Los Escritos de Maria Valtorta

207. A Bethléem, Marie évoque la naissance de Jésus.

207. En la gruta de Belén

207.1

Après avoir quitté Béthanie au premier sourire de l’aurore, Jésus prend la route de Bethléem avec sa Mère, Marie, femme d’Alphée, et Marie Salomé, suivi des apôtres et précédé de l’enfant qui trouve un motif de joie dans tout ce qu’il voit : les papillons qui s’éveillent, les oiseaux qui chantent ou becquettent sur le sentier, les fleurs que font resplendir les diamants de la rosée, l’apparition d’un troupeau avec quantité d’agnelets bêlants. Après avoir passé le torrent qui coule au sud de Béthanie, tout écumeux et riant au milieu des roches, la troupe se dirige vers Bethléem entre deux rangées de collines, toutes vertes d’oliviers et de vignes, avec de petits champs que dorent les moissons arrivées à maturation. La vallée est fraîche, et la route assez praticable.

Simon-Pierre s’avance pour rejoindre le groupe de Jésus et demande :

« Allons-nous d’ici à Bethléem ? Jean dit que, la dernière fois, vous aviez pris un autre chemin.

– C’est vrai, répond Jésus. Mais c’était parce que nous venions de Jérusalem. D’ici, c’est plus court. Au tombeau de Rachel, que les femmes veulent voir, nous nous séparerons comme vous l’avez décidé il y a un moment. Nous nous retrouverons ensuite à Bet-çur où ma Mère désire faire halte.

– Oui, c’est ce que nous avons dit… mais ce serait si beau d’y être tous… Ta Mère spécialement… car, enfin, la reine de Bethléem et de la grotte, c’est elle, et elle sait tout parfaitement… Entendu de sa bouche… ce serait différent, voilà. »

Jésus sourit en regardant Simon qui insinue doucement son désir.

« Quelle grotte, père ? demande Marziam.

– La grotte où est né Jésus.

– Oh ! C’est beau ! J’y vais moi aussi !

– Ce serait vraiment beau ! Interviennent Marie, femme d’Alphée, et Salomé.

– Très beau !… Ce serait revenir en arrière… à l’époque où le monde t’ignorait, c’est vrai, mais ne te haïssait pas encore… Ce serait retrouver l’amour des simples qui ne surent que croire et aimer, avec humilité et foi… Ce serait déposer ce fardeau d’amertume qui me pèse sur le cœur depuis que je te sais ainsi haï, le déposer là dans ta crèche… Elle doit avoir encore gardé la douceur de ton regard, de ta respiration, de ton sourire incertain… et tout cela me caresserait le cœur… Il est rempli d’une telle amertume ! »

Marie parle doucement, d’une voix empreinte de désir et de tristesse.

« Dans ce cas, nous y allons, Maman. A toi de nous conduire. Aujourd’hui tu es la Maîtresse et moi l’enfant qui apprend.

– Oh, mon Fils ! Non ! Tu es toujours le Maître…

– Non, Maman. Simon-Pierre a raison : sur la terre de Bethléem, c’est toi qui es la Reine. Ce fut ton premier château. Marie, descendante de David, conduis ce petit peuple à ta demeure. »

Judas allait parler, mais il préfère se taire. Jésus, qui re­marque son attitude et l’interprète, dit :

« Si l’un d’entre vous, à cause de la fatigue ou pour quelque autre raison, ne veut pas venir, qu’il poursuive librement sa route vers Bet-çur. »

Mais tous gardent le silence.

207.2

Ils continuent leur route par la fraîche vallée orientée d’est en ouest, puis ils tournent légèrement vers le nord, longent une colline qui se dresse là et rejoignent ainsi la route qui mène de Jérusalem à Bethléem, justement à côté du cube que surmonte le dôme arrondi du tombeau de Rachel. Tous s’approchent pour prier avec respect.

« Nous nous sommes arrêtés ici, Joseph et moi. Tout est comme à l’époque. Il n’y a que la saison qui diffère : c’était alors une froide journée de Casleu[1]. Il avait plu et les routes étaient devenues boueuses, puis il s’était levé un vent glacial et peut-être avait-il gelé pendant la nuit. Les chemins s’étaient durcis mais, sillonnés par des chars et par la foule, ils ressemblaient tous à une mer couverte de trous, si bien que mon petit âne se fatiguait beaucoup…

– Pas toi, Mère ?

– Oh moi, je t’avais, toi !… »

Son regard exprime un tel bonheur que c’en est émouvant. Puis elle reprend la parole :

« La nuit tombait et Joseph était très soucieux… Un vent cinglant se levait et ne cessait de se renforcer… Les gens se hâtaient vers Bethléem, on se heurtait, et plusieurs prenaient à partie mon petit âne qui avançait bien lentement, cherchant où il devait mettre les sabots… Il semblait savoir que tu étais là… et que tu sommeillais pour la dernière fois dans le berceau de mon sein. Il faisait froid… mais moi, je brûlais. Je te sentais arriver… Arriver ? Tu pourrais dire : “ Cela fait neuf mois que j’étais là, Maman. ” Certes, mais à ce moment-là, c’était comme si tu descendais des Cieux. Les Cieux s’abaissaient jusqu’à moi et j’en voyais les splendeurs… Je voyais la Divinité brûler de la joie de ta naissance toute proche, et ces feux me pénétraient, m’incendiaient, m’abstrayaient… de tout… Froid… vent… foule… tout cela n’était rien ! Je voyais Dieu… De temps à autre, avec effort, je réussissais à ramener mon esprit sur la terre et je souriais à Joseph qui craignait pour moi le froid et la fatigue ; il guidait le petit âne de peur d’un faux pas et m’enveloppait dans une couverture pour que je ne prenne pas froid… Mais il ne pouvait rien arriver. Je ne sentais pas les secousses. J’avais l’impression d’avancer sur un chemin d’é­toiles, au milieu de nuées éclatantes que soutenaient les anges… Et je souriais… D’abord à toi… A travers les barrières de la chair, je te regardais dormir, tes petits poings serrés dans ton petit lit de roses vivantes, mon bouton de lys… Puis je souriais à mon époux si affligé, si affligé, pour l’encourager… et aussi aux gens qui ne savaient pas que déjà ils respiraient dans l’aura du Sauveur…

Nous nous sommes arrêtés près du tombeau de Rachel pour que le petit âne se repose un moment et pour manger un peu de pain et d’olives, nos provisions de pauvres. Mais je n’avais pas faim. Je ne pouvais pas avoir faim… Ma joie me nourrissait…

207.3

Nous reprîmes notre route… Venez, que je vous montre où nous avons rencontré le berger… Ne craignez pas que je me trompe. Je revis cette heure et je retrouve chaque endroit car je vois tout à travers une grande lumière angélique. Peut-être les multitudes des anges sont-elles de nouveau ici, dans leur lumineuse pureté, invisibles pour les corps mais bien visibles pour les âmes. Tout se découvre et tout est indiqué. Eux, ils ne peuvent se tromper, et ils me conduisent… pour ma joie et la vôtre. Voici : c’est de ce champ-ci à celui-là que vint Elie avec ses brebis, et Joseph lui demanda du lait pour moi. Et c’est ici, dans ce pré, que nous nous sommes arrêtés pendant qu’il trayait le lait chaud et nourrissant et qu’il donnait ses conseils à Joseph. Venez, venez… Voici le sentier du dernier vallon avant Bethléem. Nous l’avons pris parce que la route principale aux abords de Bethléem était encombrée de gens et de montures…

