Los Escritos de Maria Valtorta

44. Les adieux de Jésus à sa Mère et son départ de Nazareth.

44. Adiós a la Madre y salida de Nazaret.

44.1

Je vois l’intérieur de la maison de Nazareth : une pièce, une salle de séjour dirait-on, où la sainte Famille prend ses repas et se délasse aux heures de repos. Cette toute petite pièce ne comprend qu’une simple table rectangulaire à côté d’une sorte de coffre rangé contre un mur. Il sert de siège d’un côté. Contre les autres murs se trouvent un métier à tisser et un tabouret, puis deux autres tabourets et une étagère avec des lampes à huile et quelques autres objets. Une porte est ouverte sur le jardin. Le soir doit être proche car il n’y a plus qu’un dernier rayon de soleil sur la cime d’un grand arbre dont les toutes premières feuilles commencent à peine à verdir.

Jésus est assis à table. Il mange, tandis que Marie le sert en allant et venant par une petite porte qui, je suppose, ouvre sur l’endroit où se trouve le foyer dont on aperçoit la lueur par la porte entrebâillée.

Jésus demande deux ou trois fois à Marie de s’asseoir… et de prendre son repas elle aussi. Mais elle refuse et secoue la tête avec un triste sourire. Après des légumes cuits à l’eau qui me semblent tenir lieu de soupe, elle apporte des poissons grillés, puis un fro­mage assez mou, comme un fromage de brebis frais et d’une forme ronde qui rappelle les galets que l’on voit au fond des torrents, ainsi que de petites olives noires. Le pain, qui se présente sous la forme de petites boules rondes, larges comme un plat ordinaire et pas très épais, est déjà posé sur la table. Plutôt noir, il doit contenir le son des recoupes. Jésus a devant lui une amphore avec de l’eau et une coupe. Il mange en silence et regarde sa Mère avec une expression d’amour douloureux.

Il est visible que Marie a de la peine. Elle va et vient pour se donner une contenance. Bien qu’il fasse encore assez clair, elle allume une lampe, la pose près de Jésus, et allonge le bras pour caresser la tête de son Fils d’un geste furtif. Puis elle ouvre une besace qui me paraît être en laine vierge tissée à la main et donc imperméable, de couleur noisette, elle fouille à l’intérieur, sort dans le jardin et va tout au bout, dans une espèce de débarras, puis en ressort avec des pommes plutôt ratatinées, certainement conservées depuis l’été, et les met dans la besace. Puis elle y ajoute un pain et un petit fromage, bien que Jésus dise ne pas en vouloir car le reste lui suffit déjà.

Puis Marie s’approche de nouveau de la table, du côté le plus étroit, à gauche de Jésus, et elle le regarde manger. Son expression est empreinte de tristesse et d’adoration, son visage beaucoup plus pâle qu’à l’accoutumée paraît encore vieilli par la peine, des cernes autour de ses yeux les font paraître d’autant plus grands, et témoignent des larmes qu’elle a versées. Ils paraissent aussi plus clairs que d’habitude, comme lavés par les larmes qui perlent déjà à ses yeux, prêtes à tomber. Ce sont deux yeux douloureux et fatigués.

44.2

Jésus mange lentement, manifestement à contrecœur et surtout pour faire plaisir à sa Mère ; plus pensif qu’à l’ordinaire, il lève la tête et l’observe. Il rencontre un regard empli de larmes et baisse la tête pour respecter son émotion. Il se contente de prendre la main délicate qu’elle appuie sur le rebord de la table. Il la saisit de sa main gauche et la porte à sa joue ; il y appuie sa joue et l’effleure un moment pour sentir la caresse de cette pauvre main qui tremble, puis il en embrasse le dos avec un infini amour, un infini respect.

Je vois Marie porter sa main libre, la gauche, à sa bouche pour étouffer un sanglot, puis essuyer de ses doigts une grosse larme qui déborde de ses cils et coule sur sa joue.

Jésus se remet à manger et Marie se hâte de sortir dans le jardin, où la lumière s’est faite rare, puis disparaît. Jésus termine son repas, appuie le coude gauche sur la table, pose son front sur sa main et se plonge dans ses pensées.

Il tend l’oreille et se lève, puis sort à son tour dans le jardin. Après avoir jeté un coup d’œil autour de lui, il part vers la droite de la maison et, par une fente, il entre dans une grotte à l’intérieur de laquelle je reconnais l’atelier de menuisier, mais cette fois bien rangé, sans planches, sans copeaux ni feu allumé. Il reste l’établi et les outils, chacun bien à sa place, et voilà tout.

Penchée sur l’établi, Marie pleure. On dirait une enfant. La tête posée sur son bras gauche replié, elle pleure sans bruit, mais douloureusement. Jésus entre tout doucement et s’approche d’elle si légèrement qu’elle ne s’en rend compte que lorsque son Fils pose la main sur cette tête penchée en l’appelant : « Maman ! » d’un ton de reproche plein d’amour.

