Gli Scritti di Maria Valtorta

521. A Tecua, Jésus prend congé des habitants et du vieil

521. A Tecua, commiato dai cittadini e dal vecchio

521.1

L’arrière de la maison de Simon de Tecua est simplement une place bordée par les deux ailes de la maison. Elle est en forme de . Je dis place, car, les jours de marché, comme celui que je vois, on ouvre en trois endroits la solide grille qui la sépare d’une place publique plus grande, et de nombreux vendeurs envahissent, avec leurs étalages, les portiques qui se trouvent sur les trois côtés de la maison et dont je comprends maintenant l’intérêt… financier : en bon juif, Simon perçoit de chaque marchand le loyer de la place qu’il occupe. Il se fait suivre du vieillard, revêtu d’un habit convenable, et le présente à tous les vendeurs en disant :

« Voilà, dorénavant, c’est à lui que vous réglerez le prix convenu. »

Puis, une fois fait le tour des portiques, il dit à Eli-Hanna :

« Voilà ton travail. Ici, et à l’intérieur, avec l’auberge et les écuries. Il n’est ni difficile ni fatigant, mais il te montre l’estime que j’ai pour toi. J’ai chassé, l’un après l’autre, trois employés parce qu’ils n’étaient pas honnêtes. Mais tu me plais, et puis c’est Jésus qui t’a amené. Et le Maître sait reconnaître les cœurs. Allons le trouver maintenant pour lui dire que, s’il veut, c’est le bon moment pour parler. »

Et il s’éloigne, suivi du petit vieux…

La foule envahit de plus en plus la place et le bruit ne cesse d’augmenter : des femmes qui viennent faire leurs emplettes ; des marchands de bestiaux ; des acquéreurs de bœufs de labour ou d’autres animaux ; des paysans courbés sous le poids de paniers de fruits et qui vantent leur marchandise ; des couteliers avec leurs étalages d’instruments tranchants et qui, avec un bruit infernal, cognent les haches sur des souches de bois pour montrer la solidité de la lame, ou bien qui tapent avec un marteau sur des faux suspendues à des chevalets pour faire voir la trempe parfaite de la lame ; parfois, ils soulèvent des socs et à deux mains les piquent dans la terre, qui s’ouvre, déchirée, pour donner une preuve de la solidité du soc auquel aucun terrain ne résiste ; et des chaudronniers avec des amphores et des seaux, des poêles et des lampes, dont ils frappent le métal en faisant un bruit assourdissant pour montrer qu’il est massif. En outre, ils crient à pleine gorge pour offrir des lampes à un ou plusieurs becs pour les fêtes prochaines de Casleu ; et par dessus tous ces bruits, monotone et perçant comme le cri plaintif de la chouette durant la nuit, le cri des mendiants, disséminés aux points stratégiques du marché.

521.2

Jésus vient de la maison avec Pierre et Jacques, fils de Zébédée. Je ne vois pas les autres. Je pense qu’ils font un tour en ville pour annoncer la présence du Maître, car je remarque que la foule le reconnaît immédiatement et que beaucoup de gens accourent alors que s’affaiblissent les voix et le bruit du marché. Jésus fait donner l’obole à quelques mendiants et s’arrête pour saluer deux hommes qui, suivis de leurs serviteurs, allaient quitter la place, leurs achats faits. Mais ils s’arrêtent, eux aussi, pour écouter le Maître. Et Jésus commence à parler en partant de ce qu’il voit :

