Los Escritos de Maria Valtorta

128. Les discours de la Belle Eau :

128. Los discursos en Agua Especiosa:

128.1

Jésus passe au milieu d’un vrai petit peuple qui l’appelle de tous côtés. L’un montre ses blessures, l’autre énumère ses malheurs, un autre encore se borne à dire : « Aie pitié de moi. » Certains lui présentent leurs petits enfants pour qu’il les bénisse. Cette paisible journée sans vent a amené beaucoup, beaucoup de monde.

Quand Jésus a déjà presque gagné sa place, voilà qu’arrive du sentier qui conduit au fleuve un cri à faire pitié :

« Fils de David, aie pitié du malheureux homme que je suis ! »

Jésus se tourne dans cette direction, tout comme les disciples et la foule. Mais un buisson touffu de buis cache celui qui supplie.

« Qui es-tu ? Avance.

– Impossible. Je suis infecté. Je dois me rendre auprès du prêtre pour être rayé du monde des vivants. J’ai péché et la lèpre est apparue sur mon corps. J’espère en toi !

– Un lépreux ! Un lépreux ! Anathème ! Lapidons-le ! »

Orageuse, la foule s’agite.

Jésus fait un geste qui impose le silence et l’immobilité.

« Il n’est pas plus infecté que celui qui est dans le péché. Aux yeux de Dieu le pécheur impénitent est encore plus souillé que le lépreux repenti. Que celui qui est capable de croire me suive. »

Avec les disciples, des curieux le suivent. D’autres allongent le cou, mais restent là où ils sont.

Jésus s’éloigne de la maison et du sentier en direction du buisson. Puis il s’arrête et ordonne :

« Montre-toi ! »

Un jeune homme sort, à peine plus âgé qu’un adolescent, encore beau, au visage légèrement ombragé d’une moustache naissante et d’une barbe légère, un visage encore frais et plein, aux yeux baignés de larmes.

Un grand cri s’élève d’un groupe de femmes toutes voilées qui pleuraient auparavant dans la cour de la maison au passage de Jésus et qui s’étaient mises à pleurer encore plus fort devant les menaces de la foule :

« Mon fils ! »

La femme s’effondre dans les bras d’une autre, parente ou amie, je ne sais.

Jésus avance encore vers le malheureux :

« Tu es bien jeune ! D’où vient cette lèpre ? »

Le jeune homme baisse les yeux, a les joues en feu, balbutie, mais n’ose en dire plus. Jésus répète sa question. Il dit quelques mots plus nets, mais on ne saisit que ceux-ci :

« … mon père… je suis allé… et nous avons péché… pas moi seulement.

– Voilà ta mère qui espère et qui pleure. Au Ciel, il y a Dieu qui sait. Moi-même, je me trouve ici, et je sais aussi. Mais pour avoir pitié, j’ai besoin que tu t’humilies. Parle.

– Parle, mon enfant. Aie pitié des entrailles qui t’ont porté » gémit sa mère, qui s’est traînée jusqu’auprès de Jésus et, maintenant, à genoux, tenant inconsciemment un pan du vêtement de Jésus d’une main, tend l’autre vers son fils et découvre un pauvre visage brûlé par les larmes.

Jésus lui pose la main sur la tête.

« Parle, lui répète-t-il.

– Je suis l’aîné et j’aide mon père dans son commerce. Il m’a envoyé à Jéricho plusieurs fois pour parler avec ses clients et… l’un… l’un avait une belle jeune femme… Elle m’a… m’a plu. J’y allais plus qu’il n’était nécessaire… Je lui ai plu… Nous avons éprouvé du désir l’un pour l’autre et… nous avons péché pendant les absences de son mari… Je ne sais comment cela est arrivé, car elle était en bonne santé. Oui. Non seulement j’étais en bonne santé et la désirais… Mais elle l’était, elle aussi et me désirait. Je ne sais pas si… si elle a eu d’autres amants en même temps que moi et s’est contaminée… Je sais que la lèpre s’est développée aussitôt sur elle ; elle est déjà au milieu des tombeaux, condamnée à mourir vivante… Quant à moi… moi… Maman ! Tu l’as vu. Il y a peu de chose, mais on dit que c’est la lèpre… et j’en mourrai. Quand ?… Plus de vie… plus de maison… plus de maman !… Oh ! Maman ! Je te vois et ne peux te donner un baiser !… Aujourd’hui, ils viennent déchirer mes vêtements et me chasser de la maison… du village… C’est pire que la mort. Et je n’aurai même pas les larmes de ma maman sur mon cadavre… »

Le jeune homme pleure. Sa mère ressemble à une plante brisée par le vent tant elle est secouée par les sanglots.

