Gli Scritti di Maria Valtorta

27. L’édit de recensement.

27. L’editto del censimento.

27.1

Je revois la maison de Nazareth, la petite pièce où Marie se tient d’habitude pour ses repas. En ce moment, elle travaille à un ouvrage de toile blanche. Elle le pose pour allumer une lampe, car le soir descend et la lumière verdâtre qui pénètre par la porte entrouverte ne lui permet plus de voir clair. Elle la ferme.

Je m’aperçois que sa grossesse est bien avancée désormais. Mais elle reste très belle. Sa démarche est toujours svelte, et chaque geste plein de grâce. Elle n’a rien de cette lourdeur que l’on voit chez les femmes qui vont bientôt mettre un enfant au monde. Son visage seul a changé. Maintenant, c’est “ une femme ”. Avant, à l’époque de l’Annonciation, c’était une toute jeune fille au vi­sage serein et ignorant de tout : un visage d’enfant. Plus tard, chez Elisabeth, au moment de la naissance de Jean-Baptiste, ses traits s’étaient déjà affinés et avaient pris un air de maturité gracieuse. Aujourd’hui, c’est le visage paisible mais empreint d’une douce majesté de la femme qui, par sa maternité, a atteint sa pleine perfection.

Elle ne rappelle plus votre chère “ Annonciation ” de Florence, mon Père. Quand elle était enfant, je l’y retrouvais bien. Maintenant, son visage s’est allongé et amaigri, son regard est plus pensif et ses yeux plus grands. En somme, Marie est telle qu’elle est aujourd’hui au Ciel, car elle a repris désormais l’aspect et l’âge qu’elle avait au moment de la naissance du Sauveur.

Elle a l’éternelle jeunesse de qui n’a pas connu, non seulement la corruption de la mort, mais même la flétrissure des ans. Le temps ne l’a pas atteinte, notre Reine et Mère du Seigneur qui a créé le temps. Et si les tourments de l’époque de la Passion – tourments qui, pour elle, avaient commencé bien plus tôt, je pourrais même dire dès que Jésus a entrepris son œuvre d’évangélisation – l’ont fait paraître vieillie, ce n’était qu’un voile posé par la souffrance sur son être incorruptible. En effet, il lui a suffi de revoir Jésus ressuscité pour redevenir la femme fraîche et parfaite qu’elle était avant ces tourments. C’était comme si, en embrassant les saintes Plaies, elle avait bu un baume de jeunesse qui efface l’œuvre du temps et, plus encore que le temps, celui de la souffrance.

Voici huit jours en effet, lorsque j’ai vu la descente de l’Esprit Saint, le jour de la Pentecôte, j’ai vu Marie “ belle, belle, belle et soudainement rajeunie ”, comme je l’écrivais. Et j’avais écrit auparavant : “ Elle ressemble à un ange bleu. ” Les anges ne connaissent pas la vieillesse. Ils sont éternellement beaux d’une éternelle jeunesse, de l’éternel présent de Dieu qu’ils reflètent.

C’est maintenant que la jeunesse angélique de Marie – cet ange bleu – finit de s’épanouir et atteint l’âge parfait – qu’elle a gardé aux Cieux et que son corps saint et glorifié gardera éternellement lorsque l’Esprit donne sa bague à son Epouse et la couronne aux yeux de tous –, et non plus dans le secret d’une pièce inconnue du monde, avec un archange pour seul témoin.

J’ai tenu à faire cette digression car elle me paraissait nécessaire. Je reviens maintenant à ma description.

Marie est donc devenue “ La femme ” accomplie, pleine de dignité et de grâce. Son sourire lui-même s’est épanoui en douceur et en majesté. Comme elle est belle !

27.2

Joseph entre. J’ai l’impression qu’il revient du village, parce qu’il entre par la porte extérieure et non par celle de l’atelier. Marie lève la tête et lui sourit. Joseph lui rend son sourire. Mais il me semble se forcer un peu, comme s’il était préoccupé. Marie l’observe d’un air interrogateur, puis elle se lève pour prendre le manteau que Joseph est en train d’enlever et le pose sur un coffre.

Joseph s’assied près de la table. Il y pose un coude, la tête sur une main pendant que, de l’autre, il se tripote la barbe d’un air soucieux.

