Los Escritos de Maria Valtorta

397. Discours d’adieux aux fidèles de Yutta.

397. Despedida de los fieles de Yuttá.

397.1

En une tranquille matinée, Jésus parle à la population de Yutta. On peut vraiment dire que Yutta tout entière est à ses pieds. Les bergers, habituellement dispersés sur les mamelons des montagnes, sont là eux aussi, en arrière de la foule avec leurs brebis. Même ceux qui d’habitude vont ailleurs, aux champs, dans les bois, aux marchés, sont présents. Il y a encore les vieillards croulants et, tout autour de Jésus, les enfants rieurs, les fillettes, les jeunes mariées, ainsi que celles qui mettront bientôt au monde un enfant et celles qui le portent sur leur sein : Yutta tout entière est là.

L’éperon de la montagne qui s’étend vers le sud est l’amphi­théâtre qui accueille ce paisible rassemblement. Assis sur l’herbe ou à cheval sur le muret de pierres sèches, avec autour un vaste horizon et, au-dessus, le ciel sans limites, en bas le torrent qui rit et scintille au soleil du matin, dans la beauté des monts herbeux, boisés, les habitants de Yutta écoutent le Maître parler. Il se tient debout, adossé à un haut noyer, et la blancheur de son vêtement de lin se détache sur le tronc sombre. Il a le visage souriant, les yeux brillants de la joie d’être aimé, les cheveux illuminés par la caresse des rayons venant de l’orient. Dans un silence respectueux, attentif, rompu seulement par le chant des oiseaux et le bruit du torrent qui coule en bas, ses paroles descendent lentement dans les cœurs, et sa voix parfaite emplit l’air tranquille de son harmonie.

Pendant que j’écris, il est en train de répéter, une fois de plus, la nécessité d’obéir au Décalogue, dont l’application aux cœurs est perfectionnée par sa doctrine d’amour “ pour édifier dans les âmes la demeure où le Seigneur habitera, jusqu’au jour où ceux qui auront été fidèles à la Loi iront habiter en lui dans le Royaume des Cieux.” Ce sont ses mots. Et il poursuit :

« Car il en est ainsi : la demeure de Dieu dans les hommes et des hommes en Dieu se fait par l’obéissance à sa Loi, qui commence par un commandement d’amour et qui est entièrement amour, du premier au dernier précepte du Décalogue. C’est la vraie maison que Dieu veut, là où Dieu habite, et la récompense du Ciel, obtenue par l’obéissance à la Loi, est la vraie Maison où vous habiterez avec Dieu, éternellement.

Car — rappelez-vous le chapitre 66 d’Isaïe — Dieu n’a pas de demeure sur la terre, qui n’est qu’un escabeau pour son immensité, rien qu’un marchepied. Et il a pour trône le ciel, qui, lui aussi, n’est qu’un petit rien pour contenir l’Infini, mais il l’a dans le cœur des hommes.

Seule la très parfaite bonté du Père de tout amour peut accorder à ses fils de l’accueillir. Et c’est un mystère infini — qui se perfectionne de plus en plus — que le Dieu un et trine, le très pur Esprit triniforme, puisse se trouver dans le cœur des hommes. Ah ! quand, Père Saint, me permettras-tu de transformer ceux qui t’aiment non plus seulement en temple pour notre Esprit mais, grâce à ta perfection d’amour et de pardon, en tabernacle, en faisant de tout cœur fidèle l’arche où se trouve le vrai Pain du Ciel, comme il le fut dans le sein de celle qui est Bénie entre toutes les femmes ?

