The Writings of Maria Valtorta

506. Au Temple, le discours contesté qui révèle

506. In the Temple, the contested speech

506.1

Jésus est encore à Jérusalem, mais pas à l’intérieur des cours du Temple. Il se trouve dans une vaste pièce bien ornée, l’une des si nombreuses qui se trouvent dans l’enceinte, grande comme un village.

Comme il vient d’entrer, il est encore en train de marcher à côté de celui qui l’y a invité, peut-être pour le mettre à l’abri du vent froid qui balaie le mont Moriah. Derrière lui se trouvent les apôtres et quelques disciples. Je dis « quelques », car, en dehors d’Isaac et de Marziam, il y a Jonathas et, parmi les gens qui entrent à la suite du Maître, je remarque ce lévite, Zacharie, qui lui a dit[1], quelques jours plus tôt, qu’il voulait être son disciple. Il y a encore deux autres hommes que j’ai déjà vus avec les disciples, mais dont j’ignore le nom. Mais mêlés à eux — qui sont bienveillants —, on voit aussi les habituels, les inévitables et immanquables pharisiens. Ils s’arrêtent presque sur le pas de la porte, comme s’ils s’étaient trouvés là par hasard pour parler d’affaires, mais ils sont venus pour écouter. Dans l’assistance, l’attente de la parole du Seigneur est vive.

Il regarde cet attroupement de gens de nationalités visiblement différentes, pas toutes palestiniennes, bien que de religion hébraïque. Il regarde cette assemblée dont bien des membres, demain peut-être, se répandront dans les régions d’où ils viennent et y porteront sa parole en annonçant : « Nous avons entendu l’Homme dont on dit qu’il est notre Messie. » Et à eux, qui sont déjà instruits dans la Loi, il ne parle pas de la Loi, comme il le fait souvent quand il comprend qu’il a en face de lui des gens ignorants ou des personnes dont la foi est ébranlée. Mais il parle de lui-même pour qu’ils le connaissent.

Il dit :

« Je suis la Lumière du monde et celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la Vie. »

Il se tait un instant après avoir énoncé le thème du discours qu’il va développer, selon son habitude quand il s’apprête à parler longuement. Il se tait pour laisser aux gens le temps de décider si le sujet les intéresse ou non, et aussi pour donner à ceux que cela n’intéresse guère le temps de s’en aller. De ceux qui sont présents, personne ne s’en va ; et même les pharisiens, qui se tenaient sur le seuil, occupés à une conversation contrainte et étudiée, se sont tus et se sont tournés vers l’intérieur de la synagogue au premier mot de Jésus. Et ils se frayent un passage pour entrer, autoritaires comme toujours.

506.2

Une fois le silence établi, Jésus répète la phrase, à plus forte voix encore. Puis il poursuit :

« En tant que Fils du Père, qui est le Père de la Lumière, je suis la Lumière du monde. Un fils ressemble toujours au père qui l’a engendré et il a la même nature. De même, je ressemble à Celui qui m’a engendré et j’ai la même nature que lui. Dieu, le Très-Haut, l’Esprit parfait et infini, est lumière d’Amour, lumière de Sagesse, lumière de Puissance, lumière de Bonté, lumière de Beauté. Il est le Père des lumières, et celui qui vit de lui et en lui voit, parce qu’il est dans la Lumière, de même que Dieu désire que les créatures voient. Il a donné à l’homme l’intelligence et le sentiment pour qu’il puisse voir la Lumière, c’est-à-dire lui-même, la comprendre et l’aimer. Il lui a aussi donné des yeux pour qu’il puisse voir la plus belle des choses créées, la perfection des éléments, qui rend visible la Création, celle qui est l’une des premières actions du Dieu Créateur et porte le signe le plus visible de Celui qui l’a créée : la lumière, incorporelle, lumineuse, béatifique, consolante, nécessaire comme l’est le Père de tous : Dieu éternel et très-haut.

Par un ordre de sa Pensée, il a créé le firmament et la terre, c’est-à-dire la masse de l’atmosphère et la masse de la poussière, l’incorporel et le corporel, ce qui est très léger et ce qui est lourd, mais tous les deux encore pauvres, vides et informes, parce qu’enveloppés dans les ténèbres, sans astres et sans vie.

