The Writings of Maria Valtorta

50. A Bethsaïde, dans la maison de Pierre.

50. At Bethsaida in Peter’s House.

50.1

Plus tard (à 9 h 30), je dois décrire ceci.

Jean frappe à la porte de la maison où Jésus est accueilli. Une femme s’avance et, voyant de qui il s’agit, elle appelle Jésus.

Ils échangent le salut de paix. Puis :

« Tu es venu de bonne heure, Jean, dit Jésus.

– Je suis venu te dire que Simon-Pierre te prie de passer par Bethsaïde. Il a parlé de toi à beaucoup de gens… Nous n’avons pas pêché cette nuit. Nous avons prié comme nous savons le faire et avons renoncé au gain parce que… le sabbat n’était pas encore terminé. Et ce matin nous sommes allés parler de toi dans les rues. Il y a des gens qui voudraient t’entendre… Tu viens, Maître ?

– Je viens, bien que je doive aller à Nazareth avant de me rendre à Jérusalem.

– Pierre t’emmènera de Bethsaïde à Tibériade en barque. Tu feras plus vite.

– Eh bien ! Allons-y. »

Jésus prend son manteau et sa besace, mais Jean la lui saisit. Ils s’en vont après avoir salué la propriétaire de la maison.

50.2

La vision me présente la sortie du village et le début du voyage vers Bethsaïde. Je n’entends pas la conversation et même la vision s’interrompt. Elle reprend à l’entrée de Bethsaïde. Je comprends qu’il s’agit de cette ville, car je vois Pierre, André et Jacques, accompagnés de femmes, attendre Jésus à l’entrée de l’agglomération.

« La paix soit avec vous. Me voici.

– Merci, Maître, pour nous et pour ceux qui attendent. Ce n’est pas le sabbat, mais n’adresseras-tu pas la parole à ceux qui veulent t’entendre ?

– Oui, Pierre, je parlerai dans ta maison. »

Pierre jubile :

« Alors, viens. Voici mon épouse, celle-ci est la mère de Jean et celles-là leurs amies. Mais il y en a encore d’autres qui t’at­tendent : des parents et des amis à nous.

– Avertis-les que je partirai ce soir et qu’auparavant je leur parlerai. »

(J’ai omis de dire qu’ils étaient partis de Capharnaüm au coucher du soleil et que je les ai vus arriver à Bethsaïde au matin).

« Maître, je t’en prie, reste une nuit dans ma maison. Le chemin est long jusqu’à Jérusalem, même si je te le raccourcis en t’emmenant en barque jusqu’à Tibériade. Ma maison est pauvre, mais honnête et accueillante. Reste avec nous cette nuit. »

Jésus regarde Pierre et les autres qui attendent sa réponse. Il les dévisage, puis il sourit et dit :

« Oui. »

Nouvelle joie de Pierre.

Aux portes, des gens observent et se les désignent du regard. Un homme appelle nommément Jacques et lui parle tout bas en montrant Jésus du doigt. Jacques fait signe que oui et l’homme va s’entretenir avec d’autres, arrêtés à un carrefour.

Ils entrent dans la maison de Pierre : une grande cuisine noircie par la fumée. Dans un coin, des filets, des cordages et des paniers pour la pêche. Au centre, le foyer, large et bas, éteint en ce moment. Des deux portes opposées, on voit la route et le jardinet avec le figuier et la vigne. Au-delà de la route, les flots bleu clair du lac. Au-delà du jardinet, le mur grisâtre d’une autre maison.

« Je t’offre ce que j’ai, Maître, et comme je sais…

– Tu ne pourrais mieux faire puisque tu me l’offres avec amour. »

On présente à Jésus de l’eau pour qu’il se rafraîchisse, puis du pain et des olives. Jésus prend juste quelques bouchées pour montrer qu’il accepte, puis écarte le reste en remerciant.

Du jardin et de la route, quelques enfants l’observent avec curiosité, mais je ne sais si ce sont des enfants de Pierre. Je vois seulement que ce dernier leur fait signe du regard pour retenir ces petits envahisseurs. Jésus sourit et dit :

« Laisse-les faire.

– Maître, veux-tu te reposer ? Ici, c’est ma chambre, là, celle d’André, choisis. Nous ne ferons pas de bruit pendant ton repos.

– As-tu aussi une terrasse ?

– Oui, avec de la vigne ; bien qu’elle n’ait pas encore beaucoup de feuilles, elle fait un peu d’ombre.

– Conduis-moi. Je préfère me reposer là-haut. Je réfléchirai et je prierai.

– Comme tu veux. Viens. »

Depuis le jardinet, un petit escalier monte jusqu’au toit qui est une terrasse bordée d’un petit muret. On y voit là aussi filets et cordages, mais quelle lumière vient du ciel et comme le lac est bleu !