397.2

Disciples bien-aimés de Yutta qui m’a été préparée par un juste, ayez à l’esprit le prophète et ce qu’il dit. C’est en effet le Seigneur qui parle. Il s’adresse à ceux qui édifient des temples de pierre vides, où il n’y a ni justice ni amour, mais ne savent pas construire en eux-mêmes le trône de leur Seigneur par l’obéissance à ses commandements. Le Prophète dit : “ Qu’est-ce que cette maison que vous me bâtissez et qu’est-ce que ce lieu de mon repos ? ” Et il veut dire : “ Croyez-vous me posséder parce que vous m’élevez de pauvres murs ? Croyez-vous me rendre heureux par vos pratiques mensongères auxquelles ne correspond pas la sainteté de la vie ? ” Non. On ne possède pas Dieu par des représentations extérieures qui cachent des plaies et du vide, comme un manteau d’or jeté sur un lépreux ou sur une statue d’argile dont l’intérieur est creux, sans la vie de l’âme.

Le Seigneur dit cela en reconnaissant, lui, le Maître du monde, sa pauvreté de Roi qui a trop peu de sujets, de Père qui a trop de fils qui ont fui sa demeure : “ Vers qui tournerai-je les yeux sinon vers le pauvre, vers celui qui a le cœur contrit et qui tremble à mes paroles ? ” Pourquoi tremble-t-il ? Par la seule peur de Dieu ? Non : par un profond respect, par un amour véritable, par humilité de sujet, de fils, qui reconnaît que le Seigneur est le Tout et que lui n’est rien et qui tremble d’émotion en se sentant aimé, pardonné, aidé par le Tout.

Ne cherchez pas Dieu parmi les orgueilleux ! Il n’est pas là. Ne le cherchez pas parmi les cœurs de pierre. Il n’est pas là. Ne le cherchez pas parmi ceux qui sont endurcis. Il n’est pas là. Il est chez les simples, chez les purs, chez les miséricordieux, chez les pauvres en esprit, chez les doux, chez ceux qui pleurent sans proférer de malédictions, chez ceux qui recherchent la justice, chez les persécutés, chez les pacifiques. C’est là qu’est Dieu. Il est en ceux qui se repentent, veulent être pardonnés et cherchent l’expiation. Eux ne sacrifient pas un bœuf ou une brebis, ils n’offrent pas ceci ou cela pour être applaudis, par quelque terreur superstitieuse d’un châtiment, par orgueil de paraître parfaits. Mais ils font le sacrifice de leur cœur contrit et humilié, s’ils sont pécheurs, et de leur cœur obéissant jusqu’à l’héroïsme, s’ils sont justes. Voilà ce qui plaît au Seigneur. Voilà pour quelles offrandes il se donne avec ses ineffables trésors d’amour et de délices surnaturelles. Aux autres, il ne se donne pas. Eux ont déjà savouré leurs pauvres délices dans les abominations, et il est inutile que Dieu les appelle sur ses chemins, puisqu’ils ont déjà trouvé le leur. A eux, il n’enverra que l’abandon, l’épouvante et la punition, parce qu’ils n’ont pas répondu au Seigneur, ils n’ont pas obéi, ils ont fait le mal sous les yeux de Dieu, avec le mépris et la perversité qu’ils ont choisis.

397.3

Mais vous, habitants bien-aimés de Yutta, vous frémissez d’amour dans la connaissance de Dieu. A cause de moi, vous êtes pris pour des fous et méprisés par les puissants, mais vous continuez à m’aimer malgré la dérision. Vous êtes repoussés, et le serez de plus en plus à cause de mon nom et de moi, répudiés comme des bâtards d’Israël, comme des renégats de Dieu, alors que c’est justement en vous et en ceux qui vous ressemblent qu’est greffé le sarment de la Vie éternelle, de Celui qui a sa racine dans le Père. Vous êtes donc une partie de Dieu, vous êtes de Dieu, vous qui vivez de sa sève, vous à qui on voudrait faire croire que vous êtes dans l’erreur. Ils souhaiteraient se justifier à vos yeux — qui sont simples mais éclairés par la grâce — pour ne pas paraître sacrilèges et malfaiteurs, car il est dit de vous : “ Que le Seigneur montre sa gloire et nous le reconnaîtrons par votre joie elle-même. ” Vous seuls connaîtrez cette joie. Eux seront confondus.

