Los Escritos de Maria Valtorta

235. Marie confirme son retour au bercail à sa sœur Marthe.

235. Marta ha recibido de su hermana María

235.1

Jésus est sur le point de monter dans la barque. C’est une claire aurore d’été qui effeuille les roses sur le crêpe de soie du lac, quand survient Marthe avec sa servante.

« Oh, Maître ! Ecoute-moi, pour l’amour de Dieu. »

Jésus redescend sur la rive et dit aux apôtres :

« Allez m’attendre près du torrent. Entre-temps, préparez tout pour la mission vers Magedan. La Décapole aussi attend la parole. Allez. »

Et pendant qu’ils détachent la barque et prennent le large, Jésus marche à côté de Marthe, respectueusement suivie par Marcelle.

Ils s’éloignent ainsi du village en cheminant sur la rive qui, juste après une bande de sable où déjà se mêlent de rares herbes sauvages, se couvre de végétation et quitte le terrain plat pour grimper à l’assaut des pentes qui se mirent dans le lac.

235.2

Quand ils ont atteint un endroit solitaire, Jésus dit en souriant :

« Que veux-tu me dire ?

– Oh, Maître… cette nuit, peu après la fin de la seconde veille, Marie est revenue à la maison. Ah, mais j’oubliais de te dire qu’elle m’avait demandé à sexte, pendant le repas : “ Te déplairait-il de me prêter l’un de tes habits et un manteau ? Ils seront un peu courts, mais je laisserai le vêtement dénoué et je rallongerai le manteau… ” Je lui ai dit : “ Prends ce que tu veux, ma sœur ” ; mon cœur battait très fort parce que, auparavant, dans le jardin, j’avais dit à Marcelle : “ Au crépuscule, il nous faut être à Capharnaüm car le Maître s’adresse à la foule ce soir ”, et j’avais vu Marie sursauter, changer de couleur, ne plus tenir en place ; elle allait et venait seule comme une âme en peine, agitée, sur le point de décider… et ne sachant pas encore quoi accepter et quoi repousser.

Après le repas, elle est allée dans ma chambre et a pris le vêtement le plus foncé que j’avais, le plus modeste, elle l’a essayé et a prié la nourrice de défaire tout l’ourlet parce que l’habit était trop court. Elle avait essayé de le faire elle-même, mais avait reconnu en pleurant : “ Je ne sais plus coudre, j’ai oublié tout ce qui est utile et bon… ” et elle m’a jeté les bras autour du cou en me disant : “ Prie pour moi. ” Elle est sortie seule, au crépuscule… Comme j’ai prié pour qu’elle ne rencontre personne qui l’empêche de venir ici, pour qu’elle comprenne ta parole, pour qu’elle réussisse à étrangler définitivement le monstre qui la tient en esclavage… Regarde : j’ai ajouté à ma ceinture ta ceinture bien serrée sous l’autre, et quand je sentais la pression du cuir dur sur ma taille qui n’est pas habituée aux ceintures si rigides, je disais : “ Lui, il est plus fort que tout. ”

Après quoi, Marcelle et moi avons vite fait pour venir en char. Je ne sais si tu nous as vues dans la foule… Mais quelle douleur, quelle épine dans le cœur, en ne voyant pas Marie ! Je pensais : “ Elle a changé d’avis, elle est rentrée à la maison. Ou bien… ou bien elle s’est enfuie, ne pouvant plus résister à mon autorité, qu’elle avait réclamée. ” Je t’écoutais et je pleurais sous mon voile. Ces paroles paraissaient faites pour elle… et elle ne les entendait pas ! C’est ce que je pensais, puisque je ne la voyais pas. Je suis rentrée à la maison découragée. C’est vrai : je t’ai désobéi parce que tu m’avais dit : “ Si elle vient, attends-la à la maison. ” Mais considère mon cœur, Maître ! C’était ma sœur qui venait vers toi ! Est-ce que je pouvais ne pas être là pour la voir près de toi ? D’ailleurs, tu m’avais dit : “ Elle sera brisée. ” Je voulais être auprès d’elle, tout de suite, pour la soutenir…

J’étais agenouillée en larmes et en prière dans ma chambre et la seconde veille était finie depuis longtemps quand elle est rentrée. Si doucement que je ne l’ai entendue que lorsqu’elle est tombée sur moi, me serrant étroitement dans ses bras et disant : “ Tout ce que tu dis est vrai, ma sœur bénie. C’est même beaucoup plus que tu ne dis. Sa miséricorde est beaucoup plus grande. Oh, ma Marthe ! Tu n’as plus besoin de me retenir ! Tu ne me verras plus être cynique ou désespérée ! Tu ne m’entendras plus dire : ‘ Pour ne pas penser ! ’ Maintenant je veux penser, je sais à quoi penser : à la bonté faite chair. Tu as prié, ma sœur, tu as sûrement prié pour moi. Mais tu as déjà ta victoire en main. Ta Marie qui ne veut plus pécher, qui renaît maintenant, la voilà. Regarde-la bien en face, car c’est une nouvelle Marie au visage lavé par les larmes de l’espérance et du repentir. Tu peux m’embrasser, ma sœur pure. Il n’y a plus de traces d’amour honteux sur mon visage. Il a dit qu’il aime mon âme, car c’est à elle et d’elle qu’il parlait. La brebis perdue, c’était moi. Il a dit – écoute si je dis bien, tu connais la manière de parler du Sauveur – … ” et elle m’a répété parfaitement ta parabole.

