Los Escritos de Maria Valtorta

295. Le discours et les miracles d’Arbel, déjà évangélisée par Philippe, fils de Jacob.

295. Palabras y milagros en Arbela,

295.1

Dès la première personne à laquelle ils s’adressent pour demander des nouvelles de Philippe, fils de Jacob, ils se rendent compte du travail qu’a fait le jeune disciple. La femme qu’ils interrogent, une petite vieille toute ridée qui porte avec beaucoup de peine un broc plein d’eau, fixe de ses yeux creusés par l’âge le beau visage de Jean. Il l’a interrogée en souriant, et après lui avoir dit : « Que la paix soit avec toi » sur un ton si doux que la vieille en a été conquise, elle répond :

« Tu es le Messie ?

– Non, mais son apôtre. Le voici qui vient. »

La petite vieille pose son broc par terre et se dirige dans la direction indiquée pour aller s’agenouiller devant Jésus.

Jean, resté seul avec Simon devant le broc qui s’est presque renversé en répandant la moitié de son contenu, sourit en disant à son compagnon :

« Il nous faut prendre ce broc et aller retrouver la petite mère. »

L’ayant pris, il se met en marche, tandis que son compagnon ajoute :

« Et il servira pour boire, nous avons tous soif. »

Ils rejoignent la petite vieille qui, ne sachant ce qu’elle doit dire précisément, continue à répéter :

« Beau, saint Fils de la plus sainte Mère ! »

Toujours à genoux, elle boit des yeux le visage de Jésus qui lui sourit en disant à son tour :

« Lève-toi, mère. Mais lève-toi donc ! »

Quand ils la rejoignent, Jean lui dit :

« Nous avons pris ton broc, mais il s’est presque renversé. Il reste peu d’eau. Mais si tu le permets, nous boirons cette eau puis nous remplirons le broc.

– Oui, mon fils, oui. Et je regrette de n’avoir que de l’eau à vous donner. Je voudrais avoir du lait, comme quand je nourrissais mon Jude au sein, pour vous donner la chose la plus douce qui soit sur la terre : le lait d’une mère. Je voudrais avoir du vin, du meilleur, pour vous rendre des forces. Mais Marianne, femme d’Elisée, est vieille et pauvre…

– Ton eau est pour moi vin et lait, mère, parce qu’il est donné avec amour » répond Jésus en buvant le premier au broc que Jean lui présente. Puis les autres boivent.

La petite vieille, qui s’est enfin relevée, les regarde comme elle regarderait le paradis. Quand elle s’aperçoit que, après avoir tous bu, ils vont jeter l’eau qui reste pour aller à la fontaine qui coule au bout de la route, elle se jette en avant en défendant son broc et en disant :

« Non, non. Cette eau dont il a bu est plus sainte que de l’eau lustrale. Je la garderai soigneusement pour qu’on me purifie avec elle, après ma mort. »

Et elle saisit son broc en ajoutant :

« Je l’emporte à la maison. J’en ai d’autres, je les remplirai.

295.2

Mais viens d’abord, Saint, que je te montre la maison de Philippe. »

Et la voilà qui trottine, toute courbée, avec un sourire sur son visage ridé et dans ses yeux que la joie ravive. Elle trottine en tenant un pan du manteau de Jésus entre les doigts, comme si elle craignait qu’il puisse lui échapper, et elle défend son broc contre l’insistance des apôtres qui voudraient la décharger de ce poids. Elle trottine, bienheureuse, regardant la route déserte et les maisons d’Arbel qui sont fermées dans le soir qui descend, avec le regard d’un conquérant heureux de sa victoire.

Finalement, on passe de cette route secondaire à une autre plus centrale où il y a des gens qui se hâtent de rentrer chez eux. Etonnés, ils l’observent, la montrent du doigt et l’interpellent. Après avoir attendu qu’il se forme un cercle assez important de gens, elle s’écrie :

« J’ai avec moi le Messie de Philippe. Courez en répandre la nouvelle partout et d’abord à la maison de Jacob. Qu’ils soient prêts à honorer le Saint. »

Elle crie à en perdre haleine. Elle sait se faire obéir. C’est son heure de gloire et de puissance, à la pauvre petite vieille du peuple, seule, inconnue. Et elle voit toute la ville s’ébranler à son commandement.

Jésus, qui est beaucoup plus grand qu’elle, lui sourit quand elle le regarde de temps à autre, et pose sa main sur la tête sénile pour lui faire comme une caresse de fils, ce qui la fait presque s’évanouir de joie.

