Los Escritos de Maria Valtorta

444. Eloge de Marziam. Leçon sur l’unique précepte

444. Las dotes de Margziam. Lección sobre la caridad,

444.1

« Où as-tu laissé les barques, Simon, à ton arrivée à Nazareth ? » demande Jésus.

Ils se dirigent vers le nord-est, en direction du mont Thabor, tournant le dos à la plaine d’Esdrelon.

« Je les ai renvoyées pour la pêche, Maître. Mais j’ai demandé qu’elles se trouvent à Tarichée tous les trois jours… Je ne savais pas combien de temps j’allais rester avec toi.

– Très bien. Qui d’entre vous veut aller avertir ma Mère et Marie, femme d’Alphée, de nous rejoindre à Tibériade ? Le rendez-vous est à la maison de Joseph.

– Maître… nous le souhaiterions tous : il vaut mieux que tu désignes toi-même celui qui s’y rendra.

– Alors Matthieu, Philippe, André et Jacques, fils de Zébédée. Que les autres viennent avec moi à Tarichée. Vous expliquerez aux femmes le motif du retard, et vous leur demanderez de fermer la maison et de venir. Nous resterons ensemble pendant toute une lune. Allez. Voici la bifurcation, et que la paix soit avec vous. »

Il embrasse les quatre hommes qui se séparent et reprend la route avec les autres.

Mais après quelques pas, il s’arrête et remarque que Marziam, la tête penchée, marche un peu en arrière. Quand le jeune homme le rejoint, il lui met la main sous le menton pour le forcer à lever la tête. Deux traces de larmes se voient sur son visage un peu brun.

« Toi aussi, tu aimerais aller à Nazareth ?

– Oui, Maître… Mais fais ce que tu veux.

– Je veux que tu trouves quelque réconfort, mon fils… Va, cours les rattraper. Ma Mère te consolera. »

Il l’embrasse et le laisse partir. Marziam se met à courir pour rejoindre rapidement les quatre autres.

444.2

« C’est encore un enfant, observe Pierre.

– Et il souffre beaucoup… Il me disait hier soir, quand je l’ai trouvé en larmes dans un coin de la maison : “ C’est comme si mon père et ma mère étaient morts hier… La mort de mon vieux grand-père m’a rouvert le cœur ”, confie Jean.

– Pauvre enfant !… Mais cela a été une bonne chose qu’il soit présent à cette mort… remarque Simon le Zélote.

– Il s’était tellement bercé de l’idée de pouvoir aider le vieux Jonas !… » dit Pierre. « Porphyrée m’a raconté qu’il faisait des sacrifices de toutes sortes pour mettre de l’argent de côté. Il a travaillé dans les champs, il a fait des fagots pour les fours, il a pêché, il s’est privé de fromage et de miel pour en vendre… Il avait ce clou dans le cœur et il voulait avoir son grand-père avec lui… Hélas !

– C’est un homme qui tient ses résolutions. Il ne recule pas devant le sacrifice et le travail. Ce sont de bonnes qualités, dit Barthélemy.

– Oui, c’est un bon fils et ce sera l’un des meilleurs disciples. Voyez avec quelle maîtrise il se gouverne, même dans les moments les plus troublés… Son cœur affligé désirait Marie, mais il n’a pas demandé à y aller. Il a si bien compris ce qu’est la force dans la prière, qu’il surpasse beaucoup d’adultes, dit Jésus.

– Crois-tu qu’il fasse des sacrifices dans un but fixé d’avance ? demande Thomas.

– J’en suis certain.

– C’est vrai » assure Jacques, fils d’Alphée. « Hier, il a donné ses fruits à un vieil homme en lui disant : “ Prie pour le père de mon père que j’ai perdu depuis peu. ” Je lui ai fait cette observation : “ Il est en paix, Marziam. Ne crois-tu pas valide l’absolution de Jésus ? ” Il m’a répondu : “ Je la crois valide, mais, quand j’offre des suffrages[1], je pense aux âmes pour lesquelles personne ne prie et je dis : s’il n’en est plus besoin pour mon père, que ces sacrifices aillent à ceux à qui personne ne pense. ” J’en ai été édifié !

– Oui » affirme Pierre. « Hier il est venu à moi et m’a jeté les bras autour du cou — car c’est encore un enfant — et il m’a dit : “ Désormais, tu es vraiment pour moi un père… et je te rends ce que ta bonté m’avait fait économiser. Cet argent ne servira plus à mon vieux grand-père… tandis que Porphyrée et toi, vous faites tant pour moi… ” J’avais du mal à ne pas pleurer ! je lui ai répondu : “ Non, mon fils. Nous ferons avec cet argent des aumônes pour des gens âgés dans la misère ou pour des orphelins pauvres, et Dieu les emploiera pour accroître la paix du pauvre vieillard. ” Marziam m’a alors fait deux baisers si forts que… voilà… je n’ai pu retenir mes larmes. Et comme il t’est reconnaissant, Barthélemy, d’avoir réglé les dépenses ! Il me confiait : “ Pour moi, l’honneur rendu à mon grand-père n’a pas de prix. Je vais demander à Barthélemy de me prendre pour serviteur. ”

– Ah ! pauvre enfant ! Pas même pour une heure ! Il sert le Seigneur et il nous édifie tous. J’ai honoré un juste. Cela m’a été possible, car mon nom est connu, et il m’était facile de trouver quelqu’un qui me fasse une avance d’argent. De Bethsaïde, je m’occuperai du remboursement de cette petite dette, insignifiante au fond, répond Barthélemy.

