The Writings of Maria Valtorta

49. La rencontre de Pierre et d’André après un discours à la synagogue.

49. First meeting with Peter and Andrew

49.1

A 14 h, je vois ceci :

Jésus s’avance par un petit chemin, un sentier entre deux champs. Il est seul. Jean s’avance vers lui par un autre sentier à travers champs et finit par le rejoindre en passant par un trou dans la haie.

Jean, dans la vision d’hier comme dans celle d’aujourd’hui, est tout jeunet : un visage rose et imberbe d’homme à peine formé et blond par-dessus le marché. En outre, pas trace de moustache ou de barbe, mais seulement le teint rose de ses joues lisses et de ses lèvres rouges ; ajoutez-y la joyeuse lumière de son beau sourire et de son regard pur, non pas tant pour la couleur de turquoise foncée de ses yeux que pour la limpidité de l’âme vierge qui y transparaît. Ses cheveux châtain clair, longs et soyeux ondulent en raison de sa marche rapide, presque au pas de course.

Sur le point de passer la haie, il s’écrie :

« Maître ! »

Jésus s’arrête et se retourne en souriant.

« Maître, je t’ai tant désiré ! On m’a dit, dans la maison où tu séjournes, que tu étais parti vers la campagne… mais sans plus de précision. Et je craignais de ne pas te voir. »

Jean parle, légèrement penché par respect. Il est néanmoins plein d’une affectueuse confiance, comme on le voit à son attitude et dans le regard qu’il élève vers Jésus tout en gardant la tête légèrement penchée sur l’épaule.

« J’ai vu que tu me cherchais et je suis venu vers toi.

– Tu m’as vu ? Où étais-tu, Maître ?

– J’étais là. »

Jésus lui indique un bosquet d’arbres éloignés qu’à cause de la couleur de leur frondaison je pense être des oliviers.

« J’étais là. Je priais et je pensais à ce que je dirai ce soir à la synagogue. Mais à peine t’ai-je vu que j’ai tout interrompu.

– Mais comment as-tu fait pour me voir, puisque c’est tout juste si je peux apercevoir cet endroit, caché comme il l’est derrière cet escarpement.

– Et pourtant tu le vois ! Je suis venu à ta rencontre parce que je t’ai vu. Ce que ne peut faire l’œil, l’amour le réalise.

– Oui, l’amour le fait.

49.2

Tu m’aimes donc, Maître ?

– Et toi, m’aimes-tu, Jean, fils de Zébédée ?

– Beaucoup, Maître. Il me semble que je t’ai toujours aimé. Avant de te connaître, avant déjà, mon âme te cherchait et quand je t’ai vu, elle m’a dit : “ Voilà celui que tu cherches. ” Je crois que je t’ai rencontré parce que mon âme t’a reconnu.

– Tu dis vrai, Jean, c’est exact. Moi aussi, je suis venu à ta ren­contre parce que mon âme t’a reconnu. Combien de temps m’aimeras-tu ?

– Toujours, Maître. Je ne veux plus en aimer d’autres que toi.

– Tu as père et mère, des frères, des sœurs, tu as la vie et, avec la vie, la femme et l’amour. Comment feras-tu pour tout quitter pour moi ?

– Maître… je ne sais… mais il me semble – si ce n’est pas de l’orgueil de le dire –­, que ton amour de prédilection me tiendra lieu de père et de mère, de frères et sœurs et aussi de femme. De tout, oui, je serai rassasié de tout si tu m’aimes.

– Et si mon amour te vaut souffrances et persécutions ?

– Ce ne sera rien, Maître, si tu m’aimes.

– Et le jour où il me faudra mourir…

– Non ! Tu es jeune, Maître… pourquoi mourir ?

– Parce que le Messie est venu prêcher la Loi dans sa vérité et pour accomplir la Rédemption. Or le monde a horreur de la Loi et ne veut pas de rédemption. C’est pour cela qu’il persécute les envoyés de Dieu.

– Ah ! Que cela n’arrive pas ! Ne fais pas un tel pronostic de mort devant celui qui t’aime ! Mais si tu devais mourir, je t’aimerais encore, toi. Permets-moi de t’aimer. »

Jean a un regard suppliant. Plus penché que jamais, il marche à côté de Jésus et semble lui mendier son amour.

Jésus s’arrête. Il le regarde. Il le pénètre de son regard profond, puis il lui pose la main sur sa tête inclinée.

« Je veux que tu m’aimes.

– Oh ! Maître ! »

Jean est heureux. Bien qu’une larme fasse briller ses yeux, il rit, de sa bouche jeune, bien dessinée. Il prend la main divine, l’embrasse au dos et la serre contre son cœur.

49.3

Ils se remettent en route.

« Tu as dit que tu me cherchais…

– Oui. Pour te dire que mes amis veulent te connaître… et parce que j’avais très envie d’être encore avec toi ! Je t’ai quitté depuis quelques heures à peine… mais je ne pouvais déjà plus rester sans toi !

– Tu as donc été un bon annonciateur du Verbe ?

– Mais Jacques aussi, Maître, a parlé de toi de façon… à les convaincre.

– De sorte que celui qui se défiait encore a été persuadé. Il n’était d’ailleurs pas coupable car c’était la prudence la cause de sa réserve. Allons le rassurer tout à fait.

