Los Escritos de Maria Valtorta

27. L’édit de recensement.

27. El edicto de empadronamiento. Enseñanzas

27.1

Je revois la maison de Nazareth, la petite pièce où Marie se tient d’habitude pour ses repas. En ce moment, elle travaille à un ouvrage de toile blanche. Elle le pose pour allumer une lampe, car le soir descend et la lumière verdâtre qui pénètre par la porte entrouverte ne lui permet plus de voir clair. Elle la ferme.

Je m’aperçois que sa grossesse est bien avancée désormais. Mais elle reste très belle. Sa démarche est toujours svelte, et chaque geste plein de grâce. Elle n’a rien de cette lourdeur que l’on voit chez les femmes qui vont bientôt mettre un enfant au monde. Son visage seul a changé. Maintenant, c’est “ une femme ”. Avant, à l’époque de l’Annonciation, c’était une toute jeune fille au vi­sage serein et ignorant de tout : un visage d’enfant. Plus tard, chez Elisabeth, au moment de la naissance de Jean-Baptiste, ses traits s’étaient déjà affinés et avaient pris un air de maturité gracieuse. Aujourd’hui, c’est le visage paisible mais empreint d’une douce majesté de la femme qui, par sa maternité, a atteint sa pleine perfection.

Elle ne rappelle plus votre chère “ Annonciation ” de Florence, mon Père. Quand elle était enfant, je l’y retrouvais bien. Maintenant, son visage s’est allongé et amaigri, son regard est plus pensif et ses yeux plus grands. En somme, Marie est telle qu’elle est aujourd’hui au Ciel, car elle a repris désormais l’aspect et l’âge qu’elle avait au moment de la naissance du Sauveur.

Elle a l’éternelle jeunesse de qui n’a pas connu, non seulement la corruption de la mort, mais même la flétrissure des ans. Le temps ne l’a pas atteinte, notre Reine et Mère du Seigneur qui a créé le temps. Et si les tourments de l’époque de la Passion – tourments qui, pour elle, avaient commencé bien plus tôt, je pourrais même dire dès que Jésus a entrepris son œuvre d’évangélisation – l’ont fait paraître vieillie, ce n’était qu’un voile posé par la souffrance sur son être incorruptible. En effet, il lui a suffi de revoir Jésus ressuscité pour redevenir la femme fraîche et parfaite qu’elle était avant ces tourments. C’était comme si, en embrassant les saintes Plaies, elle avait bu un baume de jeunesse qui efface l’œuvre du temps et, plus encore que le temps, celui de la souffrance.

Voici huit jours en effet, lorsque j’ai vu la descente de l’Esprit Saint, le jour de la Pentecôte, j’ai vu Marie “ belle, belle, belle et soudainement rajeunie ”, comme je l’écrivais. Et j’avais écrit auparavant : “ Elle ressemble à un ange bleu. ” Les anges ne connaissent pas la vieillesse. Ils sont éternellement beaux d’une éternelle jeunesse, de l’éternel présent de Dieu qu’ils reflètent.

C’est maintenant que la jeunesse angélique de Marie – cet ange bleu – finit de s’épanouir et atteint l’âge parfait – qu’elle a gardé aux Cieux et que son corps saint et glorifié gardera éternellement lorsque l’Esprit donne sa bague à son Epouse et la couronne aux yeux de tous –, et non plus dans le secret d’une pièce inconnue du monde, avec un archange pour seul témoin.

J’ai tenu à faire cette digression car elle me paraissait nécessaire. Je reviens maintenant à ma description.

Marie est donc devenue “ La femme ” accomplie, pleine de dignité et de grâce. Son sourire lui-même s’est épanoui en douceur et en majesté. Comme elle est belle !

27.2

Joseph entre. J’ai l’impression qu’il revient du village, parce qu’il entre par la porte extérieure et non par celle de l’atelier. Marie lève la tête et lui sourit. Joseph lui rend son sourire. Mais il me semble se forcer un peu, comme s’il était préoccupé. Marie l’observe d’un air interrogateur, puis elle se lève pour prendre le manteau que Joseph est en train d’enlever et le pose sur un coffre.

Joseph s’assied près de la table. Il y pose un coude, la tête sur une main pendant que, de l’autre, il se tripote la barbe d’un air soucieux.

