Los Escritos de Maria Valtorta

29. La naissance de Jésus.

29. Nacimiento de Jesús. La eficacia salvadora

29.1

Je revois l’intérieur de ce pauvre refuge de pierre où Marie et Joseph ont trouvé asile et partagent le sort des animaux.

Un petit feu sommeille, de même que son gardien. Marie re­lève doucement la tête de sa couche et regarde. Voyant que Joseph a la tête qui tombe sur la poitrine, comme s’il réfléchissait, elle pense que la fatigue a triomphé de son désir de rester éveillé. Elle a un bon sourire et s’assied, puis s’agenouille en faisant moins de bruit que ne peut en faire un papillon qui se pose sur une rose. Un sourire heureux sur le visage, elle prie. Elle prie les bras écartés, pas vraiment en croix mais presque, les paumes tournées vers le ciel et en avant, sans jamais paraître fatiguée de cette position pénible. Puis elle se prosterne, le visage contre le foin, dans une prière encore plus profonde, une longue prière.

Joseph se secoue. Il voit que le feu est presque mort et que l’étable est dans une quasi-obscurité. Il jette une poignée de brindilles extrêmement fines et la flamme se réveille ; il y ajoute des rameaux un peu plus gros, puis encore plus gros, car le froid doit être piquant. Le froid de cette nuit d’hiver paisible pénètre en effet de toutes parts dans ces ruines. Le pauvre Joseph doit être gelé, car il se trouve près de la “ porte ” – appelons comme cela l’ouverture sur laquelle son manteau fait office de rideau. Il avance ses mains vers la flamme, défait ses sandales et en approche ses pieds. Il se réchauffe. Quand le feu a bien pris et que sa lumière est assurée, il se tourne. Il ne voit rien, même plus le voile blanc de Marie, qui traçait auparavant une ligne claire sur le foin sombre. Il se met alors debout et s’approche lentement de la couche.

« Tu ne dors pas, Marie ? » demande-t-il.

Il le demande à trois reprises jusqu’à ce qu’elle en prenne conscience et réponde :

« Je prie.

– Tu n’as besoin de rien ?

– Non, Joseph.

– Essaie de dormir un peu, ou du moins de te reposer.

– Je vais essayer, mais prier ne me fatigue pas.

– Bonne nuit, Marie.

– Bonne nuit, Joseph. »

Marie reprend sa position. Joseph, pour ne plus céder au sommeil, s’agenouille auprès du feu et prie. Pour ce faire, il se couvre le visage de ses mains. Il les enlève de temps en temps pour alimenter le feu puis retourne à sa prière fervente. Excepté le bruit du bois qui crépite et celui de l’âne, qui de temps à autre frappe le sol du pied, on n’entend rien.

29.2

Un rayon de lune pénètre par une fissure du plafond, comme une lame immatérielle d’argent qui s’en va chercher Marie. Au fur et à mesure que la lune monte dans le ciel, il s’allonge et, finalement, l’atteint. Le voilà sur la tête de Marie en prière, la nimbant de blancheur.

Marie lève la tête comme sur un appel du ciel et se remet à genoux. Oh, comme c’est beau ici ! Elle lève la tête, qui semble resplendir à la blanche lumière de la lune, et un sourire la transfigure, un sourire qui n’est plus humain. Que voit-elle ? Qu’entend-elle ? Qu’éprouve-t-elle ? Elle seule pourrait dire ce qu’elle a vu, entendu et éprouvé au moment fulgurant de sa maternité. Je vois seulement la lumière ne cesser de grandir autour d’elle. On dirait qu’elle descend du ciel, qu’elle émane des pauvres choses qui l’entourent et surtout d’elle-même.

Son vêtement bleu foncé a maintenant pris l’apparence d’un bleu d’une douceur céleste de myosotis, ses mains et son visage semblent devenir bleutés comme s’ils étaient placés sous le feu d’un saphir immense et clair. Cette couleur me rappelle, en plus pâle, celle que j’ai vue dans les visions du paradis ou de la venue des Mages ; elle se diffuse toujours plus sur les objets, les revêt, les purifie, les rend splendides.

La lumière se dégage toujours plus du corps de Marie, elle absorbe celle de la lune, on dirait même qu’elle attire à elle tout ce qui peut lui arriver du ciel. C’est elle, désormais, qui est dépositaire de la Lumière, celle qui doit donner cette Lumière au monde. Et cette Lumière béatifique, irrésistible, incommensurable, éternelle, divine qui est sur le point de nous être donnée s’annonce par une aube, un éveil de lumière au clairon, un chœur d’atomes de lumière qui ne cesse de croître comme une marée et de s’élever comme de l’encens, qui descend en torrent et se déploie comme un voile…

La voûte, couverte de fissures, de toiles d’araignées, de décombres en saillie qui tiennent en équilibre instable par quelque prodige de la statique, cette voûte noire, enfumée, repoussante, ressemble à celle d’une salle royale. Chaque pierre est un bloc d’argent, chaque fissure une clarté opaline, chaque toile d’araignée un précieux baldaquin tissé d’argent et de diamants. Un gros lézard qui sommeille entre deux blocs de pierre semble être un bracelet d’émeraude oublié là par une reine. Une grappe de chauves-souris engourdies, un précieux lustre d’onyx. Le foin qui pend de la plus haute des mangeoires n’est plus de l’herbe, mais d’innombrables fils d’argent pur qui tremblent dans l’air avec la grâce de cheveux dénoués.

