The Writings of Maria Valtorta

521. A Tecua, Jésus prend congé des habitants et du vieil

521. In Tekoah. Farewell by the citizens and

521.1

L’arrière de la maison de Simon de Tecua est simplement une place bordée par les deux ailes de la maison. Elle est en forme de . Je dis place, car, les jours de marché, comme celui que je vois, on ouvre en trois endroits la solide grille qui la sépare d’une place publique plus grande, et de nombreux vendeurs envahissent, avec leurs étalages, les portiques qui se trouvent sur les trois côtés de la maison et dont je comprends maintenant l’intérêt… financier : en bon juif, Simon perçoit de chaque marchand le loyer de la place qu’il occupe. Il se fait suivre du vieillard, revêtu d’un habit convenable, et le présente à tous les vendeurs en disant :

« Voilà, dorénavant, c’est à lui que vous réglerez le prix convenu. »

Puis, une fois fait le tour des portiques, il dit à Eli-Hanna :

« Voilà ton travail. Ici, et à l’intérieur, avec l’auberge et les écuries. Il n’est ni difficile ni fatigant, mais il te montre l’estime que j’ai pour toi. J’ai chassé, l’un après l’autre, trois employés parce qu’ils n’étaient pas honnêtes. Mais tu me plais, et puis c’est Jésus qui t’a amené. Et le Maître sait reconnaître les cœurs. Allons le trouver maintenant pour lui dire que, s’il veut, c’est le bon moment pour parler. »

Et il s’éloigne, suivi du petit vieux…

La foule envahit de plus en plus la place et le bruit ne cesse d’augmenter : des femmes qui viennent faire leurs emplettes ; des marchands de bestiaux ; des acquéreurs de bœufs de labour ou d’autres animaux ; des paysans courbés sous le poids de paniers de fruits et qui vantent leur marchandise ; des couteliers avec leurs étalages d’instruments tranchants et qui, avec un bruit infernal, cognent les haches sur des souches de bois pour montrer la solidité de la lame, ou bien qui tapent avec un marteau sur des faux suspendues à des chevalets pour faire voir la trempe parfaite de la lame ; parfois, ils soulèvent des socs et à deux mains les piquent dans la terre, qui s’ouvre, déchirée, pour donner une preuve de la solidité du soc auquel aucun terrain ne résiste ; et des chaudronniers avec des amphores et des seaux, des poêles et des lampes, dont ils frappent le métal en faisant un bruit assourdissant pour montrer qu’il est massif. En outre, ils crient à pleine gorge pour offrir des lampes à un ou plusieurs becs pour les fêtes prochaines de Casleu ; et par dessus tous ces bruits, monotone et perçant comme le cri plaintif de la chouette durant la nuit, le cri des mendiants, disséminés aux points stratégiques du marché.

521.2

Jésus vient de la maison avec Pierre et Jacques, fils de Zébédée. Je ne vois pas les autres. Je pense qu’ils font un tour en ville pour annoncer la présence du Maître, car je remarque que la foule le reconnaît immédiatement et que beaucoup de gens accourent alors que s’affaiblissent les voix et le bruit du marché. Jésus fait donner l’obole à quelques mendiants et s’arrête pour saluer deux hommes qui, suivis de leurs serviteurs, allaient quitter la place, leurs achats faits. Mais ils s’arrêtent, eux aussi, pour écouter le Maître. Et Jésus commence à parler en partant de ce qu’il voit :

« Chaque chose en son temps, chaque chose à sa place. On ne tient pas le marché le sabbat, on ne fait pas de commerce dans les synagogues, et on ne travaille pas non plus la nuit, mais au contraire pendant qu’il fait jour. Seul le pécheur fait du commerce le jour du Seigneur, ou profane par des trafics humains les lieux destinés à la prière, ou agit en malfaiteur pendant la nuit en commettant des vols et des crimes. Au contraire, le commerçant honnête s’efforce de prouver aux acheteurs la belle qualité de ses denrées et la solidité de ses outils, et l’acheteur repart satisfait de sa bonne acquisition. Mais si, par exemple, à force de ruse, le vendeur réussissait à tromper l’acheteur, et que ce dernier se rendait compte que la denrée ou l’outil acheté était de mauvaise qualité et qu’il l’avait payé trop cher, est-ce que l’acheteur n’aurait pas recours à des moyens de défense, qui peuvent aller de ne plus jamais rien acheter à ce marchand jusqu’au recours au juge pour récupérer son argent ? C’est ce qui arriverait, et ce serait juste.

