Gli Scritti di Maria Valtorta

436. Le coût de la Rédemption est dévoilé aux apôtres

436. Svelato il costo della Redenzione

436.1

Le sabbat dure. C’est un vrai sabbat : par cette splendide matinée, et avant la chaleur lourde de la journée, il est agréable d’être assis, en une paisible réunion fraternelle sous la tonnelle ombreuse, ou bien là où le pommier fait avec le figuier et l’amandier des taches d’ombre qui prolongent celle de la tonnelle sur laquelle mûrit le raisin. Il est agréable de faire le tour des parterres en allant de la ruche au colombier, de là à la petite grotte, et puis, en passant derrière les femmes — la Vierge Marie, Marie, femme de Cléophas[1], sa belle-fille Salomé, Auréa, de se diriger vers les quelques oliviers qui, du talus, se penchent sur le jardin tranquille.

C’est ce que font Jésus et les apôtres, Marie et les autres femmes. Jésus enseigne même sans le vouloir, et Marie de même. Et les disciples du premier, comme les femmes disciples de la seconde sont attentifs aux paroles des deux Maîtres.

Auréa, assise sur son habituel petit tabouret aux pieds de Marie, presque accroupie, se tient les mains enlacées autour des genoux, le visage levé, ses yeux grands ouverts fixés sur le visage de Marie. On dirait une enfant qui écoute quelque merveilleuse légende. Mais ce n’est pas une légende, c’est une belle vérité. Marie raconte les histoires anciennes d’Israël à la petite païenne d’hier et les autres, bien que connaissant les récits de leur patrie, écoutent avec attention. C’est qu’il est bien émouvant d’entendre l’histoire de Rachel, celle de la fille de Jephté[2], celle d’Anne d’Elqana, couler de ces lèvres !

436.2

Jude s’approche lentement et écoute en souriant. Il se tient derrière Marie, qui ne le voit donc pas, mais le regard souriant de Marie de Cléophas, à son Jude avertit Marie que quelqu’un est derrière elle, si bien qu’elle se retourne :

« Oh ! Jude ! Tu as délaissé Jésus, pour m’écouter moi, une pauvre femme ?

– Oui. Je t’ai quittée pour aller à Jésus, car tu as été ma première maîtresse, mais il m’est doux parfois de le quitter, lui, pour venir vers toi, redevenir enfant comme quand j’étais ton élève[3].

Continue, je t’en prie…

– Auréa veut sa récompense chaque sabbat ; cette récompense, c’est que je lui raconte ce qui l’a davantage frappée dans notre histoire d’Israël, que je lui explique un peu, chaque jour, pendant que nous travaillons. »

Les autres se sont approchés eux aussi… Jude reprend :

« Et qu’est-ce qui te plaît, fillette ?

– Plein de choses, je pourrais même dire tout … Mais surtout Rachel et Anne d’Elqana, et puis Ruth… et puis… ah ! c’est très beau : Tobit et Tobie avec l’ange, et puis l’épouse qui prie pour être délivrée…

– Pas Moïse ?

– Il me fait peur… trop grand… Et parmi les prophètes, j’aime Daniel, qui a défendu Suzanne. »

Elle regarde autour d’elle, puis murmure en regardant Jésus :

« … Moi aussi, j’ai été défendue par mon Daniel…

– Mais même les livres de Moïse sont beaux !

– Oui, là où ils enseignent[4] à ne pas faire ce qui est laid, et là où ils parlent de cette étoile qui naîtra de Jacob. Moi, je connais son nom à présent. Avant, je ne savais rien et je suis plus heureuse que ce prophète, car je la vois, et de près. Elle m’a tout dit et moi aussi, je sais, termine-t-elle d’un air quelque peu triomphal.

– Et la Pâque, elle ne te plaît pas ?