Marie relève la tête et regarde Jésus, les yeux voilés par les larmes, puis elle s’appuie à lui, les mains jointes contre son bras droit. Alors Jésus lui essuie le visage avec un pan de sa large manche puis il l’embrasse, l’attire sur son cœur et lui dépose un baiser sur le front. Il est majestueux et donne l’impression d’être plus viril que d’ordinaire ; Marie, elle, paraît plus enfant, exception faite de son visage marqué par la douleur.

« Viens, Maman » lui dit Jésus et, l’enserrant étroitement contre lui de son bras droit, il revient dans le jardin où il s’assied sur un banc contre le mur de la maison. Le jardin, désormais dans l’obscurité, est silencieux. Il y a seulement un beau clair de lune, et la lumière qui sort de la pièce. C’est une nuit paisible.

44.3

Jésus parle à Marie. Au début, je n’en comprends guère les paroles, à peine murmurées, auxquelles Marie acquiesce d’un signe de tête. Puis j’entends :

« Et fais venir notre parenté, ne reste pas seule. Je serai plus tranquille, Mère, et tu sais combien j’ai besoin d’être tranquille pour accomplir ma mission. Mon amour ne te fera pas défaut. Je viendrai souvent et je te ferai prévenir quand je serai en Galilée sans pouvoir venir à la maison. C’est alors toi qui viendras me voir. Maman, cette heure devait arriver. Elle a commencé ici, quand l’ange t’est apparu ; elle sonne aujourd’hui et il nous faut la vivre, n’est-ce pas, Maman ? Plus tard viendra la paix de l’épreuve surmontée ainsi que la joie. Mais il nous faut d’abord traverser ce désert comme nos pères autrefois pour entrer dans la Terre Promise. Le Seigneur nous aidera comme il l’a fait pour eux. Il nous donnera son aide en guise de manne spirituelle pour nourrir notre âme au plus fort de l’épreuve. Disons ensemble à notre Père… »

Jésus se lève, et Marie avec lui. Ils tournent les yeux vers le ciel. Ce sont deux hosties vivantes qui resplendissent dans l’obscurité.

Lentement, mais d’une voix claire et en détachant ses mots, Jésus récite la prière dominicale[1]. Il insiste fortement sur les mots :

« Que ton Règne vienne, que ta volonté soit faite » en détachant bien ces deux phrases des autres. Il prie les bras ouverts, pas vraiment en croix, mais comme le font les prêtres lorsqu’ils se tournent pour dire : « Le Seigneur soit avec vous. » Marie garde les mains jointes.

44.4

Ils reviennent ensuite à la maison et Jésus, que je n’ai encore jamais vu boire de vin, se verse dans une coupe un peu de vin blanc pris dans une amphore sur l’étagère. Il la pose sur la table, prend Marie par la main et la force à s’asseoir près de lui et à boire de ce vin, dans lequel il trempe une tranche de pain qu’il lui fait manger. Son insistance est telle que Marie doit céder. Jésus boit le reste de vin, après quoi il serre sa Mère contre lui, contre son cœur. Ils ne sont étendus ni l’un ni l’autre, mais assis comme nous. Ils ne parlent plus. Ils attendent. Marie caresse la main droite et les genoux de Jésus. Jésus caresse le bras et la tête de Marie.

44.5

Puis Jésus se lève et Marie avec lui ; ils s’étreignent et s’embrassent avec amour à plusieurs reprises. On dirait chaque fois qu’ils veulent se séparer, mais Marie revient serrer contre elle son Enfant. Elle est la Vierge, mais aussi une maman, une maman qui doit se séparer de son fils et qui sait bien comment se terminera cette séparation. Que l’on ne vienne plus me dire que Marie n’a pas souffert ! Auparavant, je le pensais un peu, mais maintenant plus du tout.

Jésus saisit son manteau bleu foncé, le met sur ses épaules et se couvre la tête de la capuche. Puis il passe son sac en bandoulière pour qu’il ne le gêne pas pour marcher. Marie l’aide et n’en finit pas d’arranger son vêtement, son manteau et sa capuche et, en même temps, elle le caresse encore.

Jésus marche vers la sortie après avoir tracé un geste de bénédiction sur la pièce. Marie le suit et ils se donnent un dernier baiser sur le seuil.

44.6

Sous le clair de lune, la rue est silencieuse et vide. Jésus se met en route. Il se retourne par deux fois pour regarder sa Mère, qui est restée appuyée au chambranle de la porte, le visage plus blanc que la lune et brillant de larmes silencieuses. Jésus s’é­loigne peu à peu dans la ruelle blanche. Marie pleure toujours contre la porte. Puis Jésus disparaît à un tournant.

Il vient de commencer son chemin d’Evangélisateur, qui s’a­chèvera au Golgotha. Marie, en larmes, rentre et ferme la porte. Elle aussi vient de commencer le chemin qui la conduira au Golgotha. Et pour nous[2]

44.7

Jésus dit :

« Voici la quatrième douleur de Marie, Mère de Dieu. La première fut la présentation au Temple, la seconde la fuite en Egypte, la troisième la mort de Joseph, la quatrième notre séparation.

