The Writings of Maria Valtorta

606. Jésus et Marie sont l’antithèse d’Adam et Eve.

606. Jesus and Mary are the antithesis

606.1

Jésus dit :

« Le couple Jésus-Marie est l’antithèse du couple Adam-Eve[1]. C’est lui qui est chargé d’annuler la faute d’Adam et Eve et de ramener l’humanité à son état initial de la Création : riche en grâce, riche de tous les dons que le Créateur lui a prodigués. L’humanité a subi une régénération totale grâce au couple de Jésus et Marie, qui sont ainsi devenus les nouveaux parents de l’humanité. Tout ce qui précède est effacé. Le temps et l’histoire de l’homme se comptent à partir du moment où la nouvelle Eve, par un renversement de la création, tire de son sein inviolé le nouvel Adam, par l’opération du Seigneur Dieu.

Mais pour annuler les œuvres des deux premiers parents, cause de mortelles infirmités, d’une perpétuelle mutilation, d’appauvrissement et, qui plus est, d’indigence spirituelle — en effet, après le péché, Adam et Eve furent dépouillés de la richesse infinie que le Père leur avait donnée —, le nouvel Adam et la nouvelle Eve durent agir en tout et pour tout d’une manière opposée à celle des deux premiers. Il leur fallut pousser l’obéissance jusqu’à la perfection qui s’anéantit et s’immole dans la chair, dans les sentiments, dans la pensée, dans la volonté pour accepter tout ce que Dieu veut. Ils durent aussi pousser la pureté jusqu’à une chasteté absolue par laquelle la chair… mais que fut la chair pour nous, les deux êtres purs ? Un voile d’eau sur l’esprit triomphant, une caresse de vent sur l’esprit roi, un cristal qui isole l’esprit-seigneur sans le corrompre, un élan qui soulève et non un poids qui accable. Voilà ce que fut la chair pour nous. Elle nous fut moins lourde et moins sensible qu’un vêtement de lin, une substance légère interposée entre le monde et la splendeur du moi surnaturel, un moyen pour faire ce que Dieu voulait. Rien d’autre.

606.2

Avons-nous connu l’amour ? Certainement. Mais c’est le “ parfait amour ” que nous avons connu. En revanche, l’appétit des sens qui vous pousse à vous rassasier avidement d’une chair n’est pas de l’amour, c’est de la luxure, rien de plus. C’est tellement vrai qu’en vous aimant ainsi — vous croyez que c’est de l’amour —, vous ne savez pas avoir de l’indulgence, vous aider, vous pardonner. Qu’est-ce alors que votre amour ? C’est de la haine. C’est uniquement un désir paranoïaque qui vous pousse à préférer la saveur d’un aliment faisandé à la nourriture saine, fortifiante des nobles sentiments.

Nous, nous connaissions le “ parfait amour ”, nous qui étions parfaitement chastes. Cet amour embrassait Dieu au Ciel et était uni à lui, comme le sont les branches au tronc qui les nourrit ; il s’épanchait et descendait en prodiguant le repos, l’abri, la nourriture, le confort sur la terre à ses habitants. Un tel amour n’excluait aucun de nos semblables, ni les êtres inférieurs, ni la nature végétale, ni les eaux et les astres. Les mauvais eux-mêmes n’en étaient pas exclus. Eux aussi, en effet, bien que membres morts, étaient pourtant membres du grand corps de la Création et nous reconnaissions en eux, quoique défigurée et souillée par leurs fautes, la sainte figure du Seigneur qui les avait formés à son image et à sa ressemblance.

Nous aimions, en nous réjouissant avec les bons, en pleurant sur ceux qui ne l’étaient pas, en priant pour les bons — c’est là le signe d’un amour actif qui s’extériorise en demandant et en obtenant la protection pour ceux qu’on aime — afin qu’ils s’améliorent et s’approchent toujours davantage de la perfection du Bon qui nous aime du haut des Cieux, en priant pour ceux qui vacillent entre la bonté et la méchanceté pour qu’ils se fortifient et sachent demeurer sur le droit chemin, en priant pour les mauvais, pour que le Bien parle à leurs esprits, les abatte peut-être par la foudre de sa puissance, mais les convertisse au Seigneur leur Dieu. Nous aimions comme personne n’a jamais aimé.

Nous poussions l’amour au sommet de la perfection pour combler par notre océan d’amour l’abîme creusé par le manque d’amour d’Adam et Eve, qui s’aimèrent eux-mêmes plus que Dieu, en voulant obtenir plus qu’il ne leur était permis pour devenir supérieurs à Dieu.

606.3

Par conséquent nous devions unir une pratique constante de tout ce qui était opposé à la façon d’agir du couple d’Adam et Eve en matière de pureté, d’obéissance, de charité, de détachement de toutes les richesses de la terre : chair, puissance, argent, autrement dit le trinôme de Satan opposé au trinôme de Dieu : foi, espérance, charité. Il nous a fallu de même prendre le contre-pied de la haine, de la luxure, de la colère, de l’orgueil, ces quatre passions perverses opposées aux quatre vertus saintes : force, tempérance, justice et prudence.