– Oui, c’est peu d’argent, puisque les habitants de Jezréel se sont montrés généreux ; mais ton amour pour un condisciple n’a rien d’insignifiant, car tout acte d’amour a une grande valeur »,

dit Jésus avant de poursuivre :

444.3

« Vous êtes en train de vous former à cet amour du prochain, qui est la seconde partie du précepte base de la Loi de Dieu, mais qui, en vérité, était bien tombé en désuétude en Israël. Les nombreuses règles, les minuties qui ont succédé à la Loi du Sinaï, droite et complète dans sa brièveté, ont défiguré la première partie du précepte clé en le réduisant à une foule de rites extérieurs auxquels il manque ce qui leur donne valeur, nerf et vérité : c’est-à-dire qu’il manque aux formes du culte extérieur l’adhésion active de l’intérieur, avec les œuvres qu’elle accomplit, avec les tentations qu’elle repousse.

Quelle valeur peut avoir aux yeux de Dieu l’exhibition d’un culte quand, à l’intérieur, le cœur n’aime pas Dieu, ne s’anéantit pas dans un respectueux amour pour Dieu, quand il ne le loue pas, et ne l’admire pas en aimant les beautés qu’il a faites, et pour commencer l’homme qui est le chef-d’œuvre de la Création terrestre ?

Vous voyez où en est arrivée l’erreur en Israël ? D’avoir en un premier temps fait d’un précepte unique deux préceptes et, par la suite, avec la décadence des esprits, d’avoir dissocié nettement le second du premier comme si c’était une branche inutile.

Or c’était loin d’être une branche inutile, il n’y en avait même pas deux. C’était un tronc unique qui, dès la base, s’était orné des vertus particulières des deux amours. Regardez ce gros figuier qui a poussé au sommet du coteau. Il est né spontanément, et presque dès la racine, c’est-à-dire au sortir du sol, il s’est divisé en deux arbres tellement unis que leurs deux écorces se sont soudées. Mais chaque arbre a produit sa propre frondaison des deux côtés, d’une manière tellement bizarre que l’on a donné le nom de “ Maison du figuier jumeau ” à ce petit village situé sur la colline. Eh bien, si maintenant on voulait séparer les deux troncs — qui en fait n’en sont qu’un —, il faudrait employer la hache ou la scie. Mais que ferait-on ? On ferait mourir l’arbre, ou si l’on était assez adroit pour faire passer la hache ou la scie de façon à ne blesser qu’un seul des deux troncs, on en sauverait un, mais l’autre serait inexorablement condamné à mourir et celui qui resterait, bien qu’encore en vie, serait chétif et probablement s’étiolerait sans plus donner de fruit, ou bien peu.

La même chose est arrivée en Israël. Ils ont voulu diviser, séparer les deux parties soudées au point de ne faire qu’un. Ils ont voulu retoucher ce qui était parfait — car toute œuvre, toute pensée, toute parole de Dieu est parfaite –. En effet, si Dieu sur le Sinaï a donné pour commandement d’aimer le Dieu très saint et son prochain en un unique précepte, il est clair qu’il n’y a pas deux préceptes que l’on puisse pratiquer indépendamment l’un de l’autre, mais qu’ils ne font qu’un.

Comme je ne me lasse jamais de vous former à cette sublime vertu, la plus grande de toutes, celle qui s’élève avec l’âme au Ciel — car elle est la seule qui y subsiste —, j’insiste sur cette vertu ; c’est l’âme de toute la vie spirituelle, qui perd la vie si elle perd la charité, car alors c’est Dieu qu’elle perd.

444.4

Comprenez-moi bien. Supposez que deux riches époux viennent un jour frapper à votre porte et demander l’hospitalité pour toute leur vie. Pourriez-vous dire : “ Nous acceptons l’époux, mais nous ne voulons pas de l’épouse ” sans vous entendre répondre par l’époux : “ C’est impossible, car je ne puis me séparer de la chair de ma chair. Si vous ne voulez pas l’accueillir, moi non plus, je ne peux pas m’arrêter chez vous, et je m’en vais avec tous les trésors auxquels je vous aurais fait participer ” ?

Dieu ne fait qu’un avec l’Amour, qui est vraiment l’esprit de son Esprit, et même plus intimement encore que deux époux qui s’aiment intensément. L’Amour, c’est Dieu lui-même. Ce n’est que l’aspect le plus manifeste de Dieu, celui qui le met davantage en lumière. Entre tous ses attributs, il est l’attribut roi et l’attribut premier, car tous les autres en découlent. Qu’est la Puissance, sinon l’amour en œuvre ? Qu’est la Sagesse, sinon l’amour qui enseigne ? Qu’est la Miséricorde, sinon l’amour qui pardonne ? Qu’est la Justice, sinon l’amour qui gouverne ? Et je pourrais continuer ainsi pour tous les innombrables attributs de Dieu.

Maintenant, d’après ce que je dis, pouvez-vous penser que celui qui ne possède pas l’amour possède Dieu ? Non. Pouvez-vous penser qu’il puisse accueillir Dieu et pas l’amour ? L’amour est unique, il embrasse le Créateur et les créatures : on ne peut avoir une seule moitié — celle que l’on donne au Créateur —, sans avoir l’autre moitié : celle que l’on donne à son prochain.

