Los Escritos de Maria Valtorta

253. Marie, femme d’Alphée, et la maternité spiritualisée.

253. María Stma. devela a María de Alfeo

253.1

Il fait encore nuit, une très belle nuit de lune à son couchant, lorsque Jésus, les apôtres et les femmes ainsi que Jean d’En-Dor et Hermastée, font silencieusement leurs adieux à Isaac, le seul qui soit éveillé. Ils commencent à longer le rivage. Le bruit des pas ne fait entendre qu’un léger craquement sur les cailloux que foulent les sandales, et personne ne parle jusqu’à ce que la dernière petite maison soit dépassée de quelques mètres. C’est certain, ceux qui dorment dans celle-ci ou dans les autres qui la précèdent n’ont pas remarqué le départ silencieux du Maître et de ses amis. Le silence est profond. Seule la mer parle à la lune qui va bientôt se coucher, et elle raconte à la plage les histoires des profondeurs par son flot allongé de haute marée qui commence, laissant sur la grève un espace sec toujours plus étroit.

Cette fois, les femmes marchent devant avec Jean, Simon le Zélote, Jude et Jacques, fils d’Alphée, qui aident les femmes à franchir les petits écueils disséminés ici et là, humides de sel et glissants. Simon le Zélote marche avec Marie-Made­leine, Jean avec Marthe, alors que Jacques, fils d’Alphée, s’occupe de sa mère et de Suzanne et que Jude ne cède à personne l’honneur de prendre dans sa robuste et longue main – ce qui est une autre ressemblance avec Jésus – la petite main de Marie pour l’aider dans les passages difficiles. Chacun parle à voix basse avec celle qu’il accompagne. Tous veulent, semble-t-il, respecter le sommeil de la terre.

Simon le Zélote ne cesse de discuter avec Marie de Magdala et je le vois plusieurs fois ouvrir les bras en un geste qui exprime : « C’est comme cela, il n’y a rien d’autre à faire » mais je n’entends pas ce qu’ils disent, car ce sont ceux qui se trouvent le plus en avant.

Jean parle seulement de temps en temps avec Marthe qu’il accompagne, en lui montrant la mer et le mont Carmel dont la pente orientée vers le couchant reçoit encore la lumière blanche de la lune. Peut-être parle-t-il de la route qu’il a parcourue l’autre fois en côtoyant le mont Carmel de l’autre côté.

253.2

Jacques se trouve entre Marie, femme d’Alphée, et Suzanne. Lui aussi, il parle du mont Carmel. Il dit à sa mère :

« Jésus m’a promis de monter là-haut seul avec moi, et de me dire quelque chose, à moi seulement.

– Que voudra-t-il te dire, mon fils ? Tu me le répéteras après ?

– Maman, si c’est un secret, je ne peux pas te le dire » répond Jacques en souriant de son sourire si affectueux.

Par ses traits et encore davantage par sa paisible douceur, il ressemble fortement à Joseph, l’époux de la Vierge Marie.

« Il n’y a pas de secret pour sa mère.

– Je n’en ai pas, en effet. Mais si Jésus veut m’emmener là-haut pour me parler seul à seu1, c’est signe qu’il veut que personne ne sache ce qu’il désire me dire. Et toi, maman, tu es ma chère maman que j’aime tant, mais Jésus est au-dessus de toi et aussi sa volonté. Mais je lui demanderai, quand le moment sera venu, si je peux te répéter ses paroles. Tu es contente ?

– Tu oublieras de le lui demander…

– Non, maman. Je ne t’oublie jamais, même si tu es loin de moi. Quand j’entends ou que je vois quelque chose de beau, je pense toujours : “ si maman était là ! ”

– Mon chéri ! Donne-moi un baiser, mon fils. »

Marie, femme d’Alphée, est émue. Mais l’émotion ne tue pas sa curiosité. Elle revient à l’assaut après quelques instants de silence :

« Tu as dit : sa volonté. Alors tu as compris qu’il veut te faire part d’une de ses volontés. Allons, cela au moins tu peux le répéter. Il te l’a dit en présence des autres.

– A vrai dire, j’étais devant avec lui seul, dit Jacques en souriant.