Les gens discutent et se partagent en sentiments opposés.

128.2

Jésus est triste. Il parle :

« Quand tu as péché, tu n’as pas pensé à ta mère ? Tu as été fou au point de ne plus te souvenir que tu avais une mère sur la terre et qu’il y avait un Dieu au Ciel ? Et si la lèpre n’était pas apparue, tu ne te serais jamais souvenu que tu offensais Dieu et ton prochain ? Qu’as-tu fait de ton âme… de ta jeunesse ?

– J’ai été tenté…

– Es-tu un enfant pour ignorer que ce fruit est maudit ? Tu mériterais de mourir sans que j’aie pitié.

– Oh ! Pitié ! Toi seul, tu peux…

– Pas moi : Dieu. Et si tu promets ici de ne plus pécher…

– Je le promets. Je le promets. Sauve-moi, Seigneur. Je n’ai plus que quelques heures avant la condamnation. Maman !… Maman ! Aide-moi par tes larmes !… Oh ! Maman ! »

La femme n’a même plus de voix. Elle s’accroche aux jambes de Jésus et lève son visage aux yeux dilatés par la douleur, le visage tragique de quelqu’un qui se noie et qui sait que c’est l’unique soutien qui le retient et peut le sauver.

Jésus la regarde. Il lui sourit avec pitié.

« Relève-toi, mère. Ton fils est guéri. Mais à cause de toi, pas à cause de lui. »

La femme a encore du mal à y croire. Il lui semble que son enfant ne peut avoir été guéri comme cela, à distance, et au milieu de ses sanglots continuels, elle fait des signes de dénégation.

« Homme, ôte la tunique de ta poitrine. C’était là que tu avais la tache. Que ta mère soit consolée. »

Le jeune homme descend son vêtement, apparaissant nu aux yeux de tous. Il n’a que la peau unie et lisse d’un jeune homme bien robuste.

« Regarde, mère » dit Jésus, en se penchant pour relever la femme. C’est un mouvement qui sert aussi à la retenir quand son amour de mère et la vue du miracle pourraient l’inciter à se jeter sur son fils sans attendre qu’il soit purifié. Se rendant compte de l’impossibilité d’aller là où la pousse son amour maternel, elle s’abandonne sur la poitrine de Jésus et lui donne un baiser dans un vrai délire de joie. Elle pleure, rit, embrasse, bénit… et Jésus la caresse avec pitié. Puis il dit au jeune homme :

« Va trouver le prêtre. Et rappelle-toi que Dieu t’a guéri à cause de ta mère et pour que tu sois juste, à l’avenir. Va ! »

Le jeune homme s’en va après avoir béni le Sauveur, suivi à distance par sa mère et celles qui l’accompagnent. La foule lance des hosannas.

128.3

Jésus retourne à sa place.

« Lui aussi avait oublié qu’il y a un Dieu qui ordonne que l’on mène une vie honnête. Il avait oublié qu’il est défendu de se faire des dieux qui ne sont pas Dieu. Il avait oublié de sanctifier le sabbat comme je l’ai enseigné. Il avait oublié le respect affectueux pour sa mère. Il avait oublié qu’on ne doit pas commettre l’impureté, qu’on ne doit pas voler, être faux, que l’on ne doit pas désirer la femme d’autrui, qu’on ne doit pas se tuer ni tuer son âme, qu’on ne doit pas commettre l’adultère. Il avait tout oublié. Voyez comme il a été frappé.

“ Ne pas désirer la femme d’autrui ” ne fait qu’un avec “ ne pas commettre l’adultère. ” Car le désir précède toujours l’action. L’homme est trop faible pour pouvoir désirer sans satisfaire son désir. Et, ce qui est triste au plus haut point, l’homme ne sait pas en faire autant dans ses justes désirs. Dans le mal, l’accomplissement suit le désir. Dans le bien, on s’arrête après le désir, quand encore on ne revient pas en arrière.

Ce que je lui ai dit, je vous l’adresse à tous, car le péché de désir est aussi répandu que le chiendent qui se propage tout seul : êtes-vous des enfants pour ne pas savoir que cette tentation-là est un poison et qu’il faut la fuir ? “ J’ai été tenté. ” On dit ça depuis toujours ! Mais puisque c’est un exemple ancien, l’homme devrait se souvenir de ses conséquences et savoir dire : “ Non. ” Notre histoire ne manque pas d’exemples de personnes qui ont su demeurer chastes malgré toutes les séductions du sexe et les menaces des violents.

