Os Escritos de Maria Valtorta

295. Le discours et les miracles d’Arbel, déjà évangélisée par Philippe, fils de Jacob.

295. O discurso e os milagres em Arbela,

295.1

Dès la première personne à laquelle ils s’adressent pour demander des nouvelles de Philippe, fils de Jacob, ils se rendent compte du travail qu’a fait le jeune disciple. La femme qu’ils interrogent, une petite vieille toute ridée qui porte avec beaucoup de peine un broc plein d’eau, fixe de ses yeux creusés par l’âge le beau visage de Jean. Il l’a interrogée en souriant, et après lui avoir dit : « Que la paix soit avec toi » sur un ton si doux que la vieille en a été conquise, elle répond :

« Tu es le Messie ?

– Non, mais son apôtre. Le voici qui vient. »

La petite vieille pose son broc par terre et se dirige dans la direction indiquée pour aller s’agenouiller devant Jésus.

Jean, resté seul avec Simon devant le broc qui s’est presque renversé en répandant la moitié de son contenu, sourit en disant à son compagnon :

« Il nous faut prendre ce broc et aller retrouver la petite mère. »

L’ayant pris, il se met en marche, tandis que son compagnon ajoute :

« Et il servira pour boire, nous avons tous soif. »

Ils rejoignent la petite vieille qui, ne sachant ce qu’elle doit dire précisément, continue à répéter :

« Beau, saint Fils de la plus sainte Mère ! »

Toujours à genoux, elle boit des yeux le visage de Jésus qui lui sourit en disant à son tour :

« Lève-toi, mère. Mais lève-toi donc ! »

Quand ils la rejoignent, Jean lui dit :

« Nous avons pris ton broc, mais il s’est presque renversé. Il reste peu d’eau. Mais si tu le permets, nous boirons cette eau puis nous remplirons le broc.

– Oui, mon fils, oui. Et je regrette de n’avoir que de l’eau à vous donner. Je voudrais avoir du lait, comme quand je nourrissais mon Jude au sein, pour vous donner la chose la plus douce qui soit sur la terre : le lait d’une mère. Je voudrais avoir du vin, du meilleur, pour vous rendre des forces. Mais Marianne, femme d’Elisée, est vieille et pauvre…

– Ton eau est pour moi vin et lait, mère, parce qu’il est donné avec amour » répond Jésus en buvant le premier au broc que Jean lui présente. Puis les autres boivent.

La petite vieille, qui s’est enfin relevée, les regarde comme elle regarderait le paradis. Quand elle s’aperçoit que, après avoir tous bu, ils vont jeter l’eau qui reste pour aller à la fontaine qui coule au bout de la route, elle se jette en avant en défendant son broc et en disant :

« Non, non. Cette eau dont il a bu est plus sainte que de l’eau lustrale. Je la garderai soigneusement pour qu’on me purifie avec elle, après ma mort. »

Et elle saisit son broc en ajoutant :

« Je l’emporte à la maison. J’en ai d’autres, je les remplirai.

295.2

Mais viens d’abord, Saint, que je te montre la maison de Philippe. »

Et la voilà qui trottine, toute courbée, avec un sourire sur son visage ridé et dans ses yeux que la joie ravive. Elle trottine en tenant un pan du manteau de Jésus entre les doigts, comme si elle craignait qu’il puisse lui échapper, et elle défend son broc contre l’insistance des apôtres qui voudraient la décharger de ce poids. Elle trottine, bienheureuse, regardant la route déserte et les maisons d’Arbel qui sont fermées dans le soir qui descend, avec le regard d’un conquérant heureux de sa victoire.

Finalement, on passe de cette route secondaire à une autre plus centrale où il y a des gens qui se hâtent de rentrer chez eux. Etonnés, ils l’observent, la montrent du doigt et l’interpellent. Après avoir attendu qu’il se forme un cercle assez important de gens, elle s’écrie :

« J’ai avec moi le Messie de Philippe. Courez en répandre la nouvelle partout et d’abord à la maison de Jacob. Qu’ils soient prêts à honorer le Saint. »

Elle crie à en perdre haleine. Elle sait se faire obéir. C’est son heure de gloire et de puissance, à la pauvre petite vieille du peuple, seule, inconnue. Et elle voit toute la ville s’ébranler à son commandement.

Jésus, qui est beaucoup plus grand qu’elle, lui sourit quand elle le regarde de temps à autre, et pose sa main sur la tête sénile pour lui faire comme une caresse de fils, ce qui la fait presque s’évanouir de joie.