295.3

La maison de Jacob se trouve dans une rue du centre. Tout ouverte et illuminée, elle présente après le portail une longue entrée où des gens s’agitent avec des lampes et sortent joyeusement dès que Jésus apparaît sur le chemin : le jeune disciple Philippe, puis sa mère et son père, ses parents, les serviteurs, les amis.

Jésus s’arrête et répond avec majesté à la profonde salutation de Jacob, puis il s’incline sur la mère de Philippe qui le vénère à genoux, il la fait lever, la bénit et lui dit :

« Sois toujours heureuse pour ta foi. »

Puis il salue le disciple accouru avec son ami, que Jésus salue aussi.

La vieille Marianne, malgré tout, ne lâche pas le pan du manteau de Jésus ni sa place à côté de lui jusqu’à ce qu’ils soient sur le point de poser le pied dans l’atrium. Alors elle gémit :

« Une bénédiction pour que je sois heureuse ! Maintenant, tu restes ici… moi, je rentre dans ma pauvre maison et… toute cette belle rencontre est finie ! »

Quel chagrin dans cette voix de misérable petite mère !

Jacob, à qui sa femme a parlé tout bas, intervient :

« Non, Marianne. Reste toi aussi chez moi comme si tu étais disciple. Reste, tant que le Maître sera avec nous et sois heureuse.

– Que Dieu te bénisse, homme. Tu comprends la charité.

– Maître… Elle t’a conduit dans ma maison. Tu m’as fait grâce et charité. Je ne fais que rendre, et toujours bien petitement, tout ce que j’ai reçu de toi. Entre, venez et que ma maison vous soit accueillante. »

De dehors, la foule sur le chemin le voit entrer et crie :

« Et nous ? Nous voulons entendre ta parole. »

Jésus se retourne :

« Il fait nuit. Vous êtes fatigués. Préparez votre âme par un saint repos et demain vous entendrez la Voix de Dieu. Pour l’instant, que soient avec vous paix et bénédiction. »

Et le portail se ferme sur le bonheur de cette maison.

Jacques, fils de Zébédée, dit au Seigneur pendant la purification qui suit le voyage :

« Peut-être aurait-il mieux valu parler tout de suite et partir à l’aube. Les pharisiens sont dans la ville. C’est Philippe qui me l’a dit. Ils vont te causer des ennuis.

– Ceux qui auraient pu être ennuyés par eux sont loin d’ici. Les ennuis qu’ils pourront me causer n’ont pas de valeur. Il y a l’amour pour les annuler. »

295.4

Le lendemain matin… La sortie joyeuse parmi les familiers de Philippe et les apôtres. La petite vieille est derrière. La rencontre avec les habitants d’Arbel qui attendent patiemment. L’arrivée sur la place principale où Jésus commence à parler.

« On lit au huitième chapitre du second livre d’Esdras ce que je vais vous répéter ici : “ Au début du septième mois… ” (Jésus me dit : “ N’ajoute rien. Je répète intégralement les paroles du livre[1] ”).

Quand est-ce qu’un peuple est rapatrié ? Quand il revient sur les terres de ses pères. Moi, je viens vous ramener sur les terres de votre Père, dans le Royaume du Père. Et je le peux parce que j’ai été envoyé pour cela. Je viens donc vous amener au Royaume de Dieu, et il est donc juste de vous comparer à ceux qui furent rapatriés avec Zorobabel à Jérusalem, la cité du Seigneur ; et il est juste d’agir avec vous comme l’a fait le scribe Esdras avec le peuple rassemblé de nouveau dans les murs sacrés. Car reconstruire une cité en la dédiant au Seigneur, mais ne pas reconstruire les âmes qui sont semblables à autant de petites cités de Dieu, c’est une sottise sans pareille.

Comment reconstruire ces petites cités spirituelles que tant de raisons ont démolies ? Quels matériaux employer pour les rendre solides, belles, durables ? Les matériaux sont dans les préceptes du Seigneur, les dix commandements – et vous les connaissez, car Philippe, votre fils et mon disciple, vous les a rappelés –. Les deux préceptes saints parmi les saints sont : “ Aime Dieu de tout ton être. Aime ton prochain comme toi-même. ” C’est le résumé de la Loi et ce que je prêche parce que, avec ces deux prescriptions, on est sûr de conquérir le Royaume de Dieu. C’est dans l’amour que se trouvent la force de se garder saint ou de le devenir, la force de pardonner, la force de l’héroïsme dans les vertus. Tout se trouve dans l’amour.

