Los Escritos de Maria Valtorta

45. La prédication de Jean-Baptiste et le baptême de Jésus.

45. Predicación de Juan el Bautista

45.1

Je vois une plaine inhabitée et sans végétation. Il n’y a pas de champs cultivés et, là où le sol est moins sec en profondeur qu’il ne l’est ailleurs, quelques rares plantes forment çà et là des touffes, comme des familles de végétaux. Remarquez que ce terrain aride et inculte se trouve à ma droite alors que le nord se trouve derrière moi et qu’il se prolonge pour moi dans la direction du sud.

A gauche, je vois en revanche un fleuve aux berges très basses qui coule lentement, lui aussi du nord au sud. La lenteur du courant me permet de me rendre compte que son lit n’a pas une forte déclivité et que ce fleuve coule dans une plaine tellement plate qu’elle forme une dépression. Le courant est tout juste suffisant pour empêcher l’eau de stagner sous forme de maré­cages. (L’eau est peu profonde, à tel point qu’on en voit le fond. A vue d’œil, cela ne doit pas dépasser un mètre, un mètre et demi tout au plus. Il est large comme l’Arno à San Miniato-Empoli, disons vingt mètres. Mais je n’ai pas vraiment le sens des mesures). Ce fleuve est pourtant d’un bleu qui tend sur le vert près des berges, où l’humidité du sol entretient une bande verte et touffue qui réjouit l’œil fatigué de cette étendue désolée de pierres et de sable qui s’étend indéfiniment devant moi.

Comme je vous l’ai expliqué, cette voix intime[1] que j’entends m’indiquer ce que je dois remarquer et savoir, m’avertit que je vois la vallée du Jourdain. Je la qualifie de vallée parce que c’est le terme qu’on emploie pour désigner l’endroit où coule une rivière, mais ici il est impropre : une vallée suppose des hauteurs, et dans le voisinage je n’en vois pas trace. Bref, je me trouve à côté du Jourdain et l’étendue désolée que j’observe à ma droite est le désert de Juda. Si parler de désert convient pour décrire un endroit où il n’y a ni maison ni la moindre trace d’un travail de l’homme, cela ne correspond pas à l’idée que nous nous faisons du désert. Ici, pas de dunes dans le désert tel que nous le concevons, mais rien d’autre que de la terre nue, parsemée de pierres et de débris, qui rappelle les terres d’alluvions après une crue. Au loin, des collines.

Il règne néanmoins une grande paix auprès du Jourdain, une ambiance particulière, inhabituelle, comme celle qu’on ressent sur les rives du lac Trasimène. Cet endroit évoque des vols angéliques et des voix célestes. Je ne sais pas bien décrire ce que j’éprouve, mais j’ai le sentiment de me trouver dans un lieu qui parle à l’âme.

45.2

Pendant que j’observe tout cela, je vois la scène envahie de gens le long de la rive droite du Jourdain – par rapport à moi –. Il y a beaucoup d’hommes habillés de façon très variée. Certains me paraissent être des gens du peuple, d’autres des riches, sans oublier certains que je crois être des pharisiens au vu de leur vêtement orné de franges et de galons.

Au milieu d’eux, debout sur un rocher, se tient un homme en qui je reconnais aussitôt Jean-Baptiste – c’est pourtant la première fois que je le vois. Il s’adresse à la foule, et je peux vous assurer que sa prédication manque plutôt de douceur ! Jésus a appelé[2] Jacques et Jean “ les fils du tonnerre ”. Mais alors, comment appeler cet orateur passionné ? Jean-Baptiste mérite le nom de foudre, d’avalanche, de tremblement de terre, tant ses paroles et ses gestes sont véhéments et sévères.

Il annonce le Messie et exhorte à préparer les cœurs à sa venue en se débarrassant de ce qui les encombre et en redressant les pensées. Mais c’est un langage frénétique et rude. Le Précurseur n’a pas la main légère de Jésus sur les plaies des cœurs. C’est un chirurgien qui les met à nu, fouille et taille sans pitié.

45.3

Pendant que je l’écoute – je ne rapporte pas ses paroles parce que ce sont celles des évangiles[3], mais amplifiées avec impétuosité –, je vois mon Jésus s’avancer sur un sentier qui longe la frange herbeuse et ombragée qui côtoie le Jourdain. (Ce chemin de campagne, plus sentier que chemin, semble dessiné par les caravanes et les voyageurs qui l’ont parcouru pendant des années et même des siècles pour atteindre le passage où le fond du lit se relève et permet de passer à gué. Il continue de l’autre côté du fleuve et se perd dans la verdure de l’autre rive).