295.3

La maison de Jacob se trouve dans une rue du centre. Tout ouverte et illuminée, elle présente après le portail une longue entrée où des gens s’agitent avec des lampes et sortent joyeusement dès que Jésus apparaît sur le chemin : le jeune disciple Philippe, puis sa mère et son père, ses parents, les serviteurs, les amis.

Jésus s’arrête et répond avec majesté à la profonde salutation de Jacob, puis il s’incline sur la mère de Philippe qui le vénère à genoux, il la fait lever, la bénit et lui dit :

« Sois toujours heureuse pour ta foi. »

Puis il salue le disciple accouru avec son ami, que Jésus salue aussi.

La vieille Marianne, malgré tout, ne lâche pas le pan du manteau de Jésus ni sa place à côté de lui jusqu’à ce qu’ils soient sur le point de poser le pied dans l’atrium. Alors elle gémit :

« Une bénédiction pour que je sois heureuse ! Maintenant, tu restes ici… moi, je rentre dans ma pauvre maison et… toute cette belle rencontre est finie ! »

Quel chagrin dans cette voix de misérable petite mère !

Jacob, à qui sa femme a parlé tout bas, intervient :

« Non, Marianne. Reste toi aussi chez moi comme si tu étais disciple. Reste, tant que le Maître sera avec nous et sois heureuse.

– Que Dieu te bénisse, homme. Tu comprends la charité.

– Maître… Elle t’a conduit dans ma maison. Tu m’as fait grâce et charité. Je ne fais que rendre, et toujours bien petitement, tout ce que j’ai reçu de toi. Entre, venez et que ma maison vous soit accueillante. »

De dehors, la foule sur le chemin le voit entrer et crie :

« Et nous ? Nous voulons entendre ta parole. »

Jésus se retourne :

« Il fait nuit. Vous êtes fatigués. Préparez votre âme par un saint repos et demain vous entendrez la Voix de Dieu. Pour l’instant, que soient avec vous paix et bénédiction. »

Et le portail se ferme sur le bonheur de cette maison.

Jacques, fils de Zébédée, dit au Seigneur pendant la purification qui suit le voyage :

« Peut-être aurait-il mieux valu parler tout de suite et partir à l’aube. Les pharisiens sont dans la ville. C’est Philippe qui me l’a dit. Ils vont te causer des ennuis.

– Ceux qui auraient pu être ennuyés par eux sont loin d’ici. Les ennuis qu’ils pourront me causer n’ont pas de valeur. Il y a l’amour pour les annuler. »

295.4

Le lendemain matin… La sortie joyeuse parmi les familiers de Philippe et les apôtres. La petite vieille est derrière. La rencontre avec les habitants d’Arbel qui attendent patiemment. L’arrivée sur la place principale où Jésus commence à parler.

« On lit au huitième chapitre du second livre d’Esdras ce que je vais vous répéter ici : “ Au début du septième mois… ” (Jésus me dit : “ N’ajoute rien. Je répète intégralement les paroles du livre[1] ”).

Quand est-ce qu’un peuple est rapatrié ? Quand il revient sur les terres de ses pères. Moi, je viens vous ramener sur les terres de votre Père, dans le Royaume du Père. Et je le peux parce que j’ai été envoyé pour cela. Je viens donc vous amener au Royaume de Dieu, et il est donc juste de vous comparer à ceux qui furent rapatriés avec Zorobabel à Jérusalem, la cité du Seigneur ; et il est juste d’agir avec vous comme l’a fait le scribe Esdras avec le peuple rassemblé de nouveau dans les murs sacrés. Car reconstruire une cité en la dédiant au Seigneur, mais ne pas reconstruire les âmes qui sont semblables à autant de petites cités de Dieu, c’est une sottise sans pareille.

Comment reconstruire ces petites cités spirituelles que tant de raisons ont démolies ? Quels matériaux employer pour les rendre solides, belles, durables ? Les matériaux sont dans les préceptes du Seigneur, les dix commandements – et vous les connaissez, car Philippe, votre fils et mon disciple, vous les a rappelés –. Les deux préceptes saints parmi les saints sont : “ Aime Dieu de tout ton être. Aime ton prochain comme toi-même. ” C’est le résumé de la Loi et ce que je prêche parce que, avec ces deux prescriptions, on est sûr de conquérir le Royaume de Dieu. C’est dans l’amour que se trouvent la force de se garder saint ou de le devenir, la force de pardonner, la force de l’héroïsme dans les vertus. Tout se trouve dans l’amour.

