Los Escritos de Maria Valtorta

282. La délation au Sanhédrin concernant Hermastée, Jean d’En-Dor et Syntica.

282. La delación al Sanedrín respecto

282.1

accompagné des apôtres et des disciples, Jésus se dirige vers Béthanie. Il est en train de parler aux disciples auxquels il donne l’ordre de se séparer pour aller annoncer le Messie, les judéens à travers la Judée, les galiléens remontant par l’autre rive du Jourdain.

Cet ordre soulève quelques objections. Il me semble que l’autre rive du Jourdain ne jouissait pas d’une bonne réputation parmi les juifs. Ils en parlent comme de régions païennes, et cela of­fense les disciples qui en sont originaires. Parmi eux, la voix la plus autorisée de tous, le chef de la synagogue de la Belle Eau et puis un jeune dont j’ignore le nom défendent avec acharnement leurs villes et leurs concitoyens.

Timon dit :

« Viens, Seigneur, à Aéra et tu verras si on ne t’y respecte pas. Tu ne trouveras pas autant de foi en Judée que là. Et même moi, je ne veux pas y aller. Garde-moi avec toi, et qu’un Judéen aille dans ma ville avec un galiléen. Ils verront comment elle a su croire en toi sur ma seule parole. »

Et le jeune dit :

« Moi, j’ai su croire même sans t’avoir jamais vu. Et je t’ai cherché après le pardon de ma mère. Mais je suis heureux de retourner là-haut, bien que cela signifie pour moi devoir affronter les railleries de mes concitoyens mauvais, comme je l’étais moi-même autrefois, et les reproches des bons à cause de ma conduite passée. Mais cela ne m’importe guère. Je te prêcherai par mon exemple.

– Tu as bien parlé. Tu feras comme tu as dit, et puis je viendrai. Toi aussi, Timon, tu as bien parlé. Hermas ira donc avec Abel de Bethléem de Galilée pour m’annoncer à Aéra, alors que toi, Timon, tu resteras avec moi. Toutefois, je ne veux pas de ces discussions. Vous n’êtes plus des judéens ou des galiléens : vous êtes les disciples. Cela suffit. Le nom et la mission vous mettent au même rang pour ce qui est de la région, de la catégorie, de tout. Il n’y a qu’une seule chose où vous puissiez vous distinguer : c’est la sainteté. Elle sera individuelle et proportionnée à ce que chacun saura atteindre. Mais moi, je voudrais que vous arriviez tous au même degré : la perfection. Voyez-vous les apôtres ? Ils étaient, comme vous, séparés par l’origine ou autre chose. Aujourd’hui, après plus d’un an de formation, ils sont uniquement les apôtres. Faites de même et comme, parmi vous, le prêtre est à côté de l’ancien pécheur et le riche à côté de celui qui autrefois mendiait, le jeune à côté du vieillard, faites en sorte de supprimer la séparation d’appartenir à telle ou telle région. Vous avez une seule patrie, désormais : le Ciel. Parce que vous vous êtes mis volontairement sur le chemin du Ciel. Ne donnez jamais à mes ennemis l’impression d’être ennemis entre vous. L’ennemi, c’est le péché. Pas autre chose. »

282.2

Ils avancent un moment en silence, puis Etienne s’approche du Maître et murmure :

« Je devrais te raconter quelque chose. J’espérais que tu allais me le demander, mais tu ne l’as pas fait. Hier, Gamaliel m’a parlé…

– Je l’ai vu.

– Tu ne me demandes pas ce qu’il m’a dit ?

– J’attends que tu me le relates, car un bon disciple n’a pas de secret pour son Maître.

– Gamaliel… Maître, viens quelques mètres en avant avec moi…

– Oui, allons, mais tu pouvais parler en présence de tous… »

Ils s’éloignent de quelques mètres. Etienne dit en rougissant :

« Je dois te donner un conseil, Maître. Pardonne-moi…

– S’il est bon, je l’accepterai. Parle donc.