La tentation est-elle un mal ? Elle ne l’est pas. C’est l’œuvre du Malin, mais elle se change en gloire pour celui qui en triomphe.

Le mari qui va à d’autres amours est un assassin de son épouse, de ses enfants, de lui-même. Celui qui entre dans la demeure d’un autre pour commettre l’adultère est un voleur, et des plus vils. Pareil au coucou, il profite sans frais du nid d’autrui. Celui qui trahit la confiance de son ami est un faussaire, car il témoigne une amitié qu’en réalité il n’éprouve pas. Celui qui agit ainsi se déshonore lui-même et déshonore ses parents. Peut-il donc avoir Dieu avec lui ?

128.4

J’ai accompli ce miracle pour cette pauvre mère. Mais la luxure me dégoûte à tel point que j’en suis révolté. Vous avez crié par peur et par dégoût de la lèpre. Pour ma part, mon âme a crié par dégoût de la luxure[1]. Toutes les misères m’entourent, et pour toutes je suis le Sauveur. Mais je préfère toucher un mort, un juste à la chair déjà décomposée, mais qui fut honnête et qui est déjà en paix avec son âme, que d’approcher un débauché. Je suis le Sauveur, mais je suis l’Innocent. Que s’en souviennent tous ceux qui viennent ici ou parlent de moi en me prêtant les ferments de leurs propres passions.

Je comprends que vous attendriez autre chose de moi. Mais j’en suis incapable. La ruine d’une jeunesse à peine formée et détruite par la passion m’a troublé davantage que si j’avais touché la mort. Allons vers les malades. Ne pouvant, à cause de la nausée qui m’étrangle, être la Parole, je serai le salut de ceux qui espèrent en moi.

Que la paix soit avec vous. »

En effet, Jésus est très pâle, comme s’il était souffrant. Il ne retrouve son sourire que lorsqu’il se penche sur des enfants malades et sur des infirmes allongés sur leurs brancards. Alors, il redevient lui-même. En particulier quand, mettant son doigt dans la bouche d’un petit muet d’environ dix ans, il lui fait dire : « Jésus » puis : « Maman ».

Les gens s’en vont tout doucement.

128.5

Jésus reste à se promener au soleil qui inonde la cour jusqu’au moment où Judas le rejoint :

« Maître, je ne suis pas tranquille…

– Pourquoi, Judas ?

– A cause de ces gens de Jérusalem… Je les connais. Laisse-moi y aller pour quelques jours. Je ne te dis pas non plus de m’y envoyer tout seul. Au contraire, je te prie qu’il en soit autrement. Envoie-moi avec Simon et Jean, ceux qui furent pour moi si bons à mon premier voyage en Judée. L’un me retient, l’autre me purifie jusque dans mes pensées. Tu ne peux imaginer ce qu’est Jean pour moi ! C’est une rosée qui calme mes ardeurs et une huile sur mes eaux agitées… Crois-le bien !

– Je le sais. Tu ne dois donc pas t’étonner que je l’aime tant. C’est ma paix. Mais toi aussi, si tu es toujours bon, tu seras mon réconfort. Si tu emploies les dons de Dieu – et tu en as beaucoup – pour le bien, comme tu le fais depuis quelques jours, tu deviendras un véritable apôtre.

– Et tu m’aimeras comme Jean ?

– Je t’aime tout autant, Judas, mais je t’aimerai sans souci et sans douleur.

– Oh ! Mon Maître, comme tu es bon !

– Va donc à Jérusalem. Cela ne servira à rien, mais je ne veux pas décevoir ton désir de m’être utile. Je vais tout de suite en parler à Simon et à Jean. Allons. Tu vois comme ton Jésus souffre de certaines fautes ? Je suis comme un homme qui a soulevé un poids trop lourd. Ne me fais jamais souffrir comme cela. Jamais plus…

– Non, Maître, non. Je t’aime, tu le sais… Mais je suis faible…

– C’est l’amour qui fortifie. »

Ils entrent dans la maison et tout prend fin.

128.6

Et c’est bien ainsi car, pour ce qui est de mon moral, je vais très mal. Vous en connaissez la cause. Quant à ma santé physique, soit parce que nous sommes au temps de la Passion, soit que j’aie trop écrit, je ne sais pas exactement pourquoi, je passe par une période terrible de fièvre, de douleurs à la poitrine, à la colonne verté­brale, à l’abdomen. Je crois que Còmpito[2] continue à me travailler. Je paie toute l’humidité et l’absence de soleil de ce cher village.

