am you will not be able to come.

488.3

But now let Me go. Today I will not speak in here. I have some poor people who are waiting for Me elsewhere and they cannot come here because they are seriously ill. After the prayer I shall go to them.» And with the help of His disciples He pushes through the crowd going towards the Court of Israel.

Those who remain look at one another.

«Where will He be going?»

«Certainly to His friend Lazarus. He is very ill.»

«I was saying: where will He go, not today, but when He leaves us for good. Did you not hear that He said that we will not be able to find Him?»

«Perhaps He will go to gather Israel together, evangelizing those of our country who are scattered among the various nations. The Diaspora hopes in the Messiah as we do.»

«Or perhaps He will go and teach the heathens to lead them to His Kingdom.»

«No. That’s not possible. We would always be able to find Him even if He were in remote Asia, or in central Africa or in Rome or Gaul, Iberia, Thrace or among the Sarmatians. If He says that we would not find Him even if we looked for Him it means that He will not be in any of those places.»

«Of course! What do His words mean: “You will look for Me and you will not find Me, and where I am you cannot come”? “I am…”. Not: “I shall be…”. So where is He? Is He not here among us?»

«I am telling you, Judas! He looks like a man but He is a spirit!»

«Certainly not! Among the disciples there are some who saw Him when He was a new-born baby. Even more! They saw His Mother pregnant with Him a few hours before He was born.»

«But is He really that child, who has now become a man? Who can assure us that He is not a different person?»

«No! He could be another person and the shepherds could be mistaken. But what about His Mother, his brothers and the whole village?!»

«Did the shepherds recognise the Mother?»

«Of course they did…»

«Well… Then, why does He say: “Where I am you will not be able to come?”. For us there is a future: you will be able. For Him it is a present: I am. So has this Man no future?»

«I don’t know what to say. It is so.»

«I am telling you. He is mad.»

«Perhaps you are mad, you spy of the Sanhedrin.»

«Me spy? I am a Judaean who admires Him. And did you say that He is going to Lazarus?»

«We have not said anything, old spy. We know nothing. And even if we knew we would not tell you. Go and tell those who sent you to look for Him themselves. You are a spy, a corrupted spy!…»

The man sees that things are taking a bad turn and he slinks away.

«But we are staying in here! If we had gone out, perhaps we would have seen Him. Run this way! Run that way!… Tell us which way He went. Tell Him not to go to Lazarus.»

Those with good legs run away… And they come back… «He is no longer here… He mingled in the crowd, and no one can say…»

The disappointed crowd slowly disperses…

488.4

… But Jesus is much closer than they thought. After going out through one of the gates, He went around the Antonia and came out of town through the Sheep Gate, descending into the valley of the Kidron which has very little water in the central part of the river­bed. Jesus crosses it jumping on the stones emerging from the water and begins to climb the Mount of Olives. The olive-trees are very thick in that part and are mingled with the bushes which make this side of Jerusalem gloomy, I would say funereal, closed as it is between the dark walls of the Temple which dominates on that side with all its mountain, and the Mount of Olives on the other. Farther south the valley brightens up and widens out, whereas here it is very narrow: the scratch of a gigantic claw which has dug a deep furrow between Mount Moriah and the Mount of Olives.

Jesus is not going towards Gethsemane, He is going in the op­posite direction, northwards, walking all the time on the moun­tain which widens out into a wild valley, where, close to a low cir­cular range of wild hills covered with stones, flows the torrent forming a bend to the north of the town. The olive-trees are replaced there by sterile, thorny, twisted, ruffled little trees, mingled with bushes the tentacles of which spread in all directions. It is a very sad and solitary place. It gives the impression of an infernal apocalyptical place. There are a few sepulchres, and nothing else, not even lepers. And this solitude, contrasting with the crowds of the town so close and so full of people and noise, is strange indeed. With the exception of the murmur of the water among the pebbles, and the rustle of the wind among the plants which have grown in the midst of stones, no other noise is heard. There is not even the cheerful chirping of birds, which are so numerous among the olive­-trees of Gethsemane and of Mount Olivet. The rather strong wind blowing from northeast, raising little vortices of dust, drives back the noise of the town, and silence, the silence of a place of death, reigns oppressively, almost frighteningly.

488.5

«But is this the way?» Peter asks Isaac.

«Yes, it is. One can get there also along other routes, starting from Herod’s Gate and better still from the Damascus one. But it is better for you to know the less frequented paths. We have been round all the outskirts to find them and show them to you. You will thus be able to go wherever you wish, in the neighbourhood, without taking the usual ways.»

«And… can we trust those of Nob?» asks Peter again.

«As you can trust your own family. Thomas last winter, Nicodemus all the time, his disciple John the priest, and others have won the little village over.»

«And you did more than all the rest» says Benjamin the shepherd.

«Oh! me!! If I have done anything, then everybody has been at it. But You can be sure, Master, that You have safe places all around the town…»

«Ramah also…» says Thomas who is proud of his town. «My father and my brother-in-law thought of You with Nicodemus.»

«In that case also Emmaus» says a man who is not new to me, but I cannot say exactly who he is, also because I found more than one Emmaus in Judaea, without taking into account the place near Tarichea.

«It is too far to go and come as I do now. But I will come there sometime, without fail.»

«And to my house» says Solomon.

«I will certainly come there at least once to greet the old man.»

«There is also Bether.»

«And Bethzur.»

«I will not go to the houses of the women disciples, but when necessary I will send for them.»

«I have a loyal friend near En-Rogel. His house is open to You.

And none of those who hate You will think that You are so close to them» says Stephen.

«The gardener of the royal gardens can give You hospitality. He is hand in glove with Manaen who got him that job… and then… You cured him one day…»

«Did I? I don’t know him…»

«He was among the poor people whom You cured in Chuza’[1] house at Passover. A cut by a scythe soiled with manure was caus­ing his leg to putrefy and his former master had dismissed him because of that. He was begging for his children. And You cured him. Then Manaen got him a job in the Gardens, in a good moment of Antipa. He now does everything Manaen tells him. And for You…» says Matthias, the shepherd.

488.6

«I have never seen Manaen with you…» says Jesus staring at Matthias, who changes colour and becomes excited. «Come ahead with Me.»

The disciple follows Him. «Speak!»

«Lord… Manaen made a mistake… and he is suffering very much and Timoneus and a few more people with him. They cannot set their minds at rest because You…»

«They surely do not think that I hate them…»

«No! But… They are afraid of Your words and of Your face.» «Oh! What a mistake! Just because they made a mistake they should come to the Remedy. Do you know where they are now?»

«Yes, Master, I do.»

«Well, go to them and tell them that I will be waiting for them at Nob.»

Matthias goes away without wasting time.

The mountain path rises so that the whole of Jerusalem can be seen from the north… Jesus with His disciples turns around and goes in the opposite direction.


Notes

  1. chez Kouza, en 370.24.

Notes

  1. in Chuza’s, in 370.24.