295.5

Ce n’est pas la peur qui sauve, la peur du jugement de Dieu, la peur des sanctions humaines, la peur des maladies. La peur n’est jamais constructive. Elle provoque l’éboulement, l’effritement, la dislocation, la ruine. La peur conduit au désespoir, elle mène aux ruses pour cacher sa mauvaise conduite, elle porte seulement à craindre quand la crainte est devenue inutile parce que le mal est désormais en nous. Qui pense, pendant qu’il est en bonne santé, à agir avec prudence par pitié pour son corps ? Personne. Mais dès que le premier frisson de fièvre court dans les veines, ou qu’une tache fait penser à des maladies immondes, alors survient la peur, tourment qui s’ajoute à la maladie, force de désagrégation dans un corps que déjà la maladie désagrège.

L’amour au contraire est constructeur. Il élève, crée, affermit, maintient compact, préserve. L’amour entraîne l’espérance en Dieu. L’amour fait fuir le mal. L’amour porte à la prudence envers sa propre personne. Celle-ci n’est pas le centre de l’univers, comme le croient et le font les égoïstes, les faux amoureux d’eux-mêmes car ils n’aiment qu’une partie d’eux-mêmes, la moins noble, au détriment de la partie immortelle et sainte ; néanmoins, c’est un devoir de toujours en prendre soin pour la garder en bonne santé tant qu’il plaira à Dieu, pour être utile à soi-même, à sa famille, à sa cité, à son pays tout entier.

Il est inévitable que des maladies surviennent. Mais il n’est pas dit que toute maladie soit la conséquence d’un vice ou d’une punition. Il y a les saintes maladies envoyées par le Seigneur à ses justes pour que, dans le monde qui fait du plaisir un absolu et qui lui fait tout servir, il y ait des saints qui soient comme des otages de guerre pour le salut des autres, et qui paient de leur personne pour que soit expiée par leurs souffrances la masse de fautes que le monde accumule quotidiennement et qui finirait par s’écrouler sur l’humanité en l’ensevelissant sous sa malédiction. Vous vous rappelez[2] Moïse devenu vieux qui priait pendant que Josué combattait au nom du Seigneur ? Vous devez savoir que celui qui souffre saintement livre la plus grande bataille au plus féroce guerrier qui existe dans le monde, caché sous les appa­rences des hommes et des peuples, Satan, le Tortionnaire, l’Origine de tout mal, et qu’il se bat pour tous les autres hommes. Mais quelle différence entre ces maladies saintes que Dieu permet et celles qui proviennent du vice par suite d’un amour coupable pour les plaisirs sensuels ! Les premières sont des preuves de la volonté bienfaisante de Dieu, les secondes, des preuves de la corruption satanique.

Il faut donc aimer pour devenir saint, car l’amour crée, préserve, sanctifie.

295.6

Moi aussi, en vous annonçant cette vérité, je vous parle comme Néhémie et Esdras : “ Ce jour est consacré au Seigneur notre Dieu. Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas. ” Car tout deuil cesse quand on vit le jour du Seigneur. La mort perd sa dureté, car la perte d’un fils, d’un époux, d’un père, d’une mère ou d’un frère devient une séparation momentanée et limitée. Momentanée parce qu’elle cesse avec notre propre mort. Limitée parce qu’elle se limite au corps, aux sens. L’âme ne perd rien par la mort d’un parent qui s’est éteint. Au contraire, la liberté n’est limitée que d’un côté : celui du survivant dont l’âme est encore enserrée dans la chair, alors que l’autre côté, celui qui est passé à une seconde vie, jouit de la liberté et de la possibilité de veiller sur nous et de nous obtenir davantage, bien davantage que quand il nous aimait dans la prison de son corps.

Je vous dis, comme Néhémie et Esdras : “ Allez manger de la viande grasse et boire du vin doux, et envoyez-en des parts à ceux qui n’en ont pas, car c’est un jour saint pour le Seigneur et personne ne doit souffrir ce jour-là. Ne vous attristez pas, car la joie du Seigneur, qui est parmi vous, est la force de celui qui reçoit la grâce du Très-Haut dans ses murs et dans son cœur. ”

Vous ne pouvez plus monter les Tentes. Le temps en est passé, mais élevez-en de spirituelles dans vos cœurs. Gravissez la montagne, c’est-à-dire montez vers la perfection. Cueillez des branches d’oliviers, de myrtes, de palmiers, de chênes, d’hysopes, de tous les arbres les plus beaux. Des rameaux des vertus de paix, de pureté, d’héroïsme, de mortification, de force, d’espérance, de justice, de toutes les vertus. Ornez-vous l’âme en célébrant la fête du Seigneur. Ses tentes vous attendent. Les siennes. Et elles sont belles, saintes, éternelles, ouvertes à tous ceux qui vivent dans le Seigneur. Et avec moi, aujourd’hui, proposez-vous de faire pénitence pour le passé et de commencer une vie nouvelle.

