The Writings of Maria Valtorta

6. Purification d’Anne et offrande de Marie, la petite Fille parfaite pour le Royaume des Cieux.

6. The purification of Anne and the offering of Mary,

6.1

Je vois Anne et Joachim, en compagnie de Zacharie et d’Elisabeth, sortir d’une maison de Jérusalem – certainement une maison d’amis ou de parents – et prendre la direction du Temple pour la cérémonie de la purification.

Anne porte dans ses bras l’enfant, bien emmaillotée et même enveloppée dans une couverture de laine légère qui doit être douce et chaude. Avec quelle précaution et quel amour elle porte et surveille sa petite fille ! De temps à autre, elle soulève le bord du tissu fin et chaud pour voir si Marie respire bien, puis elle l’en recouvre pour la protéger de l’air vif d’une belle, mais froide journée de plein hiver.

Elisabeth tient des paquets. Joachim traîne par une corde deux gros agneaux tout blancs, des moutons déjà plus que des agneaux. Zacharie ne porte rien. Il est bien beau dans son vêtement de lin, qu’un lourd manteau de laine, blanche elle aussi, laisse entrevoir. Un Zacharie beaucoup plus jeune que celui que j’ai déjà vu à l’occasion de la naissance de Jean-Baptiste, en pleine force de l’âge. De même, Elisabeth est une femme d’âge mûr, mais elle garde une certaine fraîcheur. Chaque fois qu’Anne regarde le bébé, elle se penche sur le petit visage endormi en s’extasiant. Elle aussi est très belle dans son vêtement d’un bleu qui tend vers le violet foncé, la tête couverte d’un voile qui lui tombe sur les épaules et sur le manteau, plus sombre que la robe.

Pour ce qui est d’Anne et de Joachim, leurs habits de fête leur donnent l’air solennel. Contrairement à son habitude, Joachim ne porte pas sa tunique marron foncé, mais un long vêtement d’un rouge très sombre – nous le qualifierions aujourd’hui de “ rouge saint Joseph ” –, et les franges de son manteau sont toutes neuves et jolies. Lui aussi porte sur la tête une sorte de voile triangulaire entouré d’un cercle de cuir. Tous ces vêtements sont neufs et fins.

Quant à Anne, il n’est pas question d’habit foncé aujourd’hui ! Elle porte une robe d’un jaune très pâle, presque couleur vieil ivoire, serrée à la ceinture, au cou et aux poignets par une bande qui semble d’argent et d’or. Elle a la tête couverte d’un voile très fin qui paraît damassé, lui aussi retenu sur le front par une lame mince mais précieuse. Elle a mis un collier de filigrane au cou ainsi que des bracelets aux poignets. Elle ressemble à une reine, ne serait-ce que par la dignité avec laquelle elle porte son vêtement et surtout son manteau, d’un jaune pâle bordé d’une grecque en belle broderie, teinte sur teinte.

« J’ai l’impression de te voir le jour de ton mariage. Je n’étais alors qu’une fillette, mais je me rappelle encore comme tu étais belle et heureuse, dit Elisabeth.

– Mais je le suis davantage aujourd’hui… et j’ai voulu mettre cette même robe pour cette cérémonie. Je l’avais gardée pour cela… et je n’espérais plus la mettre pour un jour pareil.

6.2

– Le Seigneur t’a beaucoup aimée, soupire Elisabeth.

– C’est pour cette raison que je lui offre ce que j’aime le plus : ma fleur.

– Comment arriveras-tu à l’arracher de ton sein quand ce sera le moment ?

– Je me rappellerai que je ne l’avais pas, et que c’est Dieu qui me l’a donnée. Je serai toujours plus heureuse maintenant qu’à cette époque-là. Quand je la saurai au Temple, je me dirai : “ Elle prie devant le tabernacle, elle prie le Dieu d’Israël en faveur de sa maman aussi ”, et je me sentirai en paix. Et j’éprouverai une paix encore plus grande en pensant : “ Elle est toute à lui. Lorsque les deux heureux vieillards qui l’ont reçue du ciel ne seront plus, lui, l’Eternel, sera encore son Père. ” Crois-moi, j’en ai la ferme conviction, cette petite fille ne nous appartient pas. Je n’étais plus bonne à rien… C’est lui qui l’a déposée dans mon sein, comme un don divin pour essuyer mes larmes et affermir notre espérance ainsi que nos prières. C’est pourquoi elle est à lui. Nous en sommes, nous, les heureux gardiens… qu’il en soit béni ! »

6.3

Ils parviennent aux murs du Temple.