128.1

Jesús se abre paso entre un verdadero pequeño pueblo que le llama desde todas partes. Uno le enseña sus heridas, otro le enumera sus desventuras, un tercero se limita a decir: «Ten piedad de mí». Hay también quien le presenta a su propio hijito para que le bendiga. El día, sereno y sin viento, ha llevado allí a muchísima gente.

Jesús ha llegado casi a su puesto, cuando, del sendero que lleva al río, sube un lamento conmovedor: «¡Hijo de David, ten piedad de este pobre infeliz tuyo!».

Jesús se vuelve en esa dirección, como también la gente y los discípulos; pero unos tupidos matorrales de bojes esconde a la persona que ha proferido esta súplica.

«¿Quién eres? Ven».

«No puedo. Estoy contaminado. Debo ir donde el sacerdote para que me cancelen del mundo. He pecado y me ha brotado la lepra en el cuerpo. ¡Espero en ti!».

«¡Un leproso! ¡Un leproso! ¡Maldito! ¡Lapidémosle!» la muchedumbre se solivianta.

Jesús hace un gesto que impone silencio e inmovilidad. «No está más contaminado que quien está en pecado. A los ojos de Dios, es todavía más inmundo el pecador impenitente que el leproso arrepentido. Quien sea capaz de creer, que venga conmigo».

Algunos curiosos, además de los discípulos, siguen a Jesús. Los demás, aun deseando ir, se quedan donde están.

Jesús va hasta más allá de la casa y del sendero, hacia los matorrales de bojes, pero luego se detiene y le ordena al leproso que se deje ver.

Sale un muchacho todavía casi adolescente. Bigote y barba tenues cubren apenas su rostro: es un rostro aún fresco y lleno. Tiene los ojos enrojecidos por el llanto.

Un gran grito de entre un grupo de mujeres enteramente tapadas — ya lloraban en el patio de la casa al pasar Jesús, y su llanto había aumentado por las amenazas de la muchedumbre — le saluda: «¡Hijo mío!».... Y la mujer cae sin fuerzas en los brazos de otra, que no sé si es pariente o amiga.

Jesús, solo, sigue avanzando hacia el desdichado: «Eres muy joven. ¿Cómo es que estás leproso?».

El joven baja los ojos, se enciende de rubor su rostro, balbucea... y no se atreve a más. Jesús repite la pregunta. El muchacho dice algo en forma más nítida, pero sólo se cogen las palabras: «...mi padre... fui... y pecamos... no sólo yo…».

«Allí está tu madre, esperando y llorando. En el Cielo está Dios, que sabe lo sucedido, aquí estoy Yo, que también lo sé, pero necesito tu humillación para tener piedad. Habla».

«Habla, hijo. Ten piedad de las entrañas que te llevaron» gime la madre, que se ha hecho gran violencia para llegar hasta donde Jesús, y que ahora, de rodillas, teniendo en una mano inconscientemente el limbo del indumento de Jesús, tiende la otra hacia su hijo mostrando su pobre rostro abrasado en lágrimas.

Jesús le pone la mano sobre la cabeza. «Habla» vuelve a decir.

«Soy el primogénito y ayudo a mi padre en los negocios. Él me ha mandado a Jericó muchas veces para hablar con sus clientes, y... y uno... uno tenía una mujer joven y hermosa... Me... me gustó. Fui más allá de donde debía... Le gusté... Nos deseamos y... pecamos en ausencia del marido... No sé cómo sucedió, porque ella estaba sana. Sí. No sólo yo estaba sano y la quise... ella también estaba sana y me quiso. No sé si... si además de a mí amó antes a otros y se había contagiado... Sí sé que ella se marchitó en poco tiempo y que ahora está en los sepulcros muriendo en vida... Y yo... y yo... ¡Mamá!, tú lo has visto, es poca cosa, pero dicen que es lepra... y... moriré de lepra. ¿Cuándo?... Se acabó la vida, la casa... y tú, mamá... ¡Oh, mamá, te veo y no te puedo besar!... Hoy vienen a descoserme los vestidos y a arrojarme de casa... del pueblo... Es peor que si hubiera muerto; ni siquiera tendré el llanto de mi madre sobre mi cadáver…».