– Il avait un peu peur…

– Non, il ne faut pas avoir peur de moi ! Je suis venu pour les bons et surtout pour ceux qui sont dans l’erreur. Je veux sauver, non pas condamner. Avec les gens honnêtes je serai pleinement miséricorde.

– Et avec les pécheurs ?

– Aussi. Par malhonnêtes, j’entends parler de ceux qui sont spirituellement malhonnêtes et qui, hypocritement, se font passer pour bons, alors que leurs actes sont mauvais, des gens qui ne cherchent que leur propre intérêt, même aux dépens du prochain. Avec eux, je serai sévère.

– Ah ! Alors Simon peut être tranquille, il est franc comme personne d’autre.

– C’est ainsi qu’il me plaît et que je veux voir tout le monde.

– Il a tant de choses à te dire, Simon.

– Je l’entendrai après avoir parlé à la synagogue. J’ai fait prévenir les pauvres et les malades en plus des riches et des gens en bonne santé. Tous ont besoin de la Bonne Nouvelle. »

49.4

On approche du village. Des enfants jouent sur la route et l’un d’eux, en courant, serait venu se jeter dans les jambes de Jésus et serait tombé s’il n’avait été attentif à le saisir. Le bambin pleure tout de même, comme s’il s’était fait mal et Jésus lui dit, en le tenant par le bras :

« Un israélite qui pleure ? Qu’auraient dû faire les milliers d’enfants qui sont devenus des hommes en franchissant le désert derrière Moïse ? Et pourtant, c’est plus pour eux que pour les autres que le Très-Haut a fait pleuvoir la manne si douce. Car il aime les innocents et veille sur ces petits anges de la terre, ces oiseaux sans ailes, comme il le fait pour les passereaux qui volent dans les bosquets et sur les toits. Tu aimes le miel ? Oui ? Eh bien, si tu es gentil, tu mangeras un miel plus doux que celui de tes abeilles.

– Où donc ? Quand ?

– Lorsque, après une vie de fidélité à Dieu, tu iras à lui.

– Je sais que ne pourrai pas y aller, si le Messie ne vient pas. Maman me dit que nous, le peuple d’Israël, nous sommes actuellement comme autant de Moïse et que nous mourrons en vue de la Terre Promise. Elle dit que nous devrons attendre pour y entrer et que seul le Messie nous permettra de le faire.

– Quel brave petit israélite ! Eh bien, moi, je te dis que, quand tu mourras, tu iras immédiatement au Paradis, parce que le Messie aura déjà ouvert la porte du Ciel. C’est pourquoi tu dois être bon.

– Maman ! Maman ! »

Le bambin s’échappe des bras de Jésus et court à la rencontre d’une jeune épouse qui rentre en portant une amphore de cuivre.

« Maman, le nouveau Rabbi m’a dit que j’irai tout de suite au Ciel quand je mourrai, et que je mangerai plein de miel… Mais à condition d’être bon. Je serai bon !

– Dieu le veuille ! Excuse-le, Maître, s’il t’a ennuyé. Il est si remuant !

– L’innocence ne me cause pas d’ennui, femme. Que Dieu te bénisse parce que tu es une mère qui élève ses enfants dans la connaissance de la Loi. »

La femme rougit à ce compliment et répond :

« Que la bénédiction de Dieu vienne sur toi aussi ! » et elle disparaît avec son enfant.

49.5

« Tu aimes les enfants, Maître ?

– Oui, parce qu’ils sont purs, sincères et aimants.

– Tu as des neveux, Maître ?

– Non, j’ai seulement une Mère, mais il y a en elle pureté, sincérité, amour des petits les plus saints, joints à la sagesse, à la justice et à la force des adultes. J’ai tout en ma Mère, Jean.

– Et tu l’as quittée ?

– Dieu est au-dessus de tout, même de la plus sainte des mères.

– Est-ce que je la connaîtrai ?

– Tu la connaîtras.

– Et elle m’aimera ?

– Elle t’aimera parce qu’elle aime ceux qui aiment son Jésus.

– Alors, tu n’as pas de frères ?

– J’ai des cousins du côté du mari de ma Mère. Mais tout homme est pour moi un frère, et c’est pour tous que je suis venu.

49.6

Nous voici devant la synagogue. J’entre et tu me rejoindras avec tes amis. »

Jean s’en va et Jésus entre dans une pièce carrée où se trouvent les accessoires habituels de lampes disposées en triangle et des pupitres avec des rouleaux de parchemin. Il y a déjà une foule qui attend et prie. Jésus prie lui aussi. Derrière lui, la foule chuchote et fait des commentaires ; il s’incline pour saluer le chef de la synagogue et puis se fait donner un rouleau, au hasard.

