Los Escritos de Maria Valtorta

433. Arrivée à Nazareth.

433. Llegada a Nazaret. Alabanzas

433.1

Quand on arrive de Séphoris, on entre à Nazareth par le côté nord-ouest, le plus élevé et le plus pierreux. L’amphithéâtre sur lequel Nazareth est bâtie en terrasses apparaît dans toute son étendue lorsqu’on atteint la crête de la dernière colline par cette route, qui descend assez rapidement par des ravins vers la petite ville. Si j’ai bon souvenir — car il s’est passé du temps, et beaucoup de sites montagneux se ressemblent —, Jésus se trouve à l’endroit précis[1] où ses concitoyens essayèrent de le lapider et où il les arrêta par son pouvoir pour passer au milieu d’eux.

Jésus fait halte pour regarder sa chère ville qui lui est hostile, et un sourire de joie éclaire son visage. Quelle bénédiction, que les Nazaréens ignorent et ne méritent pas, est donc ce sourire divin qui est sûrement source de grâces pour la terre qui l’a accueilli enfant et l’a vu grandir, où sa Mère est née et où elle est devenue Epouse et Mère de Dieu !

Ses deux cousins eux aussi regardent leur ville avec une joie manifeste. Alors que celle de Jude est tempérée par un air sérieux, austère, retenu, celle de Jacques est plus ouverte et plus douce, plus semblable à la joie de Jésus.

Bien que ce ne soit pas sa ville, Thomas en a le visage tout illuminé et il dit, en montrant la petite maison de Marie, du four de laquelle la fumée monte en spirales :

« La Mère est à la maison et elle cuit le pain… »

Son élan d’amour est si grand, qu’il semble parler de sa propre mère avec toute l’affection d’un fils.

Simon le Zélote, plus calme en raison de son âge et de son éducation, sourit :

« Oui. Et sa paix arrive déjà à nos cœurs.

– Dépêchons-nous » dit Jacques. « Et suivons ce sentier pour arriver presque sans être vus des Nazaréens. Ils nous retiendraient…

– Mais vous vous éloignez de votre maison. Votre mère aussi voudra vous voir.

– Oh ! Tu peux être certain, Simon, que notre mère est chez Marie. Elle y est presque toujours, d’une part parce qu’elles font le pain, d’autre part à cause de la fillette malade.

– Oui, prenons ce chemin. Nous passerons derrière le jardin d’Alphée pour arriver à la haie de notre jardin » dit Jésus.

Ils descendent rapidement par le sentier, très abrupt au début, mais qui devient plus plat à mesure qu’on approche de la ville. Ils traversent des oliveraies, puis de petits champs nus, et longent les premiers jardins de la ville. Tous sont entourés de hautes haies feuillues sur lesquelles se penchent les frondaisons des arbres chargés de fruits, ou de murets en pierres sèches couverts à l’extérieur des branches des jardins. Aussi leur passage est-il inaperçu des ménagères qui vont et viennent dans les jardins, font la lessive ou encore l’étendent sur les petits prés à côté des maisons…

433.2

La haie qui borde d’un côté le jardin de Marie est en hiver tout un entrelacement d’épines, mais en été un vrai fouillis de feuilles après la floraison de l’aubépine au printemps, ou l’apparition des baies rouges à l’automne. En ce moment, elle est embellie par un jasmin vigoureux et par l’ondulation des calices de fleurs, dont je ne connais pas le nom mais qui, de l’intérieur du jardin, étendent leurs rameaux sur la haie pour la rendre plus fournie et plus belle. Une fauvette chante dans les buissons, et de l’intérieur arrive un roucoulement de colombes.

« La grille aussi est réparée et toute couverte de branches en fleurs », dit Jacques qui est accouru en avant pour regarder la grille rustique à l’arrière du jardin, restée des années sans servir, celle qui a permis[2] de faire entrer et sortir la charrette de Pierre pour Jean et Syntica.

« Nous allons passer par le sentier et frapper à la porte. Ma Mère serait peinée de voir détruit cet abri, lui répond Jésus.

– Son jardin[3] clos ! s’écrie Jude.

– Oui. Et elle en est la rose, lance Thomas.

– Le lys parmi les épines, complète Jacques.

– La fontaine scellée, ajoute Simon le Zélote.