El joven llora. La madre está tan estremecida por los sollozos que parece un árbol zarandeado por el viento. La gente hace comentarios dictados por sentimientos opuestos.

128.2

Jesús está apenado. Habla: «Y mientras pecabas ¿no pensabas en tu madre? ¿Estabas tan enajenado que no te acordabas de que tenías una madre en la Tierra y un Dios en el Cielo? Si no te hubiera aparecido la lepra, ¿te habrías acordado alguna vez de que habías ofendido a Dios y al prójimo? ¿Qué has hecho de tu alma? ¿Qué has hecho de tu juventud?».

«Fui tentado…».

«¿Eres acaso un niño, para no saber que era un fruto maldito? Merecerías morir sin piedad».

«¡Oh! ¡Piedad! Sólo Tú puedes…».

«No Yo, Dios, y si aquí juras no pecar más».

«Lo juro. Lo juro. ¡Sálvame, Señor! Dispongo sólo de pocas horas antes de la condena. ¡Mamá!... ¡Mamá, ayúdame con tu llanto!... ¡Oh..., madre mía!».

La mujer ya no tiene ni siquiera voz. Lo único que hace es agarrarse a las piernas de Jesús y levantar su cara con los ojos dilatados por el dolor: una cara de tragedia como de quien se está ahogando y sabe que ése es el último apoyo que le sujeta y que puede salvarlo.

Jesús la mira. Le sonríe compasivo: «Levántate, madre. Tu hijo está curado; pero por ti, no por él».

La mujer todavía no cree; le parece que, así, a distancia, no puede haber quedado curado, y hace signos de disentimiento entre continuos sollozos.

«Hombre, quítate la túnica del pecho, donde tenías la mancha; para consolar a tu madre».

El joven se baja el vestido, apareciendo desnudo ante los ojos de todos. No tiene sino una piel uniforme y lisa de joven bien robusto.

«Mira, madre» dice Jesús, y se inclina para levantar a la mujer. Este movimiento sirve también para contenerla cuando su amor de madre y el hecho de ver el milagro la hubiera lanzado contra su hijo sin esperar a su purificación. Sintiéndose impedida para ir a donde la impulsa su amor materno, se abandona en el pecho de Jesús, a quien besa en un verdadero delirio de alegría. Llora, ríe, besa, bendice... y Jesús la acaricia con piedad. Luego le dice al muchacho: «Ve al sacerdote, y acuérdate de que Dios te ha curado por tu madre y para que seas justo en el futuro. Ve».

El muchacho bendice al Salvador y se marcha. A distancia, le siguen su madre y las otras mujeres que estaban con ella. La muchedumbre grita jubilosa.

128.3

Jesús vuelve a su puesto.

«Este joven también había olvidado que hay un Dios que ordena honestidad de costumbres; había olvidado que está prohibido hacerse dioses al margen de Dios; había olvidado que debía santificar su sábado, como he enseñado; había olvidado que existe el respeto amoroso a la madre; había olvidado que no se debe fornicar, ni robar, ni ser falso, ni desear la mujer del prójimo, ni matarse uno a sí mismo o la propia alma, ni cometer adulterio: había olvidado todo; ya veis cuál había sido su castigo.

“No desearás la mujer del prójimo” se une a “no cometerás adulterio”, porque el deseo precede siempre a la acción. El hombre es demasiado débil como para poder desear sin llegar después a consumar el deseo. Y lo que es verdaderamente triste es que el hombre no sepa hacer lo mismo respecto a los deseos justos. En el mal se desea y luego se cumple; en el bien, se desea, para luego detenerse, aunque no se retroceda.

Lo que le he dicho a él os lo digo a todos vosotros, porque el pecado de deseo está tan difundido como las malas hierbas, que por sí solas se propagan: ¿Sois unos niños como para no saber que esa tentación es venenosa y que hay que huir de ella? “Fui tentado”. ¡Frase remota! Mas, he aquí que tenemos también un remoto ejemplo, y, por tanto, debería el hombre acordarse de sus consecuencias, y debería saber decir: “No”. En nuestra historia no faltan ejemplos de castos, que permanecieron tales a pesar de todas las seducciones del sexo y a pesar de las amenazas de los violentos.

¿Es un mal la tentación? No lo es; es la obra del Maligno, pero se transforma en gloria para quien la vence.

