The Writings of Maria Valtorta

295. Le discours et les miracles d’Arbel, déjà évangélisée par Philippe, fils de Jacob.

295. The preaching and the miracles in Arbela:

295.1

Dès la première personne à laquelle ils s’adressent pour demander des nouvelles de Philippe, fils de Jacob, ils se rendent compte du travail qu’a fait le jeune disciple. La femme qu’ils interrogent, une petite vieille toute ridée qui porte avec beaucoup de peine un broc plein d’eau, fixe de ses yeux creusés par l’âge le beau visage de Jean. Il l’a interrogée en souriant, et après lui avoir dit : « Que la paix soit avec toi » sur un ton si doux que la vieille en a été conquise, elle répond :

« Tu es le Messie ?

– Non, mais son apôtre. Le voici qui vient. »

La petite vieille pose son broc par terre et se dirige dans la direction indiquée pour aller s’agenouiller devant Jésus.

Jean, resté seul avec Simon devant le broc qui s’est presque renversé en répandant la moitié de son contenu, sourit en disant à son compagnon :

« Il nous faut prendre ce broc et aller retrouver la petite mère. »

L’ayant pris, il se met en marche, tandis que son compagnon ajoute :

« Et il servira pour boire, nous avons tous soif. »

Ils rejoignent la petite vieille qui, ne sachant ce qu’elle doit dire précisément, continue à répéter :

« Beau, saint Fils de la plus sainte Mère ! »

Toujours à genoux, elle boit des yeux le visage de Jésus qui lui sourit en disant à son tour :

« Lève-toi, mère. Mais lève-toi donc ! »

Quand ils la rejoignent, Jean lui dit :

« Nous avons pris ton broc, mais il s’est presque renversé. Il reste peu d’eau. Mais si tu le permets, nous boirons cette eau puis nous remplirons le broc.

– Oui, mon fils, oui. Et je regrette de n’avoir que de l’eau à vous donner. Je voudrais avoir du lait, comme quand je nourrissais mon Jude au sein, pour vous donner la chose la plus douce qui soit sur la terre : le lait d’une mère. Je voudrais avoir du vin, du meilleur, pour vous rendre des forces. Mais Marianne, femme d’Elisée, est vieille et pauvre…

– Ton eau est pour moi vin et lait, mère, parce qu’il est donné avec amour » répond Jésus en buvant le premier au broc que Jean lui présente. Puis les autres boivent.

La petite vieille, qui s’est enfin relevée, les regarde comme elle regarderait le paradis. Quand elle s’aperçoit que, après avoir tous bu, ils vont jeter l’eau qui reste pour aller à la fontaine qui coule au bout de la route, elle se jette en avant en défendant son broc et en disant :

« Non, non. Cette eau dont il a bu est plus sainte que de l’eau lustrale. Je la garderai soigneusement pour qu’on me purifie avec elle, après ma mort. »

Et elle saisit son broc en ajoutant :

« Je l’emporte à la maison. J’en ai d’autres, je les remplirai.

295.2

Mais viens d’abord, Saint, que je te montre la maison de Philippe. »

Et la voilà qui trottine, toute courbée, avec un sourire sur son visage ridé et dans ses yeux que la joie ravive. Elle trottine en tenant un pan du manteau de Jésus entre les doigts, comme si elle craignait qu’il puisse lui échapper, et elle défend son broc contre l’insistance des apôtres qui voudraient la décharger de ce poids. Elle trottine, bienheureuse, regardant la route déserte et les maisons d’Arbel qui sont fermées dans le soir qui descend, avec le regard d’un conquérant heureux de sa victoire.

Finalement, on passe de cette route secondaire à une autre plus centrale où il y a des gens qui se hâtent de rentrer chez eux. Etonnés, ils l’observent, la montrent du doigt et l’interpellent. Après avoir attendu qu’il se forme un cercle assez important de gens, elle s’écrie :

« J’ai avec moi le Messie de Philippe. Courez en répandre la nouvelle partout et d’abord à la maison de Jacob. Qu’ils soient prêts à honorer le Saint. »

Elle crie à en perdre haleine. Elle sait se faire obéir. C’est son heure de gloire et de puissance, à la pauvre petite vieille du peuple, seule, inconnue. Et elle voit toute la ville s’ébranler à son commandement.

