Los Escritos de Maria Valtorta

252. Le retour de Tyr.

252. El regreso de Tiro. Milagros.

252.1

Les habitants de Sycaminon, attirés par la curiosité, ont assiégé toute la journée l’endroit où les disciples attendent le retour du Maître. Mais, entre-temps, les femmes disciples n’ont pas perdu leur temps : elles ont lavé les vêtements couverts de poussière et imprégnés de sueur, et on voit sur la petite plage une joyeuse exposition d’affaires qui sèchent au vent et au soleil. Maintenant que le crépuscule arrive et qu’avec le soir l’humidité saline va se faire sentir, elles se hâtent de ramasser les vêtements encore un peu humides, de les battre et de les étirer en tous sens avant de les plier, pour qu’ils se présentent bien rangés à leurs propriétaires respectifs.

« Apportons tout de suite ses habits à Marie » dit Marie, femme d’Alphée, avant d’ajouter: « Cela a été pour elle un gros sacrifice, hier et aujourd’hui dans cette cabane sans air !… »

Je comprends ainsi que l’absence de Jésus a duré plus d’une journée et que, pendant ce temps, Marie de Magdala, qui ne possède pas de recharge, a dû rester cachée jusqu’à ce que son vêtement d’emprunt soit sec.

Suzanne répond :

« Heureusement, elle ne se plaint jamais ! Je ne la croyais pas aussi bonne.

– Et aussi humble, dois-tu dire, et réservée. Pauvre fille ! C’était vraiment le diable qui la tourmentait ! Une fois délivrée par mon Jésus, elle est redevenue elle-même, telle qu’elle était sûrement petite fille. »

Tout en discutant, elles reviennent à la maison apporter les vêtements lavés.

Pendant ce temps, à la cuisine, Marthe est occupée à préparer la nourriture tandis que la Vierge lave les légumes dans une bassine de cuivre puis les met à cuire pour le souper.

« Voilà. Tout est sec, tout est propre et plié. C’était nécessaire. Va trouver Marie et donne-lui ses vêtements » dit Suzanne, en donnant les affaires à Marthe.

Les sœurs reviennent ensemble peu après.

« Merci à toutes les deux. Le sacrifice des effets que je n’avais pas changés depuis des jours m’était le plus pénible » dit Marie de Magdala en souriant. « j’ai maintenant l’impression d’être toute fraîche.

– Va t’asseoir dehors. Il y a une bonne brise. Tu dois en avoir besoin après avoir été si longtemps enfermée » observe Marthe qui, étant moins grande et moins forte que sa sœur, a pu mettre un vêtement de Suzanne ou de Marie, femme d’Alphée, pendant que les siens étaient à la lessive.

« Pour cette fois, nous nous sommes débrouillées ainsi. Mais à l’avenir, nous ferons notre petit sac comme les autres et nous n’aurons pas cet ennui, dit Marie-Madeleine.

– Comment ? Tu as l’intention de le suivre comme nous ?

– Certainement, à moins qu’il ne m’ordonne le contraire. Je vais maintenant sur la rive voir s’ils reviennent.

252.2

Reviendront-ils ce soir ?

– Je l’espère » répond la Vierge Marie. « Je suis inquiète parce qu’il est allé en Phénicie. Mais je pense qu’il est avec les apôtres, et je suppose que les phéniciens sont meilleurs que beaucoup d’autres. Mais je voudrais qu’il revienne à cause des gens qui l’attendent. Quand je suis allée à la fontaine, une mère m’a arrêtée pour me dire : “ Tu es avec le Maître galiléen, celui qu’on appelle Messie ? Alors viens voir mon enfant. Voilà un an que la fièvre le tourmente. ” Je suis entrée dans une petite maison. Pauvre enfant ! On aurait dit une petite fleur en train de mourir ! Je le dirai à Jésus.

– Il y en a d’autres qui demandent la guérison. Plus la guérison que l’enseignement, dit Marthe.

– Il est difficile à l’homme d’être seulement spirituel. Il entend mieux les appels de la chair et ses besoins, répond la Vierge.

– Cependant, beaucoup naissent à la vie de l’esprit après un miracle.

– Oui, Marthe. Et c’est pour cela que mon Fils opère tant de miracles : par bonté envers l’homme, mais aussi pour l’attirer, par ce moyen, à son chemin qu’autrement un trop grand nombre ne suivraient pas. »

252.3

Jean d’En-Dor, qui n’était pas parti avec Jésus, rentre à la maison, et avec lui un grand nombre de disciples qui étaient allés dans les maisonnettes qu’ils habitent. Presque en même temps, Marie-Madeleine revient en disant :

« Ils arrivent. Ce sont les cinq barques parties à l’aube hier. Je les ai bien reconnues.

– Ils seront fatigués et assoiffés. Je vais prendre encore de l’eau. La fontaine est très fraîche, dit Marie, femme d’Alphée, qui sort avec les brocs.

– Allons à la rencontre de Jésus. Venez » dit la Vierge.

Et elle sort avec Marie-Madeleine et Jean d’En-Dor parce que Marthe et Suzanne restent aux fourneaux, toutes rouges et fort occupées à finir la préparation du repas.

Longeant la rive, elles parviennent à un petit môle où d’autres barques de pêche sont rentrées et sont au repos. De l’extrémité, on découvre bien tout le golfe et la ville qui lui donne son nom, et l’on voit aussi les cinq barques qui filent rapidement, un peu penchées par la course. Leurs voiles sont bien gonflées par un vent du nord qui leur est favorable et soulage les hommes accablés par la chaleur.

« Regarde comme Simon et les autres se débrouillent bien. Ils suivent à merveille le sillage du pilote. Voilà qu’ils ont dépassé le brisant ; ils prennent maintenant le large pour contourner le courant qui est fort à cet endroit. Voilà… maintenant tout va bien. Ils seront bientôt ici » dit Jean d’En-Dor.