« Chaque chose en son temps, chaque chose à sa place. On ne tient pas le marché le sabbat, on ne fait pas de commerce dans les synagogues, et on ne travaille pas non plus la nuit, mais au contraire pendant qu’il fait jour. Seul le pécheur fait du commerce le jour du Seigneur, ou profane par des trafics humains les lieux destinés à la prière, ou agit en malfaiteur pendant la nuit en commettant des vols et des crimes. Au contraire, le commerçant honnête s’efforce de prouver aux acheteurs la belle qualité de ses denrées et la solidité de ses outils, et l’acheteur repart satisfait de sa bonne acquisition. Mais si, par exemple, à force de ruse, le vendeur réussissait à tromper l’acheteur, et que ce dernier se rendait compte que la denrée ou l’outil acheté était de mauvaise qualité et qu’il l’avait payé trop cher, est-ce que l’acheteur n’aurait pas recours à des moyens de défense, qui peuvent aller de ne plus jamais rien acheter à ce marchand jusqu’au recours au juge pour récupérer son argent ? C’est ce qui arriverait, et ce serait juste.

Et pourtant ne voyons-nous pas, nous en Israël, le peuple trompé par des gens qui vendent des marchandises avariées pour des bonnes et dénigrent celui qui vend de bonnes marchandises, puisqu’il est le Juste du Seigneur ? Oui, nous le voyons tous.

Hier soir plusieurs d’entre vous sont venus raconter les agissements des mauvais vendeurs, et moi, j’ai dit : “ Laissez-les faire. Gardez vos cœurs fermes, et Dieu pourvoira. ”

Ceux qui vendent des produits qui ne sont pas bons, qui offensent-ils ? Vous ? Moi ? Non : Dieu lui-même. ” Le coupable, c’est moins le trompé que le trompeur. Ce n’est pas tant un péché contre l’homme que contre Dieu que de chercher à écouler de mauvais produits, pour que celui qui souhaite acheter n’aille pas vers les bons. Moi je ne vous dis pas : réagissez, vengez-vous. Ce n’est pas une parole qui puisse venir de moi. Je vous dis seulement : écoutez le vrai son des mots, observez bien, en pleine lumière, les actions de celui qui vous parle, goûtez la première gorgée ou la première bouchée qui vous est offerte, et si vous sentez de l’aigreur, si la conduite d’autrui a quelque chose de ténébreux, si le goût qui vous reste dans le cœur vous trouble, repoussez ce qui vous est offert comme quelque chose de mauvais. La sagesse, la justice, la charité ne sont jamais aigres, ne troublent pas et n’aiment pas agir dans l’ombre.

521.3

Je sais que j’ai été précédé par mes disciples, et je vous laisse deux de mes apôtres. De plus, hier soir, j’ai témoigné, par mes actes plus que par mes paroles, d’où je viens et pour quelle mission. Il n’est donc pas besoin de longs discours pour vous attirer à ma voie. Réfléchissez et ayez la volonté d’y demeurer. Imitez les fondateurs de cette ville érigée à la limite du désert. N’oubliez jamais qu’en dehors de ma doctrine, vous ne trouveriez que l’aridité désertique, alors qu’en elle se trouvent les sources de la Vie. Et, si nombreux que soient les événements qui peuvent survenir, ne vous troublez pas, ne vous scandalisez pas. Rappelez-vous les paroles[1] du Seigneur dans Isaïe. Jamais ma main ne pourrait se rabougrir : elle comblera toujours de bienfaits ceux qui suivent mes voies ; de même, jamais la main du Très-Haut ne sera réduite à rien quand il s’agira de frapper ceux qui me causent offense et douleur, à moi qui suis venu et qui ai trouvé bien peu de cœurs pour m’accueillir, à moi qui ai appelé, sans obtenir beaucoup de réponses. Car, de même que celui qui me fait honneur honore le Père qui m’a envoyé, ainsi celui qui me méprise, méprise celui qui m’a envoyé. Et, conformément à l’antique loi du talion, celui qui me repousse sera repoussé.