Jésus est seul. Il marche lentement et arrive derrière Jean. Il s’approche sans bruit, tout en écoutant la voix tonitruante du Pénitent du désert, comme si Jésus était lui-même l’un de ceux qui venaient trouver Jean pour se faire baptiser et se préparer à la purification pour la venue du Messie. Rien ne distingue Jésus des autres. Par ses vêtements, il ressemble à un homme du peuple, par ses traits et sa beauté à un seigneur, mais aucun signe divin ne le distingue de la foule.

Cependant, on dirait que Jean sent une émanation spiri­tuelle particulière. Il se retourne et en identifie immédiatement la source. Il descend en hâte du rocher qui lui faisait office de chaire et s’avance vivement vers Jésus, qui s’est arrêté à quelques mètres du groupe et s’appuie à un tronc d’arbre.

45.4

Jésus et Jean se fixent un moment, Jésus de son regard bleu si doux, Jean de ses yeux sévères, très noirs, remplis d’éclairs. A les voir tout proches, ils sont l’antithèse l’un de l’autre. Tous les deux grands – c’est leur seule ressemblance –, ils diffèrent énormément par tout le reste : Jésus blond, ses longs cheveux bien peignés, le visage d’un blanc d’ivoire, des yeux bleus, un vêtement simple mais majestueux. Jean hirsute, des cheveux noirs et raides qui lui tombent sur les épaules à des longueurs inégales, une barbe noire rare qui lui couvre presque tout le visage, mais n’empêche pas de découvrir des joues creusées par le jeûne ; il a des yeux noirs fiévreux, une peau bronzée par le soleil, les intempéries et le poil épais qui le couvre, il est à demi nu sous un vêtement en poil de chameau retenu à la taille par une ceinture de peau et qui lui couvre le torse, descendant à peine au-dessous de ses flancs amaigris et laissant du côté droit les côtes découvertes, qui n’ont pour tout vêtement que la peau tannée à l’air libre. On dirait un sauvage et un ange face à face.

Après avoir scruté Jésus d’un œil pénétrant, Jean s’exclame :

« Voici l’Agneau de Dieu. Comment peut-il se faire que mon Seigneur vienne à moi ? »

Jésus lui répond paisiblement :

« C’est pour accomplir le rite de pénitence.

– Jamais, mon Seigneur. C’est à moi de venir à toi pour être sanctifié, et c’est toi qui viens à moi ? »

Comme Jean s’était incliné devant lui, Jésus lui pose la main sur la tête, et lui répond :

« Permets que tout se fasse comme je le veux, pour que toute justice soit accomplie et que ton rite entraîne les hommes vers un plus haut mystère et qu’il leur soit annoncé que la Victime est dans ce monde. »

45.5

Jean l’observe d’un œil qu’une larme adoucit, et il le précède vers la rive. Jésus enlève son manteau, son vêtement et sa tunique, ne gardant qu’une espèce de caleçon court, puis il descend dans l’eau où Jean se trouve déjà. Celui-ci le baptise en lui versant sur la tête de l’eau du fleuve, avec une sorte de tasse pendue à sa ceinture et qui me paraît être une coquille ou la moitié d’une courge évidée et séchée.

Jésus est vraiment l’Agneau : il est Agneau par la blancheur de sa chair, la modestie de ses traits, la douceur de son regard.

Pendant que Jésus remonte sur la berge et que, après s’être vêtu, il se recueille en prière, Jean le désigne à la foule et té­moigne qu’il l’a reconnu au signe que l’Esprit de Dieu lui avait indiqué et qui désignait infailliblement le Rédempteur.

Mais je suis polarisée par le spectacle de Jésus qui prie et je ne vois plus que cette figure lumineuse qui se détache sur le fond vert de la rive.

Le 4 février 1944.

45.6

Jésus dit :

« Jean n’avait pas besoin de signe pour lui-même. Son âme, sanctifiée dès le sein de sa mère, possédait cette vue de l’intelligence surnaturelle qui aurait été le lot de tous les hommes sans la faute d’Adam.