– Mieux : la source d’eau vive qui, en jaillissant impétueusement du beau mont, donne l’Eau de Vie à la Terre et s’élance avec sa beauté parfumée vers le Ciel, dit Jésus.

– D’ici peu, elle va être heureuse de te voir, s’exclame Jacques.

433.3

– Mon Frère, dis-moi quelque chose que je désire savoir depuis longtemps. Comment vois-tu Marie ? Comme ta Mère ou comme une sujette ? C’est ta Mère, bien sûr, mais c’est une femme et tu es Dieu… dit Jude.

– Comme une sœur et une épouse, comme le délice et le repos de Dieu, le réconfort de l’Homme. C’est tout que je vois et possède en Marie, comme Dieu et comme Homme. Celle qui faisait les délices de la deuxième Personne de la Trinité au Ciel, les délices du Verbe comme du Père et de l’Esprit, fait aujourd’hui les délices du Dieu incarné et fera, plus tard, celles de l’Homme-Dieu glorifié.

– Quel mystère ! Dieu s’est donc privé deux fois de ses complaisances, en toi et en Marie… et il vous a donnés à la Terre… médite Simon le Zélote.

– Quel amour, devrais-tu dire. C’est l’amour qui a poussé la Trinité à donner Marie et Jésus à la Terre, souligne Jacques.

– Et, non pas pour toi qui es Dieu, mais pour sa Rose, il n’a pas craint de la confier aux hommes, qui sont tous indignes de la protéger ? demande Thomas.

– Thomas, c’est le Cantique qui te répond : “ Le Pacifique avait une vigne, et il la confia à des vignerons ; ceux-ci étaient des profanateurs poussés par le Profanateur, et ils auraient donné de fortes sommes pour la posséder, ils auraient mis en œuvre toutes les séductions possibles, mais la belle Vigne du Seigneur se garda toute seule et ne voulut donner son fruit qu’au Seigneur, ne s’ouvrir qu’à lui pour engendrer le Trésor sans prix : le Sauveur. ” »

433.4

Les voilà parvenus au seuil de la maison. Tandis que Jésus frappe à la porte fermée, Jude remarque :

« Ce serait l’occasion de dire : “ Ouvre-moi, ma sœur, mon épouse, mon aimée, ma colombe, mon immaculée… ” »

Mais quand la porte s’entrouvre et qu’apparaît le doux visage de la Vierge, Jésus ne dit que le plus tendre des mots, en ouvrant les bras pour la recevoir :

« Maman !

– Oh ! Mon Fils ! Béni sois-tu ! Entre, et que la paix et l’amour soient avec toi !

– Et aussi avec ma Mère, avec la maison, et ceux qui s’y trouvent, dit Jésus en entrant, suivi des autres.

– Votre mère est à côté, tandis que les deux disciples s’emploient à faire le pain et la lessive… » explique Marie, après avoir échangé des salutations avec les apôtres et ses neveux.

Ceux-ci, par discrétion, se retirent pour laisser la Mère seule avec son Fils.

« Me voilà tout à toi, Mère. Nous allons rester quelque temps ensemble… Comme il est doux de revenir et de retrouver… la maison et toi surtout, Mère, après tant de voyages parmi les hommes…

– Qui te connaissent de plus en plus et, pour cette raison, se divisent en deux branches : ceux qui t’aiment… et ceux qui te haïssent… Et la plus grosse des deux, c’est cette dernière…

– Le Mal sent qu’il va être vaincu, il est furieux… et il rend furieux…

433.5

Comment va la fillette ?

– Légèrement mieux… Mais elle a bien failli mourir… Pourtant ses paroles, maintenant qu’elle ne divague plus, correspondent, bien qu’en plus réservé, à celles qui lui venaient dans son délire. Ce serait mentir de prétendre que nous l’avons délivrée de ses mauvais souvenirs… La malheureuse !…

– Oui. Mais la Providence a veillé sur elle.

– Et maintenant ?

– Je ne sais pas. Auréa ne m’appartient pas comme créature. Son âme est à moi, mais son corps appartient à Valéria. Pour le moment, elle va rester ici, afin d’oublier…

– Myrta voudrait bien l’avoir.