– Maître, au Sanhédrin, on sait tout, tôt ou tard. C’est une institution qui a mille yeux et cent ramifications. Il pénètre partout, il voit tout, il entend tout. Il a davantage… d’informateurs qu’il n’y a de briques dans les murs du Temple. Beaucoup vivent comme cela…

– En faisant de l’espionnage. Termine donc, c’est la vérité et je le sais. Eh bien ? Qu’est-ce qu’on a dit de plus ou moins vrai, au Sanhédrin ?

– On a dit… tout. J’ignore comment ils peuvent savoir certaines choses. Je ne sais pas non plus si elles sont vraies… Mais je te rapporte textuellement ce que m’a confié Gamaliel : “ Recommande au Maître de faire circoncire Hermastée ou de l’éloigner pour toujours. Il n’y a rien à ajouter. ”

– En effet, il ne faut rien ajouter, premièrement parce que justement je vais à Béthanie pour cela et j’y resterai jusqu’à ce qu’Hermastée puisse voyager de nouveau. En second lieu, parce qu’aucune justification ne pourrait faire tomber les préventions et… les réserves de Gamaliel, scandalisé par le fait que j’aie avec moi un incirconcis corporellement. Ah ! S’il regardait autour de lui et en lui ! Que d’incirconcis en Israël !

– Mais Gamaliel…

– C’est le parfait représentant du vieil Israël. Il n’est pas mauvais, mais… Regarde ce caillou. Je pourrais le briser, mais non le rendre malléable. Ainsi en est-il de lui. Il faudra l’écraser pour le recomposer. Et je le ferai.

– Tu veux combattre Gamaliel ? Prends garde ! Il est puissant !

– Le combattre ? Comme si c’était un ennemi ? Non. Au lieu de le combattre, je vais l’aimer en satisfaisant l’un de ses désirs à cause de son cerveau momifié et je répandrai sur lui un baume qui le désagrègera pour le refaire différent.

– Je prierai, moi aussi, pour que cela arrive, parce que je l’aime bien. Est-ce que je fais mal ?

– Non. Tu dois l’aimer en priant pour lui. Et tu le feras. C’est certain. C’est même toi qui m’aideras à composer le baume… Cependant tu diras à Gamaliel, pour qu’il se tranquillise, que j’ai déjà tout prévu pour Hermastée et que je le remercie de son conseil.

282.3

Nous voici à Béthanie. Arrêtons-nous ici pour que je vous bénisse tous, parce que c’est là que nous allons nous séparer. »

Et, s’étant réuni au groupe nombreux des apôtres mêlés aux disciples, il les bénit et les congédie tous, sauf Hermastée, Jean d’En-Dor et Timon.

Puis, avec ceux qui sont restés, il fait rapidement les quelques pas qui le séparent de la grille de Lazare, déjà grande ouverte pour le recevoir, et il entre dans le jardin en levant la main pour bénir la maison hospitalière, dans le vaste parc de laquelle se trouvent ici et là les maîtres de maison et les pieuses femmes, qui rient des courses de Marziam à travers les sentiers ornés des dernières roses. Et, avec les maîtres et les femmes, au cri de ces dernières, débouchent d’un sentier Joseph d’Arimathie et Nicodème, eux aussi hôtes de Lazare pour pouvoir rester en paix avec le Maître. Et tous accourent au-devant de Jésus : Marie avec son doux sourire et Marie de Magdala avec son cri d’amour : « Mon Maître ! », et Lazare qui boite, et les deux solennels membres du Sanhédrin et, en queue, les pieuses femmes de Jérusalem et de Galilée, visages ridés et visages lisses des jeunes femmes, visage virginal doux comme celui d’un ange d’Annalia qui rougit en saluant le Maître.

« Syntica n’est pas ici ? demande Jésus, après les premières salutations.

– Elle est avec Sarah, Marcelle et Noémi, en train de préparer les tables. Mais les voilà qui arrivent. »

Et, en effet, arrivent avec la vieille Esther de Jeanne, deux visages marqués par l’âge et les souffrances passées, au milieu de deux autres visages sereins et, différent pour la race et un je ne sais quoi qui la distingue en tout, le visage sévère et pourtant lumineux de paix de la grecque.