L’Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux et ne faisait qu’un avec le Créateur qui créait et l’Inspirateur qui poussait à créer, pour pouvoir aimer non seulement lui-même dans le Père et dans le Fils, mais aussi un nombre infini de créatures portant le nom d’astres, planètes, eaux, mers, forêts, plantes, fleurs, animaux qui volent, frétillent, rampent, courent, sautent, grimpent, et enfin l’homme, la plus parfaite des créatures, plus parfait que le soleil parce qu’il a une âme en plus de la matière, l’intelligence en plus de l’instinct, la liberté en plus de l’ordre, l’homme semblable à Dieu par l’esprit, semblable à l’animal par la chair, le demi-dieu qui devient dieu par participation, par la grâce de Dieu et sa propre volonté, l’être humain qui, s’il le veut, peut se transformer en ange, le plus aimé de la Création sensible pour lequel, tout en le sachant pécheur dès avant l’existence du temps, Dieu a préparé le Sauveur, la Victime dans l’Etre aimé sans mesure, dans le Fils, dans le Verbe, pour qui tout a été fait.

Mais pour donner à la terre et au firmament leur vraie physionomie, pour en faire deux splendeurs, utiles, adaptées à la continuation de l’œuvre créatrice, voilà que l’Esprit de Dieu qui se tenait dans le cosmos crie — et c’est la Parole qui pour la première fois se manifeste — : « Que la lumière soit. » Et la lumière existe, bonne, salutaire, puissante pendant la journée, affaiblie de nuit. Elle ne disparaîtra jamais tant que durera le temps.

De cet océan de merveilles qu’est le trône de Dieu, le sein de Dieu, Dieu tire son plus beau joyau, et c’est la lumière, qui précède cette pierre précieuse la plus parfaite qu’est la création de l’homme, en qui se trouve non pas un joyau de Dieu, mais Dieu lui-même, avec son souffle qu’il a envoyé sur la boue pour en faire une chair et une vie, et son héritier dans le Paradis céleste où il attend les justes, ses enfants, pour se réjouir en eux et eux en lui.

Si, au début de la création, Dieu a voulu sur ses œuvres la lumière, si, pour faire apparaître la lumière, il s’est servi de sa Parole, si Dieu donne à ceux qu’il aime davantage sa ressemblance la plus parfaite : la lumière — lumière matérielle joyeuse et incorporelle, lumière spirituelle sage et sanctifiante — pourrait-il ne pas avoir donné au Fils de son amour ce qu’il est lui-même ? En vérité, à Celui en qui il se complaît de toute éternité, le Très-Haut a tout donné, et il a voulu que la première chose et la plus puissante soit la lumière, pour que sans attendre de monter au Ciel les hommes connaissent la merveille de la Trinité, ce qui fait chanter les Cieux dans les chœurs bienheureux, chanter en raison de l’harmonie de la joie éblouie que suscite chez les anges la contemplation de la lumière, c’est-à-dire de Dieu, la Lumière qui remplit le Paradis et fait la béatitude de tous ses habitants.

Je suis la Lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la Vie ! De même que la lumière sur la terre informe a permis que les plantes et les animaux aient la vie, ainsi ma lumière permet aux âmes d’obtenir la vie éternelle. Moi qui suis la Lumière, je crée en vous la vie et je la conserve, la développe, vous recrée en elle, je vous transforme, je vous amène à la Demeure de Dieu par des chemins de sagesse, d’amour, de sanctification. Celui qui a la lumière en lui, possède Dieu en lui, car la lumière ne fait qu’un avec la charité. Or qui a la charité possède Dieu. Celui qui a la lumière a en lui la vie, car Dieu est présent là où il est fait bon accueil à son Fils bien-aimé.

506.3

– Tu parles sans raison. Qui a vu ce qu’est Dieu ? Moïse[2] luimême n’a pas vu Dieu. En effet, sur l’Horeb, dès qu’il sut qui parlait du buisson ardent, il se couvrit le visage ; les autres fois, il ne put le voir parmi les éclairs éblouissants. Et toi, tu prétends avoir vu Dieu ? A Moïse, qui l’entendit seulement parler, il resta un éclat sur le visage. Mais toi, quelle lumière as-tu sur le visage ? Tu es un pauvre Galiléen dont le visage est pâle comme la plupart d’entre vous. Tu es un malade, fatigué et maigre. En vérité, si tu avais vu Dieu et s’il t’aimait, tu n’aurais pas l’air d’un mourant. Tu veux donner la vie, toi qui ne l’as même pas pour toi-même ? »

Ils hochent la tête avec une compassion ironique.