Jésus commence la lecture. Il dit :

« L’Esprit me fait lire ce qui suit pour vous. Au chapitre sept du livre de Jérémie, on lit[1] : “ Ainsi parle Yahvé Sabaoth, le Dieu d’Israël : ‘ Améliorez vos voies et vos œuvres, et je vous ferai demeurer en ce lieu. Ne vous fiez pas aux paroles mensongères : C’est le sanctuaire de Yahvé, le sanctuaire de Yahvé, le sanctuaire de Yahvé ! Mais si vous améliorez réellement vos voies et vos œuvres, si vous avez un vrai souci du droit, chacun envers son prochain, si vous n’opprimez pas l’étranger, l’orphelin et la veuve, si vous ne répandez pas le sang innocent en ce lieu et si vous n’allez pas, pour votre malheur, à la suite d’autres dieux, alors je vous ferai demeurer en ce lieu, dans le pays que j’ai donné à vos pères depuis toujours et pour toujours ’. ”

Ecoutez, israélites ! Voici que je viens vous rendre claires les paroles de lumière que votre âme aveuglée ne sait plus voir ni comprendre. Ecoutez. Beaucoup de larmes se répandent sur la terre du Peuple de Dieu ; les anciens qui gardent le souvenir de leurs antiques gloires pleurent ; les adultes, courbés sous le joug, pleurent ; les enfants sans espoir d’une future gloire pleurent. Mais la gloire de la terre n’est rien en comparaison d’une gloire qu’aucun oppresseur, sinon Mammon et la mauvaise volonté, ne peut arracher.

Pourquoi pleurez-vous ? Le Très-Haut, qui fut toujours bon pour son peuple, a-t-il détourné aujourd’hui son regard et re­fuse-t-il à ses enfants de voir son visage ? N’est-il donc plus le Dieu qui a ouvert la mer pour y faire passer Israël, qui l’a conduit à travers les sables du désert et l’a nourri, qui l’a défendu contre ses ennemis ; n’est-ce pas lui qui, pour l’empêcher de perdre le chemin du ciel, donna à leurs âmes la Loi, comme il donnait à leurs corps la colonne de nuée ? N’est-il plus le Dieu qui a adouci les eaux amères et fait tomber la manne alors qu’ils étaient épuisés ? N’est-il pas le Dieu qui a voulu vous établir sur cette terre et faire alliance avec vous comme un Père avec ses enfants ? Alors pourquoi l’étranger vous a-t-il frappés ?

Beaucoup, parmi vous murmurent : “ Et pourtant nous avons ici le Temple ! ” Il ne suffit pas d’avoir le Temple et d’aller y prier Dieu. Le premier temple se trouve dans le cœur de tout homme et c’est là que se fait la prière sainte. Mais elle ne peut être sainte si le cœur ne s’amende pas, et avec lui les mœurs, les affections, les principes de justice à l’égard des pauvres, des serviteurs, des parents, et à l’égard de Dieu.

Regardez maintenant. Je vois des riches au cœur dur qui font de riches offrandes au Temple, mais ne savent pas dire au pauvre : “ Frère, voici un pain et un denier, accepte-les. De cœur à cœur. Que mon aide ne t’humilie pas et que je ne tire pas orgueil du don que je t’en fais. ” Je vois des gens qui prient et qui se plaignent à Dieu de ce qu’il ne les écoute pas promptement, mais qui, ensuite, ont le cœur dur comme la pierre pour répondre : “ Non ” au malheureux, parfois du même sang qu’eux, qui leur dit : “ E­coute-moi ! ” Je vous vois pleurer parce que le dominateur vide votre bourse. Mais vous-mêmes saignez ceux que vous haïssez et n’avez pas horreur de faire des vœux sanguinaires contre leur vie.

Hommes d’Israël ! Le temps de la Rédemption est arrivé, mais préparez-en les voies en vous, par la bonne volonté. Soyez honnêtes, bons, aimez-vous les uns les autres. Riches, soyez sans mépris ; marchands, ne fraudez pas ; pauvres, n’enviez pas. Vous avez tous le même sang et le même Dieu. Vous êtes tous appelés à une même destinée. Ne vous fermez pas par vos péchés le Ciel que le Messie vous ouvrira. Vous avez erré jusqu’ici ? C’est fini, désormais. Que toute erreur disparaisse.

Simple, bonne, facile est la Loi qui se ramène aux dix commandements primitifs, mais imprégnés d’une lumière d’amour. Venez. Je vous les montrerai tels qu’ils sont : amour, amour, amour. Amour de Dieu pour vous, de vous pour Dieu. Amour pour le prochain. Toujours amour parce que Dieu est Amour et que les enfants du Père sont ceux qui savent vivre l’amour. Je suis ici pour tous, et pour donner à tous la lumière de Dieu. Voici la Parole du Père, qui se fait nourriture en vous. Venez, goûtez, renouvelez le sang de votre âme grâce à cette nourriture. Que tout poison disparaisse, que tout désir charnel meure. Une gloire nouvelle vous est apportée : la gloire éternelle, et à elle viendront ceux qui feront dans leur cœur une véritable étude de la Loi de Dieu. Commencez par l’amour. Il n’y a rien de plus grand. Mais quand vous saurez aimer, vous saurez déjà tout, Dieu vous aimera et l’amour de Dieu signifie le secours de Dieu contre toute tentation.

Que la bénédiction de Dieu repose sur ceux qui se tournent vers lui avec un cœur plein de bonne volonté. »

Jésus se tait. Les gens murmurent. L’assemblée se sépare après le chant psalmodié de plusieurs hymnes.

49.7

Jésus sort sur la petite place. Au seuil de la porte se tiennent Jean et Jacques avec Pierre et André.

