Los Escritos de Maria Valtorta

436. Le coût de la Rédemption est dévoilé aux apôtres

436. En el huerto de Nazaret, revelado

436.1

Le sabbat dure. C’est un vrai sabbat : par cette splendide matinée, et avant la chaleur lourde de la journée, il est agréable d’être assis, en une paisible réunion fraternelle sous la tonnelle ombreuse, ou bien là où le pommier fait avec le figuier et l’amandier des taches d’ombre qui prolongent celle de la tonnelle sur laquelle mûrit le raisin. Il est agréable de faire le tour des parterres en allant de la ruche au colombier, de là à la petite grotte, et puis, en passant derrière les femmes — la Vierge Marie, Marie, femme de Cléophas[1], sa belle-fille Salomé, Auréa, de se diriger vers les quelques oliviers qui, du talus, se penchent sur le jardin tranquille.

C’est ce que font Jésus et les apôtres, Marie et les autres femmes. Jésus enseigne même sans le vouloir, et Marie de même. Et les disciples du premier, comme les femmes disciples de la seconde sont attentifs aux paroles des deux Maîtres.

Auréa, assise sur son habituel petit tabouret aux pieds de Marie, presque accroupie, se tient les mains enlacées autour des genoux, le visage levé, ses yeux grands ouverts fixés sur le visage de Marie. On dirait une enfant qui écoute quelque merveilleuse légende. Mais ce n’est pas une légende, c’est une belle vérité. Marie raconte les histoires anciennes d’Israël à la petite païenne d’hier et les autres, bien que connaissant les récits de leur patrie, écoutent avec attention. C’est qu’il est bien émouvant d’entendre l’histoire de Rachel, celle de la fille de Jephté[2], celle d’Anne d’Elqana, couler de ces lèvres !

436.2

Jude s’approche lentement et écoute en souriant. Il se tient derrière Marie, qui ne le voit donc pas, mais le regard souriant de Marie de Cléophas, à son Jude avertit Marie que quelqu’un est derrière elle, si bien qu’elle se retourne :

« Oh ! Jude ! Tu as délaissé Jésus, pour m’écouter moi, une pauvre femme ?

– Oui. Je t’ai quittée pour aller à Jésus, car tu as été ma première maîtresse, mais il m’est doux parfois de le quitter, lui, pour venir vers toi, redevenir enfant comme quand j’étais ton élève[3].

Continue, je t’en prie…

– Auréa veut sa récompense chaque sabbat ; cette récompense, c’est que je lui raconte ce qui l’a davantage frappée dans notre histoire d’Israël, que je lui explique un peu, chaque jour, pendant que nous travaillons. »

Les autres se sont approchés eux aussi… Jude reprend :

« Et qu’est-ce qui te plaît, fillette ?

– Plein de choses, je pourrais même dire tout … Mais surtout Rachel et Anne d’Elqana, et puis Ruth… et puis… ah ! c’est très beau : Tobit et Tobie avec l’ange, et puis l’épouse qui prie pour être délivrée…

– Pas Moïse ?

– Il me fait peur… trop grand… Et parmi les prophètes, j’aime Daniel, qui a défendu Suzanne. »

Elle regarde autour d’elle, puis murmure en regardant Jésus :

« … Moi aussi, j’ai été défendue par mon Daniel…

– Mais même les livres de Moïse sont beaux !

– Oui, là où ils enseignent[4] à ne pas faire ce qui est laid, et là où ils parlent de cette étoile qui naîtra de Jacob. Moi, je connais son nom à présent. Avant, je ne savais rien et je suis plus heureuse que ce prophète, car je la vois, et de près. Elle m’a tout dit et moi aussi, je sais, termine-t-elle d’un air quelque peu triomphal.

– Et la Pâque, elle ne te plaît pas ?

– Si… mais… les enfants des autres sont aussi des fils d’une maman. Pourquoi les tuer ? Je préfère le Dieu qui sauve à celui qui tue…

– Tu as raison…

436.3

Marie, ne lui as-tu pas encore raconté sa naissance ? demande Jacques en montrant du doigt le Seigneur qui écoute et se tait.

– Pas encore. Je veux qu’elle connaisse bien le passé avant le présent, pour comprendre ce présent qui a sa raison d’être dans le passé. Quand elle le connaîtra, elle verra que le Dieu qui lui fait peur, le Dieu du Sinaï, n’est qu’un Dieu d’amour, sévère, mais toujours un Dieu d’amour.

