The Writings of Maria Valtorta

61. La parabole du cheval aimé du roi et les bienfaits de Jésus pour les pauvres.

61. Jesus benefits the poor after telling

61.1

Jésus est monté sur un tas de paniers et de filins à l’entrée du jardin de la maison de la belle-mère de Pierre. Les gens s’entassent dans le jardin et il y en a sur la grève du lac, les uns assis sur le rivage, les autres sur les barques tirées au sec. Il me semble qu’il parle depuis déjà quelque temps car le discours est commencé. J’entends :

« … Sûrement, vous avez souvent pensé cela au fond de votre cœur. Mais il n’en est pas ainsi. Le Seigneur n’a pas manqué de bonté à l’égard de son peuple, bien que celui-ci lui ait manqué de fidélité, des milliers de fois.

Ecoutez cette parabole : elle vous aidera à comprendre.

Un roi avait dans ses écuries des quantités de chevaux magnifiques. Mais il en aimait un d’un amour tout spécial. Il l’avait désiré, avant même de le posséder ; puis, l’ayant acquis, il l’avait mis dans un endroit délicieux, et il allait le voir, poser sur lui son regard et son cœur, contemplant en lui son préféré, rêvant de faire de lui la merveille de son royaume. Et quand le cheval, révolté contre ses ordres, avait désobéi et s’était enfui chez un autre maître, malgré sa douleur et sa justice, le roi avait promis au révolté le pardon après le châtiment. Fidèle à sa promesse, il veillait de loin sur son préféré, lui envoyant des cadeaux et des gardiens qui rappelleraient son souvenir à son cœur.

Mais le cheval, bien que souffrant de son exil hors du royaume, n’avait pas la constance du roi pour aimer et vouloir un pardon total. Il était tantôt bon, tantôt mauvais, mais le bien ne l’emportait pas sur le mal. C’était plutôt le contraire. Et pourtant le roi patientait et, par des reproches et des caresses, il cherchait à faire de son cheval le plus cher ami docile. Plus le temps passait, plus l’animal devenait rétif. Il appelait son roi, pleurait sous le fouet des autres maîtres, mais ne voulait pas appartenir vraiment au roi. Il n’en avait pas la volonté. Epuisé, accablé, gémissant, il ne disait pas : “ C’est ma faute si je suis ainsi ”, mais il s’en prenait à son roi.

Après avoir tout essayé, le roi tenta un dernier essai. “ Jusqu’à présent, dit-il, j’ai envoyé des messagers et des amis. Je vais lui envoyer mon propre fils. Il a le même cœur que moi et il parlera avec mon propre amour et il donnera des caresses et des cadeaux semblables à ceux que j’avais donnés, et même plus doux encore, car mon fils, c’est moi-même, mais sublimé par l’amour. ” Et il envoya son fils. Voilà la parabole.

61.2

Maintenant, c’est à vous de parler. Vous semble-t-il que ce roi aimait son animal préféré ? »

Les gens s’écriaient unanimement :

« Il l’aimait infiniment.

– L’animal pouvait-il se plaindre de son roi pour tout le mal qu’il avait souffert après l’avoir abandonné ?

– Non, il ne le pouvait pas, répond la foule.

– Répondez encore à cette question : ce cheval, comment vous semble-t-il qu’il a accueilli le fils de son roi qui venait le racheter, le guérir et le ramener dans un lieu de délices ?

– Avec joie, c’est naturel, avec reconnaissance et affection.

– Mais si le fils du roi avait dit au cheval : “ Je suis venu dans ce but et pour te procurer ces avantages, mais tu dois désormais être obéissant, plein de bonne volonté, fidèle envers moi ”, que pensez-vous que le cheval aurait dit ?

– Oh ! Inutile de le demander ! Il aurait dit, maintenant qu’il savait ce qu’il en coûtait d’être banni du royaume, qu’il voulait correspondre à ce que le fils du roi lui demandait.