Et si notre bonne volonté sans limite nous aida grandement, l’Eternel seul sait à quel point il fut héroïque d’accomplir cette pratique, à certains moments et dans certains cas. Je désire ici n’en citer qu’un, et qui se rapporte à ma Mère, pas à moi. La nouvelle Eve avait repoussé dès ses plus tendres années les flatteries employées par Satan pour l’exhorter à mordre le fruit et en goûter la saveur qui avait rendue folle la compagne d’Adam ; elle ne s’est pas bornée à repousser Satan, elle l’a vaincu par une volonté d’obéissance, d’amour, de chasteté, tellement profonde que le Maudit en a été écrasé et dompté. Que Satan ne relève pas la tête sous le talon de la Vierge, ma Mère ! Il bave et écume, rugit et blasphème. Mais sa bave coule vers le sol, son hurlement ne touche pas l’atmosphère qui entoure Marie ; celle-ci ne sent pas la puanteur et n’entend pas ses éclats de rire démoniaques, elle ne voit pas même la bave répugnante du Serpent éternel parce que les harmonies et les parfums célestes dansent avec amour autour de sa belle et sainte personne et parce que son œil, plus pur que le lys et plus aimant que celui de la tourterelle, a les yeux fixés uniquement sur son Seigneur éternel dont elle est la fille, l’Epouse et la Mère.

606.4

Lorsque Caïn tua Abel, sa mère proféra les malédictions que son esprit, séparé de Dieu, lui suggérait contre son prochain le plus intime : le fruit de ses entrailles profanées par Satan et souillées par un désir indécent. Or cette malédiction fut la tache dans le royaume du moral humain, tout comme le crime de Caïn fut la tache dans le royaume de l’animal humain. Le sang coula sur la terre, répandu par la main d’un frère. Ce premier sang attire comme un aimant millénaire tout le sang qu’une main d’homme répand en le tirant des veines de l’homme. Malédiction sur la terre proférée par une bouche humaine — comme si la terre n’avait pas été suffisamment maudite à cause de l’homme révolté contre son Dieu… déjà —, elle connaissait les ronces et les épines, la dureté du sol, la sécheresse, la grêle, le gel, la canicule, elle qui avait été créée parfaite et servie par des éléments parfaits pour être une belle demeure attrayante pour l’homme, son roi.

Marie doit effacer Eve. Or Marie voit le second Caïn : Judas. Elle sait qu’il est le Caïn de son Jésus, le second Abel. Elle sait que le sang de ce second Abel a été vendu par ce Caïn, et que déjà il est répandu. Mais elle ne maudit pas, elle aime et pardonne. Elle aime et rappelle.

Oh ! Maternité de Marie, la femme martyre ! Maternité sublime autant que ta maternité virginale et divine ! De cette dernière, c’est Dieu qui t’a fait don. Mais de la première, toi, Mère sainte, Corédemptrice, tu t’es fait don toi-même, car toi seule as su en cette heure, alors que tu sentais déjà ton cœur brisé par la flagellation qui m’avait brisé la chair, dire ces mots à Judas. Toi seule as su en cette heure, alors que tu sentais déjà la croix te briser le cœur, aimer et pardonner.

606.5

Marie est la nouvelle Eve. Elle vous enseigne la nouvelle religion qui pousse l’amour à pardonner au meurtrier d’un fils. N’imitez pas Judas, qui ferme son cœur à cette maîtresse de grâce et désespère en disant : “ Il ne peut me pardonner. ” Il doute des paroles de la Mère de la Vérité et par conséquent de mes paroles, qui n’avaient cessé de répéter que j’étais venu pour sauver et non pour perdre, pour pardonner à ceux qui viennent à moi en se repentant.

Marie, la nouvelle Eve, a reçu de Dieu un nouveau fils “ à la place d’Abel tué par Caïn ”. Mais cela ne s’est pas passé en un moment de plaisir animal qui assoupit la douleur sous les vapeurs de la sensualité et la lassitude de l’assouvissement. Elle l’a reçu à l’heure de la plus grande souffrance, au pied d’un gibet, au milieu des râles de son Fils mourant, des insultes d’une foule déicide et d’une désolation imméritée et totale puisque même Dieu ne la consolait plus.

Une vie nouvelle commence pour l’humanité et pour tout homme par Marie. Ses vertus et sa manière de vivre doivent être votre école. Sa douleur, qui a pris tous les visages, même celui du pardon au meurtrier de son Fils, est votre salut. »

606.6

Jésus dit :

« Un jour je te parlerai encore de Caïn ainsi que d’Adam et Eve. Il y a beaucoup à dire et à méditer. »

Le 5 avril 1944.

606.7

Jésus dit :

« Il est écrit dans la Genèse : “ Alors Adam donna à sa femme le nom d’Eve parce qu’elle était la mère de tous les vivants. ”

Oui : la femme était née de la “ Virago ” formée par Dieu pour être la compagne d’Adam, en la tirant de la côte de l’homme. Elle était née, avec le destin douloureux qui l’attendait, parce qu’elle avait voulu naître[2]. Elle avait voulu connaître ce que Dieu lui avait caché, en se réservant le plaisir de lui donner la joie de la postérité sans avilir ses sens. La compagne d’Adam avait voulu connaître le bien qui se cache dans le mal et surtout le mal qui se cache dans le bien, sous l’apparence du bien. Séduite par Lucifer, elle avait en effet désiré des connaissances que Dieu seul pouvait avoir sans danger, et elle s’était faite créatrice. Mais comme elle a utilisé indignement cette force de bien, elle l’a corrompue et en a fait un acte mauvais, puisqu’il était désobéissance à Dieu, malice et avidité de la chair.