La mangeoire inférieure, en bois sombre, est devenue un bloc d’argent bruni. Les murs sont recouverts d’un brocart où la blancheur de la soie disparaît sous une broderie de perles en relief. Quant au sol… qu’en dire ? C’est du cristal illuminé par une lumière blanche. Les saillies ressemblent à des roses de lumière jetées à terre en signe d’hommage, et les trous à des coupes précieuses qui dégagent arômes et parfums.

29.3

La lumière ne cesse de croître, l’œil ne peut la supporter Comme absorbée par un voile de lumière incandescente, la Vierge y disparaît… et la Mère en émerge.

Oui : quand la lumière redevient supportable à mes yeux, je vois Marie tenant son Fils nouveau-né dans les bras. C’est un petit bébé rose et potelé qui s’agite et se débat de ses mains, grosses comme un bouton de rose, et de ses petits petons, qui tiendraient bien dans le cœur d’une rose. Il vagit d’une voix tremblante, exactement celle d’un agneau qui vient de naître, en ouvrant une bouche qui ressemble à une fraise des bois et en montrant une petite langue qui tremble contre son palais rose. Il bouge une tête si blonde qu’on la croirait sans cheveux, une petite tête que sa mère soutient de la paume de sa main tout en regardant son bébé ; elle l’adore en pleurant et riant tout à la fois, et s’incline pour y déposer un baiser, non pas sur sa tête innocente, mais au milieu de la poitrine, là où son petit cœur bat – et cela pour nous – …, là où, un jour, se trouvera la blessure. Sa Mère la lui soigne par avance, cette blessure, par son baiser immaculé.

Le bœuf, réveillé par la clarté, se lève dans un grand bruit de sabots et mugit, et l’âne tourne la tête et brait. C’est la lumière qui les réveille, mais j’aime à penser qu’ils ont voulu eux aussi saluer leur Créateur, de leur part et de la part de tous les animaux.

29.4

Joseph aussi, qui priait, comme en extase, avec une intensité telle qu’il s’était isolé de tout ce qui l’entourait, se secoue. Entre ses doigts dont il se couvre le visage, il voit filtrer cette étrange lumière. Il découvre son visage, lève la tête, se tourne. Le bœuf, debout, lui cache Marie. Mais elle l’appelle :

« Joseph, viens. »

Il accourt et, devant le spectacle, s’arrête, comme foudroyé de respect, et va tomber à genoux là où il se trouve. Mais Marie insiste :

« Viens, Joseph. »

Prenant appui de la main gauche sur le foin et tenant de la main droite l’Enfant tout contre son cœur, elle se lève et se dirige vers Joseph, qui s’avance d’un pas hésitant, pris entre le désir de venir à elle et la crainte d’être irrespectueux.

Au pied de la couche les deux époux se rencontrent et se regardent en pleurant de bonheur.

« Viens, offrons Jésus au Père », dit Marie.

Tandis que Joseph s’agenouille, elle, debout entre les deux troncs qui soutiennent la voûte, élève son Enfant dans ses bras et dit :

« Me voici. C’est pour lui, mon Dieu, que je prononce ces mots. Me voici pour faire ta volonté. Et avec lui, moi, Marie, et Joseph, mon époux. Voici tes serviteurs, Seigneur. Que nous fassions toujours ta volonté, à tout moment et en toute occasion, pour ta gloire et par amour pour toi. »

Puis Marie se penche, dit : « Prends-le, Joseph » et lui offre l’enfant.

« Moi ? A moi ? Oh non, je n’en suis pas digne ! »

Joseph est tout intimidé, anéanti à l’idée de devoir toucher Dieu.

Mais Marie insiste en souriant :

« Tu en es bien digne. Nul ne l’est plus que toi, et c’est pour cette raison que le Très-Haut t’a choisi. Prends-le, Joseph, et tiens-le pendant que je vais chercher les langes. »

Rouge comme une pivoine, Joseph étend les bras et prend le poupon de chair qui crie de froid. Mais une fois qu’il l’a dans les bras, il abandonne son intention première de le tenir loin de lui par respect, et il le serre contre son cœur, en éclatant en sanglots :

« Oh, Seigneur ! Mon Dieu ! »

Puis il se penche pour baiser les petits pieds et les sent glacés. Alors, il s’assied par terre, le presse contre lui et se sert de son manteau marron et de ses mains pour essayer de le couvrir, de le réchauffer, de le défendre contre la bise nocturne. Il voudrait aller à côté du feu mais, là-bas, un courant d’air pénètre par la porte. Mieux vaut rester là où il est. Ou plutôt, mieux vaut aller entre les deux animaux, qui le protègeront du courant d’air et donneront de la chaleur. Il va donc se placer entre le bœuf et l’âne, tournant le dos à la porte, penché sur le nouveau-né pour lui faire de sa poitrine une niche dont les côtés sont une tête grise aux longues oreilles et un gros museau blanc aux naseaux fumants et aux bons yeux humides.