Jésus s’assied sur un tabouret et s’appuie le dos au muret. Pierre se saisit d’une voile qu’il étend au-dessus et à côté de la vigne pour faire un abri contre le soleil. Il n’y a que la brise et le silence. Jésus en jouit visiblement.

« Je m’en vais, Maître.

– Va. Allez dire, Jean et toi, qu’au coucher du soleil, je parlerai ici. »

Jésus reste seul et prie longuement. A part deux couples de colombes qui vont et viennent autour de leurs nids et un gazouillement de passereaux, on n’entend aucun bruit, rien qui vive autour de Jésus en prière. Les heures passent, calmes et paisibles.

50.3

Plus tard, Jésus se lève, fait un tour sur la terrasse, regarde le lac et des enfants qui jouent sur la route. Il leur sourit et les enfants lui répondent par leur sourire. Il regarde sur la route, du côté de la petite place qui est à une centaine de mètres de la maison. Puis il descend et va à la cuisine :

« Femme, je vais me promener sur la rive. »

Il sort et va effectivement dans cette direction, près des enfants. Il les interroge :

« Que faites-vous ?

– Nous voulions jouer à la guerre, mais lui, il ne veut pas, alors on joue à la pêche. »

Celui qui ne veut pas est un petit bonhomme fluet, mais aux yeux très lumineux. Peut-être que, frêle comme il est, il se doute que les autres le bousculeraient en “ faisant la guerre ”, et c’est pourquoi il plaide pour la paix.

Mais Jésus saisit l’occasion de parler à ces enfants :

« C’est lui qui a raison. La guerre est un châtiment de Dieu pour punir les hommes. Elle montre que l’homme n’est plus un vrai fils de Dieu. Quand le Très-Haut créa le monde, il fit tout : le soleil, la mer, les étoiles, les fleuves, les plantes, les animaux, mais pas les armes. Il créa l’homme et lui donna des yeux pour regarder avec amour, une bouche pour dire des mots d’amour, des oreilles pour les écouter, des mains pour donner aide et ca­resses, des pieds pour courir avec empressement vers un frère dans le besoin, enfin un cœur capable d’aimer. Il donna à l’homme l’in­tel­ligence, la parole, l’affection, les sentiments, mais il ne lui a pas donné la haine. Pourquoi ? Parce que l’homme, comme créature de Dieu, devait être amour comme Dieu est Amour. Si l’homme était resté une créature de Dieu, il serait resté dans l’amour et la famille humaine n’aurait jamais connu ni guerre ni mort.

– Mais lui, il ne veut pas faire la guerre parce qu’il perd toujours ! » (je l’avais bien deviné !)

Jésus sourit et répond :

« Il ne faut pas refuser une chose qui nous nuit pour la seule raison qu’elle nous nuit. Il faut refuser une chose quand elle nuit à tout le monde. Si l’on dit : “ Je ne veux pas de ceci parce que je serai perdant ”, c’est de l’égoïsme. Au contraire, le vrai fils de Dieu dit : “ Frères, je sais que j’aurais le dessus, mais je vous dis : ne faisons pas ceci parce que cela vous porterait tort, à vous. ” Ah, celui-là a bien compris le principal commandement ! Qui sait me le dire ? »

En chœur, les onze bouches proclament :

« “ Tu aimeras ton Dieu de tout ton être et ton prochain comme toi-même. ”

– Ah ! Vous êtes de braves enfants !

50.4

Vous allez tous à l’école ?

– Oui.

– Qui est le meilleur ?

– Lui. »

C’est le garçon frêle qui ne veut pas jouer à la guerre.

« Comment t’appelles-tu ?

– Joël.

– C’est un grand nom. C’est lui qui annonce[1] : “ … que l’infirme dise : ‘ Je suis un brave ! ’ ” Mais un brave en quoi ? Dans la Loi du vrai Dieu, pour être de ceux que Dieu, dans la vallée du Jugement définitif proclamera ses saints. Mais déjà le jugement est proche, non pas dans la Vallée du Jugement, mais sur le mont de la Rédemption. Là, lorsque le soleil et la lune s’obscurciront d’horreur et que les étoiles tremblantes pleureront de pitié, le jugement séparera les fils de la Lumière des fils des Ténèbres. Israël tout entier saura que son Dieu est venu. Heureux ceux qui l’auront reconnu. Pour eux miel, lait et eaux claires leur descendront au cœur, et les épines deviendront des roses éternelles. Qui de vous veut être de ceux qui seront proclamés saints par Dieu ?

– Moi ! Moi ! Moi !

– Alors vous aimerez le Messie ?