En effet les barques s’approchent de plus en plus et l’on di­stingue déjà ceux qui s’y trouvent.

252.4

Jésus est dans la première, avec Isaac. Il s’est levé et sa grande taille apparaît dans toute sa majesté jusqu’à ce que les voiles qu’on amène le cachent quelques minutes. En effet, l’embarcation vire de bord pour se mettre à l’abri du petit môle en passant devant les femmes qui sont juste en haut du môle. Jésus sourit pour les saluer tandis qu’elles se mettent à marcher rapidement pour arriver en même temps que les navigateurs au lieu de débarquement.

« Que Dieu te bénisse, mon Fils ! Dit Marie en saluant Jésus qui descend sur le quai.

– Que Dieu te bénisse, Maman. Tu as été inquiète ? L’homme que nous cherchions n’était pas à Sidon. Nous sommes allés jusqu’à Tyr, et là nous avons trouvé. Viens, Hermastée… Voilà, Jean. Ce jeune homme veut qu’on l’instruise : je te le confie.

– Je ne te décevrai pas en l’instruisant sur ta parole. Merci, Maître ! Il y en a beaucoup qui t’attendent, dit Jean d’En-Dor.

– Il y a aussi un pauvre petit enfant malade, mon Fils, et sa mère désire ta venue.

– J’y vais tout de suite.

– Je sais de qui il s’agit, Maître. Je t’y accompagne. Viens, toi aussi, Hermastée. Commence à connaître la bonté infinie de notre Seigneur » dit l’homme d’En-Dor.

Pierre descend de la deuxième barque, Jacques de la troi­sième, André de la quatrième, et de la cinquième Jean, les quatre pilotes suivis des autres apôtres ou disciples qui étaient avec eux et qui se groupent autour de Jésus et de Marie.

« Allez à la maison. J’arrive tout de suite moi aussi. Préparez pendant ce temps ce qu’il faut pour le repas et dites à ceux qui attendent que je parlerai vers la fin de la soirée.

– Et s’il y a des malades ?

– Je commencerai par les guérir, avant même le repas pour qu’ils puissent rentrer chez eux heureux. »

Ils se séparent. Jésus, l’homme d’En-Dor et Hermastée se dirigent vers la ville. Les autres refont le chemin sur la plage caillouteuse, racontent tout ce qu’ils ont vu et entendu, contents comme des enfants qui reviennent chez leur mère.

252.5

Judas lui aussi est content. Il montre toutes les oboles que les pêcheurs de pourpre ont voulu lui donner et surtout un beau paquet de la précieuse matière.

« C’est pour le Maître. Si ce n’est pas lui qui la porte, qui peut la porter ? Ils m’ont appelé à part pour me dire : “ Nous avons des coraux précieux dans la barque, et même une perle. Pense donc ! Un trésor. Je ne sais pas comment nous est arrivée pareille for­tune, mais nous te les donnons volontiers pour le Maître. Viens les voir. ” J’y suis allé pour leur faire plaisir pendant que le Maître s’était retiré dans une grotte pour prier. Il y avait de très beaux coraux et une perle, pas grosse, mais belle. Je leur ai dit : “ Ne vous en privez pas. Le Maître ne porte pas de bijoux. Donnez-moi plutôt un peu de cette pourpre, on en fera un ornement pour son vêtement. ” Ils n’avaient que ce paquet. Ils ont voulu à tout prix me le donner tout entier. Tiens, Mère, fais-en un beau travail, comme tu sais le faire, pour notre Seigneur. Mais fais-le, hein ? S’il s’en aperçoit, il voudra qu’on le vende pour les pauvres. Et à nous, il nous plaît de le voir vêtu comme il le mérite, n’est-ce pas ?

– Ah oui, c’est bien vrai ! Moi, je souffre quand je le vois si simple au milieu des autres, lui qui est Roi, et eux pires que des esclaves et tout enrubannés et brillants. Et ils le regardent comme un pauvre indigne d’eux ! Dit Pierre.

– Tu as vu les rires des seigneurs de Tyr, pendant que nous prenions congé des pêcheurs ? » lui répond son frère.

Jacques, fils de Zébédée, déclare :

« Je leur ai dit : “ Soyez honteux, chiens que vous êtes ! Un fil de son vêtement blanc a plus de prix que toutes vos fanfre­luches. ”

– Puisque Judas a pu avoir cette pourpre, je voudrais que tu la prépares pour la fête des Tentes, dit Jude.

– Je n’ai jamais filé avec de la pourpre, mais j’essaierai…, dit la Vierge Marie en touchant le soyeux étaim, léger, moelleux, d’une couleur magnifique.

– Ma nourrice connaît bien cela » dit Marie-Madeleine experte en fait de beauté. « Nous la verrons à Césarée. Elle te montrera. Tu apprendras vite, car tu sais tout bien faire. Moi, je mettrais un galon au cou, aux manches et au bas du vêtement : de la pourpre sur du lin très blanc ou de la laine très blanche, avec des palmes et des rosaces, comme il y en a sur les marbres du Saint, et avec le nœud de David au milieu. Cela irait très bien. »

Marthe dit :

« Notre mère a fait ce dessin, en raison de sa beauté, sur le vêtement que Lazare mit pour son voyage dans les terres de Syrie quand il en prit possession. Je l’ai conservé parce que c’était le dernier travail de notre mère. Je te l’enverrai.

– Je le ferai en priant pour votre mère. »

252.6

Ils ont atteint les maisons. Les apôtres se dispersent pour rassembler ceux qui désirent la présence du Maître, spécialement les malades…

Jésus revient avec Jean d’En-Dor et Hermastée, et il passe en saluant au milieu de ceux qui se pressent devant les petites maisons. Son sourire est une bénédiction.