« La paix soit avec vous » dit Jésus, qui ajoute : « Voici l’homme qui, pour être juste, a besoin de s’abstenir de juger sans s’être d’abord informé, mais qui sait reconnaître honnêtement ses torts. Simon, tu as voulu me voir ? Me voici. Et toi, André, pourquoi n’es-tu pas venu plus tôt ? »

Les deux frères se regardent, bien embarrassés. André murmure :

« Je n’osais pas… »

Pierre, tout rouge, ne dit rien. Mais quand il entend Jésus dire à son frère : « Etait-ce un mal de venir ? Il n’y a que le mal qu’on ne doit pas oser faire », il intervient franchement :

« C’est à cause de moi qu’il est resté. Lui, il voulait me conduire à toi sur-le-champ. Mais moi… J’ai dit… Oui, j’ai dit : “ Je n’y crois pas ”, et je n’ai pas voulu. Ah, maintenant, cela va mieux !… »

Jésus sourit, puis il dit :

« Et je te dis que je t’aime pour ta sincérité.

– Mais moi… moi, je ne suis pas bon. Je ne suis pas capable de faire ce que tu as dit à la synagogue. Je suis irascible et, si quelqu’un m’offense… eh bien… Je suis avide et j’aime avoir de l’argent… et dans ma vente de poissons… eh bien… pas toujours… je ne suis pas toujours sans frauder. Et je suis ignorant. Alors j’ai peu de temps à te suivre pour avoir la lumière. Comment faire ? Je voudrais devenir comme tu dis… mais…

– Ce n’est pas difficile, Simon. Tu connais un peu l’Ecriture ? Oui ? Eh bien, pense au prophète Michée. Dieu attend de toi ce que dit Michée[2]. Il ne te demande pas de t’arracher le cœur ni de sacrifier tes affections les plus saintes. Non, il ne te le demande pas pour l’instant. Un jour, sans que Dieu te le demande, tu te donneras aussi toi-même à Dieu. Mais il attend qu’un soleil et une ondée aient fait de toi, qui n’es qu’un brin d’herbe, un robuste palmier dans toute sa gloire. Pour le moment, il te demande ceci : pratiquer la justice, aimer la miséricorde, t’appliquer totalement à suivre ton Dieu. Efforce-toi de faire cela et le passé de Simon sera effacé, et tu deviendras l’homme nouveau, l’ami de Dieu et de son Christ. Non plus Simon mais Céphas, la Pierre solide sur laquelle je m’appuie.

– Voilà qui me plaît ! Ça, je le comprends. La Loi, c’est cela… c’est cela… voilà, je n’arrive plus à l’observer telle que les rabbins l’ont fait devenir !… Mais comme tu l’expliques, oui. Il me semble que j’y arriverai. Et tu m’aideras. Tu restes dans cette maison ? J’en connais le propriétaire.

– Je reste ici, mais je vais aller à Jérusalem, après quoi je prêcherai dans toute la Palestine. Je suis venu pour cela. Mais je reviendrai souvent ici.

– Je viendrai encore t’écouter. Je veux être ton disciple. Un peu de lumière m’entrera dans la tête.

– Dans le cœur, Simon, surtout dans le cœur. Et toi, André, tu ne dis rien ?

– J’écoute, Maître.

– Mon frère est timide.

– Il deviendra un lion. La nuit tombe. Que Dieu vous bénisse et vous donne bonne pêche ! Allez.

– Paix à toi. »

Ils s’en vont.

49.8

A peine sorti, Pierre s’interroge :

« Mais qu’est-ce qu’il a donc voulu dire au début, quand il a annoncé[3] que je pêcherais avec d’autres filets et que je ferais d’autres pêches ?

– Pourquoi ne le lui as-tu pas posé la question ? Tu voulais dire plein de choses, et puis tu n’as pas parlé !

– Je… j’avais honte. Il est si différent de tous les rabbis !

– Maintenant, il part pour Jérusalem… » Jean dit cela avec un tel désir, une telle nostalgie… « Je voulais lui demander s’il me laissait y aller avec lui… et je n’ai pas osé…

– Va le lui demander, mon garçon, conseille Pierre. Nous l’avons quitté comme ça… sans un mot affectueux… Qu’il sache, au moins, que nous l’admirons. Va, va ! Je vais prévenir ton père.

– J’y vais, Jacques ?

– Vas-y. »

Jean part au pas de course… pour revenir au pas de course, tout heureux :

« Je lui ai demandé : “ Veux-tu de moi, à Jérusalem ? ” Il m’a répondu : “ Viens, mon ami. ” Il m’a appelé ami ! Demain, à cette heure, je viendrai ici. Ah ! A Jérusalem, avec lui… »

… C’est la fin de la vision.

49.9

A propos de cette vision, Jésus me dit ce matin (le 14 oc­tobre) :

« Je veux que toi et que tous vous remarquiez l’attitude de Jean, un de ses côtés qui échappe toujours. Vous l’admirez parce qu’il est pur, aimant, fidèle, mais vous ne remarquez pas qu’il fut grand même en humilité. Lui, à qui l’on doit la venue de Pierre vers moi, il tait modestement ce détail.