– Oui ! Oui ! Toi ! Toi ! Nous t’aimons ! Nous savons qui tu es ! Simon et Jacques l’ont dit et nos mamans nous l’ont dit aussi. Prends-nous avec toi !

– En vérité, je vous prendrai si vous êtes bons. Mais plus de paroles grossières, plus de violences, plus de querelles et plus de réponses impolies à vos parents. Prière, étude, travail, obéis­sance. Alors je vous aimerai et viendrai avec vous. »

Les enfants forment tous un cercle autour de Jésus. On dirait une corolle aux pétales de couleurs variées, serrée autour d’un long pistil bleu foncé.

50.5

Un homme quelque peu âgé s’est approché en curieux. Jésus se retourne pour caresser un enfant qui tire sur son vêtement, et le voit. Il le regarde intensément. Cet homme le salue en rougissant, mais ne dit rien d’autre.

« Viens ! Suis-moi !

– Oui, Maître. »

Jésus bénit les enfants et revient à la maison au côté de Philippe (il l’appelle par son nom). Ils s’assoient dans le jardinet.

« Veux-tu être mon disciple ?

– Je le veux… et je n’ose espérer l’être.

– C’est moi qui t’ai appelé.

– Alors je le suis. Me voici.

– Tu savais qui je suis ?

– André m’a parlé de toi. Il m’a dit : “ Celui que tu désirais est venu. ” Car il savait que j’attendais le Messie.

– Ton attente n’est pas déçue. Il se tient devant toi.

– Mon Maître et mon Dieu !

– Tu es un israélite aux intentions droites. C’est pour cela que je me manifeste à toi.

50.6

Un autre de tes amis attend, lui aussi ; c’est un israélite sincère. Va lui dire : “ Nous avons trouvé Jésus de Nazareth, fils de Joseph, de la race de David, celui dont ont parlé Moïse et les prophètes ”. Va ! »

Jésus reste seul, jusqu’au retour de Philippe accompagné de Nathanaël-Barthélemy.

« Voici un vrai israélite en qui il n’y a pas de fraude. Paix à toi, Nathanaël.

– Comment me connais-tu ?

– Avant que Philippe ne vienne t’appeler, je t’ai vu sous le figuier.

– Maître, tu es le Fils de Dieu, tu es le Roi d’Israël !

– Parce que je t’ai dit t’avoir vu pendant que tu réfléchissais sous le figuier, tu crois ? Tu verras des choses bien plus grandes que celle-là. En vérité, je vous dis que les Cieux sont ouverts, et vous, par la foi, vous verrez les anges descendre et monter au-dessus du Fils de l’Homme, c’est-à-dire au-dessus de moi, qui te parle.

– Maître ! Je ne suis pas digne d’une telle faveur !

– Crois en moi, et tu seras digne du Ciel. Veux-tu croire ?

– Je le veux, Maître. »

50.7

La vision marque une pause… et reprend sur la terrasse noire de monde : d’autres personnes se tiennent dans le petit jardin. Jésus parle.

« Paix aux hommes de bonne volonté. Paix et bénédiction à leurs maisons, à leurs femmes, à leurs enfants. Que la grâce et la lumière de Dieu règnent en eux et dans les cœurs qui les ha­bitent.

Vous avez désiré m’entendre. La Parole parle. Elle parle avec joie aux gens honnêtes, avec douleur à ceux qui ne le sont pas, elle parle avec amour aux saints et aux purs, avec pitié aux pécheurs. Elle ne se refuse pas. Elle est venue comme un fleuve qui arrose les terres assoiffées d’eau et leur apporte la fraîcheur de l’eau et la nourriture du limon.

Vous voulez savoir ce qui est requis pour être disciple de la Parole de Dieu, du Messie, Parole du Père, qui vient rassembler Israël pour qu’il entende de nouveau les paroles du Décalogue saint et immuable, et pour qu’il se sanctifie afin d’être déjà pur – autant que faire se peut pour l’homme – pour l’heure de la Rédemption et du Royaume.

Voici que je dis aux sourds, aux aveugles, aux muets, aux lépreux, aux paralytiques, aux morts : “ Debout, soyez guéris, ressuscitez, marchez ; voici que s’ouvrent pour vous les fleuves de la lumière, de la parole, des ondes sonores pour que vous puissiez voir, entendre, parler de moi. ” Mais plus qu’à vos corps je m’adresse à vos âmes. Hommes de bonne volonté, venez à moi sans crainte. Si votre âme est blessée, je la guéris. Si elle est malade, je la rétablis. Si elle est morte, je la ressuscite. Je veux seulement votre bonne volonté.