Mais vous qui avez accueilli ma parole, ne craignez pas les opprobres des hommes et ne tremblez pas à cause de leurs outrages adressés d’abord à moi, et ensuite à vous parce que vous m’aimez. Bien que je paraisse persécuté et même si je semblais frappé, moi, je vous consolerai et vous protégerai. N’ayez pas peur, ne redoutez pas l’homme mortel qui est aujourd’hui et qui demain ne sera qu’un souvenir et de la poussière. Mais craignez le Seigneur, craignez-le avec un saint amour, pas avec peur, craignez de ne pas savoir l’aimer en proportion de son amour infini. Je ne vous dis pas : faites ceci ou cela. Ce qu’il faut faire, vous le savez. Je vous le redis : aimez. Aimez Dieu et son Christ, aimez votre prochain comme je vous l’ai enseigné. Et vous ferez tout bien, si vous savez aimer.

521.4

Je vous bénis, habitants de Tecua, ville en bordure du désert mais oasis de paix pour le Fils de l’homme persécuté, et que ma bénédiction soit dans vos cœurs et sur vos maisons, maintenant et toujours.

– Reste, Maître ! Reste avec nous. Le désert a toujours été bon pour les saints d’Israël !

– Cela m’est impossible. D’autres m’attendent. Vous êtes en moi et moi en vous, puisque nous nous aimons. »

Jésus a du mal à fendre la foule qui le suit, oubliant le commerce et toute autre chose. Malades guéris qui le bénissent encore, cœurs consolés qui le remercient, mendiants qui le saluent : “ Vivante Manne de Dieu ”…

521.5

Le petit vieux est à ses côtés, il y reste jusqu’aux limites de la ville. Et c’est seulement quand Jésus bénit Matthieu et Philippe qui restent à Tecua, qu’il se décide à quitter son Sauveur, après avoir baisé les pieds nus du Maître, les larmes aux yeux et en exprimant toute sa reconnaissance.

« Lève-toi, Eli-Hanna, et viens, que je te donne un baiser, le baiser d’un fils à un père. Que cela te récompense de tout. Je t’applique les paroles[2] du prophète : “ Toi qui pleures, tu ne pleureras plus, car le Miséricordieux a eu pitié de toi. ” Le Seigneur t’a donné un peu de pain et d’eau. Je n’ai pu faire davantage. Si tu as été chassé par un seul, j’ai pour me chasser tous les puissants d’un peuple, et c’est beaucoup si je trouve pour moi et mes apôtres un peu de nourriture et un abri. Mais tes yeux ont vu Celui que tu désirais voir, et tes oreilles ont entendu mes paroles, de même que ton cœur doit sentir mon amour. Va, et sois en paix, car tu es un martyr de la justice, un des précurseurs de tous ceux qui seront persécutés à cause de moi. Ne pleure pas, père ! »

Puis il pose un baiser sur sa tête chenue.

Le vieillard lui rend son baiser sur la joue et lui murmure à l’oreille :

« Méfie-toi de l’autre Judas, mon Seigneur. Je ne veux pas souiller ma langue… Mais méfie-toi. Ce n’est pas avec de bonnes pensées qu’il vient chez mon fils…

– Oui. Mais ne pense plus au passé. Tout sera bientôt fini et personne ne pourra plus me nuire. Adieu, Eli-Hanna. Le Seigneur est avec toi. »

Ils se séparent…

521.6

« Maître, que t’a murmuré le vieillard ? demande Pierre qui marche à côté de Jésus — et avec peine, car Jésus fait de grands pas avec ses longues jambes, chose impossible pour Pierre à cause de sa petite taille.

– Pauvre vieillard ! Que veux-tu qu’il me dise que je ne sache déjà ? répond Jésus en évitant d’être plus précis.

– Il parlait de son fils, hein ? Il t’a avoué de qui il s’agit ?

– Non, Pierre. Je te l’assure. Il a gardé ce nom dans son cœur.

– Mais tu le connais ?

– Je le connais, mais je ne te le dirai pas. »

Un silence prolongé. Puis, tourmentée, la question de Pierre et son aveu.