L’apôtre de Pierre, et par conséquent le premier de mes apôtres, ce fut Jean : le premier à me reconnaître, le premier à m’adresser la parole, le premier à me suivre, le premier à m’annoncer. Et pourtant, voyez ce qu’il dit[4] : “ André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean et suivi Jésus. Il rencontre en premier lieu son frère Simon et lui dit : ‘ Nous avons trouvé le Messie ’ – ce qui veut dire Christ. Il l’amena à Jésus. ”

Comme il n’était pas seulement bon mais aussi juste, il sait qu’André est embarrassé de n’avoir qu’un caractère renfermé et timide, il sait qu’il voudrait bien agir mais sans y parvenir, et il désire que le souvenir de sa bonne volonté passe à la postérité. Il veut qu’André paraisse être le premier apôtre du Christ auprès de Simon bien que sa timidité et son effacement auprès de son frère lui aient valu un échec dans son apostolat.

49.10

Parmi tous ceux qui font quelque chose pour moi, qui sait imiter Jean et ne se proclame pas lui-même apôtre incompa­rable ? Ils ne réfléchissent pas que leur réussite vient d’un ensemble de choses, qu’il ne s’agit pas seulement de sainteté, mais aussi d’audace humaine, de chance, du hasard qui veut que l’on se trouve auprès d’autres personnes moins hardies ou moins chanceuses, mais peut-être plus saintes qu’eux-mêmes.

Lorsque vous réussissez à agir bien, ne vous en glorifiez pas comme si le mérite n’en revenait qu’à vous. Louez Dieu, patron des ouvriers apostoliques. Ayez le regard limpide et le cœur sincère pour remarquer et rendre à qui de droit la louange qui lui revient. Un regard limpide pour discerner les apôtres qui s’offrent en sacrifice et sont les premiers vrais leviers dans le travail des autres. Dieu seul les voit, ces timides qui semblent ne rien faire et sont au contraire ceux qui dérobent au ciel le feu qui a­nime les audacieux. Un cœur sincère doit dire : “ Moi je travaille, mais celui-ci a plus d’amour que moi, prie mieux que moi, s’immole comme je ne sais le faire et comme Jésus a dit[5] :

‘ … re­tire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte et prie ton Père qui est là, dans le secret. ’ Moi qui vois son humble et sainte vertu, je veux la faire connaître et dire : “ Moi, je suis l’instrument actif ; lui, la force qui me permet d’agir parce que, greffé comme il l’est sur Dieu, c’est par son canal que je reçois la force d’en Haut. ”

Et la bénédiction du Père qui descend pour récompenser la personne humble qui s’immole en silence pour procurer la force aux apôtres, descendra aussi sur l’apôtre qui reconnaît sincèrement l’aide surnaturelle et silencieuse qui lui vient de cette personne, et le mérite de cet humble que les hommes superficiels ne remarquent pas.

Apprenez-le tous.

49.11

Jean est mon préféré ? Oui, mais justement, ne me ressemble-t-il pas en cela aussi ? Il est pur, aimant, obéissant, mais humble aussi. Je me mirais en lui et en lui je voyais mes vertus. C’est pourquoi je l’aimais comme un second moi-même. Je voyais sur lui le regard du Père qui le reconnaissait pour un petit Christ. Et ma Mère me disait : “ En lui, j’ai le sentiment d’avoir un second fils. Il me semble te voir, toi, reproduit en lui qui n’est qu’un homme. ”

Ah ! Comme la Pleine de Sagesse t’a bien connu, mon bien-aimé ! Les deux azurs de vos cœurs d’une pureté parfaite se sont unis en un voile unique pour me faire une protection d’amour et sont devenus un seul amour, avant même que je donne ma Mère à Jean et Jean à ma Mère. Ils s’étaient aimés parce qu’ils s’étaient reconnus semblables : fils et frères du Père et du Fils. »

49.1

At 2 p.m. I see the following:

Jesus is coming along a little road, a path between two fields. He is alone. John is moving towards Him along a different path in the fields and he meets Him at last, going through an opening in a hedge.

John, both in yesterday’s vision and today’s, is very young. His face is rosy and beardless, the fair complexion of a youth who can hardly be called a man. There are no signs of moustache or beard, but only the smoothness of his rosy cheeks, his red lips, and his bright smile and pure look, not so much because of its deep turquoise hue, but because of the limpidity of his virginal soul shining through his eyes. His blond-brown long soft hair undulates at each step while he walks almost as fast as if he were running.

When he is about to pass through the hedge, he shouts: «Master!»

Jesus stops and turns around, smiling.

«Master, I have longed so much for You! The people in the house where You live told me that You had come towards the country. But they did not say where. I was afraid I might not meet you.» While speaking, John has bent his head slightly, out of respect. And yet, he is full of truthful love, both in his attitude and in his eyes, which he raises towards Jesus, while his head is still gently inclined towards his shoulder.

«I saw you were looking for Me and I came towards you.»

«You saw me? Where were You, Master?»

«Over there» and Jesus points to a group of trees far away, which, by the colour of their foliage, I would say were olive-trees.

«I was over there. I was praying, and thinking what to say this evening in the synagogue. But I came away as soon as I saw you.»

«But how could You see me, if I can hardly see the place, hidden as it is behind that hedge?»

«And yet, you see, here I am. I came to meet you because I saw you. What the eye does not do, love does.»

«Yes, love does.

49.2

You love me, therefore, Master?»

«And do you love Me, John, son of Zebedee?»

