Los Escritos de Maria Valtorta

390. La foi d’Abraham d’Engaddi

390. La fe de Abraham de Engadí

390.1

Vers le crépuscule, un crépuscule de feu qui rougit les maisons toutes blanches d’Engaddi et donne à la Mer Morte des reflets de nacre noire, Jésus se dirige vers la place principale. Le jeune homme qui l’a hébergé l’accompagne et le guide à travers les méandres de la ville, à l’architecture vraiment orientale.

Le soleil doit être très fort dans ces lieux ainsi ouverts en face de la lourde surface de la Mer Salée. J’ai l’impression que, en été, il doit en sortir des souffles ardents, isolée comme l’est cette ville au milieu du désert aride que le soleil doit battre sans pitié en rendant brûlant le terrain. Pour s’en défendre, les habitants d’Engaddi ont tracé des rues étroites, qui paraissent l’être encore plus à cause des gouttières et des corniches des maisons qui s’avancent largement, de sorte qu’en levant les yeux, on ne voit apparaître qu’une bande étroite de ciel, d’un bleu violent.

Les maisons sont élevées, presque toutes à deux étages, surmontées d’une terrasse sur laquelle, malgré la hauteur, grimpent et s’étendent des vignes pour faire de l’ombre et offrir le plaisir des grappes qui, une fois mûries sous le soleil souverain, dans la réverbération des murs et du sol de la terrasse, doivent être sucrées comme le raisin sec de Damas. Ces vignes rivalisent pour permettre aux hommes et aux oiseaux d’y trouver du repos. Des passereaux aux pigeons, il y a une foule d’oiseaux qui nichent à Engaddi, profitant des grands palmiers qui poussent un peu partout, et des opulents arbres fruitiers qui s’élèvent dans les cours, dans les jardins enserrés par les maisons, se penchent au-dessus des venelles et retombent par dessus les murs blanchis. Leurs branches chargées de fruits, qui mûrissent au joyeux soleil, dépassent les nombreuses arcades qui, à certains endroits, forment de véritables galeries interrompues çà et là par des exigences architectoniques, et montent vers le ciel bleu, si uni, d’une couleur si moelleuse qu’il donne l’impression que, s’il était possible de l’atteindre, on palperait un lourd velours ou un cuir lisse peint et teint par quelque sage artiste dans ce ton parfait, plus dense qu’une turquoise, moins qu’un saphir, très beau, inoubliable.

Quant aux eaux… Que de sources et de fontaines doivent jaillir dans les cours et les jardins des maisons, au sein de la verdure de mille plantes ! En passant dans les ruelles encore désertes — car les habitants sont au travail ou chez eux —, on entend l’eau couler, clapoter, chanter, comme autant de notes d’une harpe pincée par quelque artiste invisible. Et pour en augmenter le charme, les arcades, les tournants continuels des rues recueillent ces gazouillis, les amplifient, augmentent leur nombre par l’effet des échos pour en faire tout un arpège.

Et des palmiers, des palmiers, encore des palmiers ! Sur la moindre petite place large comme une pièce d’habitation, on voit leurs troncs, minces, très élevés, grimper vers le ciel. Tout en haut, un léger mouvement de balancement des feuilles, serrées comme un panache en haut du fût, les fait bruire. L’ombre, qui tombe sûrement à pic en plein midi sur la minuscule place et la couvre tout entière, se reflète maintenant d’une étrange manière sur les murets des plus hautes terrasses.

Mais Engaddi est propre, en comparaison des villes de Palestine. Peut-être le fait que les maisons soient serrées les unes contre les autres, qu’elles aient toutes des cours et des jardins cultivés, a-t-il contribué à enseigner aux habitants à ne pas jeter toutes leurs immondices dans les rues, et à les recueillir, au contraire, avec les ordures des animaux pour en faire des tas de fumier destinés aux arbres et aux plates-bandes, ou bien… par un rare souci d’ordre. Les ruelles sont propres, asséchées par le soleil, et on n’y trouve pas les peu gracieux tas d’épluchures jetées au rebut, les sandales éculées, les chiffons sales, les excréments et autres déchets infects que l’on voit dans Jérusalem elle-même, dans les rues à peine périphériques.

390.2

Voici le premier cultivateur qui revient du travail sur un âne gris. Pour le défendre contre les mouches, il a caparaçonné complètement avec des branches de jasmin son âne, qui avance au petit trot, en secouant ses oreilles et ses grelots sous la couverture ondulante des branches parfumées. L’homme regarde et salue. Le jeune lui dit :

« Viens sur la grande place. Tu entendras le Rabbi, qui loge chez moi. »

Un troupeau de brebis, en provenance d’une petite place au fond de laquelle on aperçoit la campagne, s’engage dans la rue et l’envahit. Elles marchent étroitement serrées les unes contre les autres, mettant leurs sabots là où les a mis celle qui les précède, la tête penchée comme si elle était trop lourde pour leur cou grêle sur leur masse obèse. Elles trottinent de leur pas bizarre, et leur corps trop gras ressemble à un baluchon fixé sur quatre piquets… Jésus, Jean et Pierre imitent l’homme qui est avec eux et s’adossent au mur chaud d’une maison pour les laisser passer. Un adulte et un enfant suivent le troupeau. Ils regardent et saluent. Le jeune homme dit :