– Oh ! Mère ! Dis-le-moi maintenant ! J’aurai, au contraire, plus de facilité à comprendre le passé, quand je connaîtrai le présent qui, d’après ce que j’en sais, est tellement beau et fait aimer Dieu sans peur. J’ai besoin de ne pas avoir peur, moi !

– La fillette a raison. Rappelez-vous tous et toujours cette vérité quand vous évangéliserez. Les âmes ont besoin de ne pas avoir peur, pour aller à Dieu en toute confiance. C’est ce que je m’efforce de faire, et d’autant plus que, par ignorance ou par leur faute, les gens sont portés à craindre beaucoup Dieu. Mais Dieu, même le Dieu qui a frappé les Egyptiens et qui te fait peur, Auréa, est toujours bon. Vois-tu : quand il a frappé les fils des cruels Egyptiens, il a fait preuve de pitié avec ces enfants qui, n’ayant pas grandi, ne sont pas devenus pécheurs comme leurs pères, et il a donné à leurs parents le temps de se repentir du mal qu’ils avaient fait. Ce fut donc une bonté sévère. Il faut distinguer la véritable bonté de ce qui n’est que mollesse d’éducation.

436.4

Il en fut de même lorsque j’étais un petit enfant et qu’un grand nombre de bébés furent tués sur le sein de leur mère. Le monde a poussé un cri d’horreur. Mais quand le Temps ne sera plus pour chaque personne ou pour l’humanité tout entière, une première et une seconde fois vous comprendrez que ceux qui ont été exterminés dans leur enfance furent heureux, bénis en Israël, dans l’Israël des temps du Christ, car ils ont été préservés du plus grand péché : celui d’être complices de la mort du Sauveur .

– Jésus ! » s’écrie Marie, femme d’Alphée, en se levant, épouvantée, et en regardant tout autour d’elle, comme si elle craignait de voir surgir les déicides de derrière les haies et les troncs des arbres du jardin. « Jésus ! » répète-t-elle en le regardant d’un air douloureux.

« Pourquoi être si étonnée ? Ne connais-tu donc pas les Ecritures ? lui demande Jésus.

– Mais… Mais… Ce n’est pas possible… Tu ne dois pas permettre cela… Ta Mère…

– Elle est Salvatrice comme moi, et elle le sait. Regarde-la, et imite-la. »

Marie est en effet austère, royale, pâle et immobile. Elle croise les mains sur son sein comme pour la prière, la tête droite, le regard perdu dans le vide…

436.5

Marie, femme d’Alphée, la regarde puis s’adresse de nouveau à Jésus :

« Mais tu ne dois tout de même pas en parler : quel avenir horrible ! Tu lui plonges une épée dans le cœur.

– Il y a trente-deux ans que cette épée y est.

– Non ! Ce n’est pas possible ! Marie… elle qui est toujours si sereine… Marie…

– Demande-le-lui, si tu ne crois pas ce que je te dis.

– Oui, je le demande : est-ce vrai, Marie ? Tu sais ? … »

Et Marie, d’une voix blanche mais ferme, répond :

« C’est vrai. Il avait quarante jours et cela me fut révélé par un saint… Mais même auparavant… Oh ! quand l’Ange me dit qu’en restant la Vierge j’allais concevoir un Fils qui, en raison de sa conception divine, serait appelé Fils de Dieu — et il l’est réellement —, et lorsque dans le sein stérile d’Elisabeth un fruit se fut formé par un miracle de l’Eternel, je n’ai pas eu de peine à me rappeler les paroles d’Isaïe : “ Voici que la Vierge concevra un fils qui sera appelé l’Emmanuel ”… Isaïe tout entier, tout entier ! Là où il parle du Précurseur… Et là où il parle de l’Homme des douleurs, rouge, rouge de sang, méconnaissable… un lépreux… pour nos péchés… L’épée est dans mon cœur depuis ces jours-là, et tout a servi à l’enfoncer davantage : le cantique des anges, les paroles de Syméon et la venue des Rois d’Orient, et tout…

– Mais quel autre tout, ma Marie ? Jésus triomphe, Jésus fait des prodiges, Jésus est suivi par des foules toujours plus nombreuses… N’est-ce pas vrai ? » dit Marie, femme d’Alphée.