Connaissant le désir du Père, je t’ai dit hier soir que j’avancerais la date de la description de “ nos ” souffrances pour qu’on les fasse connaître. Mais, comme tu le vois, certaines douleurs de ma Mère avaient déjà été mises en lumière. J’ai expliqué le séjour en Egypte avant la Présentation, parce qu’il fallait le faire à cette date-là. J’en sais la raison, tu la comprends et tu l’expliqueras au Père de vive voix.

44.8

J’ai l’intention d’alterner tes contemplations incluant les explications que je te donne ensuite, et les dictées proprement dites, pour te soulager et élever ton âme en te donnant la béatitude de la vision, et aussi parce que cela met en évidence la différence de style entre ton texte et le mien.

En outre, devant tant de livres qui parlent de moi et qui, retouche après retouche, changement après embellissement, sont devenus irréels, je désire donner à ceux qui croient en moi une vision ramenée à la vérité de mon séjour sur la terre. Je n’en sors pas diminué, mais au contraire plus grand dans mon humilité qui pour vous se fait pain pour vous enseigner à être humbles et à me ressembler, à moi qui fus un homme comme vous et qui ai porté sous mon aspect humain la perfection d’un Dieu. Je devais être votre modèle, et les modèles doivent toujours être parfaits.

Dans les contemplations, je ne m’en tiendrai pas à un ordre chronologique conforme à celui des évangiles. Je prendrai les passages que je trouverai les plus utiles tel ou tel jour pour toi ou pour d’autres, en suivant mon ordre d’enseignement et de bonté.

44.9

L’enseignement qui ressort de la contemplation de mon départ s’adresse tout particulièrement aux parents et aux enfants que la volonté de Dieu appelle à un renoncement réciproque pour un amour plus élevé. En second lieu, il concerne tous ceux qui doivent affronter un renoncement pénible.

Or vous en trouvez combien dans la vie ! Ce sont des épines sur la terre qui vous transpercent le cœur, je le sais. Mais elles se changent en roses éternelles pour ceux qui les accueillent avec résignation – attention, je ne dis pas : “ pour ceux qui les dé­sirent et les accueillent avec joie ” (ce qui est déjà la perfection), je dis bien “ avec résignation ” –. Mais peu les accueillent de cette manière. Tels des ânes rétifs, vous vous rebiffez contre la volonté du Père, quand encore vous ne cherchez pas à le blesser par des ruades et des morsures spirituelles, en d’autres termes en vous révoltant et en blasphémant contre Dieu.

44.10

Et n’allez pas dire : “ Mais je ne possédais que cela et Dieu me l’a enlevé. Je n’avais que cette affection, et Dieu me l’a arrachée. ” Marie elle-même, cette femme aimable dont l’affection était parfaite – chez la Pleine de grâce, même les formes affec­tives et sensibles étaient parfaites – ne possédait qu’un seul bien, un seul amour sur la terre : son Fils. Il ne lui restait que lui. Ses parents étaient morts depuis longtemps, Joseph depuis quelques années. Il n’y avait que moi pour l’aimer et lui faire sentir qu’elle n’était pas seule. Sa parenté, ignorant mon origine divine, lui était un peu hostile, voyant en elle une mère qui ne sait pas s’imposer à un enfant qui sort de l’ordinaire, qui refuse les projets d’un mariage qui aurait pu donner du lustre à la famille, ainsi que de l’aide.

Ses parents, se faisant la voix du sens commun, du sens humain – vous l’appelez “ bon sens ”, mais ce n’est qu’un sens humain, autrement dit de l’égoïsme –, auraient souhaité de tels changements pratiques dans ma vie. Au fond, ils avaient peur d’avoir un jour des ennuis à cause de moi, qui osais déjà exprimer des idées à leur avis trop idéalistes qui pouvaient offusquer la Synagogue. L’histoire juive était remplie de tels enseignements sur le sort des prophètes. La mission d’un prophète n’était guère facile et entraînait souvent sa mort et des ennuis pour sa parenté. En fin de compte, ils s’inquiétaient toujours de devoir un jour prendre ma Mère à leur charge.

C’est pourquoi ils s’indignaient de constater que, loin de me contrarier en quoi que ce soit, elle paraissait en continuelle adoration devant son Fils. Leur opposition allait croître au cours de mes trois années de ministère, jusqu’à en arriver à des reproches publics quand ils venaient me trouver au milieu de la foule et rougissaient de ma manie – selon eux – de m’opposer aux castes puissantes. Ces reproches s’adressaient à moi, mais aussi à elle, ma pauvre Maman !