29.5

Marie a ouvert le coffre et en a tiré des linges et des langes.

Elle est allée auprès du feu et les y a réchauffés. Elle s’avance maintenant vers Joseph et enveloppe l’Enfant dans la toile tiédie, puis dans son propre voile pour protéger la petite tête.

« Où allons-nous le mettre maintenant ? » demande-t-elle.

Joseph regarde autour de lui, réfléchit…

« Attends, dit-il. Poussons plus loin les deux animaux et leur foin, tirons vers le bas le foin qui se trouve là au-dessus, et mettons Jésus à l’intérieur. Le bois du bord de la mangeoire le protègera des courants d’air, le foin fera office d’oreiller et le souffle du bœuf le réchauffera un peu. Mieux vaut le bœuf, il est plus patient et tranquille. »

Joseph se met à l’œuvre pendant que Marie berce son Enfant en le serrant sur son cœur et en appuyant sa joue contre la petite tête pour lui transmettre un peu de chaleur.

Joseph ranime le feu sans lésiner sur le bois pour obtenir une belle flamme et réchauffer le foin et, à mesure qu’il le sèche, il le met sur son sein pour l’empêcher de refroidir. Lorsqu’il en a entassé suffisamment pour faire un petit matelas à l’Enfant, il va à la mangeoire et l’arrange pour en faire un berceau.

« C’est prêt, dit-il. Maintenant, il nous faudrait une couverture pour empêcher le foin de le piquer et pour le recouvrir…

– Prends mon manteau, dit Marie.

– Tu vas avoir froid.

– Oh, ça ne fait rien ! La couverture est trop rugueuse, alors que mon manteau est doux et chaud. Je n’ai pas froid du tout. Mais qu’il ne souffre plus, lui ! »

Joseph prend alors l’ample manteau de douce laine bleu foncé et l’installe en double sur le foin ; un pan retombe hors de la crèche. Le premier lit du Sauveur est prêt.

De sa douce démarche ondoyante, Marie l’y porte et l’y dépose, le recouvre avec le pan du manteau qu’elle ramène aussi autour de sa tête nue, qui enfonce dans le foin, dont elle est à peine protégée par le fin voile de Marie. Seul le petit visage de Jésus, gros comme le poing, reste à découvert, et le couple, penché sur la crèche, tout heureux, le regarde dormir de son premier sommeil. La chaleur des langes et du foin a calmé ses pleurs et apporté le sommeil au doux Jésus.

29.6

Marie dit :

« Je t’avais promis qu’il allait venir t’apporter sa paix. Te rappelles-tu la paix qui était en toi au temps de Noël, quand tu m’as vue avec mon Bébé ? C’était alors pour toi un temps de paix, mais voici venir un temps de souffrance. Mais tu le sais, désormais : c’est par la souffrance que l’on gagne la paix, tout comme chaque grâce pour nous-mêmes et pour les autres. Jésus-Homme redevint Jésus-Dieu après ses terribles souffrances de la Passion. Il redevint la Paix. Paix dans le Ciel d’où il était venu et d’où il la répand maintenant sur ceux qui, dans le monde, l’aiment. Mais aux heures de la Passion, lui, il fut privé de la paix du monde. S’il l’avait ressentie, il n’aurait pas souffert. Or il fallait qu’il souffre, et qu’il souffre complètement.

29.7

Moi, Marie, j’ai racheté la femme par ma maternité divine. Mais ce ne fut que le début de la rédemption de la femme. Me refusant à toute union humaine en faisant vœu de virginité, j’avais repoussé toute satisfaction charnelle et mérité la grâce de Dieu. Mais cela n’était pas suffisant, car la faute d’Eve était un arbre à quatre branches : orgueil, cupidité, gourmandise et luxure. Elles devaient donc être coupées toutes les quatre avant de stériliser l’arbre jusqu’aux racines.

29.8

C’est en m’humiliant jusqu’au plus profond de moi-même que j’ai vaincu l’orgueil.

Je me suis humiliée devant tout le monde. Je ne parle pas de mon humilité face à Dieu : toute créature la doit au Très-Haut. Son Verbe la possédait. Je devais l’avoir, moi qui étais une simple femme. Mais as-tu jamais réfléchi aux humiliations que j’ai dû subir de la part des hommes, qui plus est sans me défendre de quelque manière que ce soit ? Joseph lui-même, qui était juste, m’avait accusée dans son cœur. Les autres, qui n’étaient pas justes, avaient péché en me calomniant sur ma grossesse et, telle une vague amère, la rumeur de leurs paroles était venue se briser contre mon humanité.

Ce furent les premières des humiliations innombrables que me valurent ma vie de Mère de Jésus et du genre humain : humiliations de la pauvreté, de la fuite, des reproches des parents et amis qui, par ignorance de la vérité, taxaient de faiblesse ma conduite maternelle envers mon Jésus devenu jeune homme, humiliations encore au cours des trois années de son ministère, humiliations cruelles à l’heure du Calvaire, jusqu’à devoir reconnaître que je n’avais pas de quoi acheter de lieu de sépulture pour mon Fils ni des aromates.

