The Writings of Maria Valtorta

507. Grande discussion avec les Juifs.

507. The great dispute with the Judeans. The escape

507.1

Jésus rentre au Temple avec les apôtres et les disciples. Certains apôtres — et pas seulement eux — lui font remarquer que c’est imprudent. Mais lui répond :

« De quel droit pourrait-on m’en refuser l’entrée ? Suis-je donc condamné ? Non, pour le moment je ne le suis pas encore. Je monte donc vers l’autel de Dieu comme tout israélite qui craint le Seigneur.

– Mais tu as l’intention de parler…

– N’est-ce donc pas le lieu où d’ordinaire les rabbis se réunissent pour parler ? C’est l’exception d’être hors d’ici pour parler et enseigner ; cela peut correspondre au repos que prend un rabbi ou à quelque nécessité personnelle, mais c’est ici que chacun aime à faire l’école aux disciples. Ne voyez-vous pas autour des rabbis des gens de toutes nationalités s’approcher pour entendre au moins une fois les célèbres rabbis ? Au moins pour pouvoir dire en revenant dans leur pays : « Nous avons entendu un maître, un philosophe parler à la manière d’Israël. » Maître, pour ceux qui déjà sont juifs ou tendent à l’être ; philosophe, pour les païens proprement dits. Et les rabbis ne dédaignent pas d’être écoutés par ces derniers, dans l’espoir d’en faire des prosélytes. Sans cette espérance qui, si elle était humble, serait sainte, ils ne se tiendraient pas dans la Cour des Gentils, mais exigeraient de parler dans la Cour des Juifs et, si possible, dans le Saint lui-même : car, d’après le jugement qu’ils portent sur eux-mêmes, ils sont tellement saints que Dieu seul leur est supérieur… Et moi, qui suis Maître, je parle là où parlent les maîtres. Mais ne craignez rien ! Leur temps n’est pas encore venu. Quand ce sera le cas, je vous avertirai, pour que vous fortifiiez votre cœur.

– Tu ne nous avertiras pas, dit Judas.

– Pourquoi donc ?

– Parce que tu ne pourras pas le savoir. Aucun signe ne te l’indiquera. Il n’y a pas de signe. Cela fait presque trois ans que je suis avec toi, et je t’ai toujours vu menacé et persécuté. Qui plus est, tu étais seul, alors. Maintenant, tu as derrière toi le peuple qui t’aime et les pharisiens le craignent. Tu es donc plus fort. Qu’est-ce qui pourra t’indiquer que le moment sera venu ?

– Je le vois dans le cœur des hommes. »

Judas reste un instant interdit, puis il reprend :

« Une autre raison, c’est que… Tu nous épargnes en doutant de notre courage.

– C’est pour ne pas nous affliger qu’il se tait, intervient Jacques, fils de Zébédée.

– Cela aussi. Ce qui est sûr, c’est que tu ne diras rien.

– Je vous préviendrai. Et tant que je ne le ferai pas, quelles que soient la violence et la haine que vous verrez contre moi, n’en soyez pas épouvantés. Elles n’ont pas de conséquences.

507.2

Allez de l’avant. Je reste ici à attendre Manahen et Marziam. »

Les Douze et leurs compagnons obtempèrent à contrecœur.

Jésus revient vers la porte attendre les deux hommes. Il sort même dans la rue et tourne vers l’Antonia.

Des légionnaires, arrêtés près de la forteresse, se le montrent du doigt et conversent. Il semble qu’il y ait comme un peu de discussion, puis l’un d’eux dit à haute voix :

« Je le lui demande »

Il quitte ses compagnons pour venir vers Jésus.

« Salut, Maître. Parles-tu aussi aujourd’hui à l’intérieur ?

– Que la Lumière t’éclaire. Oui, je parlerai.

– Alors… prends garde à toi. Quelqu’un qui est au courant nous a avertis, et une femme qui t’admire nous a ordonné d’être vigilants. Nous nous tiendrons près du souterrain du côté de l’orient. En connais-tu l’entrée ?

– Je ne l’ignore pas, mais il est fermé aux deux bouts.

– Tu crois cela ? »

Le légionnaire a un bref rire et, dans l’ombre de son casque, ses yeux et ses dents brillent, le faisant paraître plus jeune. Puis il salue en se raidissant :

« Salut, Maître. Souviens-toi de Quintus Félix.

– Je m’en souviendrai. Que la Lumière t’éclaire » dit Jésus en se remettant en route.

Le légionnaire retourne à sa place et parle avec ses camarades.

« Maîtres, nous avons tardé ? Il y avait tant de lépreux ! s’exclament en même temps Manahen, vêtu simplement de marron foncé, et Marziam.

– Non. Vous avez vite fait. Dépêchons-nous cependant, les autres nous attendent. Manahen, est-ce toi qui as prévenu les Romains ?

– De quoi, Seigneur ? Je n’ai parlé avec personne. Et je ne saurais… Les Romaines ne sont pas à Jérusalem. »

Les voilà de nouveau près de la porte d’enceinte. Comme s’il s’y trouvait par hasard, le lévite Zacharie est là.

« Paix à toi, Maître. Je veux te dire… J’essaierai toujours d’être à tes côtés, ici à l’intérieur. Quant à toi, ne me perds pas de vue. Et s’il y a du tumulte et que tu vois que je m’en vais, cherche toujours à me suivre. Ils te haïssent tant ! Je ne puis faire davantage… Comprends-moi…

– Que Dieu te récompense et te bénisse pour la pitié que tu as pour son Verbe. Je ferai ce que tu dis, et ne crains pas que quiconque connaisse ton amour pour moi. »

Ils se séparent.

« C’est peut-être lui qui a parlé aux Romains. Comme il est à l’intérieur, il aura su… » murmure Manahen.

507.3

Ils vont prier en traversant la foule. Les gens les regardent avec des sentiments divers et se réunissent ensuite à Jésus quand, une fois sa prière finie, il revient de la Cour des Juifs.

Alors qu’il est sur le point de s’arrêter, hors de la seconde enceinte, il se trouve entouré par un groupe où se mêlent scribes, pharisiens et prêtres. Un des magistrats du Temple prend la parole au nom de tous.

« Tu es encore là ? Tu ne comprends pas que nous ne voulons pas de toi ? Ne redoutes-tu même pas le danger qui te menace ici ? Va-t’en. C’est déjà beaucoup que nous te laissions entrer pour prier. Nous ne te permettons pas d’enseigner tes doctrines.

– Oui. Va-t’en. Va-t’en, blasphémateur !

– Bien, je m’en vais comme vous le souhaitez. Et pas seulement hors de ces murs : je partirai. Je suis déjà en train de partir, plus loin, là où vous ne pourrez plus me rejoindre. Il viendra des heures où vous me chercherez vous aussi, et non plus seulement pour me persécuter : vous serez poussés par une terreur superstitieuse d’être frappés pour m’avoir chassé, par un désir superstitieux d’être pardonnés de votre péché pour obtenir miséricorde. Mais, je vous le dis : cette heure-ci est celle de la miséricorde. C’est l’heure de gagner l’amitié du Très-Haut. Une fois qu’elle sera passée, tout abri sera inutile. Vous ne m’aurez plus et vous mourrez dans votre péché. Même si vous parcouriez toute la terre, même si vous parveniez à atteindre les astres et les planètes, vous ne me trouveriez plus, car là où je vais, vous ne pouvez venir. Je vous l’ai déjà dit : Dieu vient et il passe. Le sage l’accueille avec ses dons à son passage. Le sot le laisse s’éloigner et ne le retrouve jamais plus. Vous êtes d’ici-bas ; moi, je suis d’en haut. Vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. Aussi, une fois que je serai revenu dans la demeure de mon Père, hors de ce monde qui est le vôtre, vous ne me trouverez plus et vous mourrez dans vos péchés, car vous ne saurez même pas me rejoindre spirituellement par la foi.

– Tu veux te tuer, espèce de satan ? Dans ce cas, il est certain que dans l’enfer où descendent les violents, nous ne pourrons venir te rejoindre, car l’enfer appartient aux damnés, aux maudits. Or nous, nous sommes les enfants bénis du Très-Haut » disent certains.