– Mais les autres pouvaient entendre.

– Il ne m’a pas beaucoup parlé, maman. Il m’a rappelé les paroles[1] et la prière d’Elie sur le mont Carmel : “ Des prophètes du Seigneur, je suis le seul qui soit resté. ” “ Exauce-moi, afin que le peuple reconnaisse que tu es le Seigneur Dieu. ”

– Et que voulait-il dire ?

– Que de choses tu veux savoir, maman ! Va donc trouver Jésus et il te le dira, esquive Jacques.

– Il aura voulu dire que, puisque Jean-Baptiste est pris, lui seul reste prophète en Israël et que Dieu doit le garder longtemps pour que le peuple soit instruit, intervient Suzanne.

– Hum ! J’ai du mal à croire que Jésus demande à rester longtemps. Il ne demande rien pour lui-même… Allons, mon Jacques, dis-le à ta mère !

– La curiosité est un défaut, maman. C’est une chose inutile, dangereuse, parfois douloureuse. Fais un bel acte de mortification…

– Hélas ! N’aura-t-il pas voulu dire que ton frère sera emprisonné, tué peut-être ? demande Marie, femme d’Alphée, toute bouleversée.

– Jude n’est pas “ tous les prophètes ”, maman, même si, pour ton amour, chacun de tes fils est le monde entier…

– Je pense aussi aux autres parce que… parce que vous faites certainement partie des prophètes de l’avenir. Alors… alors, si tu restes seul… Si, toi, tu restes seul, c’est signe que les autres, que mon Jude… oh !… »

253.3

Marie, femme d’Alphée, plante là Jacques et Suzanne et, avec la vivacité d’une jeune fille, elle revient en arrière sans se soucier de la question que lui pose Jude et arrive dans le groupe de Jésus comme si on lui courait après.

« Mon Jésus… je parlais avec mon fils… de ce que tu lui as dit… du mont Carmel… d’Elie … des prophètes… Tu as dit… que Jacques resterait seul… Et de Jude, qu’adviendra-t-il ? C’est mon fils, tu sais ? dit-elle tout essoufflée par l’angoisse et par la course.

– Je sais, Marie. Et je sais aussi que tu es heureuse qu’il soit mon apôtre. Tu vois que tu as tous les droits comme mère et moi, je les ai comme Maître et Seigneur.

– C’est vrai… c’est vrai… mais Jude est mon enfant !… »

Marie, entrevoyant l’avenir, pleure abondamment.

« Oh ! Que de larmes versées inutilement ! Mais on pardonne tout à un cœur de mère. Viens ici, Marie. Ne pleure pas : je t’ai déjà réconfortée une autre fois[2]. A l’époque aussi, je t’ai promis que ta souffrance allait te valoir de grandes grâces de la part de Dieu, pour toi, pour ton Alphée, pour tes enfants… »

Jésus a passé son bras sur l’épaule de sa tante et l’a attirée tout contre lui. Il ordonne à ceux qui étaient avec lui :

« Vous autres, allez de l’avant… »

Puis, seul avec Marie, il reprend :

« Et je n’ai pas menti. Alphée est mort en m’appelant. Pour cette raison, toutes ses dettes envers Dieu ont été effacées. Cette conversion à son parent incompris, au Messie qu’il n’avait pas voulu reconnaître auparavant, c’est ta douleur qui l’a obtenue, Marie. Maintenant cette douleur que tu éprouves obtiendra que l’indécis Simon et l’entêté Joseph imitent ton Alphée.

– Oui, mais… Que feras-tu à Jude, à mon Jude ?

– Je l’aimerai encore plus que je ne l’aime maintenant.

– Non, non. Il y a une menace dans ces mots. Ah, Jésus ! Ah, Jésus !… »

253.4

La Vierge Marie revient en arrière elle aussi pour consoler sa belle-sœur de la douleur dont elle ne connaît pas encore la cause. Mais, quand elle l’apprend – car, à sa vue, sa belle-sœur pleure encore plus fort en lui expliquant ce dont il s’agit –, alors elle devient plus pâle que la lune.