– Alors selon vous, quel était le devoir de ce cheval ?

– D’être encore meilleur qu’on ne le lui avait demandé, plus affectueux, plus docile pour se faire pardonner ses fautes passées et par reconnaissance pour le bien qu’on lui avait fait.

– Et s’il n’avait pas agi ainsi ?

– Il serait digne de mort, parce qu’il serait pire qu’une bête sauvage.

– Mes amis, vous avez bien jugé. Agissez donc, vous aussi, comme vous voudriez que ce cheval l’ait fait. Vous, les hommes, vous êtes les créatures de prédilection du Roi des Cieux, Dieu, mon Père et le vôtre ; vous à qui, après les prophètes, Dieu a envoyé son propre Fils, comportez-vous – je vous en conjure pour votre bien et parce que je vous aime comme seul un Dieu peut aimer, ce Dieu qui est en moi pour accomplir le prodige de la Rédemption – comportez-vous au moins comme vous jugez que cet animal doit le faire. Malheur à celui qui, étant homme, s’abaisse à un degré inférieur à celui de l’animal ! Mais s’il pouvait encore y avoir une excuse pour ceux qui jusqu’à présent ont péché, maintenant il n’y en a plus. Auparavant, oui, car trop de temps était passé, le monde avait accumulé trop de poussière sur la Loi, depuis qu’elle avait été donnée. Je suis venu pour présenter de nouveau la parole de Dieu. Le Fils de l’homme est parmi les hommes pour les ramener à Dieu. Suivez-moi. Je suis la Voie, la Vérité et la Vie. »

61.3

Murmures habituels de la foule.

Jésus ordonne aux disciples :

« Faites avancer les pauvres. Je dispose pour eux de la grosse offrande d’une personne qui se recommande à eux pour obtenir le pardon de Dieu. »

Trois vieillards déguenillés, deux aveugles et un bossu se présentent, suivis d’une veuve avec sept enfants émaciés.

Jésus les regarde attentivement, l’un après l’autre, sourit à la veuve et surtout aux orphelins. Il donne même à Jean cet ordre :

« Ceux-ci, mets-les là, dans le jardin. Je veux leur parler. »

Mais il devient sévère, l’œil flamboyant, quand un petit vieux se présente à lui. Toutefois, il ne dit rien pour le moment.

Il appelle Pierre et se fait remettre la bourse reçue peu de temps auparavant et une autre remplie de menue monnaie, oboles recueillies auprès de braves gens. Il renverse le tout sur un petit banc près du puits, compte et fait six parts. Une très grosse somme toute en pièces d’argent et cinq tas plus petits avec beaucoup de pièces de bronze et seulement quelques grosses pièces. Il appelle ensuite les pauvres malades et leur demande :

« Vous n’avez rien à me dire ? »

Les aveugles se taisent ; le bossu dit :

« Que celui d’auprès de qui tu viens te protège ! »

Rien de plus.

Jésus lui remet l’obole dans la main valide.

L’homme dit :

« Que Dieu t’en récompense mais, plus que cela, je voudrais que tu me guérisses.

– Tu ne l’as pas demandé.

– Je suis un pauvre ver de terre que les grands piétinent ; je n’osais espérer que tu aurais pitié d’un mendiant.

– Je suis la Pitié qui se penche sur toute misère qui m’appelle. Je ne la refuse à personne. Je ne demande que l’amour et la foi pour répondre : je t’écoute.

– Ah ! Mon Seigneur ! Je crois et je t’aime ! Alors sauve-moi ! Guéris ton serviteur ! »

Jésus pose la main sur son dos courbé, la fait courir comme pour le caresser et dit :

« Je veux que tu sois guéri. »

L’homme se redresse, agile et normal, avec des bénédictions sans fin.