« As-tu quelque chose qui t’ennuie, demande Marie. Est-ce que je peux te consoler ?

– Tu es toujours ma consolation, Marie. Mais, cette fois-ci, j’ai un gros souci… pour toi.

– Pour moi, Joseph ? De quoi s’agit-il donc ?

– On a affiché un édit sur la porte de la synagogue. C’est un ordre de recensement de tous les Palestiniens. Il faut aller se faire inscrire à son lieu d’origine. Il va nous falloir aller à Bethléem…

27.3

– Oh ! L’interrompt Marie en posant une main sur son ventre.

– Cela te bouleverse, n’est-ce pas ? C’est pénible, je le sais.

– Non, Joseph, ce n’est pas cela. Je pense… je pense à l’Ecri­ture sainte[1] : Rachel, mère de Benjamin et femme de Jacob dont doit naître l’Etoile, le Sauveur. Rachel ensevelie à Bethléem dont il est dit : “ Et toi, Bethléem Ephrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que naîtra celui qui doit régner sur Israël. ” Celui qui doit régner sur Israël a été promis à la descendance de David. Il naîtra là-bas…

– Crois-tu… crois-tu que le moment est déjà venu ? Ah, comment allons-nous faire ? »

Joseph est complètement désemparé. Il porte sur Marie un regard de pitié.

Elle s’en aperçoit et sourit. En fait, elle se sourit à elle-même plutôt qu’à lui. C’est un sourire qui semble vouloir dire : “ C’est un homme, un juste, mais un homme. Il voit les choses en homme, il pense en homme. Aie pitié de lui, mon âme, et amène-le à considérer les choses d’un point de vue spirituel. ” Mais sa bonté la pousse à le rassurer. Elle ne ment pas, mais elle dissipe sa préoccupation.

« Je ne sais pas, Joseph. C’est pour très bientôt, mais le Seigneur ne pourrait-il pas repousser ce moment pour t’enlever ce souci ? Il peut tout. Ne crains rien.

– Mais le voyage ! Et la foule ! Trouverons-nous de quoi nous loger convenablement ? Aurons-nous le temps de revenir ? Et si… si tu dois être mère là-bas, comment ferons-nous ? Nous n’y avons pas de maison. Nous n’y connaissons plus personne…

– N’aie pas peur. Tout se passera bien. Dieu fait trouver un refuge à l’animal qui doit avoir son petit. Voudrais-tu qu’il n’en fasse pas autant pour son Messie ? Faisons-lui confiance. N’est-ce pas ? Faisons-lui toujours confiance. Plus l’épreuve est forte, plus nous devons lui faire confiance. Comme deux enfants, mettons notre main dans celle du Père. C’est lui qui nous guide. Soyons-lui tout abandonnés. Vois avec quel amour il nous a conduits jusqu’ici. Le meilleur des pères ne pourrait y mettre autant d’attention. Nous sommes ses enfants et ses serviteurs. Faisons sa volonté. Rien de mal ne peut nous arriver. Cet édit lui-même est dû à sa volonté. Qu’est-ce donc que César, sinon un instrument de Dieu ? Depuis que le Père a décidé de pardonner à l’homme, il a d’avance préparé les événements de manière à ce que son Christ naisse à Bethléem. Cette ville, la plus petite de Juda, n’existait pas encore que déjà sa gloire était annoncée. Il fallait que cette gloire se manifeste et que la parole de Dieu ne soit pas démentie – elle le serait si le Messie naissait ailleurs – : c’est alors qu’un puissant est apparu, très loin d’ici, il nous a conquis, et voilà qu’il désire connaître ses sujets, en ce moment précis, alors que le monde est en paix… Ah, qu’est-ce que notre petit effort si l’on pense à la beauté de cet instant de paix ? Réfléchis, Joseph : une époque où il n’y a pas de haine dans le monde ! Mais peut-il se trouver meilleur moment pour que se lève “ l’Etoile ” dont la lumière est divine et l’influence rédemption ? Oh, ne crains rien, Joseph ! Si les routes ne sont pas sûres, si la foule rend notre voyage difficile, les anges nous serviront de défense et d’escorte. Non pas à nous, d’ailleurs, mais à leur Roi ! Si nous ne trouvons pas d’asile, ils nous abriteront sous leurs ailes. Il ne nous arrivera rien de mal. Rien ne peut nous arriver : Dieu est avec nous. »

27.4

Tout heureux, Joseph la regarde et l’écoute. Les rides de son front s’effacent, son sourire revient. Il se lève sans plus montrer ni fatigue ni peine. Il sourit.