Ah ! J’entends déjà, après la confusion qui les terrassera mais ne les rendra pas meilleurs, j’entends déjà les vipères qui ne cessent d’être nuisibles que lorsqu’on a écrasé leurs têtes exécrables, et qui mordent et tuent même si elles sont coupées en deux, même s’il n’émerge que leurs têtes d’une manifestation accablante de Dieu, je les entends déjà crier : “ Comment le Seigneur peut-il avoir enfanté tout d’un coup son nouveau peuple, si nous, qui sommes portés depuis si longtemps dans son sein, nous ne sommes pas encore nés à la Lumière ? Est-il possible d’enfanter sans que le cri des douleurs remplisse la maison ? Le Seigneur a-t-il pu enfanter avant le temps ? La terre peut-elle donc enfanter en un seul jour ? est-ce qu’un peuple entier peut être enfanté en même temps ? ”

Je réponds à cela — souvenez-vous-en pour le répéter à ceux qui vous persécuteront et vous tourneront en dérision — : “ Ceux qui sont un fruit mort dans le sein de Dieu n’auraient jamais pu naître à la Lumière : ce fruit s’est desséché parce qu’il s’est détaché de sa matrice et est resté improductif, comme un mal caché dans le sein au lieu d’être un embryon qui se développe. Et pour rejeter de son sein la semence morte et avoir des enfants, afin que son nom ne meure pas sur la terre, Dieu s’est donné une fécondité de nouveaux fils, marqués de son Tau. Et, dans le secret, dans le silence, pour que Satan et les satans qui servent Lucifer ne puissent nuire, en devançant le temps par l’ardeur de son amour, il a enfanté son Fils et en même temps son nouveau peuple. Car le Seigneur peut tout. Il le dit par la bouche du prophète Isaïe : “ ne pourrais-je donc pas enfanter, moi qui fais enfanter les autres ? Moi qui donne aux autres la fécondité, serais-je stérile ? ”

Réjouissez-vous avec la Jérusalem des Cieux, exultez avec elle, vous tous qui aimez le Seigneur ! Réjouissez-vous avec elle d’une vraie joie, vous qui attendez, vous qui espérez, vous qui souffrez !

397.4

Ah ! retournez, retournez vers moi, paroles ! Paroles venues du Verbe de Dieu, paroles proclamées par le héraut de Dieu : Isaïe, son prophète. Venez, revenez à la Source, paroles éternelles, pour être répandues sur ce parterre de Dieu, sur ce troupeau, sur cette lignée !

Venez ! C’est pour cette heure et pour une telle assemblée que vous avez été dites, ô paroles prophétiques, ô résonances d’amour, ô voix de vérité !

Voici qu’elles viennent ! Voici qu’elles retournent à Celui qui les a inspirées ! Voici que moi, au nom du Père, de mon Etre, et de l’Esprit, je les dis à ces bien-aimés de Dieu, choisis dans le troupeau du Seigneur, qui ne devait compter que des agneaux, et s’est corrompu avec des boucs et des animaux encore plus impurs. Vous boirez et serez rassasiés au sein de la Consolation divine et vous tirerez d’abondantes délices de la gloire multiforme de Dieu.