Et pourtant ne voyons-nous pas, nous en Israël, le peuple trompé par des gens qui vendent des marchandises avariées pour des bonnes et dénigrent celui qui vend de bonnes marchandises, puisqu’il est le Juste du Seigneur ? Oui, nous le voyons tous.

Hier soir plusieurs d’entre vous sont venus raconter les agissements des mauvais vendeurs, et moi, j’ai dit : “ Laissez-les faire. Gardez vos cœurs fermes, et Dieu pourvoira. ”

Ceux qui vendent des produits qui ne sont pas bons, qui offensent-ils ? Vous ? Moi ? Non : Dieu lui-même. ” Le coupable, c’est moins le trompé que le trompeur. Ce n’est pas tant un péché contre l’homme que contre Dieu que de chercher à écouler de mauvais produits, pour que celui qui souhaite acheter n’aille pas vers les bons. Moi je ne vous dis pas : réagissez, vengez-vous. Ce n’est pas une parole qui puisse venir de moi. Je vous dis seulement : écoutez le vrai son des mots, observez bien, en pleine lumière, les actions de celui qui vous parle, goûtez la première gorgée ou la première bouchée qui vous est offerte, et si vous sentez de l’aigreur, si la conduite d’autrui a quelque chose de ténébreux, si le goût qui vous reste dans le cœur vous trouble, repoussez ce qui vous est offert comme quelque chose de mauvais. La sagesse, la justice, la charité ne sont jamais aigres, ne troublent pas et n’aiment pas agir dans l’ombre.

521.3

Je sais que j’ai été précédé par mes disciples, et je vous laisse deux de mes apôtres. De plus, hier soir, j’ai témoigné, par mes actes plus que par mes paroles, d’où je viens et pour quelle mission. Il n’est donc pas besoin de longs discours pour vous attirer à ma voie. Réfléchissez et ayez la volonté d’y demeurer. Imitez les fondateurs de cette ville érigée à la limite du désert. N’oubliez jamais qu’en dehors de ma doctrine, vous ne trouveriez que l’aridité désertique, alors qu’en elle se trouvent les sources de la Vie. Et, si nombreux que soient les événements qui peuvent survenir, ne vous troublez pas, ne vous scandalisez pas. Rappelez-vous les paroles[1] du Seigneur dans Isaïe. Jamais ma main ne pourrait se rabougrir : elle comblera toujours de bienfaits ceux qui suivent mes voies ; de même, jamais la main du Très-Haut ne sera réduite à rien quand il s’agira de frapper ceux qui me causent offense et douleur, à moi qui suis venu et qui ai trouvé bien peu de cœurs pour m’accueillir, à moi qui ai appelé, sans obtenir beaucoup de réponses. Car, de même que celui qui me fait honneur honore le Père qui m’a envoyé, ainsi celui qui me méprise, méprise celui qui m’a envoyé. Et, conformément à l’antique loi du talion, celui qui me repousse sera repoussé.

Mais vous qui avez accueilli ma parole, ne craignez pas les opprobres des hommes et ne tremblez pas à cause de leurs outrages adressés d’abord à moi, et ensuite à vous parce que vous m’aimez. Bien que je paraisse persécuté et même si je semblais frappé, moi, je vous consolerai et vous protégerai. N’ayez pas peur, ne redoutez pas l’homme mortel qui est aujourd’hui et qui demain ne sera qu’un souvenir et de la poussière. Mais craignez le Seigneur, craignez-le avec un saint amour, pas avec peur, craignez de ne pas savoir l’aimer en proportion de son amour infini. Je ne vous dis pas : faites ceci ou cela. Ce qu’il faut faire, vous le savez. Je vous le redis : aimez. Aimez Dieu et son Christ, aimez votre prochain comme je vous l’ai enseigné. Et vous ferez tout bien, si vous savez aimer.