« Bienheureuse es-tu, soleil de mon âme ! Bienheureuse es-tu, toi qui sais tout voir à la lumière de la grâce dont tu es comblée ! Ne perdons donc pas de temps. Il nous faut partir au plus vite et revenir… le plus tôt possible aussi, car tout est prêt ici pour le… pour le…

– Pour notre Fils, Joseph. Il doit passer pour cela aux yeux du monde, souviens-t’en. Le Père a entouré sa venue de mystère et il ne nous appartient pas de le dévoiler. C’est lui, Jésus, qui le fera quand l’heure sera venue. »

Impossible de décrire la beauté du visage de Marie, de son regard, de son expression, de sa voix quand elle dit “ Jésus ”. C’est déjà l’extase. Et la vision s’achève sur cette extase.

27.5

Marie dit :

« Je n’ajouterai pas grand-chose, parce que mes paroles sont déjà tout un enseignement.

J’attire néanmoins l’attention des épouses sur un point : un trop grand nombre d’unions se disloquent par la faute des femmes, qui n’ont pas cet amour qui est tout : gentillesse, pitié, réconfort pour leur mari. La souffrance physique pèse lourdement sur la femme, et pas sur son mari. Mais sur lui pèsent toutes les préoccupations morales : nécessité du travail, décisions à prendre, responsabilité devant les pouvoirs constitués et devant sa propre famille… ah, que de choses pèsent sur l’homme ! Et comme il a, lui aussi, besoin de réconfort ! Eh bien, l’égoïsme est tel que la femme ajoute à son mari fatigué, découragé, abattu, soucieux, le poids de ses plaintes inutiles et parfois injustes. Tout cela parce qu’elle est égoïste. Elle n’aime pas.

Aimer, ce n’est pas rechercher sa propre satisfaction sensible ou intéressée. Aimer, c’est satisfaire celui qu’on aime en dépassant sa propre sensibilité ou son intérêt particulier, c’est fournir à son âme l’aide dont il a besoin pour pouvoir garder ses ailes ouvertes dans les cieux de l’espérance et de la paix.

27.6

Mais il y a un autre point sur lequel j’attire votre attention. J’en ai déjà parlé, mais j’insiste : il s’agit de la confiance en Dieu.

La confiance résume les vertus théologales. Etre confiant sous-entend qu’on a la foi, c’est le signe qu’on espère. C’est aussi faire preuve d’amour. Quand on aime une personne, quand on espère et qu’on croit en elle, c’est qu’on a confiance. Sinon, c’est impossible. Dieu mérite notre confiance. Si nous l’accordons à de pauvres humains qui risquent de ne pas y répondre, pourquoi la refuser à Dieu qui y répond toujours ?

La confiance est aussi humilité. L’orgueilleux prétend : “ Je me suffis à moi-même. Je n’ai aucune confiance en l’autre parce que c’est un incapable, un menteur, un prétentieux. ” Mais l’humble dit : “ Je fais confiance. Pourquoi ne le devrais-je pas ? Pourquoi devrais-je penser que je suis meilleur que lui ? ” Il a donc d’autant plus de raisons de dire à Dieu : “ Pourquoi me défier de Celui qui est bon ? Pourquoi penser que je suis capable d’agir par moi-même ? ” Dieu se donne à l’humble, mais il s’éloigne de l’orgueilleux.

La confiance est encore obéissance. Or Dieu aime l’obéissant. L’obéissance est le signe que nous nous reconnaissons pour ses fils, et que nous reconnaissons Dieu pour notre Père. Et un vrai père ne peut qu’aimer. Dieu est pour nous un vrai Père et un Père parfait.

27.7

Troisième point que j’offre à votre méditation : il se base toujours sur la confiance.