« Pendant que vous allez à la porte de Nicanore, je vais prévenir le prêtre. Je vous rejoindrai ensuite » annonce Zacharie. Il disparaît derrière une arcade qui donne accès à une grande cour entourée de portiques.

Le groupe continue à traverser les terrasses successives. En effet – je ne sais pas si je l’ai jamais précisé – l’enceinte du Temple ne se trouve pas sur un terrain plat, mais elle monte par paliers successifs de plus en plus hauts. On accède à chaque palier par des marches et chacun d’eux comprend des cours, des portiques et des portails magnifiquement travaillés, en marbre, en bronze et en or.

Avant d’atteindre le lieu du rendez-vous, ils s’arrêtent pour sortir des paquets ce qu’ils ont apporté : des galettes, me semble-t-il, larges, plates et bien beurrées, de la farine blanche, deux colombes dans une cage en osier ainsi que deux grosses pièces d’argent ; certaines pièces étaient en effet très lourdes mais, heureusement, les poches n’existaient pas à cette époque, car elles en auraient été trouées.

Voici la belle porte de Nicanore, un chef-d’œuvre de broderie en bronze massif laminé d’argent. Zacharie est déjà là, aux côtés d’un prêtre en vêtement de lin somptueux.

Anne est aspergée d’une eau que je suppose lustrale, puis reçoit l’ordre de s’avancer vers l’autel du sacrifice. L’enfant n’est plus dans les bras de sa mère. Elisabeth l’a prise, et elle reste au-dehors.

En revanche, Joachim entre derrière sa femme, tirant der­rière lui un malheureux agneau bêlant. Moi… je fais comme pour la purification de Marie : je ferme les yeux pour ne pas le voir égorger.

Anne est désormais purifiée.

6.4

Zacharie dit quelques mots à voix basse à son collègue, qui acquiesce avec un sourire. Celui-ci s’approche ensuite du groupe recomposé et, félicitant le père et la mère pour leur joie et leur fidélité aux promesses, il reçoit le second agneau, la farine et les galettes.

« Cette fillette est donc consacrée au Seigneur ? Que la bénédiction de Dieu soit sur elle et sur vous ! Voici venir Anne, ce sera l’une de ses maîtresses : Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Viens, femme : cette petite est offerte au Temple en hostie de louange. Tu seras sa maîtresse, et elle croîtra en sainteté sous ta protection. »

Anne, fille de Phanuel, aux cheveux déjà tout blancs, cajole la petite fille, qui s’est éveillée et regarde de ses yeux innocents et étonnés toute cette blancheur, tout cet or qui brille au soleil.

La cérémonie doit être achevée. Je n’ai pas vu de rite particulier pour l’offrande de Marie. Peut-être suffisait-il de le dire au prêtre, et surtout à Dieu, auprès du lieu sacré.

6.5

« Je voudrais faire l’offrande au Temple et aller à l’endroit où j’ai vu la lumière, l’année dernière », dit Anne.

Ils s’y rendent, accompagnés d’Anne, fille de Phanuel. Ils ne pénètrent pas dans le Temple proprement dit. Cela se comprend, car ce sont des femmes et il s’agit d’une fille. Ils ne vont même pas là où Marie ira offrir son Fils. Mais, tout près de la porte grande ouverte, ils regardent l’intérieur demi-obscur d’où parviennent de doux chants de jeunes filles et où brillent des lampes précieuses qui répandent une lumière dorée sur deux rangées de petites têtes voilées de blanc, deux vraies rangées de lys.

« Dans trois ans, tu seras là, mon lys, promet Anne à Marie, qui regarde à l’intérieur, comme fascinée, et sourit en entendant ces chants psalmodiés.

– On dirait qu’elle comprend, dit Anne, fille de Phanuel. C’est une belle petite fille ! Elle me sera aussi chère que si c’était la mienne. Je te le promets, femme, du moins si l’âge me le permet.