– Je le sais… Mais je n’ai pas le droit d’agir sans la permission de la Romaine. Je ne sais même pas si elles l’ont acquise contre de l’argent ou si elles ont seulement employé l’arme des promesses… Quand la Romaine la réclamera…

– J’irai moi-même la voir à ta place, mon Fils. Il n’est pas bon que tu y ailles… Laisse faire ta Maman. Nous autres, femmes… ces êtres insignifiants pour Israël, on ne nous observe pas autant si nous allons parler à des païens. Et ta Maman est si inconnue du monde ! Personne ne remarquera la femme du peuple hébraïque qui, enveloppée dans son manteau, parcourt les rues de Tibériade et frappe à la maison d’une dame romaine…

– Tu pourrais aller chez Jeanne… et là, parler à la dame…

– C’est ce que je vais faire, mon Fils. Que ton cœur soit soulagé, mon Jésus !… Tu es tellement affligé… Je le comprends… et je voudrais tant faire pour toi…

– Tu fais beaucoup, Maman. Merci pour ton soutien…

– Oh ! je suis une aide bien pauvre, mon Fils ! Car je ne réussis pas à te faire aimer, à te donner… de la joie… tant qu’il t’est accordé d’en avoir un peu… Que suis-je donc alors ? Une bien pauvre disciple…

– Maman, Maman ! Ne parle pas ainsi ! Ma force me vient de tes prières. Mon esprit trouve le repos en pensant à toi, et maintenant, de rester ainsi, la tête contre ton cœur béni, réconforte mon cœur… Maman !… »

Jésus a attiré près de lui sa Mère, debout à ses côtés. Il est assis sur un coffre contre le mur, et appuie son front contre la poitrine de Marie, qui caresse doucement ses cheveux… C’est une attitude pleine d’amour.

433.6

Puis Jésus relève la tête et se met debout.

« Allons trouver les autres et la fillette » dit-il en sortant avec sa Mère dans le jardin.

Les trois femmes disciples, sur le seuil de la pièce où se trouve la petite malade, parlent sans arrêt avec les apôtres, mais elles se taisent à la vue de Jésus et s’agenouillent.

« Paix à toi, Marie, femme d’Alphée, ainsi qu’à vous, Myrta et Noémie. Est-ce que l’enfant dort ?

– Oui. La fièvre persiste, l’étourdit et l’anéantit. Si cela continue, elle va mourir. Son tendre corps ne résiste pas à la maladie, et son esprit est troublé par les souvenirs, dit Marie, femme d’Alphée.

– Oui… et elle ne réagit pas, car elle dit vouloir mourir pour ne plus voir les Romains… confirme Myrta.

– C’est une vraie douleur pour nous qui l’aimons déjà ! ajoute Noémie.

– Ne craignez rien ! » dit Jésus en allant jusqu’au seuil de la chambre et en levant le rideau…

Sur le lit contre le mur, en face de la porte, apparaît le petit visage amaigri d’Auréa, rouge feu aux pommettes, blanc comme la neige ailleurs, enseveli dans la masse des longs cheveux dorés. Elle dort fiévreusement, en marmonnant entre ses dents des paroles incompréhensibles. De sa main abandonnée sur les couvertures, elle fait de temps à autre un geste comme pour repousser quelque chose.

Jésus n’entre pas. Il jette sur elle un regard de pitié. Puis il l’appelle à haute voix :

« Auréa ! Viens ! Ton Sauveur est là. »

L’interpellée s’assied immédiatement sur son petit lit, le voit, et en poussant un cri elle descend et court vers Jésus, dans sa tunique longue et floue, pieds nus, puis elle se jette à ses pieds :

« Seigneur ! Oui, maintenant tu m’as vraiment délivrée !

– Elle est guérie. Vous voyez ? Elle ne pouvait mourir, car elle devait auparavant connaître la Vérité. »

Puis il s’adresse à l’adolescente qui lui baise les pieds :

« Lève-toi et vis en paix. »

Et il lui pose la main sur la tête, qui n’est plus fiévreuse.

Dans son long vêtement de lin — peut-être appartient-il à la Vierge —, si long qu’il lui fait une traîne, ses cheveux dénoués retombant comme un manteau sur sa mince silhouette, avec ses yeux gris-bleu encore brillants de la fièvre qui vient de la quitter, et de la joie qui maintenant se manifeste, Auréa ressemble à un ange.

« Adieu ! Nous nous retirons dans l’atelier pendant que vous vous occupez de la fillette et de la maison… » dit le Maître.