Dieu est dans les créatures. Il y est avec son signe ineffaçable, avec ses droits de Père, d’Epoux, de Roi. L’âme est son trône, le corps est son temple. Par conséquent, celui qui n’aime pas son frère et le méprise, méprise, afflige, méconnaît le Maître de maison de son frère, le Roi, le Père, l’Epoux de son frère. En outre, il est naturel que ce grand Etre qui est Tout et qui est présent dans un frère, dans tous les frères, fasse sienne l’offense faite à l’être plus petit, à la partie du Tout, autrement dit à chaque homme en particulier. C’est pour cela que je vous ai enseigné les œuvres corporelles et spirituelles de miséricorde, c’est pour cela que je vous ai appris à ne pas scandaliser vos frères, à ne pas juger, à ne pas mépriser, à ne pas repousser vos frères, qu’ils soient bons ou non, croyants ou païens, amis ou ennemis, riches ou pauvres.

444.5

Quand sur une couche s’accomplit une conception, c’est toujours par le même acte, qu’il s’agisse d’un lit d’or ou de la litière d’une étable. Et la créature qui grandit dans un sein royal n’est pas différente de celle qui se développe dans le sein d’une mendiante. La conception, la formation d’un nouvel être est la même partout sur la terre, quelle que soit la religion des habitants. Toutes les créatures naissent comme Abel et Caïn sont nés du sein d’Eve.

Et à cette égalité de conception, formation et manière de naître des enfants d’un homme et d’une femme sur la terre, correspond une autre égalité dans le Ciel : la création d’une âme à infuser dans l’embryon pour qu’il soit celui d’un homme et non d’un animal. L’âme l’accompagnera de sa création à sa mort, et survivra en attendant la résurrection générale pour s’unir alors de nouveau au corps ressuscité et obtenir avec lui sa récompense ou son châtiment, selon les actions accomplies pendant la vie terrestre.

Car ne vous imaginez pas que l’Amour puisse être injuste. Ne pensez pas que doivent rester éternellement sans récompense tous ceux qui n’auront pas appartenu à Israël ou au Christ, même en pratiquant la vertu dans la religion qu’ils suivent, avec la conviction que c’est la vraie. Après la fin du monde, il ne survivra pas d’autre vertu que l’amour, c’est-à-dire l’union avec le Créateur de toutes les personnes qui auront vécu avec justice. Il n’y aura pas plusieurs cieux : un pour Israël, un pour les chrétiens, un pour les catholiques, un pour les païens. Il n’y aura qu’un seul Ciel, et de même une seule récompense : Dieu, le Créateur qui se réunit à ses créatures qui auront vécu dans la justice ; en raison de la beauté des âmes et des corps des saints, il s’admirera lui-même en eux, avec sa joie de Père et de Dieu. Il y aura un seul Seigneur, pas un Seigneur pour Israël, un pour le catholicisme, un pour chacune des autres religions.

444.6

Je vous révèle là une grande vérité. Souvenez-vous-en. Transmettez-la à vos successeurs. N’attendez pas toujours que l’Esprit Saint éclaire à nouveau les vérités, après des années ou des siècles d’obscurité. Ecoutez.

Vous direz peut-être : “ Mais alors quelle justice y a-t-il à appartenir à la religion sainte si, à la fin du monde, nous sommes traités de la même manière que les païens ? ” Je vous réponds : la même justice qu’il y a — et c’est la vraie justice —, pour ceux qui, bien qu’appartenant à la religion sainte, ne seront pas bienheureux parce qu’ils n’auront pas vécu en saints. Un païen vertueux, pour la seule raison qu’il aura pratiqué une vertu authentique, convaincu que sa religion était bonne, obtiendra le Ciel à la fin. Mais quand ? A la fin du monde, quand il ne subsistera que deux des quatre séjours des morts : le paradis et l’enfer. Car la Justice, à ce moment-là, ne pourra que conserver et donner les deux royaumes éternels à ceux qui auront choisi les bons fruits de l’arbre du libre arbitre, ou voulu les fruits mauvais.

Mais quelle attente avant qu’un païen vertueux arrive à cette récompense ! Vous n’y pensez pas ? Et cette attente — spécialement à partir du moment où la Rédemption se sera produite avec tous les prodiges consécutifs et où l’Evangile sera annoncé au monde — sera la purification des âmes qui auront vécu en justes dans d’autres religions, mais n’auront pas pu entrer dans la vraie foi bien qu’ils aient connu son existence et aient eu la preuve de sa réalité. Ils resteront dans les limbes pendant des siècles et des siècles, jusqu’à la fin du monde. Pour ceux qui auront cru au vrai Dieu et n’auront pas su être héroïquement saints, ce sera le long purgatoire ; et pour certains, il pourra se terminer à la fin du monde.

Mais après l’expiation et l’attente, les bons, quelle que soit leur provenance, seront tous à la droite de Dieu ; les mauvais, quelle que soit leur provenance, à la gauche, puis dans l’enfer horrible, alors que le Sauveur entrera avec les bons dans le Royaume éternel.