Désormais elle était la “ mère ”. Lamentation infinie de la création sur l’innocence profanée de leur reine ! Et lamentation désolée de la reine sur cette profanation dont elle comprend l’importance et l’impossible effacement ! Si les ténèbres et des cataclysmes accompagnèrent la mort de l’Innocent, les ténèbres et la tempête accompagnèrent la mort de l’innocence et de la grâce dans les cœurs des premiers parents. La souffrance était apparue sur la terre. Mais la providence de Dieu n’a pas voulu qu’elle soit éternelle et, après des années de douleur, il vous a donné la joie d’en être délivrés pour entrer dans la joie si vous savez vivre avec une âme droite.

Malheur à l’homme s’il avait dû se rendre maître humainement de la vie et vivre avec le souvenir de ses crimes et de leur continuel accroissement ! Car vivre sans pécher vous est plus impossible que de vivre sans respirer, ô créatures qui aviez été créées pour connaître la Lumière et que les Ténèbres ont empoisonnées en faisant de vous ses victimes.

Les Ténèbres ! Elles vous entourent continuellement. Elles vous enveloppent en réveillant ce que le baptême a effacé et, puisque vous ne leur opposez pas la volonté d’appartenir à Dieu, elles réussissent à vous empoisonner de nouveau de leur venin que le sacrement avait rendu inoffensif.

606.8

Dieu le Père éloigna l’homme, dont les signes de désobéissance étaient manifestes, du lieu des délices paradisiaques afin qu’il ne pèche pas une autre fois, et davantage encore en levant une main avide vers l’arbre de vie. Le Père ne pouvait plus se fier à ses enfants, ni se sentir sûr dans son Paradis terrestre. Satan y avait pénétré une fois pour tromper ses créatures privilégiées et, s’il avait pu les amener à la faute quand ils étaient innocents, il aurait pu recommencer, d’autant plus aisément maintenant qu’ils ne l’étaient plus.

L’homme avait voulu tout posséder sans laisser à Dieu le trésor d’être le Générateur. Qu’il s’en aille par conséquent avec la richesse qu’il avait acquise par la violence et l’emmène sur sa terre d’exil pour lui rappeler toujours son péché, tel un roi avili et dépouillé de ses dons. La créature paradisiaque était devenue une créature terrestre. Et il devait se passer des siècles de souffrances pour que le Seul qui pouvait tendre la main au fruit de vie, vienne et cueille pour toute l’humanité ce fruit. C’est ce qu’il fit par ses mains transpercées et il le donna aux hommes pour qu’ils redeviennent cohéritiers du Ciel et possesseurs de la vie qui ne meurt jamais.

606.9

La Genèse poursuit : “ Adam connut ensuite sa femme Eve. ”

Ils avaient voulu connaître les secrets du bien et du mal. Il était juste qu’ils connaissent aussi la douleur de devoir se reproduire eux-mêmes dans la chair. L’aide directe de Dieu se borna à ce que l’homme ne peut créer : l’âme, cette étincelle qui part de Dieu, ce souffle que Dieu nous infuse, le sceau qui appose sur la chair le signe du Créateur éternel. Et Eve enfanta Caïn.

J’attire ici votre attention sur un fait qui échappe à la plupart : Eve était chargée de sa faute. La souffrance n’avait pas encore atteint une mesure suffisante pour diminuer sa faute. Comme un organisme chargé de toxines, elle avait transmis à son fils ce qui pullulait en elle. Et Caïn, son premier fils, était né dur, envieux, irascible, luxurieux, pervers, guère différent des fauves pour ce qui est de l’instinct, de beaucoup supérieur sur le plan surnaturel, même si, dans son moi féroce, il refusait le respect dû à Dieu, qu’il considérait comme un ennemi, de sorte qu’il se croyait permis de ne pas lui rendre de culte sincère. Satan le poussait à se moquer de Dieu. Or qui se moque de Dieu ne respecte personne au monde. C’est pourquoi les personnes en contact avec ceux qui se rient de l’Eternel connaissent l’amertume des larmes : ils ne peuvent espérer une marque d’amour respectueux de la part leurs enfants, ils n’ont aucune assurance de la fidélité de leur conjoint, ils ne peuvent croire avec certitude à l’amitié honnête de leur ami.

Des flots de larmes baignèrent le visage et le cœur d’Eve à cause de la dureté de son fils, faisant naître dans son cœur le germe du repentir. Ces larmes lui obtinrent une diminution de faute, car Dieu pardonne à la douleur de celui qui se repent. Et le fils cadet d’Eve eut l’âme lavée dans les pleurs de sa mère, de sorte qu’il fut doux et respectueux envers ses parents et dévoué à son Seigneur dont il sentait la toute-puissance rayonner des Cieux. Il faisait la joie de sa mère déchue.

Mais le chemin de souffrance d’Eve devait être long, en proportion de son chemin dans l’expérience du péché. Dans ce dernier, frémissement des sens ; dans l’autre, frémissement des douleurs. Dans l’un, les baisers ; dans l’autre, le sang. De l’un, un fils ; de l’autre, la mort d’un fils, celui qu’elle préférait en raison de sa bonté. Abel devint un instrument de purification pour la coupable. Mais quelle douloureuse purification ! Elle emplit de ses cris de douleur la terre horrifiée par le fratricide et mêla les larmes d’une mère au sang d’un fils, alors que celui qui l’avait répandu par haine de Dieu et de son frère aimé de Dieu fuyait, poursuivi par son remords.