207.4

Voici Bethléem. Oh ! Chère, très chère terre de mes pères qui m’as donné le premier baiser de mon Fils ! Tu es ouverte, bonne et odorante comme le pain dont tu portes le nom[2], pour donner le vrai Pain au monde qui meurt de faim ! Tu m’as embrassée, toi en qui demeure l’amour maternel de Rachel, comme une mère, terre sainte de la Bethléem de David, premier temple élevé au Sauveur, à l’Etoile du matin née de Jacob pour indiquer la route des Cieux à toute l’humanité ! Regardez comme la ville est belle en ce printemps ! Mais autrefois aussi, malgré la nudité des champs et des vignes, elle était belle ! Un léger voile de givre faisait resplendir les branches nues et elles se couvraient d’une poussière de diamants comme si elles étaient enveloppés dans un impalpable voile de paradis. La cheminée de chaque maison fumait pour le repas tout proche et la fumée, s’élevant par degrés jusqu’à ce sommet, montrait la ville elle-même toute voilée…

Tout était chaste, recueilli, en attente… de toi, de toi, mon Fils ! La terre te sentait venir… Et les habitants de Bethléem t’ont peut-être senti eux aussi, car ils ne sont pas méchants, malgré ce que vous pensez. Ils ne pouvaient pas nous abriter… Dans les maisons honnêtes et bonnes de Bethléem s’entassaient, arrogants comme toujours, sourds et orgueilleux, ceux qui maintenant le sont restés ; eux, ils ne pouvaient te sentir… Combien de pharisiens, de sadducéens, d’hérodiens, de scribes, d’esséniens il y avait ! Si leur cœur est aujourd’hui fermé, cela vient encore de leur dureté de cœur d’alors. Ce soir-là, ils ont fermé leur cœur à l’amour envers leur pauvre sœur… Ils sont restés dans les ténèbres, et y demeurent encore. Ils ont repoussé Dieu dès cet instant, en repoussant loin d’eux l’amour du prochain.

207.5

Venez. Allons à la grotte. Il est inutile d’entrer dans la ville. Les plus grands amis de mon Enfant n’y sont plus. La nature, cette amie, nous suffit, avec ses pierres, sa petite rivière, son bois pour faire du feu… la nature qui a senti venir son Seigneur… Voilà, venez en sûreté. On tourne ici… Voici les ruines de la tour de David. Ah ! Elles me sont plus chères qu’un palais de roi ! Ruines bénies ! Ruisseau béni ! Arbre béni que, comme par miracle, le vent a dépouillé de branches en grand nombre pour que nous trouvions du bois et puissions faire du feu ! »

Marie descend rapidement vers la grotte, franchit le ruisseau sur une planche qui sert de pont, court à l’emplacement qui se trouve devant les ruines et tombe à genoux sur le seuil de la grotte. Elle se penche et en baise le sol. Tous les autres la suivent. Ils sont émus… L’enfant, qui ne la quitte pas un instant, semble écouter une merveilleuse histoire et ses yeux noirs boivent les paroles et les gestes de Marie sans en perdre un seul.

Marie se relève et entre en disant :

« Tout est resté comme autrefois ! Mais il faisait nuit, à cette époque… Joseph fit de la lumière à mon entrée. C’est alors seulement, en descendant de l’âne, que je sentis à quel point j’étais fatiguée et gelée… Un bœuf nous salua, j’allai à lui pour sentir un peu de chaleur, pour m’appuyer contre le foin… Là où je suis, Joseph étendit du foin pour me faire un lit et le sécha pour moi comme pour toi, mon Fils, à la flamme allumée dans ce coin… car, par amour, cet ange qu’était mon époux était bon comme un père… Et nous tenant par la main, comme deux frères perdus dans l’obscurité de la nuit, nous avons mangé du pain et du fromage, puis il alla là-bas alimenter le feu, et ôta son manteau pour boucher l’ouverture… En réalité, il fit tomber un voile devant la gloire de Dieu qui descendait des Cieux, toi, mon Jésus… et je restai sur le foin, dans la tiédeur des deux animaux, enveloppée dans mon manteau et dans la couverture de laine… Mon cher époux… En cette heure d’anxiété où j’étais seule devant le mystère de ma première maternité, toujours pleine d’inconnu pour une femme et, pour moi, dans mon unique maternité, remplie aussi du mystère qu’allait être la vision du Fils de Dieu émergeant d’une chair mortelle, lui, Joseph, fut pour moi une mère, il fut un ange… mon réconfort… à cette époque comme toujours…

207.6

Le silence et le sommeil enveloppèrent ensuite le Juste… pour qu’il ne voie pas ce qui était pour moi le baiser quotidien de Dieu… Alors, après cet intermède des nécessités humaines, survinrent pour moi les flots sans mesure de l’extase arrivant de la mer paradisiaque, qui me soulevaient de nouveau sur des crêtes lumineuses toujours plus élevées, et m’emportèrent avec eux, tout en haut, dans un océan de lumière, de lumière, de joie, de paix, d’amour jusqu’à ce que je me trouve perdue dans la mer de Dieu, du sein de Dieu… J’entendis encore une voix de la terre : “ Tu dors, Marie ? ”, mais si lointaine… Un écho, un souvenir de la terre… si faible que l’âme n’en est pas touchée… je ne sais quelle réponse j’y fis pendant que je ne cessais de m’élever dans cet abîme de feu, de béatitude infinie, d’avant-goût de Dieu… jusqu’à lui, jusqu’à lui… Oh ! Mais est-ce toi qui es né, ou est-ce moi qui suis née de la splendeur trinitaire, cette nuit-là ? Est-ce moi qui t’ai donné, ou toi qui m’as aspirée pour me donner ? Je ne sais pas…

Puis vint la descente, de chœur en chœur, d’astre en astre, de nuage en nuage, douce, lente, bienheureuse, tranquille comme celle d’une fleur qu’un aigle a emmenée dans les hauteurs et qu’il a laissée tomber, et qui redescend lentement sur les ailes de l’air, embellie par une pluie de pierres précieuses, par une parcelle d’arc-en-ciel dérobée au ciel, et qui se retrouve sur sa terre natale… Mon diadème, c’est toi ! Toi, sur mon cœur…

M’étant assise ici, après t’avoir adoré à genoux, je t’ai aimé. Enfin, j’ai pu t’aimer sans la barrière de la chair ; je me suis levée pour te porter à l’amour de celui qui, comme moi, était digne de t’aimer dans les premiers. Et ici, entre ces deux rustiques colonnes, je t’ai offert au Père. Et, ici, tu as reposé pour la première fois sur le cœur de Joseph… Je t’ai ensuite emmailloté et, ensemble, nous t’avons déposé ici… Je te berçais pendant que Joseph séchait le foin à la flamme et le tenait au chaud en le mettant sur sa poitrine. A cet endroit, nous t’adorions tous deux, penchés sur toi comme moi maintenant, pour boire ta respiration, pour voir à quel anéantissement peut conduire l’amour, pour verser les larmes que l’on verse sûrement au Ciel sous l’effet de la joie inépuisable de voir Dieu. »

207.7

Marie est allée et venue pendant cette évocation, indiquant les endroits, haletante d’amour, une larme scintillant dans ses yeux bleus et un sourire de joie sur les lèvres ; elle se penche réellement sur son Jésus qui s’est assis sur une grosse pierre pendant cette évocation, et elle embrasse ses cheveux en pleurant et adorant comme alors…

« Et puis les bergers… à l’intérieur, ici, pour adorer de toute leur âme pleine de bonté, accompagnés du grand soupir de la terre qui entrait avec eux et de leur odeur d’hommes, de troupeaux, de foin ; et au-dehors, partout, il y avait des anges pour t’adorer par leur amour, par leurs chants qu’aucune créature humaine ne saurait répéter, et par l’amour des Cieux, par l’atmosphère des Cieux qui entrait avec eux, et qu’ils apportaient avec leur éclat… Ta naissance, béni !… »

Marie s’est agenouillée auprès de son Fils ; elle pleure d’émotion, la tête appuyée sur ses genoux. Pendant quelques instants, personne n’ose parler. Plus ou moins émues, les personnes présentes regardent autour d’elles comme si, au milieu des araignées et des cailloux rugueux, elles espéraient voir le spectacle de la scène décrite…

Marie se ressaisit et dit :

« Voilà, je vous ai raconté la naissance de mon Fils dans son infinie simplicité et son infinie grandeur, avec mon cœur de femme, pas avec la sagesse d’un maître. Il n’y a rien d’autre, car ce fut la chose la plus grande de la terre, cachée sous les apparences les plus communes.