44.11

Marie connaissait l’état d’esprit de sa famille, car tous n’é­taient pas comme Jacques, Jude et Simon ni comme leur mère, Marie, femme de Cléophas, et elle prévoyait ce que ces oppositions allaient devenir. Marie, qui savait quel sort serait le sien durant ces trois années, celui qui l’attendait ensuite et mon sort à moi, ne s’est pas rebiffée comme vous le faites. Elle a pleuré. Qui, d’ailleurs, n’aurait pas pleuré devant la séparation d’un fils qui l’aimait comme je l’aimais, devant la perspective de longues journées où je ne serais plus là, dans une maison vide, devant l’avenir de son Fils destiné à se heurter à la méchanceté des coupables, qui se vengent d’être coupables en attaquant l’Innocent jusqu’à le mettre à mort ?

Si elle a pleuré, c’est parce qu’elle était la Corédemptrice et la Mère du genre humain qui a reçu de Dieu une vie nouvelle ; elle devait aussi pleurer pour toutes les mères qui ne savent pas transformer leur souffrance de mère en une couronne de gloire éternelle.

De par le monde, à combien de mères la mort n’a-t-elle pas arraché un enfant de leurs bras ! A combien de mères une volonté surnaturelle n’a-t-elle pas enlevé un fils ! En tant que Mère des chrétiens, Marie a pleuré pour toutes ses filles, pour toutes ses sœurs qui souffrent d’être des mères délaissées. Et aussi pour tous ses enfants qui, nés d’une femme, sont destinés à devenir apôtres de Dieu ou martyrs par amour de Dieu, par fidélité au Seigneur ou à cause de la cruauté humaine.

44.12

Mon sang et les larmes de ma Mère forment le mélange qui fortifie les personnes appelées à une destinée héroïque, qui efface leurs imperfections et même les fautes dues à leur faiblesse en leur donnant la paix de Dieu et – s’ils ont subi le martyre –, la gloire du Ciel.

Les missionnaires trouvent dans ce sang et dans ces larmes une flamme qui les réchauffe dans les régions où la neige règne, et une rosée là où le soleil est ardent. Les pleurs de Marie naissent de sa charité, et jaillissent d’un cœur de lys. Elles possèdent donc le feu de la charité virginale unie à l’Amour, et la fraîcheur parfumée de la pureté virginale, semblable à celle de l’eau recueillie dans le calice d’un lys après une nuit baignée de rosée.

Les consacrés les trouvent[3] dans ce désert qu’est la vie monastique bien comprise : désert parce qu’il n’y a de vivant que l’union à Dieu, et toute autre affection s’évanouit en devenant uniquement amitié surnaturelle, pour sa famille, ses amis, ses supérieurs, ses inférieurs.

Les consacrés à Dieu les trouvent au milieu du monde, dans ce monde qui ne les comprend pas et ne les aime pas, tel un désert pour eux aussi, dans lequel ils vivent comme s’ils y étaient seuls, tant ils sont incompris et tournés en dérision à cause de l’amour qu’ils me portent.

Quant à mes chères âmes “ victimes ”, elles les trouvent parce que Marie est la première des victimes par amour pour Jésus. De sa main de Mère et de Médecin, elle donne à ses disciples ses larmes qui les restaurent et les enivrent pour un plus grand sacrifice.

Saintes larmes de ma Mère !

44.13

Marie prie. Elle ne se refuse pas à la prière sous prétexte que Dieu lui procure une souffrance. Souvenez-vous-en. Elle prie avec Jésus. Elle prie le Père, le nôtre comme le vôtre.

Le premier “ Notre Père ” a été dit dans le jardin de Nazareth pour consoler Marie de sa peine et offrir “ nos ” volontés à l’Eternel au moment où débutait pour ces volontés une période de renoncement toujours croissant qui culminera pour moi dans le renoncement à la vie et pour Marie dans la mort de son Fils.

Et bien que nous n’ayons rien à nous faire pardonner par le Père, nous avons tenu, nous les “ Sans Faute ”, à implorer le pardon du Père pour être pardonnés, absous, ne serait-ce que d’un soupir à l’encontre de la dignité de notre mission. Cela pour vous enseigner que, plus on est en grâce, plus notre mission est bénie et féconde. Pour vous enseigner le respect de Dieu et l’humilité. Devant Dieu le Père, même nos deux perfections d’Homme et de Femme se sont senties comme un néant et ont imploré pardon comme elles ont demandé le “ pain quotidien ”.

Or quel était notre pain à nous ? Oh, pas celui que pétrissaient les mains pures de Marie et qui cuisait dans le petit four pour lequel j’avais tant de fois lié des fagots et des fascines. Celui-là aussi est nécessaire tant qu’on est sur terre. Mais “ notre ” pain quotidien, c’était d’accomplir jour après jour notre tâche de mission. Que Dieu nous la donne tous les jours, car accomplir la mission que Dieu nous confie fait la joie de “ notre ” journée, n’est-ce pas, petit Jean ? Ne dis-tu pas, toi aussi, que la journée te paraît vide, inexistante, quand la bonté du Seigneur te prive un seul jour de ta mission de souffrir ?

44.14

Marie prie avec Jésus. C’est Jésus qui vous justifie, mes enfants. C’est moi qui rends vos prières fécondes et dignes d’être acceptées par le Père. Je l’ai dit[4] : “ Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera ”, et l’Eglise confirme ses prières en disant : “ Par Jésus Christ notre Seigneur.»