Elle est si intelligente, Marie ! Bien plus que moi ! Elle sait se rappeler. Ainsi, je t’ai entendu deux fois. Si, dans ta bouche, ces paroles étaient saintes et adorables, dans la sienne, elles étaient pour moi saintes, adorables et aimables car c’était la bouche d’une sœur qui les prononçait, de ma sœur retrouvée, revenue au bercail familial. Nous sommes restées embrassées, assises sur la natte du sol, comme lorsque nous étions petites et que nous restions ainsi dans la chambre de maman ou bien près du métier où elle tissait ou brodait ses splendides étoffes. Nous sommes restées ainsi, nous n’étions plus séparées par le péché et il me semblait que maman aussi était présente spirituellement. Nous avons pleuré sans douleur et même avec tant de paix ! Nous nous embrassions, tout heureuses… Et puis Marie, fatiguée par le chemin qu’elle avait fait à pied, par tant d’émotions, s’est endormie dans mes bras et, avec l’aide de la nourrice, je l’ai couchée sur mon lit… et je l’ai quittée pour accourir ici… »

Marthe, radieuse, baise les mains de Jésus.

235.3

« Je te dis, moi aussi, ce que t’a confié Marie : “ Tu as ta victoire en main. ” Va et sois heureuse. Va en paix. Aie une conduite toute de douceur et de prudence avec celle qui vient de renaître. Adieu, Marthe. Fais-le savoir à Lazare, qui là-bas se tourmente.

– Oui, Maître. Mais Marie, quand viendra-t-elle avec nous, les disciples ? »

Jésus sourit et dit :

« Le Créateur a fait la création en six jours, et le septième, il s’est reposé.

– Je comprends. Il faut faire preuve de patience…

– Patience, oui. Ne pas soupirer. C’est une vertu, cela aussi. La paix soit avec vous, femmes. Nous nous reverrons bientôt. »

Jésus les quitte alors pour aller vers le lac où la barque attend près de la rive.

235.4

Jésus dit :

« Vous placerez ici la vision du repas dans la maison du pharisien Simon, reçue le 21 janvier 1944. »

235.1

Una clara aurora de verano que deshoja rosas en la seda crespa del lago. Jesús está para subir a la barca, cuando he aquí que llega Marta con su sierva: «¡Maestro, escúchame por amor de Dios!».

Jesús baja de nuevo a la orilla y dice a los apóstoles: «Poneos en movimiento. Esperadme cerca del torrente. Entretanto, preparad todo para la misión hacia Magedán. La Decápolis también espera la Palabra. Marchaos». Y, mientras la barca zarpa y sale a zona abierta, Jesús va andando al lado de Marta, a quien Marcela sigue respetuosamente.

Se van alejando así del pueblo, caminando por la orilla: primero una faja arenosa, aunque ya salpicada de matas silvestres; en seguida, cubierta de vegetación, no ya horizontal sino asumiendo la dirección vertical, acometiendo las pendientes que se reflejan en el lago.

235.2

Cuando llegan a un lugar solitario, Jesús dice sonriendo: «¿Qué me querías decir?».

«Maestro, esta noche, poco después de la segunda vigilia, María ha vuelto a casa.

¡Ah… se me olvidaba decirte que, mientras estábamos comiendo, a la hora sexta, me había dicho: “¿Te importaría prestarme tu vestido y un manto? Serán un poco cortos, pero si dejo suelta la túnica y llevo bajo el manto…”. Yo le dije: “Coge lo que quieras, hermana mía”. El corazón me latía fuerte, porque antes en el jardín yo había dicho, hablando con Marcela: “Al atarceder tenemos que estar en Cafarnaúm, porque esta noche el Maestro va a hablar a la multitud”, y había visto que María se sobresaltaba, que cambiaba de color; no sabía ya estar quieta, iba y venía de un lado para otro, sola, como angustiada, en vilo, como una persona que estuviera para tomar una decisión sin saber todavía qué aceptar y qué rechazar.