On lui présente l’inévitable malade des yeux, à peu près aveugle par suite d’ophtalmies ulcéreuses, et il le guérit. Vient ensuite le tour d’un homme atteint sûrement de malaria, amaigri et jaune comme un chinois, et il le guérit.

Puis c’est une femme qui lui demande un miracle surprenant : du lait pour son sein qui en manque ; elle montre un enfant de quelques jours, sous-alimenté et tout rouge comme par échauffement. Elle pleure :

« Tu vois : nous avons le commandement d’obéir à l’homme et de procréer, mais à quoi cela sert-il si ensuite nous voyons nos enfants dépérir ? C’est le troisième que j’engendre et j’en ai déjà conduit deux au tombeau, à cause de cette poitrine stérile. Celui-ci meurt déjà parce qu’il est né au moment des chaleurs, les autres ont vécu l’un dix lunes, l’autre six, pour me faire pleurer encore davantage quand ils moururent de maladies intestinales. Si j’avais eu du lait, cela ne serait pas arrivé… »

Jésus la regarde et dit :

« Ton enfant vivra. Aie foi. Retourne chez toi, et quand tu seras arrivée donne le sein à ton bébé. Aie foi. »

La femme s’en va, obéissante, avec son pauvre petit qui gémit comme un petit chat et qu’elle serre sur son cœur.

« Mais est-ce que le lait lui viendra ?

– Bien sûr qu’il viendra.

– Moi, je dis que l’enfant vivra, mais que le lait ne montera pas et ce sera déjà un miracle s’il vit. Il est pour ainsi dire mort de privations.

– Pas du tout. Je dis que le lait va lui venir.

– Oui.

– Non. »

Les avis diffèrent selon les personnes.

252.7

Enfin, Jésus se retire pour le repas. Quand il sort pour prêcher de nouveau, l’assistance est encore plus nombreuse. En effet, la nouvelle du miracle qu’il a accompli sur l’enfant fiévreux dès son débarquement, s’est répandue dans la ville.

« Je vous donne ma paix pour préparer votre âme à m’entendre. Dans la tempête, la voix du Seigneur ne peut arriver. Tout trouble nuit à la Sagesse car elle est pacifique, puisqu’elle vient de Dieu. Le trouble, au contraire, ne vient pas de Dieu, car les inquiétudes, les angoisses, les doutes sont des œuvres du Malin pour égarer les fils des hommes et les séparer de Dieu.

Je vous propose cette parabole pour que vous compreniez mieux mon enseignement :

Un agriculteur avait dans ses champs un grand nombre d’arbres ainsi que des vignes qui donnaient beaucoup de fruit. L’une d’elle venait d’un cépage de choix et il en était très fier. Une année, cette vigne produisit une abondante frondaison, mais peu de raisin. Un ami dit à l’agriculteur : “ C’est parce que tu l’as trop peu taillée. ” L’année suivante, l’homme la tailla plus court. La vigne fit peu de sarments, et donna encore moins de raisin. Un autre ami dit : “ C’est parce que tu l’as trop taillée. ” La troisième année, l’homme la laissa à elle-même. La vigne ne produisit pas une seule grappe de raisin et eut des feuilles peu nombreuses, maigres, recroquevillées et couvertes de taches de rouille. Un troisième ami décréta :

“ La vigne meurt parce que le terrain n’est pas bon. Tu n’as qu’à la brûler. ”

“ – Mais pourquoi, puisque c’est le même terrain que pour les autres et que je lui donne les mêmes soins ? Au début, elle donnait une bonne récolte ! ”

L’ami haussa les épaules et s’en alla.

Un voyageur inconnu passa et s’arrêta pour observer l’agriculteur tristement appuyé contre le cep de la pauvre vigne.

“ Qu’as-tu donc ? ” lui demanda-t-il. “ Il y a un mort à la maison ? ”

“ – Non, mais cette vigne que j’aimais tant est en train de mourir. Elle n’a plus de sève pour produire du fruit. Une année peu, la suivante moins, celle-ci rien. J’ai fait ce qu’on m’a dit, mais cela n’a servi à rien. ”

Le voyageur inconnu entra dans le champ et s’approcha de la vigne. Il toucha les feuilles, prit dans sa main une motte de terre, la sentit, la brisa entre ses doigts, leva les yeux vers le tronc d’un arbre qui soutenait la vigne.

“ Il faut enlever ce tronc. C’est lui qui stérilise la vigne.

“ – Mais elle s’y appuie depuis des années ! ”

“ – Réponds-moi, homme : quand tu as mis cette vigne à cet endroit, comment était-elle et comment était-il, lui ? ”

“– Ah ! C’était un beau plant de vigne de trois ans. Je l’avais pris sur une autre de mes vignes et, pour le mettre ici, j’avais fait un trou profond pour ne pas blesser les racines en l’enlevant de la terre où il avait poussé. Ici aussi, j’avais fait un trou semblable, et même encore plus grand pour qu’il soit tout de suite à l’aise. Et, auparavant, j’avais biné toute la terre autour pour la rendre plus moelleuse pour les racines afin qu’elles puissent s’étendre rapidement, sans difficulté. Je l’ai soigneusement arrangée, en mettant au fond du fumier alléchant. Les racines, tu le sais, se fortifient quand elles trouvent tout de suite de la nourriture. Je me suis moins occupé de l’orme. C’était un arbuste destiné seulement à soutenir le plant de vigne. Aussi, je l’ai mis presque en surface près du plant. Je l’ai butté et je suis parti. Tous les deux ont pris racine, parce que la terre est bonne. Mais la vigne croissait d’une année à l’autre, elle était aimée, taillée, sarclée. L’orme, en revanche, végétait. Mais pour ce qu’il valait… Puis il est devenu robuste. Tu vois maintenant comme il est beau ? Quand je reviens de loin, je vois sa cime qui s’élève, haute comme une tour, et on dirait l’enseigne de mon petit royaume. Avant, la vigne le recouvrait et l’on ne voyait pas sa belle frondaison. Mais maintenant, regarde comme elle est belle là-haut, au soleil ! Et quel tronc ! Elancé, puissant. Il pouvait soutenir la vigne des années durant, même si elle était devenue aussi puissante que celles prises sur le torrent de la Grappe par les explorateurs d’Israël. Mais au contraire… ”