«So much, Master. I think I have always loved You. Before meeting You, long before my soul was looking for You, and when I saw You, my soul said to me: “Here is the One you are seeking”. I think I met You, because my soul perceived You.»

«You said it, John, and what you say is right. I also came towards you because My soul perceived you. For how long will you love Me?»

«Forever, Master. I no longer want to love anybody but You.»

«You have a father and a mother, brothers and sisters, you have your life, and with your life you have a woman and love. How will you be able to leave all that for My sake?»

«Master… I do not know… but I think, if it is not pride to say so, that Your fondness will take the place of father and mother, of brothers and sisters, and also of a woman. I will be compensated for everything, if You love me.»

«And if My love should cause you sorrows and persecutions?»

«They will be nothing, if You love me.»

«And the day I should die…»

«No! You are young, Master… Why die?»

«Because the Messiah has come to preach the Law in its truthfulness and to accomplish Redemption. And the world loathes the Law and does not want redemption. Therefore they persecute God’s messengers.»

«Oh! Let that never be! Do not mention that prediction of death to him who loves You!… But if You should die, I would still love You. Allow me to love You.» John’s look is an imploring one. He has bowed his head lower than ever, as he walks beside Jesus and seems to be begging for love.

Jesus stops. He looks at him, scrutinises him with His deep, penetrating eyes, and then lays His hand on his bowed head. «I want you to love Me.»

«Oh! Master!» John is happy. Although his eyes shine with tears, his well shaped young mouth smiles. He takes the divine hand, kisses it on its back, and presses it to his heart.

49.3

They take to the road again.

«You said you were looking for Me…»

«Yes, to tell You that my friends want to meet You… and because, oh! how I was longing to be with You again! I left You only a few hours ago… but I could no longer be without You.»

«Have you therefore been a good announcer of the Word?»

«Also James, Master, spoke of You in such a way as… to convince them.»

«So that he too who had no confidence — and is not to be blamed because his reserve was due to prudence — is now convinced. Let us go and give him full assurance.»

«He was somewhat afraid…»

«No! Not afraid of Me! I have come for good people and even more for those who stand in error. I want to save people, not to condemn them. I will be full of mercy with honest people.»

«And with sinners?»

«Also. By dishonest people I mean those who are spiritually dishonest and hypocritically they feign to be good, whereas they do ill deeds. And they do such things and in such a way for their own profit and to secure an advantage over their neighbours. I will be severe with them.»

«Oh! Simon, then, need not worry. He is as loyal as no one else.»

«That is what I like, and I want you all to be so.»

«Simon wants to tell You many things.»

«I will listen to him after speaking in the synagogue. I asked them to inform the poor and sick people in addition to the rich and healthy ones. They are all in need of the Gospel.»

49.4

They are near the village. Some children are playing in the road and one of them runs into Jesus’ legs and would have fallen if He were not quick in getting hold of him. The child cries just the same, as if he had been hurt and Jesus, holding him in His arms, says: «An Israelite who is crying? What should the thousands of children have done, who became men crossing the desert with Moses? And yet, the Most High Lord sent the sweet manna for them, rather than for the others, because He loves innocent children and looks after these little angels of the earth, these wingless little birds, just as He sees to the sparrows of woods and towns. Do you like honey? Yes? Well, if you are good, you will eat honey which is sweeter than the honey of your bees.»

«Where? When?»

«When, after a life of loyalty to God, you go to Him»

«I know that I cannot go there unless the Messiah comes. My mother says that now, we in Israel, are like many Moses and we die seeing the Promised Land. She says that we are there, waiting to go in, and that only the Messiah will make us go in.»

«What a clever little Israelite! Well, I tell you that when you die, you will go to Paradise at once, because the Messiah will already have opened the gates of Heaven. But you must be good.»

«Mummy! Mummy!» The child slides down from Jesus’ arms and runs towards a young woman, who is entering her house holding a copper amphora. «Mummy! The new Rabbi told me that I will go to Paradise at once when I die and. I will eat so much honey…. If I am good. I will be good!»

«God grant it! I am sorry, Master, if he troubled You. He is so lively!»

«Innocence does not trouble, woman. May God bless you, because you are a mother who is bringing her children up in the knowledge of the Law.»

The woman blushes at being praised and replies: «May the blessing of the Lord be with You, too.» And she disappears with her little one.

49.5

«Do You like children, Master»

«Yes, I do, because they are pure… sincere… and affectionate.»

«Have you any nephews, Master?»

«I have but My Mother… In Her there is purity, sincerity, the love of the most holy children, together with wisdom, justice and the fortitude of adults. I have everything in My Mother, John.»

«And You left Her?»

«God is above also the holiest mother.»

«Will I meet Her?»

«Yes, you will.»

«And will She love me?»

«She will love you because She loves whoever loves Her Jesus.»

«Then You have no brothers?»

«I have some cousins on My Mother’s husband’s side. But every man is My brother, and I have come for everybody.

49.6

We are now at the synagogue. I am going in, and you will join Me with your friends.»

John goes away, and Jesus goes into a square room with the usual display of triangular lamps and lecterns with rolls of parchment. There is already a crowd waiting and praying. Jesus also prays. The people whisper and make their comments behind Him, as He bows to the head of the synagogue, greeting him, and He asks for a roll at random.