« Enfermez les brebis et venez sur la grande place avec vos familles. Le Rabbi de Galilée est parmi nous. Il va nous parler. »

Voici la première femme qui sort, entourée d’une nichée d’enfants, pour aller je ne sais où. Le jeune homme l’invite elle aussi :

« Viens avec Jean et les enfants écouter le Rabbi que l’on nomme Messie. »

Les maisons s’ouvrent peu à peu dans le soir qui tombe et laissent entrevoir en arrière-fond de verts jardins, ou de paisibles courettes où les pigeons prennent leur dernier repas. Le jeune homme passe la tête par chaque porte ouverte et lance :

« Venez entendre le Rabbi, le Seigneur. »

390.3

Ils débouchent enfin dans une rue droite, l’unique rue droite de cette ville qui n’a pas été construite comme on l’aurait voulu, mais en fonction des palmiers ou des puissants pistachiers, certainement centenaires et respectés comme des notables par les habitants qui leur doivent de ne pas mourir d’insolation. Au bout, apparaît maintenant une place où font office de colonnes les fûts de nombreux palmiers. On dirait une de ces salles hypostyles des temples ou des palais très anciens, faites d’un vaste espace rempli de colonnes placées à des distances régulières pour faire une forêt de pierre soutenant le plafond. Ici les palmiers servent de pilastres et, serrés comme ils sont, leurs feuillages se rejoignent pour former un plafond émeraude sur la place blanche, au milieu de laquelle se trouve une haute fontaine carrée, remplie d’une eau cristalline qui jaillit d’une colonnette au centre du bassin et retombe dans des vasques plus basses où peuvent s’abreuver les animaux. En ce moment, les paisibles pigeons domestiques l’ont prise d’assaut et ils boivent ou dansent un menuet, leurs pattes roses posées sur le bord le plus haut, ou encore ils aspergent leurs plumes en produisant des reflets dus aux gouttes d’eau qui s’accrochent un moment aux barbes des plumes.

Il y a du monde. Les huit apôtres qui s’étaient dispersés çà et là en quête de logement sont revenus, et chacun a rassemblé ses fidèles désireux d’entendre celui qu’on leur a indiqué comme le Messie promis. Les apôtres se hâtent d’accourir de tous côtés vers le Maître, comme autant de comètes qui traînent à leur suite les petits groupes de leurs conquêtes.

390.4

Jésus lève la main pour bénir les disciples et les habitants d’Engaddi.

Jude parle au nom de tous :

« Voici, Maître et Seigneur. Nous avons fait ce que tu nous as demandé, et ils savent qu’aujourd’hui la Grâce de Dieu est au milieu d’eux. Mais ils veulent aussi entendre la Parole. Plusieurs te connaissent par ouï-dire, certains pour t’avoir rencontré à Jérusalem. Tous — et les femmes en particulier — désirent te connaître, et en premier lieu le chef de la synagogue. Le voici. Viens, Abraham. »

L’homme, vraiment très âgé, s’avance. Il est ému : il voudrait parler mais, dans son trouble, il ne retrouve plus ce qu’il avait préparé. Il se penche pour s’agenouiller en s’appuyant sur son bâton, mais Jésus l’en empêche et commence par l’embrasser en disant :

« Paix au vieux et juste serviteur de Dieu ! »

L’autre, de plus en plus ému, ne sait que répondre :

« Louange à Dieu ! Mes yeux ont vu le Promis ! Que puis-je demander de plus à Dieu ? »

Et, levant les bras dans une pose hiératique, il entonne le psaume de David[1] :

« “ J’ai attendu le Seigneur avec impatience, et il s’est tourné vers moi. ” »

Mais il ne le cite pas intégralement : il ne chante que les passages qui se rapportent davantage à l’événement :

« “ Il a entendu mon cri et m’a tiré de l’abîme de la misère et de la boue du marécage…

Il a mis sur mes lèvres un cantique nouveau.

Heureux l’homme qui met son espoir dans le Seigneur.

Que de merveilles tu as accomplies, Seigneur mon Dieu, nul ne t’est comparable. Je voudrais les redire et les proclamer, mais leur nombre dépasse toute énumération.

Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation, mais tu as ouvert mes oreilles.” (il est de plus en plus ému).

“ Il est dit que je dois faire ta volonté… Je garde ta Loi tout au fond de mon cœur.

J’ai annoncé ta justice à la grande assemblée. Voici : je n’ai pas gardé mes lèvres closes, tu le sais, Seigneur.

Je n’ai pas tenu ta justice cachée en moi, j’ai proclamé ta vérité et le salut qui vient de toi…

Mais toi, Seigneur, n’éloigne pas de moi ta compassion…

Des malheurs sans nombre sont tombés sur moi… ” (il pleure vraiment, et les larmes rendent sa voix encore plus cassée et chevrotante).

“ Je suis pauvre et misérable, mais le Seigneur prend soin de moi. Tu es mon aide, mon protecteur, ô mon Dieu, ne tarde pas !…”

Voilà le psaume, mon Seigneur, et j’ajoute de mon côté : dis-moi : “ Viens ” et je te répondrai comme dans le psaume : “ Voici, je viens ! ” »

Puis il se tait et pleure. On lit toute sa foi dans ses yeux brouillés par les années.

