85.1
Jésus est à Jérusalem avec Simon. Ils fendent la foule des marchands et des ânes qui ressemble à une procession dans la rue. Ce faisant, Jésus dit :
« Montons au Temple avant d’aller à Gethsémani. Nous prierons le Père dans sa Maison.
– Cela seulement, Maître ?
– Cela seulement. Je ne puis rester. Demain à l’aube, il y a le rendez-vous à la Porte des Poissons et, si la foule me retient, comment puis-je être libre d’y aller ? Je veux voir les autres bergers. Je les dissémine, ces vrais bergers, à travers la Palestine pour qu’ils rassemblent les brebis et pour que le Maître du troupeau soit connu au moins de nom. Ainsi, quand je dirai ce nom, elles sauront que c’est moi le Maître du troupeau et elles viendront à moi pour se faire caresser.
– Il est doux d’avoir un Maître comme toi. Les brebis t’aimeront.
– Les brebis… mais pas les boucs… Après avoir vu Jonas, nous irons à Nazareth, puis à Capharnaüm. Simon Pierre et les autres souffrent d’une si longue absence… Nous irons leur faire plaisir et nous faire plaisir. L’été aussi nous donne ce conseil. La nuit est faite pour le repos et trop peu nombreux sont ceux qui font passer le repos après la connaissance de la vérité. L’homme… Ah ! L’homme ! Il oublie trop qu’il a une âme. Il ne pense qu’à la chair et ne se soucie que d’elle. De jour, le soleil est brûlant. Il empêche de voyager et d’enseigner sur les places et dans les rues. Il fait sommeiller les âmes comme les corps, tellement il les fatigue. Alors… allons enseigner mes disciples. Là, dans la douce Galilée, verte et aux eaux fraîches.