Marie, femme d’Alphée, gémit :

« Dis-le-lui, toi. Non, non, pas la mort pour mon Jude… »

La Vierge Marie, encore plus exsangue, lui dit :

« comment puis-je demander cela pour toi si je ne peux même pas demander pour mon Fils qu’il soit sauvé de la mort ? Marie, dis avec moi : “ Que ta volonté soit faite, Père, au Ciel, sur la terre et dans le cœur des mères. ” Faire la volonté de Dieu, à travers le sort des enfants, c’est notre martyre rédempteur, à nous, les mères… Et, d’autre part… Il n’est pas dit que Jude doive être tué, ou tué avant que tu ne meures. Ta prière de maintenant pour qu’il arrive jusqu’à un âge très avancé, comme elle te pèserait alors, quand, dans le Royaume de la vérité et de l’amour, tu verras toutes choses à travers les lumières de Dieu et à travers ta maternité spiritualisée. Alors, j’en suis certaine, à la fois comme bienheureuse et comme mère, tu voudras que Jude soit semblable à mon Jésus, dans son sort de rédempteur, et tu brûleras de l’avoir près de toi de nouveau, pour toujours. Car le tourment des mères, c’est d’être séparées de leurs enfants. C’est un si grand tourment qu’il subsistera, je crois, comme une angoisse d’amour même dans le Ciel qui nous accueillera. »

253.5

Les pleurs de Marie, si forts dans le silence de l’aube naissante, ont fait revenir tout le monde en arrière pour savoir ce qui est arrivé. Ils entendent ainsi les paroles de la Vierge Marie et l’émotion gagne tout le monde.

Marie de Magdala pleure en murmurant :

« Et moi, j’ai causé ce tourment à ma mère dès cette terre. »

Marthe pleure en disant :

« la séparation des enfants d’avec leur mère est une douleur réciproque. »

Pierre aussi a des larmes aux yeux, et Simon le Zélote dit à Barthélemy :

« Quelles paroles de sagesse pour expliquer ce que sera la maternité d’une bienheureuse !

– Et comme une mère bienheureuse donnera la juste valeur des choses au travers des lumières de Dieu et de la maternité spiritualisée ! Cela vous coupe le souffle comme devant un lumineux mystère » lui répond Nathanaël.

Judas dit à André :

« Présentée de cette façon, la maternité se dépouille de toute pesanteur des sens et est comme portée par des ailes. Il nous semble voir nos mères déjà transformées en une inconcevable beauté.

– C’est vrai. La nôtre, Jacques, nous aimera de cette manière. Imagines-tu comme son amour sera alors parfait ? » dit Jean à son frère.

C’est le seul qui ait un sourire lumineux tant il est ému et joyeux à la pensée que sa mère arrivera à aimer d’une manière parfaite.

253.6

« Je regrette d’avoir causé tant de douleur » dit Jacques, fils d’Alphée. « Mais elle en a deviné plus que je ne lui en ai dit… Crois-moi, Jésus…

– Je le sais, je le sais. Mais Marie est en train de se travailler elle-même et c’est un coup plus fort de scalpel. Il lui enlève pourtant un bien grand poids mort, dit Jésus.

– Allons, mère. Assez pleuré ! Cela me fait de la peine que tu souffres comme une pauvre femme qui ne connaît pas les certi­tudes du Royaume de Dieu. Tu ne ressembles en rien à la mère des fils Maccabées[3] » lui reproche sévèrement Jude tout en embrassant sa mère.

Et il finit avec un baiser sur la tête sur ses cheveux grisonnants :

« Tu as l’air d’une fillette qui a peur du noir et des histoires qu’on lui raconte pour l’épouvanter. Et pourtant tu sais où me trouver : en Jésus. Quelle maman ! Quelle maman ! Tu aurais pu pleurer si on t’avait dit que, plus tard, je devais trahir Jésus, l’abandonner, devenir un damné. Alors, oui. Il t’aurait même fallu pleurer du sang. Mais, avec l’aide de Dieu, je ne te ferai jamais cette peine, ma mère. Je veux rester avec toi pour toute l’éternité… »

Le reproche d’abord, les caresses ensuite, finissent par tarir les pleurs de Marie, femme d’Alphée, maintenant toute honteuse de sa faiblesse.