« As-tu quelque chose qui t’ennuie, demande Marie. Est-ce que je peux te consoler ?

– Tu es toujours ma consolation, Marie. Mais, cette fois-ci, j’ai un gros souci… pour toi.

– Pour moi, Joseph ? De quoi s’agit-il donc ?

– On a affiché un édit sur la porte de la synagogue. C’est un ordre de recensement de tous les Palestiniens. Il faut aller se faire inscrire à son lieu d’origine. Il va nous falloir aller à Bethléem…

27.3

– Oh ! L’interrompt Marie en posant une main sur son ventre.

– Cela te bouleverse, n’est-ce pas ? C’est pénible, je le sais.

– Non, Joseph, ce n’est pas cela. Je pense… je pense à l’Ecri­ture sainte[1] : Rachel, mère de Benjamin et femme de Jacob dont doit naître l’Etoile, le Sauveur. Rachel ensevelie à Bethléem dont il est dit : “ Et toi, Bethléem Ephrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que naîtra celui qui doit régner sur Israël. ” Celui qui doit régner sur Israël a été promis à la descendance de David. Il naîtra là-bas…

– Crois-tu… crois-tu que le moment est déjà venu ? Ah, comment allons-nous faire ? »

Joseph est complètement désemparé. Il porte sur Marie un regard de pitié.

Elle s’en aperçoit et sourit. En fait, elle se sourit à elle-même plutôt qu’à lui. C’est un sourire qui semble vouloir dire : “ C’est un homme, un juste, mais un homme. Il voit les choses en homme, il pense en homme. Aie pitié de lui, mon âme, et amène-le à considérer les choses d’un point de vue spirituel. ” Mais sa bonté la pousse à le rassurer. Elle ne ment pas, mais elle dissipe sa préoccupation.

« Je ne sais pas, Joseph. C’est pour très bientôt, mais le Seigneur ne pourrait-il pas repousser ce moment pour t’enlever ce souci ? Il peut tout. Ne crains rien.

– Mais le voyage ! Et la foule ! Trouverons-nous de quoi nous loger convenablement ? Aurons-nous le temps de revenir ? Et si… si tu dois être mère là-bas, comment ferons-nous ? Nous n’y avons pas de maison. Nous n’y connaissons plus personne…

– N’aie pas peur. Tout se passera bien. Dieu fait trouver un refuge à l’animal qui doit avoir son petit. Voudrais-tu qu’il n’en fasse pas autant pour son Messie ? Faisons-lui confiance. N’est-ce pas ? Faisons-lui toujours confiance. Plus l’épreuve est forte, plus nous devons lui faire confiance. Comme deux enfants, mettons notre main dans celle du Père. C’est lui qui nous guide. Soyons-lui tout abandonnés. Vois avec quel amour il nous a conduits jusqu’ici. Le meilleur des pères ne pourrait y mettre autant d’attention. Nous sommes ses enfants et ses serviteurs. Faisons sa volonté. Rien de mal ne peut nous arriver. Cet édit lui-même est dû à sa volonté. Qu’est-ce donc que César, sinon un instrument de Dieu ? Depuis que le Père a décidé de pardonner à l’homme, il a d’avance préparé les événements de manière à ce que son Christ naisse à Bethléem. Cette ville, la plus petite de Juda, n’existait pas encore que déjà sa gloire était annoncée. Il fallait que cette gloire se manifeste et que la parole de Dieu ne soit pas démentie – elle le serait si le Messie naissait ailleurs – : c’est alors qu’un puissant est apparu, très loin d’ici, il nous a conquis, et voilà qu’il désire connaître ses sujets, en ce moment précis, alors que le monde est en paix… Ah, qu’est-ce que notre petit effort si l’on pense à la beauté de cet instant de paix ? Réfléchis, Joseph : une époque où il n’y a pas de haine dans le monde ! Mais peut-il se trouver meilleur moment pour que se lève “ l’Etoile ” dont la lumière est divine et l’influence rédemption ? Oh, ne crains rien, Joseph ! Si les routes ne sont pas sûres, si la foule rend notre voyage difficile, les anges nous serviront de défense et d’escorte. Non pas à nous, d’ailleurs, mais à leur Roi ! Si nous ne trouvons pas d’asile, ils nous abriteront sous leurs ailes. Il ne nous arrivera rien de mal. Rien ne peut nous arriver : Dieu est avec nous. »

27.4

Tout heureux, Joseph la regarde et l’écoute. Les rides de son front s’effacent, son sourire revient. Il se lève sans plus montrer ni fatigue ni peine. Il sourit.