29.9

J’ai vaincu la cupidité de nos premiers parents en renonçant d’avance à mon Enfant.

Une mère ne renonce jamais à son enfant, à moins d’y être forcée. Si la patrie, l’amour d’une épouse ou Dieu lui-même l’ar­rachent à son cœur, elle se rebiffe contre la séparation. C’est naturel. Son fils grandit dans son sein, et le lien qui le tient uni à nous n’est jamais complètement rompu. Le canal vital de l’ombilic a beau être coupé, il reste toujours un nerf qui part du cœur de la mère et se greffe sur le cœur de son enfant, un nerf spirituel et plus vivant, plus sensible qu’un nerf physique. Et elle le sent s’étirer jusqu’à la souffrance si l’amour de Dieu ou d’un être, ou encore les exigences de la patrie éloignent le fils de sa mère. Et il se brise en déchirant le cœur si la mort arrache un enfant à sa mère.

En ce qui me concerne, j’ai renoncé à mon Fils dès l’instant où je l’ai eu. Je l’ai donné à Dieu, je vous l’ai donné. Moi, je me suis dépouillée du Fruit de mon sein pour réparer le vol par Eve du fruit de Dieu.

29.10

J’ai vaincu la gourmandise, celle du savoir et celle de la jouissance, en acceptant de savoir uniquement ce que Dieu voulait que je sache, sans demander ni à lui ni à moi plus que ce qui m’était dit. J’ai cru, sans chercher plus loin. J’ai vaincu la gourmandise de la jouissance, parce que je me suis refusée à toute satisfaction charnelle. Ma chair, je l’ai mise sous mes pieds. La chair, cet instrument de Satan, je l’ai gardée avec Satan sous mon talon pour m’en faire un escabeau qui me permette de m’approcher du Ciel. Le Ciel, voilà mon but ! C’est là où est Dieu, ma seule faim, une faim qui, loin d’être gourmandise, est un besoin béni de Dieu, qui ne veut nous voir d’appétit que pour lui seul.

29.11

J’ai vaincu la luxure, qui est la gourmandise portée jusqu’à la gloutonnerie. Tout vice non réfréné conduit en effet à un vice plus grand. Et la gourmandise d’Eve – déjà coupable – la conduisit à la luxure. Il ne lui a pas suffi de se satisfaire seule, elle voulut amener sa faute à une intensité raffinée : elle a connu la luxure et l’a fait connaître à son compagnon. J’en ai renversé les termes et, au lieu de descendre, je me suis toujours élevée. Au lieu de faire déchoir, j’ai toujours entraîné vers le haut et, de mon compagnon qui était un homme honnête, j’ai fait un ange.

Dès que j’ai possédé Dieu et avec lui ses infinies richesses, je me suis hâtée de m’en dépouiller en disant : “ Voici, que ta volonté soit faite pour lui et par lui. ” Une personne chaste est celle qui fait preuve de retenue, non seulement dans sa chair, mais aussi dans ses affections et ses pensées. Je devais être la Femme chaste pour réduire à rien la femme impudique de la chair, du cœur et de l’esprit. Dès lors, je n’ai jamais abandonné cette retenue, en ne disant même pas de mon Fils – qui n’était qu’à moi seule sur la terre comme il n’était qu’à Dieu au Ciel – : “ Il est à moi et je le veux. ”

29.12

Toutefois, cela ne suffisait pas encore pour rendre à la femme la paix perdue par Eve. C’est au pied de la croix que je vous l’ai obtenue, en voyant mourir celui que tu as vu naître. En me sentant arracher les entrailles au cri de mon Enfant qui mourait, je me suis vidée de toute féminité : je n’étais plus chair, mais ange. Marie, l’Epouse vierge de l’Esprit, est morte à ce moment précis. La Mère de la grâce est restée, celle dont la torture vous a engendrés à la grâce et vous l’a donnée. C’est au pied de la croix que la femelle que j’avais reconsacrée en tant que femme la nuit de Noël a acquis le moyen de devenir créature des Cieux.

C’est pour vous que j’ai fait tout cela, en me refusant toute satisfaction sensuelle, si sainte fût-elle. Eve vous avait réduites à l’état de femelles à peine supérieures aux compagnes des animaux, mais j’ai fait de vous – à condition que vous le vouliez – les saintes de Dieu. J’ai atteint ce sommet pour vous. Comme je l’avais fait pour Joseph, je vous ai élevées vers les hauteurs. Le rocher du Calvaire est mon Mont des Oliviers. C’est là que j’ai pris mon élan pour porter jusqu’aux Cieux l’âme à nouveau sanctifiée de la femme, en même temps que ma propre chair, glorifiée pour avoir porté le Verbe de Dieu. Par là, j’ai effacé en moi jusqu’à la dernière trace d’Eve, la dernière racine de cet arbre à quatre rameaux toxiques et aux racines plongées dans la sensualité qui avait entraîné l’humanité à sa chute et qui vous mordra les entrailles jusqu’à la fin des siècles et jusqu’à la dernière femme. C’est de là où je resplendis dans le rayonnement de l’Amour que je vous appelle et vous indique le remède pour vous vaincre vous-mêmes : la grâce de mon Seigneur et le sang de mon Fils.