Les uns approuvent :

« Il veut sûrement se tuer, puisqu’il prétend que, là où il va, nous ne pouvons aller. Il comprend qu’il est découvert et qu’il a raté son coup, et il se supprime sans attendre d’être supprimé comme l’autre faux Christ galiléen. »

D’autres sont bienveillants :

« Et si, au contraire, il était réellement le Christ et s’il retournait vraiment à Celui qui l’a envoyé ?

– Où ? Au Ciel ? Abraham n’y est pas, et tu veux que lui, il y aille ? Auparavant le Messie doit venir.

– Mais Elie a été enlevé au Ciel sur un char de feu.

– Sur un char, oui. Mais au Ciel !… Qui l’assure ? »

Et le débat se prolonge tandis que les pharisiens, les scribes, les magistrats, les prêtres, les juifs asservis aux prêtres, aux scribes, aux pharisiens, harcèlent le Christ sous les vastes portiques comme une meute de chiens harcèle le gibier qu’elle a repéré.

507.4

Mais certains, les bons au sein de cette masse hostile, ceux qui sont vraiment conduits par un désir honnête, se fraient un passage pour rejoindre Jésus et lui posent l’anxieuse question que j’ai déjà tant de fois entendue poser avec amour ou avec haine :

« Qui es-tu ? Dis-le, pour que nous sachions comment nous conduire. Dis la vérité, au nom du Très-Haut !

– Je suis la Vérité même, et je ne mens jamais. Je suis celui que je vous ai toujours déclaré être depuis le premier jour où je me suis adressé aux foules, partout en Palestine, celui que j’ai déclaré être ici, plusieurs fois, près du Saint des Saints dont je ne crains pas les foudres, puisque je dis la vérité. J’ai encore beaucoup de choses à dire et à juger pendant mon jour et en ce qui concerne ce peuple ; bien que le soir paraisse déjà proche pour moi, je sais que je les dirai et que je jugerai tout le monde, car c’est ce que m’a promis Celui qui m’a envoyé et qui est véridique. Il a parlé avec moi dans une éternelle étreinte d’amour, en me partageant toute sa Pensée pour que moi, je puisse la révéler au monde par ma Parole. Je ne pourrai me taire et personne ne pourra me faire taire jusqu’à ce que j’aie annoncé au monde tout ce que j’ai entendu de mon Père.

– Tu blasphèmes encore ? Et tu continues à te prétendre Fils de Dieu ? Mais à qui espères-tu faire croire cela ? Qui pourrait reconnaître en toi le Fils de Dieu ? » lui jettent avec force gestes ses ennemis, lançant leurs poings presque sur son visage, devenus fous de haine.

Les apôtres, les disciples et des gens bien intentionnés les repoussent, en faisant une sorte de barrage pour protéger le Maître.

Le lévite Zacharie se faufile tout doucement, en calculant ses mouvements pour ne pas attirer l’attention des énergumènes, jusqu’à Jésus, à côté de Manahen et des deux fils d’Alphée.

507.5

Ils sont maintenant au bout du Portique des Païens, parce que la marche est lente entre les courants contraires, et Jésus s’arrête à sa place habituelle à la dernière colonne du côté oriental. Du lieu où ils se trouvent, les païens eux-mêmes ne peuvent chasser un véritable israélite sans exciter la foule, ce que, sournoisement, ils évitent de faire. Et de là, il reprend la parole pour répondre à ceux qui l’offensent, et avec eux à tout le monde :

« Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme… »

Les pharisiens et les scribes s’écrient :

« Et qui veux-tu qui t’élève ? Misérable pays qui a pour roi un bavard fou et un blasphémateur honni de Dieu… Aucun de nous ne t’élèvera, sois-en certain. Et le peu de lumière qui te reste te l’a fait comprendre à temps quand on t’a mis à l’épreuve[1]. Tu sais bien que nous ne pourrons jamais faire de toi notre roi !

– Je le sais. Vous ne m’élèverez pas sur un trône, et pourtant vous m’élèverez. Et vous croirez m’abaisser en m’élevant. Mais c’est justement quand vous croirez m’avoir abaissé que je serai élevé : non seulement sur la Palestine, non seulement sur l’ensemble d’Israël répandu dans le monde, mais sur le monde entier, et jusque sur les nations païennes, jusque sur les lieux qu’ignorent encore les savants du monde. Et je le serai, non pas pour la durée d’une vie d’homme, mais pour toute la durée de la vie de la terre, et l’ombre du pavillon de mon trône s’étendra sur la terre jusqu’à la couvrir tout entière. C’est seulement alors que je reviendrai et que vous me verrez. Ah ! vous me verrez !

– Mais écoutez ces discours de fou ! Nous le relèverons en l’abaissant, et nous l’abaisserons en l’élevant ! Un fou ! Un fou ! Et l’ombre de son trône s’étendrait sur toute la terre ! Il se dit plus grand que Cyrus ! Qu’Alexandre ! Que César ! Où le mets-tu, César ? Crois-tu qu’il te laissera prendre l’empire de Rome ? Et il resterait sur le trône pour toute la durée du monde ! Ha ! Ha ! Ha ! »

Leur ironie est plus cinglante qu’un fouet.

507.6

Mais Jésus les laisse dire. Il hausse la voix pour être entendu dans la clameur de ceux qui se moquent de lui et de ceux qui le défendent, et qui remplit les lieux comme la rumeur d’une mer en courroux.

« Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez qui je suis et que je ne fais rien de moi-même ; mais je dis ce que mon Père m’a enseigné et je fais ce qu’il veut. Et Celui qui m’a envoyé ne me laisse pas seul, mais il est avec moi. Comme l’ombre suit le corps, de même le Père est derrière moi, veillant, présent bien qu’invisible. Il est derrière moi pour me réconforter et m’aider, et il ne s’éloigne pas parce que je fais toujours ce qui lui plaît. Dieu s’éloigne au contraire quand ses enfants n’obéissent pas à ses lois et à ses inspirations. Alors il s’en va et les laisse seuls. C’est à cause de cela que beaucoup pèchent en Israël. Car l’homme laissé à lui-même a du mal à se garder juste, et il tombe facilement entre les anneaux du Serpent. Et en vérité, en vérité je vous dis qu’à cause de votre péché de résistance à la lumière et à la miséricorde de Dieu, Dieu s’éloigne de vous. Il laissera vide de lui-même ce lieu et vos cœurs ; et ce qu’a pleuré Jérémie dans ses prophéties et les Lamentations s’accomplira exactement. Méditez ces paroles prophétiques[2], tremblez et faites retour sur vous-mêmes avec un bon esprit. Ecoutez non pas les menaces, mais la bonté du Père qui avertit ses enfants pendant qu’il leur est encore permis de réparer et de se sauver. Ecoutez Dieu dans les paroles et dans les faits, et si vous ne voulez pas croire à mes paroles, parce que le vieil Israël vous étouffe, croyez au moins au vieil Israël. En lui, les prophètes crient les dangers et les malheurs de la cité sainte et de notre patrie tout entière si elle ne se tourne pas vers le Seigneur son Dieu et si elle ne suit pas le Sauveur. La main de Dieu a déjà pesé sur ce peuple au cours des siècles passés, mais le passé comme le présent ne seront rien par rapport à l’avenir redoutable qui l’attend pour n’avoir pas voulu accueillir l’Envoyé de Dieu. Ce qui attend Israël qui répudie le Christ n’est comparable ni en rigueur ni en durée. C’est moi qui vous l’affirme, en plongeant mon regard dans les siècles : tel un arbre brisé et jeté dans les tourbillons d’un fleuve impétueux, ainsi sera la race hébraïque frappée par l’anathème divin. Avec ténacité, elle cherchera à se fixer sur les rives en tel ou tel lieu et, vigoureuse comme elle l’est, elle jettera des surgeons et des racines. Mais quand elle croira s’être installée à demeure, elle sera reprise par la violence du courant qui l’arrachera encore, brisera ses racines et ses rejets, et elle ira plus loin souffrir, s’accrocher pour être de nouveau arrachée et dispersée. Et rien ne pourra lui donner la paix, car le courant qui la poursuit sera la colère de Dieu et le mépris des peuples. Ce n’est qu’en se jetant dans une mer de sang vivant et sanctifiant qu’elle pourrait trouver la paix ; mais elle fuira ce sang bien qu’il l’invite encore, parce qu’il lui semblera qu’il a la voix du sang d’Abel, qui l’appelle, elle, le Caïn de l’Abel céleste. »

Un autre vaste brouhaha se propage dans l’enceinte comme la rumeur de la marée, mais il manque dans ce bruit les voix âpres des pharisiens et des scribes, et des juifs qui leur sont attachés. Jésus en profite pour essayer de s’en aller.