Después de la comida ha venido a mi habitación, ha cogido el vestido más obscuro que tenía, el más modesto; se lo ha probado y le ha pedido a la nodriza que bajase todo el jaletón porque era demasiado corto. Primero lo intentó ella, pero me confesó llorando: “Ya no sé coser. Todo lo útil y bueno lo he olvidado…”, y me echó los brazos al cuello diciendo: “Reza por mí”. Salió de casa sola, hacia la hora del ocaso… ¡Cuánto oré para que no se encontrase con ninguno que le estorbara venir aquí, para que comprendiera tu palabra, para que lograse definitivamente estrangular al monstruo que la esclaviza!… Mira: me he puesto tu cinturón, bien ceñido debajo de los otros; cuando sentía la opresión del cuero duro en mi cintura, que no está habituada a cinturones tan recios, decía: “Él es más fuerte que todo”.

Luego vinimos yo y Marcela. Con el carro es poco tiempo. No sé si nos viste entre la gente… Pero, ¡qué dolor, qué espina en el corazón, al no ver a María! Pensaba: “Ha cambiado de idea. Se ha vuelto a casa. O… o ha huido porque no podía resistir mi imposición sobre ella, la que ella misma me había pedido”. Te escuchaba y lloraba bajo mi velo. ¡Tus palabras parecían exactamente para ella… y no las estaba oyendo! Lo pensaba porque no la veía. Volví a casa desconsolada. Es verdad que te he desobedecido, porque me habías dicho: “Si viene, espérala en casa”. Pero considera el estado de mi corazón, Maestro. ¡Era mi hermana, que iba a ti! ¿Podía faltar yo y no verla a tu lado? Además… me habías dicho: “Estará quebrantada”. Quería estar al lado de ella antes, para apoyarla…

Estaba de rodillas, llorando y orando en mi habitación —hacía mucho que había terminado ya la segunda vigilia—, y ella ha entrado tan suavemente, que no me he dado cuenta de su presencia sino cuando se ha arrojado a mí y me ha abrazado fuertemente diciéndome: “Es verdad todo lo que dices, bendita hermana mía; y supera con mucho lo que tú dices, su misericordia es mucho mayor. ¡Oh, Marta mía, ya no es necesario que me tengas sujeta! Ya no me verás ni cínica ni desesperada. Ya no me oirás decir: ‘¡Para no pensar!’. Ahora quiero pensar, sé en qué pensar: en la Bondad hecha carne. Tú rezabas, hermana mía, sin duda rezabas por mí. Pues bien, tienes tu victoria ya en tu puño, tu María, que no quiere pecar más y que renace ahora. Aquí está. Mírala bien a la cara. Porque es una María nueva. Su cara ha sido lavada por el llanto de la esperanza y del arrepentimiento. Puedes besarme, hermana mía pura. Ya no hay señales de amores vergonzosos en mi rostro. Él ha dicho que ama mi alma. Porque hablaba a mi alma y de mi alma. La oveja extraviada era yo. Ha dicho… escucha, mira a ver si lo digo bien, tú que conoces el modo de hablar del Salvador…”. Y me ha repetido perfectamente tu parábola.

¡María es muy inteligente, mucho más que yo! Y sabe recordar. Así, te he oído dos veces; y, si en tu labio esas palabras eran santas y adorables, en el suyo me eran santas, adorables, encantadoras, porque me las decía un labio de hermana, de mi hermana hallada, que había vuelto al redil familiar. Estábamos abrazadas las dos, sentadas en la estera, como cuando éramos niñas y estábamos así en la habitación de nuestra madre, o junto al telar donde ella tejía o bordaba sus espléndidas telas; estábamos así, desaparecida ya la división del pecado, y me parecía como si nuestra madre estuviera también con su espíritu. Llorábamos sin dolor; es más, con una gran paz. Nos besábamos felices… Luego María, cansada por el camino recorrido a pie, por la emoción y muchas otras cosas, se ha dormido entre mis brazos. Con la ayuda de la nodriza la he echado en mi cama… y la he dejado. Luego he venido corriendo aquí» y Marta besa toda feliz las manos de Jesús.

235.3

«Yo también te digo lo mismo que te ha dicho María: “Tienes tu victoria en tu puño”. Ve y sé feliz. Ve en paz. Sigue una conducta llena de dulzura y de prudencia para con la renacida. Adiós, Marta. Comunícaselo a Lázaro, que está preocupado allá abajo».

«Sí, Maestro. Pero María ¿cuándo va a venir con nosotras discípulas?».

Jesús sonríe y dice: «El Creador hizo la creación en seis días y el séptimo descansó».

«Entiendo. Hay que tener paciencia».

«Paciencia, sí. No suspires. Ésta también es una virtud. Paz a vosotras, mujeres. Nos volveremos a ver pronto» y Jesús las deja y se dirige hacia el lugar en que la barca está esperando, en la orilla.

235.4

Dice Jesús: «Aquí pondréis la visión de la cena en casa del fariseo Simón, del 21-1-44».