Si l’homme était resté en état de grâce, dans l’innocence et la fidélité à son Créateur, il aurait reconnu Dieu à travers les apparences extérieures. Il est dit dans la Genèse que le Seigneur Dieu parlait familièrement avec l’homme innocent et que l’homme, loin de s’évanouir au son de cette voix, la discernait sans se tromper. Tel était le destin de l’homme : voir et comprendre Dieu, comme un fils à l’égard de son père. Puis la faute est venue et l’homme n’a plus osé regarder Dieu, il n’a plus su découvrir et comprendre Dieu. Et il le sait de moins en moins.

Mais Jean, mon cousin Jean, avait été purifié de la faute quand la Pleine de Grâce s’était penchée avec amour pour embrasser celle qui, de stérile, était devenue féconde, Elisabeth. Le bébé avait tressailli de joie dans son sein en sentant les écailles de la faute tomber de son âme comme une croûte tombe d’une plaie au moment de la guérison. L’Esprit Saint, qui avait fait de Marie la Mère du Sauveur, commença son œuvre de salut à travers Marie, Ciboire vivant du Salut incarné pour cet enfant qui allait naître et était destiné à m’être uni, moins par le sang que par la mission qui fit de nous comme les lèvres qui forment la parole. Jean était les lèvres et moi la Parole. Il était le Précurseur dans l’Evangile et par sa destinée de martyr. Moi, celui qui transmet ma divine perfection à l’Evangile inauguré par Jean et son martyre pour la défense de la Loi de Dieu.

Jean n’avait besoin d’aucun signe, mais pour l’épaisseur de l’esprit des autres, un signe était nécessaire. Sur quoi Jean aurait-il fondé son affirmation sinon sur une preuve irrécusable que les yeux des hommes lents à voir et les oreilles paresseuses auraient perçue ?

45.7

De même, je n’avais pas besoin de baptême. Mais la sagesse du Seigneur avait jugé que ce devait être l’instant et la façon de nous rencontrer. En faisant sortir Jean de sa grotte dans le désert et moi de ma maison, il nous a unis à ce moment précis pour ouvrir sur moi le Ciel et descendre lui-même, en Colombe divine, sur celui qui aurait à baptiser les hommes avec cette Colombe ; il voulut aussi faire descendre du Ciel cette annonce encore plus puissante que l’annonciation de l’ange, puisqu’elle provenait de mon Père : “ Voici mon Fils bien-aimé, en qui je mets ma complaisance. ” Cela pour que les hommes n’aient pas d’excuse ou de doute pour savoir s’ils devaient me suivre ou non.

45.8

Les manifestations du Christ ont été nombreuses. La pre­mière après la Nativité fut celle des mages, la seconde au Temple, la troisième sur les rives du Jourdain. Puis vinrent les autres manifestations innombrables que je te ferai connaître, car mes miracles sont des manifestations de ma nature divine jusqu’aux dernières, celles de ma Résurrection et de mon Ascension au Ciel.

Ma patrie fut comblée de mes manifestations. Comme des semences jetées aux quatre points cardinaux, elles se produi­sirent dans toutes les couches sociales et en tout lieu de vie : aux bergers, aux puissants, aux savants, aux incrédules, aux pécheurs, aux prêtres, aux dominateurs, aux enfants, aux soldats, aux Hébreux, aux païens. De nos jours encore, elles se répètent mais, comme autrefois, le monde ne les accepte pas ou plutôt il n’accueille pas les miracles actuels et il oublie ceux du passé. Eh bien, je ne renonce pas. Je me répète pour vous sauver, pour vous amener à la foi en moi.

45.9

Sais-tu, Maria, ce que tu fais ? Ce que je fais, plutôt, en te dévoilant l’Evangile ? C’est une tentative plus forte pour amener les hommes vers moi. Tu l’as désiré par des prières ardentes. Je ne me borne plus à la parole. Elle les fatigue et les éloigne. C’est un péché, mais c’est comme ça. J’ai recours à la vision, à la vision de mon Evangile et je l’explique pour la rendre plus claire et plus attrayante.

A toi, je donne le réconfort de la vision. A tous, je donne le moyen de désirer me connaître. Et si une fois encore elle ne sert à rien, si, comme des enfants cruels, ils rejettent le don sans en comprendre la valeur, à toi, mon don restera et à eux ira mon indignation. Je pourrai, une fois encore leur faire[4] cet ancien re­proche : “ Nous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé. Nous avons entonné des lamentations et vous n’avez pas pleuré. ”

Mais peu n’importe. Laissons les “ inconvertibles ” accumuler sur leurs têtes des charbons ardents et tournons-nous vers les brebis qui cherchent à connaître le Pasteur. Le Pasteur, c’est moi et tu es la houlette qui les conduit à moi. »

45.10

Comme vous le voyez, je me suis hâtée de mettre par écrit ces détails[5] qui, à cause de leur peu d’importance, m’avaient échappé et que vous avez désiré obtenir. […]

45.1

Veo una llanura despoblada de vegetación y de casas. No hay campos cultivados, y muy pocas y raras plantas reunidas aquí o allá en matas — vegetales familias — en los sitios en que el suelo está por debajo menos quemado. Imagine que este terreno quemado y baldío está a mi derecha — teniendo yo el norte a mis espaldas — y se prolonga hacia el Sur respecto a mí.