295.5

Ce n’est pas la peur qui sauve, la peur du jugement de Dieu, la peur des sanctions humaines, la peur des maladies. La peur n’est jamais constructive. Elle provoque l’éboulement, l’effritement, la dislocation, la ruine. La peur conduit au désespoir, elle mène aux ruses pour cacher sa mauvaise conduite, elle porte seulement à craindre quand la crainte est devenue inutile parce que le mal est désormais en nous. Qui pense, pendant qu’il est en bonne santé, à agir avec prudence par pitié pour son corps ? Personne. Mais dès que le premier frisson de fièvre court dans les veines, ou qu’une tache fait penser à des maladies immondes, alors survient la peur, tourment qui s’ajoute à la maladie, force de désagrégation dans un corps que déjà la maladie désagrège.

L’amour au contraire est constructeur. Il élève, crée, affermit, maintient compact, préserve. L’amour entraîne l’espérance en Dieu. L’amour fait fuir le mal. L’amour porte à la prudence envers sa propre personne. Celle-ci n’est pas le centre de l’univers, comme le croient et le font les égoïstes, les faux amoureux d’eux-mêmes car ils n’aiment qu’une partie d’eux-mêmes, la moins noble, au détriment de la partie immortelle et sainte ; néanmoins, c’est un devoir de toujours en prendre soin pour la garder en bonne santé tant qu’il plaira à Dieu, pour être utile à soi-même, à sa famille, à sa cité, à son pays tout entier.

Il est inévitable que des maladies surviennent. Mais il n’est pas dit que toute maladie soit la conséquence d’un vice ou d’une punition. Il y a les saintes maladies envoyées par le Seigneur à ses justes pour que, dans le monde qui fait du plaisir un absolu et qui lui fait tout servir, il y ait des saints qui soient comme des otages de guerre pour le salut des autres, et qui paient de leur personne pour que soit expiée par leurs souffrances la masse de fautes que le monde accumule quotidiennement et qui finirait par s’écrouler sur l’humanité en l’ensevelissant sous sa malédiction. Vous vous rappelez[2] Moïse devenu vieux qui priait pendant que Josué combattait au nom du Seigneur ? Vous devez savoir que celui qui souffre saintement livre la plus grande bataille au plus féroce guerrier qui existe dans le monde, caché sous les appa­rences des hommes et des peuples, Satan, le Tortionnaire, l’Origine de tout mal, et qu’il se bat pour tous les autres hommes. Mais quelle différence entre ces maladies saintes que Dieu permet et celles qui proviennent du vice par suite d’un amour coupable pour les plaisirs sensuels ! Les premières sont des preuves de la volonté bienfaisante de Dieu, les secondes, des preuves de la corruption satanique.

Il faut donc aimer pour devenir saint, car l’amour crée, préserve, sanctifie.

295.6

Moi aussi, en vous annonçant cette vérité, je vous parle comme Néhémie et Esdras : “ Ce jour est consacré au Seigneur notre Dieu. Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas. ” Car tout deuil cesse quand on vit le jour du Seigneur. La mort perd sa dureté, car la perte d’un fils, d’un époux, d’un père, d’une mère ou d’un frère devient une séparation momentanée et limitée. Momentanée parce qu’elle cesse avec notre propre mort. Limitée parce qu’elle se limite au corps, aux sens. L’âme ne perd rien par la mort d’un parent qui s’est éteint. Au contraire, la liberté n’est limitée que d’un côté : celui du survivant dont l’âme est encore enserrée dans la chair, alors que l’autre côté, celui qui est passé à une seconde vie, jouit de la liberté et de la possibilité de veiller sur nous et de nous obtenir davantage, bien davantage que quand il nous aimait dans la prison de son corps.

Je vous dis, comme Néhémie et Esdras : “ Allez manger de la viande grasse et boire du vin doux, et envoyez-en des parts à ceux qui n’en ont pas, car c’est un jour saint pour le Seigneur et personne ne doit souffrir ce jour-là. Ne vous attristez pas, car la joie du Seigneur, qui est parmi vous, est la force de celui qui reçoit la grâce du Très-Haut dans ses murs et dans son cœur. ”

Vous ne pouvez plus monter les Tentes. Le temps en est passé, mais élevez-en de spirituelles dans vos cœurs. Gravissez la montagne, c’est-à-dire montez vers la perfection. Cueillez des branches d’oliviers, de myrtes, de palmiers, de chênes, d’hysopes, de tous les arbres les plus beaux. Des rameaux des vertus de paix, de pureté, d’héroïsme, de mortification, de force, d’espérance, de justice, de toutes les vertus. Ornez-vous l’âme en célébrant la fête du Seigneur. Ses tentes vous attendent. Les siennes. Et elles sont belles, saintes, éternelles, ouvertes à tous ceux qui vivent dans le Seigneur. Et avec moi, aujourd’hui, proposez-vous de faire pénitence pour le passé et de commencer une vie nouvelle.