– Si… mais… les enfants des autres sont aussi des fils d’une maman. Pourquoi les tuer ? Je préfère le Dieu qui sauve à celui qui tue…

– Tu as raison…

436.3

Marie, ne lui as-tu pas encore raconté sa naissance ? demande Jacques en montrant du doigt le Seigneur qui écoute et se tait.

– Pas encore. Je veux qu’elle connaisse bien le passé avant le présent, pour comprendre ce présent qui a sa raison d’être dans le passé. Quand elle le connaîtra, elle verra que le Dieu qui lui fait peur, le Dieu du Sinaï, n’est qu’un Dieu d’amour, sévère, mais toujours un Dieu d’amour.

– Oh ! Mère ! Dis-le-moi maintenant ! J’aurai, au contraire, plus de facilité à comprendre le passé, quand je connaîtrai le présent qui, d’après ce que j’en sais, est tellement beau et fait aimer Dieu sans peur. J’ai besoin de ne pas avoir peur, moi !

– La fillette a raison. Rappelez-vous tous et toujours cette vérité quand vous évangéliserez. Les âmes ont besoin de ne pas avoir peur, pour aller à Dieu en toute confiance. C’est ce que je m’efforce de faire, et d’autant plus que, par ignorance ou par leur faute, les gens sont portés à craindre beaucoup Dieu. Mais Dieu, même le Dieu qui a frappé les Egyptiens et qui te fait peur, Auréa, est toujours bon. Vois-tu : quand il a frappé les fils des cruels Egyptiens, il a fait preuve de pitié avec ces enfants qui, n’ayant pas grandi, ne sont pas devenus pécheurs comme leurs pères, et il a donné à leurs parents le temps de se repentir du mal qu’ils avaient fait. Ce fut donc une bonté sévère. Il faut distinguer la véritable bonté de ce qui n’est que mollesse d’éducation.

436.4

Il en fut de même lorsque j’étais un petit enfant et qu’un grand nombre de bébés furent tués sur le sein de leur mère. Le monde a poussé un cri d’horreur. Mais quand le Temps ne sera plus pour chaque personne ou pour l’humanité tout entière, une première et une seconde fois vous comprendrez que ceux qui ont été exterminés dans leur enfance furent heureux, bénis en Israël, dans l’Israël des temps du Christ, car ils ont été préservés du plus grand péché : celui d’être complices de la mort du Sauveur .

– Jésus ! » s’écrie Marie, femme d’Alphée, en se levant, épouvantée, et en regardant tout autour d’elle, comme si elle craignait de voir surgir les déicides de derrière les haies et les troncs des arbres du jardin. « Jésus ! » répète-t-elle en le regardant d’un air douloureux.

« Pourquoi être si étonnée ? Ne connais-tu donc pas les Ecritures ? lui demande Jésus.

– Mais… Mais… Ce n’est pas possible… Tu ne dois pas permettre cela… Ta Mère…

– Elle est Salvatrice comme moi, et elle le sait. Regarde-la, et imite-la. »

Marie est en effet austère, royale, pâle et immobile. Elle croise les mains sur son sein comme pour la prière, la tête droite, le regard perdu dans le vide…

436.5

Marie, femme d’Alphée, la regarde puis s’adresse de nouveau à Jésus :

« Mais tu ne dois tout de même pas en parler : quel avenir horrible ! Tu lui plonges une épée dans le cœur.

– Il y a trente-deux ans que cette épée y est.

– Non ! Ce n’est pas possible ! Marie… elle qui est toujours si sereine… Marie…

– Demande-le-lui, si tu ne crois pas ce que je te dis.