507.7

Mais certains qui étaient au loin s’approchent de lui :

« Maître, écoute-nous. Nous ne sommes pas tous comme eux (et ils indiquent les ennemis), mais nous avons du mal à te suivre, en particulier parce que ta voix est seule contre des centaines qui disent le contraire de toi – mais justement ce que nous avons entendu de nos pères dès notre enfance. Cependant tes paroles nous incitent à croire. Mais comment faire pour croire complètement et avoir la vie ? Nous sommes comme liés par la pensée du passé…

– Si vous vous attachez à ma Parole, ce sera comme une nouvelle naissance, vous croirez complètement et deviendrez mes disciples. Mais il faut que vous vous dépouilliez du passé et que vous acceptiez ma Doctrine. Elle n’efface pas tout le passé. Au contraire, elle maintient et revigore ce qui est saint et surnaturel dans le passé et enlève tout superflu humain en mettant la perfection de ma Doctrine là où étaient les doctrines humaines toujours imparfaites. Si vous venez à moi, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres.

– Maître, il est vrai que nous t’avons dit que nous sommes comme liés par le passé, mais ce lien n’est pas une prison ni un esclavage. Nous sommes la descendance d’Abraham[3] dans les réalités spirituelles. En effet, si nous ne sommes pas dans l’erreur, on dit descendance d’Abraham pour parler de postérité spirituelle, par opposition à celle d’Agar qui est une descendance d’esclaves. Comment donc peux-tu nous demander de devenir libres ?

– La descendance d’Abraham, c’était aussi Ismaël et ses enfants, je vous le fais remarquer, car Abraham était le père d’Isaac et d’Ismaël.

– Mais une descendance impure, car c’était le fils d’une femme esclave et égyptienne.

– En vérité, en vérité je vous dis qu’il n’y a qu’un esclavage : celui du péché. Seul celui qui commet le péché est un esclave, et d’une servitude qu’aucune somme d’argent ne rachète. Son maître est inexorable et cruel, et il perd tout droit à la libre souveraineté dans le Royaume des Cieux. L’homme que la guerre ou des malheurs ont réduit en esclavage, peut aussi tomber en possession d’un bon maître, mais sa bonne situation est toujours précaire car son propriétaire peut le vendre à un maître cruel. Il est une marchandise, et rien de plus. On s’en sert parfois même comme d’argent pour payer une dette. Et il n’a même pas le droit de pleurer. Le serviteur, au contraire, vit dans la maison de son patron jusqu’à ce qu’il soit congédié. Mais le fils reste toujours dans la maison du père et le père ne pense pas à le chasser : c’est seulement par sa libre volonté qu’il peut en partir. C’est en cela que réside la différence entre esclavage et service, et entre service et filiation. L’esclavage maintient l’homme dans les chaînes, le service le met à la disposition d’un patron, la filiation le place pour toujours et avec parité de vie dans la maison du père. L’esclavage annihile l’homme, le service le rend sujet, la filiation le rend libre et heureux. Le péché rend esclave, et sans fin, du maître le plus cruel qui soit : Satan. Le service — dans ce cas l’ancienne Loi — rend l’homme craintif à l’égard de Dieu comme d’un Etre intransigeant. La filiation, c’est-à-dire le fait de venir à Dieu avec son Premier-Né, avec moi, rend l’homme libre et heureux, car il connaît son Père et il a confiance en son amour. Recevoir ma Doctrine, c’est venir à Dieu avec moi, qui suis le Premier-Né de nombreux enfants bien-aimés. Je briserai vos chaînes pourvu que vous veniez à moi pour que je les brise, et vous serez vraiment libres et cohéritiers avec moi du Royaume des Cieux.

507.8

Je sais parfaitement que vous êtes la postérité d’Abraham. Mais ceux d’entre vous qui cherchent à me faire mourir n’honorent plus Abraham, mais Satan, et le servent en esclaves fidèles. Pourquoi ? Parce qu’ils repoussent ma parole, de sorte qu’elle ne peut pénétrer en beaucoup d’entre vous. Dieu ne violente pas l’homme pour l’obliger à croire, il ne le violente pas pour l’obliger à m’accepter, mais il m’envoie pour que je vous indique sa volonté. Et moi, je vous dis ce que j’ai vu et entendu auprès de mon Père et je fais ce qu’il veut. Mais ceux d’entre vous qui me persécutent font ce qu’ils ont appris de leur père et ce qu’il leur suggère. »

Comme un paroxysme qui revient après une rémission dans une maladie, la colère des juifs, pharisiens et scribes, qui semblait un peu calmée, se réveille avec violence. Ils pénètrent comme un coin dans le cercle compact qui enserre Jésus et ils cherchent à l’approcher. La foule ondoie en vagues aussi contraires que les sentiments des cœurs. Les juifs, livides de colère et de haine, hurlent :

« Notre père, c’est Abraham. Nous n’en avons pas d’autre.

– Le Père des hommes, c’est Dieu. Abraham lui-même est fils du Père universel. Mais beaucoup répudient le vrai Père pour quelqu’un qui n’est pas père, mais qu’ils choisissent comme tel parce qu’il semble plus puissant et disposé à satisfaire leurs désirs immodérés. Les enfants reproduisent les œuvres qu’ils voient leur père commettre. Si vous êtes les fils d’Abraham, pourquoi ne faites-vous pas les œuvres d’Abraham ? Vous ne les connaissez pas ? Dois-je vous les énumérer, comme nature et comme symbole ? Abraham obéit en allant dans le pays que Dieu lui indiqua, figure d’un homme qui doit être prêt à tout quitter pour aller là où Dieu l’envoie. Abraham fit preuve de complaisance envers le fils de son frère et le laissa choisir la région qu’il préférait, figure du respect pour la liberté d’action et de la charité que l’on doit avoir pour son prochain. Abraham se montra humble après que Dieu lui eut marqué sa prédilection et il l’honora à Mambré, se sentant toujours un néant en face du Très-Haut qui lui avait parlé, figure de la position de l’amour révérenciel que l’homme doit toujours avoir envers son Dieu. Abraham crut en Dieu et lui obéit, même dans les ordres les plus difficiles à recevoir et les plus pénibles à accomplir, et pour se sentir en sécurité, il ne se rendit pas égoïste, mais il pria pour les habitants de Sodome. Abraham ne conclut pas de pacte avec le Seigneur en voulant être récompensé de ses nombreuses obéissances, et même, pour l’honorer jusqu’à la fin, jusqu’à la dernière limite, il lui sacrifia son fils bien-aimé…

– Il ne l’a pas sacrifié.

– Si, car en vérité son cœur l’avait déjà sacrifié durant le trajet par sa volonté d’obéir, que l’ange arrêta quand déjà le cœur du père se fendait au moment de fendre le cœur de son fils. Il tuait son fils pour honorer Dieu. Vous, c’est de Dieu que vous tuez le Fils pour honorer Satan. Faites-vous donc les œuvres de Celui que vous appelez votre père ? Non, certes pas. Vous cherchez à me tuer parce que je vous dis la vérité, comme je l’ai entendue de Dieu. Abraham n’agissait pas ainsi. Au lieu ignorer la voix qui venait du Ciel, il lui obéissait. Non, vous ne faites pas les œuvres d’Abraham, mais celles que vous indique votre père.