Puis, suivi des quatre autres, il entre dans l’ancien atelier de Joseph pour s’asseoir avec ses apôtres sur les établis qui ne servent plus…

433.1

Viniendo de Seforí, se entra en Nazaret por el noroeste, o sea, por la parte más alta y pedregosa. El anfiteatro en que, a escalones, se extiende Nazaret se muestra todo en cuanto se alcanza la cresta del collado, que es el último si se viene de Seforí, y que desciende hacia la pequeña ciudad, por barrancos, con declive más o menos pronunciado. Si reconozco bien el lugar — ha pasado tiempo y muchos lugares de montaña se parecen —, este en que se encuentra Jesús es justamente el sitio[1] en que sus conciudadanos intentaron lapidarle y Él los detuvo con su poder y pasó en medio de ellos.

Jesús se para a mirar a su ciudad amada y hostil. Una sonrisa de contento le ilumina el rostro. ¡Qué bendición, ignorada e inmerecida por los nazarenos, esta sonrisa divina que se derrama y expande en gracias sobre esta tierra que le recibió de niño y le vio crecer, y donde su Madre nació y vino a ser Esposa de Dios y Madre de Dios!

También los dos primos miran a su ciudad con una visible alegría, aunque la de Judas Tadeo está impregnada de seriedad austera, grave, mientras que la de Santiago es más abierta y dulce, más semejante a la de Jesús.

Tomás, aunque no sea su ciudad, tiene la cara que es un luminar de alegría, y dice, señalando hacia la casita de María — del horno salen círculos de humo —: «La Madre está en casa y está haciendo el pan…» y dice estas sencillas palabras con tanto fuego de amor, que parece como si hablara de la propia madre con todo el afecto de un hijo.

El Zelote, más sosegado por la edad y por la educación recibida, sonríe diciendo: «Sí, y su paz ya llega a nuestros corazones».

«Vamos pronto» dice Santiago. «Vamos a pasar por este sendero para llegar sin que casi nos vean los nazarenos. Nos entretendrí­an…».

«Pero os alejáis de vuestra casa… También vuestra madre deseará veros».

«Puedes estar seguro, Simón, de que nuestra madre está en casa de María. Está allí casi siempre… Y estará, porque están haciendo el pan, y por la niña enferma…».

«Sí, vamos por aquí. Llegaremos al seto de nuestro huerto pasando por detrás del huerto de Alfeo» dice Jesús.

Bajan a buen paso por el sendero: muy inclinado al principio, más suave cuando está ya cerca de la ciudad. Pasan por olivares, luego por pequeñas parcelas ya sin mieses, y pasan muy cerca de los primeros huertos de la ciudad. Y los altos setos de tupidas frondas que rodean a aquéllos o hacia los cuales se pliegan las frondas de los árboles pesados de fruta, o los muretes de piedra seca cubiertos enteramente por las ramas que cuelgan hacia fuera desde dentro de los huertezuelos, hacen que su tránsito pase inadvertido por las amas de casa, que van y vienen por los huertos, o hacen la colada y tienden la ropa en los pequeños prados que hay cerca de las casas…

433.2

El seto — toda una maraña de espinos durante el invierno, después del enrojecimiento de los pequeños frutos en otoño, o todo un adensarse de hojas durante el verano, después de la floración del espino albar en primavera —, que limita por un lado al huerto de María, ahora está embellecido con una exuberante planta de jazmín y con un ondear de cálices de una flor cuyo nombre desconozco; estas plantas, desde el interior del huerto, extienden sus ramas sobre el seto, de forma que hacen a éste más tupido y hermoso; un curruco canta en su espesura, y del interior del huerto llega el zureo de las palomas.

«También la barrera está resguardada y toda cubierta de ramas en flor» dice Santiago, que ha ido más deprisa y se ha adelantado a mirar la rústica cancilla de detrás del huerto, la que después de años de no servir para nada fue usada para que entrara[2] y saliera el carrito de Pedro para Juan y Síntica.

«Vamos por el sendero y llamamos a la puerta. A mi Madre le dolería ver estropeada esta barrera» le responde Jesús.

«¡Su huerto cerrado[3]!» exclama Judas Tadeo.

«Sí. Y Ella es su rosa» dice Tomás.

«El lirio entre los espinos» dice Santiago.

«La fuente sellada» dice el Zelote.

«Mejor: el manantial de agua viva que, brotando con ímpetu del monte hermoso, da a la Tierra el Agua de Vida y surte con su perfumada pureza hacia el Cielo» dice Jesús.