253.7

Au moment où la nuit laisse place au jour, la lumière s’est affaiblie car la lune s’est couchée et le jour n’a pas encore commencé. Mais c’est un court intermède crépusculaire. Tout de suite après, la lumière, d’abord couleur de plomb, puis grisâtre, ensuite verdâtre, puis laiteuse avec des traces bleues, finalement claire presque comme de l’argent immatériel, s’affirme toujours plus. Cela rend plus facile la marche sur la grève humide restée découverte par la marée, et l’œil se réjouit à la vue de la mer qui devient d’un bleu plus franc et va bientôt s’éclairer de fa­cettes brillantes comme des joyaux. Puis l’air imprègne son argent d’un rose toujours plus net jusqu’à ce que ce rose doré de l’aurore devienne une pluie rose rouge sur la mer, sur les visages, sur les campagnes, avec des contrastes de teintes toujours plus vives. Celles-ci atteignent leur plus grande perfection au moment qui est pour moi le plus beau du jour, lorsque le soleil, bondissant hors des limites de l’orient, darde son premier rayon sur les montagnes et les pentes, les bois, les prés et les immenses espaces de la mer et du ciel, accentuant toutes les couleurs, que ce soit la blancheur des neiges ou des lointains montagneux d’un indigo qui se change en un vert de jaspe, ou que ce soit le cobalt d’un ciel qui pâlit pour recevoir le rose, ou encore le saphir veiné de jade et rayé de perles de la mer.

Et, aujourd’hui, la mer est un véritable miracle de beauté : non pas morte dans un calme pesant, non pas bouleversée par la lutte des vents, mais d’une vie majestueuse, rendue vivante par de très faibles vagues que marquent des rides couronnées d’une crête d’écume.

« Nous arriverons à Dora avant que le soleil ne soit brûlant et nous repartirons au crépuscule. Demain, à Césarée, ce sera la fin de votre fatigue, mes sœurs. Nous aussi, nous nous reposerons. Votre char vous attend certainement. Nous nous séparerons là-bas…

253.8

Pourquoi pleures-tu, Marie ? Me faudra-t-il donc voir aujour­d’hui pleurer toutes les Marie ? dit Jésus à Marie-Madeleine.

– C’est dû à la peine de te quitter, dit sa sœur pour l’excuser.

– Il n’est pas dit que l’on ne se revoie pas, et bientôt. »

Marie fait signe que non : ce n’est pas pour cela qu’elle pleure. Simon le Zélote explique :

« Elle craint de ne pas savoir être bonne sans ta présence. Elle redoute… elle redoute d’être tentée trop fortement quand tu n’es pas tout près pour éloigner le démon. Elle m’en parlait tout à l’heure.

– N’aie pas cette crainte. Je ne retire jamais une grâce que j’ai accordée. Veux-tu pécher ? Non ? Alors, sois tranquille. Veille, cela oui, mais ne crains pas.

– Seigneur… je pleure aussi, parce qu’à Césarée… Césarée est remplie de mes péchés. Maintenant, je les vois tous… J’aurai beaucoup à souffrir dans mon humanité…

– Cela me fait plaisir. Plus tu souffriras et mieux cela vaudra. Car, ensuite, tu ne souffriras plus de ces peines inutiles. Marie, fille de Théophile, je te rappelle que tu es la fille d’un homme fort, que tu es une âme forte, et que je veux te rendre très forte. Je suis indulgent pour les faiblesses chez les autres, parce qu’elles ont toujours été des femmes douces et timides, y compris ta sœur. Chez toi, je ne les supporte pas. Je te travaillerai par le feu et sur l’enclume. Car tu as un tempérament qu’il faut travailler ainsi pour ne pas gâter le miracle de ta volonté et de la mienne. Sache cela, toi et ceux qui, parmi les personnes présentes ou absentes, pourraient croire que de t’avoir tant aimée pourrait me rendre faible avec toi. Je te permets de pleurer par repentir et par amour, pas pour autre chose. Tu as compris ? »

Jésus est suggestif et sévère.