Je ne pourrais pas la considérer comme une véritable beauté. Mais ses yeux d’un noir adouci par des nuances d’indigo foncé sous un front haut et plein de noblesse, attirent l’attention plus encore que son corps, qui est assurément plus beau que son visage : un corps mince sans être maigre, bien proportionné, avec une démarche et des mouvements harmonieux. Mais c’est le regard qui accroche l’intérêt : ce regard intelligent, ouvert, profond, qui semble aspirer le monde, en faire le tri, retenir ce qui est bon, utile, saint, et repousser ce qui est mauvais, ce regard sincère, qui se laisse fouiller jusque dans ses profondeurs et dont l’âme ressort pour scruter ce qui l’environne. S’il est vrai que le regard permet de connaître une personne, je peux dire que Syntica est une femme au jugement sûr, aux pensées fermes et honnêtes.

Elle s’agenouille elle aussi, avec les autres, et attend pour se relever que le Maître l’ordonne.

282.4

Jésus s’avance à travers le vert jardin jusqu’au portique qui précède la maison, puis il pénètre dans une salle où les serviteurs sont prêts à offrir des rafraîchissements et à aider ceux qui arrivent à faire les purifications qui précèdent le repas. Alors que toutes les femmes se retirent, Jésus reste avec les apôtres dans la salle, tandis que Jean d’En-Dor s’en va avec Hermastée dans la maison de Simon le Zélote pour déposer les sacs dont ils sont chargés.

« Ce jeune homme qui est parti avec Jean le borgne, c’est le philistin que tu as accepté ? demande Joseph.

– Oui, Joseph. Comment fais-tu pour le savoir ?

– Maître… Nicodème et moi, nous nous demandions depuis quelques jours comment nous pouvions le savoir et comment les autres du Temple peuvent malheureusement le savoir. Mais ce qui est certain, c’est que nous sommes au courant. Avant la fête des Tentes, à la séance qui précède toujours la fête, certains pharisiens ont dit savoir avec exactitude qu’à tes disciples, outre les… – pardon, Lazare – les pécheresses connues et inconnues et les publicains – pardon, Matthieu – et les anciens galériens, s’étaient joints un philistin incirconcis et une païenne. Pour ce qui est de la païenne – qui est certainement Syntica –, on comprend que l’on puisse le savoir ou, du moins, le deviner. Le romain en a fait grand bruit, et s’est fait tourner en ridicule par ses compatriotes et par les juifs parce qu’il est allé chercher partout sa fugitive, plaintif et en même temps menaçant, allant jusqu’à importuner Hérode, parce qu’il prétendait qu’elle s’était cachée dans la maison de Jeanne et que le Tétrarque devait obliger son intendant à la rendre à son maître. Mais que parmi tant d’hommes qui te suivent, on puisse savoir que l’un d’eux est philistin et incirconcis, et qu’un autre était autrefois galérien… C’est étrange, très étrange. Tu n’en as pas l’impression ?

– Oui et non.

282.5

J’y pourvoirai pour Syntica et pour l’ancien galérien.

– Oui. Tu feras bien surtout d’éloigner Jean. Il ne fait pas bon effet dans ta troupe.

– Joseph, serais-tu devenu pharisien ? demande sévèrement Jésus.

– Non… mais…

– Et moi, je devrais humilier une âme qui s’est régénérée, par quelque sot scrupule de pur pharisaïsme ? Non, je ne le ferai pas ! Je vais pourvoir à sa tranquillité, à la sienne, pas à la mienne. Je veillerai à sa formation comme je veille à celle de l’innocent Marziam. En vérité, il n’y a pas de différence dans leur ignorance spirituelle ! L’un dit pour la première fois des paroles de sagesse parce que Dieu lui a pardonné, parce qu’il est né à nouveau en Dieu, parce que Dieu a attiré à lui le pécheur. L’autre les dit parce que, passant d’une enfance brisée à une adolescence sur laquelle veille l’amour de l’homme en plus de celui de Dieu, il ouvre son âme comme une corolle au soleil, et le Soleil l’éclaire par lui-même. Son Soleil : Dieu. Et le premier va dire ses derniers mots… Vous n’avez pas d’yeux pour voir qu’il se consume de pénitence et d’amour ? Ah ! En vérité, je voudrais avoir beaucoup de Jean d’En-Dor en Israël et parmi mes serviteurs ! Je voudrais que vous ayez son cœur, toi aussi, Joseph, et toi, Nicodème, et surtout celui qui l’a dénoncé : l’abject serpent qui se dissimule sous l’apparence d’un ami et qui est un espion, avant d’être un assassin. Le serpent qui envie à l’oiseau ses ailes et lui tend des pièges pour les lui arracher et le jeter en prison. Ah non ! L’oiseau va se changer en ange. Et même si le serpent pouvait s’emparer de ses ailes – mais il ne le pourra pas –, une fois adaptées à son corps visqueux, elles se changeraient en ailes de démon. Tout délateur est déjà un démon.