Lorsque vous priez, unissez-vous toujours à moi, toujours. Je prierai à haute voix pour vous, et couvrirai ainsi votre voix d’homme par ma voix d’Homme-Dieu. Je mettrai votre prière sur mes mains transpercées et je l’élèverai vers le Père. Elle deviendra une hostie d’une valeur infinie. Ma voix unie à la vôtre montera comme un baiser filial vers le Père, et la pourpre de mes blessures donnera du prix à votre prière. Soyez en moi si vous voulez avoir le Père en vous, avec vous, pour vous.

44.15

Tu as terminé le récit en écrivant : “ Et pour nous… ” or tu voulais dire : “ Pour nous qui nous montrons tellement ingrats envers Jésus et Marie qui sont montés au Calvaire pour nous. ” Tu as bien fait d’ajouter ces quelques mots. Mets-les chaque fois que je te ferai voir l’une de nos souffrances. Qu’ils soient comme la cloche qui sonne pour appeler à la méditation et au repentir.

Mais en voilà maintenant assez. Repose-toi. Que la paix soit avec toi ! »

44.1

El interior de la casa de Nazaret. Veo una habitación. Parece un tinelo, donde la Familia come o está en las horas de descanso. Es una estancia muy reducida. Tiene una sencilla mesa rectangular frente a una especie de arquibanco que está pegando a una de las paredes: éste es el asiento de uno de los lados. En las otras paredes hay: un telar y un taburete; otros dos taburetes y un vasar, que tiene encima algunas lamparitas de aceite y otros objetos. Una puerta da a un pequeño huerto. Debe estar atardeciendo, pues no hay sino un recuerdo de sol sobre la copa de un alto árbol que apenas verdece con las primeras hojas.

Jesús está sentado a la mesa. Está comiendo. María le sirve, yendo y viniendo por una puertecita que supongo conduce al lugar donde está el fuego, cuyo resplandor se ve desde la puerta entreabierta.

Jesús le dice a María dos o tres veces que se siente... y que también coma Ella. Pero Ella no quiere; menea la cabeza sonriendo tristemente, y trae, primero, unas verduras hervidas — me parece una sopa —; después, unos peces asados; luego, un queso más bien blando (como de oveja, fresco) de forma redondeada (semeja a esas piedras que se ven en los torrentes), y unas aceitunas pequeñas y oscuras. El pan, en pequeños moldes circulares (de la anchura de un plato común) y poco alto, está ya en la mesa. Es más bien oscuro, como si no se le hubiera separado el salvado. Jesús tiene delante un ánfora con agua y una copa; come en silencio, mirando a la Madre con doloroso amor.

María — se ve claramente — está apenada. Va, viene... para que no se le note. Enciende — aunque haya todavía luz suficiente — una lamparita y la pone junto a Jesús (al alargar el brazo acaricia disimuladamente la cabeza de su Hijo), abre una bolsa de color castaño — que a mí me parece hecha de esos paños de lana virgen tejidos a mano y, por tanto, impermeable —, comprueba si está vacía, sale al huertecito, va hasta el otro lado de éste, a una especie de despensa, de donde sale con unas manzanas ya más bien rugosas — conservadas desde el verano — y las mete en la bolsa; después coge un pan y mete también un pequeño queso, aunque Jesús no quiera y diga que ya tiene suficiente.

María se acerca a la mesa de nuevo, por la parte más estrecha, a la izquierda de Jesús. Le mira mientras come. Le mira con verdadera congoja, con adoración, con el rostro aún más pálido de lo normal y como más envejecido por la pena, con los ojos agrandados por una sombra que los marca, indicio de lágrimas vertidas; parecen, incluso, más claros que de costumbre, como lavados por el llanto que ya está casi apareciendo en ellos: ojos de dolor, cansados.

44.2

Jesús, que come despacio, claramente sin ganas, por complacer a su Madre, y que está más pensativo de lo habitual, levanta la cabeza y la mira. Se encuentra con una mirada llena de lágrimas, y baja la cabeza para que no se sienta cohibida, limitándose a cogerle la delicada manita que tiene apoyada en el borde de la mesa. La toma con la mano izquierda y se la lleva a la cara; Jesús apoya en ella su mejilla como rozándola un momento para sentir la caricia de esa pobre manita temblorosa, y la besa en el dorso con gran amor y respeto.

Veo a María llevándose la mano libre, la izquierda, hacia la boca, como para ahogar un sollozo; luego se seca con los dedos una lágrima grande que ha rebasado el borde del párpado y estaba regando la mejilla.

Jesús continúa comiendo. María sale rápidamente al huertecillo, donde ya hay poca luz... y desaparece. Jesús apoya el codo izquierdo sobre la mesa, y sobre la mano la frente, deja de comer y se sumerge en sus pensamientos.