507.9

– Nous ne sommes pas nés d’une prostituée, nous ne sommes pas des bâtards. Tu as dit toi-même que le Père des hommes, c’est Dieu. Or nous, nous appartenons au peuple élu, et aux castes élues dans ce peuple. Nous avons donc Dieu pour unique Père.

– Si vous reconnaissiez Dieu pour Père, en esprit et en vérité, vous m’aimeriez, car je procède et je viens de Dieu ; je ne viens pas de moi-même, mais c’est lui qui m’a envoyé. Par conséquent, si vous connaissiez vraiment le Père, vous me connaîtriez moi aussi, son Fils et votre Frère et Sauveur. Est-ce que les frères peuvent ne pas se reconnaître ? Est-ce que les enfants de l’Unique peuvent ne pas reconnaître le langage que l’on parle à la Maison de l’Unique Père ? Pourquoi donc ne comprenez-vous pas mon langage et ne supportez-vous pas mes paroles ? C’est que je viens de Dieu, et pas vous. Vous avez quitté la demeure paternelle et oublié le visage et le langage de Celui qui l’habite. Vous êtes partis de votre plein gré dans d’autres régions, dans d’autres demeures, où règne un autre qui n’est pas Dieu, et où l’on parle un autre langage. Or, pour en permettre l’entrée, celui qui y règne impose que l’on devienne son fils et qu’on lui obéisse. Vous l’avez fait et vous continuez. Vous abjurez, vous reniez le Dieu Père pour vous choisir un autre père : Satan. Vous avez pour père le démon et vous voulez accomplir ce qu’il vous suggère. Or les désirs du démon sont des désirs de péché et de violence, et vous leur faites bon accueil. Dès le commencement, il était homicide. S’il n’a pas persévéré dans la vérité c’est que lui, qui s’est révolté contre la Vérité, ne peut avoir en lui l’amour du vrai. Quand il parle, il parle comme il est, c’est-à-dire en être menteur et ténébreux car, en vérité, c’est un menteur : il a engendré et enfanté le mensonge après s’être fécondé par l’orgueil et nourri par la rébellion. Il a en son sein toute la concupiscence et il la crache, il l’inocule pour empoisonner toutes les créatures. C’est le ténébreux, le railleur, le maudit reptile rampant, c’est l’Opprobre et l’Horreur. Depuis des siècles et des siècles, ses œuvres tourmentent l’homme, et l’intelligence des hommes a devant elle leurs signes et leurs fruits.

Et pourtant, c’est à lui qui ment et détruit que vous prêtez l’oreille, alors que si je parle et dis ce qui est vrai et bon, vous ne me croyez pas et me traitez de pécheur. Mais qui, parmi tous ceux qui m’ont approché, avec haine ou avec amour, peut dire qu’il m’a vu pécher ? Qui peut l’assurer en toute vérité ? Où sont les preuves pour me convaincre et convaincre ceux qui croient en moi, que je suis un pécheur ? Auquel des dix commandements ai-je manqué ? Qui peut jurer devant l’autel de Dieu qu’il m’a vu violer la Loi et les coutumes, les préceptes, les traditions, les prières ? Quel homme peut me faire changer d’expression pour être, avec des preuves certaines, convaincu de péché ? Personne, aucun homme et aucun ange. Dieu crie au cœur des hommes : « Il est l’Innocent. » De cela vous êtes tous convaincus, et vous qui m’accusez encore davantage que ces autres qui ignorent qui, de vous ou de moi, a raison. Mais seul l’homme qui appartient à Dieu écoute les paroles de Dieu. Vous, vous ne les écoutez pas, bien qu’elles tonnent en vos âmes nuit et jour, parce que vous n’êtes pas de Dieu.

507.10

– Nous, nous qui vivons pour la Loi et dans l’observance la plus minutieuse des préceptes pour honorer le Très-Haut, nous ne serions pas de Dieu ? Et c’est toi qui oses dire cela ? Ah !!! »

Ils semblent asphyxiés par l’horreur comme si une corde leur serrait le cou.

« Et nous ne devrions pas dire que tu es un possédé et un Samaritain ?

– Je ne suis ni l’un ni l’autre, mais j’honore mon Père, même si vous le niez pour m’en faire un reproche ; mais votre blâme ne m’afflige pas. Je ne cherche pas ma gloire. Il y a Quelqu’un qui en prend soin et qui juge. Je vous le dis à vous qui voulez m’humilier, mais aux hommes de bonne volonté j’affirme que celui qui accueillera ma parole, ou l’a déjà accueillie et qui saura la garder, ne verra jamais la mort pour l’éternité.

– Ah ! maintenant nous voyons bien que le démon qui te possède parle par ta bouche ! Tu l’as déclaré toi-même : « Il parle en menteur. » Ce que tu as dit est une parole de mensonge, ta parole est donc démoniaque. Abraham est mort, les prophètes sont morts, et tu prétends que celui qui gardera ta parole ne verra jamais la mort pour l’éternité. Tu ne mourras donc pas ?

– Je ne mourrai que comme Homme pour ressusciter au temps de grâce, mais comme Verbe je ne mourrai pas. La Parole est vie et elle ne meurt pas. Et celui qui accueille la Parole possède en lui la vie et ne meurt pas pour l’éternité, mais il ressuscite en Dieu, car moi je le ressusciterai.

– Blasphémateur ! Fou ! Démon ! Es-tu plus grand que notre père Abraham qui est mort, et que les prophètes ? Qui prétends-tu donc être ?

– Le Principe, moi qui vous parle. »

Il se produit un grand charivari, pendant lequel le lévite Zacharie pousse insensiblement Jésus dans un coin du portique, aidé en cela par les fils d’Alphée et par d’autres qui l’épaulent, peut-être sans même savoir ce qu’ils font.

507.11

Lorsque Jésus est bien adossé au mur et protégé par les plus fidèles qui se tiennent devant lui, et que le tumulte s’apaise un peu même dans la cour, il dit de sa voix si pénétrante et si belle, si calme, même dans les moments les plus troublés :

« Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’a pas de valeur. Chacun peut dire de lui-même ce qu’il veut. Mais Celui qui me glorifie, c’est mon Père dont vous affirmez qu’il est votre Dieu, bien qu’il soit si peu vôtre que vous ne le connaissez pas et que vous ne l’avez jamais connu, et que ne voulez pas le connaître à travers moi, qui vous en parle parce que je le connais. Et si je prétendais ne pas le connaître pour apaiser votre haine envers moi, je serais menteur, comme vous l’êtes, vous, quand vous assurez le connaître. Je sais que je ne dois pas mentir, pour aucune raison. Le Fils de l’homme ne doit pas mentir, même si dire la vérité doit être la cause de sa mort. Car si le Fils de l’homme mentait, il ne serait plus le fils de la Vérité, et la Vérité le repousserait loin d’elle. Je connais Dieu, à la fois comme Dieu et comme homme. Par conséquent, comme Dieu et comme homme, je garde ses paroles et je les observe. Israël, réfléchis ! C’est ici que s’accomplit la promesse. C’est en moi qu’elle s’accomplit. Reconnaissez-moi pour ce que je suis ! Abraham, votre père, a ardemment désiré voir mon jour. Il l’a vu prophétiquement, par une grâce de Dieu, et il en a exulté de joie. Et vous qui le vivez en réalité…

– Mais tais-toi donc ! Tu n’as pas encore cinquante ans et tu veux dire qu’Abraham t’a vu et que tu l’as vu ? »

Leur rire railleur se propage comme un flot empoisonné ou un acide qui ronge.

« En vérité, en vérité je vous le dis : avant qu’Abraham naisse, moi, Je suis.

– « Je suis » ? Seul Dieu peut dire cela, puisqu’il est éternel. Pas toi ! Blasphémateur ! « Je suis » ! Anathème ! Serais-tu donc Dieu, toi, pour affirmer cela ? » lui lance un homme qui doit être un grand personnage car, arrivé depuis peu, il est déjà près de Jésus, tout le monde s’étant écarté presque avec terreur à sa venue.