«Dentro de poco estará dichosa viéndote» dice Santiago.

433.3

«Hermano mío, dime una cosa que desde hace tiempo deseo saber. ¿Cómo ves Tú a María? ¿Como Madre o como súbdita? Es madre para ti, pero es mujer y Tú eres Dios…» dice Judas Tadeo.

«Como hermana y esposa, como delicia y reposo del Dios y como conforte del Hombre. Yo veo y tengo todo en María, como Dios y como Hombre. Aquella que era la Delicia de la Segunda de la Tríada en el Cielo, Delicia del Verbo y del Padre y del Espíritu, es la Delicia del Dios Encarnado, y lo será del Hombre Dios glorificado».

«¡Qué misterio! ¿Entonces Dios se ha privado dos veces de sus complacencias? En ti y en María, y os ha dado a la Tierra…» medita el Zelote.

«¡Qué amor! Esto es lo que debes decir. El amor impulsó a la Tríada a dar a María y a Jesús a la Tierra» dice Santiago.

«Y, no por ti que eres Dios, sino por su Rosa, ¿no temió confiarla a los hombres, todos ellos indignos de tutelarla?» pregunta Tomás.

«Toma, el Cantar te responde: “El Pacífico tenía una viña y la confió a los viñadores, los cuales, profanadores azuzados por el Profanador, muchas sumas de dinero habrían dado por poseerla, o sea, todas las seducciones para seducirla, pero la Viña hermosa del Señor se custodió por sí sola, y no quiso dar sus frutos sino al Señor y a Él abrirse y generar el Tesoro sin precio: el Salvador”».

433.4

Ya han llegado a la puerta de la casa. Judas de Alfeo comenta, mientras Jesús golpea en la puerta cerrada: «Habría que decir: “Ábreme, hermana mía esposa, amada, paloma, inmaculada”…».

Pero, cuando la puerta se entreabre y aparece el dulce rostro de la Virgen, Jesús dice sólo la más dulce de las palabras, abriendo los brazos para recibirla: «¡Mamá!».

«¡Oh, Hijo mío! ¡Bendito! Entra. ¡La paz y el amor estén contigo!».

«Y a mi Madre y a la casa y a quien en ella está» dice Jesús entrando, seguido por los otros.

«Allí está vuestra madre. Las dos discípulas están con el pan y la colada…» explica María después del saludo recíproco con los apóstoles y sobrinos. Y éstos, discretos, se retiran, para dejar solos a la Madre y al Hijo.

«Aquí me tienes, Madre mía. Estaremos juntos bastante… Qué dulce es el regreso… la casa y, sobre todo, tú, Madre, después de tanto camino en medio de los hombres…».

«Que cada vez te conocen más y, por este conocimiento, se dividen en dos ramas: los que te aman… y los que te odian… Y la rama más gruesa es la última…».

«El Mal siente que pronto va a ser vencido y está furioso… y hace enfurecer…

433.5

¿Cómo está la niña?».

«Levemente mejor… Pero estuvo a punto de morir… Y sus palabras, ahora que no delira, corresponden, aunque más reservadas, a las que le salían en el delirio. Sería mentir decir que no hemos reconstruido su historia… ¡Pobrecilla!…».

«Sí. Pero la Providencia veló por ella».

«¿Y ahora?…».

«Y ahora… No sé. Áurea no me pertenece como tal niña. Su alma es mía; su cuerpo, de Valeria. Por ahora estará aquí, para olvidar…».

«Mirta la querría».

«Lo sé… Pero no tengo el derecho a actuar sin el permiso de la romana. Tampoco sé si la adquirieron con dinero o si usaron sólo el arma de las promesas… Cuando la romana la solicite…».

«Iré yo por ti, Hijo mío. Es mejor que no vayas Tú… Déjalo en manos de tu Mamá. Nosotras mujeres… seres ínfimos para Israel, no somos tan observadas, si vamos a hablar con los gentiles. ¡Y tu Mamá es tan desconocida para el mundo! Ninguno advertirá la presencia de una hebrea lugareña que, envuelta en su manto, va por las calles de Tiberíades y llama a la casa de una dama romana…».

«Podrías ir a casa de Juana… y allí hablar con la dama…».

«Lo haré así, Hijo mío. ¡Que tu corazón halle alivio, Jesús mío!… Estás muy afligido… Lo comprendo… y quisiera hacer mucho por ti…».