207.8

– Mais le lendemain ? Et ensuite ? demandent plusieurs d’entre eux, dont les deux Marie.

– Le lendemain ? C’est très simple : j’étais la mère qui allaite son bébé, le lave et l’emmaillote comme le font toutes les mères. Je chauffais l’eau puisée au ruisseau sur le feu allumé au-dehors, là, pour que la fumée ne fasse pas pleurer ses deux yeux bleus ; puis, dans le coin le plus abrité, dans un vieux baquet, je lavais mon enfant et je lui mettais des langes frais. J’allais à la rivière laver ses langes et je les étendais au soleil… et puis, joie entre les joies, je lui donnais le sein, et il tétait, prenait des couleurs, était heureux… Le premier jour, à l’heure la plus chaude, je suis allée m’asseoir là-dehors pour bien le voir. Ici, le jour filtre sans entrer, et la lumière et la flamme donnaient un aspect étrange aux choses. Je suis sortie, au soleil… et j’ai regardé le Verbe incarné. La Mère a alors connu son Fils et la servante de Dieu son Seigneur. Et je fus femme et adoratrice… Puis la maison d’Anne… les journées passées auprès du berceau, ses premiers pas, ses premiers mots… Mais cela vint plus tard, en son temps… Et rien, rien ne fut semblable à l’heure de ta naissance… Ce n’est qu’en revenant à Dieu que je retrouverai cette plénitude…

– pourtant… partir ainsi, au dernier moment ! Quelle imprudence ! Pourquoi ne pas avoir attendu ? Le décret prévoyait un délai pour des cas exceptionnels comme une naissance ou une maladie. C’est ce qu’Alphée a dit, intervient Marie, femme d’Alphée.

– Attendre ? Oh, non ! Ce soir-là, quand Joseph m’apporta la nouvelle, toi et moi, mon Fils, nous avons tressailli de joie. C’était l’appel… Car c’était ici, et ici seulement, que tu devais naître, comme les prophètes l’avaient annoncé. Et ce décret imprévu fut comme un acte de pitié du Ciel pour effacer chez Joseph jusqu’au souvenir de son soupçon. C’était celui que j’attendais, pour toi, pour lui, pour le monde juif comme pour le monde à venir, jusqu’à la fin des siècles. C’était annoncé. Et cela se produisit conformément à ce qui était annoncé[3]. Attendre ! Est-ce que l’épouse peut retarder son rêve nuptial ? Pourquoi attendre ?

– Mais… à cause de tout ce qui pouvait arriver…, répond Marie, femme d’Alphée.

– Je n’avais aucune crainte. Je me reposais sur Dieu.

– Mais savais-tu que tout allait se passer ainsi ?

– Personne ne me l’avait dit, et moi, je n’y pensais pas du tout, au point que, pour rassurer Joseph, je l’ai laissé penser – et vous aussi – qu’il y avait encore du temps avant la naissance. Mais moi, je savais que ce serait pendant la fête des Lumières que la Lumière du monde naîtrait.

– Et toi, mère, pourquoi n’as-tu pas plutôt accompagné Marie ? Et pourquoi mon père n’y a-t-il pas pensé ? Vous auriez dû venir ici, vous aussi. Pourquoi ne sommes-nous pas tous venus ? demande sévèrement Jude.

– Ton père avait décidé de venir après les Encénies, et il l’a dit à son frère, mais Joseph n’a pas voulu attendre.

– Mais toi, du moins… insiste Jude.

– Ne lui fais pas de reproches. C’est d’un commun accord que nous avons trouvé juste de laisser tomber un voile sur le mystère de cette naissance.

– Mais, avec ces signes, Joseph savait-il qu’elle allait survenir ? Si, toi, tu l’ignorais, pouvait-il le savoir, lui ?

– Nous ne savions rien, sauf qu’il devait naître.

– Et alors ?

– Alors, ce fut la Sagesse divine qui nous conduisit ainsi, comme c’était juste. La naissance de Jésus, sa présence dans le monde, devait apparaître privée de tout aspect étonnant, qui aurait excité Satan… Et vous voyez que l’animosité actuelle de Bethléem à l’égard du Messie est une conséquence de la première manifestation du Christ. La haine du démon utilisa cette révélation pour faire répandre le sang et, par le sang répandu, répandre la haine.

207.9

Es-tu content, Simon-Pierre ? Tu ne dis rien et c’est à peine si tu respires…

– Tellement content… à tel point qu’il me semble être hors du monde, dans un lieu encore plus saint que si j’étais au-delà du velarium du Temple… Tellement content que… que, maintenant que je t’ai vue à cet endroit, et avec la lumière d’alors, je crains de t’avoir traitée, avec respect, certes, comme une grande femme, mais toujours comme une femme. Désormais… désormais je n’oserai plus te dire comme avant : “ Marie. ” Tu étais auparavant pour moi la Mère de mon Maître. Maintenant, maintenant je t’ai vue au sommet de ces flots célestes, je t’ai vue comme une Reine et moi, misérable, voici ce que je fais de cet esclave que je suis. »

Et il se jette à terre, en baisant les pieds de Marie.

C’est maintenant Jésus qui parle :

« Simon, relève-toi, et viens ici, tout près de moi. »

Pierre va à gauche de Jésus car Marie est à sa droite.

« Que sommes-nous, maintenant ? demande Jésus.

– Nous ? Mais nous sommes Jésus, Marie et Simon.

– C’est bien, mais combien sommes-nous ?

– Trois, Maître.

– Une trinité, donc. Un jour[4], au Ciel, il vint une pensée à la divine Trinité : “ Il est temps que le Verbe aille sur la terre ”, et, dans un frémissement d’amour, le Verbe vint sur la terre. Il se sépara donc du Père et de l’Esprit Saint. Il vint œuvrer sur la terre. Au Ciel, les deux Personnes divines qui étaient restées contemplèrent les œuvres du Verbe et restaient plus unies que jamais pour répandre la Pensée et l’Amour afin d’aider la Parole qui œuvrait sur la terre. Un jour viendra où cet ordre arrivera du Ciel : “ C’est le moment de revenir, car tout est accompli ” ; alors le Verbe retournera au Ciel, ainsi… (Jésus fait un pas en arrière en laissant Marie et Pierre à leur place) et, du haut des Cieux, il contemplera les œuvres des deux restés sur la terre. Ceux-ci, en un mouvement saint, s’uniront plus que jamais pour associer le pouvoir à l’amour et en faire le moyen d’accomplir le désir du Verbe : la rédemption du monde par l’enseignement continu de son Eglise. Et le Père, le Fils et l’Esprit Saint feront de leur rayonnement une chaîne pour resserrer toujours plus les deux qui seront restés sur terre : ma Mère, l’amour ; toi, le pouvoir. Tu devras donc bien traiter Marie en reine, oui, mais sans être un esclave. Es-tu d’accord ?