« Mais pourquoi, Maître, dans quel but Judas va-t-il chez un homme très mauvais comme le fils d’Eli-Hanna ? J’ai peur, Maître ! Il n’a pas de bons amis. Il n’y va pas ouvertement. Il n’a pas en lui la force de résister au mal. J’ai peur, Maître. Pourquoi ? Pourquoi Judas va-t-il chez ces gens et en cachette ? »

Le visage de Pierre exprime une interrogation anxieuse.

Jésus le regarde sans répondre. Que devrait-il répondre, en effet, pour ne pas mentir ni monter le fidèle Pierre contre l’infidèle Judas ? Il préfère le laisser parler.

« Tu ne réponds pas ? Moi, depuis hier, depuis le moment où le vieillard a cru reconnaître Judas parmi nous, je n’ai pas de paix. C’est comme le jour où tu as parlé avec l’épouse du sadducéen. Tu te souviens ? Tu te souviens de mon soupçon[3] ?

– Je me le rappelle. Et toi, tu te rappelles ce que je t’ai dit alors ?

– Oui, Maître.

– Il n’y a rien à ajouter, Simon. Les actes de l’homme ont une apparence différente de la réalité. Mais je suis content d’avoir pourvu aux besoins de ce vieillard. C’est comme si Ananias était revenu. Et vraiment, si Simon de Tecua ne l’avait pas accueilli, je l’aurais conduit dans la maisonnette de Salomon, pour qu’il y ait toujours un père pour nous attendre. Mais pour Eli, c’est mieux ainsi. Simon est bon, il a de nombreux petits-enfants. Eli aime les enfants… Et les enfants font oublier tant de choses douloureuses… »

Avec son habituel savoir-faire pour distraire l’interlocuteur et l’amener à aborder d’autres sujets, quand il trouve qu’il ne convient pas de répondre à des questions dangereuses, Jésus a détourné Pierre de sa pensée. Et il continue à lui parler des enfants qu’il a connus ça et là, pour arriver à lui rappeler Marziam, qui, peut-être à cette heure, tire les filets après avoir pêché dans le beau lac de Génésareth.

Pierre est loin maintenant de penser encore à Eli et à Judas, et il sourit en demandant :

« Mais, après la Pâque, nous irons là-bas, n’est-ce pas ? C’est si beau ! Beaucoup plus qu’ici ! Nous autres, Galiléens, nous sommes des pécheurs pour les Judéens… Mais s’il fallait vivre ici ! Oh ! Miséricorde éternelle ! Si nous, nous serons châtiés, il est sûr que, dans cette région, il n’y aura pas de récompense. »

Jésus appelle les autres, qui sont restés en arrière, et il s’éloigne avec eux sur la route réchauffée par le soleil de décembre.

521.1

La parte posteriore della casa di Simone di Tecua non è che una piazza alla quale fanno ala i lati della casa. Dico piazza perché nei giorni di mercato, come è quello che vedo io, viene aperto in tre posti il robusto cancello che la separa da una più grande piazza pubblica, e molti venditori invadono colle loro bacheche i porticati che sono sui tre lati della casa, e dei quali comprendo adesso l’utilità… finanziaria, perché Simone, da buon ebreo, passa esigendo da ogni mercante il nolo del luogo occupato. E si tira dietro il vecchierello, rivestito di una veste decente, e a tutti lo presenta dicendo: «Ecco, da oggi in poi voi pagherete a lui la somma stabilita». Poi, fatto tutto il giro dei porticati, dice a Eli-anna: «Ecco il tuo lavoro. Qui, e dentro, con l’albergo e le stalle. Né difficile né faticoso, ma che ti dimostra quanta stima ho di te. Ho cacciato, l’uno dopo l’altro, tre che mi aiutavano, perché non erano onesti. Ma tu mi piaci. E poi Egli ti ha portato. E il Maestro sa conoscere i cuori. Andiamo da Lui, ora, a dirgli che, se vuole, l’ora è buona per parlare». E se ne va, seguito dal vecchietto…