« Bienheureuse es-tu, soleil de mon âme ! Bienheureuse es-tu, toi qui sais tout voir à la lumière de la grâce dont tu es comblée ! Ne perdons donc pas de temps. Il nous faut partir au plus vite et revenir… le plus tôt possible aussi, car tout est prêt ici pour le… pour le…

– Pour notre Fils, Joseph. Il doit passer pour cela aux yeux du monde, souviens-t’en. Le Père a entouré sa venue de mystère et il ne nous appartient pas de le dévoiler. C’est lui, Jésus, qui le fera quand l’heure sera venue. »

Impossible de décrire la beauté du visage de Marie, de son regard, de son expression, de sa voix quand elle dit “ Jésus ”. C’est déjà l’extase. Et la vision s’achève sur cette extase.

27.5

Marie dit :

« Je n’ajouterai pas grand-chose, parce que mes paroles sont déjà tout un enseignement.

J’attire néanmoins l’attention des épouses sur un point : un trop grand nombre d’unions se disloquent par la faute des femmes, qui n’ont pas cet amour qui est tout : gentillesse, pitié, réconfort pour leur mari. La souffrance physique pèse lourdement sur la femme, et pas sur son mari. Mais sur lui pèsent toutes les préoccupations morales : nécessité du travail, décisions à prendre, responsabilité devant les pouvoirs constitués et devant sa propre famille… ah, que de choses pèsent sur l’homme ! Et comme il a, lui aussi, besoin de réconfort ! Eh bien, l’égoïsme est tel que la femme ajoute à son mari fatigué, découragé, abattu, soucieux, le poids de ses plaintes inutiles et parfois injustes. Tout cela parce qu’elle est égoïste. Elle n’aime pas.

Aimer, ce n’est pas rechercher sa propre satisfaction sensible ou intéressée. Aimer, c’est satisfaire celui qu’on aime en dépassant sa propre sensibilité ou son intérêt particulier, c’est fournir à son âme l’aide dont il a besoin pour pouvoir garder ses ailes ouvertes dans les cieux de l’espérance et de la paix.

27.6

Mais il y a un autre point sur lequel j’attire votre attention. J’en ai déjà parlé, mais j’insiste : il s’agit de la confiance en Dieu.

La confiance résume les vertus théologales. Etre confiant sous-entend qu’on a la foi, c’est le signe qu’on espère. C’est aussi faire preuve d’amour. Quand on aime une personne, quand on espère et qu’on croit en elle, c’est qu’on a confiance. Sinon, c’est impossible. Dieu mérite notre confiance. Si nous l’accordons à de pauvres humains qui risquent de ne pas y répondre, pourquoi la refuser à Dieu qui y répond toujours ?

La confiance est aussi humilité. L’orgueilleux prétend : “ Je me suffis à moi-même. Je n’ai aucune confiance en l’autre parce que c’est un incapable, un menteur, un prétentieux. ” Mais l’humble dit : “ Je fais confiance. Pourquoi ne le devrais-je pas ? Pourquoi devrais-je penser que je suis meilleur que lui ? ” Il a donc d’autant plus de raisons de dire à Dieu : “ Pourquoi me défier de Celui qui est bon ? Pourquoi penser que je suis capable d’agir par moi-même ? ” Dieu se donne à l’humble, mais il s’éloigne de l’orgueilleux.

La confiance est encore obéissance. Or Dieu aime l’obéissant. L’obéissance est le signe que nous nous reconnaissons pour ses fils, et que nous reconnaissons Dieu pour notre Père. Et un vrai père ne peut qu’aimer. Dieu est pour nous un vrai Père et un Père parfait.

27.7

Troisième point que j’offre à votre méditation : il se base toujours sur la confiance.