Luego un momento de atención... Se levanta de la mesa. Sale Él también al huerto, mira a uno y otro lado y se dirige hacia la derecha respecto al lado de la casa, entra por una abertura de una pared rocosa, dentro de lo que reconozco como el taller de carpintero; esta vez todo ordenado, sin tablas, sin virutas, sin fuego encendido; el banco de carpintero y las herramientas, todas en su sitio, nada más.

Replegada sobre sí, en el banco, María llora. Parece una niña. Tiene la cabeza apoyada en el brazo izquierdo plegado, y llora, en voz baja pero con mucho dolor. Jesús entra despacio y se le acerca con tanta delicadeza, que Ella comprende que está allí sólo cuando su Hijo le deposita la mano sobre la cabeza inclinada, llamándola «Mamá» con voz de amorosa reprensión.

María levanta la cabeza y mira a Jesús entre un velo de llanto, y se apoya, con las dos manos unidas, en su brazo derecho. Jesús con un extremo de su ancha manga le seca la cara y la abraza, la estrecha contra su pecho, la besa en la frente. Jesús tiene aspecto majestuoso, parece más viril de lo habitual, y María más niña, salvo en la cara marcada por el dolor.

«Ven, Mamá» le dice Jesús, y, apretándola estrechamente con el brazo derecho, se encamina de nuevo hacia el huerto; allí se sienta en un banco que está apoyado en la pared de la casa. El huerto está silencioso y ya oscuro. Hay sólo un hermoso claro de luna y la luz que sale de la estancia. La noche está serena.

44.3

Jesús le habla a María. No percibo al principio las palabras, apenas susurradas, a las que María asiente con la cabeza. Después oigo: «Y di a la familia..., a las mujeres de la familia, que vengan. No te quedes sola. Estaré más tranquilo, Madre, y tú sabes la necesidad que tengo de estar tranquilo para cumplir mi misión. Mi amor no te faltará. Vendré frecuentemente y, cuando esté en Galilea y no pueda acercarme a casa, te avisaré; entonces vendrás tú adonde esté Yo. Mamá, esta hora debía llegar. Empezó aquí, cuando el Ángel se te apareció; ahora se cumple y debemos vivirla, ¿no es verdad, Mamá? Después vendrá la paz de la prueba superada, y la alegría. Antes es necesario atravesar este desierto, como los antiguos Padres para entrar en la Tierra Prometida. Pero el Señor Dios nos ayudará como hizo con ellos, y su ayuda será como maná espiritual para nutrir nuestro espíritu en el esfuerzo de la prueba. Digamos juntos al Padre nuestro...». Jesús se levanta y María con Él, y levantan la cara al cielo. Dos hostias vivas que resplandecen en la oscuridad.

Jesús dice lentamente, pero con voz clara y remarcando las palabras, la oración del Señor[1]. Hace mucho hincapié en las frases: «adveniat Regnum tuum, fiat voluntas tua», distanciando mucho estas dos frases de las otras. Ora con los brazos abiertos (no exactamente en cruz, sino como los sacerdotes cuando dicen: «Dominus vobis­cum»). María tiene las manos juntas.

44.4

Entran de nuevo en casa, y Jesús — a quien no he visto nunca beber vino — echa en una copa un poco de vino blanco de un ánfora de la despensa y la lleva a la mesa; coge de la mano a María y la obliga a sentarse junto a Él y a beber de ese vino (en que moja una rebanada de pan que le ofrece). Tanto insiste, que María cede. El resto lo bebe Jesús. Luego estrecha a su Madre contra su costado, y así la sujeta, contra su persona, en el lado del corazón. Ni Jesús ni María están reclinados, sino sentados como nosotros. No hablan más. Esperan. María acaricia la mano derecha de Jesús y sus rodillas. Jesús acaricia el brazo y la cabeza de María.

44.5

Jesús se levanta y con Él María, se abrazan y se besan amorosamente una y otra vez; y una y otra vez parece que quieren despedirse, pero María vuelve a estrechar contra su pecho a su Hijo. Es la Virgen, pero es una madre a fin de cuentas, una madre que debe separarse de su hijo y que sabe a dónde conduce esa separación. Que ya no se me venga a decir que María no ha sufrido. Antes lo creía poco, ahora no lo creo en absoluto.

Jesús coge el manto (azul oscuro), se lo echa a los hombros y con él se cubre la cabeza a manera de capucha. Luego se pone en bandolera la bolsa, de forma que no le obstaculice el camino. María le ayuda; nunca termina de ajustarle la túnica y el manto y la capucha, y, mientras, le vuelve a acariciar.

Jesús va hacia la puerta después de trazar un gesto de bendición en la estancia. María le sigue y, en la puerta, ya abierta, se besan una vez más.

44.6

La calle está silenciosa y solitaria, blanca de luna. Jesús se pone en camino. Dos veces se vuelve aún a mirar a su Madre, que está apoyada en la jamba, más blanca que la Luna, toda reluciente de llanto silencioso. Jesús se va alejando por la callejuela blanca. María continúa llorando apoyada en la puerta. Y Jesús desaparece en una esquina de la calle.