“ – Au contraire, il l’a tuée. Il l’a étouffée. Tout favorisait sa vie : le terrain, la situation, la lumière, le soleil, les soins que tu lui as donnés. Mais il l’a détruite. Il est devenu trop fort. Il a lié ses racines jusqu’à les anéantir, il a pris toute la sève du sol, il lui a mis un bâillon pour l’empêcher de respirer, de profiter de la lumière. Coupe tout de suite cet arbre inutile et envahissant, et ta vigne ressuscitera. Elle ressuscitera même encore mieux si tu creuses patiemment le sol pour mettre à nu les racines de l’orme et les couper pour être sûr qu’elles ne donneront pas de rejetons. Leurs dernières ramifications pourriront dans le sol et, au lieu de donner la mort, elles donneront la vie parce qu’elles deviendront du terreau, digne châtiment de leur égoïsme. Quant au tronc, tu le brûleras, ainsi il te sera utile. Un arbre inutile et nuisible ne sert qu’au feu, et il faut l’enlever pour que tout ce qui est bon aille à la plante bonne et utile. Aie foi en mes paroles et tu seras satisfait. ”

“ – Mais toi, qui es-tu ? Dis-le-moi pour que je puisse avoir foi. ”

“ – Je suis le Sage. Qui croit en moi sera en sécurité. ” Et il s’en alla.

252.8

L’homme resta un peu hésitant. Puis il se décida et mit la main à la scie. Il appela aussi ses amis pour qu’ils l’aident.

“ Mais tu es malade ? ”

“ – Tu vas perdre l’orme en plus de la vigne. ”

“ – Moi, je me contenterais d’en couper la cime pour donner de l’air à la vigne. Rien de plus. ”

“ – De toutes façons, il lui faudra un tuteur. Tu travailles pour rien. ”

“ – Qui sait qui était ton conseiller ! Peut-être quelqu’un qui te hait à ton insu. ”

“ – Ou encore un fou. ” Et autres commentaires…

“ Je fais ce qu’il m’a dit. J’ai foi en cet homme. ”

Il scia donc l’orme au ras du sol, et, mieux encore, il mit à nu les racines des deux arbres dans un large rayon. Il coupa patiemment celles de l’orme en prenant soin de ne pas abîmer celles de la vigne. Il reboucha le grand trou et mit à la vigne, restée sans tuteur, un solide pieu de fer portant le mot “ Foi ” écrit sur une tablette attachée en haut du pieu.

Les autres s’en allèrent en hochant la tête.

L’automne passa, et l’hiver aussi. Le printemps arriva. Les sarments soutenus par le tuteur se garnirent de nombreux bourgeons d’abord fermés comme dans un étui de velours argenté, puis entrouverts sur l’émeraude de petites feuilles naissantes, puis ouvertes. L’on vit ensuite pousser à partir du tronc de nouveaux sarments robustes, tout un épanouissement de petites fleurs, puis une profusion de grains de raisin. Plus de grappes que de feuilles, et celles-ci larges, vertes, robustes avec des groupes de deux, trois grappes et plus encore ; et chaque grappe portait, serrés les uns contre les autres, des grains charnus, succulents, splendides.

“ Et maintenant, qu’en dites-vous ? Oui ou non, était-ce l’arbre qui faisait mourir ma vigne ? Oui ou non, le Sage avait-il dit juste ? Oui ou non, ai-je eu raison d’écrire sur cette tablette le mot ‘Foi’ ? ” dit l’homme à ses amis incrédules.

“ – Tu as eu raison, et heureux es-tu d’avoir su avoir foi et d’être capable de détruire le passé et ce qu’on t’a dit être nui­sible. ”

Voilà pour la parabole.

252.9

Pour ce qui est de la femme aux seins taris, voici la réponse. Regardez du côté de la ville. »

Tout le monde se tourne vers la ville et voit la femme de tout à l’heure qui arrive au pas de course et qui, tout en courant, ne détache pas son bébé de son sein gonflé, bien gonflé de lait que le petit affamé téte avec une voracité telle qu’il semble s’y noyer. Et la femme ne s’arrête qu’aux pieds de Jésus devant qui elle détache un moment le bébé de son sein en criant :

« Bénis, bénis, pour qu’il vive pour toi ! »

Après cet intermède, Jésus reprend :

« Et pour vos suppositions sur le miracle, vous avez obtenu une réponse.

252.10

Mais la parabole a un sens plus large que ce petit épisode d’une foi récompensée, et le voici :

Dieu avait placé sa vigne, son peuple, à un endroit favo­rable, en lui procurant tout ce qu’il lui fallait pour croître et pro­duire des fruits toujours plus abondants, en l’appuyant sur des maîtres pour qu’il puisse plus facilement comprendre la Loi et s’en faire une force. Mais les maîtres voulurent se mettre au-dessus du Législateur et ils prirent toujours plus de place jusqu’à s’imposer plus que la parole éternelle. Et Israël est devenu stérile. Mais certains, en Israël, souffrent en toute droiture d’âme de cette stérilité et essaient tel ou tel remède selon les paroles ou les conseils des maîtres pourvus de science humaine, mais non de science surnaturelle et par conséquent éloignés de la connaissance de ce qu’il convient de faire pour rendre la vie à l’esprit d’Israël ; le Seigneur leur a donc envoyé le sage afin qu’ils puissent trouver auprès de lui un conseil vraiment salutaire.