Jésus, qui est beaucoup plus grand qu’elle, lui sourit quand elle le regarde de temps à autre, et pose sa main sur la tête sénile pour lui faire comme une caresse de fils, ce qui la fait presque s’évanouir de joie.

295.3

La maison de Jacob se trouve dans une rue du centre. Tout ouverte et illuminée, elle présente après le portail une longue entrée où des gens s’agitent avec des lampes et sortent joyeusement dès que Jésus apparaît sur le chemin : le jeune disciple Philippe, puis sa mère et son père, ses parents, les serviteurs, les amis.

Jésus s’arrête et répond avec majesté à la profonde salutation de Jacob, puis il s’incline sur la mère de Philippe qui le vénère à genoux, il la fait lever, la bénit et lui dit :

« Sois toujours heureuse pour ta foi. »

Puis il salue le disciple accouru avec son ami, que Jésus salue aussi.

La vieille Marianne, malgré tout, ne lâche pas le pan du manteau de Jésus ni sa place à côté de lui jusqu’à ce qu’ils soient sur le point de poser le pied dans l’atrium. Alors elle gémit :

« Une bénédiction pour que je sois heureuse ! Maintenant, tu restes ici… moi, je rentre dans ma pauvre maison et… toute cette belle rencontre est finie ! »

Quel chagrin dans cette voix de misérable petite mère !

Jacob, à qui sa femme a parlé tout bas, intervient :

« Non, Marianne. Reste toi aussi chez moi comme si tu étais disciple. Reste, tant que le Maître sera avec nous et sois heureuse.

– Que Dieu te bénisse, homme. Tu comprends la charité.

– Maître… Elle t’a conduit dans ma maison. Tu m’as fait grâce et charité. Je ne fais que rendre, et toujours bien petitement, tout ce que j’ai reçu de toi. Entre, venez et que ma maison vous soit accueillante. »

De dehors, la foule sur le chemin le voit entrer et crie :

« Et nous ? Nous voulons entendre ta parole. »

Jésus se retourne :

« Il fait nuit. Vous êtes fatigués. Préparez votre âme par un saint repos et demain vous entendrez la Voix de Dieu. Pour l’instant, que soient avec vous paix et bénédiction. »

Et le portail se ferme sur le bonheur de cette maison.

Jacques, fils de Zébédée, dit au Seigneur pendant la purification qui suit le voyage :

« Peut-être aurait-il mieux valu parler tout de suite et partir à l’aube. Les pharisiens sont dans la ville. C’est Philippe qui me l’a dit. Ils vont te causer des ennuis.

– Ceux qui auraient pu être ennuyés par eux sont loin d’ici. Les ennuis qu’ils pourront me causer n’ont pas de valeur. Il y a l’amour pour les annuler. »

295.4

Le lendemain matin… La sortie joyeuse parmi les familiers de Philippe et les apôtres. La petite vieille est derrière. La rencontre avec les habitants d’Arbel qui attendent patiemment. L’arrivée sur la place principale où Jésus commence à parler.

« On lit au huitième chapitre du second livre d’Esdras ce que je vais vous répéter ici : “ Au début du septième mois… ” (Jésus me dit : “ N’ajoute rien. Je répète intégralement les paroles du livre[1] ”).

Quand est-ce qu’un peuple est rapatrié ? Quand il revient sur les terres de ses pères. Moi, je viens vous ramener sur les terres de votre Père, dans le Royaume du Père. Et je le peux parce que j’ai été envoyé pour cela. Je viens donc vous amener au Royaume de Dieu, et il est donc juste de vous comparer à ceux qui furent rapatriés avec Zorobabel à Jérusalem, la cité du Seigneur ; et il est juste d’agir avec vous comme l’a fait le scribe Esdras avec le peuple rassemblé de nouveau dans les murs sacrés. Car reconstruire une cité en la dédiant au Seigneur, mais ne pas reconstruire les âmes qui sont semblables à autant de petites cités de Dieu, c’est une sottise sans pareille.