– Tu seras encore là, femme, déclare Zacharie. Tu la recevras parmi les jeunes filles consacrées. Moi aussi, j’y serai. Je veux être présent ce jour-là pour lui recommander de prier pour nous dès le premier instant… »

Il regarde sa femme, qui comprend et soupire.

La cérémonie est terminée et Anne, fille de Phanuel, se retire, tandis que les autres sortent du Temple en discutant.

J’entends Joachim dire :

« J’aurais bien donné tous mes agneaux, et pas seulement les deux meilleurs, pour avoir cette joie et louer Dieu ! »

Je ne vois rien de plus.

6.6

Jésus dit :

« Salomon fait dire[1] à la Sagesse : “ Que les enfants viennent à moi. ” C’est effectivement de la forteresse, des murs de sa cité, que l’éternelle Sagesse proposait à l’éternelle enfant : “ Viens à moi. ” Elle brûlait de la posséder. Plus tard, le Fils de l’Enfant toute pure dira[2] : “ Laissez venir à moi les petits enfants, car le Royaume des Cieux est à eux ; celui qui ne leur ressemble pas ne peut avoir part à mon Royaume. ” Les voix se poursuivent et, tandis que la voix du Ciel crie à la petite Marie : “ Viens à moi ”, celle de l’Homme dit, en pensant à sa Mère : “ Venez à moi si vous savez être de petits enfants. ”

Le modèle que je vous donne, c’est ma Mère.

Voyez la parfaite petite fille au cœur de colombe, simple et pur, voyez celle que les années et le contact du monde n’ont pas fait tomber dans la barbarie des âmes corrompues, tortueuses, menteuses. Parce qu’elle s’y refuse. Venez à moi en regardant Marie.

6.7

Toi qui la vois, dis-moi : son regard d’enfant est-il si différent de celui que tu lui as vu au pied de la croix, ou dans la joie de la Pentecôte, ou encore à l’heure où ses paupières se fermèrent sur ses yeux de gazelle pour son dernier sommeil ? Non. Son regard est ici celui d’un enfant, incertain et étonné, puis elle aura le regard surpris et intimidé de l’Annonciation, plus tard encore celui, tout heureux, de la Mère à Bethléem ; elle aura ensuite le regard d’adoration de ma première et sublime disciple, qui se fera déchirant chez la femme torturée du Golgotha, pour devenir radieux à la Résurrection et à la Pentecôte ; il sera enfin voilé par le sommeil extatique de sa dernière vision. Mais, qu’ils s’ouvrent à son premier regard ou qu’ils se ferment avec lassitude sur la dernière lumière, ses yeux, après avoir vu tant de joie et d’horreur, restent ce morceau de ciel serein, pur et paisible qui resplendit, toujours pareil à lui-même, sur le visage de Marie. Colère, mensonge, orgueil, luxure, haine, curiosité, rien de tel ne les souille jamais de ses nuées fumeuses.

Qu’ils rient ou qu’ils pleurent, ces yeux contemplent Dieu avec amour ; par amour pour Dieu, ils caressent, pardonnent et supportent tout, et cet amour pour Dieu les rend invulnérables aux assauts du Mal, qui se sert si souvent du regard pour pénétrer dans le cœur. Ce sont là les yeux purs, paisibles et bienveillants que possèdent les chastes, les saints, ceux qui aiment Dieu.

Je l’ai dit[3] : “ La lampe de ton corps, c’est l’œil. Si donc ton œil est sain, ton corps tout entier sera lumineux. Mais si ton œil est malade, ton corps tout entier sera ténébreux. ” Les saints ont eu cet œil qui est lumière pour l’âme et salut de la chair car, comme Marie, pendant toute leur vie ils n’ont regardé que Dieu. Plus encore, ils se sont souvenus de Dieu.

Je t’expliquerai, ma petite voix, le sens de ce mot. »

6.1

In Jerusalem I see Joachim and Anne, together with Zacharias and Elizabeth, coming out of a house, which must belong to friends or relatives, and they are heading towards the Temple for the ceremony of the Purification.

Anne is carrying the Baby, all wrapped up in swaddling clothes, or rather, all tied up in a wide garment of light wool, which, however, must be soft and warm. It is impossible to describe how carefully and lovingly she carries and watches her little creature, lifting the edge of the fine warm cloth to see if Mary is breathing freely, and then she readjusts it to protect Her from the sharp air of a clear but cold winter day.