606.10

Le Seigneur dit à Caïn : “ Pourquoi es-tu irrité ? ” Si tu me causes du tort, pourquoi me reprocher de ne pas te regarder avec bienveillance ?

Combien de Caïn il y a sur la terre ! Ils me rendent un culte dérisoire et hypocrite — même aucun —, et ils voudraient que je les regarde avec amour et que je les comble de félicité !

Dieu est votre Roi, pas votre serviteur. Dieu est votre Père, mais un père n’est jamais un serviteur si on juge selon la justice. Dieu est juste. Vous ne l’êtes pas, mais lui l’est. Lui qui vous comble démesurément de ses bienfaits si seulement vous l’aimez un peu, il lui est impossible de ne pas vous châtier, puisque vous le méprisez à ce point. La Justice ne connaît pas deux chemins. Unique est son chemin. Vous obtenez en fonction de vos actes. Si vous êtes bons, vous recevez du bien ; si vous êtes mauvais, vous avez le mal. Et, soyez-en sûrs, le bien qui vous est donné est toujours plus grand que le mal que vous mériteriez à cause de votre manière de vivre en révolte contre la Loi divine.

606.11

Dieu a dit : “ N’est-il pas vrai que si tu fais le bien tu auras le bien, et si tu fais le mal le péché sera à ta porte ? ” En fait, le bien porte à une constante élévation spirituelle et rend toujours plus capable d’accomplir un bien plus grand jusqu’à atteindre la perfection et devenir saint. En revanche, il suffit de céder au mal pour se dégrader et s’éloigner de la perfection, connaître la domination du péché qui entre dans le cœur et le fait descendre graduellement vers une culpabilité croissante.

Dieu dit encore : “ Le péché est à l’affût, mais tu dois le dominer. ” Oui : Dieu ne vous a pas faits esclaves du péché. Les passions doivent vous être inférieures. Dieu vous a donné l’intelligence et la force pour vous maîtriser. Même aux premiers hommes, frappés par la rigueur de Dieu, il a laissé l’intelligence et la force morale. Et aujourd’hui que le Rédempteur a consommé pour vous le Sacrifice, vous disposez, pour soutenir votre intelligence et votre force, des fleuves de la grâce, de sorte que vous pouvez et devez dominer tout désir de mal, en vous servant de votre volonté fortifiée par la grâce. Voilà pourquoi les anges à ma naissance ont chanté à la terre : “ Paix aux hommes de bonne volonté. ” J’étais venu pour vous ramener la grâce et, par son alliance avec votre bonne volonté, la paix serait venue aux hommes, cette paix qui est la gloire du Ciel de Dieu.

606.12

“ Alors Caïn dit à son frère : ‘ Sortons. ’ ” Voilà un mensonge qui cache sous un sourire une trahison criminelle. La délinquance est toujours mensongère, envers ses victimes et envers le monde qu’elle cherche à tromper. Elle voudrait même tromper Dieu, mais Dieu lit dans les cœurs.

“ Sortons. ” Bien des siècles plus tard, quelqu’un a dit : “ Salut, Maître ” et lui a donné un baiser. Les deux Caïn ont caché leur crime sous une apparence inoffensive et ont épanché leur envie, leur colère, leur violence et tous leurs mauvais instincts sur la victime, parce qu’ils ne s’étaient pas dominés eux-mêmes, mais avaient rendu leur esprit esclave de leur personnalité corrompue.

Eve monte dans l’expiation. Caïn descend vers l’enfer. Le désespoir le saisit et l’y précipite. Et avec le désespoir, dernier coup mortel asséné à l’âme déjà affaiblie par son crime, vient la peur physique, lâche, de la punition humaine. Sans plus aucun souvenir du Ciel, l’homme dont l’âme est morte devient un animal qui tremble pour sa vie animale. La mort dont l’aspect est sourire pour les justes, puisque par elle ils entrent dans la joie de la possession de Dieu, fait la terreur de ceux qui savent que mourir veut dire passer de l’enfer du cœur à l’Enfer de Satan pour toujours. Et, comme hallucinés, ils voient partout la vengeance prête à les frapper.

606.13

Mais je m’adresse aux justes : sachez que si le remords et les ténèbres d’un cœur coupable permettent et fomentent les hallucinations du pécheur, il n’est permis à personne de s’ériger en juge pour un frère, et encore moins en justicier. Un seul est Juge : Dieu. Si la justice de l’homme a créé ses tribunaux, et il faut leur confier le soin de rendre la justice, malheur à ceux qui profanent ce nom et jugent en fonction de leurs passions personnelles, ou sous la pression des puissances humaines.

Malédiction à l’homme qui se fait le justicier privé de l’un de ses semblables ! Mais malédiction encore plus grande à ceux qui, sans même l’excuse d’être sous l’influence d’une indignation impulsive, mais par froid calcul humain, envoient à la mort ou au déshonneur de la prison sans juste raison. Le Seigneur a promis à Caïn que, s’il était tué, il serait vengé sept fois. Donc celui qui condamne injustement par asservissement à Satan, en qualité de puissance humaine, sera frappé soixante-dix-sept fois par la rigueur de Dieu.