« Tu l’as dit » répond Jésus d’une voix de tonnerre.

Tout devient une arme aux mains de ceux qui haïssent. Pendant que le dernier à avoir interrogé le Maître s’abandonne à toute une mimique d’horreur scandalisée, arrache son couvre-chef, tripatouille ses cheveux et sa barbe, et défait les boucles qui retiennent son vêtement à son cou, comme s’il se sentait défaillir d’horreur, des poignées de terre, des pierres dont se servent les marchands de colombes et autres animaux pour tendre les cordages des enclos, et des changeurs pour… garder prudemment leurs coffres auxquels ils tiennent plus qu’à leur vie, sont projetées contre le Maître, et naturellement retombent sur la foule elle-même, car Jésus est trop à l’intérieur, sous le portique, pour qu’on puisse l’atteindre. La foule bougonne et se plaint…

507.12

Zacharie, le lévite, donne une forte bourrade à Jésus, seul moyen de le faire arriver à une petite porte basse, cachée dans le mur du portique et déjà prête à s’ouvrir, et il l’y pousse en même temps que les deux fils d’Alphée, Jean, Manahen et Thomas. Les autres restent dehors, dans le tumulte… dont le bruit arrive affaibli dans une galerie, entre les puissantes murailles de pierre, dont je ne sais comment elles s’appellent en architecture. Elles sont pour ainsi dire encastrées dans des pierres larges qui encadrent les plus petites, et vice versa. J’ignore si je m’explique bien. Elles sont grises, puissantes, taillées grossièrement, à peine visibles dans la pénombre des fentes étroites placées en haut à des distances régulières pour aérer et empêcher l’endroit d’être complètement obscur. C’est une étroite galerie dont je ne vois à quoi elle sert, mais qui me donne l’impression de tourner sous tout le portique. Peut-être avait-elle été faite pour protéger, pour abriter, pour doubler et donc rendre plus résistantes, les murailles des portiques qui constituent comme autant d’enceintes au Temple proprement dit, au Saint des Saints. En somme, je ne sais pas. Je dis ce que je vois. Il y règne une odeur d’humidité, et de cette humidité dont on ne sait si elle est froide ou non, comme dans certaines caves.

« Et que faisons-nous ici ? demande Thomas.

– Tais-toi ! Zacharie m’a dit qu’il viendra et que nous devions rester silencieux et immobiles, répond Jude.

– Mais… peut-on avoir confiance ?

– Je l’espère.

– Ne craignez pas. C’est un homme bon, dit Jésus, pour les réconforter.

Au dehors, le tumulte d’apaise. Il se passe un certain temps. Puis arrive un bruit sourd de pas et une petite lueur tremblante provient des profondeurs obscures.

« Es-tu là, Maître ? dit une voix qui veut se faire entendre, tout en redoutant d’être entendue.

– Oui, Zacharie.

– Dieu soit loué ! J’ai été long ? Il m’a fallu attendre que tous courent aux autres sorties. Viens, Maître… Tes apôtres… J’ai réussi à dire à Simon d’aller tous à Bethesda et d’attendre là. D’ici, on descend… Malgré le peu de lumière, le chemin est sûr. On descend aux citernes… et on sort vers le Cédron. C’est un chemin ancien, pas toujours destiné à un bon usage. Mais cette fois, si… Et cela le sanctifie… »

Ils ne cessent de descendre dans une obscurité que rompt seulement la lueur tremblotante de la lampe jusqu’à ce qu’une lumière différente apparaisse, au fond… et au-delà, une clarté verte qui paraît lointaine… Une grille, qui est presque une porte tant elle est massive et serrée, termine la galerie.

« Maître, je t’ai sauvé. Tu peux partir, mais écoute-moi. Cesse de venir pendant quelque temps. Je ne pourrais pas toujours te rendre service sans être remarqué. Et… oublie, oubliez tous ce chemin et moi qui vous y ai conduits » dit Zacharie en faisant fonctionner des mécanismes à l’intérieur de la lourde porte et en l’entrouvrant juste pour laisser passer les personnes.

Et il répète :

« Oubliez, par pitié pour moi.

– Ne crains rien. Aucun de nous ne parlera, et que Dieu soit avec toi en raison de ta charité. »

Jésus lève la main pour la poser sur la tête inclinée du jeune homme.

Il sort, suivi par ses cousins et les autres. Il se trouve sur un petit emplacement sauvage encombré de ronces qui peut à peine les recevoir tous, en face de l’Oliveraie. Un sentier de chèvres descend au milieu des ronces vers le torrent.

« Allons. Nous allons remonter ensuite à la hauteur de la porte des Brebis et moi j’irai avec mes frères chez Joseph, tandis que vous irez chercher les autres à Bethesda avant de me rejoindre. Nous irons à Nobé demain soir après le crépuscule. »

507.1

Jesus goes back into the Temple with His apostles and disciples. And some of the apostles, and not only the apostles, point out to Him that it is not wise to go in. But He replies: «By what right could they refuse to let Me go in? Have I perhaps been condemned? No, not yet. So I am going up to the altar of God like every Israelite who fears the Lord.»

«But You intend to speak…»

«And is this not the place where rabbis usually gather to speak? To speak and teach outside is an exceptional case, such as the rest taken by a rabbi or a personal necessity. But this is the place where everyone loves to teach disciples. Do you not see people of every nationality around rabbis to hear the famous ones at least once? So that when they go back to their native countries they may say: “We heard a master, a philosopher speak according to the fashion of Israel”. A master for those who already are or intend to be Jews; a philosopher for the true and proper Gentiles. Neither do the rabbis disdain being listened to by the latter, as they hope to make proselytes. Without such hope, which would be holy if it were humble, they would not remain in the Court of the Gentiles, but they would demand to speak in that of Israel, and if it were possible in the very Sanctuary, because, according to the opinion they hold of themselves, they are so holy, that God only is holier… And I, the Master, will speak where teachers speak. But be not afraid! It is not their hour as yet. When their hour comes, I will tell you, that you may fortify your hearts:”

«You will not tell us» says the Iscariot.

«Why not?»

«Because You will not know. No sign will tell You. There is no sign. I have been with You for almost three years and I have always seen You threatened and persecuted. Nay, You were alone then. Now You have the support of the crowds who love You and of whom the Pharisees are afraid. So You are in a stronger posi­tion. How do You expect to know when the hour has come?»

«By what I see in the hearts of men.»

Judas remains dumbfounded for a moment, then he says: «And You will not mention it also because… You spare us because You doubt our courage.»

«He keeps silent not to distress us” says James of Zebedee.

«True. But You will certainly not tell us.»

«I will tell you. And until I tell you, whatever violence and hatred you see against Me, be not afraid of it. They will have no consequences.

507.2

Go on. I am staying here to wait for Manaen and Marjiam.»

The Twelve and those who are with them go on half-heartedly. Jesus retraces His steps towards the gate waiting for the two, He then goes out into the street and walks towards the Antonia.

Some legionaries standing near the fortress point Him out chat­ting to one another. There seems to be some disagreement in opin­ion, then one of them says in a loud voice: «I’ll ask Him» and he departs from the group coming towards Jesus. «Hail, Master. Are You speaking in there also today?»

«May the Light enlighten you. Yes. I am going to speak.»

«In that case… be careful. One who knows has warned us. And a lady who admires You has ordered us to watch. We shall be near the eastern underground. Do You know where the entrance is?»

«I do. But both ends are closed.»

«Do You think so?» The legionary has a little laugh and in the shadow of his helmet his eyes and teeth shine making him look younger. He then salutes coming to attention and says: «Hail, Master. Remember Quintus Felix.»

«I will. May the Light enlighten you.»

Jesus resumes walking and the legionary goes back to his place and talks to his fellow-soldiers.

«Master, are we late? The lepers were so many!» exclaim together Manaen, who is wearing a plain dark brown garment, and Marjiam.

«No. You have been quick. But let us go. The others are waiting for us. Manaen, was it you who warned the Romans?»

«Of what, Lord? I have not spoken to anybody. And I would not know… The Roman ladies are not in Jerusalem.»