Est-ce difficile, ce que je vous demande ? Non. Je ne vous impose pas les centaines de préceptes des rabbins. Je vous dis seulement : suivez le Décalogue. La Loi est une et immuable. Bien des siècles ont passé depuis le moment où elle fut donnée aux hommes, belle, pure, fraîche, comme un enfant qui vient de naître, comme une rose qui commence à s’épanouir sur sa tige. Elle est simple, nette, douce à suivre. Au cours des siècles, les fautes et les penchants de l’homme l’ont compliquée de lois et de prescriptions mineures avec des fardeaux, des restrictions, trop de clauses pénibles. Je vous ramène à la Loi telle que le Très-Haut l’a donnée. Mais, je vous en prie pour votre bien, accueillez-la avec le cœur sincère des israélites de ce temps-là.

Vous murmurez plus encore en votre cœur qu’en paroles parce que la faute, plus qu’en vous, petites gens, est en haut. Je le sais. Dans le Deutéronome, il est dit tout ce qu’il faut faire, il n’y avait rien à y ajouter. Mais ne jugez pas ceux qui l’appliquent aux autres et pas à eux-mêmes. Pour vous, faites ce que Dieu dit. Et par-dessus tout, efforcez-vous de pratiquer parfaitement les deux commandements principaux. Si vous aimez Dieu de tout votre être, vous ne pécherez pas, car le péché est une douleur que l’on cause à Dieu. Celui qui aime ne veut pas faire souffrir. Si vous aimez votre prochain comme vous-même, vous ne serez que des fils respectueux de vos parents, des époux fidèles à votre conjoint, des hommes honnêtes dans le commerce, sans violence pour vos ennemis, sans mensonge dans vos témoignages, sans envier ceux qui possèdent, sans désirs de luxure sur la femme d’autrui. Vous ne voudrez pas faire aux autres ce que vous ne voudriez pas que l’on vous fasse, vous ne volerez pas, vous ne tuerez pas, vous ne calomnierez pas, vous n’entrerez pas comme un coucou dans le nid d’autrui.

Mais, au contraire, je vous dis : “ Menez à la perfection votre obéissance aux deux commandements de l’amour : aimez jusqu’à vos ennemis. ”

Ah, comme il vous aimera, le Très-Haut qui aime tellement l’homme devenu son ennemi à la suite du péché originel et des pé­chés individuels, qui l’aime au point de lui envoyer le Rédempteur, l’Agneau qui est son Fils, moi qui vous parle, le Messie promis pour vous racheter de toute faute, si vous savez aimer comme lui.

Aimez. Que l’amour vous soit une échelle par laquelle, une fois devenus anges, vous monterez au Ciel, comme dans la vision de Jacob, en écoutant le Père dire à tous et à chacun : “ Je serai ton protecteur partout où tu iras et je te ramènerai à ce pays-ci : au Ciel, au Royaume éternel. ”

Paix à vous. »

50.8

Les gens ont des paroles émues d’approbation et se retirent lentement. Restent Pierre, André, Jacques, Jean, Philippe et Barthélemy.

« Tu pars demain, Maître ?

– Demain, à l’aube si cela ne t’ennuie pas.

– Je regrette que tu t’en ailles, oui, mais pour ce qui est de l’heure, non. Au contraire, elle est favorable.

– Tu pêcheras ?

– Cette nuit, au lever de la lune.

– Tu as bien fait, Simon-Pierre, de ne pas pêcher la nuit der­nière, le sabbat n’était pas encore fini. Néhémie, dans ses ré­formes, a voulu[2] que le sabbat soit respecté en Judée. De nos jours encore, trop de gens travaillent au pressoir, portent des fagots, chargent du vin ou des fruits, vendent et achètent poissons et agneaux. Vous avez six jours pour cela. Le sabbat appartient au Seigneur. Une seule chose peut se faire pendant le sabbat : rendre service à votre prochain, mais le profit doit être absolument banni de cette aide. Celui qui viole le sabbat dans un but lucratif ne peut recevoir qu’un châtiment de la part de Dieu. Vous faites un travail lucratif ? Vous le paierez par des pertes les six autres jours. Vous faites un travail désintéressé ? Vous avez inutilement fatigué votre corps en ne lui accordant pas le repos que l’Intelligence suprême a institué pour lui, en vous altérant l’âme par la colère suscitée par des efforts inutiles, allant même jusqu’aux imprécations. Bien au contraire, la journée du sabbat doit s’écouler le cœur uni à Dieu, en une douce prière d’amour. Il faut être fidèle en tout.

– Mais… les scribes et les docteurs qui sont si sévères avec nous… ne travaillent pas pendant le sabbat, ne donnent même pas un pain à leur prochain pour éviter la fatigue de le présenter… mais l’usure, ils la pratiquent même le jour du sabbat. Puisque ce n’est pas un travail matériel, peut-on pratiquer l’usure le jour du sabbat ?