– Je suis d’accord avec tout ce que tu veux. Je suis anéanti ! Moi, le pouvoir ? Ah, si je dois être le pouvoir, alors oui, je dois m’appuyer sur elle ! Oh, Mère de mon Seigneur ! Ne m’abandonne jamais, jamais, jamais…

– N’aie pas peur. Je te tiendrai toujours par la main, comme cela, comme je le faisais avec mon Bébé jusqu’à ce qu’il soit capable de marcher tout seul.

– Et après ?

– Après, je te soutiendrai par la prière. Allons, Simon, ne doute jamais de la puissance de Dieu. Je n’en ai pas douté, moi, ni Joseph. Toi non plus, tu ne dois pas douter. Dieu nous donne son secours, heure après heure, si nous restons humbles et fidèles…

207.10

Maintenant, venez au-dehors, près du ruisseau, à l’ombre de ce bon arbre. Si l’été était plus avancé, il vous donnerait ses pommes en plus de son ombre. Venez. Nous allons manger avant de partir… pour aller où, mon Fils ?

– A Jala. C’est tout près. Et demain nous irons à Bet-çur. »

Ils s’asseyent à l’ombre du pommier et Marie s’appuie contre son tronc robuste.

Barthélemy la regarde fixement — elle qui est si jeune et encore animée d’une manière céleste par tout ce qu’elle vient d’évoquer —, recevoir de son Fils la nourriture qu’il a bénite et lui sourire d’un regard plein d’amour, et il murmure :

« “ A son ombre je me suis assise et son fruit est doux à mon palais. ” »

Jude lui répond :

« C’est vrai. Elle meurt d’amour, mais on ne peut certainement pas dire que “ c’est sous un pommier qu’elle a été réveillée. ”

– Et pourquoi pas, mon frère ? Que savons-nous des secrets du Roi ? » répond Jacques, fils d’Alphée.

Jésus intervient en souriant :

« La nouvelle Eve a été conçue par la Pensée au pied du pommier du paradis pour que son sourire et ses larmes mettent en fuite le serpent et désintoxiquent le fruit empoisonné. Elle est devenue l’arbre du fruit rédempteur. Venez, mes amis, et mangez-en, car se nourrir de sa douceur, c’est se nourrir du miel de Dieu.

– Maître, réponds à un désir de savoir que j’ai depuis longtemps. Le Cantique que nous citons[5] annonce-t-il Marie ? demande doucement Barthélemy pendant que Marie s’occupe de l’enfant et parle avec ces compagnes.

Jésus se tourne vers les femmes.

– on parle d’elle dès le commencement du Livre, et on en parlera dans les livres à venir jusqu’à ce que la parole de l’homme devienne l’éternel hosanna de l’éternelle Cité de Dieu. »

« On voit bien qu’il descend de David ! Quelle sagesse, quelle poésie ! » dit Simon le Zélote à ses compagnons.

207.11

Judas qui, encore sous l’impression de la veille, parle peu tout en cherchant à retrouver la liberté qu’il avait auparavant, l’interrompt :

« Voilà : je voudrais comprendre pourquoi l’Incarnation devait absolument avoir lieu. Dieu seul peut parler de façon à vaincre Satan. Dieu seul peut avoir le pouvoir de racheter et je n’en doute pas. Cependant, voilà, il me semble que le Verbe pouvait s’humilier moins qu’il ne l’a fait en naissant comme tous les hommes, en s’assujettissant aux misères de l’enfance et au reste. N’aurait-il pas pu apparaître sous une forme humaine, déjà adulte, sous les apparences d’un adulte ? Ou, s’il voulait vraiment avoir une mère, en choisir une, mais adoptive comme il l’a fait pour son père ? Il me semble qu’une fois, je le lui ai demandé, mais il ne m’a pas répondu longuement, ou bien je ne m’en souviens pas.

– Demande-le-lui ! Puisque nous sommes dans le sujet…, dit Thomas.

– Pas moi. Je l’ai fâché et je ne me sens pas encore pardonné. Demandez-le-lui pour moi.

– Pardon ! Nous acceptons tout sans tant d’explications, et ce serait à nous de poser des questions ? Ce n’est pas pensable ! Riposte Jacques, fils de Zébédée.

– Qu’est-ce qui n’est pas pensable ? » demande Jésus.

Après un moment de silence, Simon le Zélote se fait l’interprète de tous et répète les questions de Judas et les réponses des autres.

« Moi, je ne garde pas rancune. C’est la première chose que je dois dire. Je fais les observations que je dois faire, je souffre et je pardonne. Ceci dit pour celui qui a peur ; d’ailleurs, cette peur est encore le fruit de son trouble. En ce qui concerne mon Incarnation réelle, je réponds : il est juste qu’il en ait été ainsi. A l’avenir, beaucoup tomberont dans toutes sortes d’erreurs au sujet de mon Incarnation. Ils me prêteront précisément les formes que Judas aurait voulu que je prenne : un homme dont le corps est en apparence formé de matière, mais en réalité fluide, comme un jeu de lumière, grâce auquel je serais et ne serais pas une chair. Et la maternité de Marie existerait sans vraiment exister. En vérité, je suis une chair, et Marie est la Mère du Verbe fait chair. Si l’heure de ma naissance ne fut qu’extase, c’est parce qu’elle est la nouvelle Eve qui ne porte pas le poids de la faute ni l’héritage du châtiment. Mais cela n’a pas été pour moi une dégradation de reposer en elle. Est-ce que par hasard la manne était avilie du fait qu’elle était dans le Tabernacle ? Non, elle était au contraire honorée de se trouver en ce lieu.

D’autres affirmeront que, n’étant pas une chair réelle, je n’ai pas enduré la souffrance ni la mort durant mon séjour sur la terre. Oui, comme on ne pourra nier mon existence, on niera la réalité de mon Incarnation ou la vérité de ma divinité. Non, en vérité, je suis éternellement Un avec le Père et je suis uni à Dieu en tant que Chair car l’Amour peut avoir rejoint ce qui ne peut être rejoint dans sa Perfection en se revêtant de chair pour sauver la chair. C’est ma vie entière qui répond à toutes ces erreurs, elle qui donne son sang depuis ma naissance jusqu’à ma mort et qui s’est assujettie à tout ce qu’elle partage avec l’homme, à l’exception du péché. Oui, je suis né de Marie, et cela pour votre bien. Vous ne savez pas à quel point la Justice s’adoucit à partir du moment où elle a la Femme comme collaboratrice. Es-tu satisfait, Judas ?

– Oui, Maître.

– Fais-en sorte que, toi aussi, tu me satisfasses. »

Judas baisse la tête de confusion ; peut-être est-il réellement touché par tant de bonté.

La halte se prolonge sous l’ombre fraîche du pommier. Certains dorment, d’autres somnolent. Mais Marie se lève et retourne dans la grotte, et Jésus la suit…

207.1

Dejada Betania con la primera sonrisa de la aurora, Jesús se dirige a Belén; a su lado van su Madre, María de Alfeo y María Salomé; le siguen los apóstoles; el niño, por el contrario, le precede, y encuentra motivo de contento en todo lo que ve: las mariposas que se están despertando, los pajaritos que cantan o picotean en el sendero, las flores que resplandecen por los diamantes del rocío, el hecho de que aparezca un rebaño en que se oye el balido de muchos corderitos. Una vez atravesado el torrente que está al sur de Betania — todo espuma risueña entre los cantos —, la comitiva se dirige hacia Belén, pasando entre dos órdenes de colinas enteramente verdes de olivos y viñedos con algunos — pequeños — campos dorados de grano aviado ya a la siega. El valle es fresco; el camino, bastante cómodo.

Simón de Jonás se adelanta y alcanza al grupo de Jesús. Pregunta: «¿Por aquí se va a Belén? Juan dice que la otra vez habéis ido por otro camino».