A la izquierda veo un río de orillas muy bajas, que corre lentamente también de Norte a Sur. Por el movimiento lentísimo del agua comprendo que no debe haber desniveles en su lecho y que fluye por una llanura tan achatada que constituye una depresión. El movimiento es apenas suficiente para que el agua no se estanque formando un pantano. (El agua es poco profunda, tanto que se ve el fondo; a mi juicio, no más de un metro, como mucho uno y medio. Tiene la anchura del Arno hacia S. Miniato-Empoli: yo diría que unos veinte metros. Pero no tengo buen ojo para calcular con exactitud). Es de un azul ligeramente verde hacia las orillas, donde, por la humedad del suelo, hay una faja tupida de hierba que alegra la vista, cansada de la desolación pedregosa y arenosa de cuanto se le extiende delante.

Esa voz íntima que le he explicado que oigo y me indica lo que debo notar y saber me advierte que estoy viendo el valle del Jordán. Lo llamo valle porque se emplea esta palabra para indicar el lugar por donde corre un río, pero en este caso es impropio llamarlo así porque un valle presupone montes y yo aquí no veo montes cercanos. Pero, en fin, estoy en el Jordán, y el espacio desolado que observo a mi derecha es el desierto de Judá. Si es correcto llamarlo desierto en el sentido de un lugar donde no hay casas ni trabajo humano, no lo es según el concepto que nosotros tenemos de desierto. Aquí no se ven esas arenas onduladas que nosotros nos pensamos, sino sólo tierra desnuda, con piedras y detritus esparcidos; es como los terrenos aluviales después de una crecida. En la lejanía, colinas.

Además, junto al Jordán hay una gran paz, un algo especial, superior a lo común, como lo que se nota en las orillas del Trasimeno. Es un lugar que parece guardar memoria de vuelos de ángeles y voces celestes. No sé bien decir lo que experimento, pero me siento en un lugar que habla al espíritu.

45.2

Mientras observo estas cosas, veo que la escena se puebla de gente a lo largo de la orilla derecha — respecto a mí — del Jordán. Hay muchos hombres, vestidos de diversas formas. Algunos parecen gente del pueblo, otros ricos; no faltan algunos que parecen fariseos por el vestido ornado de ribetes y galones.

Entre todos ellos, en pie sobre una roca, un hombre a quien, aunque sea la primera vez que le veo, lo reconozco en seguida como el Bautista. Habla a la multitud, y le aseguro que no son palabras dulces. Jesús llamó a Santiago y a Juan “los hijos del trueno”... ¿Cómo llamar entonces a este vehemente orador? Juan Bautista merece el nombre de rayo, avalancha, terremoto... ¡Gran ímpetu y severidad, manifiesta, efectivamente, en su modo de hablar y en sus gestos!

Habla anunciando al Mesías y exhortando a preparar los corazones para su venida, extirpando de ellos los obstáculos y enderezando los pensamientos. Es un hablar vertiginoso y rudo. El Precursor no tiene la mano suave de Jesús sobre las llagas de los corazones. Es un médico que desnuda y hurga y corta sin miramientos.

45.3

Mientras le escucho — no repito las palabras porque son las mismas que citan los evangelistas, pero ampliadas en impetuosidad — veo que mi Jesús se acerca a lo largo de un senderillo que va por el borde de la línea herbosa y umbría que sigue el curso del Jordán. Este rústico camino (más sendero que camino) parece dibujado por las caravanas y las personas que durante años y siglos lo han recorrido para llegar a un punto donde, por ser menos profundo el fondo del río, es fácil vadearlo. El sendero continúa por el otro lado del río y se pierde entre la hierba de la orilla opuesta.