Gardez cela à l’esprit, en particulier à cette époque[3], ô hommes qui vous entretuez pour faire de ceux qui sont tombés la base de votre triomphe, sans savoir que vous creusez sous vos pieds la trappe où vous serez précipités, maudits par Dieu et par les hommes. Car j’ai dit : “ Tu ne tueras pas. ”

606.14

Eve monte sur son chemin d’expiation. Le repentir grandit en elle devant les épreuves de son péché. Elle voulait connaître le bien et le mal. Le souvenir du bien perdu est pour elle comme le souvenir du soleil subitement obscurci ; et le mal se trouve devant elle, dans la dépouille de son fils tué, et autour d’elle à cause du vide laissé par son fils meurtrier et fugitif. Alors Seth naquit : il engendra Enos, le premier prêtre.

Vous vous gonflez l’esprit des fleuves de votre science, et vous parlez d’évolution comme d’un signe de votre génération spontanée. Vous dites que l’homme-animal évoluera jusqu’à devenir un surhomme. Oui, c’est vrai, mais à ma manière, dans mon camp, pas dans le vôtre. Non pas en passant du sort de quadrumanes à celui d’hommes, mais en passant de celui d’hommes à celui d’esprits. Plus l’esprit grandira, plus vous évoluerez.

Vous parlez de glandes et en avez plein la bouche quand vous traitez d’hypophyse ou de glande pinéale, vous mettez en elles le siège de la vie, comprise non pas dans le sens du temps où vous vivez, mais dans les temps qui ont précédé et qui succéderont à votre vie actuelle ; sachez que votre vraie glande, celle qui fait de vous les possesseurs de la vie éternelle, c’est votre âme. Plus elle sera développée, plus vous posséderez les lumières divines et évoluerez de la condition d’hommes à celle de dieux immortels. Vous obtiendrez ainsi, sans contrevenir au désir de Dieu, à son commandement au sujet de l’arbre de vie, de posséder cette vie comme Dieu veut que vous en jouissiez, puisqu’il l’a créée pour vous, sans fin et resplendissante, pour être une étreinte béatifique avec son éternité qui vous absorbe en elle-même et vous communique ses propriétés.

606.15

Plus votre esprit sera évolué, plus vous connaîtrez Dieu. Connaître Dieu veut dire l’aimer, le servir et être ainsi capables de l’invoquer pour soi et pour les autres. Vous deviendrez par conséquent les prêtres qui de la terre prient pour leurs frères. Car qui est prêtre ? L’homme ordonné bien sûr, mais le croyant convaincu, fidèle et plein d’amour l’est aussi. Plus encore, l’âme victime qui s’immole par charité, est sacerdotale.

Ce n’est pas l’habit que Dieu prend en considération, mais l’âme. A mes yeux, beaucoup de tonsurés n’ont de sacerdotal que la tonsure ; en revanche, beaucoup de laïcs font preuve d’une charité qui les consume tant, qu’elle en devient une huile d’ordination qui fait d’eux mes prêtres, inconnus du monde mais connus de moi, et je les bénis.»

606.1

Jesus says:

«The couple Jesus-Mary is the antithesis of the couple Adam-Eve. It is the one destined to cancel all the behaviour of Adam and Eve and take Humanity back to the point in which it was when it was created: rich in grace and in all the gifts granted to it by the Creator. Humanity has undergone a complete regeneration through the deeds of the couple Jesus-Mary, Who have thus become the new Founders of the Human Family. All the previous time has been cancelled. The time and story of man are reckoned as from this moment in which the new Eve, through a complete change and inversion of creation, and through the deed of the Lord, from Her immaculate womb generates the new Adam.

But in order to cancel the behaviour of the two First Parents, the cause of deadly illness, of perpetual mutilation, of impoverishment, even more: of spiritual indigence — because after their sin Adam and Eve found themselves completely despoiled of everything, and it was infinite wealth, the Holy Father had given them — these two Second Ones had to act in everything in a manner completely opposed to the way of dealing of the two First Parents. So they had to carry their obedience as far as the perfection that lowers itself and sacrifices itself in its flesh, feelings, thoughts and will, in order to accept everything that God wants. So they had to carry their purity to the degree of absolute chastity, whereby the flesh… what was the flesh to Us two pure ones? A veil of water on the triumphant spirit, the caress of the wind on the sovereign spirit, a crystal that isolates the spirit-lord and does not corrupt it, an impulse that elevates and not a weight that oppresses. That is what the flesh was to Us. Less heavy and sensitive than a linen garment, a light substance placed between the world and the brightness of the ego that had become superhuman, the means to work what God wanted. Nothing else.

606.2

Did we possess love? We certainly did. We possessed the “perfect love”. Men, the hunger for sensuality that urges you to eagerly glut yourselves with the flesh, is not love. It is lust. Nothing else. So much so that by loving one another thus – you think it is love – you are unable to bear with each other, to help and forgive each other. So what is your love? It is hatred. It is nothing but paranoiac frenzy that drives you to prefer the flavour of putrid meals to the wholesome corroborating food of chosen sentiments.

We possessed the “perfect love”, We, the perfect chaste ones. This love embraced God in Heaven and, being united to Him, as branches are to the tree trunk nourishing them, it spread and descended lavishing rest, shelter, nourishment, comfort on the Earth and its inhabitants. No one was excluded from this love: neither our fellowcreatures, nor the inferior beings, nor the vegetable nature, nor the waters and stars. Not even the wicked were excluded from this love. Because they also, although dead limbs, were still limbs of the great body of Creation, and therefore we saw in them the holy image, although disfigured and soiled by their wickedness, of the Lord, Who had formed them in His image and likeness.