«Es verdad» responde Jesús «pero porque veníamos de Jerusalén. Por aquí es más corto. Cuando lleguemos al sepulcro de Raquel, que quieren verlo las mujeres, nos separaremos, como hace tiempo habéis decidido. Mi Madre quiere ir a Betsur. Allí nos reuniremos de nuevo».

«Sí, lo dijimos... ¡Pero, sería tan hermoso que estuviéramos todos presentes!... especialmente la Madre... que, a fin de cuentas, es la Reina de Belén y de la Gruta, y conoce todo a la perfección. Si lo contara Ella, creo que sería distinto».

Jesús mira a Simón, que insinúa dulcemente su deseo, y sonríe.

«¿Qué gruta, padre?» pregunta Marziam.

«La gruta donde nació Jesús».

«¡Ah, muy bien! ¡Voy yo también!...».

«¡Sería precioso!» dicen María de Alfeo y Salomé.

«¡Precioso!... Significaría volver al pasado, a cuando el mundo te ignoraba... Te ignoraba, sí, pero todavía no te odiaba. Significaría encontrar de nuevo el amor de las personas sencillas que supieron sólo creer y amar, con humildad y fe... Significaría depositar en el pesebre este peso de amargura que oprime mi corazón desde que sé lo mucho que te odian... Debe haber quedado todavía en el pesebre la dulzura de tu mirada, de tu respirar, de tu titubeante sonrisa... y ello me acariciaría el corazón, ¡este corazón mío tan lleno de amargura!...». (María habla despacio, entre anhelante y afligida).

«Pues entonces vamos a ir, Mamá. Condúcenos tú al lugar. Hoy eres tú la Maestra y Yo el Niño que ha de aprender».

«¡No, Hijo! Tú eres siempre el Maestro...».

«No, Mamá. Simón de Jonás tiene razón en lo que ha dicho. En la tierra de Belén tú eres la Reina. Es tu primer castillo. María, de la estirpe de David, guía a este pequeño pueblo a tu morada».

Judas Iscariote hace ademán de hablar, pero no dice nada. Jesús, que se ha dado cuenta del gesto y lo ha interpretado, dice: «Si alguno, por cansancio u otro motivo, no quiere venir, que libremente prosiga hacia Betsur». Pero ninguno habla.

207.2

Prosiguen el camino por este fresco valle que va en dirección Este-Oeste. Luego giran levemente hacia el Norte para bordear un entrante de un collado, y llegan así al camino que de Jerusalén conduce a Belén, justo a la altura de un cubo — la tumba de Raquel — que culmina en una pequeña cúpula orbicular. Todos se acercan para orar con reverencia.

«Aquí nos detuvimos yo y José... Está todo igual. Lo único distinto es la estación: en aquel entonces era un frío día de Kisléu. Había llovido, los caminos estaban embarrados; luego se había levantado un viento helador y quizás había caído escarcha durante la noche. Los caminos estaban endurecidos, pero, recorridos todos ellos por carros y por mucha gente, parecían un mar lleno de hoyos. Se hacía muy trabajoso para mi burrito...».

«¿Y para ti no, Madre?».

«¡Yo te tenía a ti!...». La expresión de beatitud con que le mira es verdaderamente conmovedora.

Unos instantes después, sigue hablando:

«Atardecía. José estaba muy preocupado... Se estaba levantando un viento que cortaba, y cada vez soplaba más fuerte... La gente que iba hacia Belén apresuraba su paso. Chocaban unos con otros. Muchos decían insolencias contra mi burrito, por lo despacio que iba, buscando el lugar donde apoyar sus pezuñas... Parecía como si supiera que Tú estabas ahí... durmiendo el último sueño en la cuna de mis entrañas. Hacía frío... pero yo ardía por dentro. Te sentía llegar... ¿Llegar? Podrías decir: “Mamá, Yo ya estaba desde hacía nueve meses”. Sí. Pero ahora era como si vinieras del Cielo. El Cielo descendía, se plegaba hacia mí, y yo veía sus resplandores... Veía a la Divinidad arder de gozo por tu inminente nacimiento, y ese fuego me traspasaba, me incendiaba, me abstraía... de todo... Frío... viento... gente... ¡Nada! Yo veía a Dios... De tanto en tanto, con esfuerzo, lograba volver con mi espíritu a esta tierra, y sonreía a José, que temía al frío y al cansancio por mí, y que iba guiando al burrito por temor a que tropezase, y que me arropaba con la manta porque temía que me enfriase... Mas nada podía suceder. No sentía los bamboleos. Me parecía ir por un camino de estrellas, entre nubes cándidas, sujetada por ángeles... Y sonreía... Primero a ti... Te veía dormir, capullo mío de azucena, a través de la barrera de la carne, con los puñitos apretados en tu camita de rosas vivas... Luego sonreía a mi esposo, que estaba profundamente afligido, para infundirle ánimo... Luego a la gente, que no sabía que estaba respirando ya en el aura del Salvador...

Nos detuvimos cerca de la tumba de Raquel, para que descansase un momento el borriquillo y para comer un poco de pan y unas aceitunas, nuestras provisiones de pobres. Pero yo no tenía hambre. No podía tener hambre... Me alimentaba mi alegría...

207.3

Reanudamos el camino... Venid, os voy a decir dónde encontramos al pastor... No penséis que puedo equivocarme; estoy reviviendo aquella hora, veo y reconozco cada uno de los lugares porque veo a través de una gran luz angélica. Quizás la muchedumbre angélica está de nuevo aquí, invisible para los cuerpos, pero visible para las almas con su luminoso candor, y todo se hace patente, todo queda señalado. Ellos no pueden equivocarse, y me guían... para alegría mía y vuestra. Mirad, desde aquel campo a éste vino Elías con sus ovejas. José le pidió un poco de leche para mí. Allí, en aquel prado, estuvimos detenidos mientras él extraía la leche tibia, reconstituyente, y daba algunos consejos a José. Venid, venid... Mirad, éste es el sendero de la última hondonada antes de Belén. Lo elegimos porque el camino principal, en las cercanías de la ciudad, era todo un barullo de gente y cabalgaduras...

207.4

¡Ahí está Belén! ¡Oh, entrañable tierra de mis padres, que me diste el primer beso de mi Hijo! Te abriste, buena y fragante, como el pan que te da el nombre[1], para dar Pan verdadero al mundo mortal-mente hambriento! ¡Me abrazaste, tú, tierra que conservas el materno amor de Raquel, como una madre; tierra santa de la davídica Belén; primer templo del Salvador, de la Estrella de la mañana nacida de Jacob para señalar la ruta del Cielo a toda la Humanidad! ¡Fijaos cuán bella está en esta primavera! ¡También entonces, a pesar de que los campos y los viñedos aparecieran desnudos, era hermosa! Un velo leve de escarcha tornaba a resplandecer en las desnudas ramas, que aparecían espolvoreadas de diamantes, como envueltas en un impalpable cendal paradisíaco. Las chimeneas de todas las casas humeaban, pues llegaba la hora de la cena. El humo, subiendo escalonadamente los rellanos hasta llegar a este límite, mostraba a la propia ciudad también velada...

Todo se sentía casto, recogido, en espera... ¡de ti, de ti, Hijo! La tierra te sentía llegar... Te habrían sentido también los betlemitas, porque no son malos, a pesar de que no lo creáis. No podían ofrecernos alojamiento... En las casas honradas y buenas de Belén, se apiñaban, arrogantes como siempre, sordos y soberbios, los que hoy lo siguen siendo; ésos no podían sentirte a ti... ¡Cuántos fariseos, saduceos, herodianos, escribas, esenios había! ¡Cuántos!... Su embotamiento de ahora sigue siendo manifestación de su dureza de corazón de entonces. Cerraron su corazón al amor a su pobre hermana aquella noche... y se quedaron — y todavía lo están — en las tinieblas. Desde aquel momento, rechazando el amor al prójimo, rechazaron a Dios.