Ne craignez rien du Seigneur. Il vous appelle parce qu’il vous aime. N’ayez pas peur. Soyez ses fils comme tous les enfants d’Israël. C’est aussi pour vous qu’il a fait la Création et le Ciel, qu’il a suscité Abraham et Moïse, qu’il a ouvert la mer et créé la nuée qui indique la route, et qu’il est descendu du Ciel pour donner la Loi, qu’il a ouvert les nuées pour faire pleuvoir la manne, et qu’il a rendu le rocher fécond pour qu’il vous donne de l’eau. Et maintenant, il vous envoie à vous aussi le Pain vivant du Ciel pour votre faim, la vraie Vigne et la Source de la vie éternelle pour votre soif. Et il vous dit par ma bouche : “ Entrez pour posséder la Terre sur laquelle j’ai levé la main pour vous la donner. ” Ma Terre spirituelle : le Royaume des Cieux. »

295.7

La foule échange des paroles enthousiastes…

Puis voilà les malades, en grand nombre. Jésus les fait ranger sur deux files et, pendant ce temps, il demande à Philippe d’Arbel :

« Pourquoi ne les as-tu pas guéris ?

– Pour qu’ils obtiennent ce que, moi, j’ai eu : la guérison par tes mains. »

Jésus passe en bénissant les malades, un par un, et c’est le prodige habituel qui se répète : des aveugles voient, des sourds entendent, des muets parlent, des bossus se redressent, des fièvres tombent, des faiblesses disparaissent.

Les guérisons sont terminées.

295.8

Puis, après le dernier malade, viennent les deux pharisiens qui étaient allés à Bozra, accompagnés de deux autres.

« Paix à toi, Maître. Et à nous, tu ne dis rien ?

– J’ai parlé pour tout le monde.

– Mais nous n’avions pas besoin de ces paroles-là. Nous, nous sommes les saints d’Israël.

– A vous qui êtes des maîtres, je dis : commentez entre vous le chapitre suivant, le neuvième du second livre d’Esdras[3], en vous rappelant combien de fois Dieu a fait preuve de miséricorde à votre égard jusqu’ici, et dites la conclusion du chapitre en vous frappant la poitrine, comme si c’était une prière.

– Bien dit, bien dit, Maître ! Et tes disciples, ils le font ?

– Oui. C’est la première chose que j’exige.

– Tous ? Même les homicides qui sont dans tes rangs ?

– Vous sentez l’odeur du sang ?

– C’est une voix qui crie vers le Ciel.

– Dans ce cas, efforcez-vous de ne pas imiter ceux qui le répandent.

– Nous ne sommes pas des assassins ! »

Jésus les fixe en les transperçant de son regard.

Ils n’osent rien dire de plus pendant quelque temps, mais ils suivent le groupe qui revient chez Philippe. Ce dernier croit devoir les inviter à entrer pour prendre part au banquet.

« Très volontiers ! Nous resterons plus longtemps avec le Maître » disent-ils avec de grandes révérences.

Mais une fois dans la maison, on dirait des limiers… Ils fouinent, jettent dans toutes les directions des regards furtifs, posent des questions rusées aux serviteurs et jusqu’à la petite vieille qui me semble attirée par Jésus comme le fer par l’aimant. Mais elle répond vivement :

« Moi, hier, je n’ai vu qu’eux. Vous rêvez. Je les ai accompagnés ici, et en fait de Jean, il n’y avait que ce garçon blond et bon comme un ange. »

Ils foudroient la vieille Marianne en l’insultant et se tournent dans une autre direction.

Mais un serviteur, sans leur répondre directement, se penche vers Jésus qui est assis et parle avec le maître de maison, et lui demande :

« Où est Jean d’En-Dor ? Ce seigneur le cherche. »

Le pharisien lance un regard furieux au serviteur et le traite d’imbécile.

Mais Jésus est désormais au courant de leurs intentions et il faut y remédier comme on peut. Le pharisien dit donc :

« C’était pour nous réjouir de ce miracle de ton enseignement, Maître, et te faire honneur pour cette conversion.

– Jean est pour toujours au loin et il le sera de plus en plus.

– Il est retombé dans son péché ?