Voilà ! Le Seigneur vous dit : “ Je déverserai sur vous comme un fleuve de paix et tel un torrent qui déborde, il y aura sur vous beaucoup plus que la gloire des nations. La gloire du Ciel vous inondera. Vous la goûterez, portés sur son cœur, et sur ses genoux vous recevrez ses caresses. Oui, comme une mère caresse son enfant, comme moi je caresse ce bébé à qui j’ai donné mon nom (et Jésus prend le petit Jésaï des bras de sa mère qui est presque à ses pieds, au milieu de ses trois enfants), ainsi je vous consolerai, vous qui m’aimez et continuerez à m’aimer. Bientôt, c’est dans mon Royaume que vous serez consolés pour toujours. Vous le verrez, et votre cœur sera dans la joie, vos os reverdiront comme l’herbe, étant libérés de toute peur grâce à votre fidélité, quand le Seigneur viendra dans le feu, sur un char semblable à un tourbillon, pour conduire dans le feu de l’amour et de la justice, et pour punir ou exalter, en séparant les agneaux des loups, c’est-à-dire de ceux qui croyaient se sanctifier et se purifier, et qui, au contraire, se rendaient idolâtres.

Le Seigneur, qui part maintenant, reviendra, et bienheureux ceux qu’il trouvera persévérants jusqu’à la fin.

Je vous fais ainsi mes adieux et je vous donne ma bénédiction. Agenouillez-vous pour que je vous fortifie par elle. Que le Seigneur vous bénisse et vous garde. Que le Seigneur vous montre sa face et vous prenne en pitié. Que le Seigneur vous donne sa paix. Allez ! Laissez-moi congédier les bons d’entre les bons de Yutta. »

397.5

Les gens partent à regret. Mais voilà qu’un enfant dit à Jésus :

« Seigneur, laisse-moi te baiser la main. »

Comme Jésus y consent, tous veulent donner un baiser à la sainte chair de l’Agneau de Dieu. Même ceux qui s’étaient éloignés vers le village font demi-tour et c’est une pluie de baisers : baisers d’enfants sur le visage, baisers des vieillards sur les mains, et baisers des femmes sur les pieds nus dans l’herbe, avec des larmes et des paroles d’adieu et de bénédiction. Jésus les accueille patiemment, et il a pour tous une salutation particulière.

Enfin tout le monde est satisfait… Il reste la famille hospitalière… Et elle se serre contre Jésus. Sarah dit :

« Vraiment, tu ne viendras plus ?

– Non, femme, plus jamais. Mais nous ne serons pas séparés. Mon amour sera toujours avec toi, avec vous, et le vôtre avec moi. Vous ne m’oublierez pas, je le sais. Mais je vous le dis : même aux heures les plus terribles qui vont venir, n’accueillez pas le Mensonge, pas même comme hôte de passage ou comme envahisseur imprévu… Donne-moi ton bébé, Sarah. »

La femme lui tend Jésaï, et Jésus s’assied dans l’herbe en le tenant sur son sein. Penché sur les cheveux du bébé, il reprend :

« Rappelez-vous toujours que je suis l’Agneau qu’Isaac vous a fait aimer avant même que vous me connaissiez, et qu’un agneau est toujours innocent, comme cet enfant, même si on le couvre d’une peau de loup pour le faire passer pour un malfaiteur. Souvenez-vous que je suis encore plus innocent que ce tout-petit… Bienheureux est-il, car, grâce à son innocence et à sa jeunesse, il ne pourra comprendre les calomnies des hommes sur son Seigneur, donc n’en sera pas troublé… et il continuera à m’aimer ainsi… comme maintenant… Ayez son cœur, pour l’Agneau, pour l’Ami, pour l’Innocent, pour le Sauveur, qui vous aime et vous bénit d’une manière toute spéciale. Adieu, Marie ! Viens me donner un baiser… Adieu, Emmanuel ! Approche, toi aussi, Joseph… Adieu, Jésaï, agnelet de l’Agneau… Soyez bons… Aimez-moi…

– Tu pleures, Seigneur ? demande la fillette, étonnée, en voyant briller une larme dans les cheveux de Jésaï.

– Il pleure ? demande le mari de Sarah.

– Tu pleures, Maître ! Pourquoi ? demande la femme.