Jesus begins His lesson.

He says: «The Spirit makes Me read the following things for you. At chapter seven of the book of Jeremiah, we read: “Yahweh Sabaoth, the God of Israel, says this: ‘Amend your behaviour and your actions and I will stay with you here in this place. Put no trust in delusive words like these: This is the sanctuary of Yahweh, the sanctuary of Yahweh, the sanctuary of Yahweh! But if you do amend your behaviour and your actions, if you treat each other fairly, if you do not exploit the stranger, the orphan and the widow, if you do not shed innocent blood in this place, and if you do not follow alien gods, to your own ruin, then here in this place I will stay with you, in the land that long ago I gave to your fathers forever’”.

Listen, Israel. Here I am to illuminate for you the words of light, which your dimmed souls can no longer see or understand. Listen. There is much weeping in the land of the People of God: old people cry remembering past glories, adults cry because they are bent under the yoke, children cry because they have no prospects of future glory. But the glory of the earth is nothing compared to a glory which no oppressor, except Mammon and ill will, can take away.

Why are you crying? Because the Most High, Who was always good to His people, has now turned His face elsewhere and no longer allows His children to see His Countenance? Is He no longer the God Who parted the sea and made Israel cross it and led the people through the desert and nourished them, and defended them from their enemies and, that they might not lose the way to Heaven, He gave a Law for their souls, as He had sent them a cloud for their bodies? Is He no longer the God that sweetened the waters and sent manna to His worn out children? Is He not the God Who wanted you to settle in His land and made an alliance with you as Father with his children? Well, then, why has the foreigner struck you?

Many amongst you mumble: “And yet the Temple is here!” It is not enough to have the Temple and to go and pray God in it. The first temple is in the heart of every man and that is where holy prayers should be said. But a prayer cannot be holy unless the heart first amends its way of living and with his heart man also amends his habits, affections, the rules of justice towards the poor, servants, relatives and God.

Now look. I see rich hard-hearted men who make rich offerings to the Temple, but they never say to a poor man: “Brother, here is a piece of bread and a penny. Take them. From man to man, and let not my help discourage you as my offering may not make me proud”. I see people who, in their prayers, complain to God because He does not hear their prayers promptly; then when a poor wretch, very often a relative, says to them: “Listen to me”, they reply heartlessly: “No”. I see you crying because your money is squeezed out of your purses by your ruler. But then you squeeze blood out of those you hate and you are not filled with horror when you take the blood and life away from a body.

O Israel! The time of Redemption has come. Prepare its ways in hearts with goodwill. Be honest, good, love one another. The rich must not despise the poor; merchants must not defraud; the poor must not envy the rich. You are all of one blood, and you belong to one God. You are all called to one destiny. Do not shut with your sins the Heavens that the Messiah will open for you. Have you erred so far? Err no longer. Abandon all errors.

The Law is simple, easy and good as it goes back to the original ten commandments, illuminated by the light of love. Come. I will show you which they are: love, love, love. God’s love for you. Your love for God. Love for your neighbours. Always love, because God is love, and those are the Father’s children who know how to live love.

I am here for everybody, and to give everybody the light of God. Here is the Word of the Father that becomes food for you. Come, taste, change the blood of your spirits with this food. Let every poison vanish, let every lust die. A new glory is offered to you: the eternal one, to which all those will come whose hearts will truly study the Law of God.

Start from love. There is nothing greater. When you know how to love, you will already know everything, and God will love you, God’s love means help against all temptations. May the blessing of God be on those who turn to God with their hearts full of goodwill.»

Jesus is silent. The people whisper. The meeting breaks up after some hymns, many of which are sung like psalms.

49.7

Jesus goes out onto the little square. On the doorstep there are John and James with Peter and Andrew.

«Peace to you» says Jesus and He adds: «Here is the man who in order to be just must not judge before knowing. But he is honest in admitting he is wrong. Simon, you wanted to see Me? Here I am. And you, Andrew, why did you not come before?»

The two brothers look at each other embarrassed. Andrew whispers: «I did not dare.»

Peter blushes, but does not speak. But when he hears Jesus say to his brother: «Were you doing any wrong in coming? One must not dare do only evil things» he intervenes frankly: «It was my fault. He wanted to bring me to You at once. But I… I said… Yes, I said “I don’t believe it”, and I did not want to come. Oh! I feel better now!…»

Jesus smiles, then He says: «And because of your sincerity I tell you that I love you.»

«But I… I am not good… I am not capable of doing what You said in the synagogue. I am quick-tempered and if anyone offends me… eh!… I am greedy and I like money… and in my fish business… eh!… not always… I have not always been honest. And I am ignorant. And I have little time to follow You to receive Your Light. What shall I do? I would like to become as You say… but…»

«It is not difficult, Simon. Are you acquainted a little with the Scriptures? Are you? Well, think of the prophet Micah. God wants from you what Micah said[1]. He does not ask you to tear your heart apart, neither does He ask you to sacrifice your most holy affections. He does not ask you for the time being. One day, without being requested by God, you will give God your own self. But He will wait while the sun and the dew turn you, a thin blade of grass as you are now, into a sturdy, glorious palm tree. For the time being, He asks you only this: to be just, to love mercy, to take the greatest care in following your God. Strive to do that and Simon’s past will be cancelled and you will become a new man, the friend of God and of His Christ. No longer Simon, but Cephas[2], the safe rock on which I lean.»