– Non, jamais, ni le jour du sabbat ni un autre jour. Celui qui s’y adonne est malhonnête et cruel.

– Alors, les scribes et les pharisiens…

– Simon, ne juge pas, mais, pour ton compte, abstiens-toi.

– Mais j’ai des yeux pour voir…

– N’y a-t-il que le mal à regarder, Simon ?

– Non, Maître.

– Dans ce cas pourquoi ne voir que le mal ?

– Tu as raison, Maître.

50.9

– Alors, demain, à l’aube, je partirai avec Jean.

– Maître…

– Qu’est-ce qu’il y a, Simon ?

– Maître… tu vas à Jérusalem ?

– Tu le sais bien.

– Moi aussi, j’y vais pour la Pâque… et aussi André et Jacques…

– Eh bien ?… Tu veux dire que tu voudrais venir avec moi ? Mais la pêche ? Et le gain ? Tu m’as dit aimer avoir de l’argent, et je resterai plusieurs jours. Je vais d’abord chez ma Mère et j’y reviendrai au retour. Je m’arrêterai pour prêcher. Comment feras-tu ?… »

Pierre est perplexe, tiraillé entre deux désirs… mais il se décide :

« Pour moi… j’y vais. Je te fais passer avant l’argent !

– Moi aussi, je viens.

– Et moi aussi.

– Et nous aussi, n’est-ce pas, Philippe ?

– Venez donc. Vous m’aiderez.

– Oh !… »

Pierre est sidéré à l’idée d’aider Jésus.

« Comment ferons-nous ?

– Je vous le dirai. Vous n’aurez qu’à faire ce que je vous dirai, pour bien faire. Celui qui obéit agit toujours bien. Maintenant nous allons prier, puis chacun regagnera sa maison.

– Et toi, que feras-tu, Maître ?

– Je prierai encore. Je suis la Lumière du monde, mais je suis aussi le Fils de l’Homme. Par conséquent, il me faut sans cesse communiquer avec la Lumière pour être l’Homme qui rachète l’homme. Prions. »

Jésus récite un psaume, celui qui commence par ces mots : « Quand je me tiens sous l’abri du Très-Haut et repose à l’ombre du Puissant, je dis au Seigneur : “ Mon refuge, mon rempart, mon Dieu dont je suis sûr ! C’est lui qui te sauve des filets du chasseur et de la peste maléfique ” etc. » Je le trouve au livre

4.3. C’est le second du livre 4[3], le n° 90, je crois (si je lis bien les chiffres romains).

La vision se termine ainsi.

50.1

Later on (at 9:30) I had to describe this.

John knocks at the door of the house where Jesus is a guest. A woman comes to the door and when she sees who it is, she calls Jesus.

They greet each other with a sign of peace. Then Jesus says: «You have come early, John.»

«I have come to tell You that Peter asks You to pass by Bethsaida. He has spoken to many people about You… We did not go out fishing last night. We prayed as well as we could, and we gave up the profit… because the Sabbath was not yet over. And this morning, we went through the streets speaking about You. There are many people who would like to hear You… Will You come, Master?»

«I will, although I must go to Nazareth before going to Jerusalem.»

«Peter will take You from Bethsaida to Tiberias in his boat. It will be even quicker for You.»

«Let us go, then.»

Jesus takes His mantle and haversack. But John relieves Him of the latter. And they set out, after saying goodbye to the landlady.

50.2

The vision shows them coming out of the village and starting their journey to Bethsaida. But I do not hear what they are saying, in fact the vision is interrupted and it is resumed only when they are entering Bethsaida. I realise that it is that town because I see Peter, Andrew and James, with their wives, awaiting Jesus at the entrance to the village.

«Peace be with you. Here I am.»

«We thank You, Master, also on behalf of those who are waiting for You. It is not the Sabbath today, but will You speak Your words to those waiting to hear You?»

«Yes, Peter, I will. In your house.»

Peter is overjoyed: «Come, then. This is my wife and this is John’s mother and these are their friends. But there are other people waiting for You: relations and friends of ours.»

«Tell them that I will speak to them this evening, before I leave.»

I forgot to mention that they left Capernaum at sunset and arrived at Bethsaida the following morning.

«Master… please: stay one night at my house. The road to Jerusalem is a long one, even if I will shorten it for You, taking You to Tiberias by boat. My house is poor, but honest and friendly. Stay with us tonight.»

Jesus looks at Peter and at all the rest who are waiting. He looks at them inquisitively. He then smiles and says: «Yes; I will stay.»