207.5

Venid. Vamos a la gruta. Es inútil entrar en la ciudad. Los mejo res amigos de mi Niño ya no están. Queda la naturaleza amiga, con sus piedras, su riachuelo, su leña para encender fuego; la naturaleza que sintió la llegada de su Señor... Sí, venid sin vacilación. Se tuerce por aquí... Allí están las ruinas de la Torre de David: ¡la aprecio más que a un palacio! ¡Benditas ruinas! ¡Bendito riachuelo! ¡Bendito árbol que, como por milagro, te despojaste, con el viento, de muchas de tus ramas para que encontrásemos leña y pudiéramos encender fuego!».

María baja ligera hacia la gruta, atraviesa el pequeño riachuelo por una tabla que hace de puente, corre hacia el espacio abierto que hay delante de las ruinas y cae de rodillas a la entrada de la gruta, y se curva para besar su suelo. La siguen todos los demás. Están emocionados... El niño, que no la deja ni un instante, parece estar escuchando una historia maravillosa; sus ojitos negros beben las palabras y los gestos de María sin perderse ni uno solo.

María se pone en pie y entra diciendo:

«¡Todo, todo como entonces!... Pero en aquella ocasión era de noche... José me hizo luz para que entrase. Entonces, sólo entonces, desmontando del borriquillo, sentí lo cansada y helada que estaba... Un buey nos saludó. Me acerqué a él para sentir un poco de calor, para apoyarme sobre el heno... José, aquí, donde estoy yo, extendió heno para hacerme un lecho. Lo había secado a la llama que estaba encendida en aquel rincón; para mí y para ti, Hijo... porque era bueno como un padre, con su amor de esposo-ángel... Y los dos de la mano, como dos hermanos perdidos en la oscuridad de la noche, comimos nuestro pan y nuestro queso; luego él fue allí, a alimentar el fuego, y se quitó el manto para tapar la abertura... En realidad, había corrido el velo ante la gloria de Dios que descendía del Cielo, Tú, mi Jesús... Y yo permanecí allí, encima del heno, al calorcito de los dos animales, arropada en mi manto y con la manta de lana... ¡Mi amado esposo!... En la conmoción de aquella hora, en que me encontraba sola ante el misterio de la primera maternidad, siempre henchida de lo desconocido para una mujer, y para mí — en mi maternidad única — henchida además del misterio del qué sería ver al Hijo de Dios surgir de carne mortal, José fue para mí como una madre, como un ángel... mi consuelo... entonces y siempre...

207.6

Luego, silencio y sueño descendieron y circundaron al Justo... para que no viera lo que para mí era el beso de Dios de cada día... Y, tras el intermedio de las humanas necesidades, he aquí que me llegan las desmesuradas olas del éxtasis, que vienen del mar paradisíaco, y que me elevan de nuevo a lo alto de las crestas luminosas, cada vez más altas, y me llevan arriba, arriba, con ellas, a un océano de luz, de luz, de alegría, paz, amor, hasta verme perdida en el mar de Dios, del seno de Dios... Oigo todavía una voz de la tierra: “¿Duermes, María?”. ¡Qué lejana!... ¡Es un eco, un recuerdo de la tierra!... Tan débil que el alma no reacciona. No sé lo que respondo. Mientras, sigo subiendo, subiendo, en esta inmensidad de fuego, de beatitud infinita, de precognición de Dios... hasta Él, hasta Él. ¡Oh!, pero, ¿te alumbré yo a ti, o fui yo alumbrada por los trinitarios Fulgores aquella noche?, ¿te alumbré yo a ti, o Tú me aspiraste para alumbrarme? No lo sé... Luego el regreso, de coro en coro, de astro en astro, de estrato en estrato, dulce, lento, beato, sereno, como el de una flor que el águila ha llevado a las alturas para dejarla caer después, y desciende lentamente, en las alas del aire, embellecida por una gema de lluvia, por un pedacito de arco iris arrebatado al cielo, para encontrarse al final en la tierra que la viera nacer... Mi diadema: ¡Tú! Tú sobre mi corazón...

Aquí, sentada, después de haberte adorado, te amé. Por fin pude amarte sin la barrera de la carne; de aquí me desplacé para llevarte al amor de aquel que como yo era digno de estar entre los primeros que te amasen. Aquí, entre estas dos toscas columnas, te ofrecí al Padre. Aquí descansaste por primera vez sobre el pecho de José... Aquí te envolví en pañales y, los dos, te colocamos aquí... Yo te acunaba mientras José secaba el heno al fuego y se lo metía en su pecho para mantenerlo caliente. Luego, allí… adorándote los dos, así, así, inclinados hacia ti, como yo ahora; bebiendo tu respiración, contemplando hasta qué anonadamiento puede conducir el amor; llorando las lágrimas que, ciertamente, se lloran en el Cielo por el gozo inagotable de ver a Dios».

207.7

María, que ha estado yendo a un lado o a otro mientras evocaba los hechos, señalando los lugares, jadeante de amor, con un destello de llanto en sus ojos azules y una sonrisa en los labios, se inclina realmente hacia Jesús — que está sentado en una piedra grande mientras Ella cuenta — y le besa en el pelo, llorando, adorándole como entonces.

«Y luego los pastores... dentro, aquí, adorando con su buen corazón, con el intenso hálito de la tierra que con ellos entraba en su olor humano, de rebaños, de heno; y, afuera, y por todas partes, los ángeles, adorándote con su amor, con sus cantos (que ninguna criatura humana puede reproducir) y con el amor del Cielo, con la brisa del Cielo que con ellos entraba, que ellos portaban, entre sus fulgores... ¡Tu nacimiento, bendito mío!».

María se ha arrodillado al lado de su Hijo y llora de emoción con la cabeza reclinada en las rodillas de Jesús. Ninguno de los presentes se atreve a decir nada durante un rato; emocionados en mayor o menor grado, miran en torno a sí, como esperando ver pintada, entre las telas de araña y las ásperas piedras, la escena descrita...

María sale de este momento particular y torna a hablar: «Bien, he descrito el nacimiento, infinitamente sencillo, infinitamente grande, de mi Hijo. Lo he hecho con mi corazón de mujer, no con la sabiduría de un maestro. No hay más; en efecto, fue la cosa más grande de la tierra, si bien velada bajo las apariencias más comunes».

207.8

«Pero, ¿y al día siguiente?, ¿y después?» preguntan muchos de los presentes, entre los cuales las dos Marías.

«¿El día siguiente? ¡Muy sencillo! Hice lo que todas las madres: dar de mamar al niño, lavarle, ponerle los pañales. Yo calentaba agua del río en el fuego que ardía ahí afuera (para que el humo no hiciera llorar a esos dos ojitos azules); y luego, en el rincón más amparado, en una vieja artesa, lavaba a mi Hijo y le ponía ropita fresca; iba al río a lavar los pañales y los tendía al sol... y luego la alegría más grande, darle el pecho a Jesús... y Él mamaba y tomaba más color y se sentía contento... El primer día, durante la hora más caliente, fui a sentarme ahí afuera para verle bien. Aquí la luz sólo se filtra, no entra verdaderamente. La lámpara y la llama daban un caprichoso aspecto a las cosas. Salí afuera, al sol... y miré al Verbo encarnado. La Madre conoció entonces a su Hijo; la sierva de Dios, a su Señor: fui mujer y adoradora... Después, la casa de Ana... los días ante tu cuna... los primeros pasos... la primera palabra... Pero esto fue después, en su momento... Nada, nada fue tan grande como la hora de tu nacimiento... Sólo cuando regrese a Dios, volveré a encontrar aquella plenitud...».