– Non. Il monte vers le Ciel. Imitez-le, et vous le retrouverez dans l’autre vie. »

Les quatre hommes ne savent plus que dire et, prudemment, parlent d’autre chose. Les serviteurs annoncent que les tables sont prêtes et tout le monde passe dans la salle du festin.

[…]

295.1

Con la primera persona a la que se dirigen, preguntándole por Felipe de Jacob, se dan cuenta de lo mucho que ha trabajado el joven discípulo. La persona consultada, una viejecita llena de arrugas, que con fatiga transporta un cántaro lleno de agua, mirando fijamente con sus ojitos hundidos por la edad al hermoso rostro de Juan —que le ha hecho la pregunta sonriendo y precediéndola con un «La paz sea contigo» tan dulce que la anciana ha quedado conquistada— dice: «¿Eres el Mesías?».

«No. Soy su apóstol. Él viene allí».

La anciana deja en el suelo su cántaro y dirige sus pasos, renqueando, al punto indicado; cuando llega, se arrodilla ante Jesús.

Juan, que está con Simón frente al cántaro, que casi se ha volcado, derramándose la mitad de su contenido, sonríe mientras dice a su compañero: «Creo que es mejor que tomemos este cántaro y vayamos donde la anciana». Toma el cántaro y se encamina, mientras Simón añade: «Nos servirá para beber, que todos tenemos sed».

En llegando donde la viejecita —la cual, no sabiendo exactamente qué decir, repite una y otra vez: «¡Bonito, santo Hijo de la Madre más santa!», arrodillada, bebiéndose con sus ojos la figura de Jesús, quien, a su vez, le sonríe, repitiendo también: «Levántate, madre. ¡Pero mujer, levántate!»—, en llegando, Juan le dice: «Hemos cogido tu cántaro, que casi se había volcado. Hay poca agua. Pero, si nos lo permites, bebemos esta agua y luego te lo llenamos».

«Sí, hijos, sí. Lo que siento es tener solamente agua para vosotros. Leche, como cuando alimentaba a mi Judas, querría tener en mi pecho, para daros lo más dulce que hay en la tierra: la leche de una madre; vino querría tener, del más selecto, para daros fuerzas… Pero Mariana de Eliseo es vieja y pobre…».

«Tu agua, madre, es para mí vino y leche, porque la ofreces con amor» responde Jesús, y bebe, Él el primero, del cántaro que Juan le ha acercado. Luego beben los demás.

La anciana se ha levantado por fin, y ahora los mira como miraría al Paraíso; pero, al ver que han bebido todos y ahora van a tirar el agua que queda y ya hacen ademán de ir a la fuente que gorgotea en el fondo de la calle, la anciana se interpone defendiendo el cántaro y dice: «No, no. Esta agua de la que ha bebido Él es más santa que el agua lustral. La conservaré con esmero para que me purifiquen con ella cuando muera». Y, aferrando su cántaro, dice: «Me lo llevo a casa. Tengo otros. Ya llenaré ésos.

295.2

Antes ven, Santo, que te enseño la casa de Felipe» y va dando trotecillos, ligera, encorvada toda, todo risueños su rostro rugoso y sus ojillos, avivados por la alegría; va dando trotecillos teniendo cogido el borde del manto de Jesús con sus dedos, como temiendo que se le pueda escapar, y defiende su cántaro de las insistencias de los apóstoles, que quisieran que no llevase ese peso; va dando trotecillos, sí, dichosa, mirando la calle y las casas de Arbela (desierta la primera, cerradas éstas, en el atardecer) con la mirada de un conquistador feliz de su victoria.

Por fin, al pasar de esta calle secundaria a otra más céntrica, en que hay gente que se apresura a llegar a casa —y la gente la observa con asombro, señalándosela unos a otros y preguntándola—, ella espera a que se forme alrededor un corro de gente y grita: «Tengo conmigo al Mesías de Felipe. Corred a decirlo por todas partes; primero a la casa de Jacob. Que estén preparados para glorificar al Santo». Grita hasta desgañitarse. Sabe hacerse obedecer. Le ha llegado, pobre ancianita lugareña, sola y desconocida, la hora de mandar. Y ve a toda una ciudad revolucionada por su imperativo.

Jesús, mucho más alto que ella, le sonríe cuando, de vez en cuando, ella le mira; y le pone una mano en su cabeza senil, con una caricia de hijo que la hace desmayarse de felicidad.

295.3

La casa de Jacob está en una calle céntrica. Abierta de par en par e iluminada, muestra tras el portal una larga entrada, en que hay movimiento de gente con lámparas, personas que, en cuanto Jesús aparece en la calle, corre afuera jubilosa: el joven discípulo Felipe, luego su madre y su padre, parientes, domésticos y amigos.