It is a great joy for Peter.

People look out from their doors and exchange knowing glances with one another. A man calls James by his name and speaks to him in a low voice, pointing to Jesus. James nods in assent and the man goes and speaks to other people standing at a crossroads.

They go into Peter’s house. There is a large smoky kitchen. In a corner there are nets, ropes, fishing baskets. In the middle there is a long, low fireplace, but there is no fire.

Through two opposite doors one can see the street on one side, and the kitchen garden with a fig-tree and vines on the other side. Beyond the street the rippling on the sky-blue lake can be seen, and beyond the kitchen garden there is the dark, low wall of another house.

«I offer You what I have, Master, and as best as I know how to…»

«You could not offer any more or any better, because you are making your offering with love.»

They give Jesus some water to refresh Himself and then some bread and olives. Jesus takes a few mouthfuls only to please them, then He thanks them and eats no more.

Some children look in inquisitively from the kitchen garden and the street. I do not know whether they are Peter’s children. I only know that he frowns at the intruders to keep them out. Jesus smiles and says: «Leave them alone.»

«Master, do You want to rest? My room is here and Andrew’s is over there. Take Your choice. We will not make any noise while You are resting.»

«Have you got a terrace?»

«Yes, and the vine, although it is still almost bare, gives a little shade.»

«Then take Me up there. I prefer to rest there. I will think and pray.»

«As You wish. Come.»

A little staircase rises from the kitchen garden up to the roof, which is a terrace surrounded by a low wall. Even there, there are nets and ropes. But how much bright light, and what a beautiful view of the blue lake!

Jesus sits on a stool, leaning His back against the little wall. Peter bustles with a sail that he spreads over and on the side of the vine to make a shield against the sun. There is a breeze and silence. Jesus is visibly happy.

«I am going, Master.»

«Go. Go with John and tell people that I will be speaking here at sunset.»

Jesus remains alone and prays for a long time. With the exception of two pairs of doves that come and go from their nests, and the twittering of sparrows, there is no noise or living being near Jesus praying. The hours pass peacefully and quietly.

50.3

Then Jesus stands up, He walks round the terrace, looks at the lake, smiles at some children playing in the street and they smile back at Him, He looks along the street, towards the little square about one hundred yards away from Peter’s house. He goes downstairs. He looks into the kitchen: «Woman, I am going for a walk on the shore.»

He goes out and walks to the beach, near the children. He asks them: «What are you doing?»

«We wanted to play at war. But he does not want to, and we are playing at fishing.»

The boy who does not want to play at war, is a frail little fellow with a most bright face. Perhaps he is aware that, as frail as he is, he would get a beating in making «war» and so he pleads for peace.

But Jesus takes the opportunity to speak to the children: «He is right. War is a punishment of God to chastise men, and it is a sign that man is no longer a true son of God. When the Most High created the world, He made all things: the sun, the sea, the stars, the rivers, the plants, the animals, but He did not make arms. He created man and gave him eyes that he might cast loving glances, and a mouth to utter loving words, and ears to listen to such words, and hands to give help and to caress, and feet to run fast to assist our neighbours in need, and a heart capable of loving. He gave man intelligence, speech, affections and taste. But He did not give man hatred. Why? Because man, a creature of God, was to be love as God is Love. If man had remained a creature of God, he would have persevered in love, and the human family would have not known either war or death.»

«But he does not want to make war, because he always loses.» (I had guessed right.)

Jesus smiles and says: «We must not reject what is harmful to us simply because it is harmful to us. We must reject a thing when it is harmful to everybody. If a person says: “I do not want that because I would lose”, that person is selfish. Instead, the good child of God says: “Brothers, I know I would win, but I say to you: don’t let us do that because you would suffer a loss”. Oh! That fellow has understood the main precept! Who can tell Me which is the main precept?»

The eleven mouths say altogether: «“You shall love your God with all your strength, and your neighbour as yourself”.»

«Oh! You are clever children.

50.4

Do you all go to school?»

«Yes, we do.»

«Who is the most clever?»

«Him.» It is the frail little fellow who does not want war.

«What is your name?»

«Joel.»

«A great name! He says[1]: “… let the weakling say: ‘I am strong’”. But strong in what? In the Law of the true God, to be amongst those whom in the Valley of Decision He will judge to be His saints. But the judgement is already near. Not in the Valley of Decision, but on the mountain of Redemption. There, the sun and the moon will grow dark with horror, the stars will tremble and shed tears of mercy, and the children of Light will be judged and separated from the children of Darkness. And the whole of Israel will know that its God has come. Happy are those who will have recognised Him. Honey, milk and fresh water will descend into their hearts and thorns will become eternal roses. Which of you wants to be amongst those who will be judged saints of God?»