282.6

– Mais où est cet individu ? Dites-le-moi pour que je puisse aller tout de suite lui arracher la langue, s’écrie Pierre.

– Tu ferais mieux de lui arracher ses dents venimeuses, dit Jude.

– Mais non ! » s’exclame Judas d’un ton tranchant. « Il vaut mieux l’étrangler ! Ainsi il ne fera plus aucun mal. Ce sont des êtres qui peuvent toujours nuire… »

Jésus le contemple et achève :

« … et mentir. Mais personne ne doit faire quoi que ce soit contre lui. Il ne faut pas, en s’occupant du serpent, laisser périr l’oiseau. En ce qui concerne Hermastée, je vais rester ici, précisément dans la maison de Lazare, pour la circoncision d’Hermastée qui embrasse la religion sainte de notre peuple par amour pour moi et pour éviter des persécutions de la part des petits esprits juifs. Ce n’est qu’un passage des ténèbres à la lumière. Et il n’est pas nécessaire pour que la lumière vienne dans un cœur. Mais je le permets pour calmer les susceptibilités d’Israël et pour montrer la volonté réelle du philistin d’arriver à Dieu. Mais, je vous le dis, dans le temps du Christ ce n’est pas nécessaire pour appartenir à Dieu. Il suffit d’avoir la volonté et l’amour, il suffit d’avoir la rectitude de la conscience. Et où circoncirons-nous la grecque ? En quel point de son âme si, par elle-même, elle a su entendre Dieu mieux que bien des gens en Israël ? En vérité, parmi ceux qui sont ici, beaucoup sont ténèbres comparés à ceux que vous méprisez comme ténèbres. De toutes façons, le délateur et vous, membres du Sanhédrin, vous pouvez informer qui de droit que ce scandale a disparu à partir d’aujourd’hui même.

– Pour qui ? Pour tous les trois ?

– Non, Judas. Pour Hermastée. Pour les autres, j’y pourvoirai. As-tu autre chose à demander ?

– Moi, non, Maître.

– Et moi non plus, je n’ai rien d’autre à te dire.

282.7

Cependant je vous demande de me dire, si vous le savez, ce qu’il en est du maître de Syntica.

– Pilate l’a expédié en Italie par le premier bateau en partance, pour ne pas avoir d’ennuis avec Hérode et avec les juifs en général. Il traverse des moments difficiles, Pilate… et cela lui suffit…, dit Nicodème.

– Cette nouvelle est-elle sûre ?

– Je peux la vérifier, Maître, si tu le juges bon, dit Lazare.

– Oui, fais-le et confirme-la-moi, ou non.

– Mais, chez moi, Syntica est tout à fait en sûreté.

– Je le sais. Israël aussi protège[1] l’esclave fugitive contre un maître étranger et cruel. Mais je veux le savoir.

– Et moi, je voudrais savoir quel est le délateur, l’informateur, le gracieux espion des pharisiens… Qui sont ces pharisiens dénonciateurs, on peut le savoir et je veux le savoir. Je veux connaître les noms des pharisiens et de leur ville. Je parle des pharisiens qui ont fait le joli travail d’informer, grâce à la trahison préalable de l’un de nous – car nous sommes les seuls à savoir certaines choses, nous les disciples, anciens et nouveaux –, le joli travail d’informer le Sanhédrin sur les actes du Maître. Ces faits sont exacts. Il y a un démon qui dit et pense le contraire, et…

– Cela suffit, Simon, fils de Jonas. Je te l’ordonne.