390.5

Les gens expliquent :

« Il a perdu sa fille, qui lui laisse des petits-enfants. Sa femme est devenue aveugle et a perdu l’esprit à la suite de nombreuses souffrances, et l’on ne sait rien de leur fils unique. Il a disparu du jour au lendemain… »

Jésus pose sa main sur l’épaule du vieil homme :

« Les souffrances des justes passent aussi rapidement que l’hirondelle en comparaison de la durée de la récompense éternelle. Mais nous allons rendre à ta Saraï ses yeux d’autrefois et l’intelligence de ses vingt ans pour qu’elle réconforte ta vieillesse.

– Elle s’appelle Colombe, signale quelqu’un dans la foule…

– Pour lui, elle est sa princesse[2]. Mais écoutez la parabole que je vous propose.

– Tu ne vas pas auparavant délivrer des ténèbres les yeux et l’esprit de mon épouse pour qu’elle puisse savourer la Sagesse ? demande anxieusement le vieux chef de la synagogue.

– Peux-tu croire que Dieu peut tout, et que son pouvoir vient d’un autre monde ?

– Oui, Seigneur.

390.6

Je me rappelle, un soir, il y a plusieurs années : j’étais croyant, bien que je connaisse alors le bonheur. Car c’est ainsi ! L’homme, quand il est heureux, peut même oublier Dieu.

Moi, je croyais en Dieu, même en ce temps joyeux où ma femme était jeune et en bonne santé ; mon Elise grandissait, c’était une jeune fille belle comme un palmier, qui était déjà fiancée, et Elisée l’égalait en beauté et la surpassait en force, comme il convient à un homme… J’étais allé avec l’enfant aux sources qui se trouvent près des vignes qui forment la dot de Colombe, laissant ma femme et ma fille aux métiers sur lesquels on tissait le trousseau nuptial… Mais je t’ennuie peut-être ? Le malheureux, par ses souvenirs, songe à sa joie passée… mais cela n’intéresse guère les autres…

– Parle, parle !

– J’étais donc parti avec l’enfant… Les sources… Si tu es venu par la route de l’occident, tu sais où elles sont… Ces sources étaient à la limite du lieu béni, et en regardant, on apercevait, au-delà, le désert et la route blanche, à cause des pierres romaines encore bien visibles dans les sables de Juda… Plus tard… cette marque aussi a disparu ! Un signal qui se perd dans les sables, ce n’est rien ! Mais c’est mal que se soit effacé le signe de Dieu, envoyé pour te désigner, dans les âmes d’Israël. Dans trop d’âmes !

Mon garçon m’a dit : “ Père, regarde ! Une grande caravane, avec des chevaux, des chameaux, des serviteurs et des seigneurs, en direction d’Engaddi. Ils viennent peut-être aux sources avant la tombée de la nuit…” J’ai levé les yeux des sarments dont je m’occupais et qui traînaient après la vendange abondante, et j’ai vu… Ces hommes venaient bien aux sources. Ils descendiren, me virent et demandèrent s’ils pouvaient camper en cet endroit pour une nuit.

“ Engaddi a des maisons hospitalières, et elle est toute proche ”, répondis-je.

“ – Non. Nous veillons pour être prêts à fuir, car Hérode nous recherche. D’ici, les sentinelles verront toute la route et il sera facile d’échapper à ceux qui veulent nous retrouver. ”

“ – Quel péché avez-vous donc commis ? ” demandai-je, étonné et prêt à leur indiquer les cavernes de nos montagnes, puisque c’est pour nous une coutume sacrée à l’égard des persécutés. Et j’ajoutai :

“ – Vous êtes étrangers et originaires de lieux différents… Je ne sais pas comment vous avez pu pécher contre Hérode… ”

“ – Nous avons adoré le Messie, qui est né à Bethléem de Juda et vers lequel nous a guidés l’étoile du Seigneur. Hérode le cherche et donc nous aussi, pour que nous lui indiquions l’endroit où il se trouve. Or c’est pour le tuer qu’il est à sa recherche. Quant à nous, peut-être trouverons-nous la mort dans les déserts, sur cette route longue et inconnue, mais nous ne dénoncerons pas le Saint descendu du Ciel ! ”

Le Messie ! Le rêve de tout véritable israélite ! Mon rêve ! Il était au monde ! Et il vivait à Bethléem de Juda conformément à la prédiction[3] !… Je demandai, en tenant mon fils sur mon cœur, une quantité de nouvelles, et je disais :

“ Ecoute, Elisée ! Rappelle-toi ! Toi, tu le verras sûrement ! ”

J’avais déjà cinquante ans, et je n’espérais plus le voir… ni vivre assez longtemps pour le voir adulte… Mais Elisée… ne peut plus l’adorer… »

Le vieillard pleure de nouveau, puis se ressaisit :

« Les trois Sages m’ont parlé avec une patiente douceur. Ils m’ont décrit ta sainte enfance, ta Mère, ton père… J’aurais bien passé la nuit avec eux… Mais Elisée s’endormait sur moi. Je pris donc congé des trois Sages en leur promettant de garder le silence pour ne pas leur faire tort par de possibles dénonciations. Mais à Colombe, dans la chambre nuptiale, je racontai tout, et ce fut un soleil au milieu des malheurs qui nous frappèrent plus tard. Ensuite, j’ai appris le massacre… et, pendant des années, j’ai ignoré si tu étais sain et sauf. Maintenant, je le sais. Mais moi seulement, car Elise est morte, Elisée n’est plus, et Colombe ne peut entendre cette heureuse nouvelle… Mais ma foi dans le pouvoir de Dieu, déjà vive, est devenue parfaite depuis cette soirée lointaine où trois hommes, de races différentes, ont témoigné de la puissance de Dieu, par leur union d’âmes, grâce à l’étoile miraculeuse, sur le chemin de Dieu pour adorer son Verbe.