Elizabeth is holding some parcels in her hands. Joachim is pulling with a rope two big and very white lambs, which are more like rams than lambs. Zacharias has nothing in his hands. He is handsome in his linen garment, which can be seen under a white heavy woollen mantle. Zacharias, much younger than the one already seen at the birth of the Baptist, in his full manhood, as Elizabeth is a mature woman, but still fresh in her appearance: and she bends in ecstasy over the tiny sleeping face, every time Anne looks at the Baby. She also looks beautiful in her blue almost dark violet dress and in her veil that covers her head and then falls on her shoulders and on the mantle, which is darker than her dress.

But Joachim and Anne are certainly solemn in their best clothes. Unexpectedly, he is not wearing his dark brown tunic. Instead he has on a long garment of a very deep red, which we would now call St. Joseph’s red, and the fringes attached to his mantle are new and beautiful. He, too, is wearing a kind of rectangular veil on his head and it is secured with a leather band. Everything is new and of excellent quality.

Anne, oh! She is not wearing dark clothes today! Her dress is a very pale yellow, almost the colour of old ivory, tied at her waist, neck and wrists with a large belt that seems of silver and gold. Her head is covered by a very light damask veil, held at her forehead by a thin but precious plate. She has a filigree necklace around her neck and bracelets at her wrists. She is like a queen, also because of the dignity with which she wears her dress, and particularly her cape, which is of a light yellow colour hemmed with a Greek fret beautifully embroidered in the same shade.

«You look exactly as the day you got married. I was just a little older than a girl, then, but I still remember how beautiful and happy you were» says Elizabeth.

«But now I am even more so… and I decided to wear the same dress for this rite. I had kept it for this… and I was no longer expecting to put it on for this.»

6.2

«The Lord has loved you very much…» says Elizabeth sighing.

«And that is why I am giving Him the thing I love most. This flower of mine.»

«How will you be able to tear it from your heart when the time comes?»

«Remembering that I did not have her and that God gave her to me. I shall always be happier now than then. When I know She is in the Temple I will say to myself: “She is praying near the Tabernacle, She is praying the God of Israel also for Her mummy” and I will have peace. And a greater peace I will have in saying: “She belongs entirely to Him. When these two old but happy parents, who received Her from Heaven, are no longer alive, He, the Eternal, will still be Her Father”. Believe me, I am fully convinced, this little creature is not ours. I was not able to do anything more… He put Her in my bosom, a divine gift to wipe away my tears and fulfil our hopes and our prayers. That is why She belongs to Him. We are the happy guardians… and may He be blessed for this!»

6.3

They have now reached the walls of the Temple.

«While you go to Nicanor’s Gate, I will go and inform the priest. And then I will come, too» Zacharias says. And he disappears behind an arch leading into a large yard surrounded by porches.

The group continues to proceed along the ensuing terraces. I do not know whether I have said this before: the enclosure wall of the Temple is not on level ground but it rises up higher and higher by means of successive terraces. Each terrace is reached by means of a flight of steps and on each terrace there are yards and porches and beautiful portals wrought in marble, bronze and gold.

Before reaching their destination they stop to take out the contents of the parcels: cakes, I think, which are wide and flat and very greasy, some white flour, two doves in a small wicker cage and some big silver coins: they are quite heavy but fortunately garments did not have pockets in those days. They would have made holes in them.

Here is the beautiful Gate of Nicanor, all chiselled in heavy bronze silver plating. Zacharias is already there beside a stately priest dressed in linen.

Anne is sprinkled with what I suppose is lustral water and then she is instructed to move towards the altar of the sacrifice. The Child is no longer in her arms. Elizabeth, who has stopped at this side of the Gate, has taken Her.

Joachim, instead, enters behind his wife, dragging a miserable bleating lamb. And I… I do exactly what I did on the occasion of Mary’s purification: I close my eyes not to see any slaughter.

Now Anne is purified.

6.4

Zacharias whispers something to his colleague, who nods smiling. He then approaches the group, which has reassembled, and as he congratulates the mother and father on their joy and their loyalty to the promises, he is given the second lamb, the flour and the cakes.

«So this daughter is sacred to the Lord? May His blessing be with Her and with you. Here is Anna. She will be one of Her teachers. Anna of Phanuel of the tribe of Asher. Come here, woman. This little one is offered to the Temple as a victim of praise. You will be Her teacher and She will grow holy under your guidance.»