La gente sempre più affolla la piazza, e il rumore aumenta sempre più. Donne per gli acquisti, mercanti di bestiame, acquirenti di buoi da aratro o di altri animali, contadini curvi sotto il peso di cesti di frutta e decantanti la loro merce; e coltellinai, con tutto quanto è tagliente bene esposto sulle stuoie, che con un baccano d’inferno battono le scuri su ceppi di legno per mostrare la sodezza della lama, oppure con un martello picchiano su falci tenute sospese su dei cavalletti per far vedere la perfetta tempratura della lama, o che alzano vomeri e a due mani li picchiano nel terreno, che si apre ferito, per dare una prova della robustezza del vomere al quale nessun terreno resiste; e ramai con anfore e secchi, padelle e lampade che picchiano fino a stordire sul metallo sonoro per far vedere che è massiccio, o urlano a tutta gola offrendo lucerne e lucerne a una o più fiamme per le prossime feste di casleu; e su tutti, monotono e penetrante come lamento di civetta notturna, il grido dei mendicanti sparsi nei punti strategici del mercato.

521.2

Gesù viene dalla casa insieme con Pietro e con Giacomo di Zebedeo. Non vedo gli altri. Penso però che siano in giro per la città annunciando il Maestro, perché vedo che la folla lo riconosce subito e molti accorrono mentre il vocìo si fa meno intenso e il rumore ugualmente. Gesù fa dare l’obolo ad alcuni mendicanti e si ferma a salutare due uomini che, seguiti dai servi, stavano per lasciare il mercato dopo gli acquisti. Ma ora si fermano anche loro per sentire il Maestro. E Gesù inizia a parlare prendendo l’argomento da ciò che vede:

«Ogni cosa a suo tempo, ogni cosa a suo luogo. Non si tiene mercato nel sabato, né si commercia nelle sinagoghe e neppure si lavora nella notte, ma bensì mentre è giorno. Soltanto chi è peccatore mercanteggia nel giorno del Signore, o profana i luoghi destinati alla preghiera con commerci umani, o ladroneggia nella notte commettendo furti e delitti. Ugualmente: chi commercia onestamente si affanna a provare ai suoi compratori la bontà delle sue derrate e la saldezza dei suoi strumenti, e chi compra se ne va contento del buon acquisto fatto. Ma se, ad esempio, con molta astuzia, il venditore riuscisse ad ingannare il compratore, e l’utensile o la derrata risultasse a questi non buona, inferiore al prezzo pagato, non ricorrerebbe il compratore a misure di difesa, che vanno da un minimo di non comperare mai più da quel venditore, ad un massimo di ricorrere al giudice per riavere il suo denaro? Così accadrebbe, e giusto sarebbe. Eppure, non vediamo noi in Israele il popolo illuso da chi vende merci avariate per buone, e denigra chi dà merci buone essendo il Giusto del Signore? Sì. Tutti lo vediamo.

Ieri sera molti di voi sono venuti a raccontare le arti dei mali venditori ed Io ho detto: “Lasciateli fare. Tenete fermi i vostri cuori e Dio provvederà”. Questi che vendono cose non buone, a chi fanno l’offesa? A voi? A Me? No. A Dio stesso. Non tanto è colpevole colui che resta ingannato, quanto colui che inganna. Non è tanto fatto peccato contro l’uomo, quanto contro Dio, cercando di smerciare cose non buone perché chi ha desiderio di acquistare non venga alle cose buone. Io non vi dico: reagite, vendicatevi. Non è parola che possa uscire da Me. Dico soltanto: ascoltate il suono vero delle parole, osservate bene, nella gran luce, le azioni di chi vi parla, gustate il primo sorso o il primo boccone che vi viene offerto, e se sentite un suono di asprezza, se l’agire altrui ha del tenebroso, se il sapore che vi resta nel cuore è turbatore, respingete ciò che vi viene offerto come cosa non buona. La sapienza, la giustizia, la carità non sono mai aspre, turbatrici e amanti di agire nell’ombra.