– Et ta foi sera récompensée.

390.7

Maintenant, écoutez.

Qu’est-ce que la foi ? Elle est parfois pareille à une dure semence de palmier, minuscule, formée d’une brève phrase : “ Dieu existe ”, nourrie par une seule affirmation : “ Je l’ai vu. ” Ainsi en a-t-il été de la foi d’Abraham en moi, grâce aux paroles des trois Sages d’Orient. Ainsi en a-t-il été de la foi de notre peuple, depuis les plus lointains patriarches, transmise d’une génération à l’autre, depuis Adam à sa postérité. Il était certes pécheur, mais on a cru à sa parole : “ Dieu existe, et nous existons parce qu’il nous a créés. Et moi, je l’ai connu. ” Ainsi en a-t-il été de cette foi, toujours plus parfaite car toujours plus manifestée, qui est venue par la suite, et qui est pour nous un héritage, éclairé de manifestations divines, d’apparitions angéliques, de lumières de l’Esprit. Ce sont là des semences toujours minuscules en comparaison de l’Infini. Mais en mettant des racines, en fendant la dure écorce de l’animalité avec ses doutes et ses tendances, en triomphant des passions, ces herbes nuisibles, des péchés, de la moisissure des corruptions, des vices comme autant de vers rongeurs, de tout, elle s’élève dans les cœurs, grandit, s’élance vers le soleil, vers le ciel, jusqu’à se libérer des limites de la chair et se fondre en Dieu dans sa connaissance parfaite, dans sa possession complète, au-delà de la vie et de la mort, dans la vraie Vie.

Celui qui a la foi a trouvé le chemin de la Vie. Celui qui sait croire n’erre pas. Il voit, il reconnaît, il sert le Seigneur et possède le salut éternel. Pour lui, le Décalogue est quelque chose de vital et chacun de ses commandements est une perle dont s’orne sa future couronne. Pour lui, la promesse du Rédempteur est le salut. L’homme qui croyait avant que je ne vienne sur la terre est-il mort ? Peu n’importe. Sa conviction le rend égal à ceux qui s’approchent aujourd’hui de moi avec amour et foi. Les justes trépassés seront bientôt dans la joie, car leur foi va obtenir sa récompense. Après avoir accompli la volonté de mon Père, j’irai leur dire : “ Venez ! ” et tous ceux qui sont morts dans la foi monteront avec moi dans le Royaume du Seigneur.

Imitez dans la foi les palmiers de votre terre : ils sont nés d’une petite semence, mais avec une si forte volonté de croître, et de pousser si droit, oublieux du sol, mais épris du soleil, des astres, du ciel. Ayez foi en moi. Sachez croire ce que trop peu croient en Israël, et je vous promets la possession du Royaume céleste, par le pardon de la faute originelle et par la juste récompense accordée à tous ceux qui pratiquent ma doctrine qui est la très douce perfection du parfait Décalogue de Dieu.

390.8

Je vais rester parmi vous aujourd’hui et demain, jour du sabbat sacré, et je partirai à l’aube du lendemain. Que celui qui est affligé vienne à moi ! Que celui qui doute vienne à moi ! Que celui qui veut la vie vienne à moi ! Sans crainte, car je suis la Miséricorde et l’Amour. »

Et Jésus fait un large geste de bénédiction pour congédier ses auditeurs, afin qu’ils puissent aller dîner et prendre quelque repos. Il est sur le point de s’éloigner quand une petite vieille, jusqu’alors cachée dans le coin d’une ruelle, fend la foule qui veut encore rester avec le Maître et, parmi les cris étonnés des gens, va s’agenouiller aux pieds de Jésus en s’écriant :

« Bénis sois-tu ainsi que le Très-Haut qui t’envoie ! Et béni soit le sein qui t’a engendré et qui est grand comme celui de la plus grande des femmes, puisqu’elle a pu te porter, toi ! »

Une exclamation d’homme s’y joint :

« Colombe ! Colombe ! Oh ! Tu vois ! Tu entends ! Tu parles avec sagesse en reconnaissant le Seigneur ! Oh ! Dieu ! Dieu de mes pères ! Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ! Dieu des prophètes ! Dieu de Jean, le Prophète. Dieu ! Mon Dieu ! Fils du Père ! Roi comme le Père ! Sauveur par obéissance au Père ! Dieu comme le Père, et mon Dieu, Dieu de ton serviteur ! Sois béni, aimé, suivi, adoré éternellement ! »

Et le vieux chef de la synagogue glisse à genoux, à côté de sa femme, et l’étreignant du bras gauche, la serrant contre son cœur, il se penche et la fait s’incliner elle aussi pour baiser les pieds du Sauveur. Un cri de joie de la foule tout entière fait vibrer les troncs, tant il est puissant et effraie les pigeons qui, déjà dans leurs nids, prennent leur envol et tournent au-dessus d’Engaddi comme pour répandre dans toute la ville la nouvelle que le Sauveur est dans ses murs.