61.4

Jésus donne l’obole aux aveugles et attend un instant pour les congédier… puis il les laisse partir. Il appelle les vieillards. Au premier il fait l’aumône et l’aide à mettre la monnaie dans sa ceinture.

Il s’intéresse avec pitié aux ennuis du second qui lui parle de la maladie d’une fille.

« Je n’ai qu’elle ! Et maintenant elle va mourir, que vais-je devenir ? Ah ! Si tu venais ! Elle, elle ne marche plus, elle ne tient pas debout. Elle le voudrait bien, mais ne peut pas. Maître, Seigneur Jésus, aie pitié de nous !

– Où habites-tu, père ?

– A Chorazeïn. Demande Isaac, fils de Jonas, surnommé l’A­dulte. Tu vas vraiment venir ? N’oublieras-tu pas mon malheur ? Et tu vas me guérir ma fille ?

– Peux-tu croire que je puisse la guérir ?

– Oh oui, je le crois ! C’est pour cela que je t’en parle.

– Rentre à la maison, père. Ta fille sera sur le pas de ta porte pour te saluer.

– Mais elle est au lit, et ne peut se lever depuis trois… Ah ! Je comprends. Oh ! Merci, bon Maître ! Sois béni, toi et celui qui t’a envoyé ! Louange à Dieu et à son Messie ! »

Le vieil homme s’é­loigne en pleurant, et marche le plus vite possible. Mais au moment de sortir du jardin, il dit :

« Maître, tu viendras quand même dans ma pauvre maison ? Isaac t’attend pour te baiser les pieds, te les laver de ses larmes et t’offrir le pain de l’amour. Viens, Jésus. Je parlerai de toi à mes concitoyens.

– Je viendrai. Va en paix et sois heureux. »

61.5

Le troisième petit vieux s’avance ensuite. Il paraît le plus déguenillé de tous. Mais Jésus n’a plus que le gros tas d’argent. Il appelle d’une vois forte :

« Femme, viens avec tes enfants. »

La femme, jeune et émaciée se présente, la tête baissée. On dirait une pauvre mère poule au milieu de ses pauvres poussins.

« Depuis quand es-tu veuve, femme ?

– Cela fait trois ans à la lune de Tisri.

– Quel âge as-tu ?

– Vingt-sept ans.

– Ce sont tous tes enfants ?

– Oui, Maître, et… et je n’ai plus rien. J’ai tout dépensé… comment puis-je travailler si personne ne veut de moi avec tous ces gamins ?

– Dieu n’abandonne pas même le ver qu’il a créé. Il ne t’abandonnera pas, femme. Où habites-tu ?

– Sur le lac, à trois stades de Bethsaïde. C’est lui qui m’a dit de venir… Mon mari est mort sur le lac ; il était pêcheur… »

“ Lui ”, c’est André qui rougit et voudrait bien disparaître.

« Tu as bien fait, André, de dire à cette femme de venir me trouver. »

André se rassure et murmure :

« L’homme était mon ami, il était bon. Il a péri sur le lac pendant une tempête, et a même perdu sa barque.

– Tiens, femme. Ceci t’aidera un bon moment et puis un autre soleil se lèvera sur ton jour. Sois bonne, élève tes enfants dans l’observance de la Loi et l’aide de Dieu ne te fera pas défaut. Je te bénis, toi et les petits. »

Il les caresse l’un après l’autre avec une grande pitié.

La femme s’en va, serrant le trésor sur son cœur.

61.6

« Et à moi ? » demande le dernier petit vieux qui reste.

Jésus le regarde et se tait.

– Rien pour moi ? Tu n’es pas juste ! A elle, tu as donné six fois plus qu’aux autres et, à moi, rien ! Mais voilà… c’était une femme ! »

Jésus le regarde et se tait.