Rejoicing with good people; weeping over people who were not good; praying (active love that expresses itself by impetrating and attaining protection for those whom one loves) praying for good people that they might become even better in order to be even more able to approach the perfection of the Good Lord, Who loves us from Heaven; praying for those wavering between goodness and wickedness, so that they might be fortified and thus be able to persevere on the holy path; praying for the wicked, that Goodness might speak to their spirits, and might even strike them with the thunderbold of His power, but might convert them to the Lord their God, We loved. As nobody else loved. We carried love to the summits of perfection, so that with our ocean of love we might fill the abyss excavated by the lack of love of the First Parents, who loved themselves more than they loved God, as they wished to have what it was not lawful to have, in order to become superior to God.

606.3

So to the purity, obedience, charity, detachment from all the riches of the Earth (sensuality, power, riches: the trinomial of Satan, opposed to the trinomial of God: faith, hope, charity); so to hatred, lust, wrath, pride (the four perverted passions, antitheses of the four holy virtues: fortitude, temperance, justice, prudence), We had to add a constant practice of everything that was the opposite to the way of acting of the couple Adam-Eve. And if it was easy for us to do quite a lot, through our good limitless wills, only the Eternal knows how heroical it was to fulfil that practice in certain moments and in certain occasions.

I want to speak of one only now. Of My Mother, not of Myself. Of the new Eve, Who since Her most tender years had rejected the blandishments used by Satan to induce Her to bite the fruit and taste its flavour that had made Adam’s companion insane; of the new Eve, Who had not confined Herself to rejecting Satan, but had defeated him by crushing him under such a vast will of obedience, love, chastity, that he, the Cursed one, was overwhelmed and subjugated.

No! Satan will not rise from under the heel of My Virgin Mother! He slavers and foams, he roars and curses. But his slaver dribbles downwards, and his howling does not touch the atmosphere that surrounds My Holy Mother, Who does not smell the demoniac stench or hear the hellish cachinnation, and does not see, does not even see the revolting slaver of the eternal Reptile, because celestial harmonies and scents dance lovingly around Her beautiful holy person, and because Her eyes, which are purer than lilies and more loving than those of a cooing dove, look fixedly only at Her Eternal Lord, Whose Daughter She is, as well as Mother and Spouse.

606.4

When Cain killed Abel, the mouth of their mother uttered curses, that were suggested by her spirit, separated from God, against her closest neighbour: the son of her womb, profaned by Satan and soiled by an indecent desire. And that curse was the stain in the kingdom of human morals, as Cain’s crime was the stain in the kingdom of human animals. Blood on the Earth, shed by a brotherly hand. The first blood that like an age-old magnet attracts all the blood shed by man’s hand, drawing it from man’s veins. Curse on the Earth, uttered by man’s mouth. As if the Earth were not sufficiently cursed because of man’s rebellion against his God and if it had not had to become acquainted with spines and thorns and the hardness of the soil, with drought, hail, frost, dog-days, whilst it had been created perfect and equipped with perfect elements in order to be a comfortable beautiful abode for man, its king.

Mary has to cancel Eve. Mary sees the second Cain: Judas. Mary knows that he is the Cain of Her Jesus, of the second Abel. She knows that the blood of this second Abel has been sold by that Cain and is already being spread. But She does not curse. She loves and forgives. She loves and calls back.

Oh! Maternity of Mary Martyr! Maternity as sublime as Your virginal divine Maternity! God presented You with the latter! But You, holy Mother, Co-Redeemer, presented Yourself with the former, because You alone, in that hour, with Your heart torn to pieces by the scourges that had torn My flesh to pieces, You alone were able to speak those words to Judas, and You alone, in that hour, when You felt the cross break You heart, were able to love and forgive.

606.5

Mary: the new Eve. She teaches you the new religion, that urges love to forgive him who has killed a son, Do not be like Judas, who closes his heart to this Mistress of Grace and despairs saying: “He cannot forgive me”, questioning the words of the Mother of Truth, and consequently My words, which had always repeated that I had come to save and not to lose, to forgive those who came to Me repentant.

Mary, the new Eve, had also a new son from God “in place of Abel killed by Cain”. But She did not have Him in an hour of brutal enjoyment that soothes sorrow with the fumes of sensuality and the tiredness of satisfaction. She had Him in an hour of complete sorrow, at the foot of a cross, among the death-rattle of the Dying man Who was Her Son, among the insults of the deicide crowd and an undeserved total grief, because even God no longer comforted Her.

The new life for Mankind and for individual men begins from Mary. Her virtues and Her way of living are your school. And in Her grief, in which all aspects appeared, also that of forgiveness for the killer of Her Son, is your salvation.»

606.6

Jesus says: «One day I will tell you more about Cain and the First Parents. There is much to be said and to be meditated on.»

5th April 1944.

606.7

Jesus says: «In Genesis we read: “Then Adam named his wife Eve, because she is the mother of all those who live”.

Oh! yes. Woman was born of the “Virago” whom God had formed as a companion for Adam, building her from the rib of man. She was born with her sorrowful destiny, because she had wanted to be born in that way, that is with her sorrowful destiny. Because she had wanted to know what God had concealed from her, reserving for Himself the joy of giving her the joy of posterity without any debasement of sensuality. Adam’s companion had wanted to become acquainted with the good concealed in evil, and above all with the evil concealed in good, in apparent good. Because enticed as she was by Lucifer, she had craved for knowledge that God alone could possess without any danger, and she had made herself creatress. But by using such power of good unworthily, she had corrupted it into an evil deed, because it was disobedience to God and malice and greediness of the flesh.

