576.1
Par une très belle matinée d’avril, la terre et le firmament déploient toutes leurs beautés printanières. On respire la lumière, les chants, les odeurs, tant l’air est imprégné de clarté, de voix joyeuses et affectueuses, de parfums. Il a dû tomber pendant la nuit une courte averse qui a fait partir la poussière des routes et les a assombries, sans les rendre boueuses. Elle a lavé les tiges et les feuilles et celles-ci, scintillantes et propres, remuent sous une douce brise qui descend des monts vers la plaine fertile qui annonce Jéricho. Des rives du Jourdain montent continuellement des gens qui viennent de le traverser, ou bien qui ont suivi le chemin côtier, pour rejoindre cette route-ci, qui mène directement à Jéricho et à Doco, comme l’indiquent les inscriptions. A la foule des Hébreux qui, de tous côtés, affluent vers Jérusalem pour les cérémonies rituelles, se mêlent des marchands venus d’autres endroits, et des bergers avec les agneaux des sacrifices qui bêlent, ignorants de leur sort.
Plusieurs reconnaissent Jésus et le saluent. Ce sont des Hébreux de Pérée, de la Décapole, ou de lieux plus éloignés. Il y a un groupe de Césarée Panéade. Des bergers, étant plutôt nomades et suivant leurs troupeaux, ont une certaine connaissance du Maître, qu’ils ont rencontré ou que ses disciples leur ont annoncé.