– Ne vous affligez pas de mes larmes. Elles sont amour et bénédiction… Adieu, Sarah. Adieu, Joachim. Venez comme les autres, embrasser votre Ami qui part… »

Après avoir reçu sur les mains les baisers des deux époux, il remet l’enfant dans les bras de sa mère, bénit de nouveau, puis commence à descendre rapidement par le sentier par lequel il était venu.

Les adieux de ceux qui sont restés le suivent jusqu’au bas de la colline : la voix de l’homme est profonde, celle de la femme émue, celle des enfants perçante. Puis on n’entend plus que le torrent, qu’ils remontent vers le nord, et qui salue encore le Maître quittant pour toujours la terre de Yutta.

397.1

Jesús habla en una tranquila mañana a la gente de Yuttá. Verdaderamente se puede decir que toda Yuttá está a sus pies. Incluso los pastorcillos — normalmente diseminados arriba en los montes — están allí, con sus ovejas, a los márgenes de la multitud; y también están allí los que normalmente se desplazan a los campos, a los bosques, a los mercados; y los ancianos caducos; y, alrededor de Jesús, pegados a Él, los joviales pequeñuelos; y las jovencitas; y las recién casadas; y las que darán pronto a luz una criatura; y las que ya la alactan: toda Yuttá.

El espolón montano que se alarga hacia el Sur es el anfiteatro que acoge a esta serena reunión de gente. Sentados en la hierba o a caballo del murete de piedra seca, con el vasto horizonte alrededor, el cielo ilimitado encima, el torrente abajo, que ríe y brilla bajo el sol matutino, la belleza de los montes herbosos, boscosos, que se alzan por todas partes, los de Yuttá escuchan la palabra del Maestro, que habla en pie, erguido, apoyado en un altísimo nogal, vestido de blanco lino, contra el obscuro tronco, sonriente el rostro, encendidos los ojos por la alegría de ser amado y los cabellos por el sol de oriente que le acaricia. En medio de un silencio reverente, atento, roto sólo por los cantos de los pájaros y la voz del torrente de allá abajo, sus palabras caen lentas en los corazones, y su voz perfecta llena de musicalidad el aire tranquilo.

Está repitiendo, mientras yo escribo, una vez más la necesidad de obedecer al Decálogo, perfeccionado en su aplicación en los corazones por su doctrina de amor «para edificar en los espíritus la morada donde el Señor vivirá hasta el día en que aquellos que hayan vivido fieles a la Ley vayan a vivir en Él al Reino de los Cielos» esto dice. Y prosigue:

«Porque es así. La inhabitación de Dios en los hombres y de los hombres en Dios se lleva a cabo con la obediencia a su Ley, que empieza con un precepto de amor y que es toda ella amor desde el primero al último precepto del Decálogo. Ésta es la verdadera casa que Dios quiere, donde Dios habita; y el premio del Cielo, premio por la obediencia a la Ley, es la verdadera Casa en que habitaréis con Dios, eternamente. Porque — tened presente el capítulo 66º de Isaías — Dios no tiene morada en la Tierra, que es escabel, sólo escabel para su inmensidad Dios tiene por trono el cielo, que es en todo caso pequeño, una nada, para contener al Infinito, pero lo tiene en el corazón de los hombres.

Sólo la perfectísima bondad del Padre de todo amor puede conceder a sus hijos recibirle; y el hecho de poder estar el Dios uno y trino, el purísimo triniforme Espíritu, en el corazón de los hombres es ya un infinito misterio que cada vez más se perfecciona. ¡Oh, ¿cuándo, cuándo, Padre santo, me vas a otorgar hacer, de estos que te aman, no sólo, no ya sólo un templo a nuestro Espíritu, sino, por tu perfección de amor y de perdón, un tabernáculo, y hacer de cada uno de los corazones fieles el arca donde esté el verdadero Pan del Cielo, como estuvo en el seno de la Bendita entre todas las mujeres?!