Comment reconstruire ces petites cités spirituelles que tant de raisons ont démolies ? Quels matériaux employer pour les rendre solides, belles, durables ? Les matériaux sont dans les préceptes du Seigneur, les dix commandements – et vous les connaissez, car Philippe, votre fils et mon disciple, vous les a rappelés –. Les deux préceptes saints parmi les saints sont : “ Aime Dieu de tout ton être. Aime ton prochain comme toi-même. ” C’est le résumé de la Loi et ce que je prêche parce que, avec ces deux prescriptions, on est sûr de conquérir le Royaume de Dieu. C’est dans l’amour que se trouvent la force de se garder saint ou de le devenir, la force de pardonner, la force de l’héroïsme dans les vertus. Tout se trouve dans l’amour.

295.5

Ce n’est pas la peur qui sauve, la peur du jugement de Dieu, la peur des sanctions humaines, la peur des maladies. La peur n’est jamais constructive. Elle provoque l’éboulement, l’effritement, la dislocation, la ruine. La peur conduit au désespoir, elle mène aux ruses pour cacher sa mauvaise conduite, elle porte seulement à craindre quand la crainte est devenue inutile parce que le mal est désormais en nous. Qui pense, pendant qu’il est en bonne santé, à agir avec prudence par pitié pour son corps ? Personne. Mais dès que le premier frisson de fièvre court dans les veines, ou qu’une tache fait penser à des maladies immondes, alors survient la peur, tourment qui s’ajoute à la maladie, force de désagrégation dans un corps que déjà la maladie désagrège.

L’amour au contraire est constructeur. Il élève, crée, affermit, maintient compact, préserve. L’amour entraîne l’espérance en Dieu. L’amour fait fuir le mal. L’amour porte à la prudence envers sa propre personne. Celle-ci n’est pas le centre de l’univers, comme le croient et le font les égoïstes, les faux amoureux d’eux-mêmes car ils n’aiment qu’une partie d’eux-mêmes, la moins noble, au détriment de la partie immortelle et sainte ; néanmoins, c’est un devoir de toujours en prendre soin pour la garder en bonne santé tant qu’il plaira à Dieu, pour être utile à soi-même, à sa famille, à sa cité, à son pays tout entier.

Il est inévitable que des maladies surviennent. Mais il n’est pas dit que toute maladie soit la conséquence d’un vice ou d’une punition. Il y a les saintes maladies envoyées par le Seigneur à ses justes pour que, dans le monde qui fait du plaisir un absolu et qui lui fait tout servir, il y ait des saints qui soient comme des otages de guerre pour le salut des autres, et qui paient de leur personne pour que soit expiée par leurs souffrances la masse de fautes que le monde accumule quotidiennement et qui finirait par s’écrouler sur l’humanité en l’ensevelissant sous sa malédiction. Vous vous rappelez[2] Moïse devenu vieux qui priait pendant que Josué combattait au nom du Seigneur ? Vous devez savoir que celui qui souffre saintement livre la plus grande bataille au plus féroce guerrier qui existe dans le monde, caché sous les appa­rences des hommes et des peuples, Satan, le Tortionnaire, l’Origine de tout mal, et qu’il se bat pour tous les autres hommes. Mais quelle différence entre ces maladies saintes que Dieu permet et celles qui proviennent du vice par suite d’un amour coupable pour les plaisirs sensuels ! Les premières sont des preuves de la volonté bienfaisante de Dieu, les secondes, des preuves de la corruption satanique.

Il faut donc aimer pour devenir saint, car l’amour crée, préserve, sanctifie.