María de Alfeo dice: «¡Sí, pero, ponerse en camino al final...! ¡Qué imprudencia! ¿Por qué no esperasteis? El decreto preveía un alargamiento del plazo para los casos especiales, como partos o enfermedades. Alfeo lo dijo...».

«¿Esperar? ¡No! Aquella tarde, cuando José trajo la noticia, yo y Tú, Hijo, exultamos de alegría. Era la llamada... porque tenías que nacer necesariamente aquí, como habían dicho los Profetas; aquel decreto llegado al improviso fue para José piadoso Cielo, cancelador incluso del recuerdo de su sospecha. Era lo que esperaba, por ti, por él, por el mundo judaico y por el mundo futuro, hasta el final de los siglos. Estaba escrito, y sucedió como había sido escrito. ¿Esperar! ¿Podrá la novia hacer esperar su sueño nupcial? ¿Por qué esperar?».

«Pues... por todo lo que podía suceder...» insiste todavía María de Alfeo.

«No tenía ningún miedo. Reposaba en Dios».

«Pero, ¿sabías que todo habría de suceder así?».

«Nadie me lo había dicho, y yo no pensaba en absoluto en ello; tanto es así, que, para dar ánimos a José, le dejé pensar, y os dejé pensar, que todavía faltaba tiempo para el nacimiento. Sabía — esto sí que lo sabía — que la Luz del mundo nacería en la fiesta de las luces».

«Madre, la pregunta sería, más bien, ¿por qué no acompañaste a María? Y, mi padre, ¿por qué no pensó en esto? ¡Teníais que haber venido también vosotros! ¿No vinimos aquí todos?» pregunta, severo, Judas Tadeo.

«Tu padre había decidido venir después de la fiesta de las Luminarias y se lo dijo a su hermano, pero José no quiso esperar».

«Pero, tú al menos...» rebate aún Judas Tadeo.

«No la censures, Judas. De común acuerdo, consideramos que era justo correr un velo sobre el misterio de este nacimiento».

«Pero, ¿José sabía con qué signos había de producirse? Si tú no lo sabías, ¿podía saberlo él?».

«No sabíamos nada, sino que Él debía nacer».

«¿Y entonces...?».

«Entonces la Sabiduría divina nos guió así, como era justo. El nacimiento de Jesús, su presencia en el mundo, debían manifestarse exentos de todo lo que pudiera saber a maravilloso y que hubiera provocado a Satanás... Mirad cómo la aversión actual de Belén hacia el Mesías es una consecuencia de la primera epifanía del Cristo. El livor demoniaco se sirvió de la revelación para producir derramamiento de sangre, y para diseminar, por la sangre derramada, odio…

207.9

¿Estás contento, Simón de Jonás? No hablas. Casi ni respiras...».

«Tanto... tanto que me parece estar fuera del mundo, en un lugar más santo que si hubiera traspasado el velo del Templo... Tanto que... que ahora, después de haberte visto en este sitio y con la luz de entonces, me produce temblor el haberte tratado... con respeto, sí, pero sólo como a una gran mujer; eso, como a una simple mujer. A partir de ahora no osaré ya decirte como antes: “María”. Antes eras para mí la Madre de mi Maestro, ahora te he visto en la cima de aquellas olas celestiales, te he visto Reina; y yo, miserable, hago esto, como esclavo que soy» y se arroja al suelo y besa los pies de María.

Ahora es Jesús quien habla: «Simón, álzate; ven aquí, a mi lado».

Pedro se pone en la izquierda de Jesús (María está a la derecha).

«¿Qué somos ahora nosotros?» pregunta Jesús.

«¿Nosotros? ¡Hombre, pues Jesús, María y Simón!».

«De acuerdo, pero ¿cuántos somos?».

«Tres, Maestro».

«Entonces somos una trinidad. Un día, en el Cielo, la divina Trinidad pensó: “Es el momento de que el Verbo vaya a la tierra”[2]. En un latido de amor, el Verbo vino a la tierra. Se separó por ello del Padre y del Espíritu Santo. Vino a actuar en la tierra. En el Cielo, los otros Dos contemplaron las obras del Verbo, permaneciendo más unidos que nunca para fundir Pensamiento y Amor en ayuda de la Palabra, operante en la tierra. Llegará un día en que vendrá del Cielo esta orden: “Es el momento de que vuelvas, porque todo está cumplido”. Entonces el Verbo volverá al Cielo, así... (y Jesús se retira un paso hacia atrás dejando a Pedro y a María donde estaban), y desde lo alto del Cielo contemplará las obras de los otros dos de la tierra, los cuales, por santo impulso, se unirán más que nunca, para fundir poder y amor y hacer de ello un medio para cumplir el deseo del Verbo: la redención del mundo a través de la perpetua enseñanza de su Iglesia. Y el Padre, el Hijo y el Espíritu Santo harán con sus rayos una cadena para estrechar, estrechar cada vez más a los dos que estarán todavía en esta tierra: mi Madre, el amor; tú, el poder. Por tanto, ciertamente tendrás que tratar a María como a una reina, pero no como esclavo. ¿No te parece?».

«Me parece todo lo que quieras. ¡Me siento anonadado! ¡Yo el poder? ¡Ah, pues si tengo que ser el poder entonces sí que me debo apoyar en Ella! ¡Madre de mi Señor, no me abandones nunca, nunca, nunca...!».

«No temas. Te tendré siempre cogido de la mano; así, como hacía con mi Niño hasta que fue capaz de andar solo».

«¿Y después?».

«Después te sostendré con la oración. ¡Ánimo, Simón; no dudes nunca del poder de Dios! Ni yo ni José dudamos de su poder, tú tampoco debes dudar. Dios otorga su ayuda en cada hora, si permanecemos humildes y fieles...

207.10

Ahora venid aquí afuera, junto al riachuelo, a la sombra del árbol bueno que, si el verano estuviera más adelantado, os daría además de su sombra sus manzanas. Venid. Comeremos antes de partir... ¿A dónde, Hijo mío?».

«A Jala. Está cerca. Y mañana iremos a Betsur».

Se sientan a la sombra del manzano. María se apoya contra el recio tronco.

Bartolomé mira fijamente cómo Ella — tan joven y todavía celestemente enardecida por los hechos que ha revivido — acepta de su Hijo el alimento que previamente ha bendecido, y cómo le sonríe con ojos de amor. Y susurra: «“A su sombra he tomado asiento, su alimento sabe delicado a mi paladar”».

Le responde Judas Tadeo: «Es verdad. Se consume de amor. Pero no se puede decir que “fuese despertada bajo un manzano”».

«¿Y por qué no, hermano? ¿Qué sabemos nosotros de los secretos del Rey?» responde Santiago de Alfeo.

Y Jesús, sonriendo, dice: «La nueva Eva fue concebida por el Pensamiento al pie del paradisíaco manzano, para que, con su sonrisa y su llanto, pusiera en fuga a la serpiente y desenvenenara el fruto envenenado. Ella se ha hecho árbol de fruto redentor. Venid, amigos, comed de su fruto; que nutrirse con su dulzura es nutrirse con la miel de Dios».

«Maestro, hace tiempo que deseo saber una cosa: ¿el Cántico que estamos citando se refiere a Ella?» pregunta en voz baja Bartolomé. María está ocupándose del niño y hablando con las otras mujeres.

«Desde el principio del Libro se habla de Ella y de Ella se hablará en los libros futuros, hasta la transformación de la palabra del hombre en la sempiterna alabanza de la eterna Ciudad de Dios» y Jesús se vuelve a las mujeres.

«¡Cómo se nota que es de David! ¡Qué sabiduría! ¡Qué poesía!» dice Simón Zelote a sus compañeros.