Aucun événement ne peut survenir sans la permission de Dieu. Es-tu puissant ? Tu l’es parce que Dieu l’a permis. Es-tu soumis à l’autorité ? C’est parce que Dieu l’a permis. Essaie donc, toi le puissant, de ne pas te servir de ta puissance pour le mal. Ce serait toujours “ ton mal ”, même si au début il paraît être le mal des autres. Car si Dieu permet, il ne permet pas tout pour autant, et si tu dépasses les bornes, il te frappe et te brise. Quant à toi, qui es soumis, essaie de faire de ta condition un aimant qui attire sur toi la protection céleste. Et ne maudis jamais, laisse ce soin à Dieu. C’est à lui, le Seigneur de tous, qu’il revient de bénir et de maudire ses créatures.

Va en paix. »

27.1

Vedo ancora la casa di Nazareth. La piccola stanza dove abitualmente sta Maria per i suoi pasti. Adesso Ella lavora intorno a della tela bianca. Posa il lavoro per accendere una lucerna, perché scende la sera ed Ella non vede più bene nella luce verdastra che entra dalla porta socchiusa sull’orto. Chiude anche la porta.

Vedo che ormai è molto grossa nel corpo. Ma ancora tanto bella. Il passo è sempre svelto, e gentile ogni suo atto. Nessuna di quelle pesantezze che si notano nella donna quando è prossima a dare alla luce un bambino. Solo nel viso Ella è mutata. Ora è «la donna». Prima, al tempo dell’Annuncio, era una giovinetta dal visetto sereno e ignaro, un viso da bambino innocente. Dopo, in casa di Elisabetta, al momento della nascita del Battista, il suo viso si era già affinato in una grazia più matura. Adesso è il volto sereno, ma dolcemente maestoso, della donna che ha raggiunto la sua piena perfezione nella maternità.

Non ricorda più la sua cara «Annunziata» di Firenze, padre. Quando era fanciulla, io ve la ritrovavo. Adesso il volto è più lungo e magro, l’occhio più pensoso e grande. Insomma è quello che è Maria anche ora in Cielo. Perché ora ha ripreso l’aspetto e l’età del momento in cui nacque il Salvatore.

La sua è l’eterna giovinezza di chi non solo non ha conosciuto corruzione di morte, ma nemmeno[1] appassimento di anni. Il tempo non l’ha toccata, questa Regina nostra e Madre del Signore che ha creato il tempo; e se nello strazio del tempo di Passione — strazio che per Lei è incominciato molto, molto avanti, potrei dire da quando Gesù ha iniziato l’evangelizzazione — Ella è apparsa invecchiata, questo invecchiamento era come un velo messo dal dolore sulla sua incorruttibile persona. Infatti, dal momento che Ella rivede Gesù risorto, Ella torna la creatura fresca e perfetta che era avanti questo strazio, quasi che, baciando le Piaghe Ss., abbia bevuto un balsamo di giovinezza che annulla l’opera del tempo e, più ancora che del tempo, del dolore.

Infatti, anche otto giorni or sono, quando ho visto la discesa dello Spirito Santo, il giorno di Pentecoste, io vedevo Maria «bella, bella, bella e fatta d’un subito più giovane», come scrivevo; e prima avevo scritto: «Ella pare un angelo azzurro». Gli angeli non hanno vecchiaia. Sono eternamente belli dell’eterna giovinezza, dell’eterno presente di Dio che riflettono in loro.

La giovinezza angelica di Maria, angelo azzurro, si completa e raggiunge l’età perfetta — che Ella ha portato seco nei Cieli e che conserverà in eterno nel suo santo corpo glorificato, quando lo Spirito inanella la sua Sposa e l’incorona agli occhi di tutti — ora, e non più nel segreto di una stanza ignota al mondo, col solo testimone di un arcangelo.

Ho voluto fare questa digressione perché mi pareva necessaria. Ora torno alla descrizione.

Maria, dunque, ora si è fatta veramente «donna», piena di dignità e grazia. Anche il suo sorriso è mutato in dolcezza e maestà. Come è bella!

27.2

Entra Giuseppe. Pare torni dal paese, perché entra dalla porta di casa e non da quella del laboratorio. Maria alza il capo e gli sorride. Anche Giuseppe le sorride. Ma pare che lo faccia a fatica, come chi è preoccupato. Maria l’osserva interrogativamente. Poi si alza per prendere il mantello che Giuseppe si sta levando e lo piega e ripone su una cassapanca.