390.1

Jesús, hacia la hora de la puesta del Sol, un ocaso de fuego que enrojece las casas blanquísimas de Engadí y da visos de madreperla negra al Mar Muerto, se encamina hacia la plaza principal. Está con Él el joven que le ha hospedado y que ahora le guía por las vueltas y revueltas de la ciudad, de arquitectura verdaderamente oriental.

Para defenderse del sol — que debe ser muy fuerte en estos lugares tan abiertos, situados cara a la superficie densa del Mar Salado, del cual me da la impresión de que en los meses de verano deben provenir masas de aire abrasador; en estos lugares tan aislados en medio del desierto yermo, sobre el que el sol debe incidir despiadado y poner el suelo incandescente — para defenderse del sol, digo, los habitantes de Engadí han construido calles estrechas, que parecen aún más estrechas a causa de los canalones y los aleros de las casas, que sobresalen mucho, de forma que si se alza la mirada se ve sólo una cintita de cielo, de un azul violento, aparecer arriba.

Las casas son altas, casi todas de dos pisos, coronadas por una terraza hasta la que han trepado, a pesar de la altura, extendiéndose, las vides para dar sombra y deleite de racimos, que deben ser — cumplida su maduración bajo el sol soberano, entre la reverberación de las tapias y del suelo de la terraza — dulces como moscatel paso. Y las vides se hacen la competencia unas a otras en refrescar a los hombres y a los numerosísimos pájaros que, desde el gorrión a la paloma, hacen sus nidos en Engadí, con sus palmeras nacidas por todas partes y que agitan sus ramas; con sus árboles frutales de magnífica opulencia, que se alzan en los patios, en los huertos comprendidos entre las casas, y se asoman a las callejuelas, y rebosan, colgantes, por las tapias blancas con sus ramas ya cargadas de fruta que madura bajo el sol festivo, y sobrepasan los numerosísimos arcos, que en ciertos lugares forman verdaderas galerías, interrumpidas acá o allá por exigencias arquitectónicas, y se elevan hacia el cielo azul, un cielo tan uniforme, de un color tan pastoso, que da la impresión de que, si fuera posible tocarlo, sería como tocar tupido terciopelo o cuero liso, pintados o teñidos por un sabio artífice con tintura perfecta, más cargada de turquesa, menos cargada de zafiro, bellísima, inolvidable.

Y agua… ¡Cuántos manantiales y fuentes deben gorgotear en los patios y jardines de las casas, entre el verdor de mil plantas! Pasando por las callejuelas aún desiertas — porque los habitantes están o trabajando o en sus casas — se oye su gorgoteo y el caer de las gotas y el frufrú de las frondas, como notas de arpa arrebatadas por una arpista escondida. Y aumentan su hechizo los intradoses y los continuos rincones de las calles, recogiendo esas voces de aguas, amplificándolas, aumentando su número con los ecos, haciendo de ellas todo un arpegiar de acordes.

Y palmeras, palmeras, palmeras. Dondequiera que haya una placita, que puede ser no más grande que una habitación normal, allí se ven lanzarse hacia el cielo sus esbeltos, altísimos tallos; y allá arriba apenas oscila la copa de hojas susurrantes abrazadas en forma de pincel en la cúspide del tallo; mientras la sombra, que a mediodía cae perpendicular sobre las minúsculas plazas cubriéndolas enteras, ahora se refleja caprichosamente en los muretes de las terrazas más altas.

Pero la ciudad está limpia respecto a las otras ciudades palestinas. Quizás las casas, tan pegadas unas a otras, o el hecho de que todas tengan patios y jardines cultivados, ha sido lo que ha contribuido a enseñar a los habitantes a no arrojar basura a las calles, sino a reunirla, junto con las suciedades animales, en estercoleros ya dispuestos para ello, y así abonar los árboles y parterres… o quizás es un caso muy raro de orden. Las callecitas están limpias, secas por el sol, y no se encuentran esas poco graciosas exposiciones de desechos de verduras, sandalias rotas, trapos sucios, excrementos y cosas semejantes, que se ven en la propia Jerusalén, en cuanto una calle es un poco periférica.

390.2

Mas está llegando el primer labriego. Vuelve de su trabajo a lomos de un borrico gris. Como defensa contra las moscas, el hombre ha puesto toda una gualdrapa de ramas de jazmín a su borrico, que va dando trotecillos y meneando las orejas y los cascabeles en medio de la ondeante y perfumada cubierta de ramas. El hombre mira y saluda. El joven dice: «Ven a la plaza grande, para oír al Rabí que está en mi casa».