Et Marie, toujours dans la même position, répond à chaque question :

« Oui, oui, oui » sans angoisse, sans joie, seulement un assentiment paisible parce qu’il en est ainsi…

– Alors quelle autre souffrance t’enfonce l’épée dans le cœur ?

– Oh !… Tout… »

436.6

– Et tu es toujours si paisible, si sereine ? Toujours pareille à la jeune épouse, arrivée ici, il y a trente-trois ans, et je m’en souviens comme si c’était hier… Mais comment peux-tu ?.. Moi… je serais comme folle… je ferais… je ne sais pas ce que je ferais… Moi… Non ! Ce n’est pas possible qu’une mère sache cela et reste calme !

– Avant d’être Mère, je suis fille et servante de Dieu… Tu me demandes où je trouve mon calme ? En faisant la volonté de Dieu. Et d’où me vient ma sérénité ? De ce que je fais cette volonté. Si je devais faire la volonté d’un homme, je pourrais être troublée, car un homme, même le plus sage, peut toujours imposer des volontés erronées. Mais celle de Dieu ! Si Lui m’a voulue pour Mère de son Christ, dois-je considérer que c’est cruel, et à cause de cela perdre ma paix ? Dois-je être troublée par la pensée de ce que sera la Rédemption pour Lui — et pour moi, pour moi aussi, surtout quand je me demande comment je ferai pour surmonter cette épreuve ? Oh ! elle sera terrible… »

Marie a un sursaut involontaire, un frisson imprévu, et elle serre ses mains comme pour les empêcher de trembler, comme pour prier plus ardemment, tandis que son visage devient encore plus blanc et que ses paupières légères s’abaissent en battant d’angoisse sur ses yeux bleu clair. Mais sa voix se raffermit après un soupir profond et angoissé et elle achève :

« Mais Celui qui m’a imposé sa volonté et que je sers avec un amour confiant me soutiendra à cette heure. Il nous soutiendra, lui et moi.… car le Père ne peut pas imposer une volonté qui dépasse les forces de l’homme… Il vient à notre secours… toujours… Et il nous secourra, mon Fils… Il nous secourra… et il ne pourra y avoir que lui, dont les moyens sont infinis, pour nous secourir…

– Oui, Mère. L’Amour nous secourra et dans l’amour nous nous secourrons l’un l’autre. Et dans l’amour, nous rachèterons… »

Jésus se place à côté de sa Mère et lui pose la main sur l’épaule, et elle lève son visage pour le regarder, son Jésus beau et en bonne santé, destiné à être défiguré par les tortures, tué par mille blessures, et elle dit :

« Dans l’amour et dans la douleur… Oui, et ensemble… »

436.7

Plus personne ne dit mot… En cercle autour des deux principaux protagonistes de la future tragédie du Golgotha, apôtres et femmes disciples ressemblent à des statues pensives…

Sur son tabouret, Auréa est pétrifiée… Mais elle est la première à se secouer et, sans se lever, elle glisse à genoux et se trouve ainsi tout contre Marie. Elle lui embrasse les genoux et penche sa tête sur son sein en disant :

« Tout cela pour moi aussi !… Combien je coûte et combien je vous aime pour ce que je vous coûte ! Oh ! Mère de mon Dieu, bénis-moi pour que le prix que je vous coûte ne reste pas sans fruit…

– Oui, ma fille, ne crains pas. Dieu t’aidera toi aussi si tu acceptes toujours sa volonté. »

Elle caresse ses cheveux et ses joues qu’elle sent mouillées par les larmes.

« Ne pleure pas ! Du Christ tu as connu en premier le sort douloureux, la fin de sa mission d’homme. Il n’est pas juste que tu ignores la première heure de sa vie dans le monde. Ecoute… Il plaira à tous de sortir de la contemplation amère, ténébreuse, en évoquant l’heure faite de lumière, de chants, de hosannas de sa Naissance ! Ecoute… »

Et Marie, en expliquant la raison du voyage à Bethléem de Juda, ville prédite pour être la ville natale du Sauveur, raconte doucement la nuit de la naissance du Christ.