El marido que va a otros amores es un asesino de su esposa, de sus hijos, de sí mismo. Quien entra en morada ajena para cometer adulterio es un ladrón, y de los más viles: como el cuco, goza del nido ajeno sin aportar nada. Quien substrae la buena fe al amigo es un falsario, porque finge una amistad que en realidad no tiene: quien así actúa se deshonra a sí mismo y deshonra a sus padres. ¿Puede, entonces, tener a Dios consigo?

128.4

He hecho el milagro por esa pobre madre. Pero me da tanto asco la lujuria, que me siento nauseado. Vosotros habéis gritado por miedo y repulsa de la lepra; Yo, con mi alma, he gritado a causa de la repugnancia por la lujuria. Todas las miserias me circundan y por todas ellas Yo soy el Salvador, pero prefiero tocar a un muerto, a un justo que esté ya descompuesto en la carne suya que fue honesta, mas en paz ya su espíritu, antes que acercarme a uno que tenga tufo de lujuria. Soy el Salvador, pero también soy el Inocente. Tengan presente esto todos los que vienen aquí o hablan de mí, proyectando en mi personalidad la levadura de la suya.

Comprendo que vosotros querríais de mí algo distinto, pero no puedo. La ruina de una juventud apenas formada y demolida por la libídine me ha turbado más que si hubiera tocado la Muerte. Vamos con los enfermos; no pudiendo, por la nausea que me ahoga, ser la Palabra, seré la Salud de quien espera en mí.

La paz esté con vosotros».

Efectivamente Jesús está muy pálido y su rostro denota dolor. No le vuelve la sonrisa sino cuando se agacha hacia unos niños enfermos u otras personas enfermas en sus camillas. Entonces vuelve a ser Él, especialmente cuando metiendo su dedo en la boca de un mudito de unos diez años le hace decir «Jesús», y luego «mamá».

La gente se marcha muy lentamente.

128.5

Jesús se queda paseando bajo el sol que inunda la era, hasta que viene el Iscariote: «Maestro, yo no estoy tranquilo…».

«¿Por qué, Judas?».

«Por los de Jerusalén... Yo los conozco. Déjame ir allí unos días. No me refiero a que me mandes solo; es más, te ruego que no sea así. Mándame con Simón y Juan, que fueron muy buenos conmigo durante el primer viaje a Judea. Uno me frena, el otro me purifica hasta en el pensamiento. ¡No te puedes imaginar lo que significa Juan para mí!: es rocío que calma mis ardores, aceite sobre mis aguas agitadas... Créelo».

«Lo sé. Por eso, no te debes asombrar de que Yo le quiera tanto. Es mi paz. Pero tú también, si eres siempre bueno, serás mi consuelo. Si usas los dones de Dios — y tienes muchos — para el bien, como estás haciendo desde hace algunos días, llegarás a ser un verdadero apóstol».

«¿Y me amarás como a Juan?».

«Yo te amo igualmente, Judas; sólo que entonces lo haré sin esfuerzo y dolor».

«¡Qué bueno eres, Maestro mío!».

«Ve a Jerusalén, aunque no va a servir para nada. No quiero contrariar tu deseo de ayudarme. Ahora se lo digo inmediatamente a Simón y a Juan. Vamos. ¿Has visto cómo sufre tu Jesús por ciertas culpas? Son como uno que ha levantado un peso demasiado fuerte. No me des nunca este dolor. Nunca más…».

«No, Maestro, No. Te quiero. Tú lo sabes... pero soy débil…».

«El amor fortalece».

Entran en casa y todo termina.

128.6

Y es buena cosa porque estoy muy mal: moralmente (usted sabe la causa de ello); y físicamente, porque — bien porque es tiempo de Pasión, bien porque he escrito demasiado, no sé exactamente por qué — llevo una temporada tremenda de fiebres y dolores en los pulmones, en la espina dorsal y en el abdomen. Creo que Compito[1] sigue actuando en mí. Estoy pagando toda la humedad y la falta de sol de aquel querido pueblo.


Notes

  1. mon âme a crié par dégoût de la luxure. A ce sujet, Maria Valtorta note sur une copie dactylographiée: Il ressort de cela que c’est seulement par miséricorde et par désir de les racheter que l’infinie Pureté du Verbe approchait ceux qui pèchent par luxure.
  2. Còmpito : lieu où Maria Valtorta fut évacuée durant la guerre.

Notas

  1. Compito es San Andrés de Compito, la localidad en que la escritora había transcurrido ocho meses, desde el 24 de abril hasta el 23 de diciembre de 1944, a causa del desalojamiento impuesto a los habitantes de Viareggio durante la Segunda Guerra Mundial.