Marie de Magdala s’efforce d’avaler ses larmes et ses sanglots et tombe à genoux. Elle baise les pieds de Jésus et, s’appliquant à affermir sa voix, elle dit :

« Oui, mon Seigneur. Je ferai ce que tu veux.

– Alors lève-toi et sois sereine. »

253.1

Todavía es de noche (una preciosa noche de Luna menguante) cuando, silenciosamente, Jesús con los apóstoles y las mujeres, Juan de Endor y Hermasteo, se despiden de Isaac, que es el único que está despierto, para emprender el camino siguiendo la orilla del mar. El rumor de los pasos es sólo un leve crujido de grava comprimida por las sandalias. Ninguno habla hasta que no dejan unos metros atrás la última de las casitas. Quien en ella duerme, o en las otras anteriores, ciertamente no ha advertido la silenciosa partida del Señor y sus amigos. El silencio es profundo. Sólo el mar habla: a la Luna, que ya se encamina hacia el poniente, empezando a declinar; a las arenas, y les cuenta las historias de las profundidades, con su larga ola de marea alta incipiente que va dejando cada vez menos margen seco al litoral.

Esta vez las mujeres van adelante, con Juan, Simón Zelote, Judas Tadeo y Santiago de Alfeo, los cuales ayudan a las discípulas a pasar pequeños escollos que aparecen acá o allá, húmedos de agua salubre y resbaladizos. El Zelote va con la Magdalena, Juan con Marta, mientras que Santiago de Alfeo se ocupa de su madre y de Susana y Judas Tadeo no cede a ninguno el honor de tomar en su recia y larga mano —otra parte en que asemeja a Jesús— la mano menuda de María, para sostenerla en los pasos difíciles. Cada uno de ellos habla en voz baja con su compañera. Parece como si todos quisieran respetar el sueño de la Tierra.

El Zelote habla muy animadamente con María de Magdala, y veo que más de una vez Simón abre los brazos con el gesto de quien dijera: «Así es y no hay otra posibilidad». Pero, dado que son los que van más adelantados, no oigo lo que dicen.

Juan habla sólo de vez en cuando con su compañera, señalándole el mar y el Carmelo, cuya ladera occidental está todavía blanca de luna. Quizás está hablando del camino que recorrieron la otra vez bordeando el Carmelo por la otra parte.

253.2

También Santiago, entre María de Alfeo y Susana, habla del Carmelo. Dice a su madre: «Jesús me ha prometido que subiríamos allá arriba los dos solos, y que me diría una cosa sólo a mí».

«¿Qué querrá decirte, hijo? ¿Me lo participas luego?».

«Mamá, si es un secreto, no te lo puedo decir» responde sonriendo, con esa sonrisa suya tan afectuosa, Santiago, cuya semejanza con José, el esposo de María, es muy sensible en las facciones y, más aún, en la serena dulzura.

«Para la madre no hay secretos».

«No los tengo, la verdad. Pero si Jesús me quiere allá arriba solo, y sólo para hablarme, es señal de que no quiere que sepa nadie lo que quiere decirme. Tú, mamá, eres mi querida mamá a la que quiero mucho, pero Jesús está por encima de ti y su voluntad también. De todas formas, le preguntaré, cuando llegue el momento, si te puedo decir a ti sus palabras. ¿Estás contenta ahora?».

«Te olvidarás de preguntarlo…».

«No, mamá; no te olvido nunca, aunque estés lejos de mí. Siempre que oigo o veo algo bonito pienso: “¡Si estuviera aquí mi ma­dre!”».

«¡Amor! Dame un beso, hijo mío». María de Alfeo está emocionada. Pero la emoción no mata la curiosidad. Vuelve al asalto después de unos momentos de silencio. «Has dicho: su voluntad. Entonces es que has comprendido que te quiere manifestar algún designio suyo. ¡Venga, hombre, al menos esto lo puedes decir! ¡Esto te lo habrá dicho estando presentes los demás!».

«La verdad es que iba delante sólo con Él» dice sonriendo San­tiago.

«Pero los otros podían oír».

«No me dijo mucho, mamá. Me recordó las palabras y la oración de Elías en el Carmelo: “De los profetas del Señor he quedado yo sólo”; “sé propicio a mi oración, para que este pueblo reconozca que Tú eres el Señor Dios”».