« Dieu est Lumière et moi, je sais ce qu’est sa lumière, car les enfants connaissent leur père et chacun se connaît soi-même. Moi, je connais mon Père, et je sais qui je suis. Je suis la Lumière du monde. Je suis la Lumière parce que mon Père est la Lumière et qu’il m’a engendré en me donnant sa nature. La Parole n’est pas dissemblable de la Pensée, car la parole exprime ce que pense l’intelligence. Du reste, ne connaissez-vous plus les prophètes ? Ne vous rappelez-vous pas Ezéchiel et surtout Daniel ? Pour décrire Dieu, dont il avait la vision sur le char des quatre animaux, le premier dit[3] : « Sur le trône se tenait quelqu’un dont l’aspect semblait être celui d’un homme et, en lui et autour de lui, je vis quelque chose de couleur ambre jaune qui avait l’apparence du feu, et de ses reins, au-dessus et au-dessous, j’ai vu comme une sorte de feu qui resplendissait tout autour, ayant l’aspect de l’arc-en-ciel quand il se forme dans les nuages un jour de pluie, tel était l’aspect de cet éclat tout autour. » Quant à Daniel, il dit[4] : « Tandis que je contemplais, des trônes furent placés et l’Ancien s’assit. Ses vêtements étaient blancs comme la neige, ses cheveux comme de la laine d’une blancheur éclatante, son trône était des flammes vives et les roues de son trône étaient un feu ardent. Un fleuve de feu coulait avec rapidité devant sa face. » C’est ainsi qu’est Dieu, et c’est ainsi que je serai quand je viendrai vous juger.

506.4

– Ton témoignage n’est pas recevable : tu te rends témoignage à toi-même. Alors quelle valeur pourrait-il avoir ? Pour nous, il n’est pas vrai.

– Bien que je me rende témoignage à moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu et où je vais. Mais vous, vous ne savez ni d’où je viens ni où je vais. Vous avez pour sagesse ce que vous voyez. Moi, je connais au contraire tout ce qui est inconnu à l’homme, et je suis venu pour vous le faire connaître. C’est pour cela que j’ai dit que je suis Lumière, car la lumière manifeste ce qui était caché par les ombres. Dans le Ciel, il y a la Lumière ; la terre est surtout le règne des ténèbres, qui cachent les vérités aux esprits : les ténèbres haïssent les âmes des hommes, et elles ne veulent pas qu’ils connaissent la Vérité et les vérités pour qu’ils ne puissent se sanctifier. C’est précisément pour cela que je suis venu : pour que vous ayez la lumière, et par conséquent la vie. Mais vous ne voulez pas m’accueillir. Vous voulez porter un jugement sur ce que vous ne connaissez pas. Or vous ne le pouvez, car c’est tellement au-dessus de vous ! C’est incompréhensible pour celui qui ne le contemple pas d’un œil spirituel et avec une âme humble et nourrie de foi. Mais vous, vous jugez selon la chair, c’est pourquoi vous ne pouvez être dans la vérité de jugement. Moi, au contraire, je ne juge personne pourvu que je puisse m’abstenir de juger. Je vous regarde avec miséricorde et je prie pour vous, pour que vous vous ouvriez à la lumière. Mais quand je dois vraiment juger, alors mon jugement est vrai, car je ne suis pas seul, mais je suis avec le Père qui m’a envoyé. Lui, de sa gloire, voit l’intérieur des cœurs. Et comme il voit le vôtre, il voit le mien. Et s’il voyait dans mon cœur un jugement injuste, par amour pour moi et pour l’honneur de sa justice, il m’en avertirait. Mais le Père et moi, nous jugeons d’une seule manière, et nous sommes deux et non seuls pour juger et témoigner. Dans votre Loi, il est écrit que le témoignage[5] de deux personnes qui affirment la même chose doit être compté pour vrai et valable. Je rends donc témoignage à ma nature, et avec moi le Père qui m’a envoyé témoigner de la même façon. Par conséquent ce que je dis est vrai.

506.5

– Nous, nous n’entendons pas la voix du Très-Haut. C’est toi qui prétends qu’il est ton Père…

– Il vous a parlé de moi sur le Jourdain…

– D’accord. Mais tu n’étais pas seul au Jourdain, il y avait Jean aussi. Il pouvait parler de lui. C’était un grand prophète.

– Vous vous condamnez vous-mêmes ! Dites-moi : qui parle sur les lèvres des prophètes ?