Giuseppe si siede presso la tavola. Appoggia un gomito su essa e il capo sulla mano, mentre con l’altra, soprappensiero, si pettina e spettina alternativamente la barba.

«Hai qualche pensiero che ti cruccia?», chiede Maria. «Ti posso consolare?».

«Tu mi consoli sempre, Maria. Ma questa volta ho un grande pensiero… Per te».

«Per me, Giuseppe? E che mai?».

«Hanno messo un editto sulla porta della sinagoga. È ordinato il censimento di tutti i palestinesi. E bisogna andare a segnarsi nel luogo di origine. Noi si deve andare a Betlemme…».

27.3

«Oh!», interrompe Maria mettendosi una mano sul seno.

«Ti scuote, vero? È penoso. Lo so».

«No, Giuseppe. Non è questo. Penso… penso alle sacre Scritture[2]: Rachele madre di Beniamino e moglie di Giacobbe dal quale nascerà la Stella, il Salvatore. Rachele sepolta a Betlemme di cui è detto: “E tu, Betlemme Efrata, sei la più piccola fra le terre di Giuda, ma da te uscirà il Dominatore”. Il Dominatore che è stato promesso alla stirpe di Davide. Egli nascerà là…».

«Credi… credi d’essere già al tempo? Oh! Come faremo?».

Giuseppe è completamente sgomento. Guarda Maria con due occhi pietosi.

Ella se ne avvede. Sorride. A sé, sorride, più che a lui. Un sorriso che pare dica: «È un uomo, giusto, ma uomo. E vede da uomo. Pensa da uomo. Compatiscilo, anima mia, e guidalo a vedere da spirito». Ma la sua bontà la spinge a rassicurarlo. Non mente, ma storna il suo affanno. «Non so, Giuseppe. Il tempo è molto vicino. Ma non potrebbe il Signore rallentarlo per sollevare te da questa preoccupazione? Tutto Egli può. Non temere».

«Ma il viaggio!… Chissà che folla! Troveremo buon alloggio? Faremo a tempo a tornare? E se… se dovrai esser Madre là, come faremo? Non abbiamo casa… Non conosciamo più nessuno…».

«Non temere. Tutto andrà bene. Dio fa trovare un ricovero all’animale che genera. Vuoi che non lo faccia trovare per il suo Messia? Noi fidiamo in Lui. Non è vero? Sempre fidiamo in Lui. Quanto più è forte la prova e più fidiamo. Come due bambini mettiamo la nostra mano nella sua di Padre. Egli ci guida. Siamo tutt’affatto abbandonati a Lui. Guarda come ci ha condotti fin qui con amore. Un padre, anche il più buono, non potrebbe farlo con maggior cura. Siamo suoi figli e suoi servi. Compiamo la sua volontà. Nulla di male può accaderci. Anche questo editto è sua volontà. Cosa è mai Cesare? Uno strumento di Dio. Da quando il Padre decise di perdonare all’uomo, ha preordinato i fatti perché il suo Cristo nascesse in Betlemme. Essa, la più piccola città[3] di Giuda, non era, e già la sua gloria era segnata. Perché questa gloria avvenga e la parola di Dio non sia smentita — e lo sarebbe se il Messia nascesse altrove — ecco che un potente è sorto, tanto lontano di qui, e ci ha dominato, ed ora vuole conoscere i sudditi, ora, mentre il mondo è in pace… Oh! che è la nostra piccola fatica se pensiamo al bello di questo attimo di pace? Pensa, Giuseppe. Un tempo in cui non vi è odio nel mondo! Ma può esservi ora più felice per il sorgere della “Stella” la cui luce è divina e il cui influsso è redenzione? Oh! non aver paura, Giuseppe. Se le strade sono insicure, se la calca renderà difficile l’andare, gli angeli ci faranno difesa e sponda. Non a noi: al loro Re! Se non troveremo asilo, ci faranno tenda le loro ali. Nulla ci avverrà di male. Non ci può accadere: Dio è con noi».

27.4

Giuseppe la guarda e ascolta beato. Le rughe della fronte si spianano, il sorriso torna. Si alza senza più stanchezza e pena. Sorride. «Tu benedetta, Sole dello spirito mio! Tu benedetta che sai vedere tutto attraverso la Grazia di cui sei piena! Non perdiamo tempo, allora. Perché bisogna partire al più presto e… tornare al più presto, perché qui tutto è pronto per il… per il…».