They are once again near the gate of the enclosure. The Levite Zacharias is there, as if he happened to be there just by chance.

«Peace to You, Master. I want to tell You… I will try to be always where You are, in here. And please do not lose sight of me. And if there is a tumult and You see me go away, try to follow me all the time. They hate You so much! I cannot do any more… Please understand me..»

«May God reward and bless you for the pity you take on His Word. I will do what you say. And you may rest assured that no one will be aware of your love for Me.»

They part.

«Perhaps he told the Romans. While in there he may have heard…» whispers Manaen.

507.3

They go to pray passing through the crowds who look at them with different feelings and who later gather behind Jesus, when He comes away from the Court of Israel after praying.

Outside the second enclosure Jesus is about to stop, but He is surrounded by a mixed group of scribes, Pharisees and priests. One of the officials of the Temple speaks on behalf of them all.

«Are You here again? Do You not realise that we do not want You? Are You not even afraid of the danger impending over You. Go away. It is already a lot if we allow You to come in to pray. But we do not allow You to teach Your doctrine any more.»

«Yes, go away. Go away, You blasphemer!»

«Yes. I am going away, as you wish. And not only out. of these walls. I will go, I am already going farther, where you will not be able to reach Me. And the time will come when you also will be looking for Me, and not just to persecute Me, but through a superstitious terror of being struck for driving Me away, urged by a superstitious anxiety to have your sin forgiven and receive mer­cy. But I am telling you. This is the time of mercy. This is the time to make friends with the Most High. After the present time, no remedy will be of any avail. You will not have Me any more and you will die in your sin. Even if you travelled all over the Earth and you succeeded in arriving at stars and planets, you would no longer find Me, because you cannot come where I am going. I have already told you. God comes and passes by. Those who are wise receive Him with His gifts while He passes by. Those who are foolish let Him go and no longer can find Him. You come from down here. I come from up there. You belong to this world. I am not of this world. So, once I have gone back to the Abode of My Father, out of this world of yours, you will not be able to find Me any longer and you will die in your sins, because you will not even be able to reach Me spiritually through faith.»

«Do You want to kill Yourself, You devil? We will certainly not be able to join You in Hell, where violent souls descend, because Hell is the place of damned cursed souls, whereas we are the blessed children of the Most High» some of them say.

And others say approvingly: «He certainly wants to kill Himself, because He says that we cannot go where He goes. He realises that He has been found out and has failed the test, and He is going to kill Himself, without waiting to be killed like the other Galilean who was a false Christ.»

And others say benevolently: «And if He really were the Christ and should go back to Him Who sent Him?»

«Where? In Heaven? Abraham is not there, so how can you expect Him to go there? The Messiah is to come first.»

«But Elijah was taken up to Heaven in a chariot of fire.»

«On a chariot, yes. But to Heaven!… Who can assure that?»

And the dispute continues while Pharisees, scribes, officials, priests, Judaeans obsequious to priests, scribes and Pharisees pursue the Christ through the vast porches as a pack of hounds chases roused game.

507.4

But some people, that is the good ones among the hostile group, those urged by real honest intentions, elbow their way through the crowd until they reach Jesus and ask Him the anxious question which has been heard being asked so often with love or with hatred: «Who are You? Tell us so that we may know how to behave. Tell us the truth in the name of the Most High!»

«I am the Truth itself and I never tell lies. I am what I have always declared to be since the first day I spoke to the crowds, in every place in Palestine, what I said I am, here, several times, near the Holy of Holies, of Whose thunderbolts I am not afraid, because I speak the truth. I have still many things to say and to judge dur­ing My day and with regards to this people, and although My eve­ning seems to be close at hand, I know that I shall tell them and I shall judge everybody, because that is what I have been promised by Him Who sent Me and is truthful. He spoke to Me in an eternal embrace of love, telling Me all his Thought, so that I could repeat it by means of My Word to the world, and I shall not be able to b silent, neither will anybody be able to silence Me until I announce to the world what I heard from My Father.»

«Are You still blaspheming? And are You continuing to call Yourself the Son of God? But who do You expect to believe You? Who will ever be able to see the Son of God in You?» shout His enemies shaking their fists at His face, deranged as they are by hatred.

The apostles, disciples and well-meaning people drive them back forming a protective barrier around the Master. Zacharias, the levite, steals slowly close to Jesus, Manaen and Alphaeus’ two sons with stealthy movements in order not to attract the attention of the evil ones.

507.5

They are now at the end of the Court of the Gentiles as progress is slow owing to the hindering opposition and Jesus stops at His usual place, at the last column of the eastern side. He stops. They cannot eject a true Israelite from the place where even pagans are allowed to stay, unless they wish to rouse the masses. Which they craftily avoid doing. And He resumes speaking replying to His of­fenders and everybody else: «When you have lifted up the Son of man…»

The Pharisees and scribes shout: «And who do You expect is go­ing to lift You up? Miserable is that country whose king is a silly charlatan and a blasphemer disliked by God. None of us will lift You up, You may be sure of that. And the little intelligence You are still left with has made You realise that in time, when You were put to the test[1]. You know that we shall never be able to make You our king!»

«I know. You will not raise Me to a throne, and yet you will lift Me up. And while lifting Me up you will think that you are lower­ing Me. And just when you think that you have lowered Me I shall be raised. Not only over Palestine, not only over the people of Israel spread all over the world, but over the whole world, even over pagan countries, even over those countries of which the learned people of the world are still unaware. And I shall be raised not only for the lifetime of a man, but for the whole life of the Earth and the shadow of My throne will spread more and more over the Earth until it covers it completely. Only then, I will come back and you will see Me. Oh! You shall see Me!»

«Listen to His speech of a madman! We shall raise Him by low­ering Him, and we shall lower Him by raising Him! He’s mad! And the shadow of His throne all over the Earth. Greater than Cyrus! Greater than Alexander! Greater than Caesar! And what about Caesar? Do You think he will allow You to take the Roman em­pire? And He is going to last on His throne until the end of the world! Ha! Ha!» Their words are more grievous than slaps; their irony is more painful than scourging.

507.6

But Jesus lets them speak. He raises His voice to be heard in the outcry of those who deride and of those who defend, filling the place with the roar of a rough sea.

«When you have raised the Son of man, then you will understand who I am and you will realise that I do nothing by Myself, but I say what My Father taught Me and I do what He wants. And He Who sent Me does not leave Me all alone, but He is with Me. As a shadow follows a body, so is the Father behind Me, watchful and present, although invisible. He is behind Me and comforts and helps Me and He does not go away because I always do what He likes. God instead goes away when His children do not obey His laws and His inspirations. He then goes away and leaves them all alone. That is why many people in Israel commit sin. Because when man is left to himself, it is difficult for him to remain just and he easily falls into the coils of the Snake. I solemnly tell you that because of your sin in resisting the Light and Mercy of God, He leaves you and will no longer dwell in this place or in your hearts and what Jeremiah grieved over in his prophecies and lamentations will be fulfilled. Meditate on those prophetical words[2], tremble and return to your senses with good minds. Do not listen to the threats but to the kindness of the Father Who warns His children while they are still granted the possibility to make amends and save themselves. Listen to God in His words and deeds, and if you do not want to believe My words, because old Israel is suffocating you, believe at least in old Israel. Her proph­ets proclaim the dangers and misfortunes of the Holy City and of all our Fatherland if she does not convert to the Lord her God and does not follow the Saviour. The hand of God weighed heavily on this peo­ple in the past. But the past and present are nothing as compared to the dreadful future, which is awaiting it for not accepting the Messenger sent by God. What is awaiting Israel who repudiates the Christ cannot be compared with the past in severity and duration. I am telling you, straining My eyes into future ages: like a tree uprooted and thrown into a stormy river, the Hebraic race will be struck by divine anathema. It will stubbornly try to stop on the banks, here or there, and vigorous as it is, it will sprout and take root. But when it thinks it has settled, the violence of the flood will get hold of it again, tearing it away and breaking its roots and shoots, and it will be carried farther away to suffer to strike roots again, and then be torn off and scattered once more. And nothing will be able to give it rest, because the flood pursuing it will be the wrath of God and the contempt of peoples. Only by throwing itself into a sea of living sanctifying Blood it could find peace. But it will shun that Blood, because although its voice will be an inviting one, it will sound like the voice of Abel’s blood call­ing it: the Cam of the heavenly Abel.»