« Vous tous, regardez si c’est juste ! Je viens de loin parce que l’on m’a dit qu’ici on donne de l’argent, et puis voilà, je vois qu’il y en a à qui on donne trop et, à moi, rien… Un pauvre vieux malade ! Et il veut que l’on croie en lui !…

– Vieil homme, tu n’as pas honte de mentir ainsi ? La mort approche pour toi, et tu mens, tu cherches à voler ceux qui ont faim. Pourquoi veux-tu voler à des frères l’obole que j’ai prise pour la distribuer aux petits, avec justice ?

– Mais moi…

– Tais-toi ! Mon silence et ma façon d’agir auraient dû te faire comprendre que je savais à qui j’avais à faire et tu aurais dû rester silencieux comme moi. Pourquoi veux-tu que je te couvre de honte ?

– Je suis pauvre.

– Mais non, tu es un avare et un voleur. Tu vis pour l’argent et pour l’usure.

– Je n’ai jamais pratiqué l’usure. Dieu m’en est témoin.

– N’est-ce pas de l’usure – et même des plus cruelles – que de voler ceux qui sont réellement dans le besoin ? Va. Repens-toi pour que Dieu te pardonne.

– Je te jure…

– Tais-toi ! Je te l’ordonne ! Il est dit : “ Il ne faut pas faire de faux serments. ” Si je ne respectais pas tes cheveux blancs, je te fouillerais et je trouverais sur toi ta bourse remplie d’or, ton vrai cœur. Va-t’en ! »

Voyant son secret découvert, le vieillard part tout honteux sans insister, au ton de voix de Jésus. La foule le menace, le raille et le traite de voleur.

« Taisez-vous ! S’il est, lui, sorti du droit chemin, ne l’imitez pas. Il manque de sincérité : c’est un malhonnête. Vous, en l’insultant, vous manquez à la charité. Il ne faut pas insulter son frère qui a péché. Chacun a son péché ; personne n’est parfait, excepté Dieu. J’ai dû lui faire honte parce qu’il n’est jamais permis d’être voleur. Jamais et surtout pas envers les pauvres. Mais seul le Père sait combien j’ai souffert de le faire. Vous aussi devez éprouver de la souffrance de voir un israélite manquer à la Loi en cherchant à faire tort aux pauvres et à la veuve. Ne soyez pas cupides. Que votre trésor soit votre âme et non pas l’argent. Ne faites pas de faux serments. Que votre langage soit pur et honnête comme vos actes. La vie n’est pas éternelle, et l’heure de la mort ap­proche. Vivez de telle façon qu’à l’heure de la mort votre âme puisse être en paix, dans la paix de celui qui a vécu en juste. Rentrez chez vous…

61.7

– Pitié, Seigneur, mon fils que voilà est muet à cause d’un démon qui le tourmente.

– Et mon frère, ici, est semblable à une bête répugnante. Il se roule dans la boue et mange les excréments. C’est un esprit malin qui le pousse à ces gestes immondes, en dépit de sa volonté. »

Jésus va vers le groupe qui l’implore. Il lève les bras et commande :

« Sortez de ces personnes. Rendez à Dieu ses créatures. »

Au milieu de cris et de clameurs, les deux malheureux sont guéris. Les femmes qui les conduisaient se prosternent en bénissant.

« Rentrez chez vous et soyez reconnaissants à Dieu. Que la paix soit avec vous tous. Allez. »

La foule s’en va en commentant les faits. Les quatre disciples se serrent auprès du Maître.

« Mes amis, en vérité je vous dis que tous les péchés se trouvent en Israël et que les démons y ont établi leur demeure. Il n’y a pas que les possessions qui rendent les lèvres muettes et qui poussent à vivre comme une bête en mangeant les ordures. Mais les plus réelles et les plus nombreuses sont celles qui ferment les cœurs à l’honnêteté et à l’amour et en font une sentine de vices immondes, ô mon Père ! »

Jésus, accablé, s’assied.

« Tu es fatigué, Maître ?