295.6

Moi aussi, en vous annonçant cette vérité, je vous parle comme Néhémie et Esdras : “ Ce jour est consacré au Seigneur notre Dieu. Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas. ” Car tout deuil cesse quand on vit le jour du Seigneur. La mort perd sa dureté, car la perte d’un fils, d’un époux, d’un père, d’une mère ou d’un frère devient une séparation momentanée et limitée. Momentanée parce qu’elle cesse avec notre propre mort. Limitée parce qu’elle se limite au corps, aux sens. L’âme ne perd rien par la mort d’un parent qui s’est éteint. Au contraire, la liberté n’est limitée que d’un côté : celui du survivant dont l’âme est encore enserrée dans la chair, alors que l’autre côté, celui qui est passé à une seconde vie, jouit de la liberté et de la possibilité de veiller sur nous et de nous obtenir davantage, bien davantage que quand il nous aimait dans la prison de son corps.

Je vous dis, comme Néhémie et Esdras : “ Allez manger de la viande grasse et boire du vin doux, et envoyez-en des parts à ceux qui n’en ont pas, car c’est un jour saint pour le Seigneur et personne ne doit souffrir ce jour-là. Ne vous attristez pas, car la joie du Seigneur, qui est parmi vous, est la force de celui qui reçoit la grâce du Très-Haut dans ses murs et dans son cœur. ”

Vous ne pouvez plus monter les Tentes. Le temps en est passé, mais élevez-en de spirituelles dans vos cœurs. Gravissez la montagne, c’est-à-dire montez vers la perfection. Cueillez des branches d’oliviers, de myrtes, de palmiers, de chênes, d’hysopes, de tous les arbres les plus beaux. Des rameaux des vertus de paix, de pureté, d’héroïsme, de mortification, de force, d’espérance, de justice, de toutes les vertus. Ornez-vous l’âme en célébrant la fête du Seigneur. Ses tentes vous attendent. Les siennes. Et elles sont belles, saintes, éternelles, ouvertes à tous ceux qui vivent dans le Seigneur. Et avec moi, aujourd’hui, proposez-vous de faire pénitence pour le passé et de commencer une vie nouvelle.

Ne craignez rien du Seigneur. Il vous appelle parce qu’il vous aime. N’ayez pas peur. Soyez ses fils comme tous les enfants d’Israël. C’est aussi pour vous qu’il a fait la Création et le Ciel, qu’il a suscité Abraham et Moïse, qu’il a ouvert la mer et créé la nuée qui indique la route, et qu’il est descendu du Ciel pour donner la Loi, qu’il a ouvert les nuées pour faire pleuvoir la manne, et qu’il a rendu le rocher fécond pour qu’il vous donne de l’eau. Et maintenant, il vous envoie à vous aussi le Pain vivant du Ciel pour votre faim, la vraie Vigne et la Source de la vie éternelle pour votre soif. Et il vous dit par ma bouche : “ Entrez pour posséder la Terre sur laquelle j’ai levé la main pour vous la donner. ” Ma Terre spirituelle : le Royaume des Cieux. »

295.7

La foule échange des paroles enthousiastes…

Puis voilà les malades, en grand nombre. Jésus les fait ranger sur deux files et, pendant ce temps, il demande à Philippe d’Arbel :

« Pourquoi ne les as-tu pas guéris ?

– Pour qu’ils obtiennent ce que, moi, j’ai eu : la guérison par tes mains. »

Jésus passe en bénissant les malades, un par un, et c’est le prodige habituel qui se répète : des aveugles voient, des sourds entendent, des muets parlent, des bossus se redressent, des fièvres tombent, des faiblesses disparaissent.

Les guérisons sont terminées.

295.8

Puis, après le dernier malade, viennent les deux pharisiens qui étaient allés à Bozra, accompagnés de deux autres.

« Paix à toi, Maître. Et à nous, tu ne dis rien ?

– J’ai parlé pour tout le monde.

– Mais nous n’avions pas besoin de ces paroles-là. Nous, nous sommes les saints d’Israël.