29.13

Quant à toi, ma voix, repose ton âme dans la lumière de cette aube de Jésus et trouves-y la force nécessaire pour les crucifixions à venir, qui ne te seront pas épargnées : car c’est ici que nous te voulons et on n’y arrive que par la souffrance ; c’est ici que nous te voulons, et l’on y monte d’autant plus haut qu’on a supporté davantage de souffrances pour obtenir la grâce au monde.

Va en paix. Je suis avec toi. »

29.1

Continúa mi visión del interior de este pobre refugio de piedra en que han encontrado amparo, unidos en la suerte a unos animales, María y José.

El fueguecillo se adormila junto con su guardián. María levanta lentamente la cabeza de su yacija y mira. Ve que José tiene la cabeza reclinada sobre el pecho como si estuviera meditando... será — piensa — que el cansancio ha sobrepujado su buena voluntad de permanecer despierto, y sonríe bondadosa; luego, con menos ruido del que puede hacer una mariposa posándose en una rosa, se sienta, para después arrodillarse. Ora con una sonrisa beata en su rostro. Ora con los brazos extendidos casi en cruz, con las palmas hacia arriba y hacia adelante... y no parece cansarse de esa posición molesta. Luego se postra con el rostro contra el heno, adentrándose aún más en su oración; y la oración es larga.

José sale bruscamente de su sueño; ve mortecino el fuego y casi oscuro el establo. Echa un puñado de tamujo muy fino. La llama vuelve a chispear. Y va añadiendo ramitas cada vez más gruesas; en efecto, el frío debe ser punzante, el frío de esa noche invernal, serena, que penetra por todas las partes de esas ruinas. El pobre José, estando como está cerca de la puerta — llamemos así a la abertura a la que hace de cortina su manto —, debe estar congelado. Acerca las manos a la llama, se quita las sandalias, acerca también los pies; así se calienta. Luego, cuando el fuego ha adquirido ya viveza y su luz es segura, se vuelve; no ve nada, ni siquiera la blancura del velo de María que antes dibujaba una línea clara sobre el heno oscuro. Se pone en pie y se acerca despacio a la yacija.

«¿No duermes, María?» pregunta.

Lo pregunta tres veces, hasta que Ella torna en sí y responde: «Estoy orando».

«¿No necesitas nada?».

«No, José».

«Trata de dormir un poco, de descansar al menos».

«Lo intentaré, pero la oración no me cansa».

«Hasta luego, María».

«Hasta luego, José».

María vuelve a su posición de antes. José, para no ceder otra vez al sueño, se pone de rodillas junto al fuego, y ora. Ora con las manos unidas en el rostro; de vez en cuando las separa para alimentar el fuego, y luego vuelve a su ferviente oración. Menos el ruido del crepitar de la leña y el del asno, que de tanto en tanto pega con una pezuña en el suelo, no se oye nada.

29.2

Un inicio de luna se insinúa a través de una grieta de la techumbre. Parece un filo de incorpórea plata que buscase a María. Se alarga a medida que la Luna va elevándose en el cielo y, por fin, la alcanza. Ya está sobre la cabeza de la orante, nimbándosela de candor.

María levanta la cabeza como por una llamada celeste y se yergue hasta quedar de nuevo de rodillas. ¡Oh, qué hermoso es este momento! Ella levanta la cabeza, que parece resplandecer bajo la luz blanca de la Luna, y una sonrisa no humana la transfigura. ¿Qué ve? ¿Qué oye? ¿Qué siente? Sólo Ella podría decir lo que vio, oyó y sintió en la hora fúlgida de su Maternidad. Yo sólo veo que en torno a Ella la luz aumenta, aumenta, aumenta; parece descender del Cielo, parece provenir de las pobres cosas que están a su alrededor, parece, sobre todo, que proviene de Ella.

Su vestido, azul oscuro, parece ahora de un delicado celeste de miosota; sus manos, su rostro, parecen volverse azulinas, como los de uno que estuviera puesto en el foco de un inmenso zafiro pálido. Este color, que me recuerda, a pesar de ser más tenue, el que veo en las visiones del santo Paraíso, y también el que vi en la visión de la venida de los Magos, se va extendiendo progresivamente sobre las cosas, y las viste, las purifica, las hace espléndidas.

El cuerpo de María despide cada vez más luz, absorbe la de la luna, parece como si Ella atrajera hacia sí la que le puede venir del Cielo. Ahora ya es Ella la Depositaria de la Luz, la que debe dar esta Luz al mundo. Y esta beatífica, incontenible, inmensurable, eterna, divina Luz que de un momento a otro va a ser dada, se anuncia con una alba, un lucero de la mañana, un coro de átomos de luz que aumenta, aumenta como una marea, sube, sube como incienso, baja como una riada, se extiende como un velo...