«¿Y qué quería decir?».

«¡Cuántas cosas quieres saber, mamá! Ve donde Jesús, entonces; que te las diga» se defiende Santiago.

«Habrá querido decir que, dado que el Bautista ha sido apresado, queda sólo Él como profeta en Israel, y que Dios deberá conservarle mucho tiempo para que el pueblo sea adoctrinado» dice Susana.

«¡Mmm! Dudo que Jesús pida ser conservado mucho tiempo. Para sí mismo no pide nada… ¡Venga, Santiago mío, díselo a tu ma­dre!».

«La curiosidad es un defecto, mamá; es cosa inútil, peligrosa y a veces dolorosa. Haz un buen acto de mortificación…».

«¡Ay, pobre de mí! ¡¿No habrá querido decir que me van a encarcelar a tu hermano, o… quizás… matarle?!» pregunta toda agitada María de Alfeo.

«Judas no es “todos los profetas”, mamá, aunque, por tu amor, cada uno de tus hijos representa al mundo…».

«Pienso también en los demás, porque… porque entre los profetas futuros estáis ciertamente vosotros. Entonces… entonces, si sólo quedas tú… Si sólo quedas tú es señal de que los otros, mi Judas… ¡oh!…».

253.3

María de Alfeo deja al improviso donde están a Santiago y a Susana y, ligera como una jovencilla, vuelve hacia atrás corriendo, sin hacer caso a la pregunta que le dirige Judas Tadeo. Llega, como si alguien la estuviera persiguiendo, al grupo de Jesús.

«Jesús mío, …estaba hablando con mi hijo… de lo que le dijiste… del Carmelo… de Elías… de los profetas… Dijiste… que Santiago se quedará solo… ¿Qué será de Judas, entonces? ¡Es mi hijo, sabes!» dice toda jadeante por la congoja y por la carrera realizada.

«Lo sé, María; como también sé que te sientes feliz de que sea mi apóstol. Date cuenta de que tú tienes todos los derechos como madre y Yo los tengo como Maestro y Señor».

«¡Es verdad… es verdad… pero Judas es mi hijito!…» y María, vislumbrando un momento futuro, se echa a llorar con ganas.

«¡Oh, son lágrimas muy mal empleadas! Pero todo se le comprende a un corazón de madre. Ven aquí, María. No llores. Ya te consolé otra vez. En aquel momento te prometí que aquel dolor te alcanzaría de Dios grandes gracias, para ti, para tu Alfeo, para tus hijos…». (Jesús ha pasado su brazo por encima de los hombros de su tía y la ha juntado estrechamente a sí… Ahora ordena a los que iban con Él: «Vosotros id adelante…». Luego, ya sólo con María Cleofás, sigue diciendo: «Y no mentí. Alfeo murió invocándome. Por tanto, toda deuda suya hacia Dios quedó cancelada. María, tu dolor obtuvo esta conversión hacia el pariente que antes Alfeo no había comprendido, hacia el Mesías que no había querido reconocer; ahora, este dolor tuyo obtendrá que el vacilante Simón y el reacio José imiten a tu Alfeo».

«Sí, pero… ¿Qué vas a hacer con Judas, con mi Judas?».

«Le amaré más aún de cuanto le amo ahora».

«No, no. Hay un presagio amenazador en esas palabras. ¡Oh, Jesús! ¡Oh, Jesús!…».

253.4

María Virgen vuelve hacia atrás porque, ante ese dolor cuya naturaleza todavía desconoce, quiere consolar también a su cuñada. En cuanto sabe de qué dolor se trata —porque su cuñada, al verla a su lado, llora aún más fuerte y se lo dice— se pone más pálida que la misma Luna.

María de Alfeo gime: «Dile tú que no, que no… la muerte para mi Judas…».