444.7

– Seigneur, pardonne-moi si je ne te comprends pas. Ce que tu dis est très obscur… au moins pour moi… Tu dis toujours que tu es le Sauveur et que tu rachèteras ceux qui croient en toi. Alors comment peuvent être sauvés[2] ceux qui ne croient pas, soit parce que, ayant vécu avant toi, ils ne t’ont pas connu, soit parce qu’ils n’ont pas entendu parler de toi — le monde est si grand… — ? demande Barthélemy.

– Je te l’ai dit : grâce à leur vie de justes, à leurs œuvres bonnes, à leur foi qu’ils croient vraie.

– Pourtant, ils n’ont pas eu recours au Sauveur…

– Mais le Sauveur souffrira pour eux aussi. Tu n’imagines pas, Barthélemy, quelle étendue de valeur auront mes mérites d’Homme-Dieu.

– Mon Seigneur, ils sont toujours inférieurs à ceux de Dieu, à ceux que tu as par conséquent depuis toujours.

– Ta réponse est à la fois juste et fausse. Les mérites de Dieu sont infinis, dis-tu. Tout est infini en Dieu. Mais Dieu n’a pas de mérites, en ce sens qu’il n’a pas mérité : il a des attributs, des vertus qui lui sont propres. Il est Celui qui est : la Perfection, l’Infini, le Tout-Puissant. Mais pour mériter, il faut accomplir, avec effort, quelque chose qui soit au-dessus de notre nature. Ce n’est pas un mérite de se nourrir, par exemple. Mais manger avec parcimonie peut le devenir, en faisant de vrais sacrifices pour donner aux pauvres ce que nous épargnons. Ce n’est pas un mérite de rester silencieux, mais cela le devient quand on se tait pour ne pas répliquer à une offense, et ainsi de suite.

Tu comprends maintenant que Dieu n’a pas besoin de se forcer, puisqu’il est parfait, infini. Mais l’Homme-Dieu peut se forcer lui-même en humiliant son infinie nature divine jusqu’aux limites humaines, en triomphant de la nature humaine, qui en lui n’est pas absente ou métaphorique mais réelle, avec tous ses sens et ses sentiments, avec ses possibilités de souffrance et de mort, avec sa volonté libre.

Personne n’aime la mort, surtout si elle est douloureuse, prématurée et non méritée. Personne ne l’aime, et pourtant tout homme doit mourir. Aussi devrait-on regarder la mort avec le même calme que lorsqu’on voit finir tout ce qui vit. Eh bien, je force mon humanité à aimer la mort. Mieux, j’ai choisi la vie pour pouvoir connaître la mort, pour l’humanité. Car, en qualité d’Homme-Dieu, j’acquiers ces mérites qu’en restant Dieu je ne pouvais acquérir. Et avec eux, qui sont infinis, sous la forme où je les acquiers, en raison de la nature divine unie à l’humaine, en raison des vertus de charité et d’obéissance par lesquelles je me suis mis en condition de les mériter, en raison de la force, de la justice, de la tempérance, de la prudence, de toutes les vertus que j’ai mises dans mon cœur pour qu’il soit bien accueilli de Dieu, mon Père, j’aurai une puissance infinie non seulement comme Dieu, mais comme Homme qui s’immole pour tous, c’est-à-dire qui atteint l’extrême limite de l’amour. C’est du sacrifice que provient le mérite. Plus grand est le sacrifice, plus grand est le mérite. A sacrifice complet, mérite complet. A sacrifice parfait, mérite parfait. Et il peut servir selon la sainte volonté de la victime, à laquelle le Père dit : “ Qu’il en soit comme tu veux ! ” parce qu’elle l’a aimé sans mesure et qu’elle a aimé son prochain sans mesure.

Voici, c’est moi qui vous l’affirme. Le plus pauvre des hommes peut être le plus riche et faire du bien à une quantité innombrable de frères s’il sait aimer jusqu’au sacrifice. Je vous le dis : même si vous n’avez plus une bouchée de pain, une coupe d’eau, un lambeau de vêtement, vous pouvez toujours faire du bien. Comment ? En priant et en souffrant pour vos frères. Faire du bien à qui ? A tous. De quelle façon ? De mille manières, toutes saintes, car si vous savez aimer, vous saurez comme Dieu agir, enseigner, pardonner, gouverner, et comme l’Homme-Dieu racheter.

444.8

– Seigneur, donne-nous cette charité ! soupire Jean.

– Dieu vous la donne, puisqu’il se donne à vous. Mais il vous revient de l’accueillir et de la pratiquer de plus en plus parfaitement. Aucun évènement, qu’il soit matériel ou spirituel, ne doit être séparé pour vous de la charité. Que tout soit fait avec charité et pour la charité. Sanctifiez vos actes, vos journées, mettez du sel dans vos oraisons, de la lumière dans vos actes. La lumière, la saveur, la sanctification, c’est la charité. Sans elle, les rites sont sans valeur, les prières vaines et les offrandes fausses. En vérité, je vous dis que le sourire par lequel un pauvre vous salue comme frères a plus de prix qu’un sac de pièces de monnaie qu’on peut jeter à vos pieds, dans le seul but d’être remarqué. Sachez aimer, et Dieu sera toujours avec vous.

– Enseigne-nous à aimer ainsi, Seigneur.