– Oui, je le demande : est-ce vrai, Marie ? Tu sais ? … »

Et Marie, d’une voix blanche mais ferme, répond :

« C’est vrai. Il avait quarante jours et cela me fut révélé par un saint… Mais même auparavant… Oh ! quand l’Ange me dit qu’en restant la Vierge j’allais concevoir un Fils qui, en raison de sa conception divine, serait appelé Fils de Dieu — et il l’est réellement —, et lorsque dans le sein stérile d’Elisabeth un fruit se fut formé par un miracle de l’Eternel, je n’ai pas eu de peine à me rappeler les paroles d’Isaïe : “ Voici que la Vierge concevra un fils qui sera appelé l’Emmanuel ”… Isaïe tout entier, tout entier ! Là où il parle du Précurseur… Et là où il parle de l’Homme des douleurs, rouge, rouge de sang, méconnaissable… un lépreux… pour nos péchés… L’épée est dans mon cœur depuis ces jours-là, et tout a servi à l’enfoncer davantage : le cantique des anges, les paroles de Syméon et la venue des Rois d’Orient, et tout…

– Mais quel autre tout, ma Marie ? Jésus triomphe, Jésus fait des prodiges, Jésus est suivi par des foules toujours plus nombreuses… N’est-ce pas vrai ? » dit Marie, femme d’Alphée.

Et Marie, toujours dans la même position, répond à chaque question :

« Oui, oui, oui » sans angoisse, sans joie, seulement un assentiment paisible parce qu’il en est ainsi…

– Alors quelle autre souffrance t’enfonce l’épée dans le cœur ?

– Oh !… Tout… »

436.6

– Et tu es toujours si paisible, si sereine ? Toujours pareille à la jeune épouse, arrivée ici, il y a trente-trois ans, et je m’en souviens comme si c’était hier… Mais comment peux-tu ?.. Moi… je serais comme folle… je ferais… je ne sais pas ce que je ferais… Moi… Non ! Ce n’est pas possible qu’une mère sache cela et reste calme !

– Avant d’être Mère, je suis fille et servante de Dieu… Tu me demandes où je trouve mon calme ? En faisant la volonté de Dieu. Et d’où me vient ma sérénité ? De ce que je fais cette volonté. Si je devais faire la volonté d’un homme, je pourrais être troublée, car un homme, même le plus sage, peut toujours imposer des volontés erronées. Mais celle de Dieu ! Si Lui m’a voulue pour Mère de son Christ, dois-je considérer que c’est cruel, et à cause de cela perdre ma paix ? Dois-je être troublée par la pensée de ce que sera la Rédemption pour Lui — et pour moi, pour moi aussi, surtout quand je me demande comment je ferai pour surmonter cette épreuve ? Oh ! elle sera terrible… »

Marie a un sursaut involontaire, un frisson imprévu, et elle serre ses mains comme pour les empêcher de trembler, comme pour prier plus ardemment, tandis que son visage devient encore plus blanc et que ses paupières légères s’abaissent en battant d’angoisse sur ses yeux bleu clair. Mais sa voix se raffermit après un soupir profond et angoissé et elle achève :

« Mais Celui qui m’a imposé sa volonté et que je sers avec un amour confiant me soutiendra à cette heure. Il nous soutiendra, lui et moi.… car le Père ne peut pas imposer une volonté qui dépasse les forces de l’homme… Il vient à notre secours… toujours… Et il nous secourra, mon Fils… Il nous secourra… et il ne pourra y avoir que lui, dont les moyens sont infinis, pour nous secourir…

– Oui, Mère. L’Amour nous secourra et dans l’amour nous nous secourrons l’un l’autre. Et dans l’amour, nous rachèterons… »

Jésus se place à côté de sa Mère et lui pose la main sur l’épaule, et elle lève son visage pour le regarder, son Jésus beau et en bonne santé, destiné à être défiguré par les tortures, tué par mille blessures, et elle dit :

« Dans l’amour et dans la douleur… Oui, et ensemble… »

436.7

Plus personne ne dit mot… En cercle autour des deux principaux protagonistes de la future tragédie du Golgotha, apôtres et femmes disciples ressemblent à des statues pensives…