By this time she was the “mother”. Infinite lamentation of things over the innocence of their profaned queen! And desolate lamentation of the queen over her desecration, of which she understands the importance and its impossible annulment! If darkness and cataclysms accompanied the death of the Innocent, darkness and storm also accompanied the death of Innocence and Grace in the hearts of the First Parents. Grief was born on the Earth. But God’s providence did not want it to be eternal, as after years of sorrow He gave you the joy of coming out of sorrow to enter joy, if you know how to live with righteous minds.

606.8

Woe to man if he had had to make himself the master of life in a human way! And if he had had to live with the memory of his crimes and the continual increase of them, because it is more impossible for you to live without sinning than it is to live without breathing, you creatures who had been created to know the Light and whom Darkness has poisoned making you its victims. Darkness! It circumvents you continuously. It entangles you awakening what the Sacrament has cancelled, and as you do not oppose it with the will of being of God, it succeeds in corrupting you again with its poison, that Baptism had made harmless.

As the signs of man’s disobedience were evident, God the Father removed him from the place of heavenly delights, so that he might not sin once again and more gravely by raising his thieving hand to the tree of Life. The Father could no longer trust His children, neither could He feel safe in His Earthly Paradise. Satan had entered it once to lay snares for His dearest creatures, and if he had succeeded in inducing them to sin when they were innocent, with greater ease he would be able to do it again now that they were no longer innocent.

Man had wanted to possess everything, not leaving to God the treasure of being the Generator. Let him therefore go away with his riches acquired through violence, and let him take them with him to the land of his exile to remind him always of his sin, a downcast king despoiled of his gifts. The paradisiac creature had become an eartly creature. And ages of sorrow had to go by, until the Only One, Who could stretch out His hand to the fruit of Life, should come and pick that fruit for all Mankind. And He should pick it with His pierced hands and give it to men, so that they might become again coheirs to Heaven and possessors of the Life that lives forever.

606.9

Genesis says also: “Adam then had intercourse with his wife Eve”.

They had wanted to know the secrets of good and of evil. It was fair that now they should also experience the pain of having to reproduce themselves in flesh, having God’s direct help only for what man cannot create, the spirit, the spark that departs from God, the breath that is infused by God, the seal that on the flesh affixes the sign of the Eternal Creator. And Eve gave birth to Cain.

Eve was burdened with her sin. At this point I will draw your attention to a fact that escapes most people. Eve was burdened with her sin. And pain had not yet been suffered in a manner sufficient to diminish her sin. Like an organism laden with toxins, she had conveyed to her son what abounded in her. And Cain, Eve’s first son, was born hard, envious, quick-tempered, lascivious, wicked, little different from wild animals with regard to instinct, much superior with regard to the supernatural, because in his fierce ego he denied respect to God, Whom he considered an enemy, believing that it was lawful for him not to have a sincere cult for Him. Satan instigated him to deride God. And he who derides God does not respect anybody in the world. Therefore those who are in touch with the deriders of God are acquainted with the bitterness of tears, because they have no hope of respectful love from their offspring, no certainty of faithful love in their consort, no certainty of honest friendship in friends.

Abundant tears streamed down Eve’s face and her heart swelled with bitter tears because of the hardness of her son, and those tears sowed the germ of repentance in her heart, and they obtained a diminution of her fault, as God forgives because of the sorrow of those who repent. And Eve’s second son had his soul washed in his mother’s tears, and he was kind and respectful to his parents, and devout to his Lord, Whose omnipotence he perceived shining from the Heavens. He was the joy of his impoverished mother.

But the way of Eve’s sorrow was to be long and painful, proportionate to her way in the experience of sin. In the latter, thrills of senses. In the former, shivers of pain. In the latter, kisses. In the former, blood. From the latter, a son. From the former, the death of a son. Of the one dearest to her because of his goodness. Abel becomes the means of purification for the guilty mother. What a painful purification! With her howling she filled the Earth terrified by the fratricide and she mixed the tears of a mother with the blood of a son, while he, who had shed it out of hatred for God and for his brother loved by God, was running away chased by remorse.

606.10

The Lord says to Cain: “Why are you angry?” If you fail in your duty towards Me, why do you grow angry because I do not look at you benignly?

How many Cains there are on the Earth! Their cult for Me is derisory and hypocritical or is non-existent, and yet they want Me to look at them with love and to fill them with happiness.

God is your King. Not your servant. God is your Father. But a father is never a servant, if one judges according to justice. God is just. You are not. But He is. As He exceedingly fills you with His favours, if you only love Him a little, He cannot certainly avoid punishing you, since you deride Him. Justice does not follow two paths. One is its path. As you do, so you receive. If you are good, you receive good. If you are wicked, you receive evil. And, believe Me, the good you receive is always much more than the bad you should have, for your way of living, rebelling against the divine Law.

606.11

God has said: “Is it not true that if you do good you will have good and if you do wrong, sin will be immediately at your door?”. In fact good leads to a constant spiritual elevation and makes one more and more capable of performing greater and greater good deeds, till one reaches perfection and becomes holy. Whereas it is enough to yield to evil to degrade oneself and deviate from perfection, becoming acquainted with the power of sin that enters hearts and by degrees makes them descend to greater and greater guiltiness.