– Cela fait deux ans que je vous l’enseigne. Imitez-moi : vous serez dans la charité et la charité sera en vous. Sur vous sera le sceau, le chrême, la couronne qui vous feront reconnaître pour des ministres du Dieu-Charité. Maintenant, reposons-nous à cet endroit ombragé : l’herbe y est haute et épaisse, et les arbres adoucissent la chaleur. Nous reprendrons notre marche dans la soirée… »

444.1

«¿Dónde has dejado las barcas, Simón, cuando has venido a Nazaret?» pregunta Jesús mientras camina en dirección nordeste, dando la espalda a la llanura de Esdrelón y en dirección al Tabor.

«Las he mandado de nuevo a pescar, Maestro. Pero he dicho que cada tres días estén en Tariquea… No sabía cuánto tiempo me quedaría contigo».

«Muy bien. ¿Quién de vosotros quiere ir a advertir a mi Madre y a María de Alfeo que se agreguen a nosotros en Tiberíades? En casa de José es la cita».

«Maestro… quisiéramos todos. Di Tú quién debe ir y será mejor».

«Entonces Mateo, Felipe, Andrés y Santiago de Zebedeo. Los otros que vengan conmigo a Tariquea. Explicaréis a las mujeres el motivo del retraso. Y decidles que cierren la casa y que vengan. Estaremos juntos durante una luna entera. Marchaos, que aquí está la bifurcación. Y que la paz esté con vosotros». Besa a los cuatro que se separan y reanuda la marcha con los otros.

Pero después de pocos pasos se detiene y observa a Margziam, que camina un poco retrasado, con la cabeza baja. Cuando el jovencito llega a donde Él, Jesús le pasa la mano por debajo del mentón y le fuerza a levantar la cara: dos líneas de llanto hay en el rostro morenito.

«¿Irías con gusto también tú a Nazaret?».

«Sí, Maestro… Pero haz lo que Tú quieras».

«Quiero que te sientas confortado, hijo mío… Ve… corre detrás de aquéllos. La Madre te consolará». Le besa y le deja partir. Margziam se echa a correr y pronto alcanza a los cuatro.

444.2

«Es todavía un niño…» observa Pedro.

«Y sufre mucho… Ayer por la noche, que le encontré llorando en un rincón de la casa, me dijo: “Es como si se me hubieran muerto ayer mi padre y mi madre… La muerte del anciano padre me ha abierto de nuevo todo el corazón…”» dice Juan.

«¡Pobre hijo!… Pero ha sido buena cosa el que haya estado presente en esa muerte…» dice el Zelote.

«¡Se había hecho tantas ilusiones de poder hacer algo por el anciano!… Me decía Porfiria que hacía todo tipo de sacrificios para poder reunir el dinero. Ha trabajado en los campos, ha hecho haces de leña para los hornos, ha pescado, no ha comido los quesitos, para venderlos, ni la miel, para venderla… Tenía esa preocupación en su corazón y quería tener consigo al anciano… ¡En fin!» dice Pedro.

«Es un hombre de propósitos serios. No le pesa ni el sacrificio ni el trabajo. Buenas cualidades» dice Bartolomé.

«Sí, es un buen hijo y se contará entre los mejores discípulos. Ya veis con qué disciplina se guía incluso en los momentos más desazonados… Su corazón afligido añoraba a María, pero no ha pedido ir con ella. Ha entendido tan bien lo que es fuerza en la oración, que supera a muchos adultos» dice Jesús.

«¿Tú crees que hace los sacrificios con una finalidad determinada?» pregunta Tomás.

«Estoy seguro de ello».

«Es verdad. Ayer dio la fruta a un viejo diciéndole: “Reza por el padre de mi padre, que se me ha muerto hace poco”, y yo le hice esta observación: “Él está en paz, Margziam. ¿No crees válida la absolución de Jesús?”. Me respondió: “La creo válida. Pero al ofrecer sufragios[1] pienso en las almas por las que ninguno reza, y digo: si a mi padre ya no le hace falta, pues que vayan estos sacrificios para aquellos en quien nadie piensa”. Y me he sentido edificado» dice Santiago de Alfeo.

«Sí. Ayer se acercó a mí y, echándome los brazos al cuello, porque en el fondo es todavía un niño, me dijo: “Ahora sí que eres mi padre del todo… y te devuelvo lo que tu bondad me había posibilitado ahorrar. Ya no le sirve ese dinero a mi anciano padre,… y tú y Porfiria hacéis mucho por mí…”. Yo, conteniendo a duras penas las lágrimas, le respondí: “No, hijo mío. Vamos a usar ese dinero en limosnas para los ancianos pobres o para huerfanitos pobres, y Dios usará tus limosnas para aumentar la paz al pobre anciano”. Y Margziam me dio dos besos tan fuertes, que… bueno… que ya no pude contener las lágrimas. Y, Bartolomé, como te está agradecido por haber corrido con los gastos, me decía: “Para mí, el honor dado al anciano no tiene precio. Le voy a decir a Bartolomé que me tenga como criado”».

«¡Pobre hijo! ¡Ni durante una hora! Él sirve al Señor y nos edifica a todos. He honrado a un justo. Podía hacerlo, porque mi nombre es conocido y me es fácil encontrar a alguien que me anticipe. Desde Betsaida me encargaré de saldar la pequeña deuda, en el fondo una menudencia…».

«Sí. Como dinero es poco, porque los de Yizreel han sido generosos. Pero tu amor hacia el condiscípulo no es una menudencia. Porque todo acto de amor tiene un valor grande.