436.1

Y el sábado continúa, propiamente en el sábado. En la espléndida mañana, no pesado aún el aire por el calor, es agradable estar sentados, reunidos fraternal y pacíficamente debajo de la pérgola llena de sombra, o donde el manzano que está al lado de la higuera y del almendro proyecta, con éstos, manchas de sombra, prolongando la de la pérgola en que madura la uva. Es bonito ir y venir paseando por los senderos que hay entre los cuadros, yendo de la colmena hasta el palomar, desde éste hasta la pequeña gruta, y luego, pasando detrás las mujeres — María, María Cleofás, la nuera de ésta: Salomé de Simón, Áurea —, ir hacia los pocos olivos que desde el promontorio se alargan hacia el huerto quieto. Y esto es lo que hacen Jesús y los suyos, María y las otras mujeres. Y Jesús adoctrina incluso sin querer. Y María adoctrina incluso sin querer. Y los discípulos del primero y las discípulas de la segunda están atentos a las palabras de los dos Maestros.

Áurea, sentada en su taburetito habitual a los pies de María, casi acuclillada, está con las manos entrelazadas alrededor de las rodillas, la cara levantada, con los ojos abiertos completamente y fijos en el rostro de María: parece una niña escuchando una fábula. Pero no es una fábula, es una hermosa verdad. María cuenta las antiguas historias de Israel a la pequeña paganita de ayer, y las otras, aunque conozcan las historias patrias, escuchan también con atención. Porque es muy dulce oír fluir de esos labios la historia de Raquel, la de la hija de Jefté, la de Ana de Elcaná.

436.2

Judas de Alfeo se acerca lentamente y escucha sonriendo. Está detrás de María, que, por tanto, no le ve. Pero la mirada sonriente de María Cleofás a su Judas advierte a María de que alguno está detrás de Ella, y se vuelve: «¡Oh, Judas! ¿Has dejado a Jesús por escucharme a mí, una pobre mujer?».

«Sí. Te dejé a ti para ir con Jesús, porque la primera maestra mía fuiste tú, pero me es dulce alguna vez dejarle a Él para venir contigo, a hacerme niño como cuando era un escolar tuyo[1]. Continúa, te lo ruego…».

«Áurea quiere su premio todos los sábados. El premio es narrarle aquello que más impresión le haya causado de nuestra Historia (yo se la voy explicando un poco cada día mientras trabajamos)».

También los otros se han acercado… Judas Tadeo dice: «¿Y qué te gusta, niña?».

«Muchas cosas; todo, podría decir… Pero, mucho mucho, Raquel, y Ana de Elcaná, luego Rut… y luego… ¡ah!, es muy bonito Tobit y Tobías con el Ángel, y luego la esposa que ora para ser liberada…».

«¿Y Moisés no?».

«Me da miedo… Demasiado grande… Y en los profetas me gusta Daniel defendiendo a Susana». Mira a su alrededor y susurra: «…también a mí me ha defendido mi Daniel» y mira a Jesús.

«¡Pero también son bonitos los libros de Moisés!».

«Sí. Donde enseñan a no hacer las cosas que son feas. Y también donde hablan de aquella estrella que nacerá de Jacob. Yo ahora sé su nombre. Antes no sabía nada. Y mi fortuna es mayor que la de aquel profeta, porque yo la veo, y además de cerca. Ella me ha dicho todo, así que sé también yo» termina con un cierto aire triunfal.

«¿Y la Pascua no te gusta?».

«Sí… pero… también los hijos de los demás tienen mamá. ¿Por qué matarlos? Yo entre el Dios que salva y el que mata, prefiero al primero…».

«Tienes razón…

436.3

María, ¿no le has contado todavía nada de su Nacimiento?» dice Santiago, señalando al Señor, que escucha y calla.

«Todavía no. Quiero que conozca bien el pasado, antes del presente; para comprender este presente, que tiene su razón de ser en el pasado. Cuando lo conozca, verá que el Dios que le produce miedo, el Dios del Sinaí, es un Dios de amor severo, pero en todo caso amor».

«¡Oh, Madre, dímelo ahora, que me costará menos esfuerzo comprender el pasado cuando sepa el presente, que, por lo que yo sé de él, es muy bonito y hace amar a Dios sin miedo! ¡Yo necesito no tener miedo!».

«La niña tiene razón. Recordad siempre todos esta verdad cuando evangelicéis. Las almas necesitan no tener miedo para ir a Dios con toda confianza. Es lo que Yo me esfuerzo en hacer, y más aún cuando, o por ignorancia o por culpas, están sujetos a temer mucho a Dios. Pero Dios, incluso el Dios que castigó a los egipcios y que te produce miedo, Áurea, es siempre bueno. Mira: cuando quitó la vida a los hijos de los egipcios crueles, tuvo piedad con ellos, los cuales, no creciendo, no se hicieron pecadores como sus padres, y dio tiempo de arrepentirse a sus padres del mal cometido. Así pues, fue una severa bondad.