521.3

So che sono stato preceduto da discepoli miei, e vi lascio due miei apostoli; inoltre ieri sera, con le azioni più che con le parole, ho testimoniato da dove vengo e con che missione. Non occorrono dunque lunghi discorsi per attirarvi alla mia via. Pensate e vogliate stare in essa. Imitate i fondatori di questa città ai limiti dell’arido deserto. Pensate sempre che fuor della mia dottrina è aridume di deserto, mentre nella mia dottrina sono le fonti della Vita. E, per quanti eventi possano accadere, non turbatevi, non vi scandalizzate. Ricordate le parole[1] del Signore in Isaia. Non sarà mai accorciata e divenuta piccola la mia mano per beneficare coloro che seguono le mie vie, così come non sarà mai ridotta a nulla la mano dell’Altissimo per colpire coloro che a Me — che venni, e ben pochi ho trovato ad accogliermi; chiamai, e pochi mi risposero — danno offesa e dolore. Perché, come chi fa onore a Me onora il Padre che mi ha mandato, ugualmente chi a Me fa spregio spregia Colui che mi ha mandato. E, per legge antica di taglione, a chi mi ripudia sarà dato ripudio.

Ma voi, che avete accolto la mia parola, non temete gli obbrobri degli uomini, né tremate per i loro oltraggi, prima fatti a Me e poi fatti a voi perché mi amate. Io, sebbene sembri perseguitato e sembrerò colpito, Io vi consolerò e proteggerò. Non temete, non temete l’uomo mortale che oggi è e domani non è che un ricordo e polvere. Ma temete il Signore, temete di un santo amore, non con paura, temete di non saperlo amare con misura proporzionata al suo amore infinito. Io non vi dico: fate questo o quello. Ciò che è da farsi lo sapete. Vi dico: amate. Amate Dio e il suo Cristo. Amate il prossimo vostro come Io vi ho insegnato. E tutto farete se saprete amare.

521.4

Io vi benedico, cittadini di Tecua, città ai margini del deserto ma oasi di pace per il perseguitato Figlio dell’uomo, e la mia be­nedizione sia nei vostri cuori e nelle vostre case, ora e sempre».

«Resta, Maestro! Resta con noi. Il deserto fu sempre buono ai santi d’Israele!».

«Non posso. Ho altri che mi attendono. Voi siete in Me, Io in voi, poiché ci amiamo».

Gesù passa a fatica fra la gente, che lo segue dimentica dei commerci e di ogni altra cosa. Malati guariti che lo benedicono ancora, cuori consolati che lo ringraziano, mendichi che lo salutano: «Vivente Manna di Dio»…

521.5

Il vecchierello è ai suoi fianchi e ci sta sino ai limiti della città. E soltanto quando Gesù benedice Matteo e Filippo, che restano a Tecua, si decide a lasciare il suo Salvatore, e lo fa con baci sui piedi nudi del Maestro e pianti e parole di riconoscenza.

«Alzati, Eli-anna, e vieni ché Io ti baci. Un bacio di figlio a padre, e questo ti compensi di tutto. A te applico le parole[2] del profeta: “Tu che piangi non piangerai più, perché il Misericordioso ha avuto pietà di te”. Il Signore ti darà pane ristretto e poc’acqua. Di più non ho potuto fare. Se tu sei stato scacciato da uno solo, Io ho tutti i potenti di un popolo che mi scacciano, ed è molto se trovo cibo e ricovero per Me e i miei apostoli. Ma i tuoi occhi hanno visto Colui che desideravi e le tue orecchie hanno sentito le mie parole, così come il tuo cuore deve sentire il mio amore. Va’ e sii in pace, perché sei un martire della giustizia, uno dei precursori di tutti quelli che saranno perseguitati per causa di Me. Non piangere, padre!». E lo bacia sulla testa canuta.