Sur son tabouret, Auréa est pétrifiée… Mais elle est la première à se secouer et, sans se lever, elle glisse à genoux et se trouve ainsi tout contre Marie. Elle lui embrasse les genoux et penche sa tête sur son sein en disant :

« Tout cela pour moi aussi !… Combien je coûte et combien je vous aime pour ce que je vous coûte ! Oh ! Mère de mon Dieu, bénis-moi pour que le prix que je vous coûte ne reste pas sans fruit…

– Oui, ma fille, ne crains pas. Dieu t’aidera toi aussi si tu acceptes toujours sa volonté. »

Elle caresse ses cheveux et ses joues qu’elle sent mouillées par les larmes.

« Ne pleure pas ! Du Christ tu as connu en premier le sort douloureux, la fin de sa mission d’homme. Il n’est pas juste que tu ignores la première heure de sa vie dans le monde. Ecoute… Il plaira à tous de sortir de la contemplation amère, ténébreuse, en évoquant l’heure faite de lumière, de chants, de hosannas de sa Naissance ! Ecoute… »

Et Marie, en expliquant la raison du voyage à Bethléem de Juda, ville prédite pour être la ville natale du Sauveur, raconte doucement la nuit de la naissance du Christ.

436.1

E il sabato dura, nel vero sabato. Nella splendida mattina, mentre ancora l’aria non è pesante di calore, è bello stare seduti in fraterna, pacifica accolta, sotto la pergola ombrosa, o là dove il melo attiguo al fico e al mandorlo fanno chiazze di ombra, prolungando quella della pergola sulla quale matura l’uva. E bello è passeggiare avanti e indietro per i sentieri fra le aiuole, andando dall’alveare alla colombaia, da questa alla piccola grotta, e poi, passando dietro le donne — Maria, Maria Cleofe, la nuora della stessa: Salome di Simone, Aurea — andare verso i pochi ulivi che dal balzo si protendono sull’orto quieto. E questo fanno Gesù e i suoi, Maria e le altre donne. E Gesù ammaestra anche senza volere. E Maria ammaestra anche senza volere. E i discepoli del primo, così come le discepole della seconda, stanno attenti alle parole dei due Maestri.

Aurea, seduta sul suo solito sgabelletto ai piedi di Maria, quasi accoccolata, sta con le mani allacciate intorno ai ginocchi, il volto alzato, con gli occhi sgranati fissi sul volto di Maria. Pare una bambina che ascolti una splendida favola. Ma non è una favola. È una bella verità. Maria racconta le antiche storie di Israele alla piccola paganella di ieri, e le altre, benché conscie delle patrie storie, ascoltano con attenzione. Perché è ben dolce sentire la storia di Rachele, quella della figlia di Jefte[1], quella d’Anna d’Elcana, fluire da quelle labbra!

436.2

Giuda d’Alfeo si accosta lentamente e ascolta sorridendo. È alle spalle di Maria, che perciò non lo vede. Ma lo sguardo sorridente di Maria Cleofe al suo Giuda avverte Maria che qualcuno le è alle spalle e si volge: «Oh! Giuda! Hai lasciato Gesù per sentire me, povera donna?».

«Sì. Ho lasciato te per andare a Gesù, perché la prima maestra mia fosti tu. Ma mi è dolce qualche volta lasciare Lui per venire a te, a farmi fanciullo come quando ti ero scolaro[2]. Continua, te ne prego…».

«Aurea vuole il suo premio ogni sabato. E il premio è narrarle ciò che più l’ha colpita della nostra Storia, che le spiego un po’ per giorno mentre lavoriamo».

Anche gli altri si sono accostati… Il Taddeo dice: «E che ti piace, fanciulla?».

«Tanto, tutto potrei dire… Ma tanto tanto Rachele, e Anna d’Elcana, poi Rut… e poi… ah! bello! Tobia e Tobiolo con l’angelo, e poi la sposa che prega per essere liberata…».