Aucun événement ne peut survenir sans la permission de Dieu. Es-tu puissant ? Tu l’es parce que Dieu l’a permis. Es-tu soumis à l’autorité ? C’est parce que Dieu l’a permis. Essaie donc, toi le puissant, de ne pas te servir de ta puissance pour le mal. Ce serait toujours “ ton mal ”, même si au début il paraît être le mal des autres. Car si Dieu permet, il ne permet pas tout pour autant, et si tu dépasses les bornes, il te frappe et te brise. Quant à toi, qui es soumis, essaie de faire de ta condition un aimant qui attire sur toi la protection céleste. Et ne maudis jamais, laisse ce soin à Dieu. C’est à lui, le Seigneur de tous, qu’il revient de bénir et de maudire ses créatures.

Va en paix. »

27.1

De nuevo veo la casa de Nazaret, la pequeña habitación en que María habitualmente come. Ahora Ella está trabajando en una tela blanca. La deja para ir a encender una lámpara, pues está atardeciendo y no ve ya bien con la luz verdosa que entra por la puerta entornada que da al huerto. Cierra también la puerta.

Observo que su cuerpo está ya muy engrosado, pero sigue viéndosela muy hermosa. Su paso continúa siendo ágil; todos sus movimientos, donosos. No se ve en Ella ninguna de esas sensaciones de peso que se notan en la mujer cuando está próxima a dar a luz a un niño. Sólo en el rostro ha cambiado. Ahora es “la mujer”. Antes, cuando el Anuncio, era una jovencita de carita serena e ingenua (como de niño inocente). Luego, en la casa de Isabel, cuando el nacimiento del Bautista, su rostro se había perfeccionado, adquiriendo una gracia más madura. Ahora es el rostro sereno, pero dulcemente majestuoso, de la mujer que ha alcanzado su plena perfección en la maternidad.

Ya no recuerda a esa “Virgen de la Anunciación” de Florencia que usted tanto aprecia, padre. Cuando era niña, yo sí que la veía reflejada en ella. Ahora el rostro es más alargado y delgado; el ojo, más pensativo y grande. En pocas palabras: como es María actualmente en el Cielo. Porque ahora ha asumido el aspecto y la edad del momento en que nació el Salvador.

Tiene la eterna juventud de quien no sólo no ha conocido corrupción de muerte, sino que ni siquiera ha conocido el marchitamiento de los años. El tiempo no ha tocado a esta Reina nuestra y Madre del Señor que ha creado el tiempo. Es verdad que en el suplicio de los día­s de la Pasión — suplicio que para Ella empezó muchísimo antes, podría decir que desde que Jesús comenzó la evangelización — se la vio envejecida, pero tal envejecimiento era sólo como un velo corrido por el dolor sobre su incorruptible cuerpo. Efectivamente, desde cuando Ella vuelve a ver a Jesús, resucitado, torna a ser la criatura fresca y perfecta de antes del suplicio: como si al besar las santísimas Llagas hubiera bebido un bálsamo de juventud que hubiese cancelado la obra del tiempo y, sobre todo, del dolor. También hace ocho días, cuando he visto la venida del Espíritu Santo el día de Pentecostés, veía a María “hermosísima y, en un instante, rejuvenecida”, como escribía; ya antes había escrito: “Parece un ángel azul”. Los ángeles no experimentan la vejez. Poseen eternamente la belleza de la eterna juventud, del eterno presente de Dios que en sí mismos reflejan.

La juventud angélica de María, ángel azul, se completa y alcanza la edad perfecta — que se ha llevado consigo al Cielo y que conservará eternamente en su santo cuerpo glorificado, cuando el Espíritu pone el anillo nupcial a su Esposa y la corona en presencia de todos — ahora, y no ya en el secreto de una habitación ignorada por el mundo, con un arcángel como único testigo.

He querido hacer esta digresión porque la consideraba necesaria. Ahora vuelvo a la descripción.

María, pues, ahora ya es verdaderamente “mujer”, llena de dignidad y donaire. Incluso su sonrisa se ha transformado, en dulzura y majestad. ¡Qué hermosa está María!

27.2

Entra José. Da la impresión de que vuelve del pueblo, porque entra por la puerta de la casa y no por la del taller. María levanta la cabeza y le sonríe. También José le sonríe a Ella... no obstante, parece como si lo hiciera forzado, como quien estuviera preocupado. María le observa escrutadora y se levanta para coger el manto que José se está quitando, para doblarlo y colocarlo encima de un arquibanco.

José se sienta al lado de la mesa. Apoya en ella un codo y la cabeza en una mano mientras con la otra, absorto, se peina y despeina alternativamente la barba.