Il vecchietto gli rende il bacio sulla guancia e gli mormora all’orecchio: «Diffida dell’altro Giuda, mio Signore. Io non voglio sporcare la mia lingua… Ma Tu diffida. Non viene con pensiero buono dal figlio mio…».

«Sì. Ma non pensare più al passato. Presto tutto sarà finito e nessuno mi potrà più nuocere. Addio, Eli-anna. Il Signore è con te».

Si separano…

521.6

«Maestro, che ti ha detto il vecchio con voce così lieve?», chiede Pietro che cammina al fianco di Gesù e con fatica, perché Gesù fa lunghi passi con le sue lunghe gambe, cosa interdetta a Pietro, così bassotto.

«Povero vecchio! Che vuoi che mi dicesse che già non sapessi?», risponde Gesù eludendo una risposta precisa.

«Parlava del figlio, eh? Ti ha detto chi è?».

«No, Pietro. Te lo assicuro. Si è tenuto quel nome in cuore».

«Ma Tu lo conosci però?».

«Lo conosco. Ma non te lo dirò».

Un silenzio per molto tempo. Poi, affannosa, la domanda di Pietro e la sua confessione. «Maestro, ma perché, a che fare va l’Iscariota in casa di un pessimo uomo quale è il figlio di Eli-anna? Io ho paura, Maestro! Non ha buoni amici costui. Non ci va apertamente. Non è in lui forza di resistere al male. Ho paura, Maestro. Perché? Perché va Giuda da costoro, e di nascosto?». Il volto di Pietro è una espressiva maschera di interrogazione accorata.

Gesù lo guarda e non risponde. Che deve rispondere infatti? Che, per non mentire e per non scagliare il fedele Pietro contro l’infedele Giuda? Preferisce lasciar parlare Pietro.

«Non rispondi? Io, da ieri, da quando il vecchio ha creduto riconoscere fra noi Giuda, non ho pace. È come quel giorno che

Tu parlasti con la moglie del sadduceo. Ricordi? Ricordi il mio sospetto[3]?».

«Lo ricordo. E tu ricordi le mie parole di allora?».

«Sì, Maestro».

«Non c’è altro da dire, Simone. Le azioni dell’uomo hanno apparenze diverse dalla realtà. Ma Io sono contento di aver provveduto a quel vecchio. È come se Anania fosse ritornato. E realmente, se Simone di Tecua non lo avesse accolto, lo avrei condotto nella casetta di Salomon, per avere là un padre sempre ad attenderci. Ma per Eli è meglio così. Simone è buono, ha molti nipoti. Eli ama i bambini… E i bambini fanno dimenticare tante cose dolorose…».

Con la sua abituale scienza di distrarre l’interlocutore e condurlo verso altri argomenti, quando non trova conveniente rispondere a domande pericolose, Gesù ha distratto Pietro dal suo pensiero. E continua a parlargli di bambini, conosciuti qua o là, fino a giungere a ricordare Marziam, che forse a quell’ora ritira le reti dopo la pesca nel bel lago di Genezaret.

E Pietro, ormai lontano col pensiero da Eli e da Giuda, sorride e domanda: «Ma dopo la Pasqua ci andiamo, non è vero? È così bello. Oh! molto più che qui. Noi galilei siamo peccatori per quelli di Giudea… Ma a vivere qui! Oh! Misericordia eterna! Se saremo castigati noi, no che qui non sarà certo premio».

Gesù chiama gli altri rimasti indietro e si allontana con essi per la via scaldata dal sole decembrino.


Notes

  1. paroles : comme celles d’Is 50, 2.
  2. paroles qui se trouvent en Is 30, 19-20.
  3. mon soupçon… ce que je t’ai dit… en 503.3/4.

Note

  1. parole, simili a quelle che sono in: Isaia 50, 2.
  2. parole, che sono in: Isaia 30, 19-20.
  3. il mio sospetto… le mie parole…, in 503.3/4.