La techumbre, llena de grietas, de telas de araña, de cascotes que sobresalen y están en equilibrio por un milagro de estática, esa techumbre negra, ahumada, repelente, parece la bóveda de una sala regia. Los pedruscos son bloques de plata; las grietas, reflejos de ópalo; las telas de araña, preciosísimos baldaquinos engastados de plata y diamantes. Un voluminoso lagarto, aletargado entre dos bloques de piedra, parece un collar de esmeraldas olvidado allí por una reina; y un racimo de murciélagos en letargo, una lámpara de ónix de gran valor. Ya no es hierba el heno que cuelga del pesebre más alto, es una multitud de hilos de plata pura que oscilan temblorosos en el aire con la gracia de una cabellera suelta.

La madera oscura del pesebre de abajo parece un bloque de plata bruñida. Las paredes están recubiertas de un brocado en que el recamo perlino del relieve oculta el candor de la seda. Y el suelo... ¿Qué es ahora el suelo? Es un cristal encendido por una luz blanca; los salientes parecen rosas de luz arrojadas al suelo como obsequio; los hoyos, cálices valiosos de cuyo interior ascenderían aromas y perfumes.

29.3

La luz aumenta cada vez más. El ojo no la resiste. En ella desaparece, como absorbida por una cortina de incandescencia, la Virgen... y emerge la Madre.

Sí. Cuando mi vista de nuevo puede resistir la luz, veo a María con su Hijo recién nacido en los brazos. Es un Niñito rosado y regordete, que gesticula, con unas manitas del tamaño de un capullo de rosa; que menea sus piececitos, tan pequeños que cabrían en el corazón de una rosa; que emite vagidos con su vocecita trémula, de corderito recién nacido, abriendo una boquita que parece una menuda fresa de bosque, y mostrando una lengüecita temblorosa contra el rosado paladar; que menea su cabecita, tan rubia que parece casi desprovista de cabellos, una cabecita redonda que su Mamá sostiene en la cavidad de una de sus manos, mirando a su Niño, adorándole, llorando y riendo al mismo tiempo... Y se corva para besarle, no en la inocente cabeza, sino en el centro del pecho, sobre ese corazoncito que palpita, que palpita por nosotros... en donde un día se abrirá la Herida. Su Mamá se la está curando anticipadamente, con su beso inmaculado.

El buey se ha despertado por el resplandor, se levanta haciendo mucho ruido con las pezuñas, y muge. El asno vuelve la cabeza y rebuzna. Es la luz la que los saca del sueño, pero me seduce la idea de pensar que hayan querido saludar a su Creador, por ellos mismos y por todos los animales.

29.4

Y José, que, casi en rapto, estaba orando tan intensamente que era ajeno a cuanto le rodeaba, también torna en sí, y por entre los dedos apretados contra el rostro ve filtrarse la extraña luz. Se descubre el rostro, levanta la cabeza, se vuelve. El buey, que está en pie, oculta a María, pero Ella le llama: «José, ven».

José acude. Cuando ve, se detiene, como fulminado de reverencia, y está casi para caer de rodillas en ese mismo lugar; pero María insiste: «Ven, José» y, apoyando la mano izquierda en el heno y teniendo con la derecha estrechado contra su corazón al Infante, se alza y se dirige hacia José, quien, por su parte, se mueve azarado por el contraste entre su deseo de ir y el temor a ser irreverente.

Junto a la cama para el ganado los dos esposos se encuentran, y se miran llorando con beatitud.

«Ven, que ofrecemos a Jesús al Padre» dice María. José se pone de rodillas. Ella, erguida, entre dos troncos sustentantes, alza a su Criatura en sus brazos y dice: «Heme aquí — por Él, ¡oh Dios!, te digo esto —, heme aquí para hacer tu voluntad. Y con Él yo, María, y José, mi esposo. He aquí a tus siervos, Señor, para hacer siempre, en todo momento y en todo lo que suceda, tu voluntad, para gloria tuya y por amor a ti».

Luego María se inclina hacia José y, ofreciéndole el Infante le dice: «Toma, José».

«¿Yo? ¿A mí? ¡Oh, no! ¡No soy digno!». José se siente profundamente turbado, anonadado ante la idea de deber tocar a Dios.

Pero María insiste sonriendo: «Bien digno eres de ello tú, y nadie lo es más que tú, y por eso el Altísimo te ha elegido. Toma, José, tenle mientras yo busco su ropita».

José, rojo como una púrpura, alarga los brazos y toma ese copito de carne que grita de frío; una vez que lo tiene entre sus brazos, no persiste en la intención de mantenerle separado de sí por respeto, sino que lo estrecha contra su corazón rompiendo a llorar fuertemente: «¡Oh! ¡Señor! ¡Dios mío!»; y se inclina para besar los piececitos. Los siente fríos y entonces se sienta en el suelo y le recoge en su regazo, y con su indumento marrón y con las manos trata de cubrirle, calentarle, defenderle del cierzo de la noche. Quisiera acercarse al fuego, pero allí se siente esa corriente de aire que entra por la puerta. Mejor quedarse donde está, o, mejor todavía, entre los dos animales, que hacen de escudo al aire y dan calor. Y se pone entre el buey y el asno dando la espalda a la puerta, con su cuerpo hacia el Recién Nacido para hacer de su pecho una hornacina, cuyas paredes laterales son: una cabeza gris, con largas orejas; un hocico grande, blanco, con unos ojos húmedos buenos y un morro que exhala vapor.