Jesús se detiene y responde con majestuosidad al reverente saludo de Jacob, luego se agacha hacia la madre de Felipe —la cual, de rodillas, le está venerando— y la hace ponerse de pie, la bendice y le dice: «Sé siempre feliz por tu fe». Luego saluda al discípulo y al otro que ha venido con él.

La anciana Mariana, a pesar de todo, no suelta el borde del manto, ni su puesto al lado de Jesús, hasta que están ya para poner pie en el atrio. Entonces gime: «¡Una bendición para que yo sea feliz! Ahora Tú estarás aquí… yo voy a mi pobre casa y… ¡todo lo bonito se acabó!». ¡Cuánta nostalgia en esa voz senil!

Jacob, al que su mujer le ha hablado en voz baja, dice: «No, Mariana de Eliseo. Quédate tú también en mi casa, como si fueras una discípula. Quédate el tiempo que el Maestro esté con nosotros, y sé feliz así».

«Dios te bendiga, hombre. Tú comprendes la caridad».

«Maestro… Ella te ha traído a mi casa. Tú me has concedido gracia y caridad. No hago sino restituir, y, en todo caso, míseramente, lo mucho que de ti y de ella he recibido. Entra. Entrad. Quisiera que encontrarais acogedora mi casa».

La multitud, afuera, en la calle, los ve entrar y grita: «¿Y nosotros? Queremos oír su palabra».

Jesús se vuelve: «Es ya de noche. Estáis cansados. Preparad vuestra alma con un santo descanso. Mañana oiréis la Voz de Dios. Por ahora, os acompañen la paz y la bendición».

Y el portal se cierra, cubriendo con ello la felicidad de esta casa.

Santiago de Zebedeo, mientras se purifican del viaje, hace esta observación al Señor: «Quizás hubiera sido mejor hablar inmediatamente y partir al alba. Los fariseos están en la ciudad. Me lo ha dicho Felipe. Te van a crear conflictos».

«Los que habrían tenido conflictos con ellos están lejos. Los problemas que me puedan causar no tienen importancia. El amor anulará»…

295.4

Es la mañana del día siguiente… La salida, alegre, entre los familiares de Felipe y los apóstoles. La ancianita va detrás. La cita con los de Arbela, que esperan pacientemente. El camino hacia la plaza principal, donde Jesús empieza a hablar.

«Se lee en el capítulo octavo del segundo de Esdras esto que aho-ra os repito aquí: “Llegado el séptimo mes…” (Jesús me dice: “No escribas más. Repito íntegramente las palabras del libro[1]”).

¿Cuándo vuelve a su patria un pueblo? Cuando regresa a las tierras de sus padres. Yo vengo a conduciros de nuevo a las tierras del Padre vuestro, al Reino del Padre. Puedo hacerlo porque para hacer esto he sido enviado. Vengo, por tanto, a llevaros al Reino de Dios. Es, pues, justo equipararos con los que con Zorobabel regresaron a Jerusalén, la ciudad del Señor; y es justo hacer con vosotros como hiciera Esdras, el escriba, con el pueblo recogido de nuevo dentro de los muros sagrados. Porque, reconstruir una ciudad, dedicándola al Señor, y no reconstruir las almas, cada una semejante a una pequeña ciudad de Dios, es necedad sin igual.

¿Cómo reconstruir estas pequeñas ciudades espirituales, por muchas razones derruidas? ¿Qué materiales se habrán de usar para hacerlas sólidas, hermosas, duraderas? Los materiales están en los preceptos del Señor. Los diez mandamientos. Vosotros los sabéis porque Felipe, hijo vuestro y discípulo mío, os los ha recordado. Los dos santos de entre los preceptos santos, “Ama a Dios con todo tu ser, ama al prójimo como a ti mismo”, son el compendio de la Ley. Y estos preceptos predico Yo, porque con ellos segura es la conquista del Reino de Dios. En el amor, uno encuentra la fuerza de conservarse santo o de venir a serlo, la fuerza del perdón, la fuerza de las virtudes heroicas: todo lo encuentra en el amor.

295.5

No es el miedo lo que salva. El miedo al juicio de Dios, a las sanciones de los hombres, a las enfermedades. El miedo nunca es constructivo; antes bien, agita, disgrega, desencaja, quebranta. El miedo lleva a la desesperación; lleva sólo a la astucia para ocultar las malas acciones; lleva sólo a temer, cuando ya el temor es inútil porque el mal ya está en nosotros. ¿Quién se preocupa, mientras está sano, de ser prudente, por piedad hacia su cuerpo? Nadie. Pero en cuanto el primer escalofrío de fiebre culebrea por las venas, o una mancha hace pensar en enfermedades impuras, en ese momento, viene el miedo, como tormento que se agrega a la enfermedad, como fuerza disgregadora en un cuerpo al que ya la enfermedad disgrega.