– L’Esprit de Dieu.

– Et pour vous, Jean était un prophète ?

– Un des plus grands, sinon le plus grand.

– Dans ce cas, pourquoi n’avez-vous pas cru à ses paroles et pourquoi n’y croyez-vous toujours pas ? Lui, il m’avait désigné comme étant l’Agneau de Dieu, venu effacer les péchés du monde. A qui lui demandait s’il était le Christ, il répondait : « Je ne suis pas le Christ, mais celui qui le précède. Et derrière moi vient celui qui en réalité me précède, car il existait avant moi. Je ne le connaissais pas, mais l’ai reconnu dès le ventre de ma mère. Il m’a investi dans le désert, m’a envoyé baptiser et m’a dit : ‘ Celui sur lequel tu verras descendre l’Esprit est celui qui baptisera avec l’Esprit Saint et dans le feu ’. » Vous ne vous le rappelez pas ? Pourtant, beaucoup d’entre vous étaient présents… Pourquoi donc ne croyez-vous pas au prophète qui m’a désigné après avoir entendu les paroles du Ciel ? Est-ce cela que je dois dire à mon Père : que son peuple ne croit plus aux prophètes ?

– Et où est donc ton père ? Joseph le menuisier repose depuis des années dans son tombeau. Tu n’as plus de père.

– Vous ne connaissez ni mon Père, ni moi. Mais si vous vouliez me connaître, vous connaîtriez aussi mon vrai Père.

– Tu es un obsédé et un menteur. Tu es un blasphémateur quand tu veux soutenir que le Très-Haut est ton Père. Et tu mériterais que l’on te frappe conformément à la Loi. »

Les pharisiens et d’autres personnes du Temple poussent des cris menaçants, alors que les gens les regardent de travers, pour défendre le Christ.

Jésus les contemple sans ajouter un mot, puis il sort de la pièce par une petite porte latérale qui donne sur un portique.

506.1

Jesus is still in Jerusalem, but not in the courts of the Temple. He is in a beautifully decorated vast room, one of the many to be found within the enclosure, which is as large as a village.

He has just gone in and is still walking beside the person who in­vited Him to go in probably to protect Him from the cold wind blowing on the Moriah, and He is followed by the apostles and some disciples. I say «some», because besides Isaac and Marjiam there is Jonathan, and among the crowds, who also go in behind the Master, there is the levite Zacharias, who a few days previous­ly told Him[1] that he wanted to be His disciple, and there are two more men, whom I have already seen with the disciples, but whose names I do not know. But among those well-disposed people there are also the usual unavoidable unchangeable Pharisees. They stop almost at the door, just as if they happened to be there by chance to discuss business, but they are there to listen. The people present are eager to hear the word of the Lord.

He looks at the gathering of people of clearly different nationalities, as they are not all Palestinians, although of Jewish religion. He looks at all the people gathered, many of whom will perhaps return tomorrow to the regions from which they came and will relate His word there saying: «We have heard the Man Who is said to be our Messiah.» And He does not speak to them of the Law, as they are already acquainted with it, as He often does when He realises that His listeners are not familiar with it or their faith is shaken; but He speaks of Himself, that they may know Him.

He says: «I am the Light of the world and he who follows Me will not walk in darkness but will have the light of life.» And He becomes silent, after enunciating the theme of His speech, as He usually does when He is going to deliver a momentous speech. He keeps silent to give the people time to decide whether they are in­terested in the subject or not, and also to give them time to go away if the subject is of no interest to them. None of the people present go away; on the contrary the Pharisees, who were near the door, intent on a forced affected conversation, and who have become silent and have turned towards the interior of the synagogue at Jesus’ first word, go in elbowing their way with their unfailing arrogance.

506.2

When all the whispering is over, Jesus repeats the aforesaid sentence in an even louder voice and He goes on to say:

I am the Light of the world because I am the Son of the Father, who is the Father of the Light. A son is always like the father who begot him and is of the same nature. Likewise I am like and I have the same nature as He Who begot Me. God, the. Most High, the perfect and Infinite Spirit, is Light of Love, Light of Wisdom, Light of Power, Light of Goodness, Light of Beauty. He is the Father of the Lights and he who lives of Him and in Him can see, because he is in the Light, as it is God’s desire that men should see. And He gave man intelligence and feelings, that he might see the Light, that is, God Himself, and understand and love it. And He gave man eyes, that he might see the most beautiful of all things created, the perfection of elements, through which Creation is vis­ible and which is one of the first actions of God Creator and bears the most visible sign of Him Who created It: light, the incorporeal, bright, beatific, consoling, necessary light, as is necessary the Father of all: God Eternal and Most High.