Jesús está solo. Camina lentamente, acercándose, a espaldas de Juan. Se aproxima sin que se note y va escuchando la voz de trueno del Penitente del desierto, como si fuera uno de tantos que iban a Juan para que los bautizara, y a prepararse a quedar limpios para la venida del Mesías. Nada le distingue a Jesús de los demás. Parece un hombre común por su vestir; un señor en el porte y la hermosura, mas ningún signo divino le distingue de la multitud.

Pero diríase que Juan ha sentido una emanación de espiritualidad especial. Se vuelve y detecta inmediatamente su fuente. Baja impetuosamente de la roca que le servía de púlpito y va deprisa hacia Jesús, que se ha detenido a algunos metros del grupo apoyándose en el tronco de un árbol.

45.4

Jesús y Juan se miran fijamente un momento. Jesús con esa mirada suya azul tan dulce; Juan con su ojo severo, negrísimo, lleno de relámpagos. Los dos, vistos juntos, son antitéticos. Altos los dos — es el único parecido —, son muy distintos en todo lo demás. Jesús, rubio y de largos cabellos ordenados, rostro de un blanco marmóreo, ojos azules, atavío sencillo pero majestuoso. Juan, hirsuto, negro: negros cabellos que caen lisos sobre los hombros (lisos y desiguales en largura); negra barba rala que le cubre casi todo el rostro, sin impedir con su velo que se noten los carrillos ahondados por el ayuno; negros ojos febriles; oscuro de piel, bronceada por el sol y la intemperie; oscuro por el tupido vello que le cubre. Juan está semidesnudo, con su vestidura de piel de camello (sujeta a la cintura por una correa de cuero), que le cubre el torso cayendo apenas bajo los costados delgados y dejando descubiertas las costillas en la parte derecha, esas costillas cubiertas por el único estrato de tejidos que es la piel curtida por el aire. Parecen un salvaje y un ángel vistos juntos.

Juan, después de escudriñarle con su ojo penetrante, exclama: «He aquí el Cordero de Dios. ¿Cómo es que viene a mí mi Señor?».

Jesús responde lleno de paz: «Para cumplir el rito de penitencia».

«Jamás, mi Señor. Soy yo quien debe ir a ti para ser santificado, ¿y Tú vienes a mí?».

Y Jesús, poniéndole una mano sobre la cabeza, porque Juan se había inclinado ante Él, responde: «Deja que se haga como deseo, para que se cumpla toda justicia y tu rito sea inicio para un más alto misterio y se anuncie a los hombres que la Víctima está en el mun­do».

45.5

Juan le mira con los ojos dulcificados por una lágrima y le precede hacia la orilla. Allí Jesús se quita el manto, la túnica y la prenda interior quedándose con una especie de pantalón corto; luego baja al agua, donde ya está Juan, que le bautiza vertiendo sobre su cabeza agua del río, tomada con una especie de taza que lleva colgada del cinturón y que a mí me parece como una concha o una media calabaza secada y vaciada.

Jesús es exactamente el Cordero. Cordero en el candor de la carne, en la modestia del porte, en la mansedumbre de la mirada.

Mientras Jesús remonta la orilla y, después de vestirse, se recoge en oración, Juan le señala ante las turbas y testifica que le ha reconocido por el signo que el Espíritu de Dios le había indicado como señal infalible del Redentor.

Pero yo estoy polarizada en mirar a Jesús orando, y sólo tengo presente esta figura de luz que resalta sobre el fondo de hierba de la ribera.

4 de febrero de 1944.

45.6

Dice Jesús:

«Juan no tenía necesidad del signo para sí mismo. Su espíritu, presantificado desde el vientre de su madre, poseía esa vista de inteligencia sobrenatural que habrían poseído todos los hombres sin la culpa de Adán.

Si el hombre hubiera permanecido en gracia, en inocencia, en fidelidad para con su Creador, habría visto a Dios a través de las apariencias externas. En el Génesis se lee que el Señor Dios hablaba familiarmente con el hombre inocente y que éste no desfallecía ante aquella voz y no se equivocaba al discernirla. Era destino del hombre ver y entender a Dios, justamente como un hijo con su padre. Después vino la culpa, y el hombre ya no se ha atrevido a mirar a Dios, ya no ha sabido ni ver ni comprender a Dios. Y cada vez lo sabe menos.