Ne craignez rien du Seigneur. Il vous appelle parce qu’il vous aime. N’ayez pas peur. Soyez ses fils comme tous les enfants d’Israël. C’est aussi pour vous qu’il a fait la Création et le Ciel, qu’il a suscité Abraham et Moïse, qu’il a ouvert la mer et créé la nuée qui indique la route, et qu’il est descendu du Ciel pour donner la Loi, qu’il a ouvert les nuées pour faire pleuvoir la manne, et qu’il a rendu le rocher fécond pour qu’il vous donne de l’eau. Et maintenant, il vous envoie à vous aussi le Pain vivant du Ciel pour votre faim, la vraie Vigne et la Source de la vie éternelle pour votre soif. Et il vous dit par ma bouche : “ Entrez pour posséder la Terre sur laquelle j’ai levé la main pour vous la donner. ” Ma Terre spirituelle : le Royaume des Cieux. »

295.7

La foule échange des paroles enthousiastes…

Puis voilà les malades, en grand nombre. Jésus les fait ranger sur deux files et, pendant ce temps, il demande à Philippe d’Arbel :

« Pourquoi ne les as-tu pas guéris ?

– Pour qu’ils obtiennent ce que, moi, j’ai eu : la guérison par tes mains. »

Jésus passe en bénissant les malades, un par un, et c’est le prodige habituel qui se répète : des aveugles voient, des sourds entendent, des muets parlent, des bossus se redressent, des fièvres tombent, des faiblesses disparaissent.

Les guérisons sont terminées.

295.8

Puis, après le dernier malade, viennent les deux pharisiens qui étaient allés à Bozra, accompagnés de deux autres.

« Paix à toi, Maître. Et à nous, tu ne dis rien ?

– J’ai parlé pour tout le monde.

– Mais nous n’avions pas besoin de ces paroles-là. Nous, nous sommes les saints d’Israël.

– A vous qui êtes des maîtres, je dis : commentez entre vous le chapitre suivant, le neuvième du second livre d’Esdras[3], en vous rappelant combien de fois Dieu a fait preuve de miséricorde à votre égard jusqu’ici, et dites la conclusion du chapitre en vous frappant la poitrine, comme si c’était une prière.

– Bien dit, bien dit, Maître ! Et tes disciples, ils le font ?

– Oui. C’est la première chose que j’exige.

– Tous ? Même les homicides qui sont dans tes rangs ?

– Vous sentez l’odeur du sang ?

– C’est une voix qui crie vers le Ciel.

– Dans ce cas, efforcez-vous de ne pas imiter ceux qui le répandent.

– Nous ne sommes pas des assassins ! »

Jésus les fixe en les transperçant de son regard.

Ils n’osent rien dire de plus pendant quelque temps, mais ils suivent le groupe qui revient chez Philippe. Ce dernier croit devoir les inviter à entrer pour prendre part au banquet.

« Très volontiers ! Nous resterons plus longtemps avec le Maître » disent-ils avec de grandes révérences.

Mais une fois dans la maison, on dirait des limiers… Ils fouinent, jettent dans toutes les directions des regards furtifs, posent des questions rusées aux serviteurs et jusqu’à la petite vieille qui me semble attirée par Jésus comme le fer par l’aimant. Mais elle répond vivement :

« Moi, hier, je n’ai vu qu’eux. Vous rêvez. Je les ai accompagnés ici, et en fait de Jean, il n’y avait que ce garçon blond et bon comme un ange. »

Ils foudroient la vieille Marianne en l’insultant et se tournent dans une autre direction.

Mais un serviteur, sans leur répondre directement, se penche vers Jésus qui est assis et parle avec le maître de maison, et lui demande :

« Où est Jean d’En-Dor ? Ce seigneur le cherche. »

Le pharisien lance un regard furieux au serviteur et le traite d’imbécile.

Mais Jésus est désormais au courant de leurs intentions et il faut y remédier comme on peut. Le pharisien dit donc :

« C’était pour nous réjouir de ce miracle de ton enseignement, Maître, et te faire honneur pour cette conversion.

– Jean est pour toujours au loin et il le sera de plus en plus.

– Il est retombé dans son péché ?

– Non. Il monte vers le Ciel. Imitez-le, et vous le retrouverez dans l’autre vie. »

Les quatre hommes ne savent plus que dire et, prudemment, parlent d’autre chose. Les serviteurs annoncent que les tables sont prêtes et tout le monde passe dans la salle du festin.