«Me! Me! Me!»

«Will you love the Messiah, then?»

«Yes! Yes! You! You! It’s You we love. We know who You are! Simon and James have told us, and our mothers have told us. Take us with You!»

«Yes, I will take you if you are good. No more bad words, no more arrogance, quarrels, no answering back to your parents. Prayer, study, work, obedience. And I will love you and come with you.»

The children are all round Jesus. They look like a gaily-coloured corolla around a long, deep-blue pistil.

50.5

An elderly man goes near the group, inquisitively. Jesus turns around to caress a child who is pulling His mantle and sees him. He stares at him, intensely. The man blushes and greets Him, but does not say anything else.

«Come! Follow Me!»

«Yes, Master.»

Jesus blesses the children and walking beside Philip, (He calls him by his name) He goes back home. They sit in the little kitchen garden.

«Do you want to be My disciple?»

«Yes, I do… but I dare not hope for so much.»

«I have called you.»

«Then I am Your disciple. Here I am.»

«Did you know about Me?»

«Andrew spoke to me about You. He said to me: “The One you were pining after has come”. Because Andrew knew that I yearned for the Messiah.»

«Your expectation has not been disappointed. He is in front of you.»

«My Master and my God!»

«You are a well-intentioned Israelite. That is why I am manifesting Myself to you.

50.6

Another friend of yours is waiting, he is a sincere Israelite, too. Go and say to him: “We have found Jesus of Nazareth, the son of Joseph of the House of David, Him of Whom Moses and the Prophets have spoken”. Go.»

Jesus remains alone until Philip comes back with Nathanael-Bartholomew.

«Here is a true Israelite in whom there is no fraud. Peace be with you, Nathanael.»

«How do You know me?»

«Before Philip came to call you, I saw you under the fig-tree.»

«Master, You are the Son of God. You are the King of Israel!»

«Because I said I saw you, while you were meditating under the fig-tree, you believe? You will see greater things than that. I solemnly tell you that Heaven is open and because of your faith you will see angels descending and ascending above the Son of man: that is above Me, Who am speaking to you.»

«Master! I am not worthy of such a favour!»

«Believe in Me and you will be worthy of Heaven. Will you believe?»

«I will, Master.»

50.7

The vision is interrupted… it starts again on the terrace full of people; other people are in Peter’s kitchen garden. Jesus starts speaking.

«Peace to men of goodwill. Peace and blessings to their homes, their women, their children. May the grace and the light of God reign in your homes and in the hearts dwelling in them.

You have wished to hear Me. The Word is speaking. It speaks with joy to the honest, with sorrow to the dishonest, with delight to the holy and the pure, with mercy to sinners. It does not deny Itself. It has come to spread out like a river that flows to irrigate lands needing water, refreshing them and fertilising them at the same time with humus.

You want to know what is required to become disciples of the Word of God, of the Messiah, Word of the Father, Who has come to gather Israel together, that it may hear once again the words of the holy and immutable Decalogue and may be sanctified by them and thus be purified for the hour of Redemption and of the Kingdom, as far as man can be purified by himself.

Now, I say to the deaf, the blind, the dumb, the lepers, the paralytic, the dead: “Rise, you are healed, rise, walk, may the rivers of light, of words, of sounds be opened for you, that you may see and hear Me and speak of Me”. But rather than to your bodies, I am speaking to your souls. Men of goodwill, come to Me without any fear. If your souls are injured, I will cure them; if they are ill, I will heal them; if they are dead, I will raise them. All I want is your goodwill.

Is what I ask for difficult? No. It is not. I do not impose on you the hundreds of precepts of the rabbis. I say to you: follow the Decalogue. The Law is one and immutable. Many centuries have gone by since it was given, beautiful, pure, fresh, like a new-born creature, like a rose just opened on its stem. Simple, neat, easy to follow. Throughout centuries faults and trends have complicated it with many minor laws, with burdens and restrictions, with too many painful clauses. I am bringing once again the Law to you as the Most High gave it. But, in your own interest, I ask you to accept it with sincere hearts, like the true Israelites of bygone times.

You grumble, more in your hearts than with your lips, that it is the fault of people in the upper classes, rather than of humble people. I know. Deuteronomy states what is to be done, nothing else was necessary. But do not judge those who acted for other people, not for themselves. Do what God commands. And above all, strive and be perfect in the two main precepts. If you love God with all your souls, you will not sin, because sin gives pain to God. Those who love do not want to give pain. If you love your neighbours, as you love yourselves, you will be respectful children to your parents, faithful husbands to your wives, honest merchants in your trade, without any violence against your enemies, truthful in bearing witness, without envy of wealthy people, without any incentive of lewdness for another man’s wife. And as you do not want to do to other people what you do not wish should be done to you, you will not steal, or kill, or slander, or enter someone else’s nest like cuckoos.