El amor, por el contrario, construye. El amor edifica, da solidez, mantiene la cohesión, preserva. El amor porta esperanza en Dios; aleja de las malas acciones; conduce a la prudencia hacia el propio cuerpo, que no es el centro del universo (como le creen y le hacen los egoístas, los falsos amantes de sí mismos, porque aman sólo una parte, la menos noble, con perjuicio de la parte inmortal y santa), pero que, en todo caso, debe ser conservado sano, hasta que Dios no decida lo contrario, para ser útiles a nosotros mismos, a la familia, a la propia ciudad, a la nación toda.

Es inevitable que vengan las enfermedades, y no se puede decir que toda enfermedad sea prueba de vicio o castigo. Existen enfermedades santas, enviadas por el Señor a sus justos, para que en el mundo, que de sí mismo hace el todo y el medio del gozo, haya santos como rehenes de guerra para salvación de los demás, los cuales pagan personalmente para expiar con su sufrimiento la dosis de culpa que el mundo diariamente acumula y que acabaría cayendo sobre la humanidad, sepultándola bajo su maldición. ¿Recordáis al anciano Moisés orando mientras Josué combatía en nombre del Señor? Tenéis que pensar que quien sufre con santidad presenta la mayor batalla al más feroz guerrero que habita en el mundo, celado bajo apariencias de hombres y pueblos, a Satanás, el Torturador, el Origen de todo mal; y combate por todos los demás hombres. ¡Mas, cuánta diferencia entre estas santas enfermedades que Dios manda y las enviadas por el vicio a causa de un pecaminoso amor por la carnalidad!: las primeras son pruebas de la voluntad benéfica de Dios; las segundas, pruebas de la corrupción satánica.

Así pues, es necesario amar para alcanzar la santidad, porque el amor crea, preserva, santifica.

295.6

Yo también, anunciándoos esta verdad, os digo, como Nehemías y Esdras: “Este día está consagrado al Señor Dios nuestro. No guardéis luto, no lloréis”. Porque todo luto cesa cuando se vive el día del Señor. La muerte suspende su aspereza, pues de la pérdida de un hijo, del marido, de un padre o una madre o un hermano, se transforma en una separación transitoria y limitada: transitoria, porque con nuestra muerte cesa; limitada, porque se limita al cuerpo, a lo sensible. El alma nada pierde con la muerte del familiar perecido. Es más, de las dos partes, ahora una sola está limitada en su libertad, la nuestra, que todavía permanecemos con el alma encerrada en la carne; la otra parte, la que ha pasado a la segunda vida, goza de la libertad y del poder de velar por nosotros y de obtener para nosotros mucho más que cuando nos amaba en la cárcel de su cuerpo.

Os digo, como Nehemías y Esdras: “Id a comer pingües carnes y a beber dulce vino, y enviad raciones a quienes no tienen, porque es día consagrado al Señor, y en este día ninguno debe sufrir. No os entristezcáis, porque el gozo del Señor, que está entre vosotros, es la fuerza de quien recibe la gracia del Señor altísimo en su ciudad y en su corazón”.

Ya no podéis celebrar los Tabernáculos. Su tiempo ha pasado. Alzad, eso sí, tabernáculos espirituales en vuestros corazones. Subid al monte, es decir, ascended hacia la Perfección. Coged ramas de olivo, mirto, palma, encina, hisopo, de los más bellos árboles. Ramas de las virtudes: paz, pureza, heroísmo, mortificación, fortaleza, esperanza, justicia… todas, todas las virtudes. Adornad vuestro espíritu celebrando la fiesta del Señor. Sus Tabernáculos os esperan. Los suyos. Tabernáculos hermosos, santos, eternos, abiertos a todos aquellos que viven en el Señor. Y, conmigo, hoy, proponeos hacer penitencia del pasado, proponeos empezar una vida nueva.