– Et moi, j’obéis, même si l’effort que je fais me fait éclater les veines du cœur. Mais, en attendant, le charme de cette journée est parti…

– Non, pourquoi ? Y a-t-il quelque chose de changé entre nous ? Alors ? Oh mon Simon ! Viens ici, près de moi, et parlons de ce qui est bon…

– On vient nous dire que le repas est servi, Maître, dit Lazare.

– Alors allons-y… »

282.1

Jesús, con los apóstoles y discípulos, va camino de Betania. Está precisamente hablando con los discípulos; les está dando la orden de separarse: los judíos irán por Judea, los galileos subirán por la Transjordania, anunciando al Mesías.

Esto último despierta alguna objeción. Me parece que la Transjordania no gozaba de buena fama entre los israelitas. Hablan de ella casi como de regiones paganas. Mas ello ofende a los discípulos de esta zona. Entre ellos están el arquisinagogo de Agua Especiosa —la voz más autorizada— y también un joven cuyo nombre desconozco; y defienden enfervorizadamente a sus ciudades y paisanos.

Timoneo dice: «Ven a Aera, Señor. Verás como allí te respetan. No encontrarás en Judea tanta fe como allí. O, mejor: yo no quiero ir. Tenme contigo. Que vaya un judío con un galileo a mi ciudad. Verán cómo ha sabido creer en ti sólo por mi palabra».

Y el joven dice: «Yo he sabido creer sin haberte visto ni siquiera una vez. Después del perdón de mi madre, te he buscado. De todas formas, me gustaría volver, a pesar de que ello comporte burlas de los malos del lugar, malos como era yo antes, y reproches de los buenos por mi pasada conducta. Pero no me importa. Te predicaré con mi ejemplo».

«Bien dices. Harás como has dicho. Luego subiré Yo. Tú también, Timoneo, has hablado con buen juicio. Irán, pues, Hermas y Abel de Belén de Galilea a anunciarme a Aera, mientras que tú, Timoneo, te quedarás conmigo. Pero no quiero estas discusiones. Ya no sois ni judíos ni galileos; sois los discípulos. Es suficiente. El nombre y la misión os equiparan en región, en grado, en todo. Sólo os podéis diferenciar en una cosa, en la santidad: la santidad será individual y tendrá la medida que cada uno sepa alcanzar. De todas formas, quisiera que tuvierais todos la misma medida, la perfecta. ¿Veis a los apóstoles? Estaban como vosotros, divididos por razas u otras cosas. Ahora, después de más de un año de instrucción, son únicamente los apóstoles. Haced vosotros lo mismo, de forma que, como entre vosotros el sacerdote convive con el que fue pecador, el rico con el que fue mendigo, el joven junto al hombre longevo, haced que se anule la separación de pertenecer a esta o aquella región. Tenéis una sola patria: el Cielo. Porque habéis emprendido voluntariamente el camino que lleva al Cielo. No deis nunca a mis enemigos la impresión de ser enemigos entre vosotros. El enemigo es el pecado, y ningún otro».

282.2

Avanzan en silencio un rato. Luego, Esteban se acerca al Maestro y dice: «Tendría que decirte una cosa. He esperado a que me la preguntes, pero no lo has hecho. Ayer me habló Gamaliel…».

«Lo vi».

«¿No me preguntas lo que me dijo?».

«Espero a que me lo digas tú, porque el buen discípulo no tiene secretos para su Maestro».

«Gamaliel… Maestro, ven unos metros delante conmigo…».

«Vamos, sí. Pero podías hablar en presencia de todos…».

Se adelantan unos metros. Esteban, ruborizado, dice: «Debo darte un consejo, Maestro. Perdóname…».

«Si es bueno, lo aceptaré. Habla».

«Maestro, en el Sanedrín todo se sabe antes o después. Es una institución que tiene mil ojos y cien tentáculos. Penetra por todas partes, ve todo, oye todo. Sus informadores superan en número a los ladrillos de los muros del Templo. Muchos viven así…».

«Como espías. Termina, sí. Es verdad. Lo sé. ¿Y entonces? ¿Qué han dicho, más o menos verdadero, en el Sanedrín?».