[…]

295.1

À primeira pessoa a quem perguntam por Filipe de Jacó, logo ficam sabendo quanto trabalhou aquele jovem discípulo. A pessoa que foi interrogada foi uma velhinha, já toda enrugada, que vai levando com dificuldade uma grande vasilha com água e que, fitando seus olhinhos, já encovados pela idade, no belo rosto de João que, sorrindo, lhe fez a pergunta, dizendo-lhe antes a saudação “a paz esteja contigo”, mas de um modo tão suave, que, por ele a velha se viu conquistada, e diz:

– És tu o Messias?

– Não. Mas apóstolo dele. Ele está lá, e vem vindo.

A velha põe no chão sua vasilha, e parte na direção que lhe foi mostrada, desejosa de ir ajoelhar-se diante de Jesus.

João, que ficou com Simão ao lado da vasilha, que quase virou de borco, tendo derramado a metade da água que ia sendo levada, sorri, dizendo ao companheiro:

– Acho que é bom apanharmos esta vasilha e irmos até a velha.

E assim faz, pondo-se a caminho, enquanto o companheiro acrescenta:

– E nos servirá para beber. Todos estamos com sede.

Quando estão se aproximando da velhinha, que não sabendo exatamente o que dizer, continua a repetir:

– Belo, santo Filho da mais santa das Mães –e que continua de joelhos, e bebendo com seus olhos a figura de Jesus que, sorrindo, vai repetindo, por sua vez:

– Levanta-te, mãe. Afinal, levanta-te.

Ao chegarem perto dela, João lhe diz:

– Nós apanhamos a tua vasilha, mas ela quase se virou de boca para baixo. Ela está com pouca água. Mas, se tu nos dás licença, nós vamos beber esta água, e depois iremos encher de novo a tua vasilha.

– Sim, meus filhos, sim. E não me agrada não ter mais do que água para vos oferecer. Leite é o que eu quereria ter em meus peitos, como quando eu alimentava meu Judas, para poder dar-vos a bebida mais doce que há sobre a terra, o leite de uma mãe. Eu quereria ter vinho, e do melhor, para dar-vos mais forças. Mas Mariana de Eliseu é velha e pobre…

– A tua água para Mim é vinho e é leite, mãe, porque é dada com amor –responde Jesus, bebendo em primeiro lugar, da vasilha que João lhe apresenta. Depois os outros bebem.

A velha, que afinal se levantou, olha para eles, como se estivesse olhando para o Paraíso, e, quando vê que todos já beberam, e que estão para jogar fora a água que sobrou, e para se dirigirem à fonte, que lá está cantarolando no fim da rua, aí eis que a velha se joga diante deles, agarrando a vasilha dizendo:

– Não, não. Mais do que a água lustral, é santa esta, da qual Ele bebeu. Eu a conservarei com cuidado, para ser com ela purificada, depois da minha morte.

E segura a vasilha, dizendo:

– Vou levá-la para casa. Eu tenho outras como esta. E vou enchê-las.

295.2

Mas antes vem, ó Santo, que eu vou te mostrar a casa de Filipe.

E caminha, ligeira, e dando pulinhos, toda encurvada, mas com o rosto rugoso sorrindo e reavivado pela alegria. Ela vai dando seus pulinhos e segurando a aba do manto de Jesus entre os dedos, como se tivesse medo de que Ele se lhe escapasse, e defendendo a sua vasilha das insistências dos apóstolos, que não quereriam que ela se fosse, transportando aquele peso. Mas ela lá se vai, feliz, dando os seus pulinhos, olhando para a rua e para as casas de Arbela, vazia a primeira e fechadas as outras, nesta tarde que já vem chegando. Ela vai indo com o olhar de um vencedor, que está feliz com sua vitória.

Finalmente, passando desta rua secundária para outra mais central, onde há pessoas que se apressam para chegarem a suas casas — e as pessoas, espantadas, a estão observando, apontando-a e a interpelando — ela, depois de ter esperado que se formasse em torno dela um círculo de pessoas, grita:

– Está aqui comigo o Messias de Filipe. Cor-rei a levar esta notícia por toda parte e, em primeiro lugar, à casa do Jacó. Que eles estejam prontos para virem honrar o Santo!

Ela grita, a ponto de perder o fôlego. Sabe fazer-se obedecer. Agora é a sua hora de comando, para a pobre velhinha do meio do povo, sozinha, desconhecida. E vê uma cidade inteira mover-se sob o seu comando.

Jesus, muito mais alto do que ela, sorri, quando ela olha para Ele, de vez em quando, e lhe põe a mão sobre a cabeça já senil, como fazendo-lhe uma carícia de filho, o que a faz quase desfalecer de felicidade.