Or qu’arrive-t-il ? Pourquoi Israël ne reprend-il pas de forces et ne redevient-il pas vigoureux comme à la belle époque de sa fidélité au Seigneur ? Parce qu’il faudrait conseiller d’extirper tous les parasites qui se sont développés au détriment de cette chose sainte qu’est la Loi du Décalogue, telle qu’elle a été donnée, sans compromis, sans tergiversations, sans hypocrisies. Cela laisserait de l’air, de l’espace, de la sève à la Vigne, au Peuple de Dieu, en lui donnant un tuteur puissant, droit, unique, aux vertus solaires : la foi. Or, ce conseil, on ne l’accepte pas. C’est pourquoi je vous dis qu’Israël périra, alors qu’il pourrait ressusciter et posséder le Royaume de Dieu, s’il savait croire, se repentir avec générosité et changer foncièrement.

Allez en paix et que le Seigneur soit avec vous. »

252.1

La gente de Sicaminón, movida por la curiosidad de ver, en espera del Maestro, ha estado asediando todo el día el lugar en que están asentados los discípulos. Pero las discípulas, mientras tanto, no han perdido el tiempo; se han dedicado a lavar la ropa, polvorienta y sudada. Así pues, en la pequeña playa hay toda una alegre exposición de ropa secándose al viento y al sol. Ahora, que está cercano el atardecer, y con él se percibiría ya la humedad salobreña, se apresuran a recoger la ropa, aunque esté todavía un poco húmeda, y a sacudirla y estirarla en todas las direcciones antes de doblarla, para que los respectivos propietarios la encuentren bien ordenada.

«Vamos a llevarle a María enseguida su ropa» dice María de Alfeo. Y termina: «¡Ha estado muy sacrificada ayer y hoy en ese cuartito sin aire!…».

Por esto me doy cuenta de que la ausencia de Jesús ha sido de más de un día, y de que en ese tiempo María de Magdala, propietaria de un solo vestido, que además es prestado, ha tenido que estar escondida hasta que estuviera seco.

Susana responde: «¡Menos mal que no se queja nunca! No pensaba que fuera tan buena».

«Y tan humilde, debes decir, y reservada. ¡Pobre hija! ¡Verdaderamente era el diablo el que la atormentaba! Una vez que mi Jesús la ha librado, ha vuelto a ser ella como sin duda era de niña».

Y hablando entre ellas vuelven a casa a llevar la ropa lavada.

Entretanto, en la cocina, Marta trabaja en preparar las viandas. La Virgen está limpiando las verduras en un barreño de cobre y poniéndolas a hervir para la cena.

«Aquí está todo ya seco, limpio y doblado. Hacía falta. Ve donde María y dale su ropa» dice Susana mientras da el vestido a Marta.

Pasa un rato y las dos hermanas vuelven juntas.

«Gracias a las dos. El sacrificio del vestido sin cambiar desde hace días me era el más penoso» dice María de Magdala sonriendo. «Ahora me siento toda fresca».

«Sal afuera a sentarte, que hay un buen vientecillo y te vendrá muy bien después de tanto tiempo cerrada» observa Marta, la cual, siendo menos alta y de formas menos esculturales que su hermana, ha podido ponerse un vestido de Susana o de María de Alfeo mientras su ropa se lavaba.

«Esta vez se ha hecho así, pero para el futuro nos haremos nuestro pequeño saco, como las otras, y no tendremos esta incomodidad» dice la Magdalena.

«¿Cómo? ¿Tienes intención de seguirle como nosotras?».

«Por supuesto. A menos que Él me ordene lo contrario. Ahora voy a la orilla del mar a ver si vienen.

252.2

¿Vuelven esta tarde?».

«Eso espero» responde María Stma. «Estoy preocupada porque ha ido a Fenicia. Pero pienso que está con los apóstoles, y también que los fenicios quizás son mejores que otros muchos. Pero querría que volviera, incluso por la gente que está esperando. Cuando he ido a la fuente, una mujer me ha parado y me ha dicho: “¿Estás con el Maestro galileo, el que llaman el Mesías? Ven entonces y mira cómo está mi hijo. Hace un año que le atormenta la fiebre”. He entrado en una casita. ¡Pobre criatura! ¡Parecía una florecilla agonizante! Se lo diré a Jesús».

«Hay otros también que piden igualmente la curación; más curación que enseñanza» dice Marta.

«El hombre difícilmente es todo espiritual. Siente con mayor fuerza la llamada de la carne y sus necesidades» responde la Virgen.

«Pero muchos, después del milagro, nacen a la vida del espíritu».

«Sí, Marta. Y ese también es un motivo por el que mi Hijo hace tantos milagros. Por bondad hacia el hombre, pero también para atraerle, con ese medio, a este camino suyo que, si no, demasiados no lo seguirían».

252.3

En esto, vuelve a casa Juan de Endor (que no había ido con Jesús) y con él muchos discípulos en dirección a sus respectivas casas.

Casi contemporáneamente, regresa la Magdalena diciendo: «Están llegando. Son las cinco barcas que zarparon al alba de ayer. Las he reconocido muy bien».

«Estarán cansados y sedientos. Voy por más agua. La fuente es muy fresca». María de Alfeo sale con las tinajas.

«Vamos a recibir a Jesús. Venid» dice la Virgen. Y sale con la Magdalena y Juan de Endor, porque Marta y Susana se quedan trabajando en los fuegos, rojas y muy ocupadas de ultimar la cena.

Costeando la orilla, llegan a un pequeño espigón, donde ya otras barcas de pesca que han regresado están detenidas; desde su punta se ve bien todo el golfo, así como la ciudad de que recibe el nombre; y se ven también las cinco barcas que avanzan ligeras, un poco inclinadas por la veloz marcha, la vela bien tirante debido a un ligero viento boreal que favorece a las barcas y alivia a los hombres fatigados por el calor.

