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Bien que brisée par la douleur et la fatigue, Marthe est toujours la maîtresse de maison qui sait accueillir et recevoir, et elle fait honneur à chacun avec une distinction parfaite. Ainsi, après avoir conduit tout ce petit monde dans une des salles, elle donne des ordres pour que l’on apporte les rafraîchissements d’usage et que ses hôtes aient tout le confort nécessaire.
Les serviteurs circulent, mélangeant des boissons chaudes ou des vins précieux et offrant des fruits magnifiques, des dattes blondes comme la topaze, des raisins secs — quelque chose qui ressemble à nos raisins de Damas, dont les grappes sont d’une perfection fantastique —, du miel filant, le tout dans des amphores, des coupes, des plats, des plateaux de grand prix. Et Marthe surveille attentivement que personne ne soit laissé de côté ; elle va jusqu’à contrôler ce que les serviteurs offrent à chacun, en fonction de l’âge et peut-être des individus dont les goûts lui sont connus. C’est ainsi qu’elle arrête un serviteur qui se dirigeait vers Elchias avec une amphore remplie de vin et une coupe, pour lui dire : “ Tobie, pas de vin, mais de l’eau de miel et du jus de dattes. ” Et à un autre : “ Jean préférera sûrement du vin. Offre-lui le vin blanc de raisin sec. ” Elle se charge elle-même de présenter au vieux scribe Chanania du lait chaud abondamment sucré avec du miel blond en disant :
« Ce sera bon pour ta toux. Tu t’es sacrifié pour venir, souffrant comme tu l’es, de plus par ce temps froid.