«E Mosè no?».

«Mi fa paura… Troppo grande… E nei profeti mi piace Daniele che difende Susanna». Si guarda intorno e poi mormora: «… anche io sono stata difesa dal mio Daniele», e guarda Gesù.

«Ma anche i libri di Mosè sono belli!».

«Sì. Dove insegnano a non fare ciò che è brutto. E là dove parlano[3] di quella Stella che nascerà da Giacobbe. Io ne so il nome, adesso. Prima non sapevo nulla. E sono più fortunata di quel profeta, perché io la vedo e da vicino. Ella mi ha detto tutto e so anche io», termina con un che di trionfale.

«E la Pasqua non ti piace?».

«Sì… ma… anche i figli degli altri sono figli di mamma. Perché ucciderli? Io preferisco il Dio che salva a quello che uccide…».

«Hai ragione…

436.3

Maria, non gli hai raccontato ancora nulla della sua Nascita?», dice Giacomo additando il Signore che ascolta e tace.

«Non ancora. Voglio che conosca bene il passato prima del presente. Per capirlo questo presente, che ha la sua ragione di essere nel passato. Quando lo conoscerà, vedrà che il Dio che le fa paura, il Dio del Sinai, non è che un Dio di severo amore, ma sempre d’amore».

«Oh! Madre! Dimmelo ora! Farò invece meno fatica a capire il passato quando saprò il presente, che, per quel che ne so, è tanto bello e fa amare Dio senza paura. Ho bisogno di non aver paura, io!».

«La fanciulla ha ragione. Ricordatevi sempre tutti questa verità quando evangelizzerete. Le anime hanno bisogno di non aver paura per andare a Dio con tutta fiducia. È ciò che Io mi sforzo di fare, e tanto più fare quanto, o per ignoranza o per colpe, sono soggetti a temere molto Dio. Ma Dio, anche il Dio che ha percosso gli egiziani e che ti fa paura, o Aurea, è sempre buono. Vedi: quando ha ucciso i figli degli egizi crudeli ha usato pietà ai figli che, non crescendo, non sono divenuti peccatori come i padri loro, e ha dato tempo ai genitori loro di pentirsi del male fatto. Dunque fu severa bontà. Bisogna saper distin-

guere la vera bontà da ciò che è solo mollezza di educazione.

436.4

Anche quando Io ero piccolo infante vennero uccisi molti piccini sul seno stesso delle madri. E il mondo gridò di orrore. Ma quando il Tempo non sarà più per i singoli o per l’Umanità tutta, una e una volta comprenderete che fortunati, benedetti in Israele, nella Israele dei tempi di Cristo, furono coloro che per essere stati sterminati nell’infanzia ebbero la preservazione dal più grande peccato, quello di essere complici della morte del Salvatore».

«Gesù!», grida Maria d’Alfeo sorgendo in piedi spaventata, guardandosi intorno come se temesse veder sorgere i deicidi da dietro le siepi e i tronchi dell’orto. «Gesù!», ripete guardandolo con pena.

«E che? Non conosci forse più le Scritture, che tanto ti stupisci di questo che dico?», le chiede Gesù.

«Ma… Ma… Non è possibile… Non lo devi permettere… Tua Madre…».

«È Salvatrice come Me, e sa. Guardala. E imitala».

Maria è infatti austera, regale nel suo pallore che è profondo. E immobile. Le mani in grembo strette come in preghiera, il capo alto con lo sguardo fisso nel vuoto…

436.5

Maria d’Alfeo la guarda. Poi si rivolge di nuovo a Gesù: «Ma non lo devi dire lo stesso questo orrendo futuro! Tu infiggi una spada nel suo cuore».

«È trentadue anni che vi è questa spada».

«Noooh! Non è possibile! Maria… sempre così serena… Maria…».

«Chiedilo a Lei, se non credi a ciò che dico».