– A vous qui êtes des maîtres, je dis : commentez entre vous le chapitre suivant, le neuvième du second livre d’Esdras[3], en vous rappelant combien de fois Dieu a fait preuve de miséricorde à votre égard jusqu’ici, et dites la conclusion du chapitre en vous frappant la poitrine, comme si c’était une prière.

– Bien dit, bien dit, Maître ! Et tes disciples, ils le font ?

– Oui. C’est la première chose que j’exige.

– Tous ? Même les homicides qui sont dans tes rangs ?

– Vous sentez l’odeur du sang ?

– C’est une voix qui crie vers le Ciel.

– Dans ce cas, efforcez-vous de ne pas imiter ceux qui le répandent.

– Nous ne sommes pas des assassins ! »

Jésus les fixe en les transperçant de son regard.

Ils n’osent rien dire de plus pendant quelque temps, mais ils suivent le groupe qui revient chez Philippe. Ce dernier croit devoir les inviter à entrer pour prendre part au banquet.

« Très volontiers ! Nous resterons plus longtemps avec le Maître » disent-ils avec de grandes révérences.

Mais une fois dans la maison, on dirait des limiers… Ils fouinent, jettent dans toutes les directions des regards furtifs, posent des questions rusées aux serviteurs et jusqu’à la petite vieille qui me semble attirée par Jésus comme le fer par l’aimant. Mais elle répond vivement :

« Moi, hier, je n’ai vu qu’eux. Vous rêvez. Je les ai accompagnés ici, et en fait de Jean, il n’y avait que ce garçon blond et bon comme un ange. »

Ils foudroient la vieille Marianne en l’insultant et se tournent dans une autre direction.

Mais un serviteur, sans leur répondre directement, se penche vers Jésus qui est assis et parle avec le maître de maison, et lui demande :

« Où est Jean d’En-Dor ? Ce seigneur le cherche. »

Le pharisien lance un regard furieux au serviteur et le traite d’imbécile.

Mais Jésus est désormais au courant de leurs intentions et il faut y remédier comme on peut. Le pharisien dit donc :

« C’était pour nous réjouir de ce miracle de ton enseignement, Maître, et te faire honneur pour cette conversion.

– Jean est pour toujours au loin et il le sera de plus en plus.

– Il est retombé dans son péché ?

– Non. Il monte vers le Ciel. Imitez-le, et vous le retrouverez dans l’autre vie. »

Les quatre hommes ne savent plus que dire et, prudemment, parlent d’autre chose. Les serviteurs annoncent que les tables sont prêtes et tout le monde passe dans la salle du festin.

[…]

295.1

The very first person they approach when inquiring about Philip of Jacob makes them realise how much work the young disciple has done. The person they asked is a little old wrinkled woman, who is carrying with difficulty a jug full of water. Gazing with her little deep-set eyes at the handsome face of John who asked her the question, after greeting her «Peace be with you» so gently as to enrapture her, she says: «Are you the Messiah?»

«No. But I am His disciple. He is coming, He is over there.»

The old woman puts her jug on the ground and hobbles in the direction pointed out to her and kneels down in front of Jesus.

John, who has remained with Simon near the pitcher, which has turned over spilling half of its contents, says to his companion smiling: «We had better pick up this jug and join the old woman.» He does so while his companion adds: «We can use it to drink. We are all thirsty.»

When they reach the old woman – who not knowing what to say exactly continues to repeat: «Lovely, holy Son of the most holy Mother» still on her knees and drinking in with her eyes the figure of Jesus, Who smiles at her repeating in His turn: «Stand up, mother» – when they reach her, John says to her: «We have taken your jug. But it overturned and there is little water left in it. If you give it to us, we will drink this water and then we will fill the jug for you.».

«Yes, my sons, of course. And I am sorry that I have but water for you. I wish I had milk in my breast as when I fed my Judas, in order to give you the sweetest thing there is on the earth: the milk of a mother. I would like to have wine, choice wine, to strengthen you. But Marianne of Elisha is old and poor…»

«Your water is wine and milk to Me, mother, because it is given with love» replies Jesus and He is the first to drink out of the jug handed to Him by John. Then the others drink.