«Mira qué bien se manejan Simón y los otros. Siguen que es una maravilla la barca del guía. Fijaos, ya han sobrepasado el rompiente; ahora se internan hacia mar abierto para rodear la corriente, que es fuerte en ese punto. Fijaos… Ahora va todo bien. Dentro de poco están aquí» dice Juan de Endor.

En efecto, las barcas se van acercando cada vez más y ya se puede ver a los que vienen en ellas.

252.4

Jesús viene en la primera, junto con Isaac. Se ha puesto en pie y su alta estatura se manifiesta en toda su majestuosidad, hasta que la vela, al arriarla, le esconde durante unos minutos. Dado que la barca, virando, pasa de proa a costado para entrar y ponerse al amparo del muelle, pasando así frente a las mujeres, que están encima del espigón, Jesús las saluda con una sonrisa y ellas se echan a andar deprisa para llegar al punto de arribo cuando la barca.

«¡Dios te bendiga, Hijo!» dice María como saludo a Jesús, el cual pone pie en el andén.

«Dios te bendiga, Mamá. ¿Has estado preocupada? En Sidón no hemos encontrado a quien buscábamos, así que hemos ido hasta Tiro. Allí hemos encontrado. Ven, Hermasteo… Mira, Juan, este joven quiere ser adoctrinado. Te le confío».

«Le adoctrinaré sobre tu palabra, no te defraudaré. ¡Gracias, Maestro! Hay muchos que te están esperando» responde Juan de Endor.

«Hay también un pobre niño enfermo, Hijo mío. La madre te espera ansiosa».

«Voy enseguida a verla».

«Sé quién es, Maestro. Te acompaño. Ven, Hermasteo; así empezarás a conocer la bondad infinita de nuestro Señor» dice el hombre de Endor.

Bajan: de la segunda barca, Pedro; de la tercera, Santiago; de la cuarta, Andrés; de la quinta, Juan: los cuatro pilotos, seguidos luego por los otros apóstoles o discípulos que venían con ellos. Ahora se agolpan alrededor de Jesús y María.

«Id a casa. Vuelvo enseguida. Preparad, entretanto, lo necesario para la cena y decid a las personas que están esperando que al anochecer hablaré».

«¿Y si hay enfermos?».

«Primero los curaré. Incluso antes de la cena, para que puedan regresar a sus casas felices».

Se separan: Jesús va con el hombre de Endor y Hermasteo hacia la ciudad; los otros vuelven por el camino de la playa guijarrosa, narrando todo lo que han visto y oído, contentos como niños que regresaran con sus mamás.

252.5

También Judas de Keriot está contento. Enseña todas las limosnas que le han dado los pescadores de púrpura; sobre todo, un buen taleguillo de la preciosa materia. «Esto para el Maestro. Si no la lleva Él, ¿quién la podría llevar? Me llamaron aparte y me dijeron: “Tenemos madréporas de valor en la barca, y —¡fíjate!— una perla también. Un tesoro. No sé cómo hemos tenido tanta suerte. Te las regalamos con mucho gusto para el Maestro. Ven a verlas”. Fui, dado que me lo habían pedido, mientras el Maestro estaba retirado en una gruta orando. Eran corales bellísimos, y una perla… no grande pero sí bonita. Les dije: “No os privéis de estas cosas. El Maestro no lleva ninguna joya. Más bien, dadme un poco de esa púrpura, para embellecer su túnica”. Tenían este montoncito. Se empeñaron en dármela toda. Ten, Madre, haz con ella un bonito trabajo, como tú sabes hacer, para nuestro Señor. ¡Pero hazlo! Si se da cuenta querrá que se venda para los pobres, y queremos verle vestido como merece; ¿no es verdad?».

«¡Sí, sí, cierto! Yo sufro cuando le veo vestido con esa simplicidad en medio de otros; Él, que es Rey, mientras que ellos son peor que esclavos, y todo emperifollados y acicalados. ¡Y le miran como a un pobre, indigno de ellos!» dice Pedro.

«¡¿Te diste cuenta de cómo se reían esos… señores de Tiro cuando nos estábamos despidiendo de los pescadores?!» le dice su hermano.

«Les dije: “¡Os debería dar vergüenza, perros, que es lo que sois! Vale más un hilo de su túnica blanca que no todos vuestros perifollos”» dice Santiago de Zebedeo.

«Yo quisiera — dado que le han dado esto a Judas — que lo preparases para los Tabernáculos» dice el otro Judas, el Tadeo.

«Nunca he hilado con la púrpura. Pero lo intentaré, a ver si soy capaz» dice María Stma. mientras toca las séricas hebras, esponjosas, de espléndido color.

«La que fue mi nodriza es experta en esto. La encontraremos en Cesarea. Te enseñará. Aprenderás enseguida porque tú sabes hacer todo bien. Yo haría una cenefa para el cuello, para las bocamangas y para la parte baja de la túnica: púrpura sobre lino o lana blanquísimos, con palmas y rosetones, como los de los mármoles del Santo, y con el nudo de David en el centro. Estaría muy bien» dice la Magdalena, experta de cosas bonitas en general.

Marta dice: «Nuestra madre hizo ese dibujo, por lo bonito que era, en la túnica destinada a Lázaro para el viaje de toma de posesión de sus tierras de Siria. Lo he conservado porque fue la última labor de nuestra madre. Te lo mandaré».

«Lo haré orando por vuestra madre».

252.6

En esto, han llegado ya a las casas. Los apóstoles se reparten para reunir a los que esperan al Maestro, especialmente a los enfermos…

Y vuelve Jesús con Juan de Endor y Hermasteo. Pasa saludando a la gente que está apiñada delante de las pequeñas casas. Su sonrisa es una bendición.