207.11

Interviene Judas Iscariote, que, aún bajo la impresión del día anterior, a pesar de que esté tratando de recuperar la libertad que tenía antes, habla poco: «Yo quisiera entender el por qué de esta necesidad de la Encarnación. De acuerdo que el único que con su palabra puede vencer a Satanás es Dios, de acuerdo que Dios es el único que puede tener capacidad de redimir, no lo pongo en duda; pero, en fin, me parece que el Verbo habría podido humillarse menos de lo que lo ha hecho naciendo como todos los hombres, sujetándose a las miserias de la infancia, etc. ¿No habría podido aparecer con forma humana ya adulta, o, si es que quería tener una madre, elegírsela adoptiva, como hizo para el padre? Creo que una vez se lo pregunté, pero no me respondió ampliamente, o al menos no lo recuerdo».

«¡Pregúntaselo, dado que estamos en el tema...!» dice Tomás.

«Yo no. Ya le he hecho disgustarse y todavía no me siento perdonado. Preguntadlo vosotros por mí».

«¡Pero hombre, nosotros aceptamos todo sin pedir tantas dilucidaciones, y tenemos que ser nosotros quienes hagan preguntas? ¡No es justo!» replica Santiago de Zebedeo.

«¿Qué es lo que no es justo?» pregunta Jesús.

Hay un momento de silencio; luego Simón Zelote, haciéndose interprete de todos, repite las preguntas de Judas de Keriot y las respuestas de los otros.

«No soy rencoroso; esto lo primero. Hago las observaciones que debo hacer, sufro y perdono. Lo digo para quien todavía tiene miedo, fruto de su turbación. Por lo que se refiere a mi real Encarnación, digo: es justo que haya sido en este modo. Vendrán días en que muchos, muchos, caerán en errores acerca de mi Encarnación, atribuyéndome precisamente esas formas erradas que Judas querría que Yo hubiera asumido: Hombre compacto en cuanto al cuerpo, pero, en realidad, volátil como un juego de luces, siendo, por tanto, y no siendo al mismo tiempo, carne. Y la maternidad de María sería tal, y al mismo tiempo no lo sería. Yo soy verdaderamente carne, María es verdaderamente la Madre del Verbo encarnado. Si la hora del nacimiento fue sólo un éxtasis, se debió al hecho de ser la nueva Eva, sin peso de culpa ni herencia de castigo. Descansar en Ella no fue una humillación para mí. ¿Rebajaba acaso al maná el tenerle dentro del Tabernáculo? Al contrario: que estar en esa morada era un honor. Otros dirán que Yo, no siendo carne real, no padecí ni morí durante mi paso por la tierra. Sí, no pudiendo negar que estuve en la tierra, se negará mi Encarnación real o mi Divinidad verdadera. La realidad es que Yo soy Uno con el Padre eternamente, y estoy unido a Dios como Carne, pues en verdad le era posible al Amor en su Perfección alcanzar lo inalcanzable revistiéndose de Carne para salvar a la carne. A todos estos errores responde mi entera vida, que da sangre desde el nacimiento hasta la muerte, y que se ha sujetado a todo lo humano, excepto al pecado. Sí, he nacido de Ella, por vuestro bien. ¡No sabéis cuánto se mitiga la Justicia desde que tiene a la Mujer como su colaboradora! ¿Estás satisfecho, Judas?».

«Sí, Maestro».

«Haz tú también lo propio conmigo».

Judas Iscariote agacha la cabeza, confundido, y... quizás realmente tocado por tanta bondad.

Todavía permanecen a la sombra fresca del manzano. Unos dormitan, otros duermen verdaderamente. María se levanta y vuelve a la gruta. Jesús la sigue...


Notes

  1. Casleu correspond à novembre/décembre.
  2. comme le pain dont tu portes le nom, parce que Bethléem signifie “ la maison du pain ”.
  3. ce qui était annoncé en : Mi 5, 1-2 ; le décret était l’ordre de recensement, comme on l’a vu en 27.2.
  4. Un jour : afin d’établir un parallèle entre Trinité céleste (Père, Fils et Esprit Saint) et trinité terrestre (Jésus, Marie et Pierre), l’explication doit recourir à l’expédient d’attribuer à Dieu des pensées et des comportements humains, en établissant des séparations et des réunions entre Personnes divines. Il n’est pas question pour autant, note Maria Valtorta sur une copie dactylographiée, de nier l’union hypostatique par laquelle le Verbe, étant réellement dans la chair du Fils de Dieu et de Marie, n’a pas cessé de faire un avec le père et donc avec l’Amour ; il n’a pas cessé d’être le Saint des saints, car il l’était par sa nature divine, et il l’était dans sa nature humaine, par grâce et par volonté très parfaites. La présente note, accompagnée des textes de 207.11, 324.3, 567.17, 630.21 et 634.11 ainsi que des notes de 54.5, 68.1, 342.5 et 346.5, peut aussi servir à interpréter correctement les expressions que l’on trouve en : 62.2 (pour m’unir au Père), 62.4 (j’étais dans le Père), 123.5 (j’ai quitté le Ciel), 126.1 (non pas à moi, mais à Celui qui m’a envoyé), 126.10, 128.2 (pas moi. Dieu), 129.3 (Dieu est au Ciel. Lui, il adore et va vers Lui), 249.4, 254.3 (Il faudrait le demander à celui qui les a faits), 272.2, 287.6 (A Dieu, pas à son Serviteur), 298.6 (Non pas de moi, mais du Père), 317.5, 371.6, 399.4 (Il a quitté le Père), 452.11, 479.2 (Il retourne vers le Père), 487.9, 517.2 (Une part de l’union que j’ai laissée), 534.8 (La Sagesse a quitté les Cieux), 600.21 (J’ai quitté le Père), 618.5 (je ne suis plus séparé du Père), 632.34 (Il a quitté le Ciel), 637.6 (J’ai quitté le Ciel), 642.9, etc. Il faut enfin relever le concept exprimé par l’écrivain dans le texte de 474.2/3 : la divinité, toujours unie hypostatiquement à Jésus Homme, n’était pas à tout instant sensible à l’Homme Rédempteur, qui devait aller jusqu’à faire l’expérience de cette douleur.
  5. nous citons : Ct 2, 3-5 ; 8-5.

Notas

  1. como el pan que te da el nombre: el nombre Belén significa casa del pan.
  2. Se separó... Palabra, operante en la tierra. Las expresiones antropomórficas contenidas en este fragmento están en función del paralelismo entre Trinidad celeste y Trinidad terrena. En una copia mecanografiada, MV las corrige del modo siguiente: Dejó por ello el seno del Padre, el abrazo recíproco que forma el Espíritu Santo. Vino a actuar en la tierra. En el Cielo las otras dos Personas contemplaron las obras del Verbo, permaneciendo, de todas formas, igualmente unidas a Él para fundirse, Pensamiento y Amor, con la Palabra operante en la tierra. Y las completa con la observación siguiente: La unión hipostática por la cual el Verbo, estando realmente en la carne del Hijo de Dios y [de] María, no cesó de ser Uno con el Padre y, por tanto, con el Amor; no cesó de ser el Santo de los Santos, porque lo era por divina Naturaleza y lo fue en la Naturaleza humana, por Gracia y Voluntad perfectísimas. De los muchos atributos divinos, durante el tiempo mortal y como Verbo hecho Hombre, no perdió sino la eternidad, pues que debió conocer la muerte, y la inmensidad, pues que estaba limitado en una humanidad, siempre y sólo durante los 33 años que fue en todo como nosotros excepto en el pecado. Y MV explicará, en 474.2/3, que la Divinidad, unida siempre hipostáticamente a Jesús-Hombre, no siempre era sensible para el Hombre-Redentor, el cual debía experimentar también este dolor.