Pero Juan, mi primo Juan, quedó limpio de la culpa cuando la Llena de Gracia se inclinó amorosa a abrazar a Isabel, un tiempo estéril, entonces fecunda. El pequeñuelo saltó de júbilo en su seno, sintiendo caérsele de su alma la escama de la culpa, como costra que cae de una llaga que sana. El Espíritu Santo, que había hecho de María la Madre del Salvador, comenzó su obra de salvación, a través de María, vivo Sagrario de la Salvación encarnada, sobre este niño que había de nacer destinado a unirse a mí, no tanto por la sangre, cuanto por la misión que hizo de nosotros como los labios que forman la palabra. Juan los labios, Yo la Palabra. Él el Precursor en el Evangelio y en la suerte del martirio; Yo, quien perfeccionaba, con mi divina perfección, el Evangelio comenzado por Juan y el martirio por la defensa de la Ley de Dios.

Juan no tenía necesidad de ningún signo. Pero la cerrazón de los demás lo requería. ¿En qué habría fundado Juan su aserción, sino sobre una prueba innegable que los ojos y oídos de los tardos hubieran percibido?

45.7

Tampoco Yo tenía necesidad de bautismo. Pero la sabiduría del Señor había juzgado que ése era el momento y el modo del encuentro. E induciendo a Juan a salir de su cueva del desierto y a mí a salir de mi casa, nos unió en esa hora para abrir sobre mí los Cielos de donde habría de descender Él mismo, Paloma divina, sobre aquel que bautizaría a los hombres con tal Paloma, y el anuncio, más potente que el angélico, porque provenía del Padre mío: “Éste es mi Hijo muy amado con quien me he complacido”. Para que los hombres no tuvieran disculpas o dudas en seguirme o en no seguirme.

45.8

Las manifestaciones del Cristo han sido muchas. La primera, después del Nacimiento, fue la de los Magos; la segunda, en el Templo; la tercera, en las orillas del Jordán. Después vinieron las infinitas otras que te daré a conocer (porque mis milagros son manifestaciones de mi naturaleza divina) hasta las últimas de la Resurrección y Ascensión al Cielo.

Mi patria quedó llena de mis manifestaciones. Como semilla esparcida a los cuatro puntos cardinales, llegaron a todo estrato y lugar de la vida: a los pastores, a los poderosos, a los doctos, a los incrédulos, a los pecadores, a los sacerdotes, a los dominadores, a los niños, a los soldados, a los hebreos, a los gentiles. También al presente se repiten. Pero — como entonces — el mundo no las acoge. No sólo esto, sino que no acoge las actuales y olvida las pasadas. Pues bien, Yo no desisto. Yo me repito para salvaros, para conduciros a la fe en mí.

45.9

¿Sabes, María, lo que haces; es más, lo que hago mostrándote el Evangelio? Es un intento más fuerte de atraer a los hombres hacia mí. Tú has deseado esto con ardientes oraciones. Ya no me limito a la palabra. Los cansa y los separa. Es un pecado, pero es así. Recurro a la visión, y además de mi Evangelio, y la explico para hacerla más clara y atrayente.

A ti te doy el consuelo de ver. A todos doy el modo de desear conocerme. Y, si no sirviera aún, y cuales crueles niños arrojasen el don sin comprender su valor, a ti te quedará mi don y a ellos mi enojo. Podré, una vez más, pronunciar la antigua recriminación: “Hemos tocado y no habéis bailado, hemos entonado lamentos y no habéis llorado”.

Pero no importa, dejemos que los inconvertibles acumulen sobre su cabeza los tizones ardientes y volvámonos hacia las ovejas que tratan de conocer al Pastor, que soy Yo; y tú el cayado que las conduce a mí».

45.10

Como ve, me he apresurado a escribir estos detalles que usted quería tener y que por su pequeñez me habían pasado desapercibidos.


Notes

  1. cette voix intime est appelée ailleurs “ conseiller intérieur ” (21.2, 34.1, 46.2, 55.6, 106.1, 361.1, 605.2, 607.1) ou “ seconde voix ” (41.10), “ voix intérieure ” (comme en 47.9 et 101.1), “ intuition intérieure ” (comme dans la note de 396.8), ou encore “ lumière intérieure ” (comme en 608.1).
  2. a appelé, en : Mc 3, 17 (330.3 et 575.8).
  3. celles des évangiles sont les paroles reportées en : Mt 3, 1-12 ; Mc 1, 1-8 ; Lc 3, 3-18 ; Jn 1, 19-34.
  4. faire comme en : 266.12.
  5. détails que Maria Valtorta a ajoutés en les insérant entre les lignes manuscrites ou en bas de la page autographe de son cahier, et que nous avons insérés dans le texte de 45.1/5.