– Pas fatigué, mon Jean, mais désolé par l’état des cœurs et le peu de volonté à se corriger. Je suis venu… mais l’homme… l’homme… ô mon Père !…

– Maître, moi je t’aime. Nous tous, nous t’aimons…

– Je le sais, mais vous êtes si peu nombreux… et mon désir de sauver est si grand ! »

Jésus a pris Jean dans ses bras et met sa tête contre la sienne. Il est triste. Autour de lui, Pierre, André et Jacques le regardent avec amour et tristesse.

La vision s’arrête là.

61.1

Jesus has climbed on top of a pile of baskets and ropes at the entrance to the kitchen garden of the house of Peter’s mother-in-law. The kitchen garden is crowded with people, and other people are on the lake shore, some sitting on the shore, some on the beached boats. It looks as if He has been speaking for some time, because the sermon has started.

I hear: «… Certainly many times you have thought so in your hearts. But it is not so. The Lord has not lacked in kindness of heart towards His people. Notwithstanding His people lacked in loyalty to Him thousands of times.

Listen to this parable. It will help you to understand.

A king had many wonderful horses in his stables. But he was particularly fond of one of them. He gazed fondly at it, even before he had it. Afterwards, when he got it, he put it in a delightful place and he often went to admire his favourite horse, both with his eyes and with his heart, dreaming it would become the wonder of his kingdom. And when the horse rebelled against commands, disobeyed and ran away under another master, the king, in his sorrow and his severity, promised he would forgive the rebel after it had been punished. And loyal as he was, although far away, he watched over his favourite and sent gifts and guardians to it, hoping they would keep his remembrance in the horse’s heart.

But the horse, although suffering from the exile from the kingdom, was not steady, as the king was, in loving and wishing complete forgiveness. At times it was good, at times bad; neither was its goodness greater than its badness. In fact, it was the other way round. And yet the king was patient and, with reproaches and caresses, he endeavoured to turn his horse into a dearer and more docile friend. As time went by, the horse became more and more loath. It invoked its king, it cried under the whip of other masters, but it did not really want to belong to the king. It simply did not want to. Oppressed, exhausted, moaning, it did not say: “I am such through my own fault”. Instead; it accused its king for it.

The king, after trying everything, decided to make one last effort. “So far” he said, “I have sent messengers and friends. Now I will send my own son. His heart is like my own and will speak the same love as I would, and will make use of the same caresses and gifts as I used, indeed, he will be even kinder, because my son is like myself, but made more sublime by love”. And he sent his son.

That is the parable.

61.2

Now tell Me: do you think that king loved his favourite horse?»

The crowd together reply: «He loved it with infinite love.»

«Could the animal complain of its king about all the ill it had suffered after leaving him?»

«No, it could not» reply the people.

«Answer also this question: how do you think that horse will have received the king’s son who went to rescue and cure it and take it back once again to the delightful land?»

«With great joy, of course, with gratitude and love.»

«Now, if the king’s son said to the horse: “I have come for this reason, to do such and such a thing for you, but now you must be good, obedient, willing and loyal to me”, what do you think the horse replied?»

«Oh! There is no need to ask! Now that it was aware of how much it cost to be expelled from the kingdom, it will have said that it wanted to be as the king’s son suggested.»

«Well, then, what was the duty of that horse, according to you?»

«To be even better than it was requested, more affectionate, more docile, to be forgiven for past faults, and out of gratitude for all the good received.»

«And if it did not do that?»

«It would deserve death, because it was worse than a wild beast.»

«My friends, you have judged correctly. But do exactly yourselves as you would have liked that horse to do. I beseech you, men, the favourite creatures of the King of Heaven, of God, My Father and yours, to be at least as you judge that horse to be. Because after the Prophets, God sends you His own Son and I implore you, for your good, and because I love you as only God can love, the God Who is in Me to work the miracle of Redemption. Woe to those men who lower themselves to a lower degree than animals! But if it was possible to excuse those who committed sin up to the present time — because too long a time has elapsed since the Law was given and too much worldly dust has settled on the Law — now it is no longer so. I have come to bring the word of God once again. The Son of man is amongst men to lead them back to God. Follow Me. I am the Way, the Truth, the Life.»