In fact, I say to you. “Carry to perfection your obedience to the two precepts of love: love also your enemies”.

How much the Most High Will love you, since He loves man so much. Although man became His enemy because of the original sin, and because of his personal sins, He sent man the Redeemer, the Lamb Who is His Son, that is I, Who am speaking to you, the Messiah promised to redeem you from all your sins, if you will learn to love as He does.

Love. May your love become a ladder by which, like angels, you will ascend to Heaven, as Jacob saw them, when you hear the Father say to each and everybody: “I will be your protector wherever you go, and I will bring you back to this place; to Heaven, the Eternal Kingdom”.

Peace be with you.»

50.8

The crowd utter words of emotional approval and slowly go away. Peter, Andrew, James, John, Philip and Bartholomew stay.

«Are You leaving tomorrow, Master?»

«Tomorrow, at dawn, if you do not mind.»

«I am sorry that You are going away. But I do not mind the hour. On the contrary, it suits me.»

«Are you going fishing?»

«Yes, tonight, when the moon rises.»

«You did well, Simon, not fishing last night. The Sabbath was not yet finished. Nehemiah in his reformation wants[2] the Sabbath to be respected in Judah. Even nowadays too many people work on the Sabbath day at presses, carry wood, wine and fruit and buy and sell fish and lambs. You have six days for that. The Sabbath is of the Lord. Only one thing you may do on the Sabbath: you may do good to your neighbour. But all profit must be excluded from such help. He who infringes the Sabbath to make a profit will be punished by God. He makes a profit? He will lose it during the other six days. He makes no profit? He has fatigued his body for no purpose, because he did not grant it the rest that Intelligence prescribed for it, and thus he irritated his soul having worked in vain, and goes to the extent of cursing. The day of the Lord, instead, is to be spent with your hearts united to God in sweet prayer of love. You must be faithful in everything.»

«But… scribes and doctors, who are so severe with us… do not work on Sabbath days, they do not even give a piece of bread to their neighbours, to avoid the fatigue of handing it over, but they practise usury also on a Sabbath. As it is not a material work, is it legal to practise usury on a Sabbath?»

«No. Never. Neither on a Sabbath nor any other day. Those Who practise usury are dishonest and cruel.»

«The scribes and the Pharisees, then…»

«Simon: don’t judge. Do not do it.»

«But I have eyes to see…»

«Is there only evil to be seen, Simon?»

«No, Master.»

«Well, then, why look at evil deeds?»

«You are right, Master.»

50.9

«Well, tomorrow morning at dawn, I will leave with John.»

«Master…»

«Yes, Simon, what is it?»

«Master… are You going to Jerusalem?»

«You know I am.»

«I am going at Passover too… and also Andrew and James.»

«Well?.. Do you mean that you would like to come with Me? And your fishing? And your profit? You told Me that you like to have money, and I will be away for many days. I am going to My Mother’s first. And I will go there on My way back as well. I will stop there to preach. How will you manage?…»

Peter is perplexed, undecided… then he makes up his mind: «I think… I will come. I prefer You to money!»

«I am coming, too.»

«And so am I.»

«We are going too, aren’t we, Philip?»

«Come, then, you will help Me.»

«Oh!…» Peter is more than excited at the idea of helping Jesus. «How shall we do that?»

«I will tell you. To do good, all you need do, is do what I tell you. He who obeys always does good. We will now pray and then each of us will go and perform his duties.»

«What will You do, Master?»

«I will continue to pray. I am the Light of the world, but I am also the Son of man. I must, therefore, draw from the Light, to become the Man Who redeems man. Let us pray.» Jesus says a psalm. The one beginning: «He who rests in the help of the Most High, will live in the protection of the God of Heaven. He will say to the Lord: “You are my protector and my shelter. He is my God, I will hope in Him. He rescued me from the snares of fowlers and from harsh words” etc.» I find it in the fourth book. It is the second psalm in book four, I think it is number 90[3], (if I read the Roman number correctly).

The vision ends in this way.


Notes

  1. annonce en : Jl 4, 10. Les images du jugement sont tirées des versets suivants.
  2. a voulu en : Ne 13, 15-22.
  3. livre 4, parce que la Bible utilisée par Maria Valtorta comprend l’ancienne subdivision en cinq livres formant le recueil des Psaumes. Le second psaume du livre 4 est le Ps 90, devenu 91 selon la numérotation des versions modernes.

Notes

  1. He says: Joel 4:10.
  2. wants, in: Nehemiah 13:15-22.
  3. number 90. Now in Psalms 91.