The old woman, who has at last stood up, looks at them as if she were looking at Paradise and when, after they have all drunk, she sees that they are about to throw away the water left in the jug, to fill it at the fountain gurgling at the end of the street, she rushes forward, defending her jug and saying: «No, don’t. This water is more holy than lustral water, as He drank out of it. I will keep it carefully so that I may be cleansed with it when I die.» And she seizes her jug saying: «I will take it home. I have some more and I will fill them.

295.2

But come first, O Holy One, that I may show You Philip’s house» and she trots along swiftly, all bent, with a smile on her wrinkled face and her little eyes shining with joy. She trots along holding the hem of Jesus’ mantle in her hand, as if she were afraid He might run away from her, and she defends her jug from the insistent apostles, who do not want her to carry that weight. She trots along blissfully, looking at the street and the houses in Arbela, the former deserted, the latter already closed as it is getting dark, and she looks like a conquerer, happy in her victory.

Finally, they pass from the side street into a more central one, where there are people hastening home – and the people watch her spellbound, pointing at her and questioning her – and, after waiting to have a circle of people around her, she shouts: «I have here Philip’s Messiah. Run and tell everybody and first of all Jacob’s household. So that they may be ready to honour the Saint.» She shouts at the top of her voice. She can make herself obeyed. It is the moment of authority of a poor, lonely, unknown little old woman of the people. And she sees the whole town deeply moved by her command.

Jesus, so much taller than she is, smiles at her when she looks at Him now and again and He lays His hand on her venerable head, in a filial caress which overwhelms her with happiness.

295.3

Jacob’s house is in a central street. It is open and lit up and through the door one can see a long hall in which there are people holding lights, and they rush out joyfully as soon as Jesus appears in the street: the young disciple Philip, his father and mother, relatives, servants and friends.

Jesus stops and replies seriously to Jacob’s deep bow, He then bends over Philip’s mother who has knelt down to revere Him, and He makes her stand up blessing her and saying: «Be always happy because of your faith.» He then greets the disciple who has come with the other man who was with him, and whom Jesus greets as well.

Old Marianne, however, does not leave the hem of the mantle or her place beside Jesus until they are about to enter the entrance hall. She then whispers: «Bless me that I may be happy! You will now stay here… I am going to my poor house and… and this beautiful thing is all over!» How much regret there is in her ageing voice!

Jacob, to whom his wife has spoken in a low voice, says: «No, Marianne of Elisha. Stay in my house as if you were a disciple. Stay as long as the Master will be with us and be thus happy.»

«May God bless you, man. You know what charity is.»

«Master… she brought You to my house. You have brought me grace and love. I am only giving back, and in a poor way, what I have received from You and from her so abundantly. Come in, and let my house welcome You.»

The crowds outside in the street see them go in and shout: «And what about us? We want to hear His word.»

Jesus turns around: «It is night and you are tired. Prepare your souls through a holy rest and tomorrow you will hear the Voice of God. For the time being, peace and blessings be with you.» And the front door closes on the happiness of this house.

James of Zebedee watches the Lord during the purification after the journey: «Perhaps it was better to speak at once and depart at dawn. There are some Pharisees in town. Philip told me. They will vex You.»

«Those who might have been vexed by them are far away. The trouble they may cause Me is of no importance. There is love that will cancel it…»

295.4

The following morning… Jesus goes out among the joyful relatives of Philip and the apostles. The old woman follows them. He meets the people of Arbela who are patiently waiting for Him. He goes to the main square where He begins to speak.

«We read in the eighth chapter of the second book of Ezra, what I will now repeat to you: “When the seventh month came…” (Jesus says to me: “Do not write anything else. I will repeat the words of the book[1] in full”).

When does a person return to his country? When it goes back to the land of its ancestors. I have come to take you back to the land of your Father, to the Kingdom of the Father. And I can do that because I was sent for that. So I have come to take You to the Kingdom of God and it is therefore fair to compare you to those who repatriated with Zorobabel to Jerusalem, the city of the Lord, and it is fair to do with you what Ezra the scribe did with the people gathered once again within the sacred walls. Because it is incomparable foolishness to rebuild a town dedicating it to the Lord, without restoring souls, which are like as many little towns of God.