María Virgen, aún más pálida, le dice: «¿Podría pedir esto para ti, si ni siquiera para mi Hijo pido que sea salvado de la muerte? María, di conmigo: “Hágase tu voluntad, Padre, en el Cielo, en la Tierra y en el corazón de las madres”. Hacer la voluntad de Dios a través del destino de nuestros hijos es el martirio redentor de nosotras las madres… Además… nadie ha confirmado que vayan a matarle a Judas, o matarle antes de que tú mueras. ¡Tu oración de ahora por que alcance la mayor longevidad cómo te pesaría entonces, cuando, en un Reino de Verdad y Amor, veas todas las cosas a través de las luces de Dios y a través de tu maternidad espiritualizada! Entonces —estoy seguro de ello—, como bienaventurada y como madre, querrías que Judas fuera semejante a mi Jesús en su destino de redentor, y anhelarías vivamente tenerle pronto contigo, de nuevo, para siempre. Porque el tormento de las madres es verse separadas de sus hijos: un tormento tan grande, que creo que perdurará, como ansia amorosa, incluso en el Cielo que nos acogerá».

253.5

El llanto de María —tan fuerte y en medio del silencio de un primer barrunto de alba— ha hecho que todos vuelvan atrás para saber lo que pasa, con lo cual han oído las palabras de María Virgen y la emoción se extiende: llora María de Magdala susurrando: «Y yo le he procurado ese tormento a mi madre ya desde esta Tierra»; llora Marta diciendo: «La separación de los hijos y la madre significa dolor recíproco»; brillan también los ojos de Pedro. Por su parte el Zelote dice a Bartolomé: «¡Qué palabras de sabiduría para explicar lo que será la maternidad de una bienaventurada!»; «¡Y cómo — le responde Natanael — valorará las cosas una madre bienaventurada: a través de las luces de Dios y de la maternidad espiritualizada…! Se queda uno sin respiración, como ante un luminoso misterio». Judas Iscariote dice a Andrés: «La maternidad, expresada en esos términos, se despoja de todo sentido de peso para ser pura ala. Da la impresión de estar viendo ya a nuestras madres transformadas en una inimaginable belleza»; «Es verdad. La nuestra, Santiago, nos amará así. ¿Te imaginas lo perfecto que será entonces su amor?» dice Juan a su hermano, y es el único en que se dibuja una luz de sonrisa (¡tanto le emociona gozosamente la idea de que su madre llegue a amar en modo perfecto!).

253.6

«Siento haber causado tanto dolor» dice Santiago de Alfeo en tono de pedir disculpas. «Ha intuido más de lo que he dicho… Créeme, Jesús».

«Lo sé. Lo sé. María se está labrando a sí misma, y éste ha sido un golpe más fuerte de cincel; pero le quita mucho peso muerto» dice Jesús.

«¡Venga, madre! ¡Deja ya de llorar! Esto me duele. Que sufras como una pobre mujercita que no conoce las certezas del Reino de Dios. No te pareces en nada a la madre de los niños Macabeos» recrimina a su madre Judas Tadeo, severo, aunque abrazándola… Y, besándola en la cabeza, en sus cabellos entrecanos, añade: «Pareces una niña con miedo a las sombras y a las fábulas que le cuentan para asustarla. Pero tú sabes dónde encontrarme: en Jesús. ¡Qué mamá! ¡Qué mamá! Deberías llorar si se te hubiera dicho que, en un futuro, fuera a traicionar a Jesús, a abandonarle, o fuera a ser un réprobo. Entonces sí, entonces deberías llorar incluso sangre. Pero, si Dios me ayuda, no te daré nunca ese dolor, madre mía. Quiero estar contigo por toda la eternidad…».

El reproche, primero; las caricias, después… terminan por enjugar el llanto de María de Alfeo, que ahora se siente —y se la ve— toda avergonzada de su debilidad.