521.4

Je vous bénis, habitants de Tecua, ville en bordure du désert mais oasis de paix pour le Fils de l’homme persécuté, et que ma bénédiction soit dans vos cœurs et sur vos maisons, maintenant et toujours.

– Reste, Maître ! Reste avec nous. Le désert a toujours été bon pour les saints d’Israël !

– Cela m’est impossible. D’autres m’attendent. Vous êtes en moi et moi en vous, puisque nous nous aimons. »

Jésus a du mal à fendre la foule qui le suit, oubliant le commerce et toute autre chose. Malades guéris qui le bénissent encore, cœurs consolés qui le remercient, mendiants qui le saluent : “ Vivante Manne de Dieu ”…

521.5

Le petit vieux est à ses côtés, il y reste jusqu’aux limites de la ville. Et c’est seulement quand Jésus bénit Matthieu et Philippe qui restent à Tecua, qu’il se décide à quitter son Sauveur, après avoir baisé les pieds nus du Maître, les larmes aux yeux et en exprimant toute sa reconnaissance.

« Lève-toi, Eli-Hanna, et viens, que je te donne un baiser, le baiser d’un fils à un père. Que cela te récompense de tout. Je t’applique les paroles[2] du prophète : “ Toi qui pleures, tu ne pleureras plus, car le Miséricordieux a eu pitié de toi. ” Le Seigneur t’a donné un peu de pain et d’eau. Je n’ai pu faire davantage. Si tu as été chassé par un seul, j’ai pour me chasser tous les puissants d’un peuple, et c’est beaucoup si je trouve pour moi et mes apôtres un peu de nourriture et un abri. Mais tes yeux ont vu Celui que tu désirais voir, et tes oreilles ont entendu mes paroles, de même que ton cœur doit sentir mon amour. Va, et sois en paix, car tu es un martyr de la justice, un des précurseurs de tous ceux qui seront persécutés à cause de moi. Ne pleure pas, père ! »

Puis il pose un baiser sur sa tête chenue.

Le vieillard lui rend son baiser sur la joue et lui murmure à l’oreille :

« Méfie-toi de l’autre Judas, mon Seigneur. Je ne veux pas souiller ma langue… Mais méfie-toi. Ce n’est pas avec de bonnes pensées qu’il vient chez mon fils…

– Oui. Mais ne pense plus au passé. Tout sera bientôt fini et personne ne pourra plus me nuire. Adieu, Eli-Hanna. Le Seigneur est avec toi. »

Ils se séparent…

521.6

« Maître, que t’a murmuré le vieillard ? demande Pierre qui marche à côté de Jésus — et avec peine, car Jésus fait de grands pas avec ses longues jambes, chose impossible pour Pierre à cause de sa petite taille.

– Pauvre vieillard ! Que veux-tu qu’il me dise que je ne sache déjà ? répond Jésus en évitant d’être plus précis.

– Il parlait de son fils, hein ? Il t’a avoué de qui il s’agit ?

– Non, Pierre. Je te l’assure. Il a gardé ce nom dans son cœur.

– Mais tu le connais ?

– Je le connais, mais je ne te le dirai pas. »

Un silence prolongé. Puis, tourmentée, la question de Pierre et son aveu.

« Mais pourquoi, Maître, dans quel but Judas va-t-il chez un homme très mauvais comme le fils d’Eli-Hanna ? J’ai peur, Maître ! Il n’a pas de bons amis. Il n’y va pas ouvertement. Il n’a pas en lui la force de résister au mal. J’ai peur, Maître. Pourquoi ? Pourquoi Judas va-t-il chez ces gens et en cachette ? »

Le visage de Pierre exprime une interrogation anxieuse.

Jésus le regarde sans répondre. Que devrait-il répondre, en effet, pour ne pas mentir ni monter le fidèle Pierre contre l’infidèle Judas ? Il préfère le laisser parler.