«Han dicho… todo. No sé cómo se las arreglan para saber ciertas cosas. Ni siquiera sé si son o no verdaderas… Pero te digo que me ha dicho Gamaliel textualmente: “Di al Maestro que haga circuncidar a Hermasteo, o que, si no, que le separe del grupo, para siempre. No hace falta decir nada más”».

«Efectivamente, no hace falta decir nada más. Ante todo, porque si voy a Betania es precisamente para esto; estaré allí hasta que Hermasteo pueda viajar de nuevo. En segundo lugar, porque ninguna justificación podría demoler las prevenciones y… las exageradas reservas de Gamaliel, que está escandalizado por el hecho de que lleve conmigo a un incircunciso de un miembro del cuerpo. ¡Ay, si mirase a su alrededor y dentro de sí!, ¡cuántos incircuncisos en Israel!».

«Pero Gamaliel…».

«Es el perfecto representante del viejo Israel. No es malo, pero… Mira este canto. Podría romperle, pero no le haría maleable. Lo mismo él. Deberá ser triturado para adquirir nueva forma. Y lo haré».

«¿Quieres hacer la guerra a Gamaliel? ¡Atento, porque es poderoso!».

«¿Hacerle la guerra, como si fuese un enemigo? No. Al contrario de presentarle batalla, le amaré, complaciéndole en un deseo para su cerebro momificado, y derramando sobre él un bálsamo que ha de disgregarle para darle forma nueva».

«Pediré yo también para que esto se cumpla, porque le quiero. ¿Hago mal?».

«No. Debes amarle orando por él; y lo harás, ciertamente lo harás. Es más, serás tú precisamente el que me ayude a elaborar el bálsamo… En todo caso, dile a Gamaliel, para que se tranquilice, que ya había pensado en Hermasteo, y que le agradezco el consejo.

282.3

Bien, hemos llegado a Betania. Detengámonos. Hemos llegado al lugar en que nos separeremos. Quiero bendeciros a todos».

Y se reúne de nuevo con el espeso y único grupo de los apóstoles y discípulos. Los bendice y se despide de ellos, de todos menos de Hermasteo, Juan de Endor y Timoneo.

Luego, con los que se han quedado, recorre ligero los pocos pasos que todavía le separan de la cancilla del jardín de Lázaro (ya abierta de par en par para recibirle). Entra alzando la mano para bendecir a la casa hospitalaria. En el vasto parque, distanciados, están los dueños de la casa y las pías mujeres, que ríen de las carreras de Margziam por los senderos ornados con las últimas rosas. Además de los dueños y las mujeres, cuando éstas gritan, aparecen por un sendero José de Arimatea y Nicodemo, que también gozan de la hospitalidad de Lázaro para que así puedan estar tranquilamente con el Maestro. Acuden todos a recibir a Jesús: María, con su dulce sonrisa; María de Magdala, con su grito de amor: «¡Rabbuní!»; Lázaro, cojeando; luego, los dos solemnes miembros del Sanedrín; al final, las pías mujeres de Jerusalén y Galilea, rostros marcados de arrugas y rostros lisos de mujeres jóvenes, y, dulce como la de un ángel, la carita virginal de Analía, que se ruboriza al saludar al Maestro.

«¿No está Síntica?» pregunta Jesús después de los primeros saludos.

«Con Sara, Marcela y Noemí, adornando las mesas. Pero… ahí llegan».

Llegan, en efecto, junto con la anciana Ester de Juana: dos caras marcadas por la edad y por los dolores pasados, en medio de otras dos caras serenas, y —distinto por la raza y por todo un no sé qué que distingue a Síntica— el rostro grave, aunque luminoso de paz, de la griega.

No podría tampoco definirla como una belleza en el verdadero sentido de la palabra. Y, no obstante, si me refiero a sus ojos, de un negro mitigado con tonalidades de añil oscurísimo bajo una frente alta y nobilísima, impresionan más aún que su cuerpo, que, eso sí, es sin duda más hermoso que la cara. Un cuerpo esbelto sin ser delgado, proporcionado, armónico en su caminar y en sus ademanes. Pero lo que impresiona es la mirada, esta mirada inteligente, abierta, profunda, que parece aspirar el mundo, seleccionarlo, retener lo bueno, lo útil, lo santo, y rechazar todo lo malo, esta mirada sincera que se deja hurgar hasta las mayores profundidades y a través de la cual el alma se asoma a escrutar a quien se le acerca. Si es verdad que los ojos permiten conocer al individuo, yo digo que Síntica es mujer de juicio seguro y de firmes y honestos pensamientos.