«Y mucho haces, Mamá. Gracias por todo lo que haces…».

«¡Oh! ¡Bien pobre ayuda soy, Hijo mío! Porque no consigo que te amen, ni darte… dicha… mientras se te concede tener un poco de dicha… ¿Qué soy, entonces? Una bien pobre discípula…».

«¡Mamá! ¡Mamá! ¡No digas eso! Mi fuerza me viene de tus oraciones. Pensando en ti descansa mi mente, y ahora el corazón halla conforte estando así, con mi cabeza en tu corazón bendito… ¡Mamá mía!…».

Jesús, sentado en el arquibanco que está junto a la pared, ha arrimado hacia sí a su Madre, erguida al lado de Él, y apoya la frente sobre el pecho de María, la cual, levemente, acaricia sus cabellos… Una pausa toda amor.

433.6

Luego Jesús alza la cabeza y se pone de pie. Dice: «Vamos donde los otros, y donde la niña» y sale con su Madre al huerto.

Las tres discípulas, en el umbral de la habitación donde está la joven enferma, hablan a ritmo rápido con los apóstoles. Pero cuando ven a Jesús se callan y se arrodillan.

«La paz a ti, María de Alfeo, y a vosotras, Mirta y Noemí. ¿La niña duerme?».

«Sí, persiste la fiebre, que la aturde y la consume. Si sigue así, morirá. Su tierno cuerpo no resiste la enfermedad, y la mente se turba por los recuerdos» dice María de Alfeo.

«Sí… y no reacciona porque dice que quiere morirse para no volver a ver romanos…» confirma Mirta.

«Un dolor para nosotras que ya la queremos…» dice Noemí.

«¡No temáis!» responde Jesús mientras se acerca a la entrada de la pequeña habitación y levanta la cortina…

En el lecho que está pegado a la pared, frente a la puerta, se ve la carita enflaquecida, sepultada bajo la masa de los largos cabellos dorados, una carita de nieve, excepto en los pómulos, que presentan un color rojo encendido. Duerme con fatiga, profiriendo entre dientes palabras balbucientes, incomprensibles, mientras, con la mano relajada encima de la cubrecama, hace, de vez en cuando, un gesto como para rechazar algo.

Jesús no entra. La mira con mirada de compasión. Luego llama fuerte: «¡Áurea! ¡Ven! ¡Está aquí tu Salvador!».

La niña se sienta bruscamente en el lecho, le ve y, emitiendo un grito, baja y corre, vestida con una larga y suelta túnica, descalza, hacia Jesús, y se arroja a sus pies diciendo: «¡Señor! ¡Ahora sí que me has liberado!».

«Está curada. ¿Veis? No podía morir, porque antes debe conocer la Verdad». Y a la niña, que le besa los pies, le dice: «¡Arriba! Y vive en paz» y le pone la mano encima de la cabeza ya no febricitante.

Áurea, con su larga túnica de lino, quizás una de la Virgen, tan larga que le forma cola, con los cabellos sueltos como un manto sobre su esbelto cuerpo, con los ojos grises-azules brillantes todavía por la fiebre que acaba de desaparecer y por la alegría que acaba de nacer, parece un ángel.

«Adiós. Nos retiramos al taller mientras vosotras os ocupáis de la niña y de la casa…» dice el Maestro; y, seguido por los cuatro, entra en el viejo taller de José, y se sienta con los suyos en los bancos de carpintero desusados…


Notes

  1. l’endroit précis est celui du passage 106.4. A la fin du paragraphe, Maria Valtorta ajoute sur le manuscrit original : (Luc, chap. IV).
  2. celle qui a permis, en 313.6.
  3. Son jardin clos et les autres images appliquées dans ce chapitre à Marie sont tirées du Cantique des Cantiques : Ct 2, 2 ; 4, 9-12.15 ; 5, 1-2 ; 8, 11-12.

Notas

  1. justamente el sitio es el del parágrafo 106.4. Al final del periodo, MV añade en el manuscrito original: (Lucas, cap. IV).
  2. fue usada para que entrara…, como se narra en 313.6.
  3. huerto cerrado y las otras imágenes, que en el presente capítulo se aplican a María Stma., están sacadas de: Cantar de los Cantares 2, 2; 4, 8-12; 4, 15; 5, 1; 8, 11-12.