295.3

A casa do Jacó está em uma das ruas do centro. Toda aberta e iluminada, ele mostra, desde o portão, uma larga entrada na qual muitas pessoas agitam suas luzes, pessoas que correm para fora, a fim de festejá-lo, logo que Ele aparecer na rua. Lá estão o jovem discípulo Filipe e, atrás dele, sua mãe e seu pai, os parentes, os servos, os amigos.

Jesus para, responde com benevolência à saudação respeitosa de Jacó, depois se inclina para a mãe de Filipe, que o venera ajoelhando-se, e a faz levantar-se, abençoando-a, e dizendo-lhe:

– Sê sempre feliz pela tua fé.

Depois saúda o discípulo que veio com o outro, que já estava com ele, e que Jesus saúda também.

A velha Mariana, apesar de tudo, não solta a aba do manto, nem cede o seu lugar ao lado de Jesus, enquanto não estão ainda pondo o pé na entrada. É aí que ela geme:

– Uma bênção para que eu seja feliz! Agora Tu estás aqui… eu vou para minha pobre casa e… e tudo o que é bonito se acabou!

Quanta saudade naquela voz senil!

Jacó, ao qual sua mulher falou em voz baixa, diz:

– Não, Mariana de Eliseu. Fica tu também na minha casa, como se tu fosses uma discípula. Fica, enquanto o Mestre estiver conosco, e alegra-te com isso.

– Deus te abençoe, homem. Tu compreendes a caridade.

– Mestre… Ela te conduziu à minha casa. Tu me fizeste esta graça e caridade. Eu não estou fazendo nada mais do que retribuir, e sempre de uma maneira deficiente, ao muito que de Ti e dela eu recebi. Entra, entrai, e hospedai-vos em minha casa.

Lá fora, na rua, a multidão os vê entrar, e grita:

– E nós? Nós queremos ouvir a palavra dele.

Jesus se vira para eles:

– Já é noite. Vós estais cansados. Preparai vossa alma para um santo repouso, e amanhã ouvireis a palavra de Deus. Por enquanto, estejam convosco a paz e a bênção.

E o portão se fecha, com a bênção e paz que vêm daquela casa.

Tiago de Zebedeu faz uma observação ao Senhor, enquanto estão lavando as mãos, após a viagem:

– Talvez fosse melhor falar logo, e partir amanhã cedo. Os fariseus estão na cidade. Filipe me disse. Eles te irão aborrecer.

– Os que teriam ficado aborrecidos por causa deles estão longe. O aborrecimento que Me poderão dar não tem importância. O amor o anulará.

295.4

Na manhã seguinte… A saída da casa está muito festiva, com a presença dos familiares de Filipe, e dos apóstolos. A velhinha vai atrás. Dá-se o encontro com os habitantes de Arbela que, pacientes, o estão esperando. Dirigem-se para a praça principal, onde Jesus já está começando a falar.

– Lê-se no capítulo oitavo do segundo livro de Esdras isto que agora vou repetir-vos: “Tendo chegado o sétimo mês…” –(Jesus me diz: “Não ponhas outra coisa. Estou repetindo integralmente as palavras do livro[1]”).

Quando é que um povo volta para sua pátria? Quando volta para as terras de seus pais. Eu venho para levar-vos de novo para as terras do vosso Pai, para o Reino do Pai. E Eu posso fazer isso, porque para isso é que Eu fui enviado. Eu venho, pois, para levar-vos para o Reino de Deus, e por isso é justo comparar-vos com os repatriados que chegaram com Zorobabel a Jerusalém, a cidade do Senhor, e é justo fazer convosco como o escriba Esdras fez com o povo reunido de novo do lado de dentro dos sagrados muros. Porque reconstruir uma cidade e dedicá-la ao Senhor, mas fazê-lo deixando de reconstruir as almas, que são como umas pequenas cidades de Deus, seria uma estultícia inominável.

Como reconstruir estas pequenas cidades espirituais, que tantas causas fizeram desmoronar? De que materiais iremos lançar mão para reconstruí-las sólidas, belas e duradouras? Os materiais estão nos preceitos do Senhor, os dez mandamentos, e vós os sabeis, porque Filipe, vosso filho e meu discípulo, vo-los fez recordar. Os dois santos, entre os santos preceitos, são: “Ama a Deus com todo o teu ser. E ao próximo como a ti mesmo.” Nestes dois está o compêndio da Lei. E estes são os que Eu prego, porque com eles está assegurada a conquista do Reino de Deus. No amor é que se encontra a força de conservar-se santos, de se tornar santos, a força do perdão, a força do heroísmo nas virtudes. Tudo se encontra no amor.