“But” God also says “under you lies the desire of it and you must control it”. Yes. God did not make you slaves of sin. Passions are under you. Not above you. God has given you intelligence and strength to control yourselves. Also to the first men, struck by God’s severity, He left intelligence and moral strength. And now, since the Redeemer has consumed the Sacrifice on your behalf, you have the streams of Grace to assist your intelligence and strength, and you can and must dominate evil desires. Through your will fortified by Grace you must do it. That is why the angels at My Birth sang to the Earth: “Peace to men of goodwill’’. I had come to bring Grace back to you, and through its union with your good wills, Peace would come to men. Peace: the glory of God’s Heaven.

606.12

“And Cain said to his brother: ‘Let us go out’”. A lie concealing a murderous betrayal under a smile. Delinquency is always mendacious, both with regard to its victims and to the world it tries to deceive. And it would like to deceive even God. But God reads hearts.

“Let us go out”. Many centuries later one said: “Hail, Master” and kissed Him. The two Cains concealed their crimes under harmless appearances, and vented their envy, anger, arrogance, and all wicked instincts on the victim, because they had not controlled themselves, but had made their spirits the slaves of their corrupted egos.

In her expiation Eve rises. Cain descends towards hell. Despair seizes him and makes him fall into the abyss. And, with despair, comes the physical cowardly fear of human punishment, the last deadly blow to the spirit already languishing because of its crime. A being, no longer mindful of Heaven, man with a dead soul is an animal that trembles with fear for his animal life. Death, whose appearance is a smile for the just, because through it they go to the joy of possessing God, is terrifying for those who are aware that to die means to pass from the hell of one’s heart, to the Hell of Satan, forever. And like people entranced, they see revenge everywhere ready to strike them.

606.13

But you must know, I am speaking to the just, you must know that, if remorse and the darkness of a guilty heart allow and foster the hallucinations of a sinner, no one is allowed to set himself up as judge of his brother, and least of all as executioner. Only one is the Judge: God. And if the justice of men has created its law-courts, the task of administering justice is to be remitted to them, and woe to those who profane that name and judge instigated by their own passions or pressed by human powers.

Malediction upon he who makes himself the private executioner of one of his fellows! But a greater malediction upon him who, not through the influence of rash wrath, but out of cold human interest, unjustly sends a man to death or to the disgrace of jail. Because, if he who kills a man who has killed, will be given a punishment seven times greater, as the Lord said would happen to anybody who struck Cain, he who condemns without justice, through enslavement to Satan in the capacity of human Overbearingness, will be struck seventy-seven times by God’s severity.

You should always bear that in your minds, men, particularly at the present moment[1], since you kill one another to make of those who have fallen the base of your triumph, and you do not realise that you are digging under your feet the pit into which you will fall cursed by God and by men. Because I have said: “You shall not kill”.

606.14

Eve rises on her way of expiation. Repentance grows deeper in her before the proofs of her sin. She wanted to know good and evil. And the remembrance of the good she had lost is for her like the remembrance of the sun for someone who has become suddenly blind; and evil is in front of her in the mortal remains of her murdered son, and around her because of the void left by her homicide fugitive son. And Seth was born. And from Seth, Enos. The first priest.

Your minds swell with the rivers of your science and you speak of evolution as of a sign of your spontaneous generation. The animal-man, evolving, will become the superman. That is what you say[2]. Yes. It is so. But in My way. In My field. Not in yours. Not by passing from the state of quadrumana to that of men. But passing from the state of men to that of spirits. The more the spirit grows, the more you will evolve.

You who speak of glands, and fill your mouths speaking of hypophysis or of the pineal gland, and place in it the seat of life, taken not in the time in which you live but in the days that preceded and that will follow your present life, must know that your true gland, the one that makes you the eternal possessors of Life, is your spirit. The more it develops, the more you will possess divine lights and will evolve from men to gods, to immortal gods, and so, without contravening God’s desire, His order concerning the tree of Life, you will obtain the possession of this Life, exactly as God wants you to possess it, because on your behalf He created it eternal and bright, a beatific embrace with His eternity that absorbs you in Itself and communicates Its properties to you.

606.15

The more your spirits are evolved, the more you will know God. To know God means to love Him and serve Him, and thus be able to invoke Him on your own behalf and on behalf of other people. It means to become the priests who from the Earth pray for their brothers. Because who is consecrated is a priest. But also the convinced, loving, faithful believer is a priest. And a priest above all is the victim soul that sacrifices itself out of an impulse of charity.

God does not look at the garment, but at the mind. And I solemnly tell you that My eyes see many tonsured people who have nothing sacerdotal except their tonsures, and they see many laymen in whom the Charity that possesses them and by which they allow themselves to be consumed is the Oil of ordination that makes them My priests, unknown to the world but known to Me, and I bless them.»


Notes

  1. couple Adam-Eve, protagonistes de Gn 1, 26-29 ; 2, 7-25 ; 3; 4, 1-16.25-26, qui inclut l’histoire de Caïn et Abel, à laquelle ce passage fait référence.
  2. avait voulu naître : ce fut en effet à cause de son péché, commis volontairement, que la Virago (la femme tirée de l’homme) est devenue Eve (la mère de tous les vivants).
  3. en particulier à cette époque : ces textes datent de 1944, en pleine seconde guerre mondiale.

Notes

  1. particularly at the present moment, since in 1944 World War II was raging.
  2. you say, as in 4.7.