« Tu ne réponds pas ? Moi, depuis hier, depuis le moment où le vieillard a cru reconnaître Judas parmi nous, je n’ai pas de paix. C’est comme le jour où tu as parlé avec l’épouse du sadducéen. Tu te souviens ? Tu te souviens de mon soupçon[3] ?

– Je me le rappelle. Et toi, tu te rappelles ce que je t’ai dit alors ?

– Oui, Maître.

– Il n’y a rien à ajouter, Simon. Les actes de l’homme ont une apparence différente de la réalité. Mais je suis content d’avoir pourvu aux besoins de ce vieillard. C’est comme si Ananias était revenu. Et vraiment, si Simon de Tecua ne l’avait pas accueilli, je l’aurais conduit dans la maisonnette de Salomon, pour qu’il y ait toujours un père pour nous attendre. Mais pour Eli, c’est mieux ainsi. Simon est bon, il a de nombreux petits-enfants. Eli aime les enfants… Et les enfants font oublier tant de choses douloureuses… »

Avec son habituel savoir-faire pour distraire l’interlocuteur et l’amener à aborder d’autres sujets, quand il trouve qu’il ne convient pas de répondre à des questions dangereuses, Jésus a détourné Pierre de sa pensée. Et il continue à lui parler des enfants qu’il a connus ça et là, pour arriver à lui rappeler Marziam, qui, peut-être à cette heure, tire les filets après avoir pêché dans le beau lac de Génésareth.

Pierre est loin maintenant de penser encore à Eli et à Judas, et il sourit en demandant :

« Mais, après la Pâque, nous irons là-bas, n’est-ce pas ? C’est si beau ! Beaucoup plus qu’ici ! Nous autres, Galiléens, nous sommes des pécheurs pour les Judéens… Mais s’il fallait vivre ici ! Oh ! Miséricorde éternelle ! Si nous, nous serons châtiés, il est sûr que, dans cette région, il n’y aura pas de récompense. »

Jésus appelle les autres, qui sont restés en arrière, et il s’éloigne avec eux sur la route réchauffée par le soleil de décembre.

521.1

The rear of Simon of Tekoah’s house is actually a square delimited on two sides by the wings of the edifice. I call it a square because on market days, as the one I am observing, they open three sections of the strong gate which separates it from a larger public square, and many vendors invade with their stalls the porches which are situated on three sides of the house. I now understand the financial… use, because Simon, being a clever Jew, passes collecting the rent of the places occupied. And he drags after himself the old man, who is now wearing a decent garment, and he introduces him to everybody saying: «As from today you will pay the amount agreed upon to him.» Then, after completing the tour of the porches, he says to Elianna: «That is your work. Here, and inside, with the hotel and the stables. It is not dif­ficult or hard but it shows you how highly I esteem you. I dis­missed, one after the other, three men who were helping me , because they were not honest. But I like you. And then, He brought you to me. And the Master knows hearts. Let us go to Him and tell Him that if He wishes, this is the right time to speak.» And he goes away followed by the old man…

The square is becoming more and more crowded and the noise is increasing more and more. There are women doing their shopping, cattle dealers, buyers of oxen to be yoked to the plough and of other animals, peasants bent under the weight of baskets of fruit and praising their goods, cutlers with all their sharp utensils well displayed on mats, making a great din by striking axes on stumps to show the hardness of the metal, or hammering scythes placed across trestles to show the perfect hardening of the blade, or lifting ploughshares with both hands and driving them into the ground, which bursts open as if it were wounded, to give proof of the robustness of the share which no ground can resist, and copper smiths with amphorae and buckets, pans and lamps, striking the sonorous metal to the point of deafening people, to show them that it is solid, or shouting at the top of their voices offering oil-lamps with one or more flames for the oncoming festival in Chislev; and above all this uproar, as tedious and piercing as the lament of the nocturnal owl, there are the cries of beggars spread out in the strategic points of the market.