No podía faltar el enfermo de los ojos, casi ciego por las oftalmías ulcerosas. Se lo presentan y Él le cura. Luego es el turno de uno que está sin duda palúdico, consumido y amarillo como un chino, y le cura.

Luego es una mujer, que le pide un milagro singular: leche para su pecho, que no la tiene; y muestra un niño de pocos días, desnutrido y todo colorado, inflamado, como por un trastorno interno. Llora: «Fíjate. Se nos manda obedecer al hombre y procrear. Pero ¿para qué sirve, si luego vemos apagarse a nuestros hijos? Es el tercero que doy a luz. A dos ya los he recostado en el sepulcro, por este pecho ciego. Éste ya se está muriendo porque ha nacido en la época de mayor calor. Los otros vivieron: uno diez lunas y el otro seis; para, al final, hacerme llorar más todavía, porque murieron por enfermedad de la tripa. Si tuviera mi leche esto no pasaría…».

Jesús la mira y dice: «Tu hijo vivirá. Ten fe. Ve a tu casa. En cuanto llegues dale el pecho al niño. Ten fe».

La mujer, obediente, se marcha, estrechando contra su corazón al menesteroso, que refunfuña como un gatito.

«Pero, ¿le va a venir la leche?».

«Claro que le vendrá».

«Yo digo que le va a vivir el niño, pero que la leche no le viene, y ya si vive será un milagro… Está casi muerto de penuria».

«Pues yo digo que le viene la leche».

«Sí».

«No».

Las opiniones son múltiples como las personas.

252.7

Mientras tanto, Jesús se retira a cenar. Cuando sale para predicar de nuevo, hay todavía más gente, porque la noticia del milagro del niño enfermo de fiebres, realizado por Jesús al poco de desembarcar, se ha extendido por la ciudad.

«Os doy mi paz para que prepare vuestro espíritu a comprender. En la tempestad no se puede oír la voz del Señor. Cualquier tipo de desasosiego es nocivo a la Sabiduría, porque la Sabiduría, siendo así que viene de Dios, es pacífica; el desasosiego, por el contrario, no viene de Dios, porque los agobios, las ansias, las dudas, son obras del Maligno para inquietar a los hijos del hombre y separarlos de Dios.

Os propongo esta parábola para que entendáis mejor la enseñanza.

Un agricultor tenía en sus campos muchos árboles y vides que daban mucho fruto; entre éstas, una, de la que se sentía muy orgulloso, de calidad selecta. Un año esta vid dio muchas hojas, pero pocos racimos. Un amigo le dijo al agricultor: “Es porque la has podado demasiado poco”. Al año siguiente el hombre la podó mucho: la vid dio pocos sarmientos y de racimos todavía menos. Otro amigo dijo: “Es porque la has podado demasiado”. El tercer año el hombre no la tocó: la vid no dio ni un solo racimo, y muy pocas hojas, delgadas, acartonadas, orinientas. Un tercer amigo sentenció: “Muere porque la tierra no es buena. Quémala”. “Pero ¿por qué, si es la misma tierra de las otras y la cuido como a las demás? ¡Antes iba bien!”. El amigo se encogió de hombros y se fue.

Pasó un desconocido viandante y se detuvo a observar al agricultor que estaba apoyado con tristeza en el tronco de la pobre vid. “¿Qué te pasa?” le preguntó. “¿Algún difunto en tu casa?”.

“No. Pero se me está muriendo esta vid. La apreciaba mucho. Se ha quedado sin savia para dar fruto. Un año, poco; al otro, menos; éste, nada. He hecho lo que me han aconsejado, pero no ha servido de nada”.

El desconocido entró en el campo y se acercó a la vid. Tocó las hojas, cogió un terrón del suelo, lo olió, lo desmenuzó con sus dedos, alzó su mirada hacia el tronco del árbol que servía de apoyo a la vid… “Tienes que contarlo. Esta vid está consumida por causa del tron­­­co”.

“¡Pero si es su apoyo desde hace años!”.

“Respóndeme, hombre: cuando plantaste esta vid, ¿cómo era ella y cómo era el tronco?”.

“¡Oh, era un hermoso majuelo de tres años! Lo saqué de otra cepa mía. Para traerle aquí hice un agujero profundo, para no dañar las raíces al sacarle del terruño natal. También aquí había hecho un agujero igual; más grande todavía, para que estuviera enseguida a sus anchas. Antes había excavado bien con la azada toda la tierra de alrededor para que estuviera esponjosa, de forma que las raíces pudieran extenderse enseguida sin esfuerzo. Metí en el fondo grato abono y coloqué el majuelo con todo cuidado —como sabes, las raíces se fortifican si encuentran inmediatamente algo que las nutra—. Del olmo me ocupé menos. Era un arbolito cuya única función era la de servir de apoyo al majuelo. Por eso, le puse, casi superficialmente, al lado del majuelo, lo afiancé y me fui. Arraigaron los dos, porque la tierra es buena. De todas formas, mientras que la vid crecía de un año para otro —estimada, podada, rejacada—, el olmo crecía con dificultad (¡para lo que servía!…)… Pero luego se ha hecho recio. ¿Ves qué hermoso está ahora! Cuando vuelvo de lejos veo destacar alta su copa como una torre, y me parece la enseña de mi pequeño reino. Al principio la vid le tapaba y no se veían sus hermosas frondas. ¡Ahora, mira qué hermosa su copa allá arriba bajo el sol! ¡Y qué tronco! Derecho, fuerte. Podía sujetar esta vid durante años y años, aunque hubiera crecido como aquellas que cogieron los exploradores de Israel en el torrente del Racimo. Sin embargo…”.