397.2

Amadísimos discípulos de Yuttá, que me fue preparada por un justo, tened presente al Profeta y lo que dice — y es el Señor el que habla — cuando se dirige a aquellos que edifican vacíos templos de piedra en que no hay justicia y amor, y no saben edificar en sí mismos el trono de su Señor con la obediencia a sus preceptos. Dice el Profeta: “¿Qué es esta casa que me vais a edificar?, ¿qué es este lugar para mi descanso?”. Y quiere decir: “¿Creéis que me tenéis, por edificarme unas pobres paredes?, ¿creéis que me dais alegría con unas prácticas falsas que no se manifiestan en una santidad de vida?”. No. A Dios no se le tiene por una serie de exterioridades que ocultan úlceras y vacío, cual manto de oro arrojado sobre un leproso o sobre una estatua de arcilla que por dentro está vacía, sin la vida del alma. Y dice el Señor, confesando — Él, que es el Amo del mundo — su pobreza de Rey con demasiado pocos súbditos, de Padre de demasiados hijos fugitivos de su casa: “¿A quién volveré mi mirada, sino al pobre, al contrito de corazón trémulo ante mis palabras?”. ¿A qué se debe su temblor? ¿Es sólo por temor a Dios? No. tiembla por profundo respeto, por auténtico amor. Por humildad de súbdito, de hijo, que dice, que reconoce que el Señor es el Todo y él la nada, y vibra de emoción sintiéndose amado, perdonado, asistido por el Todo.

¡Oh, no busquéis a Dios donde están los soberbios! Allí no está. No le busquéis donde están los duros de corazón. Allí no está. No le busquéis donde están los impenitentes. Allí no está. Él está en los sencillos, en los puros, en los misericordiosos, en los pobres de espíritu, en los mansos, en los que lloran sin imprecar, en los buscadores de justicia, en los perseguidos, en los pacíficos. Allí está Dios. Y está en los que se arrepienten y quieren perdón y piden expiar. Y no ofrecen, todos éstos, el sacrificio de un buey o de una oveja, la oblación de esto o de aquello, para ser aplaudidos, por terror supersticioso a un castigo, por la soberbia de aparecer perfectos. Sino que hacen el sacrificio del propio corazón contrito y humillado, si son pecadores; del propio corazón obediente hasta el heroísmo, si son justos. Éstas son las cosas gratas al Señor; éstos son los ofrecimientos por los cuales Él se dona con sus inefables tesoros de amor y de delicias sobrenaturales. A los otros no se dona. Los otros tienen ya sus pobres delicias en las abominaciones, y es inútil que Dios los llame a sus caminos, dado que ellos ya han elegido su propio camino. A éstos les enviará sólo abandono, miedo, castigo, porque no han respondido al Señor, no han obedecido, han hecho el mal ante los ojos de Dios, con burla y malvada elección.

397.3

Mas vosotros, vosotros, mis amados de Yuttá, vosotros que vibráis de amor en el conocimiento de Dios, vosotros que por mi causa sois escarnecidos como necios por los poderosos, y seguís amándome a pesar de las burlas, vosotros que sois rechazados, y lo seréis cada vez más, por causa de mi Nombre y de mí, y repudiados como hijos bastardos de Israel, como hijos bastardos de Dios, mientras que precisamente en vosotros y en quienes son como vosotros está injertado el sarmiento de la Vid eterna, de Aquel que tiene sus raíces en el Padre, y por tanto sois parte de Dios, de Dios, y de su savia vivís, vosotros a quienes quisieran convencer de error, y ante cuyos ojos, los vuestros, sencillos pero iluminados por la Gracia, querrían justificarse para no aparecer como sacrílegos y malhechores, vosotros a quienes se dice: “Muestre el Señor su gloria y le reconoceremos por vuestra misma alegría”, sólo vosotros tendréis la alegría. Ellos quedarán confundidos.