521.2

Jesus comes from the house with Peter and James of Zebedee. I do not see the others. But I think they must be going around the town announcing the Master, because I see that the crowds recognise Him at once and many people arrive, while the shouting and noise die down. Jesus has alms given to some beggars and He stops to greet two men who, followed by their servants, were about to leave the market after doing their shopping. But they stop, too, to hear the Master. And Jesus begins to speak, taking what He sees as a starting point:

«Everything at the right time, everything in the right place. You do not hold markets on the Sabbath, neither do you trade in synagogues, nor do you work at night, but only during the day. Sinners only trade on the day of the Lord, or desecrate the places destined for prayer by means of human commerce, or steal at night committing robberies and crimes. Likewise: those who trade honestly, busy themselves to demonstrate the good quality of their victuals or of their implements to their customers and those who buy them are happy with the good purchase made. But if, for instance, a vendor should succeed in deceiving a buyer with shrewd artifice, and the tool or the victuals should turn out to be bad, inferior in value to the price paid, would the buyer not have recourse to defensive measures, going from a minimum of stop­ping buying from that vendor to a maximum of applying to a judge to have his money back? That is what would happen and it would be just. And yet do we not see the people disappointed in Israel by those who sell rotten goods as good ones and denigrate Him Who gives good merchandise, being the Just One of the Lord? Yes, we can all see that.

Yesterday evening many of you came to tell of the evil artifices of bad vendors and I said: “Let them carry on. Be firm in your hearts and God will provide”. Those who sell things which are not good, whom do they offend? You? Me? No. God Himself. He who is deceived is not as guilty as he who deceives. The sin is not so much against man, as it is against God, by trying to sell things which are not good, so that those who want to make a purchase may not come to good things. I do not say: react, revenge yourselves. Such words cannot come from Me. I only say: listen to the true sound of words, watch the actions of those who speak to you, diligently, in the great light, taste the first draught or morsel offered to you, and if they taste sour, and if the behaviour of other people is sinister, if the taste left in your hearts is upsetting, refuse what you are of­fered as a thing which is not good. Wisdom, justice, charity are never sour, upsetting or fond of acting in the shadow.

521.3

I know that I have been preceded by some of My disciples and I will leave two of My apostles with you; further, yesterday evening with deeds more than words, I testified where I come from and with what mission. No long speech is required to draw you to My way. Meditate and be anxious to remain on it. Imitate the founders of this town at the borders of the arid desert. Consider that outside My doctrine there is the aridity of the desert, whilst in My doctrine there are the sources of Life. And whatever may happen, do not be upset or scandalised. Remember the words[1] of the Lord in Isaiah. My hand will never become too short or too small to do good to those who follow My ways, neither will anything ever prevent the hand of the Most High from striking those who offend and grieve Me, yet I came and I found very few willing to receive Me, I called and few replied to Me. Because, as he who honours Me honours the Father Who sent Me, so he who despises Me despises Him Who sent Me. And according to the law of retaliation, he who disowns Me will be disowned.

But you, who have received My word, must not fear the abuse of men or tremble because of the outrage committed first against Me, and then against you, because you love Me. Although I appear to be persecuted and will seem to be struck, I will comfort and pro­tect you. Be not afraid, do not fear man, who is mortal, he is today and tomorrow he is but a remembrance and dust. But fear the Lord, fear Him with holy love, without being frightened, but be afraid of not knowing how to love Him proportionately to His in­finite love. I will not say to you: do this or that. You are aware of what is to be done. I say to you: love. Love God and His Christ. Love your neighbour as I taught you. And you will do everything, if you know how to love.

521.4

I bless you, citizens of Tekoah, the town at the border of the desert, but an oasis of peace for the persecuted Son of man, and may My blessing be in your hearts and in your homes, now and forever.»

«Stay, Master! Stay with us. The desert has always been kind to the saints of Israel!»

«I cannot. There are other people awaiting Me. You are in Me, I in you, because we love one another.»

Jesus makes His way with difficulty through the crowd, who follow Him forgetting their trades and everything else. Sick peo­ple cured bless Him again, hearts comforted thank Him, beggars greet Him: «Living Manna of God»…

521.5

The old man is beside Him and remains with Him as far as the outskirts of the town. And only when Jesus blesses Matthew and Philip who will stay at Tekoah, he makes up his mind to leave his Saviour and he does so kissing Jesus’ bare feet, weeping and uttering words of gratitude.