«I like that! I understand that. The Law is so… is so… that is, I cannot comply with it any longer, as the rabbis have made it. But what You say, yes,… I think I will be able to do it. And You will help me. Are You staying in this house? I know the owner.»

«I am staying here. But I am going to Jerusalem and after I will preach throughout Palestine. I came for that. But I will often be here.»

«I will come to hear You again. I want to be Your disciple. A little of the light will enter my head.»

«Your heart, above all, Simon. Your heart. And you, Andrew, have you nothing to say?»

«I am listening, Master.»

«My brother is shy.»

«He will become a lion. It is getting dark. May God bless you, and grant you a good haul. Go now.»

«Peace be with You.» They go away .

49.8

As soon as they are out Peter says: «I wonder what He meant before, when He said that I will be fishing with other nets and catching different fish.»

«Why did you not ask Him? You wanted to say so many things, but you hardly spoke.»

«I… was bashful. He is so different from all the other rabbis!»

«Now He is going to Jerusalem…» says John, with so much longing and nostalgia.

«I wanted to ask Him if He would let me go with Him… But I did not dare…»

«Go and ask Him now, my boy» says Peter. «We left Him so… without a word of affection. Let Him at least know that we admire Him. I will tell your father.»

«Shall I go, James?»

«Go.»

John runs away… and he runs back, overjoyed. «I said to Him: “Do You want me to come to Jerusalem with You?” He replied: “Come, My friend”. Friend, He said! Tomorrow, I will be here at this time. Ah! To Jerusalem with Him!…»

… the vision ends.

49.9

With regards to the previous vision, this morning, the 14th of October Jesus says to me:

«I want you and everybody to consider John’s behaviour: particularly one point that always escapes everybody’s notice. You admire him because he was pure, loving, faithful. But you do not notice that he was great in humility as well.

He, the first one responsible for Peter’s coming to Me, was modestly silent about that detail. The apostle of Peter, and consequently the first of My apostles, was John. First in recognising Me, first in speaking to Me, in following Me, in preaching Me. And yet, see what he says[3]? “Andrew, Simon’s brother, was one of the two who had heard John’s words and had followed Jesus. The first person he met was his brother Simon, to whom he said: ‘We have found the Messiah’ and he took him to Jesus”.

Besides being good, he is just, and since he knows that Andrew is distressed because of his shy and reserved disposition, and that he would like to do so much, but does not succeed in doing it, he wants the acknowledgement of Andrew’s goodwill to be handed down to posterity. He wants Andrew to appear as Christ’s first apostle with Peter, notwithstanding that Andrew’s shyness and uneasiness with his brother have been the cause of the failure of his apostolate.

49.10

Amongst those who do something for Me, who can imitate John, instead of proclaiming himself an unexcelled apostle, without considering that his success depends on a multitude of things, which are not only holiness, but also human daring, luck and the occasional chance of being with other people less daring and less lucky, but perhaps holier?

When you succeed doing some good, do not boast about it, as if the merit were entirely yours. Praise God, the Lord of the apostolic workers, and have a clear eye and a sincere heart to see and give each the praise they deserve. A clear eye to discern the apostles who sacrificed themselves and are the first real incentive for the work of the others. Only God sees them: they are timid and seem to be doing nothing, whereas they draw from Heaven the fire that urges daring workers. A sincere heart in saying: “I work. But this fellow loves more than I do, he prays better than I do, I am not able to sacrifice myself as he does and as Jesus said[4]: ‘… in your private room with the door closed pray secretly.’ Since I am aware of his humble holy virtue, I want to make it known and say: ‘I am an active instrument; he is a power that inspires me, because, joined as he is to God, he is a channel of celestial energy for me’”.

And the Blessing of the Father, that descends to reward the humble man, who secretly sacrifices himself to give strength to the apostles, will descend also on the apostle who sincerely acknowledges both the supernatural and silent help of the humble one, and his merits that superficial men do not notice.

It is a lesson for everybody.

49.11

Is he My favourite? Yes, he is. Does he not resemble Me also in this? Pure, loving, obedient, but also humble. I looked at Myself in him as in a mirror and I could see My virtues in him. I therefore loved him like another Self. I could see in him the glance of My Father, Who considerd him a little Christ. And My Mother would say to Me: “I feel as if he were My second son. I seem to be seeing You, reproduced in a man”.

Oh! How well the One Full of Wisdom knows you, My beloved! The two celestial blues of your pure hearts mingled into one veil only to form a protection of love for Me, and they became one love only, even before I gave My Mother to John and John to My Mother. They loved each other because they realised they were alike: children and brothers of the Father and of the Son.»


Notes

  1. on lit en : Jr 7, 3-7.
  2. attend de toi ce que dit Michée en : Mi 6, 8.
  3. quand il a annoncé ce que Jean a reporté en 48.6.
  4. dit en : Jn 1, 40-42.
  5. a dit en : Mt 6, 6 (172.5/6).

Notes

  1. said: Micah 6:8.
  2. Cephas: John 1:42.
  3. says: John 1:40-42.
  4. Jesus said, in Matthew 6:6 (172.5/6).