También un rebaño de ovejas. Invade la calle, encanalándose en ella proveniente de una placita allende la cual se ve la campiña como fondo. Van encajonadas unas con otras, metiendo las pezuñitas en los mismos sitios que las otras; todas con la cabeza agachada, como si fueran cabezas demasiado pesadas para el cuello delgado en relación al cuerpo obeso; trotando con su paso extraño y sus cuerpos regordetes que parecen fardos apoyados en cuatro estacas… Jesús, Juan y Pedro, hacen lo mismo que el hombre que está con ellos y se pegan contra la pared caliente de una casa para dejarlas pasar. Un hombre y un mozalbete siguen al rebaño. Miran y saludan. El joven dice: «Meted las ovejas en el aprisco y venid a la plaza grande con vuestros parientes. Tenemos con nosotros al Rabí de Galilea. Nos habla».

Y también la primera mujer que sale, rodeada de una nidada de hijos, para ir quién sabe a dónde. El joven dice: «Ven con Juan y los hijos a oír al Rabí que llaman Mesías».

Las casas se van abriendo al caer de la tarde, y permiten ver fondos verdes de jardines, o serenos patios en que las palomas comen su última comida. El joven introduce la cabeza en cada una de las puertas abiertas y grita: «Venid a oír al Rabí, el Señor».

390.3

Aparecen, en fin, en una calle recta, la única recta en esta ciudad, que no se ha construido como habría querido, sino como han querido las palmeras o los robustos árboles de pistachos, sin duda centenarios, y respetados como a ciudadanos ilustres por los vecinos, que a ellos deben el no morir de insolación. Y se ve, en el fondo, una plaza en que hacen de columnas los troncos de numerosas palmas: parece una de esas salas hipóstilas de templos y palacios antiquísimos, hechas de un amplio espacio colmado de columnas colocadas a distancias constantes para formar una selva de piedra que sujete el techo. Aquí las palmeras hacen de columnas, y, siendo muchas y bien juntas, forman, con las hojas que se besan, un techo de esmeralda para la blanca plaza, en medio de la cual hay una alta y cuadrada fuente colma de aguas cristalinas que brotan de una columnita situada en el centro de la taza, que caen en pilas más bajas, donde pueden beber los animales. En este momento las palomas, domésticas, pacíficas, la han tomado al asalto y beben o se mueven a ritmo de minué con sus patitas rosas en el borde más alto; o se salpican las plumas, que brillan aumentando sus tornasoles por las gotas de agua suspendidas un instante de las barbas de las plumas.

Hay gente. También están los ocho apóstoles que habían ido a distintos sitios en busca de alojamiento, y cada uno ha juntado a sus fieles, deseosos de oír a Aquel que han indicado como el Mesías prometido. Los apóstoles, provenientes de todas las partes, acuden presurosos hacia el Maestro, y, como las cometas, arrastran tras sí a los grupitos de sus conquistas.

390.4

Jesús levanta la mano para bendecir a los discípulos y a los de Engadí.

Judas de Alfeo habla por todos: «Maestro y Señor: Hemos hecho lo que nos dijiste. Éstos saben que hoy la Gracia de Dios está en medio de ellos. Pero desean también la Palabra. Muchos te conocen de oídas. Algunos porque te han visto en Jerusalén. Todos, especialmente las mujeres, querían verte, y el primero de todos el jefe de la sinagoga. Aquí está. Ven, Abraham».

El hombre, muy anciano (mucho), se acerca. Está emocionado. Querría hablar, hablar, pero, con la emoción que tiene, ya no encuentra ninguna palabra de las que se había preparado. Se inclina para arrodillarse apoyándose en su bastón, pero Jesús se lo impide y lo primero que hace es abrazarle, luego dice: «¡Paz al anciano y justo siervo de Dios!», y el otro, cada vez más emocionado, sólo sabe responder: «¡Alabado sea Dios! ¡Mis ojos han visto al Prometido! ¿Qué más podría pedir a Dios?» y, levantando los brazos, con postura hierática, entona el salmo de David (el 40º): «“Esperé ansiosamente al Señor y Él se inclinó hacia mí”». Pero no lo dice entero. Recita los puntos más adecuados al acontecimiento:

«“Escuchó mi grito y me sacó del abismo de la miseria y del fango del pantano…

Puso en mi boca un canto nuevo.

Dichoso el hombre que ha puesto su esperanza en el Señor.

Muchas cosas maravillosas has hecho, oh Señor Dios mío. Ninguno es comparable a ti en tus designios. Quisiera enunciarlos, manifestarlos, mas su número excede toda cuenta.

No has querido sacrificio ni oblación, pero has abierto mis oídos… (se emociona cada vez más).

Está escrito que debo hacer tu voluntad… Tu ley está en el centro de mi corazón.

He anunciado tu justicia en la gran asamblea. No, Tú sabes, Señor, que no he tenido mis labios cerrados.

No he escondido tu justicia dentro de mí, he proclamado tu verdad y la salvación que de ti viene…

Mas Tú, Señor, no alejes de mí tu compasión…

Desgracias sin fin (y ahora ya llora abiertamente, diciendo las palabras con voz aún más vieja y temblorosa a causa del llanto) me han envuelto…

Soy un mendigo, un necesitado, pero el Señor me cuida. Tú eres mi auxilio, mi protector, ¡oh Dios mío, no tardes!…”.

Éste es el salmo, mi Señor, y añado cosas mías: Dime: “Ven” y te responderé lo que dice el salmo: “¡Sí, voy!”».

Y guarda silencio, llorando, con toda la fe concentrada en sus ojos nublados por los años.