No tengáis miedo del Señor. Os llama porque os ama. No temáis. Sois sus hijos como cualquiera de Israel. También para vosotros ha hecho la Creación y el Cielo, y suscitó a Abraham y a Moisés, abrió el mar, creó la nube que guiaba, bajó del Cielo para dar la Ley, abrió las nubes para que soltaran el maná, hizo fecundas a las rocas para que dieran agua. Y ahora, ¡sí!, ahora también para vosotros envía el vivo Pan del Cielo para vuestra hambre, la verdadera Vid y la Fuente de la Vida eterna para vuestra sed. Y, por mi boca, os dice: “Entrad. Tomad posesión de la Tierra que Yo, alzando mi mano, os entrego”. Mi Tierra espiritual: el Reino de los Cielos».

295.7

La multitud intercambia palabras entusiastas.

Luego… los enfermos. Muchos. Jesús los manda colocarse en dos filas. Mientras se lleva esto a cabo, pregunta a Felipe de Arbela: «¿Por qué no los has curado tú?».

«Para que tengan lo que yo tuve: la curación por medio de ti».

Jesús pasa bendiciendo, uno a uno, a los enfermos, y se repite el mismo prodigio de ciegos que recuperan la vista, sordos que oyen, mudos que hablan, tullidos que se enderezan, fiebres y estados de debilidad que desaparecen.

Las curaciones han quedado concluidas.

295.8

Al final, después del último enfermo, están los dos fariseos que habían ido a Bosrá y otros dos.

«Paz a ti, Maestro. ¿A nosotros no nos dices nada?».

«He hablado para todos».

«Pero nosotros no tenemos necesidad de esas palabras. Somos los santos de Israel».

«A vosotros, que sois maestros, os digo: comentad entre vosotros el capítulo que sigue, el noveno del segundo de Esdras[2], recordando cuántas veces Dios ha tenido misericordia con vosotros hasta el presente; y, dándoos golpes de pecho, repetid, como si fuera una oración, la conclusión del capítulo».

«Bien has dicho, bien has dicho, Maestro. ¿Y tus discípulos lo hacen?».

«Sí, es lo primero que exijo».

«¿Todos? ¿Incluso los homicidas que hay en tus filas?».

«¿Os hiede el olor de la sangre?».

«Es voz que clama al Cielo».

«Pues entonces no imitéis nunca a quienes la derraman».

«¡No somos asesinos!».

Jesús clava en ellos sus ojos taladrándolos con su mirada.

No se atreven a decir nada durante un rato. Pero se ponen en la cola del grupo que vuelve a la casa de Felipe, el cual se siente obligado a invitarlos a entrar y a participar en el banquete. «¡Con mucho gusto, con mucho gusto! Así estaremos más tiempo con el Maestro» dicen haciendo enormes reverencias.

Pero una vez dentro de la casa parecen sabuesos… Miran, ojean, hacen preguntas astutas a la servidumbre, incluso a la viejecita, que me parece atraída por Jesús como el hierro por el imán. Mas ella responde en seguida: «Ayer he visto sólo a éstos. Vosotros soñáis. Los he acompañado hasta aquí, y el único Juan era esa muchacho rubio y bueno como un ángel». Los fariseos fulminan a la abuelita con un improperio y se vuelven hacia otra parte.

Pero uno de la servidumbre, sin responderlos directamente a ellos, se inclina hacia Jesús, que habla, sentado, con el dueño de la casa, y le pregunta: «¿Dónde está Juan de Endor? Este señor le busca». El fariseo fulmina al hombre y le signa con el apelativo de «necio».

Pero Jesús ya está al corriente de sus intenciones y hay que arreglar las cosas de alguna manera, así que el fariseo dice: «Era para congratularnos con este prodigio de tu doctrina, Maestro, y honrarte a ti a través del convertido».

«Juan está lejos ya para siempre y cada vez estará más lejos».

«¿Ha vuelto a caer en el pecado?».

«No. Está ascendiendo al Cielo. Imitadle y en la otra vida le encontraréis».

Los cuatro no saben qué más decir y, prudentemente, hablan de otras cosas.

Los domésticos anuncian que están preparadas las mesas. Todos pasan a la sala del banquete.


Notes

  1. les paroles du livre sont celles de Ne 8, selon la nouvelle Vulgate.
  2. Vous vous rappelez ce qui est relaté en Ex 17, 8-16.
  3. le neuvième chapitre du second livre d’Esdras correspond, dans la nouvelle Vulgate, à Ne 9.

Notas

  1. las palabras del libro son las de Nehemías 8, porque el primero y el segundo libro de Esdrás reciben, respectivamente, en los nuevos títulos de los libros de la Biblia, los nombres de libro de Esdras y libro de Nehemías. Cfr. nota a 40.6 del volumen 1°.
  2. El noveno [capítulo] del segundo [libro] de Esdras corresponde a Nehemías 9, según la aclaración de la nota precedente.