436.4

Hay que saber distinguir la verdadera bondad de lo que es sólo debilidad de educación. Cuando Yo era un pequeño infante, fueron asesinados muchos pequeñuelos en el pecho mismo de sus madres. Y el mundo gritó de horror. Pero, cuando el Tiempo ya no exista ni para los individuos ni para la Humanidad entera, comprenderéis, una y mil veces, que fueron afortunados, benditos en Israel, en la Israel de los tiempos de Cristo, aquellos que, por haber sido exterminados en la infancia, fueron preservados del mayor de los pecados, el de ser cómplices de la muerte del Salvador».

«¡Jesús!» grita María de Alfeo poniéndose en pie, asustada, mirando a su alrededor como si temiera ver salir a los deicidas de detrás de los setos y de los troncos del huerto. «¡Jesús!» repite mirándole con pena.

«¿Es que ya no conoces las Escrituras, que tanto te asombras de esto que digo?» le pregunta Jesús.

«Pero… Pero… No es posible… No debes permitirlo… Tu Madre…».

«Es Salvadora conmigo, y sabe. Mírala e imítala».

María, en efecto, está austera, regia con su palidez, que es intensa; e inmóvil. Tiene las manos apoyadas en su regazo, apretadas, como en oración; alta la cabeza, la mirada fija en el vacío…

436.5

María de Alfeo la mira. Luego se dirige de nuevo a Jesús: «¡Pero, de todas formas, no debes hablar de este horrendo futuro! Le clavas una espada en el corazón».

«Hace treinta y dos años que está esta espada en su corazón».

«¡Nooo! ¡No es posible! María… siempre tan serena… María…».

«Pregúntaselo a Ella, si no crees en lo que digo».

«¡Sí que se lo pregunto! ¿Es verdad, María? ¿Sabes esto?…».

Y María, con voz blanca pero firme, dice: «Es verdad. Tenía Él cuarenta días cuando me lo dijo un santo… Pero incluso antes… ¡oh!, cuando el Ángel me dijo que, sin dejar de ser la Virgen, concebiría un Hijo, que por su concepción divina sería llamado Hijo de Dios, lo que realmente es; cuando se me dijo esto, y que en el seno de Isabel estéril estaba formado un fruto por milagro del Eterno, no me fue difícil recordar las palabras de Isaías: “La Virgen dará a luz un hijo que será llamado Emmanuel”… ¡Todo, todo Isaías! Y donde habla del Precursor… Y donde habla del Varón de dolores, rojo, rojo de sangre, irreconocible… un leproso… por nuestros pecados… La espada está en el corazón desde entonces, y todo ha servido para hincarla más: el cantar de los ángeles y las palabras de Simeón y la venida de los Reyes de Oriente, y todo, todo…».

«¿Pero, todo, qué otras cosas, María mía? Jesús triunfa, Jesús hace prodigios, le siguen turbas cada vez más numerosas… ¿No es, acaso, verdad?» dice María de Alfeo.

Y María, siguiendo en la misma postura, dice a cada pregunta: «Sí, sí, sí» sin congoja, sin alegría, solamente asiente con serenidad, porque así es…

«¿Y entonces? ¿Qué otro todo te clava la espada en el corazón?».

«¡Oh!… Todo…».

436.6

«¿Y estás tan serena? ¿Tan serena? Siempre igual que cuando llegaste aquí, casada, hace treinta y tres años. Y me parece ayer todo este cúmulo de recuerdos… ¿Pero cómo tienes esta fuerza?… Yo… yo estaría como loca… yo haría… no sé lo que haría… Yo… ¡Bueno, que no, que no es posible que una madre sepa esto y esté serena!».