«Sì che lo chiedo! È vero, Maria? Tu sai?…».

E Maria, con voce bianca ma ferma, dice: «È vero. Egli aveva quaranta giorni e mi fu detto da un santo… Ma anche prima… Oh! quando l’Angelo mi disse che, rimanendo la Vergine, avrei concepito un Figlio che per il suo concepimento divino Figlio di Dio sarebbe stato detto, e tale è realmente, quando questo mi fu detto, e che nel seno di Elisabetta sterile era formato un frutto per miracolo dell’Eterno, non ho stentato a ricordare le parole di Isaia: “Ecco, la Vergine partorirà un figlio che sarà detto l’Emmanuele”… Tutto, tutto Isaia! E là dove parla del Precursore… E là dove parla dell’Uomo dei dolori, rosso, rosso di sangue, irriconoscibile… un lebbroso… per i nostri peccati… La spada è in cuore da allora, e tutto ha servito a conficcarla di più: e il cantico degli angeli, e le parole di Simeone, e la venuta dei Re d’Oriente, e tutto, tutto…».

«Ma quale altro tutto, Maria mia? Gesù trionfa, Gesù fa prodigi, Gesù è seguito da turbe sempre più numerose… Non è forse vero?», dice Maria d’Alfeo.

E Maria, sempre in quella postura, dice ad ogni domanda: «Sì, sì, sì», senza affanno, senza gioia, soltanto un assentire pacato, perché così è…

«E allora? Quale altro tutto ti conficca la spada in cuore?».

«Oh!… Tutto…».

436.6

«E così calma sei? Così serena? Sempre uguale a quando giungesti qui sposa, trentatrè anni fa, e mi par ieri tanto ricordo… Ma come puoi?… Io… io sarei come pazza… io farei… non so che farei… Io… Ma no! Non è possibile che una madre sappia questo e stia calma!».

«Prima di esser Madre, sono figlia e serva di Dio… La mia calma dove la trovo? Nel fare la volontà di Dio. La mia serenità da che mi viene? Dal fare questa volontà. Se dovessi fare la volontà di un uomo potrei essere turbata, perché un uomo, anche il più saggio, può sempre imporre volontà errate. Ma quella di Dio! Se Egli mi ha voluta per Madre del suo Cristo, devo forse pensare che ciò è crudele, e in questo pensiero perdere la mia serenità? Il pensiero che ciò che sarà la Redenzione per Lui, e per me, anche per me, deve turbarmi col pensiero di come farò a superare quell’ora? Oh! sarà tremenda…», e Maria ha un involontario sussulto, come un brivido improvviso, e serra le mani come per impedir loro di tremare, come per orare più ardentemente, mentre il volto le si fa ancor più bianco e le palpebre lievi si abbassano con uno sbattimento d’angoscia sui dolci occhi cerulei. Ma Ella rafferma la voce dopo un profondo sospiro di affanno e termina: «Ma Egli, Colui che mi ha imposto la sua volontà e che io servo con amore fiducioso, mi darà gli aiuti per quell’ora. A me, a Lui… Perché non può il Padre dare volontà troppo forti per le forze dell’uomo… e soccorre… sempre… E ci soccorrerà, Figlio mio… ci soccorrerà… Egli ci soccorrerà… e non ci potrà essere che Lui, infinito nei mezzi, a soccorrerci…».

«Sì, Madre. L’Amore ci soccorrerà, e nell’amore ci soccorreremo a vicenda. E nell’amore redimeremo…».

Gesù si è messo a lato di sua Madre e le posa la mano sulla spalla; e Lei alza il viso a guardarlo, il suo bello e sano Gesù destinato ad essere sfigurato dalle torture, ucciso con mille ferite, e dice: «Nell’amore e nel dolore… Sì. E insieme…».