“Sin embargo… te la ha matado. La ha rendido. Todo favorecía su vida: el terreno, la posición, la luz, el sol, tu forma de cuidarla. Pero éste la ha matado. Se ha hecho demasiado fuerte. Ha atenazado sus raíces y las ha ahogado. Le ha quitado todo jugo proveniente del suelo, ha estrangulado su respiración, le ha vedado la luz que necesitaba. Tala inmediatamente este inútil y recio árbol, y tu vid renacerá. Y renacerá mejor aún si, con paciencia, excavas la tierra para poner al desnudo las raíces del olmo y las siegas, para asegurarte que no echen rebrotes. Se pudrirán en el suelo con sus últimas ramificaciones: de muerte se transformarán en vida, porque se transformarán en substancia fertilizante: digno castigo a su egoísmo. El tronco lo echarás al fuego, y así te será útil. Una planta inútil y nociva sólo sirve para el fuego, y debe ser arrancada, para que todo el bien lo reciba la planta buena y útil. Ten fe en lo que te digo y te sentirás feliz”.

“Pero… ¿quién eres tú? Dímelo, para que pueda tener fe”.

“Yo soy el Sapiente. Quien cree en mí estará seguro”. Y se marchó.

252.8

El hombre tuvo un momento de indecisión. Luego se decidió y echó mano a la sierra; es más, llamó a sus amigos para que le ayudaran.

“¡Qué sandez!”. “Perderás vid y olmo”. “Yo me limitaría a podarle la copa para dar aire a la vid. No más”. “En todo caso deberá tener un soporte. Es un trabajo inútil”. “¡Quién sabe quién era! Quizás uno que te odia y tú no lo sabes”. “O quizás es un loco”… y así sucesivamente.

“Haré lo que me ha dicho. Tengo fe en él”. Y segó el olmo por la base; y, no contento con ello, en un amplio radio puso al desnudo las raíces de las dos plantas, y segó con paciencia las del olmo, poniendo cuidado en no dañar las de la vid. Luego volvió a tapar el vasto agujero que había hecho. A la vid, que se había quedado sin soporte, le puso al lado una fuerte barra de hierro; luego escribió en una tabla la palabra “Fe” y la ató en la parte alta de la barra.

Los otros se marcharon meneando la cabeza.

Pasó el otoño y el invierno. Vino la primavera. Los sarmientos, enroscados en el apoyo se adornaron de abundantes gemas (primero apiñadas como en un estuche de terciopelo plateado; luego entreabiertas, sobre la esmeralda de las nacientes hojitas; luego abiertas del todo). Y nuevos sarmientos fuertes a partir del tronco (todos ellos un verdadero floreteo de florecillas… y luego todo un fructificar de granos de uva). Más racimos que hojas. Y éstas, grandes, verdes, fuertes, tan fuertes como los conjuntos de dos, tres o más racimos. Cada racimo, una densa concentración de granos carnosos, jugosos, espléndidos.

“¿Y ahora qué decís? ¿Era o no el árbol la razón por la cual mi vid moría? ¿Era acertado o no lo que dijo el Sapiente? ¿Tuve o no razón cuando escribí en esa tabla la palabra ‘Fe’?” dijo el hombre a sus amigos incrédulos.

“Has tenido razón. ¡Dichoso tú que has sabido tener fe y has sido capaz de destruir el pasado y lo que de nocivo se te dijo”.

Ésta es la parábola.

252.9

Y, por lo que respecta a la mujer del pecho seco, ahí tenéis la respuesta. Mirad hacia la ciudad».

Todos se vuelven hacia la ciudad y ven que viene corriendo la mujer de antes, la cual, a pesar de que venga corriendo no separa a su hijito del pecho, de su pecho lleno, bien lleno, de leche, del que el pequeño hambriento mama con tal voracidad, que casi se ahoga. Y la mujer no se detiene sino a los pies de Jesús; sólo entonces separa un momento del pezón al niño y grita: «¡Tu bendición, tu bendición, para que viva para ti!».

Pasado este momento, Jesús continúa:

«Habéis recibido la respuesta a vuestras hipótesis acerca del milagro.

252.10

De todas formas, la parábola tiene un sentido más amplio del pequeño episodio de una fe premiada. El sentido es éste:

Dios había plantado su vid, su pueblo, en un lugar apropiado, y le había procurado todo lo que necesitaba para crecer y dar frutos cada vez mayores; y había apoyado a su pueblo en los maestros, para que pudiera comprender más fácilmente la Ley y para que fueran su fuerza. Pero los maestros quisieron ser más que el Legislador; crecieron, crecieron, crecieron… hasta hacerse valer por encima de la eterna palabra. Y así Israel ha quedado estéril. El Señor ha enviado entonces al Sapiente, para que los israelitas que, con recto corazón, sienten el dolor de esta infecundidad y prueban los remedios que les vienen de los dictámenes o consejos de los maestros —doctos humanamente, indoctos sobrenaturalmente, y, por tanto, lejanos del conocimiento de lo que se debe hacer para devolver la vida al espíritu de Israel— puedan disponer de un consejo verdaderamente beneficioso.

Ahora bien, ¿qué sucede? ¿Por qué no recupera las fuerzas Israel y vuelve a ser vigoroso como en los tiempos áureos de su fidelidad al Señor? Porque el consejo es: eliminar todas las cosas parasitarias que han crecido en detrimento de la Cosa santa —la Ley del Decálogo— tal y como fue dada; eliminarlas para dejar aire, espacio, alimento a la Vid, al Pueblo de Dios, y darle un apoyo recio, derecho, que no pueda ser plegado, soporte único, de nombre luminoso: la Fe. Pues bien, este consejo no se acepta. Por eso os digo que Israel caerá, siendo así que podría renacer y ganar el Reino de Dios, si supiera creer y generosamente corregirse y modificarse substancialmente.

Podéis marcharos en paz. Que el Señor esté con vosotros».