«Stand up, Elianna, and come here that I may kiss you. The kiss of a son to his father and may that reward you for everything. I ap­ply to you the words[2] of the prophet: “You who are weeping, shall weep no more, because the Merciful One has had mercy on you”. The Lord will give you a little bread and a little water. I could not do more. If you have been driven away by one only, I have all the mighty ones of the people driving Me away, and I am fortunate if I find food and shelter for My apostles and Myself. But your eyes have seen Him Whom you desired to see, and your ears have heard My words, just as your heart must feel My love. Go and be at peace because you are a martyr of justice, one of the precursors of all those who will be persecuted because of Me. Do not weep, father!» And He kisses his white-haired head.

The old man kisses His cheek and whispers in His ear: «Do not trust the other Judas, my Lord. I do not want to soil my tongue… but do not trust him. He does not come with good intentions to my son…»

«Yes. But think no more of the past. It will soon be all over and no one will be able to harm Me any more. Goodbye, Elianna. The Lord is with you.»

They part…

521.6

«Master, what did the old man say to You in such a low voice?» asks Peter who is walking beside Jesus, and with some difficulty, because Jesus is striding with His long legs, and Peter cannot, because he is rather short.

«Poor old man! What do you think he could tell Me, that I did not already know?» replies Jesus, evading a precise answer.

«He spoke of his son, did he not? Did he tell You who he is?»

«No, Peter. I can assure you. He kept that name in his heart.»

«But do You know him?»

«I do. But I will not tell you.»

They remain silent for a long time. Then the anxious question of Peter and his confession. «Master, but why, for what purpose does the Iscariot go to the house of a very wicked man, such as the son of Elianna? I am afraid, Master! He has no good friends. He does not go openly. He has no strength to resist evil. I am afraid, Master. Why? Why does Judas go to such people, and secretly?» Peter’s face is an expressive mask of a sorrowful query.

Jesus looks at him but does not reply. In fact, what can He reply, in order not to tell a lie and not to hurl faithful Peter against un­faithful Judas? He prefers to let Peter speak.

«Are You not replying? I have had no peace since yesterday, when the old man thought he had recognised Judas among us. It is like the day when You spoke to the wife of the Sadducee. Do You remember? Do You remember my suspicion[3]

«Yes, I do. And do you remember what I said to you then?»

«Yes, Master, I remember.»

«There is nothing else to be said, Simon. The actions of men have appearances that are different from reality. But I am glad that I provided for that old man. It is as if Ananias had come back. Ac­tually, if Simon of Tekoah had not accepted him, I would have taken him to Solomon’s little house, to have a father there always waiting for us. But for Eli it is better as it is. Simon is good and he has many grandchildren. Eli loves children… And children make one forget many sad things…»

With His usual skill in distracting His interlocutor, and leading him on to a different subject, when He finds that it is not con­venient to answer dangerous questions, Jesus has distracted Peter from his thoughts. And He continues to speak to him of children, whom they have met here and there, until they remember Marjiam, who is perhaps hauling the nets just then, after fishing in the beautiful lake of Gennesaret.

And Peter, whose thoughts are now far from Eli and Judas, smiles and asks: «But after Passover, we are going there, are we not? It is so beautiful. Oh! much more than it is here. We Galileans are sinners, according to those of Judaea… But to live here! Oh! Eternal Mercy! If we are going to be punished, there will certainly be no reward here.»

Jesus calls the others who have been left behind and He goes away with them along the road warmed by the December sun­shine.


Notes

  1. paroles : comme celles d’Is 50, 2.
  2. paroles qui se trouvent en Is 30, 19-20.
  3. mon soupçon… ce que je t’ai dit… en 503.3/4.

Notes

  1. words, similar to those in: Isaiah 50,2.
  2. words, as in: Isaiah 30,19-20.
  3. my suspicion… what I said…, in 503.3/4.