«Per il Figlio nostro, Giuseppe. Deve esser tale agli occhi del mondo, ricordalo. Il Padre ha ammantato di mistero questa sua venuta e noi non dobbiamo alzarne il velo. Egli, Gesù, lo farà quando sarà l’ora…».

La bellezza del volto, dello sguardo, della espressione, della voce di Maria quando dice questo «Gesù», non è descrivibile. È già l’estasi. E su questa estasi cessa la visione.

27.5

Dice Maria:

«Non aggiungo molto, perché le mie parole sono già insegnamento.

Richiamo però l’attenzione delle mogli su un punto. Troppe unioni si mutano in disunioni per colpa delle mogli, le quali non hanno quell’amore che è tutto — gentilezza, pietà, conforto — verso il marito. Sull’uomo non pesa la sofferenza fisica che grava sulla donna. Ma pesano tutte le preoccupazioni morali. Necessità di lavoro, decisioni da prendere, responsabilità davanti ai poteri costituiti e alla famiglia propria… oh! quante cose non pesano sull’uomo! E quanto ha bisogno anche lui di conforto! Ebbene, l’egoismo è tale che al marito stanco, sfiduciato, avvilito, preoccupato, la donna aggiunge il peso di inutili, e talora ingiusti, lamenti. Tutto questo perché è egoista. Non ama.

Amare non è soddisfare se stessi nel senso e nell’utile. Amare è soddisfare chi si ama, oltre il senso e l’utile, dando al suo spirito quell’aiuto di che ha bisogno per poter tenere aperte sempre l’ali nei cieli della speranza e della pace.

27.6

Altro punto su cui richiamo l’attenzione. Ne ho già parlato. Ma insisto: la fiducia in Dio.

La fiducia riassume le virtù teologali. Chi ha fiducia è segno che ha fede. Chi ha fiducia è segno che spera. Chi ha fiducia è segno che ama. Quando uno ama, spera, crede in una persona, ha fiducia. Altrimenti no. Dio merita questa nostra fiducia. Se la diamo a dei poveri uomini capaci di mancare, perché la si deve negare a Dio che non manca mai?

La fiducia è anche umiltà. Il superbo dice: “Faccio da me. Non mi fido di costui perché è un incapace, un mentitore, un prepotente…”. L’umile dice: “Mi fido. Perché non mi dovrei fidare? Perché devo pensare che io sono meglio di lui?”. E con più ragione così dice di Dio: “Perché devo diffidare di Colui che è buono? Perché devo pensare che io sono capace di fare da me?”. Dio all’umile si dona. Ma si ritira a chi è superbo.

La fiducia è anche ubbidienza. E Dio ama l’ubbidiente. L’ubbidienza è segno che noi ci riconosciamo figli di Lui e riconosciamo Dio per Padre. E un padre non può che amare quando è un vero padre. Dio ci è Padre vero e Padre perfetto.

27.7

Terzo punto che voglio meditiate. Ed è sempre fondato sulla fiducia.

Ogni evento non può accadere se Dio non lo permette. Sei dunque potente? Lo sei perché Dio l’ha permesso. Sei suddito? Lo sei perché Dio l’ha permesso. Cerca dunque, o potente, di non fare di questa tua potenza il tuo male. Sarebbe sempre “tuo male” anche se in principio pare sia male degli altri. Perché se Dio permette, non strapermette, e se tu passi il segno colpisce e ti frantuma. Cerca dunque, o suddito, di fare di questa tua condizione una calamita per attirare su te la celeste protezione. E non maledire mai. Lasciane a Dio la cura. A Lui, Signore di tutti, spetta di benedire e maledire i suoi creati.

Va’ in pace».


Notes

  1. Ecriture sainte, par exemple : Gn 35, 16-20 ; 48, 7 ; Nb 24, 17 ; Mi 5, 1. Le tombeau de Rachel est en 73.1.

Note

  1. nemmeno è un’aggiunta nostra.
  2. sacre Scritture, per esempio: Genesi 35, 16-20; 48, 7; Numeri 24, 17; Michea 5, 1. Il sepolcro di Rachele in 73.1.
  3. città è un’aggiunta di MV su una copia dattiloscritta.