444.3

Vosotros estáis formándoos en este amor al prójimo, que es la segunda parte del precepto básico de la Ley de Dios, y que en realidad en Israel ha caído mucho en abandono. Los muchos preceptos y ese andarse con tiquismiquis —cosas que han subseguido a la clara, coherente, completa Ley del Sinaí, dentro de su brevedad— han tergiversado la primera parte de ese precepto básico, reduciéndolo a un cúmulo de ritos exteriores a los que les falta lo que les da el nervio, el valor, la verdad; o sea, falta la adhesión activa del interior —con las obras que cumple, con las tentaciones que supera— a las formas de culto externo. ¿Qué valor puede tener a los ojos de Dios la ostentación de un culto, cuando luego en el interior el corazón no ama a Dios, no se anonada en un respetuosísimo amor a Dios, cuando no le alaba y admira teniendo amor por las cosas hechas por Él, y en primer lugar por el hombre, que es la obra maestra de la Creación terrestre?

¿Veis dónde se ha producido el error en Israel?: en haber hecho, en un primer momento, de un único precepto dos preceptos, para separar luego netamente, con la decadencia de los espíritus, el segundo del primero, como si fuera una rama inútil. No era una rama inútil, no eran ni siquiera dos ramas: era un único tronco, que ya desde la base se había adornado con las distintas virtudes de los dos amores.

Mirad esa gruesa higuera que ha nacido allá arriba, encima de aquel collado. Nacida espontáneamente, casi en la raíz, o sea, apenas salida de la tierra, se ha formado en dos ramas tan unidas, que las dos cortezas se han fundido; pero cada una de las dos ramas han dado las propias frondas a los lados, en forma tan caprichosa, que ha dado el nombre de “Casa de la higuera gemela” a este pueblecillo que está en este pequeño collado. Ahora bien, si uno quisiera ahora separar los dos troncos, que en el fondo son un solo tronco, debería usar la segur o la sierra. Pero, ¿qué haría? Haría morir a la planta, o, si fuera tan hábil que guiara la segur o la sierra de forma que lesionara a uno de los dos troncos solamente, salvaría uno de los dos, pero el otro moriría inexorablemente, y el que quedara, aunque siguiera vivo, estaría semimuerto, y probablemente perdería vigor y no daría ya fruto o lo daría muy escaso.

Lo mismo ha sucedido en Israel. Han querido cortar, separar las dos partes (tan unidas que son verdaderamente una cosa sola); han querido retocar lo que era perfecto. Porque todas las obras de Dios son perfectas, todos los pensamientos, todas las palabras. Por tanto, si Dios en el Sinaí mandó amar a Dios santísimo y al prójimo con un único precepto, está claro que no son dos preceptos que puedan ser practicados con independencia el uno del otro, sino que son un solo precepto. Y, no bastándome nunca la formación de que os hago objeto en esta sublime virtud (la mayor de todas, la que sube con el espíritu al Cielo, porque es la única que subsiste en el Cielo), insisto en ella, que es alma de toda la vida del espíritu, el cual pierde la vida si pierde la Caridad, porque pierde a Dios.

444.4

Oídme. Imaginad que a vuestra puerta vengan un día a llamar dos riquísimos esposos, pidiendo hospitalidad para toda la vida. ¿Podríais decir: “Aceptamos al esposo, pero no queremos a la esposa”, sin oír esta respuesta del esposo: “Eso no puede ser, porque no me puedo separar de la carne de mi carne. Si no queréis acogerla, yo tampoco me puedo alojar en vuestra casa, y me voy con todos mis tesoros, de los cuales os habría hecho copartícipes”?

Dios está aunado con la Caridad. Ésta es verdaderamente, y más íntima y verdaderamente que dos esposos que se aman intensamente, espíritu de su Espíritu. Es Dios mismo la Caridad. La Caridad no es sino el aspecto más manifiesto, más ilustrativo de Dios. Entre todos sus atributos, es el atributo rey y el atributo origen, porque todos los demás atributos de Dios nacen de la caridad. ¿Qué es la Potencia sino caridad que obra? ¿Qué es la Sabiduría sino caridad que enseña? ¿Qué es la Misericordia sino caridad que perdona? ¿Qué es la Justicia sino caridad que administra? Y podría continuar así para todos los innumerables atributos de Dios.

¿Y bien?, ¿teniendo en cuenta esto que digo, podéis pensar que quien no tiene la Caridad puede tener a Dios? No le tiene. ¿Podéis pensar que pueda acoger a Dios y no la Caridad, esa Caridad que es única y abraza Creador y criaturas y no se puede tener de ella sólo una mitad, la tributada al Creador, sin tener también la otra mitad, la tributada al prójimo?

Dios está en las criaturas. Está en ellas con su señal imborrable, con sus derechos de Padre, de Esposo, de Rey. El alma es su trono; el cuerpo, su templo. Ahora bien, el que no ama a un hermano suyo y le hace objeto de desprecio, hace desprecio, produce dolor, niega su reconocimiento al Amo de la casa de su hermano, al Rey, al Padre, al Esposo de su hermano; y es natural que este gran Ser que es Todo, y que está presente en un hermano, en todos los hermanos, haga suya la ofensa infligida al ser menor, a la parte del Todo, o sea, a éste o a aquel hombre. Por este motivo os he enseñado las obras de misericordia corporales y espirituales; por esto, os he enseñado a no escandalizar a los hermanos; por esto, os he enseñado a no juzgar, a no despreciar, a no rechazar a los hermanos, ya sean buenos, ya sean no buenos, fieles o gentiles, amigos o enemigos, ricos o pobres.