A further widespread whispering runs through the large enclosure like the noise of the sea. But the harsh voices of Pharisees, scribes and of the Jews subjected to them, are not part of the whispering. Jesus avails Himself of the opportunity to try to go away.

507.7

But some people who were far from Him, approach Him and say: «Master, listen to us. We are not all like them (and they point at His enemies), but we find it difficult to follow You also because Your voice is all by itself against hundreds of voices which state the opposite of what You say. And what they say is just what we have heard from our fathers since our childhood. But Your words induce us to believe in You. But how can we believe fully and have life. We feel as if we were tied by the thoughts of the past…»

«If you settle in My Word, as if you were being born again now, your faith will be complete and you will become My disciples. But you must divest yourselves of the past and accept My Doctrine. It does not delete the past completely. On the contrary, it keeps and instils new life into what is holy and supernatural in the past, and it removes the superfluous human additions as it puts the perfec­tion of my Doctrine where now are human doctrines, which are always imperfect. If you come to Me you will know the Truth and the Truth will make you free.»

«Master, it is true what we said to You, that we feel as if we were tied by the past. But that tie is neither imprisonment nor slavery. We are Abraham’s posterity in spiritual matters, because, if we are not mistaken, Abraham’s posterity[3] means spiritual posterity as opposed to Hagar’s, which is a posterity of slaves. So how can You say that we shall become free?»

«I wish to point out to you that also Ishmael and his children were Abraham’s posterity, because Abraham was the father of Isaac and of Ishmael.»

«But it was impure because he was the son of a woman, who was a slave and an Egyptian.»

«I solemnly tell you: there is but one slavery, that of sin. Only he who commits sin is a slave. And of a slavery which no money can ransom; and he is the slave of an implacable cruel master and loses all rights to the free sovereignty in the Kingdom of Heaven. A slave, a man who has become slave through war or misfortunes, may also become the property of a good master. But his welfare is always precarious because his master can sell him to another cruel master. He is merchandise, nothing else. Sometimes he is used as money to settle a debt. And he is not even entitled to complain. A servant instead lives in the house of his master until he is dismissed. But a son remains in the house of his father for good, and the father does not think of expelling him. He can go out only of his own free will. And that is the difference between slavery and servitude, and between servitude and filiation. Slavery puts man in chains. Ser­vitude puts him at the service of a master. Filiation puts him forever, and with equal rights of life, in the house of the father. Slavery destroys man. Servitude subjects him. Filiation makes him free and happy. Sin makes man the slave of the most cruel master forever: Satan. Servitude, in this case the Ancient Law, makes man fear God as an intransigent Being. Filiation, that is, to come to God with His First-Born, with Me, makes man free and happy, as he knows and trusts in the charity of his Father. To accept My Doctrine is to come to God with Me, the First-Born of many beloved children. I will break your chains, if you only come to Me to have them broken and you will really be happy and coheirs with Me to the Kingdom of Heaven.

507.8

I know that you are Abraham’s posterity. But those among you who seek My death no longer honour Abraham, but Satan, and serve him as faithful servants. Why? Because they reject My word which cannot get to the hearts of many of you. God does not compel man to believe or to accept Me. But He sent Me that I may show you His will. And I tell you what I saw and heard near My Father. And I do what He wants. But those among you who persecute Me, do what they learnt from their father and what he suggests.»

Like a paroxysm which revives after a remission of a disease, the wrath of Judaeans, Pharisees and scribes is roused violently again, although it seemed to have abated. They penetrate like a wedge into the compact circle of people pressing Jesus and they try to approach Him. The crowd sways like opposed billows, as opposed are the feel­ings of their hearts. The Judaeans, livid with rage and hatred shout: «Abraham is our father. We have no other father.»

«God is the Father of men. Abraham himself is a son of the univer­sal Father. But many repudiate the true Father for one who is not a father and has been chosen as such by them because he seems more powerful and willing to satisfy their immoderate desires. Children do the works that they see their father do. If you are sons of Abraham, why do you not do the works that Abraham did? Do you not know them? Shall I enumerate them with regards to their nature and symbol? Abraham obeyed by going to the country pointed out to him by God, and is thus the symbol of man who must be prepared to leave everything to go where God sends him. Abraham was obliging with his brother’s son, whom he allowed to choose the region he preferred, thus symbolising respect for freedom of action and the charitable mind we must have for our neighbour. Abraham was humble after the predilection of God, Whom he honoured in Mamre, always feeling that he was a mere nothing in comparison with the Most High, Who had spoken to him, a symbol of the place of reverential love man must always keep towards his God. Abraham believed and obeyed God also in the most difficult matters to believe and painful to accomplish, and he did not become selfish in order to be safe, but he prayed for the people of Sodom. Abraham did not come to terms with the Lord, by requesting a reward for his manifold obedience, on the contrary, in order to honour Him till the very end, to the extreme limit, he sacrificed his beloved son to Him…»

«He did not sacrifice him.»

«He did sacrifice his beloved son because it is true that his heart had already sacrificed him, during the journey, with his will to obey, which was arrested by the angel when his heart of a father was already breaking, as he was on the point of rending the heart of his son. He was going to kill his son in order to honour God. You are killing the Son of God to honour Satan. So, do you do the works of Him Whom you call your father? No, you do not. You are trying to kill Me because I tell you the truth as I heard it from God. Abraham did not behave thus. He did not try to kill the voice com­ing from Heaven, but he obeyed it. No, you do not do the works of Abraham, but those pointed out to you by your father.»

507.9

«We were not born of a prostitute. We are not illegitimate children. You said Yourself that God is the Father of men, and we are the chosen People and we belong to the chosen castes of this People. So we have God as our only Father.»

«If you recognised God as your Father in spirit and truth you would love Me because I proceed and come from God; I have not come of my own accord, but it is He Who sent Me. So, if you really knew the Father, you would know also Me, his Son and your brother and Saviour. Is it possible for brothers not to know one another? Can the children of One only father not recognise the language spoken in the House of the Only Father? Why, then, do you not understand My language and you cannot bear My words?

Because I come from God and you do not. You left the paternal house and you have forgotten the face and the language of Him Who lives in it. You have spontaneously gone to other regions, to other abodes, where one who is not God reigns, and where another language is spoken. And he who reigns there compels those who want to go in to become his children and obey him. And you have done that and still do it. You abjure and disown God the Father to choose another father for yourselves. And that father is Satan. You have the demon as father and you want to accomplish what he suggests to you. And the wishes of the demon are for sin and violence and you accept them. From the beginning he was a homicide and he did not persevere in the truth, because having rebelled against the Truth, he cannot have in himself any love for the truth. When he speaks, he speaks as he is, that is, as a liar and a gloomy being, because he really is a liar and has procreated and given birth to falsehood after being fecundated with pride and nourished with rebellion. All concupiscence is in his bosom, and he spits it and inoculates it to poison creatures. He is the glooms, sneering creeping cursed reptile, the Disgrace and Horror. His deeds have tormented man for ages and their signs and fruits are clear to the intellects of men. And yet you listen to him, although he lies and destroys, whereas if I speak and say what is true and good you do not believe Me and you say that I am a sinner. But among the many people who have approached Me, with hatred or with love, who can say that he saw Me commit sin? Who can say so truthfully? Where is the proof to convince Me and those who believe in Me that I am a sinner? Which of the ten commandments have I infringed? Who can swear before the altar of God that he saw Me violate the Law and customs, the precepts, traditions and prayers? Who amongst all men can make Me blush, having con­vinced Me of sin with definite proof? No one can do that. No one amongst men, no one amongst angels. God shouts in the hearts of men: “He is the Innocent One”. You are all convinced of that, and you who are accusing Me are more firmly persuaded than these people who are undecided as to who is right, you or I. But only who belongs to God listens to the words of God. You do not listen to them, although they resound in your souls day and night, and you do not listen to them because you do not belong to God.»