How can these little spiritual towns, dilapidated by so many events, be restored? Which materials should be used to make them solid, beautiful, lasting? The materials are in the precepts of the Lord: the ten commandments, of which you are aware, because Philip, a son of your town and My disciple, has reminded you of them. The two most holy of the holy precepts are: “Love God with your whole being. Love your neighbour as yourself”. They sum up the Law. And I preach them because through them you are certain to conquer the Kingdom of God. In love you find the strength of persevering in holiness or becoming holy, the strength of forgiveness, the strength of heroism in virtue. Everything can be found in love.

295.5

Fear does not save: the fear of the judgement of God, the fear of human sanctions, the fear of diseases. Fear is never constructive. It shakes, shatters, throws into disorder, it crushes. Fear leads to despair, it leads only to crafty concealment of evil-doing, it makes one fear when fear is useless, because evil is already within us.

Who thinks of behaving wisely, for the sake of his body, when one is healthy? No one. But as soon as the first shiver of fever runs through our veins or a stain makes us think of unclean diseases, then fear becomes an added torture to the disease and it becomes a disintegrating strength in a body already broken down by illness. Love instead is constructive. It builds, solidifies, unites and preserves. Love brings hope in God. Love removes from evil-doing. Love makes man deal wisely with his own person, which is not the centre of the universe, as egotists believe and make it, the false lovers of themselves, because they love one part only: the less noble one, to the detriment of the immortal and holy part; but which it is our duty to preserve healthy, as long as God so wishes, in order to be useful to ourselves, to our relatives, to our town and to the whole country.

Diseases inevitably come. It is not true that every disease is the consequence of vice or punishment. There are holy diseases sent by the Lord to His just people, so that in the world, which considers itself the end and the means of pleasure, there may be holy people who are like war-hostages for the safety of others, and they pay personally, expiating through their suffering, the portion of guilt which the world daily accumulates and which would end by crashing on Mankind, burying it under its malediction.

Do you remember[2] old Moses praying while Joshua was fighting in the name of the Lord? You must consider that those who suffer holily, give the greatest battle to the fiercest warrior there is in the world, concealed under the appearances of men and peoples, to Satan, the Torturer, the Origin of all evils, and they fight on behalf of all men. But how much difference there is between such holy diseases sent by God, and those caused by vice through a sinful love of senses! The former are a proof of God’s merciful will; the latter are a proof of diabolical corruption. It is therefore necessary to love, in order to be holy, because love creates, preserves and sanctifies.

295.6

Like Nehemiah and Ezra, I also, announcing this truth, say to you: “This day is sacred to the Lord our God. Do not be mournful, do not weep”. Because all mourning ends, when one lives the day of the Lord. The harshness of death comes to an end, because the loss of a son, of a husband, a father, mother or brother becomes a temporary and limited separation. Temporary because it ends with our death. Limited because it is confined to the body and sense. Our soul does not lose anything when a relative of ours dies. Its freedom is limited in one party only, in us, as survivors with our souls still enclosed in the flesh, while the other party, the one who has passed to second life, enjoys the liberty and power to watch over us and obtain for us much more than when it loved us from the prison of its body.

Like Nehemiah and Ezra I say to you: “Go, eat the fat meat, drink the sweet wine and send a portion to the man who has none, for this day is sacred to the Lord, and therefore nobody must suffer during it. Do not be sad, because the joy of the Lord Who is among you, is the stronghold of those who receive the grace of the Most High Lord within their walls and in their hearts”.