Ha empezado su camino de Evangelizador, que terminará en el Gólgota. María entra llorando y cierra la puerta. También para Ella ha comenzado el camino que la llevará al Gólgota. Y por nosotros...

44.7

Dice Jesús:

«Éste es el cuarto dolor de María, Madre de Dios: el primero fue la presentación en el Templo; el segundo, la huida a Egipto; el tercero, la muerte de José; el cuarto, mi separación de Ella.

Conociendo el deseo del Padre, te dije ayer por la noche que voy a acelerar la descripción de “nuestros” dolores para que se den a conocer. Pero, como ves, ya algunos de mi Madre habían sido ilustrados. He explicado antes que la Presentación la permanencia en Egipto, porque había necesidad de hacerlo ese día. Yo sé las cosas. Y tú comprendes, y le dirás al Padre de viva voz el porqué.

44.8

Mi proyecto es alternar tus contemplaciones, y mis consiguientes explicaciones, con los dictados propiamente dichos, para aliviarte a ti y a tu espíritu dándote la beatitud de ver, y también porque así queda clara la diferencia estilística entre tu forma de redactar y la mía.

Además, ante tantos libros que hablan de mí y que, tocando y retocando, cambiando y acicalando, se han transformado en irreales, tengo el deseo de dar a quien en mí cree una visión devuelta a la verdad de mi tiempo mortal. No salgo disminuido; antes al contrario, magnificado en mi humildad, que se hace pan para vosotros para enseñaros a ser humildes y semejantes a mí, que fui hombre como vosotros y que llevé en mi aspecto humano la perfección de un Dios. Debía ser Modelo vuestro, y los modelos deben ser siempre perfectos.

No mantendré en las contemplaciones una línea cronológica correspondiente a la de los Evangelios. Tomaré los puntos que considere más útiles en ese día para ti o para otros, siguiendo una línea mía de enseñanza y bondad.

44.9

La enseñanza que proviene de la contemplación de mi separación se dirige especialmente a los padres e hijos a quienes la voluntad de Dios llama a la recíproca renuncia por un amor más alto; en segundo lugar está dirigida a todos aquellos que se encuentran frente a una renuncia penosa (¡y cuántas encontráis en la vida!). Son espinas en la Tierra que traspasan el corazón; lo sé. Pero para quien las acoge con resignación — mirad, no digo: “para quien las desea y las acoge con alegría” (esto ya es perfección), digo “con resignación” — se transforman en eternas rosas. Pero pocos las acogen con resignación. Como burritos tozudos, os resistís obstinadamente a la voluntad del Padre, aunque no tratéis de herir con patadas y mordiscos espirituales, o sea, con rebelión y blasfemias contra el buen Dios.

44.10

Y no digáis: “Pero si yo sólo tenía este bien y Dios me lo ha quitado; sólo este afecto, y Dios me lo ha arrancado”. También María, mujer noble, amorosa hasta la perfección (porque en la Toda Gracia también las formas afectivas y sensitivas eran perfectas), sólo tenía un bien y un amor en la tierra: su Hijo. No le quedaba más que Él: los padres, muertos desde hacía tiempo; José, muerto desde hacía algunos años. Sólo quedaba Yo para amarla y hacerle sentir que no estaba sola. Los parientes, por causa mía, desconociendo mi origen divino, le eran un poco hostiles, como hacia una madre que no sabe imponerse a su hijo que se aparta del común buen juicio o que rechaza un matrimonio propuesto que podría honrar a la familia e incluso ayudarla.

Los parientes, voz del sentido común, del sentido humano — vosotros lo llamáis sensatez, pero no es más que sentido humano, o sea, egoísmo — habrían querido que yo hubiera vivido estas cosas. En el fondo era siempre el miedo de tener un día que soportar molestias por mi causa; que ya osaba expresar ideas — según ellos demasiado idealistas — que podían poner en contra a la sinagoga. La historia hebrea estaba llena de enseñanzas sobre la suerte de los profetas. No era una misión fácil la del profeta, y frecuentemente le ocasionaba la muerte a él mismo y disgustos a la parentela. En el fondo, siempre el pensamiento de tener que hacerse cargo un día de mi Madre.

Por ello, el ver que Ella no me ponía ningún obstáculo y parecía en continua adoración ante su Hijo, los ofendía. Este contraste habría de crecer durante los tres años de ministerio, hasta culminar en abiertos reproches cuando, estando yo entre las multitudes, se llegaban hasta mí, y se avergonzaban de mi manía — según ellos — de herir a las castas poderosas. Reprensión a mí y a Ella; ¡pobre Mamá!

44.11

Y, no obstante, María, que conocía el estado de ánimo de sus parientes — no todos fueron como Santiago, Judas o Simón, ni como la madre de estos, María de Cleofás — y que preveía el estado de ánimo futuro; María, que conocía su suerte durante esos tres años, y la que la esperaba al final de los mismos y la suerte mía, no opuso resistencia como hacéis vosotros. Lloró. Y ¿quién no habría llorado ante una separación de un hijo que la amaba como Yo la amaba; ante la perspectiva de los largos días, vacíos de mi presencia, en la casa solitaria; ante el futuro del Hijo destinado a chocar contra la malevolencia de quien era culpable y se vengaba de serlo agrediendo al Inculpable hasta matarle?