«Antes de ser Madre, soy hija y sierva de Dios… Mi serenidad ¿dónde la encuentro? En hacer la voluntad de Dios. Mi serenidad ¿de qué me viene? De hacer esta voluntad. Si hiciera la voluntad de un hombre, podría sentirme turbada, porque un hombre, aun el más sabio, siempre puede imponer una voluntad errada. ¡Pero la de Dios!… Si Él ha querido que sea Madre de su Cristo, ¿deberé acaso pensar que es un hecho cruel, y perder en este pensamiento mi serenidad? ¿Saber lo que será la Redención para Él, y para mí, también para mí, deberá turbarme con el pensamiento de cómo voy a superar ese momento? ¡Oh! será tremenda…» y María sufre un involuntario sobresalto, como un escalofrío improviso, y cierra las manos como para impedirles temblar, como para orar más ardientemente, mientras que su cara se pone aún más blanca, y los párpados sutiles, con un parpadeo de angustia, se cierran sobre sus dulces ojos garzos. Pero, después de un profundo suspiro de congoja, reafirma su voz y termina: «Pero Él, Aquel que me ha impuesto su voluntad y a quien sirvo con amor confiado, me dará la ayuda para ese momento. A mí, a Él… Porque no puede el Padre dictar designios demasiado fuertes para las fuerzas del hombre… y socorre… siempre… Y nos socorrerá, Hijo mío… nos socorrerá… Él nos socorrerá… y sólo podrá ser Él, que tiene medios infinitos, el que nos socorra…».

«Sí, Madre. El Amor nos socorrerá, y en el amor nos socorreremos recíprocamente. Y en el amor redimiremos…».

Jesús se ha puesto al lado de su Madre y ahora le pone una mano en el hombro. Ella levanta la cara para mirar a su hermoso y sano Jesús, destinado a quedar desfigurado por las torturas, muerto con mil heridas, y dice: «En el amor y en el dolor… Sí. Y juntos…».

436.7

Ya ninguno dice nada… En círculo — alrededor de los dos Protagonistas principales de la futura tragedia del Gólgota —, apóstoles y discípulas parecen estatuas pensativas…

Áurea se ha quedado petrificada en su taburete… Pero es la primera que se recobra, y, sin ponerse en pie, se arrodilla, de forma que se encuentra justo contra María; le abraza las rodillas y agacha su cabeza y la apoya en su regazo; dice: «¡También por mí todo esto!… ¡Cuánto cuesto y cuánto os amo por lo que os cuesto! ¡Oh, Madre de mi Dios, bendíceme para que no os cueste sin fruto…».

«Sí, hija mía. No temas. Dios también te ayudará a ti, si aceptas siempre su voluntad». Le acaricia los cabellos y las mejillas, y siente éstas empapadas de llanto. «¡No llores! Del Cristo lo primero que has conocido ha sido el destino de dolor, el final de su misión de Hombre. No es justo que, habiendo conocido esto, ignores los momentos primeros de su vida en el mundo. Escucha… A todos les gustará salir de la contemplación amarga, tenebrosa, evocando el dulce momento, todo luz, todo canto, todo hosanna, de su Nacimiento… Escucha…» y María, explicando la razón del viaje a Belén de Judá, ciudad anunciada como ciudad natal del Salvador, dulcemente narra la noche del Nacimiento de Cristo.


Notes

  1. Marie, femme de Cléophas : pour désigner la belle-sœur de la Vierge Marie, Maria Valtorta écrit indifféremment Marie de Cléophas et Marie d’Alphée : les deux personnages se confondent, à la façon de Pierre et Simon, Barthélemy et Nathanaël. La forme Cléophas vient de la Vulgate, mais les textes primitifs disent “ Clopas ”. C’est cette forme qu’ont reprise les traductions modernes de la Bible (comme la Bible de Jérusalem ou la Tob) : Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas (Jn 19, 25).
  2. la fille de Jephté : en voir le récit en Jg 11, 29-40 ; l’épouse qui prie, en Tb 3, 7-17 ; Suzanne, en Dn 13. Pour ce qui est des autres personnages cités, on se référera aux notes mentionnées dans l’index thématique à la fin du volume.
  3. quand j’étais ton élève : 38.8/9.
  4. là où ils enseignent, en Nb 24, 17. L’Etoile de Jacob est une figure prophétique de Jésus, rappelée à plusieurs reprises dans l’œuvre (on en trouvera une explication en 41.4 et en 73.6), et fait partie des prophéties messianiques des livres de Moïse, comme celle de 225.11. C’est à elle que nous associons la définition du titre “ Etoile du matin ” (en 364.7, 483.3, 629.8) qui, textuellement, ne se trouve que dans le Nouveau Testament : en 2 P 1, 19 et Ap 2, 28 ; 22, 16. “ Etoile du matin ” est employé à propos de Marie, par exemple en 318.7 et en 615.12.

Notas

  1. cuando era un escolar tuyo, como en 38.8/9.