444.5

Cuando en un tálamo se verifica una concepción, ésta se forma con el mismo acto, ya se produzca en un tálamo de oro, ya se produzca en el mullido de paja de un establo. Y la criatura que se forma en el seno regio no es distinta de la que se forma en el seno de una mendiga. La concepción, el hecho de formar un nuevo ser es igual en todos los puntos de la Tierra, cualquiera que fuere su religión. Todas las criaturas nacen como nacieron Abel y Caín del seno de Eva. Y a la igualdad de la concepción, formación y modo de nacer, de los hijos de un hombre y una mujer en la Tierra, corresponde otra igualdad en el Cielo: la creación de un alma para ser infundida en el embrión, para que el embrión sea de hombre y no de animal y lo acompañe desde el momento en que es creada hasta la muerte, y sobreviva a él en espera de la resurrección universal para volver a unirse, entonces, al cuerpo resucitado y recibir con él el premio o el castigo. El premio o el castigo, según las acciones realizadas en la vida terrena.

Porque no os penséis que la Caridad es injusta y que, sólo porque muchos no vayan a ser de Israel o de Cristo, aun siendo virtuosos en la religión que siguen, convencidos de estar en la verdadera, vayan a permanecer para toda la eternidad sin premio. Después del fin del mundo, ninguna virtud sobrevivirá, sino la Caridad, o sea, la unión del Creador y de todas las criaturas que vivieron con justicia. No habrá muchos Cielos (uno para Israel, uno para los cristianos, uno para los católicos, uno para los gentiles, uno para los paganos); no los habrá, sino que habrá un solo Cielo. Igualmente, habrá un solo premio: Dios, el Creador que se une de nuevo con aquellas criaturas suyas que han vivido en justicia, en las cuales, por la belleza de los espíritus y de los cuerpos de los santos, admirará su propio Ser con alegría de Padre y de Dios. Habrá un solo Señor. No un Señor para Israel, uno para el catolicismo, uno para cada una de las otras religiones.

444.6

Ahora os voy a revelar una gran verdad. Recordadla. Transmitidla a vuestros sucesores. No esperéis siempre a que el Espíritu Santo proyecte luz sobre las verdades, después de años o siglos de obscuridad. Oíd.

Vosotros quizás decís: “Pero entonces, ¿qué justicia hay en el hecho de ser de la religión verdadera, si al final del mundo vamos a ser tratados de la misma manera que los gentiles?”. Os respondo: la misma justicia que hay —y es justicia verdadera— para aquellos que aun siendo de la religión santa no serán bienaventurados por no haber vivido como santos. Un pagano virtuoso, por el solo hecho de haber vivido con virtud escogida, convencido de que su religión era buena, tendrá al final el Cielo. ¿Pero cuándo? Cuando llegue el fin del mundo, cuando de las cuatro moradas de los que han muerto queden sólo dos: el Paraíso y el Infierno. Porque la Justicia en ese momento deberá conservar y dar estos dos reinos eternos, respectivamente a quien del árbol del libre albedrío escogió los frutos buenos y a quien quiso los malos.

¡Pero, cuánta espera antes de que un pagano virtuoso llegue a ese premio!… ¿No consideráis esto? Y esa espera, especialmente desde el momento en que la Redención, con todos los consiguientes prodigios, se verifique, y el Evangelio sea predicado en el mundo, será la purgación de las almas que vivieron con justicia en otras religiones y que no pudieron entrar en la Fe verdadera después de conocerla como existente y efectivamente real. Para ellos el Limbo durante siglos y siglos, hasta el fin del mundo. Para los creyentes que creen en el Dios verdadero y que no supieron ser heroicamente santos, el largo Purgatorio (y para algunos podrá terminar en el fin del mundo). Pero, después de la expiación y la espera, todos los buenos, cualquiera que fuere su procedencia, estarán a la derecha de Dios; los malos, cualquiera que fuere su procedencia, a la izquierda, y luego en el Infierno horrendo; mientras que el Salvador entrará con los buenos en el Reino eterno».

444.7

«Señor, perdona si no te entiendo. Lo que dices es muy difícil… al menos para mí… Dices siempre que eres el Salvador y que redimirás a los que creen en ti. ¿Y entonces los que no creen, o porque no te han conocido por haber vivido antes, o porque —¡es tan grande el mundo!— no han tenido noticia de ti, cómo pueden ser salvados?[2]»

pregunta Bartolomé.

«Ya te lo he dicho: por su vida de justos, por sus obras buenas, por esa fe suya que consideran verdadera».

«Pero no han recurrido al Salvador…».

«Pero el Salvador por ellos, también por ellos, sufrirá. ¿No consideras, Bartolmái, qué gran valor tendrán mis méritos de Hombre Dios?».

«Mi Señor, en todo caso inferiores a los de Dios, a los que, por con­si­guien­­te, posees desde siempre».