390.5

La gente explica: «Se le ha muerto su hija y le ha dejado nietos de corta edad. Su mujer se ha quedado ciega y alelada por las muchas penas. Y de su único hijo varón no se sabe nada. Desapareció, sin más, de la noche a la mañana…».

Jesús pone la mano encima del hombro del anciano y le dice: «Los sufrimientos de los justos pasan veloces como las golondrinas, respecto a la duración del premio eterno. Pero devolveremos a tu Sara los ojos que tenía y la mente de sus veinte años, para que dé consuelo a tu vejez».

«Se llama Paloma» observa uno del pueblo…

«Para él es su princesa[1]. Mas ahora escuchad la parábola que os propongo…».

«¿No vas a liberar antes de las tinieblas los ojos y la mente de mi mujer para que pueda también ella saborear la Sabiduría?» pregunta ansioso el viejo arquisinagogo.

«¿Eres capaz de creer que Dios lo puede todo, y que su poder va desde un mundo al otro?».

«¡Sí, Señor!

390.6

Recuerdo un atardecer de hace muchos años. Entonces yo era feliz. Pero era creyente aun viviendo en la alegría. ¡Porque es así! El hombre mientras es feliz puede a lo mejor olvidarse de Dios. Yo creía en Dios incluso en aquel tiempo de alegría, cuando mi mujer era joven y estaba sana, y crecía mi Elisa, ya novia, una jovencita bonita como una palmera, y Eliseo la igualaba en hermosura y la superaba en fuerza, como es natural en el hombre… Yo había ido con el niño a las fuentes que están rayanas con las viñas de la dote de Paloma. Había dejado a mi mujer y a mi hija en los telares, donde se tejía el ajuar nupcial… Pero quizás te estoy aburriendo. El mísero sueña la pasada alegría recordando… pero a los demás no les interesa…».

«¡Habla, habla!».

«Había ido con el niño… Las fuentes… Si has venido por el camino de occidente, sabes dónde están… Las fuentes estaban en el límite del lugar bendito, y mirando se veía, en el fondo, el desierto, y el camino blanquecino por las piedras romanas (entonces todavía bien visibles en las arenas de Judá)… Después… se borró también aquella señal. Al fin y al cabo, no importa que una señal se pierda en las arenas. Lo que sí es una mala cosa es que se haya borrado la señal de Dios, enviada para señalarte, en los espíritus de Israel. ¡En demasiados espíritus!

Mi hijo dijo: “¡Padre! ¡Mira! Una gran caravana y caballos y camellos y pajes y señores en dirección a Engadí. Quizás vienen a las fuentes antes de que anochezca…”. Levanté los ojos de los sarmientos que estaba trabajando, mis ojos cansados después de mucha vendimia, y vi… Sí, los hombres venían precisamente a las fuentes. Y bajaron y me vieron y preguntaron si podían acampar en ese lugar durante una noche.

“Engadí tiene casas hospitalarias, y está cerca” respondí.

“No. Estamos alerta para estar preparados para huir, porque nos busca Herodes. Los que estén de guardia desde aquí verán todos los caminos, y será fácil escaparnos de quien nos busca”.

“¿Qué pecado habéis cometido?” pregunté asombrado y ya dispuesto a indicarles las cavernas de nuestros montes, como es nuestra sagrada costumbre hacia los perseguidos. Y añadí: “Sois extranjeros, y de lugares distintos… No sé cómo habréis podido pecar contra Herodes…”.

“Hemos adorado al Mesías que ha nacido en Belén de Judá. Nos había guiado a Él la estrella del Señor. Herodes le busca, y por eso nos busca también a nosotros, para que le indiquemos dónde se encuentra. Y le busca para darle muerte. Nosotros quizás muramos en los desiertos, o a causa del camino largo y desconocido, ¡pero no denunciaremos al Santo que ha bajado del Cielo!”.

¡El Mesías! ¡El sueño de todo verdadero israelita! ¡Mi sueño! ¡Y estaba en el mundo! ¡Y en Belén de Judá, según lo predicho!… Pedí, abrazando contra mi pecho a mi hijo, todas las noticias que pudieran darme, y decía: “¡Escucha, Eliseo! ¡Recuerda! ¡Tú le verás sin duda!”. Yo tenía ya cincuenta años y no esperaba verle… ni esperaba vivir tanto como para verle ya adulto… Eliseo… ya no le puede adorar…».

El anciano llora nuevamente. Pero recobra ánimos. Dice: «Los tres Sabios hablaron con paciente dulzura y te describieron como eras en tu santidad niña, y a tu Madre, y a tu padre… Habría transcurrido con ellos la noche… Pero Eliseo se adormecía en mi pecho. Saludé a los tres Sabios con la promesa de guardar silencio para no permitir posibles delaciones contra ellos. Pero a Paloma, en la habitación nupcial, le conté todo… y esto fue el Sol en las desventuras que habían de ocurrirnos después. Luego se tuvo noticia de la matanza… y durante años no supe si te habías salvado. Ahora lo sé. Pero sólo yo, porque Elisa ha muerto, Eliseo no está, y Paloma no puede entender la feliz noticia… Pero la fe en el poder de Dios, que ya era viva, se hizo perfecta desde aquel lejano atardecer en que tres hombres, de distinta raza, testimoniaron la potencia de Dios con su unión, por la voz de los astros y de las almas, en el camino de Dios, para adorar a su Verbo».