253.7

En el tránsito de la noche al día —habiéndose ocultado la Luna sin haber empezado todavía a amanecer— la luz ha disminuido. Pero es sólo un breve intermedio incierto. Inmediatamente después, la luz —primero plomiza, luego levemente gris, luego verdastra, luego láctea con transparencias de azul, finalmente clara, casi incorpórea plata— se afirma, cada vez más, facilitando el camino por el guijarral húmedo que las olas han dejado descubierto; mientras, los ojos se alegran con la vista del mar, ya de un azul más claro, pronto a encenderse de visos de gema. Y luego el aire embebe su plata de un rosa cada vez más seguro, hasta que este rosa-oro de la aurora se hace lluvia rosa-roja que cae en el mar, en los rostros, en los campos, formando contrastes de tonalidades cada vez más vivos, los cuales alcanzan el punto perfecto —para mí siempre el más bonito del día— cuando el Sol, saltando los confines del oriente, lanza su primer rayo hacia montes y laderas, bosques, prados y vastas llanuras marinas y celestes, y acentúa todos los colores: la blancura de las nieves o de las lejanías montañosas, con un color añil entreverado de verde diaspro; o el cobalto del cielo, que palidece para acoger el rosa; o el zafiro veteado de jaspe y orlado de perlas del mar. Y hoy el mar es un verdadero milagro de belleza: no muerto en la calmaría pesada ni agitado bajo la lucha de los vientos, sino majestuosamente vivo con su reír de leves olas, apenas señaladas con una ondulación coronada por una crestita de espuma.

«Llegaremos a Dora antes de que el Sol queme. Reanudaremos la marcha al declinar del Sol. Mañana, en Cesarea, terminará vuestro esfuerzo, hermanas. También nosotros descansaremos. Allí estará ciertamente vuestro carro. Nos separaremos…

253.8

¿Por qué lloras, María? ¿Voy a tener que ver hoy llorar a todas las Marías?» dice Jesús a la Magdalena.

«Le apena dejarte» dice su hermana para disculparla.

«No quiere decir que no nos vayamos a volver a ver, y además pronto».

María hace gesto de negación con la cabeza. No llora por eso.

El Zelote explica: «Teme no saber ser buena sin tenerte a su lado. Teme… ser tentada demasiado fuertemente una vez que Tú ya no estés cerca manteniendo alejado al demonio. Me hablaba de esto hace poco».

«No tengas este temor. Yo no retiro nunca una gracia que he concedido. ¿Quieres pecar? ¿No? Pues estáte tranquila. Vigila, eso sí, pero no tengas miedo».

«Señor… lloro también porque en Cesarea… Cesarea está llena de mis pecados. Ahora los veo todos… Me espera mucho que sufrir en mi humanidad…».

«Me alegro; cuanto más sufras mejor será, porque después ya no tendrás que sufrir con estas inútiles penas. María de Teófilo, te recuerdo que eres hija de un padre fuerte, y que eres un alma fuerte y que Yo te quiero hacer fortísima. En las otras compadezco las debilidades, porque han sido siempre mujeres mansas y tímidas, incluso tu hermana. En ti no lo soporto. Te labraré con fuego y yunque. Porque eres temple que debe labrarse así, para no deteriorar el milagro de tu voluntad y la mía. Esto debéis saberlo tú y los que —de entre los presentes o los ausentes— pensasen que podría ser débil contigo por lo mucho que te he amado. Te concedo que llores por arrepentimiento y por amor; no por ninguna otra cosa. ¿Comprendes?» Jesús se muestra sugestivo y severo.

María de Magdala se esfuerza en tragar lágrimas y sollozos y cae de rodillas, besa los pies de Jesús; e intentando hablar con voz firme, dice: «Sí, mi Señor. Haré como Tú quieres».

«Álzate, pues, y está serena».


Notes

  1. paroles que l’on peut trouver en 1 R 18, 22 et la prière en 1 R 18, 37.
  2. une autre fois : en 95.5/6.
  3. fils Maccabées, ainsi appelés parce que leur martyre, relaté en 2 M 7, a eu lieu “ au temps des Maccabées ” (voir en 157.5). Ces derniers s’appelaient comme cela en raison du surnom (qui pourrait signifier “ marteau ”) de leur principal héros, Judas Maccabée, déjà cité en 72.5. Leurs actions destinées à obtenir la liberté religieuse et politique du peuple juif sont relatées dans les deux livres des Maccabées, dont nous citons les chapitres et les versets chaque fois que l’œuvre mentionne un de leurs faits précis. Le rapprochement que fait le Sanhédrin entre Judas Iscariote et Judas Maccabée en 588.4 est un prétexte, rétracté par l’apôtre Jean en 600.2. En revanche, l’apôtre et cousin de Jésus, Jude, fils d’Alphée, est comparé à ce héros en 600.11.