«¿Estás preocupado por algo?» pregunta María. «¿Te puedo servir de consuelo?».

«Tú siempre me confortas, María. Pero esta vez es una gran preocupación... por ti».

«¿Por mí, José? ¿Y qué es, pues?».

«Han puesto un edicto en la puerta de la sinagoga. Ha sido ordenado el empadronamiento de todos los palestinos. Hay que ir a anotarse al lugar de origen. Nosotros tenemos que ir a Belén...».

27.3

«¡Oh!» interrumpe María, llevándose una mano al pecho.

«¿Te preocupa, verdad? Es penoso. Lo sé».

«No, José, no es eso. Pienso... pienso en las Sagradas Escrituras: Raquel, madre de Benjamín y esposa de Jacob, del cual nacerá la Estrella, el Salvador. Raquel, que está sepultada en Belén; de la que se dijo: “Y tú, Belén Efratá, eres la más pequeña entre las tierras de Judá, mas de ti saldrá el Dominador”, el Dominador prometido a la estirpe de David; Él nacerá allí...».

«¿Piensas... piensas que ya ha llegado el momento? ¡Oh! ¿Qué podemos hacer?». José está enormemente preocupado y mira a María con ojos llenos de compasión.

Ella lo percibe, y sonríe. Su sonrisa es más para sí que para él. Es una sonrisa que parece decir: «Es un hombre; justo, pero hombre. Y ve como hombre, piensa como hombre. Sé compasiva con él, alma mía, y guíale a la visión de espíritu». Y su bondad la impulsa a tranquilizarle. No mintiendo, sino tratando de quitarle la preocupación, le dice: «No sé, José. El momento está muy cercano, pero, ¿no podría el Señor alargarlo para aliviarte esta preocupación? Él todo lo puede. No temas».

«¡Pero el viaje!... Y además, ¡con la cantidad de gente que habrá!... ¿Encontraremos un buen lugar para alojarnos? ¿Nos dará tiempo a volver? Y si... si eres Madre allí, ¿cómo nos las arreglaremos? No tenemos casa... No conocemos a nadie...».

«No temas. Todo saldrá bien. Dios provee para que encuentre un amparo el animal que procrea, ¿y piensas que no proveerá para su Mesías? Nosotros confiamos en Él, ¿no es verdad? Siempre confiamos en Él. Cuanto más fuerte es la prueba, más confiamos. Como dos niños, ponemos nuestra mano en su mano de Padre. Él nos guía. Estamos completamente abandonados en Él. Mira cómo nos ha conducido hasta aquí con amor. Ni el mejor de los padres podría haberlo hecho con más esmero. Somos sus hijos y sus siervos. Cumplimos su voluntad. Nada malo nos puede suceder. Este edicto también es voluntad suya. ¿Qué es César, sino un instrumento de Dios? Desde que el Padre decidió perdonar al hombre, ha predispuesto los hechos para que su Hijo naciera en Belén. Antes de que ella, la más pequeña de las ciudades de Judá, existiera, ya estaba designada su gloria. Para que esta gloria se cumpla y la palabra de Dios no quede en entredicho — y lo quedaría si el Mesías naciera en otro lugar — he aquí que ha surgido un poderoso, muy lejos de aquí, y nos ha dominado, y ahora quiere saber quiénes son sus súbditos, ahora, en un momento de paz para el mundo... ¡Qué es una pequeña molestia nuestra comparada con la belleza de este momento de paz! Fíjate, José, ¡un tiempo en que no hay odio en el mundo! ¿Existe, acaso, hora más feliz que ésta, para que surja la “Estrella” de luz divina y de influjo redentor? ¡Oh, no tengas miedo, José! Si inseguros son los caminos, si la muchedumbre dificulta la marcha, los ángeles serán nuestra defensa y nuestro parapeto; no de nosotros, sino de su Rey. Si no encontramos un lugar donde ampararnos, sus alas nos harán de tienda. Nada malo nos sucederá, no puede sucedernos: Dios está con nosotros».