Ella también se arrodilla con las otras, y espera a alzarse a que el Maestro lo diga.

282.4

Jesús sigue por el verde jardín hasta el pórtico que precede a la casa y entra luego en una sala donde los domésticos están preparados para ofrecer refrigerio a los recién llegados y ayudarlos en las purificaciones de antes de la comida. Todas las mujeres se retiran. Jesús se queda con los apóstoles en la sala. Juan de Endor con Hermasteo van a la casa de Simón Zelote para dejar los fardos de que se han cargado.

«¿Ese joven que ha salido con Juan el bizco es el filisteo que has aceptado?» pregunta José.

«Sí, José. ¿Cómo lo sabes?».

«Maestro… Yo y Nicodemo llevamos ya algunos días preguntándonos cómo es que lo sabemos, y cómo es que lo saben los otros del Templo, por desgracia. Lo cierto es que lo sabemos. Antes de los Tabernáculos, durante la sesión que precede siempre a las fiestas, algunos fariseos dijeron que sabían con precisión que a tus discípulos se habían unido un filisteo incircunciso y una pagana, además de… —perdona, Lázaro— las pecadoras conocidas y desconocidas, y de los publicanos —perdona, Mateo hijo de Alfeo—, y de los ex presidiarios. Por lo que respecta a la pagana, que es ciertamente Síntica, se comprende que se pueda saber, o por lo menos intuir. El jaleo que preparó el romano fue grande, y ha sido objeto de carcajadas entre los de su ambiente y entre los judíos… incluso porque fue, quejumbroso y amenazador al mismo tiempo, a buscar por todos los rincones a su fugitiva, e importunó incluso a Herodes, porque decía que se había escondido en casa de Juana y que el Tetrarca debía imponer a su oficial que la entregase a su amo. Ahora bien, que, entre tantos hombres como te siguen, se sepa que uno es filisteo e incircunciso, y otro es un ex presidiario… es extraño, muy extraño. ¿No te parece?».

«Sí y no.

282.5

Tomaré oportunas medidas para Síntica y para el ex presidiario».

«Sí. Bien harás. Sobre todo, en desprenderte de Juan. No está bien entre tus seguidores».

«José, ¿ahora eres fariseo?» pregunta severo Jesús.

«No… pero…».

«¿Debería, por un estúpido escrúpulo del peor fariseísmo, humillar a un alma regenerada? ¡No lo haré! Me ocuparé de su tranquilidad. De la suya, no de la mía. Velaré por su formación, como también velo por la del inocente Margziam. ¡En verdad, no hay diferencia entre el desconocimiento espiritual de uno y otro!: uno de ellos está empezando a decir palabras de sabiduría porque Dios le ha perdonado, porque ha renacido en Dios, porque Dios ha abrazado al pecador; el otro las dice porque, pasando de una niñez abandonada a una adolescencia custodiada por el amor del hombre además del de Dios, abre su alma al sol como una corola, y el Sol le ilumina con su propia Luz; su Sol: Dios. Y el primero se aproxima a decir las últimas palabras… ¿No tenéis ojos para ver que se está consumiendo de penitencia y amor? ¡Ya querría tener muchos Juanes de Endor en Israel y entre mis adictos! Querría que tú, José, y tú, Nicodemo, tuvierais un corazón como el suyo, y, sobre todo, que lo tuviera su delator, esa abyecta serpiente que se cela bajo apariencia de amigo, y que espía antes de asesinar; esa serpiente que envidia las alas del pájaro, y que le acosa para arrancárselas y meterle en la prisión. ¡Ah! ¡no! El ave está ya para transformarse en ángel. Aunque la serpiente pudiera —no podrá— arrancarle las alas, éstas se transformarían en su cuerpo glutinoso en alas de demonio. Todo delator es ya un demo­nio».