¡Oh, ya oigo, tras la confusión que los aplastará, pero sin hacerlos mejores; ya oigo las víboras, que no cesan de ser nocivas sino cuando se les aplasta su execrable cabeza, y muerden y matan aunque estén partidas en dos, aunque sobresalga sólo su cabeza de debajo de una aplastante manifestación de Dios; ya las oigo gritar: “¿Cómo va a haber dado a luz el Señor de repente a su nuevo pueblo, si nosotros, a quienes lleva desde hace mucho tiempo en su seno, todavía no hemos nacido a la Luz? ¿Puede, acaso, una dar a luz sin que el grito de los dolores del parto llene toda la casa? ¿Ha podido el Señor dar alguna vez a luz antes del tiempo? ¿Puede, acaso, dar a luz la Tierra en un solo día; y puede, acaso, ser dado a luz un pueblo todo junto?”.

Yo respondo, y acordaos de esta respuesta para dársela a los que os persigan con burla: “Jamás podrían nacer a la Luz los que son fruto muerto en el seno de Dios, fruto que se ha secado porque se ha separado de la matriz y ha quedado inerte, como cosa mala oculta en el seno en vez de embrión que se completa. Y para expulsar del seno el fruto muerto, y tener hijos, de forma que no muera su Nombre en la Tierra, Dios se ha hecho fecundo en nuevos hijos, signados con su Tau, y, en el secreto, en el silencio, de forma que Satanás y los diablos que sirven a Lucifer no pudieran perjudicar, con anticipación debida a ardor de amor, ha dado a luz a su Hijo varón, y con Él da al mismo tiempo a Luz a su nuevo pueblo, porque el Señor lo puede todo”. ¡Oh! Él lo dice por boca del profeta Isaías: “¿Acaso no voy a poder dar a Luz yo, que hago dar a luz a los otros? ¿Voy a ser estéril Yo, que a los demás concedo la fecundidad?”.

¡Alegraos con la Jerusalén de los Cielos, exultad con ella, todos vosotros, los que amáis al Señor! Alegraos con ella con verdadera alegría, vosotros que esperáis, vosotros que esperáis, vosotros que sufrís!

397.4

¡Volved, volved a mí palabras! Palabras salidas del Verbo de Dios. Palabras pronunciadas por el portavoz de Dios, Isaías, su profeta. Venid, volved a la Fuente, palabras eternas, para ser esparcidas sobre esta era de Dios, sobre este rebaño, sobre esta prole! ¡Oh, venid! ¡Ésta es una de las horas, una de las asambleas, para las que fuisteis dadas, vosotras proféticas palabras, sonido de amor, voces veraces! Ved, ya vuelven, ya vuelven a quien las inspirara. Y Yo, en nombre del Padre, de mi Ser y del Espíritu, las digo a estos a quienes Dios ama, a los elegidos de entre el rebaño de Dios, que debía estar formado sólo por corderos, pero que se ha degenerado con carneros e incluso con otros animales más inmundos. Mamaréis y os hartaréis en los pechos de la Consolación divina y extraeréis abundantes delicias de la múltiple gloria de Dios.

Ved, os dice el Señor: Derramaré sobre vosotros como un río de paz, y os veréis inundados mucho más que por la gloria de las naciones, porque os inundará la gloria del Cielo cual torrente desbordante. De ella os alimentaréis, y seréis llevados en brazos y acariciados encima de sus rodillas. Sí, como una madre acaricia a su niño, como Yo acaricio a este pequeñuelo al que puse mi nombre — y realmente Jesús toma al pequeño Iesaí de los brazos de su madre, que está casi a sus pies, entre sus tres hijos —, así os he de consolar Yo a vosotros, que me amáis y seguiréis amándome, y pronto seréis consolados para siempre en mi Reino. Esto lo veréis, vosotros los libres de todo miedo por ser fieles a mí, y vuestro corazón exultará y vuestros huesos reverdecerán como la hierba, cuando el Señor venga en el fuego, en una carroza semejante a un torbellino, a guiar hacia el fuego del amor y de la justicia, y a castigar o a glorificar, separando a los corderos de los lobos, es decir, de aquellos que creían santificarse y hacerse puros y, sin embargo, se hacían idólatras.