You can no longer erect Tabernacles. Their time is over. But erect spiritual ones in your hearts. Climb the mountain, that is, rise towards Perfection. Gather branches of olive, myrtle, palm, oak, hyssop and of every beautiful tree. Branches of the virtues of peace, purity, heroism, mortification, strength, hope, justice, of all virtues. Adorn your souls celebrating the feast of the Lord. His Tabernacles are awaiting you. His. And they are beautiful, holy, eternal, open to all those who live in the Lord. And together with Me, decide today to do penance for the past and to begin a new life.

Do not be afraid of the Lord. He calls you because He loves you. Be not afraid. You are His children like everybody in Israel. Also for you He created the Universe and Heaven, He sent Abraham and Moses, He opened the sea, He created the guiding cloud, He descended from Heaven to give the Law, and He opened the clouds that they might rain manna, and He made the rocks fruitful that they might give water. And now for you also He is sending the living Bread of Heaven to satisfy your hunger and the true Vine and the Fountain of eternal Life to quench your thirst. And through My lips He says to you: “Enter and possess the Land over which I have raised My hand to give it to you”. My spiritual Land: the Kingdom of Heaven.»

295.7

The crowds exchange enthusiastic words… Then it is the turn of sick people. There are so many. Jesus has them lined up in two rows, and while this is being done, He asks Philip of Arbela: «Why did you not cure them?»

«That they might have what I had: to be cured by You.»

Jesus passes blessing the sick people one by one and the usual prodigy is repeated: the blind see, the deaf hear, the dumb speak, cripples stand straight, fever and weakness cease.

295.8

The healing is over. At the end, after the last sick person, there are the two Pharisees who went to Bozrah together with two more. «Peace to You, Master. Are You not saying anything to us?»

«I spoke to everybody.»

«But we do not need those words. We are the saints of Israel.»

«To you, who are masters, I say: comment upon the subsequent chapter, the ninth of the second book of Ezra[3], remembering how many times so far God has had mercy on you, and repeat the end of the chapter, as if it were a prayer, beating your chests.»

«Quite right, Master, quite right. And do Your disciples do it?»

«They do. It is the first thing I exact of them.»

«All of them? Also the murderers who are in Your group?»

«Does blood smell bad to you?»

«It is a voice crying to Heaven.»

«Then do not imitate those who shed it.»

«We are not assassins!»

Jesus gazes at them piercing them with His eyes. They dare not add one word for some time. But they follow the group which goes back to the house of Philip, who feels bound to invite them to enter and join in the banquet.

«With great pleasure! We will stay longer with the Master» they say bowing very low.

But once in the house they behave like bloodhounds… They watch, they peek, they ask the servants astute questions, and they approach even the old woman, who seems to be attracted by Jesus as iron is by a magnet. But she replies promptly: «Yesterday I saw these only. You must be dreaming. I brought them here, and there was only one John: that fair-haired boy who is as good as an angel.»

They fulminate against the old woman and turn elsewhere. But a servant, without replying to them directly, bends over Jesus, Who is sitting speaking to the landlord, and asks Him: «Where is John of Endor? This gentleman is looking for him.»

The Pharisee casts a withering glance at the servant and stigmatises him as a «fool». But Jesus is now aware of their intentions and it is necessary to remedy in the best possible manner. The Pharisee says: «It was to congratulate You, Master, on this wonder of Your doctrine and honour You through the convert.»

«John is far away for good and he will be farther and farther away.»

«Has he relapsed into sin?»

«No. He is ascending towards Heaven. Imitate him, and you will find him in the next life.»

The four do not know what to say and they wisely change the subject. The servants announce that the meal is ready and they all go into the dining-room.

[…].


Notes

  1. les paroles du livre sont celles de Ne 8, selon la nouvelle Vulgate.
  2. Vous vous rappelez ce qui est relaté en Ex 17, 8-16.
  3. le neuvième chapitre du second livre d’Esdras correspond, dans la nouvelle Vulgate, à Ne 9.

Notes

  1. the words of the book, are the ones in Nehemiah 8, according to the Neo-Vulgate.
  2. remember, as narrated in the Exodus 17:8-16.
  3. the ninth [chapter] of the second book of Ezra, corresponds to Nehemiah 9, in the Neo-Vulgate.