282.6

«¿Dónde estará el tal delator? Decídmelo, para que pueda ir inmediatamente a arrancarle la lengua» exclama Pedro.

«Sería mejor que le arrancases los dientes del veneno» dice Judas de Alfeo.

«¡No, hombre, no! ¡Mejor estrangularle! Así no hará ya ningún daño con nada. Son seres que siempre pueden causar daños…» dice resueltamente el Iscariote.

Jesús fija en él sus ojos y termina: «… y mentir. Mas ninguno debe hacer nada contra él. Es quebranto, por ocuparse de la culebra, dejar perecer al ave. Por lo que respecta a Hermasteo, voy a estar aquí un tiempo, en casa de Lázaro precisamente, para su circuncisión; él abraza, por amor a mí y para evitar persecuciones de las restringidas mentes hebreas, la religión santa de nuestro pueblo. No es sino tránsito de las tinieblas a la luz. Y no es necesario para que un corazón reciba la luz. De todas formas, lo concedo para calmar las susceptibilidades de Israel y para poner de manifiesto la verdadera voluntad de este filisteo de llegar a Dios. Ahora bien, os digo que en el tiempo del Cristo no es necesario esto para ser de Dios. Basta la voluntad y el amor, basta la rectitud de conciencia. ¿Y dónde vamos a circuncidar a la griega? ¿En qué punto de su espíritu, si por sí sola ha sabido sentir a Dios mejor que muchos en Israel? En verdad, entre los presentes muchos son tinieblas respecto a los que despreciáis como tinieblas. En todo caso, el delator y vosotros, miembros del Sanedrín, podéis informar a quien haya que hacerlo de que el escándalo, desde hoy mismo, está eliminado».

«¿Para quién? ¿Para los tres?».

«No, Judas de Simón. Para Hermasteo. Ya me encargaré de los otros. ¿Tienes algo más que preguntar?».

«Yo no, Maestro».

«Y Yo tampoco tengo más que decirte.

282.7

Sin embargo, a vosotros os pregunto, si lo sabéis, qué es del amo de Síntica».

«Pilatos le mandó a Italia con el primer barco que tuvo a mano, para no tener complicaciones con Herodes y con los hebreos en general. Pilatos está pasando momentos difíciles… y ya le bastan…» dice Nicodemo.

«¿Esta noticia es segura?».

«Si quieres, Maestro, puedo asegurarme» dice Lázaro.

«Sí, hazlo. Y luego dime la verdad».

«Pero en mi casa Síntica está igualmente segura».

«Lo sé. También Israel tutela a una esclava que haya huido de su amo extranjero y cruel. Pero quiero saberlo».

«Y yo quisiera saber quién es el delator, el informador, el gracioso espía de los fariseos… y —esto se puede saber y lo quiero saber— quiénes son los fariseos denunciadores. Que salgan los nombres de los fariseos y de su ciudad. Me refiero a los fariseos que han hecho la bonita obra de informar —previa traición de uno de nosotros, porque sólo nosotros sabemos ciertas cosas, nosotros los discípulos antiguos y nuevos— de informar al Sanedrín sobre las cosas que hace el Maestro, cosas que son todas justas; y es un demonio el que diga y piense lo contrario, y…».

«Y basta, Simón de Jonás. Te lo ordeno».

«Y yo obedezco, aun a costa de que se me revienten las venas del corazón por el esfuerzo. En todo caso, lo bonito de esta jornada ya se ha perdido…».

«No. ¿Por qué? ¿Ha cambiado algo entre nosotros? ¿Entonces? ¡Oh, Simón mío! Ven aquí a mi lado, hablemos de las cosas bue­nas…».

«Vienen a decirnos que es la hora de la comida, Maestro» dice Lázaro.

«Pues vamos entonces…».


Notes

  1. protège, comme c’est déjà dit en 255.9. Les lois sur l’esclavage et la conduite à avoir envers les esclaves se trouvent en Ex 21, 1-11.20-21.26-27.32 ; Lv 25, 39-55 ; Dt 15, 12-18 ; 16, 11 ; 23, 16-17 ; Jr 34, 8-22.