By an order of his Thought He created the firmament and the earth that is the mass of the atmosphere and the mass of dust, the incorporeal and the corporeal, what is very light and what is heavy, but both still barren, void and shapeless, because they were enveloped in darkness, devoid of stars and lifeless. But to give the earth and the firmament their true features, to make of them two beautiful things, useful and suitable for the continuation of His creative work, the Spirit of God – that hovered over the waters and was one thing with the Creator Who was creating and with the Inspirer Who urged to create, in order to be able to love not only Himself in the Father and in the Son, but also an infinite number of creatures named stars, planets, waters, seas, forests, plants, flowers animals that fly, wriggle, creep, run, jump, climb, and finally man, the most perfect creature, more perfect than the sun, because he is endowed with soul as well as with matter, with in­telligence as well as with instinct, with freedom as well as with rules, man similar to God because of his spirit, similar to animals because of his body, the demigod who becomes god by the grace of God and his own will, the human being who can transform himself into an angel, if he wishes so, the beloved being of sensible Crea­tion, for whom, although He knew that he would be a sinner, even before time existed He prepared the Saviour, the Victim in the Be­ing loved beyond measure, in the Son, in the Word, for Whom everything was made. But to give the earth and the firmament their true features, as I was saying, the Spirit of God, hovering over the cosmos, shouts, and it is the first time that the Word shows Himself: “Let there be light” and there was light, good, beneficial, strong during the day, dim at night, everlasting until the end of time. From the ocean of wonders, which is the throne of God, the bosom of God, God draws the most beautiful gem, and it is the light preceding the most perfect gem, that is, the creation of man, in whom there is not a jewel of God, but God Himself, breathing over the dust to make it living flesh and His heir to the heavenly Paradise where He awaits the just, His children, that He may rejoice in them and they in Him.

If at the beginning of creation God wanted light on his works, if to make light He used his Word, if God grants those, whom He beloves, his most perfect likeness: light, material joyful incor­poreal light, wise sanctifying spiritual light, is it possible that He has not given the Son of his love what He is Himself? Really the Most High has given everything to Him in Whom He is well pleased from eternity, and He wanted the Light to be the first and the most powerful of everything, so that without waiting to ascend to Heaven men might know the wonder of the Trinity, that makes the blissful heavenly choruses sing because of the harmonious joy they admire, and that angels enjoy contemplating the Light, that is, God, the Light that fills Paradise making all its inhabitants blissful.

I am the Light of the world. He who follows Me will not walk in darkness but will have the light of Life! As light on the shapeless earth made life possible for plants and animals, so My Light makes eternal Life possible for spirits. I, being the Light that I am, create Life in you and I preserve it, I increase it, I re-create you in it, I transform you, I take you to the Abode of God along the ways -of wisdom, of love, of sanctification. He who has the Light, possesses God, because the Light is one thing with Charity and he who has Charity has God. He who has the Light possesses the Life, because God is there where His beloved Son is welcomed.»

506.3

«You are talking nonsense. Who has seen what is God? Not even Moses[2] saw God, because in Horeb, as soon as he realised who was speaking from the blazing bush, he covered his face; neither could he see Him on the other occasions because of the dazzling light­ning. And You say that You saw God? The face of Moses, who had only heard Him speak, remained brightly radiant. But what ra­diance is there on Your face? You are a poor Galilean with a pale face like most of Your countrymen. You are ill, tired and thin. If You had really seen God and He did love You, You would not look like a dying man. You want to give Your life, when You have not got enough for Yourself?» and they shake their heads pitying Him ironically.

«God is Light and I know which is His Light, because children know their father and each knows himself. I know My Father and I know who I am. I am the Light of the world. I am the Light because My Father is the Light and He begot Me and gave Me His Nature. The Word does not differ from the Thought because the word expresses what the intellect thinks. In any case, do you no longer know the prophets? Do you not remember Ezekiel and above all Daniel? When the former describes God, seen in the Vi­sion on the chariot of the four animals, the first says[3]: “On the throne there was one who looked like a man and within him and around him I saw a kind of yellow amber which resembled fire, and from his loins upwards and downwards I saw a kind of fire and a light all around; like a rainbow in the clouds on rainy days, that is how the surrounding light appeared”. And Daniel says[4]: I was watch­ing until the thrones were set in place and the Ancient of days took his seat. His robe was as white as snow, his hair as pure as wool, his throne was a blaze of flames and the wheels of his throne were a burning fire. A stream of fire poured out issuing from his presence”. God is like that and I shall be like that when I come to judge you.»