29.5

María ha abierto el baulillo y ha sacado unos pañales y unas fajas, ha ido al fuego y las ha calentado. Ahora se acerca a José y envuelve al Niño en esos paños calentitos, y con su velo le cubre la cabeza. «¿Dónde le ponemos ahora?» pregunta.

José mira alrededor, piensa... «Mira — dice —, corremos un poco más para acá a los dos animales y la paja, y bajamos ese heno de allí arriba y le ponemos a Él aquí dentro. La madera del borde le resguardará del aire, el heno será su almohada, el buey con su aliento le calentará un poquito. Mejor el buey. Es más paciente y tranquilo». Y se pone manos a la obra mientras María acuna a su Niño estrechándole contra su corazón, con su carrillo sobre la cabecita para darle calor.

José reaviva el fuego, sin ahorrar leña, para hacer una buena hoguera, y se pone a calentar el heno, de forma que según lo va secando, para que no se enfríe, se lo va metiendo en el pecho; luego, cuando ya tiene suficiente para un colchoncito para el Infante, va al pesebre y lo dispone como una cunita. «Ya está» dice. «Ahora sería necesaria una manta, porque el heno pica; y además para taparle...».

«Coge mi manto» dice María.

«Vas a tener frío».

«¡Oh, no tiene importancia! La manta es demasiado áspera; el manto, sin embargo, es suave y caliente. Yo no tengo frío en absoluto. ¡Lo importante es que Él no sufra más!».

José coge el amplio manto de suave lana azul oscura y lo dispone doblado encima de la paja, y deja un borde colgando fuera del pesebre. El primer lecho del Salvador está preparado.

Su Madre, con dulce paso ondeante, le lleva al pesebre, en él le coloca, y le tapa con la parte del manto que había quedado fuera y con ella arropa también la cabecita desnuda, que se hunde en el heno, protegida apenas por el fino velo de María. Queda sólo destapada la carita, del tamaño de un puño de hombre, y los Dos, inclinados hacia el pesebre, le miran con beatitud mientras duerme su primer sueño; en efecto, el calorcito de los paños y de la paja le ha calmado el llanto y le ha hecho conciliar el sueño al dulce Jesús.

29.6

Dice María:

«Te había prometido que Él vendría a traerte su paz. ¿Te acuerdas de la paz que tenías durante los días de Navidad, cuando me veía­s con mi Niño? Entonces era tu tiempo de paz, ahora es tu tiempo de sufrimiento. Pero ya sabes que es en el sufrimiento donde se conquista la paz y toda gracia para nosotros y para el prójimo. Jesús-Hombre tornó a ser Jesús-Dios después del tremendo sufrimiento de la Pasión; tornó a ser Paz, Paz en el Cielo del que había venido y desde el cual, ahora, derrama su paz sobre aquellos que en el mundo le aman. Mas durante las horas de la Pasión, Él, Paz del mundo, fue privado de esta paz. No habría sufrido si la hubiera tenido, y debía sufrir, sufrir plenamente.

29.7

Yo, María, redimí a la mujer con mi Maternidad divina, mas se trataba sólo del comienzo de la redención de la mujer. Negándome, con el voto de virginidad, al desposorio humano, había rechazado toda satisfacción concupiscente, mereciendo gracia de parte de Dios. Pero no bastaba, porque el pecado de Eva era árbol de cuatro ramas: soberbia, avaricia, glotonería, lujuria. Y había que quebrar las cuatro antes de hacerle estéril en sus raíces.

29.8

Vencí la soberbia humillándome hasta el fondo.

Me humillé delante de todos. No hablo ahora de mi humildad respecto a Dios; ésta deben tributársela al Altísimo todas las criaturas. La tuvo su Verbo. Yo, mujer, debía también tenerla. ¿Has reflexionado, más bien, alguna vez, en qué tipo de humillaciones tuve que sufrir de parte de los hombres y sin defenderme en manera alguna? Incluso José, que era justo, me había acusado en su corazón. Los demás, que no eran justos, habían pecado de murmuración sobre mi estado, y el rumor de sus palabras había venido, como ola amarga, a estrellarse contra mi humanidad.

Y éstas fueron sólo las primeras de las infinitas humillaciones que mi vida de Madre de Jesús y del género humano me procuraron. Humillaciones de pobreza; la humillación de quien debe abandonar su tierra; humillaciones a causa de las reprensiones de los familiares y de las amistades, que, desconociendo la verdad, juzgaban débil mi forma de ser madre respecto a mi Jesús, cuando empezaba ya a ser un hombre; humillaciones durante los tres años de su ministerio; crueles humillaciones en el momento del Calvario; humillaciones hasta en el tener que reconocer que no tenía con qué comprar ni sitio ni perfumes para enterrar a mi Hijo.