27.4

José la mira y la escucha beato. Las arrugas de la frente se alisan, la sonrisa vuelve. Se pone en pie, ya sin cansancio y sin pena. Sonríe. «¡Bendita tú, Sol del espíritu mío! ¡Bendita tú, que sabes ver todo a través de la Gracia que te llena! No perdamos tiempo, pues, porque hay que partir lo antes posible y... volver cuanto antes, porque aquí todo está preparado para el... para el...».

«Para el Hijo nuestro, José. Tal debe ser a los ojos del mundo, recuérdalo. El Padre ha velado de misterio esta venida suya, y nosotros no debemos descorrer el velo. Él, Jesús, lo hará, llegada la hora...».

La belleza del rostro, de la mirada, de la expresión, de la voz de María al decir este «Jesús» no es describible. Es ya el éxtasis, y con este éxtasis cesa la visión.

27.5

Dice María:

«No añado mucho, porque mis palabras son ya enseñanza.

Eso sí, reclamo la atención de las mujeres casadas sobre un punto. Demasiadas uniones se transforman en desuniones por culpa de las mujeres, las cuales no tienen hacia el marido ese amor que es todo (amabilidad, compasión, consuelo). Sobre el hombre no pesa el sufrimiento físico que oprime a la mujer, pero sí todas las preocupaciones morales: necesidad de trabajo, decisiones que hay que tomar, responsabilidades ante el poder establecido y ante la propia familia... ¡Oh, cuántas cosas pesan sobre el hombre, y cuánta necesidad tiene también él de consuelo! Pues bien, es tal el egoísmo, que la mujer le añade al marido cansado, desilusionado, abrumado, preocupado, el peso de inútiles quejas, e incluso a veces injustas. Y todo porque es egoísta; no ama.

Amar no significa satisfacer los propios sentidos o la propia conveniencia. Amar es satisfacer a la persona amada, por encima de los sentidos y conveniencias, ofreciéndole a su espíritu esa ayuda que necesita para poder tener siempre abiertas las alas en el cielo de la esperanza y de la paz.

27.6

Hay otro punto en el que querría que centrarais vuestra atención. Ya he hablado de ello; no obstante, insisto. Se trata de la confianza en Dios.

La confianza compendia las virtudes teologales. Si uno tiene confianza, es señal de que tiene fe; si tiene confianza, es señal de que espera y de que ama. Cuando uno ama, espera y cree en una persona, tiene confianza. Si no, no. Dios merece esta confianza nuestra. Si se la damos a veces a pobres hombres capaces de cometer faltas, ¿por qué negársela a Dios, que no comete falta alguna?

La confianza es también humildad. El soberbio dice: “Voy a actuar por mí mismo. No me fío de éste, que es un incapaz, un embustero y un avasallador”. El humilde dice: “Me fío. ¿Por qué no me voy a fiar? ¿Por qué debo pensar que yo soy mejor que él?”. Y así, con mayor razón, de Dios dice: “¿Por qué voy a tener que desconfiar de Aquel que es bueno? ¿Por qué voy a tener que pensar que me basto por mí mismo?”. Dios se dona al humilde, del soberbio se retira.

La confianza es, además, obediencia; y Dios ama al obediente. La obediencia es signo de que nos reconocemos hijos suyos, de que le reconocemos como Padre; y un padre, cuando es verdadero padre, no puede hacer otra cosa sino amar. Dios es para nosotros Padre verdadero y perfecto.

27.7

Hay un tercer punto que quiero que meditéis. Se funda también en la confianza.

Ningún hecho puede acaecer si Dios no lo permite. Por lo cual, ya tengas poder, ya seas súbdito, será porque Dios lo ha permitido. Preocúpate, pues, ¡oh tú que tienes poder!, de no hacer de este poder tuyo tu mal. En cualquier caso sería “tu mal”, aunque en principio pareciese que lo fuera de otros. En efecto, Dios permite, pero no sin medida; y, si sobrepasas el punto señalado, asesta el golpe y te hace pedazos. Preocúpate, pues, tú que eres súbdito, de hacer de esta condición tuya una calamita para atraer hacia ti la celeste protección. No maldigas nunca. Deja que Dios se ocupe de ello. A Él, Señor de todos, le corresponde bendecir o maldecir a los seres que ha creado.

Ve en paz».


Notes

  1. Ecriture sainte, par exemple : Gn 35, 16-20 ; 48, 7 ; Nb 24, 17 ; Mi 5, 1. Le tombeau de Rachel est en 73.1.