61.3

The usual whispering of the crowd.

Jesus tells His disciples: «Let the poor come forward. There is a rich offer for them made by one who begs to obtain forgiveness from God.»

Three tattered old men come forward, two blind men and a cripple; they are followed by a widow with seven emaciated children.

Jesus stares at them, one by one, He smiles at the widow and particularly at the children. He says to John: «Put those over there in the kitchen garden. I want to speak to them.» But He becomes stern, with blazing eyes, when a little old man appears. But He says nothing for the time being.

He calls Peter, whom He asks for the purse received shortly before and for another one containing smaller coins, which are offerings collected from good-hearted people. He empties the coins onto the bench near the well, He counts them, and divides them. He makes six parts. A very big one, all silver coins, and five smaller ones in size, with many bronze coins and a few big ones. He calls the poor, sick people and asks them: «Have you nothing to tell Me?»

The blind men are silent; the cripple says: «May He Who sent You, protect You.» Nothing else.

Jesus puts the offering into his good hand.

The man says: «May God reward You. But more than this offering, I would like to be healed by You.»

«You did not ask for that.»

«I am poor, a worm trodden on by the mighty ones, I dared not hope You would have mercy on a beggar.»

«I am Mercy that bends over all miseries calling Me. I refuse no one. All I ask for is faith and love, that I may say: I am listening to you.»

«Oh! My Lord! I believe You and I love You. Save me, then! Heal Your servant!»

Jesus lays His hand on the crook-back, He moves it gently, as if He were caressing the man and says: «I want you to be healed.» The man straightens up, agile and wholesome, uttering endless blessings.

61.4

Jesus hands the offering to the blind men and waits an instant before dismissing them… then He lets them go. He calls the old people. He gives the alms to the first one, and helps him to put the coins into his belt pouch. He listens pitifully to the mishaps of the second one, who informs Jesus of the disease of one of his daughters.

«I have but her! And she is dying. What will happen to me? Oh! if only You came! She cannot come, she cannot stand up. She would love to… but cannot. Master, Lord, Jesus, have mercy on us!»

«Where do you live, father?»

«At Korazim. Ask for Isaac of Jonah, named the Adult. Will You really come? Will You not forget our misfortunes? And will You heal my daughter?»

«Do you believe I can heal her?»

«Oh! I do believe it. That is why I am speaking to You about it.»

«Go home, father. Your daughter will be greeting you on the doorstep.»

«But she is in bed and she has not been able to get up for the last three… Ah! I now understand! Oh! Thank You, Rabboni! Blessed are You and He Who sent You! Praise be to God and His Messiah!» The old man goes away, plodding along as fast as he can. But when he is almost outside the kitchen garden he says: «Master, will You come just the same to my poor house? Isaac will be waiting for You to kiss Your feet and wash them with His tears, and offer You the bread of love. Come, Jesus: I will speak to the townsfolk about You.»

«I will come. Go in peace and be happy.»

61.5

The third old man comes forward, He seems to be the most ragged. But Jesus has only the big pile of money left. He calls in a loud voice: «Woman, come here with your little ones.»

The young emaciated woman comes forward with her head lowered down. She seems a sad hen with her sad brood of chickens.

«How long have you been a widow, woman?»

«Three years at the moon of Tishry.»

«How old are you?»

«Twenty-seven.»

«Are they all your children?»

«Yes, Master… and I have nothing else. I finished everything… How can I work if no one wants me with all these little ones?»

«God does not abandon even the worm He created. He will not abandon you, woman. Where do you live?»

«On the lake. Three stadia outside Bethsaida. He told me to come here… My husband died on the lake; he was a fisherman.» She points to Andrew, who blushes and would like to disappear.