295.5

Não é o medo o que salva. O medo do julgamento por Deus, o medo das sanções humanas, o medo das doenças. O medo nunca foi construtivo. Ele abala, tritura, desorganiza, arrebenta. O medo leva ao desespero, a buscar artifícios para esconder as malfeitorias, a temer, quando o temor é inútil, porque o mal já está em nós. Quem pensa, enquanto está são, em agir com prudência, por ter dó do seu corpo? Ninguém. Mas, logo que o primeiro arrepio da febre percorre as suas veias, ou uma mancha o faz pensar em doenças imundas, eis que, então, vem o medo, com um tormento aliado da doença, como mais uma força desagregadora, em um corpo que a doença já começou a desagregar. O amor, pelo contrário, é construtor. Ele edifica, solidifica, mantém a compacidade e preserva. O amor nos leva a ter esperança em Deus. Ele nos leva a evitar fazer o mal. O amor nos leva a ser prudentes para com a nossa própria pessoa, que não é o centro do universo, como pensam e como agem os egoístas e os falsos amorosos de si mesmos, porque amam de si mesmos só uma parte: a menos nobre, com prejuízo da parte imortal e santa, a que sempre nós temos o dever de conservar sã, enquanto Deus não desejar o contrário, para poderem ser úteis a si mesmos, aos pais, à própria cidade e a toda a nação.

É inevitável que venham as doenças. E não está dito que toda doença seja prova da existência de algum vício, ou uma punição. Há santas doenças, mandadas pelo Senhor aos seus justos, para que no mundo, que pensa que ele mesmo e tudo é um meio de prazer, haja santos, que são como uns reféns de guerra, para a salvação dos outros, e que pagam pessoalmente, a fim de que seja expiada, com o seu sofrimento, que o mundo diariamente vai acumulando, e que terminaria desmoronando sobre a Humanidade, sepultando-a sob a sua maldição. Estais lembrados[2] do velho Moisés, orando, enquanto Josué combatia em nome do Senhor? Deveis pensar que, quem sofre com santidade, move a maior das ofensivas ao feroz guerreiro que está no mundo, escondido sob as aparências de homens e de povos, a satanás, e, naquela ofensiva, ele se bate também por todos os outros homens. Mas, que grande diferença destas santas doenças, que Deus envia, daquelas que são mandadas pelo vício, por algum pecaminoso amor para com a sensualidade! As primeiras são provas da vontade benéfica de Deus para conosco; as segundas são provas da corrupção, que vem de satanás.

Porém, é necessário amar para ser santos, porque o amor cria, preserva, santifica.

295.6

Também Eu, anunciando-vos esta verdade, vos digo, como Neemias e Esdras: “Este dia é consagrado ao Senhor nosso Deus. Nele não ponhais luto, não choreis.” Porque todo luto há de cessar, quando se vive o dia do Senhor. Com a aspereza da morte, porque da perda de um filho, de um esposo, de um pai, de uma mãe ou irmãos, vem apenas uma separação temporária e limitada. Temporária, porque ela cessa com a nossa morte. Limitada, porque se limita ao corpo, aos sentidos. A alma nada perde com a morte do parente falecido, pelo contrário, com isso, não fica limitada a liberdade em que fica somente uma das partes: a de nós que ainda ficamos vivos com nossa almas encerradas na carne, enquanto que a outra parte, a que já passou para a segunda vida goza da liberdade e do poder de velar por nós, e de conseguir para nós muito, muito mais do que quando ela vos amava, ainda encerrada no cárcere do corpo.

Eu vos digo, como Neemias e Esdras: “Ide comer carnes gordas e beber vinho doce, e mandai porções disso aos que isso não têm, pois hoje é dia consagrado ao Senhor, e por isso nele ninguém deve sofrer. Não vos entristeçais, porque a alegria do Senhor, que está entre vós, é a força de quem recebe a graça do Senhor Altíssimo dentro dos seus próprios muros, em seus próprios corações.”

Vós não podeis mais fazer os Tabernáculos. O tempo deles já passou. Mas erguei tabernáculos espirituais em vossos corações. Subi ao monte, isto e, crescei na Perfeição. Colhei ramos de oliveiras, de mirto, de palmeiras, de carvalho, de hissopo, de toda planta bela. Ramos das virtudes da paz, da pureza, do heroísmo, da mortificação, de todas, todas as virtudes. Ornai o vosso espírito, celebrando a festa do Senhor. Os seus Tabernáculos vos esperam. Os seus. E são belos, santos, eternos, abertos a todos aqueles que vivem no Senhor. E junto comigo, hoje, proponde fazer penitencia pelo passado, proponde começar uma vida nova.