Anna, already completely grey, fondles the Child, who has awakened and is looking with Her innocent and surprised eyes at all the white and gold lit up by the sun.

The ceremony must be over. I did not see any special rite for the offering of Mary. Perhaps it was sufficient to tell the priest, and above all God, at the sacred place.

6.5

«I would like to give the offering to the Temple and go over there where I saw the light last year.»

They go accompanied by Anna of Phanuel. They do not enter the actual Temple; since they are women and it is the case of a little girl, it is understandable that they do not even go where Mary went to offer Her Son. But very close to the wide open door, they look into the half-dark inside from which sweet songs of girls can be heard and where precious lamps are lit and spread a golden light on two flower beds of white veiled heads: two real flowerbeds of lilies.

«In three years’ time You will be there too, my Lily» promises Anne to Mary, Who looks fascinated at the inside and smiles at the slow song.

«You would say that She understands» says Anna of Phanuel. «She is a beautiful child! She will be as dear to me as if She were my own. I promise you, mother. If I shall be granted to be so.»

«You shall, woman» Zacharias says. «You will receive Her amongst the sacred girls. I also shall be there. I want to be there that day to tell Her to pray for us from the very first moment…» and he looks at his wife who understands and sighs.

The ceremony is over and Anna of Phanuel withdraws, while the others leave the Temple speaking to one another.

I hear Joachim say: «Not only two lambs and the best, but I would have given all my lambs for this joy and to praise God!»

I do not see anything else.

6.6

Jesus says:

«Solomon in his Wisdom says[1]: “Whoever is childlike, let him come to me”. And really from the stronghold, from the walls of her city, Eternal Wisdom said to the Eternal Maiden: “Come to Me”, longing to have Her. Later the Son of the Most Pure Maiden will say: “Let little children come to Me because the Kingdom of Heaven is theirs, and those who do not become like them will not have any part in My Kingdom”. The voices follow one another and while the voice of Heaven cries to little Mary: “Come to Me”, the voice of Man says, and thinks of His Mother in saying so: “Come to Me if you can be like children”.

I give you My Mother as a model.

Here is the perfect Maiden with the pure and simple heart of a dove, here is the One Whom years and worldly contacts do not make defiant in the cruelty of a corrupted, twisted, false spirit. Because She does not want it. Come to Me, looking at Mary.

6.7

Since you see Her, tell me: Is Her glance as an infant very different from the one She had at the foot of the Cross or in the delight of Pentecost or when Her eyelids closed upon Her innocent eyes for Her last sleep? No. Here is the uncertain and astonished glance of an infant, then it will be the amazed and modest look of the Annunciation, and then the happy one of the Mother in Bethlehem, then the worshipping glance of My first and sublime Disciple, then the tormented one of the Tortured Mother on Golgotha, then the radiant glance of Resurrection and Pentecost, then the veiled look of the ecstatic sleep of the last vision. But whether it opens at the first sight, or closes tired on the last light, after seeing so much joy and horror, Her eye is the clear, pure, placid piece of the sky that always shines below Mary’s forehead. Wrath, falsehood, pride, lewdness, hatred, curiosity never soil it with their smoky clouds.

It is the eye that looks at God lovingly, whether it cries or laughs, and that for God’s sake fondles and forgives and bears everything, and by the love of God is rendered unassailable to the assaults of Evil, that so often makes use of the eye to penetrate the heart. It is the pure, restful, blessing eye that the pure, the saints, the lovers of God possess.

I said[2]: “The lamp of the body is the eye. If your eye is sound, your whole body will be filled with light. But if your eye is cloudy, your whole body will be all darkness”. Saints possessed this eye which is the light for the soul and salvation for the flesh, because like Mary throughout their lives they looked only at God. Even more: they remembered God.

I will explain to you, My little voice, the meaning of My word.»


Notes

  1. fait dire, en : Pr 9, 4.
  2. dira en : 378.8.
  3. Je l’ai dit, en : Mt 6, 22-23 (174.9) ; Lc 11, 34-35 (413.7).

Notes

  1. says: Proverbs 9:4.
  2. I said: Matthew 6:22-23 (174.9); Luke 11:34-35 (413.7).