436.7

Nessuno parla più… In cerchio, intorno ai due Protagonisti principali della futura tragedia del Golgota, apostoli e discepole sembrano statue pensose…

Aurea è pietrificata sul suo sgabelletto… Ma si riscuote per prima e, senza alzarsi in piedi, scivola in ginocchio e si trova perciò proprio contro a Maria. Le abbraccia le ginocchia e le curva la testa sul grembo[4] dicendo: «Anche per me tutto questo!… Quanto costo e quanto vi amo per ciò che vi costo! Oh! Madre del mio Dio, benedicimi perché io non vi costi senza frutto…».

«Sì, figlia mia. Non temere. Dio aiuterà anche te, se tu accetterai sempre la sua volontà». La carezza sui capelli e sulle gote, e le sente molli di pianto. «Non piangere! Del Cristo hai conosciuto per prima cosa la sorte di dolore, la fine della sua missione d’Uomo. Non è giusto che, avendo conosciuto questo, tu ignori la prima ora della sua vita nel mondo. Ascolta… Piacerà a tutti uscire dalla contemplazione amara, tenebrosa, rievocando la dolce ora, tutta luce, tutta canto, tutta osanna, della sua Nascita… Senti…»; e Maria, spiegando la ragione del viaggio a Betlem di Giuda, città predetta a città natale del Salvatore, dolcemente racconta la notte del Natale di Cristo.


Notes

  1. Marie, femme de Cléophas : pour désigner la belle-sœur de la Vierge Marie, Maria Valtorta écrit indifféremment Marie de Cléophas et Marie d’Alphée : les deux personnages se confondent, à la façon de Pierre et Simon, Barthélemy et Nathanaël. La forme Cléophas vient de la Vulgate, mais les textes primitifs disent “ Clopas ”. C’est cette forme qu’ont reprise les traductions modernes de la Bible (comme la Bible de Jérusalem ou la Tob) : Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas (Jn 19, 25).
  2. la fille de Jephté : en voir le récit en Jg 11, 29-40 ; l’épouse qui prie, en Tb 3, 7-17 ; Suzanne, en Dn 13. Pour ce qui est des autres personnages cités, on se référera aux notes mentionnées dans l’index thématique à la fin du volume.
  3. quand j’étais ton élève : 38.8/9.
  4. là où ils enseignent, en Nb 24, 17. L’Etoile de Jacob est une figure prophétique de Jésus, rappelée à plusieurs reprises dans l’œuvre (on en trouvera une explication en 41.4 et en 73.6), et fait partie des prophéties messianiques des livres de Moïse, comme celle de 225.11. C’est à elle que nous associons la définition du titre “ Etoile du matin ” (en 364.7, 483.3, 629.8) qui, textuellement, ne se trouve que dans le Nouveau Testament : en 2 P 1, 19 et Ap 2, 28 ; 22, 16. “ Etoile du matin ” est employé à propos de Marie, par exemple en 318.7 et en 615.12.

Note

  1. della figlia di Jefte si narra in: Giudici 11, 29-40; della sposa che prega in: Tobia 3, 7-17; di Susanna in: Daniele 13. Per gli altri personaggi qui menzionati si possono vedere le note richiamate nell’indice tematico alla fine del volume.
  2. quando ti ero scolaro, come in 38.8/9.
  3. parlano, in: Numeri 24, 17. La Stella di Giacobbe è figura profetica di Gesù, più volte ricordata nell’opera (una sua spiegazione in 41.4 e in 73.6), e fa parte delle profezie messianiche dei libri di Mosè, come quella di 225.11. Ad essa associamo la definizione di “Stella del mattino” (in 364.7, 483.3, 629.8) che testualmente si trova solo nel Nuovo Testamento: 2 Pietro 1, 19; Apocalisse 2, 28; 22, 16. “Stella del mattino” è detta anche Maria Ss., per esempio in 318.7 e in 615.12.
  4. sul grembo, invece di sui ginocchi, è correzione di MV su una copia dattiloscritta.