El Señor, que ahora se marcha, vendrá. ¡Bienaventurados aquellos a los que encuentre perseverantes hasta el final! Éste es mi adiós, y con él mi bendición. Arrodillaos para que os fortalezca con ella. El Señor os bendiga y os guarde; os muestre su rostro y tenga misericordia de vosotros; os dé su paz el Señor. Podéis marcharos. Dejad que me despida de los buenos de entre los buenos de Yuttá».

397.5

La gente se marcha, aunque con pocas ganas. Y, cuando un niño dice: «Señor, deja que te bese la mano», y, consintiéndolo Jesús, es el primero en hacerlo, entonces todos quieren dar un beso en la carne santa del Cordero de Dios, e incluso quien ya se estaba encaminando hacia el pueblo vuelve atrás: y besos de niños en la cara, de ancianos en las manos, de mujeres en los pies desnudos que pisan la hierba, caen junto con lágrimas y palabras de adiós y bendición. Jesús, paciente, los acoge y dedica a todos un saludo especial.

En fin, todos han sido complacidos… Se queda la familia de la casa hospitalaria, y se arriman a Jesús. Y Sara dice: «¿Realmente no vas a volver?».

«No, mujer. Nunca. Pero no nos separaremos. Mi amor estará siempre contigo, con vosotros, y el vuestro conmigo. Sé que no me olvidaréis. De todas formas os digo: no acojáis la Mentira ni siquiera en las horas más tremendas, que vendrán; no la acojáis ni siquiera como huésped que va de paso o como invasor inesperado… Déjame el pequeño, Sara».

La mujer le da a Iesaí y Jesús se sienta en la hierba con el pequeño en sus piernas, y, bajando su cara hacia los delicados cabellos del niño, habla. Dice: «Recordad siempre que Yo soy el Cordero del que Isaac os enamoró antes incluso de que me conocierais. Y que un cordero es siempre inocente, como este niño pequeño, aunque le cubran de piel de lobo para hacerle pasar por un malhechor. Recordad que Yo soy más inocente aún que este niño…, que — ¡dichoso él! — por su inocencia y niñez no podrá comprender la calumnia contra su Señor por parte de los hombres, y por este motivo no sufrirá turbación… y seguirá queriéndome así… como ahora… Tened su mismo corazón, tenedlo para el Cordero, el Amigo, el Inocente, el Salvador, que os ama y bendice de forma muy especial. ¡Adiós, María! Ven a darme un beso… ¡Adiós, Emmanuel! Ven tú también… ¡Adiós, Iesaí, corderito del Cordero!… Sed buenos… Amadme…».

«¡¿Estás llorando, Señor?!» pregunta asombrada la niña, viendo brillar una lágrima entre los cabellos de Iesaí.

«¿Llora?» pregunta el marido de Sara.

«¡Estás llorando, Maestro! ¿Por qué?» pregunta la mujer.

«No os aflijáis por mi llanto. Es amor y bendición… ¡Adiós, Sara! ¡Adiós, hombre! Venid, como los otros, a besar a vuestro Amigo que se marcha…», y tras recibir en sus manos el beso de los dos esposos pone de nuevo al pequeño en los brazos de su madre, bendice una vez más; luego, sin demora, empieza la bajada por la misma vereda usada para venir.

Las voces de adiós de los que se quedan le siguen: profunda, la del hombre; conmovida, la de la mujer; gorjeantes, las de los niños… hasta el pie del collado. Luego es sólo el torrente, remontado hacia el Norte, el que saluda todavía al Maestro, que para siempre deja la tierra de Yuttá.