«Y tu fe será premiada.

390.7

Ahora escuchad.

¿Qué es la fe? Semejante a una dura semilla de palma, algunas veces es minúscula, formada por una breve frase: “Dios existe”, nutrida con una sola aserción: “Yo le he visto”. Como fue la de Abraham en mí por las palabras de los tres Sabios de Oriente. Como fue la de nuestro pueblo, desde los más lejanos patriarcas, transmitida de uno a otro, desde Adán a los descendientes, desde Adán, pecador, pero que fue creído cuando dijo: “Dios existe, y nosotros existimos porque Él nos ha creado. Y yo le he conocido”. Como fue — cada vez más revelada y por tanto cada vez más perfecta — la que vino después y es para nosotros herencia, refulgente de manifestaciones divinas, de apariciones angélicas, de luces del Espíritu. En todo caso, minúsculas semillas respecto al Infinito. Minúsculas semillas. Pero, echando raíces, hendiendo la dura corteza de la animalidad con sus dudas y tendencias, triunfando sobre las hierbas nocivas de las pasiones, de los pecados, sobre el moho de los desalientos, sobre las carcomas de los vicios, triunfando sobre todo, se alza en los corazones, crece, se eleva impetuosa hacia el Sol, hacia el cielo, y sube, sube… hasta que se libera de la restricción de la carne y se funde con Dios, en su conocimiento perfecto, en su completa posesión, más allá de la vida y la muerte, en la verdadera Vida.

Quien posee la fe posee el camino de la Vida. El que sabe creer no yerra. Ve, reconoce, sirve al Señor y tiene la salvación eterna. Para él es vital el Decálogo, y cada mandamiento que contiene es una gema con la que adorna su futura corona. Para él es salud la promesa del Redentor. ¿Ha muerto ya el creyente que creía antes de que Yo viniera a la Tierra? No importa. Su fe le equipara a aquellos que ahora se acercan a mí con amor y fe. Los justos ya fallecidos exultarán pronto, porque su fe está para recibir el premio. Yo iré, después de cumplir la voluntad de mi Padre, y diré: “¡Venid!”, y todos los que murieron en la fe subirán conmigo al Reino del Señor.

Imitad en la fe a las palmeras de vuestra tierra, nacidas de una pequeña semilla, pero con este gran deseo de crecer, y de crecer tan derechas, olvidadas del suelo y enamoradas del Sol, de los astros, del cielo. Tened fe en mí. Sabed creer lo que demasiados pocos en Israel creen, y Yo os prometo que poseeréis el Reino celeste, por el perdón del pecado de origen y por la justa recompensa a todos los que practican mi doctrina, que es la dulcísima perfección del perfecto Decálogo de Dios.

390.8

Voy a quedarme aquí con vosotros hoy y mañana, que es sábado sacro, y partiré al alba del día después del sábado. ¡El que esté afligido que venga a mí! ¡El que dude que venga a mí! ¡El que quiera la Vida venga a mí! Sin temor, porque Yo soy la Misericordia y el Amor».

Y Jesús hace un amplio gesto de bendición para despedir a los que le están escuchando, de forma que puedan ir a cenar y a descansar; y hace ademán de moverse, cuando he aquí que una ancianita, hasta ahora ocultada por la esquina de una callejuela, hiende la multitud que aún quiere estar con el Maestro, y, entre el asombrado clamor de la misma muchedumbre, va a arrodillarse a los pies de Jesús gritando: «¡Bendito seas! ¡Y el Altísimo que te ha enviado! ¡Y las entrañas que te engendraron, que son más que de mujer, si han podido llevarte a ti!».

Un grito de hombre se funde con el suyo: «¡Paloma! ¡Paloma! ¡Ves! ¡Comprendes! ¡Hablas con sabiduría reconociendo al Señor! ¡Oh! ¡Dios! ¡Dios de mis padres! ¡Dios de Abraham, Isaac y Jacob! ¡Dios de los profetas! ¡Dios de Juan, el Profeta! ¡Dios! ¡Dios mío! ¡Hijo del Padre! ¡Rey como el Padre! ¡Salvador en obediencia al Padre! ¡Dios como el Padre, y Dios mío, Dios de tu siervo! ¡Bendito seas, y amado, seguido, adorado eternamente!».

Y el anciano jefe de la sinagoga cae de rodillas al lado de su ancianita, y abrazándola con el brazo izquierdo, apretándola contra su corazón, se inclina y la mueve a inclinarse para besar los pies del Salvador, mientras un clamor exultante de toda la gente hace vibrar los troncos, de tan intenso como es; y hace que se asusten las palomas, las cuales, ya posadas en sus nidos, ahora alzan de nuevo su vuelo, y rolan por Engadí como para difundir por todos los rincones de la ciudad buena la nueva de que el Salvador está en ella.


Notes

  1. le psaume de David : il s’agit du Ps 39 dans la Vulgate, et du Ps 40 dans la Bible actuelle.
  2. princesse : c’est la signification du prénom Saraï, ou Sarah.
  3. la prédiction, en Mi 5, 1.

Notas

  1. princesa es el significado del nombre Sarai (o Sara).