506.4

«Your testimony is not valid. You bear witness to Yourself. So what is the value of Your testimony? As far as we are concerned it is false.»

«Although I bear witness to Myself, My witness is true, because I know from where I came and where I am going. But you know neither from where I come nor where I am going. Your wisdom is what you see. I instead know everything that is unknown to man, and I have come that you may become acquainted with it as well. That is why I said that I am the Light. Because light reveals what was concealed by darkness. In Heaven there is Light, on the Earth there is above all the reign of Darkness, which conceals the truth from spirits because Darkness hates the spirits of men and does not want them to become acquainted with the truth and the truths so that they may not be sanctified. And that is why I came. That you may have Light and consequently Life. But you do not want to receive Me. You want to judge what you do not know and you cannot judge it because it is so much higher up than you are and cannot be understood by anyone who does not contemplate it with the eyes of the spirit, of a humble spirit nourished with faith. Instead you judge according to the flesh. So your judgement can­not be true. I instead do not judge anybody, if I can abstain from judging. I look at you mercifully and I pray for you. That you may open out to Light. But when I have to judge, then My judgement is true because I am not alone, but I am with the Father Who sent Me, and from His glory He can see the interior of hearts. And as He sees yours He can see Mine. And if He saw an unjust judgement in my heart for my sake and for the honour of his Justice, He would inform Me. But the Father and I judge in one way only and so we are in two and I am not alone in judging and bearing witness. In your Law it is written that the testimony[5] of two witnesses giving the same evidence is to be accepted as true and valid. So I bear witness to my Nature and the Father Who sent Me testifies the same thing. So what I say is true.»

506.5

«We cannot hear the voice of the Most High. You say that He is Your Father…»

«He spoke of Me at the Jordan…»

«All right. But You were not the only one at the Jordan. There was also John. He might have spoken of him. He was a great prophet.»

«You are condemning yourselves with your own lips. Tell Me: who speaks through the lips of the prophets?»

«The Spirit of God.»

«And was John a prophet according to you?»

«One of the greatest, if not the greatest.»

«Well then, why did you not believe his words and why do you not believe them? He pointed Me out as the Lamb of God Who had come to cancel the sins of the world. When he was asked whether he was the Christ, he replied: “I am not the Christ I am one who precedes Him. And behind me there is He Who actually precedes me, because He existed before me, and I did not know Him, but He Who took me from the womb of my mother and invested me with my mission in the desert and sent me to baptise, said to me: ‘He upon Whom you will see the Spirit descend, He is the One Who will baptise with the Holy Spirit and fire’”. Do you not remember? And yet many among you were present… So why do you not believe the prophet who pointed Me out after hearing the words of Heaven? Have I to tell My Father this: that His people no longer believes in the prophets?»

«And where is your father? Joseph the carpenter has been sleep­ing for years in his sepulchre. You no longer have a father.»

«You know neither My Father nor Me. But if you wanted to know Me, you would know also My true Father.»

«You are possessed and a liar. You are a blasphemer as You in­sist in maintaining that the Almighty is Your Father. You deserve to be stoned according to the Law.»

The Pharisees and the others of the Temple shout threateningly while the people look at them grimly, anxious as they are to de­fend the Christ.

Jesus looks at them without saying anything further, and He then leaves the room by a little side door opening onto a porch.


Notes

  1. qui lui a dit, en 490.9.
  2. Moïse, dont on relate les manifestations divines en Ex 3, 1-6 ; 19, 16-25 ; 34, 29-35.
  3. le premier dit, en Ez 1, 26-28.
  4. Daniel… dit en Dn 7, 9-10.
  5. le témoignage : ce qui est prescrit en Dt 19, 15-20.

Notes

  1. told Him, in 490.9.
  2. Moses, in the divine manifestations as narrated in: Exodus 3,1-6; 19,16-25; 34,29-35.
  3. the first says, in: Ezekiel 1,26-28.
  4. Daniel says, in: Daniel 7,9-10.
  5. testimony, as prescribed in: Deuteronomy 19,15-20.