Não tenhais medo do Senhor. Ele vos chama, porque vos ama. Não tenhais medo. Sois seus filhos, como cada um de Israel. Também para vós Ele fez todas as criaturas e o Céu. Para vós suscitou Abraão e Moisés, abriu pelo meio o mar, criou a nuvem que guiava o povo, desceu do Céu para dar a Lei e abriu as nuvens, para que chovesse o maná, tornou fecunda a rocha, para que ela desse água. E agora, ah! agora também para vós manda o vivo Pão do Céu para as vossas fomes, manda a Verdadeira Videira e a Fonte de Vida eterna para a vossa sede. E, por minha boca, Ele vos diz: “Entrai, e possuí a terra sobre a qual Eu ergui a mão, a fim de vo-la dar.” A minha terra espiritual: o Reino dos Céus.

295.7

A multidão troca palavras cheias de entusiasmo… Depois é a vez dos doentes. São muitos. Jesus faz que eles se ponham em duas filas e, enquanto vão fazendo isso, Ele pergunta a Filipe de Arbela:

– Por que não os curaste tu?

– Para que eles possam ter o que eu tive: a graça de receber a cura por tuas mãos.

Jesus passa, abençoando um por um os doentes e é o prodígio de costume que se vai repetindo de cegos que passam a ver, de surdos que passam a ouvir, de mudos que começam a falar, de encolhidos que se endireitam, de febres que cessam, de fraquezas que desaparecem.

As curas terminaram.

295.8

Por fim, tendo sido curado o último doente, chegam os dois fariseus, que haviam ido a Bozra, com mais dois.

– A paz esteja contigo, Mestre. E a nós não dizes nada?

– Eu falei para todos.

– Mas nós, daquelas palavras não temos necessidade. Nós somos os santos de Israel.

– A vós, que sois mestres, Eu digo: comentai entre vós o capítulo que vem em seguida, o nono[3] do segundo livros de Esdras, lembrando-vos de quantas vezes até hoje Deus usou para convosco de misericórdia, batei no peito, e dizei, como se fosse uma oração, a conclusão do capítulo.

– Muito bem, muito bem, Mestre. E os teus discípulos fazem isso?

– Sim. É a primeira coisa que exijo deles.

– Todos eles o fazem? Até os homicidas, que estão nas tuas fileiras?

– Achais que o sangue cheira mal?

– A voz dele brada ao Céu.

– Nesse caso, fazei por onde não imitar aos que o derramam.

– Nós não somos assassinos.

Jesus os fita, transpassando-os com seu olhar. Por algum tempo eles não ousam dizer nada. Mas vão colocar-se atrás do grupo, que vai indo de volta para a casa de Filipe, o qual se sente no dever de convidá-los a entrar e tomar parte no banquete.

– Com muito gosto, muito! Estaremos por mais tempo com o Mestre –dizem eles com grandes inclinações.

Mas, tendo chegado à casa, parecem cães sabujos… Olham, especulam, fazem perguntas maldosas aos servos, e até à velhinha, que me parece atraída por Jesus como o ferro pelo imã. Mas ela prontamente lhes responde:

– Ontem, eu vi estes sozinhos. Vós estais sonhando. Eu os acompanhei até aqui, e dos discípulos de João não estava aqui senão aquele rapaz louro e bom como um anjo.

Eles fulminam a vovozinha com um palavrão e saem dali para outro lado. Mas um dos servos, sem responder diretamente a eles, inclina-se para Jesus, que está sentado e conversando com o dono da casa, e lhe pergunta:

– Onde está João de Endor? Este senhor o está procurando.

O fariseu olha, irado, para o servo, e lhe chama “estulto.”

Mas Jesus já está ciente das intenções deles, e é preciso tomar as medidas possíveis. O fariseu diz:

– Era nossa intenção congratular-nos contigo por esse prodígio que é a tua doutrina, Mestre, e prestar-te uma homenagem por aquele que se converteu.

– João está longe para sempre e sempre mais o estará.

– Ele tornou a cair no pecado?

– Não. Ele está subindo para o Céu. Imitai-o e o encontrareis na outra vida.

Os quatro não sabem mais o que dizer e, prudentemente, estão conversando sobre outro assunto.

Os servos anunciam que as mesas já estão prontas e todos passam para a sala do banquete.

[…]


Notes

  1. les paroles du livre sont celles de Ne 8, selon la nouvelle Vulgate.
  2. Vous vous rappelez ce qui est relaté en Ex 17, 8-16.
  3. le neuvième chapitre du second livre d’Esdras correspond, dans la nouvelle Vulgate, à Ne 9.

Notas

  1. as palavras do livro são aquelas de Neemias 8, segundo a neo-vulgata.
  2. Estais lembrados, como se narra em Êxodo 17,8-16.
  3. o nono [capítulo] do segundo [livro] de Esdras corresponde, na neo-vulgata, a Neemias 9.