507.10

«We who live for the Law and in the most detailed observation of the precepts to honour the Most High, we do not belong to God? And You dare say that? Ah!!!» They seem to be suffocating with horror as if a halter were fastened around their necks. «And we are not to say that You are possessed and a Samaritan?»

«I am neither, but I honour My Father, even if you deny Him to revile Me. But your insults do not grieve Me. I do not seek My glory. There is One who takes care of it and judges. That is what I say to you who want to humiliate Me. But to those of goodwill I say that he who accepts My word, or has already accepted it, and knows how to keep it, will never die.»

«Ah! Now we can see very clearly that the demon possessing You is speaking through Your lips! You said that Yourself: “He speaks like a liar”. What You said is a lie, therefore it is a word of the demon. Abraham died and the prophets died. And You say that those who keep Your word will never die. So You will not die?»

«I shall die only as Man, to rise again in the time of Grace, but I shall not die as the Word. The Word is Life and never dies. And he who receives the Word has Life in himself and never dies, but rises in God because I will resuscitate him.»

«Blasphemer! Madman! Demon! Are You greater than Abraham and the prophets, who died? Who do You think You are?»

«The Beginning Who am speaking to you.»

There is absolute pandemonium. And while it goes on, the Levite Zacharias pushes Jesus imperceptibly towards a corner in the court, helped by the sons of Alphaeus and by other people, who perhaps assist Him without even knowing what they are doing.

507.11

When Jesus is against the wall and is protected by His most faithful ones standing in front of Him and the tumult calms down a little, He says in His voice which is so incisive, beautiful and calm also in the most troubled moments: «If I glorify Myself, My glory is of no value. Anyone can say of oneself what one wishes. But He Who glorifies Me is My Father, Who you say is your God, although He is so little yours that you do not know Him, and you have never known Him, neither do you want to know Him through Me, as I speak to you of Him because I know Him; and if I should say that I do not know Him, to appease your hatred against Me, I would be a liar like you who say that you know Him. I know that I must not lie for any reason whatsoever. The Son of man must not lie even if by telling the truth He will bring about His death. Because if the Son of man should lie, He would no longer be the Son of Truth and the Truth would reject Him from Itself. I know God, both as God and as Man. And as God and as Man I keep His words and comply with them. Israel, think it over! It is here that the Promise is fulfilled. It is accomplished in Me. Recognise Me for what I am! Abraham, your father, longed to see My day. He saw it, prophetically, through a grace of God, and he rejoiced. And you who really live it…»

«Be quiet! You are not yet fifty years old and You are telling us that Abraham has seen You and You have seen him?» and their scornful laugh spreads like a wave of poison or corrosive acid.

«I solemnly tell you: before Abraham was born I am.»

«“I am”? God only can say that, as He is eternal. You cannot! Blasphemer! “I am”! Anathema! Are You perhaps God, that You may say that?» shouts one, who must be an important individual, because, although he has just arrived, he is already near Jesus, as everybody has moved aside, almost in terror, at his arrival.

«It is you who say it» replies Jesus in a thundering voice. Everything becomes a weapon in the hands of those who hate.

While the last man who has questioned Jesus gives free course to a mimic display of scandalised horror and tears his headgear off his head, ruffles his hair and beard and unfastens the buckles holding his mantle around his neck, as if he were about to faint with horror, handfuls of earth and stones – used by the vendors of doves and other animals to hold tight the ropes of the enclosures, and by money-changers as a prudential protection for their coffers, of which they are more jealous than of their own lives – are thrown at the Master and obviously fall upon the crowd, as Jesus is too far inside the arcade to be struck, and the crowds curse and complain…

507.12

Zacharias, the levite, gives Jesus a mighty push, the only means to make Him reach a little low door, hidden in the wall of the court and already set to be opened, and pushes Him inside with the two sons of Alphaeus, John, Manaen and Thomas. The others are left outside in the tumult… its noise arrives weakened in the under­ground passage, among the mighty stone walls, the correct ar­chitectural name of which I do not know. The stones are embed­ded, I would say, that is, there are large stones and smaller ones, and on top of the smaller ones there are large ones and viceversa. I do not know whether I have made myself clear. They are dark and mighty, coarsely chiselled, hardly visible in the dim light coming from narrow loopholes placed high up at regular intervals to let in air and light so that the place may not be completely murky. It is a narrow tunnel, the purpose of which I do not know, but I am under the impression that it runs right round the court. Perhaps it was built as a protection, as a shelter place, or to double and thus reinforce the walls of the courts, which form enclosures around the true and proper Temple, the Holy of Holies. In brief, I do not know. I am saying what I see. There is a smell of dampness, that kind of dampness that one cannot say whether it is cold or not, as in certain wine-cellars.

«And what are we going to do here?» asks Thomas.

«Be quiet! Zacharias told me that he will come and we must remain silent and still» replies Thaddeus.

«But… can we trust him?»

«I hope so.»

«Be not afraid. He is a good man» says Jesus comforting them. Outside the noise of the tumult fades away. Some time goes by. Then the dull sound of steps and a tiny flickering light coming from the dark depth.

«Are You there, Master?» asks a voice that wants to be heard but is afraid of being heard.

«Yes, Zacharias, I am here.»

«Praised be Jehovah! Have I kept You waiting? I had to wait for the others to rush to the other exits. Come, Master… Your apostles… I have been able to tell Simon to go all together towards Bezetha and wait there. We go down here… There is not much light, but it’s a safe way. It takes us down to the cisterns… and we come out near the Kidron. An old way. Not always used for a good purpose. But this time it is… And that sanctifies it…»

They continue to go down in the deep shade broken only by the flickering light of the lamp, until a different gleam is seen down at the bottom… and beyond it some green appears in the distance… A railing, so heavy and thick that it looks like a door, is at the end of the tunnel.

«Master, I have saved You. You can go. But listen to me. Do not come back for some time. I could not serve You every time without being noticed. And… forget, all of you must forget this passage and me who brought you here» says Zacharias, working some devices of the heavy railing, which he opens just enough to let them go out. And he repeats: «Forget all about this, for my sake.»

«Be not afraid. None of us will speak. And may God be with you for your charity.» Jesus raises His hand and lays it on the bowed head of the young man.

He goes out followed by His cousins and the others. He finds Himself in a small wild open space, covered with bramble, so small that it can hardly contain them all, facing the Mount of Olives. A very steep path runs down among the bramble towards the torrent.

«Let us go. We will climb up again to the height of the Gate of the Sheep and I will go to Joseph’s with My brothers, whilst you will go to Bezetha to get the others and will then join Me. We will go to Nob tomorrow evening after sunset.»


Notes

  1. quand on t’a mis à l’épreuve, comme c’est expliqué en 464.19.
  2. ces paroles prophétiques qui forment la quasi-totalité du livre de Jérémie et celui des Lamentations, attribué à ce même prophète.
  3. descendance d’Abraham, dans le récit de Gn 16-17 ; 21, 8-20 ; œuvres d’Abraham, dans les récits de Gn 12 ; 13 ; 15 ; 18 ; 22. Cité dans l’œuvre de Maria Valtorta depuis 8.2 (en relation avec l’épisode bien connu du sacrifice de son fils Isaac), Abraham est dit être le père d’Israël et de tous les croyants. On appelle « sein d’Abraham » (note de 223.7) le lieu de l’attente bienheureuse de ceux qui meurent dans la fidélité au Dieu d’Israël. En plus de la note 300.2 qui concerne Rébecca, l’épouse d’Isaac, on trouvera d’autres notes sur Abraham en 509.4 ; 514.3 ; 635.18 ; 638.8.15.

Notes

  1. when You were put to the test, as explained in 464.19.
  2. prophetical words, that can be found in almost all of the book of Jeremiah and in that of Lamentations, attributed to the same prophet.
  3. Abraham’s posterity, in the narration of: Genesis 16-17; 21,8-20.