«Respuesta correcta y no correcta. Los méritos de Dios son infinitos, dices. Todo es infinito en Dios. Pero Dios no tiene méritos, en el sentido de que no ha merecido. Tiene atributos, virtudes propias suyas. Él es el que es: la Perfección, el Infinito, el Omnipotente. Pero para merecer hay que llevar a cabo, con esfuerzo, algo que sea superior a nuestra naturaleza. No es un mérito comer, por ejemplo. Pero puede ser un mérito el saber comer parcamente, haciendo verdaderos sacrificios para dar a los pobres lo que ahorramos. No es un mérito el estar callados, pero lo es cuando lo estamos no replicando contra una ofensa. Y así sucesivamente. Ahora bien, como tú puedes comprender, Dios, que es perfecto, infinito, no tiene necesidad de someterse a esfuerzo. Pero el Hombre Dios puede someterse a esfuerzo, humillando la infinita Naturaleza divina a la limitación humana, venciendo a la naturaleza humana, que no está ausente de Él ni en Él es metafórica, sino que es real, con todos sus sentidos y sentimientos, con sus posibilidades de sufrimiento y muerte, con su voluntad libre.

A nadie le gusta la muerte, especialmente si es dolorosa, precoz e inmerecida. A ninguno le gusta. Y, no obstante, todo hombre debe morir. Por tanto, el hombre debería mirar a la muerte con la misma calma con que ve que termina todo lo que tiene vida. Pues bien, Yo fuerzo a mi Humanidad a amar la muerte. No sólo esto. He elegido la vida para poder tener la muerte. Por la Humanidad. Por eso, Yo, en mi condición de Hombre-Dios, adquiero esos méritos que en mi condición de Dios no podía adquirir. Y, con ellos, que son infinitos por la forma como los adquiero, por la Naturaleza divina unida a la humana, por las virtudes de caridad y obediencia con las cuales me he puesto en condiciones de merecerlos, por la fortaleza, la justicia, la templanza, la prudencia, por todas las virtudes que he puesto en mi corazón para hacerlo grato a Dios, mi Padre, Yo tendré un poder infinito no sólo como Dios, sino como Hombre que se inmola por todos, o sea, que alcanza el límite máximo de la caridad. Lo que da el mérito es el sacrificio. Cuanto mayor es el sacrificio, mayor es el mérito. Si es completo el sacrificio, completo es el mérito; si perfecto el sacrificio, perfecto el mérito, y utilizable según la santa voluntad de la víctima, a la que el Padre dice: “¡Sea como tú quieres!”, porque la víctima le ha amado sin medida y ha amado al prójimo sin medida.

Y os digo que el más pobre de los hombres puede ser el más rico y beneficiar a un número sin medida de hermanos, si sabe amar hasta el sacrificio. Os digo que, aunque no tuvierais ni una miga de pan ni un vaso de agua ni un vestido roto, podríais hacer un bien siempre. ¿Cómo? Orando y sufriendo por los hermanos. ¿Hacer un bien a quién? A todos. ¿De qué forma? De mil maneras, todas santas, porque si supierais amar sabríais obrar como Dios, y enseñar, perdonar, administrar, y, como el Hombre-Dios, redimir».

444.8

«¡Oh, Señor, danos esta caridad!» suspira Juan.

«Os la da Dios, porque se da a vosotros. Pero vosotros debéis acogerla y practicarla cada vez más perfectamente. Ningún hecho debe estar para vosotros separado de la caridad. Desde los hechos materiales a los del espíritu. Todo se haga con caridad y por la Caridad. Santificad vuestras acciones, vuestras jornadas; poned la sal en vuestras oraciones, la luz en vuestras acciones. La luz, el sabor, la santificación, es la caridad. Sin ella, nulos son los ritos y vanas las oraciones, falsas las ofrendas. En verdad os digo que la sonrisa con que un pobre os saluda como a hermanos tiene más valor que el saco de monedas que uno puede arrojaros a los pies sólo para ser notado. Sabed amar y Dios estará con vosotros, siempre».

«Enséñanos a amar así, Señor».

«Hace dos años que lo estoy haciendo. Haced lo que me veis hacer y estaréis en la Caridad, y la Caridad estará en vosotros, y tendréis el sello, el crisma, la corona que harán que seáis verdaderamente reconocidos como ministros de Dios-Caridad. Ahora vamos a detenernos en este lugar umbrío. Aquí hay hierba tupida y alta, y los árboles mitigan el calor. Proseguiremos cuando atardezca…».


Notes

  1. j’offre des suffrages est une façon de prier pour les défunts qui s’enracine dans 2M 12, 45, comme le rapporte 208.10. Jésus l’illustre ainsi en 76.2 (où il parle aussi de la résurrection des corps) et en 635.20. Il l’annonce à Marziam comme un sacrifice eucharistique en 305.5. Elle produit des effets dans la « communion des saints », sur laquelle Jésus instruit justement Marziam en 311.4 et qu’il mentionne à diverses reprises, comme en 376.5.
  2. comment peuvent être sauvés… ? Cette question est semblable à celle de Syntica en 289.5, suivie de la réponse de Jésus.

Notas

  1. ofrecer sufragios es un concepto que se puede extraer de 2 Macabeos 12, 45. La consideración que sigue revela en Margziam, el más joven de los discípulos, pero también uno de los que “se contará entre los mejores”, la intuición de los frutos de la llamada “comunión de los santos”.
  2. ¿cómo pueden ser salvados? es una pregunta que substancialmente repite aquella de Síntica que, con la respectiva respuesta de Jesús, hemos hallado en 289.5/6.