29.9

Vencí la avaricia de los Progenitores renunciando con antelación a mi Hijo.

Una madre no renuncia nunca a su hijo, si no se ve obligada a ello. Ya sea la patria, o el amor de una esposa, o el mismo Dios quienes piden el hijo a su corazón, ella se resiste a la separación. Es natural que sea así. El hijo crece dentro de nosotras, y el vínculo de su persona con la nuestra jamás queda completamente roto. A pesar de que el conducto del vital ombligo haya sido cortado, siempre permanece un nervio que nace en el corazón de la madre (un nervio espiritual, más vivo y sensible que un nervio físico) y arraiga en el corazón del hijo, y que siente como si le estiraran hasta el límite de lo soportable, si el amor de Dios o de una criatura, o las exigencias de la patria alejan al hijo de la madre; y que se rompe, lacerando el corazón, si la muerte arranca un hijo a su madre.

Yo renuncié, desde el momento en que le tuve, a mi Hijo. A Dios se lo di, a vosotros os lo di. Me despojé del Fruto de mi vientre para dar reparación al hurto de Eva del fruto de Dios.

29.10

Vencí la glotonería, tanto de saber como de gozar, aceptando saber únicamente lo que Dios quería que supiera, sin preguntarme a mí misma, sin preguntarle a Él, más de cuanto se me dijera. Creí sin indagar. Vencí la gula de gozar porque me negué todo deleite del sentido. Mi carne la puse bajo las plantas de mis pies. Puse la carne, instrumento de Satanás, y con ella al mismo Satanás, bajo mi calcañar para hacerme así un escalón para acercarme al Cielo. ¡El Cielo!... Mi meta. Donde estaba Dios. Mi única hambre. Hambre que no es gula sino necesidad bendecida por Dios, por este Dios que quiere que sintamos apetito de Él.

29.11

Vencí la lujuria, que es la gula llevada a la exacerbación. En efecto, todo vicio no refrenado conduce a un vicio mayor. Y la gula de Eva, ya de por sí digna de condena, la condujo a la lujuria; efectivamente, no le bastó ya el satisfacerse sola sino que quiso portar su delito a una refinada intensidad; así conoció la lujuria y se hizo maestra de ella para su compañero. Yo invertí los términos y, en vez de descender, siempre subí; en vez de hacer bajar, atraí siempre hacia arriba; y de mi compañero, que era un hombre honesto, hice un ángel.

Es ese momento en que poseía a Dios, y con Él sus riquezas infinitas, me apresuré a despojarme de todo ello diciendo: “Que por Él se haga tu voluntad y que Él la haga”. Casto es aquel que controla no sólo su carne, sino también los afectos y los pensamientos. Yo tenía que ser la Casta para anular a la Impúdica de la carne, del corazón y de la mente. Me mantuve comedida sin decir ni siquiera de mi Hijo, que en la tierra era sólo mío, como en el Cielo era solamente de Dios: “Es mío y para mí le quiero”.

29.12

Y a pesar de todo no era suficiente para que la mujer pudiera poseer la paz que Eva había perdido. Esa paz os la procuré al pie de la Cruz, viendo morir a Aquel que tú has visto nacer. Y, cuando me sentí arrancar las entrañas ante el grito de mi Hijo, quedé vacía de toda feminidad de connotación humana: ya no carne sino ángel. María, la Virgen desposada con el Espíritu, murió en ese momento; quedó la Madre de la Gracia, la que os generó la Gracia desde su tormento y os la dio. La hembra, a la que había vuelto a consagrar mujer la noche de Navidad, a los pies de la Cruz conquistó los medios para venir a ser criatura del Cielo.

Esto hice yo por vosotras, negándome toda satisfacción, incluso las satisfacciones santas. De vosotras, reducidas por Eva a hembras no superiores a las compañeras de los animales, he hecho — basta con que lo queráis — las santas de Dios. Por vosotras subí, y, como a José, os elevé. La roca del Calvario es mi Monte de los Olivos. Ése fue mi impulso para llevar al Cielo, santificada de nuevo, el alma de la mujer, junto con mi carne, glorificada por haber llevado al Verbo de Dios y anulado en mí hasta el último vestigio de Eva, la última raíz de aquel árbol de las cuatro ramas venenosas, aquel árbol que tenía hincada su raíz en el sentido y que había arrastrado a la caída a la humanidad, y que hasta el final de los siglos y hasta la última mujer os morderá las entrañas. Desde allí, donde ahora resplandezco envuelta en el rayo del Amor, os llamo y os indico cuál es la Medicina para venceros a vosotras mismas: la Gracia de mi Señor y la Sangre de mi Hijo.

29.13

Y tú, voz mía, haz descansar a tu alma con la luz de esta alborada de Jesús para tener fuerza en las futuras crucifixiones que no te van a ser evitadas, porque te queremos aquí, y aquí se viene a través del dolor; porque te queremos aquí, y más alto se viene cuanto mayor ha sido la pena sobrellevada para obtener Gracia para el mundo.

Ve en paz. Yo estoy contigo».