«You did well, Andrew, telling the woman to come to Me.»

Andrew takes heart and whispers: «The man was a friend of mine, he was good, he died in a storm and lost his boat too.»

«Take this, woman. It will help you for a long time, then another sun will rise on your days. Be good, bring your children up in the Law and you will not be without God’s help. I bless you: you and your little ones.» And He pats them, one by one, with great pitiful love.

The woman goes away pressing her treasure to her heart.

61.6

«And what about me?» asks the old man who is left last.

Jesus looks at him, but is silent.

«Nothing for me? You are not fair! You gave her six times as much as the others, and nothing to me. Of course… she was a woman!»

Jesus looks at him, but is silent.

«Look everybody; and tell me if there is justice! I have come from far away, because I was told that money was given here, and now I see that some get too much and I get nothing. A poor, old, sick man! And He wants us to believe in Him!…»

«My old man, are you not ashamed of telling such lies? Death is behind your back and you lie and endeavour to rob also who is hungry. Why do you want to rob your brothers of the offering that I received to give it with justice?»

«But I…»

«Be quiet! You should have understood by My silence and My action that I had recognised you and you should have followed My example and been silent. Why do you want Me to shame you?»

«I am poor.»

«No, you are a miser and a thief. You live for money and usury.»

«I have never lent on usury. God is my witness.»

«And is this not the most fierce usury, to rob those who are in dire need? Go. Repent. That God may forgive you.»

«I swear…»

«Be quiet! I tell you! It is said: “You shall not swear falsehood”. If I did not respect your old age, I would search you and in your breast I would find a purse full of gold: your real heart. Go away!»

The impudent old man, seeing that his secret has been discovered, goes away without any need for Jesus’ thundering voice.

The crowd threaten and scorn him, and they insult him as a thief.

«Be quiet! If he did wrong, do not do the same. He lacks sincerity: he is dishonest. If you insult him, you lack charity. A brother who makes a mistake is not to be insulted. Everybody has his sins. No one is perfect but God. I was compelled to shame him, because nobody must ever be a thief, and much less steal from poor people. But only the Father knows how much I suffered having to do it. You must also be sorry, seeing that a man in Israel infringes the Law endeavouring to defraud the poor and a widow. Do not be greedy. May your souls, not money, be your treasure. Do not be perjurers. Let your language be as sincere and honest as your actions. Life is not eternal and the hour of death will come. Live in such a way that at the hour of your death peace may be in your souls. The peace of those who lived an honest life. Go home…»

61.7

«Have mercy, Lord! This son of mine is deaf because a demon vexes him.»

«And this brother of mine is like an unclean animal, he wallows in the mud and eats excrement. A malignant spirit forces him to do that, and although against his will, he does foul things.»

Jesus goes towards the imploring group. He lifts His arms and orders: «Come out of them. Leave to God His creatures.»

Amidst shouts and uproars the two unhappy men are healed. The women leading them kneel down, blessing.

«Go home and be thankful to God. Peace to you all. Go.»

The crowd leave, commenting on the events. The four disciples gather around the Master.

«My friends, I solemnly tell you that all sins can be found in Israel and the demons have taken up their abode there. Neither are the possessed the only ones whose lips are mute, or are driven to live like animals and eat filth. But the most real and numerous possessions are those that make hearts mute to honesty and love, and turn hearts into a sink of filthy vices. Oh! Father!» Jesus sits down depressed.

«Are You tired, Master?»

«Not tired, My dear John, but afflicted because of the state of hearts and the lack of will to grow better. I have come… but man… man… Oh! Father!…»

«Master, I love You. We all love You…»

«I know. But you are so few… and My eagerness to save is so great!»

Jesus has embraced John, and is resting His head on His disciple’s. He is sad. Peter, Andrew and James are near Him, and they look at Him with love and sadness.

And the vision ends in this way.