Lloró porque era la Corredentora y la Madre del género humano renacido a Dios, y debía llorar por todas las madres que no saben hacer de su dolor de madres una corona de gloria eterna.

¡Cuántas madres en el mundo a quienes la muerte arranca de los brazos una criatura! ¡Cuántas madres a quienes un querer sobrenatural arrebata de su lado a un hijo! Por todas sus hijas, como Madre de los cristianos, por todas sus hermanas, en el dolor de madre despojada, ha llorado María. Y por todos los hijos que, nacidos de mujer, están destinados a ser apóstoles de Dios o mártires por amor a Dios, por fidelidad a Dios, o por crueldad humana.

44.12

Mi Sangre y el llanto de mi Madre son la mixtura que fortalece a estos signados para heroica suerte; la que anula en ellos las imperfecciones, o también las culpas cometidas por su debilidad, dando, además del martirio — en cualquier caso, en seguida — la paz de Dios y, si sufrido por Dios, la gloria del Cielo.

Las lágrimas de María las encuentran los misioneros como llama que calienta en las regiones donde la nieve impera, las encuentran como rocío allí donde el sol arde. La caridad de María las exprime. Éstas han brotado de un corazón de lirio. Tienen, por ello: de la caridad virginal desposada con el Amor, el fuego; de la virginal pureza, la perfumada frescura, semejante a la del agua recogida en el cáliz de un lirio después de una noche de rocío.

Las encuentran los consagrados en ese desierto que es la vida monástica bien entendida: desierto, porque no vive más que la unión con Dios, y cualquier otro afecto cae, transformándose únicamente en caridad sobrenatural hacia los parientes, los amigos, los superiores, los inferiores.

Las encuentran los consagrados a Dios en el mundo, en el mundo que no los entiende y no los ama, desierto también para ellos, en el que viven como si estuvieran solos: ¡muy grande es, en efecto, la incomprensión que sufren, y las burlas, por mi amor!

Las encuentran mis queridas “víctimas”, porque María es la primera de las víctimas por amor a Jesús. A sus discípulas Ella les da, con mano de Madre y de Médico, sus lágrimas, que confortan y embriagan para más alto sacrificio.

¡Santo llanto de mi Madre!

44.13

María ora. Porque Dios le dé un dolor, no se niega a orar. Recordadlo. Ora junto con Jesús. Ora al Padre nuestro y vuestro.

El primer “Pater noster” fue pronunciado en el huerto de Nazaret para consolar la pena de María, para ofrecer “nuestras” voluntades al Eterno en el momento en que comenzaba para estas voluntades el período de una renuncia cada vez mayor, que habría de culminar en la renuncia de la vida para Mí y de la muerte de un Hijo para María.

Y, aunque nosotros no tuviéramos nada que necesitara el perdón del Padre, por humildad incluso, nosotros, los Sin Culpa, pedimos el perdón del Padre para afrontar, perdonados (absueltos incluso de un suspiro), dignamente nuestra misión. Para enseñaros que cuanto más se está en gracia de Dios más bendecida y fructuosa resulta la misión; para enseñaros el respeto a Dios y la humildad. Ante Dios Padre aun nuestras dos perfecciones de Hombre y de Mujer se sintieron nada y pidieron perdón, como también pidieron el “pan de cada día”.

¿Cuál era nuestro pan? ¡Oh!, no el que amasaron las manos puras de María, cocido en el pequeño horno, para el cual yo muchas veces había recogido haces y manojos de leña — que es también necesario mientras se está en esta Tierra —, no ese pan, sino que “nuestro” pan cotidiano era el de llevar a cabo, día a día, nuestra parte de misión. Que Dios nos la diera cada día, porque llevar a cabo la misión que Dios da es la alegría de “nuestro” día, ¿no es verdad, pequeño Juan? ¿No lo dices también tú, que te parece vacío el día, como si no hubiera existido, si la bondad del Señor te deja, un día, sin tu misión de dolor?

44.14

María ora con Jesús. Es Jesús quien os justifica, hijos. Soy Yo quien hace aceptables y fructuosas vuestras oraciones ante el Padre. Yo he dicho: “Todo lo que pidáis al Padre en mi nombre, Él os lo concederá”, y la Iglesia acredita sus oraciones diciendo: “Por Jesucristo Nuestro Señor”.

Cuando oréis, uníos siempre, siempre, siempre a mí. Yo rogaré en voz alta por vosotros, cubriendo vuestra voz de hombres con la mía de Hombre-Dios. Yo pondré sobre mis manos traspasadas vuestra oración y la elevaré al Padre. Será hostia de valor infinito. Mi voz, fundida con la vuestra, subirá como beso filial al Padre, y la púrpura de mis heridas hará preciosa vuestra oración. Estad en mí si queréis tener al Padre en vosotros, con vosotros, para vosotros.

44.15

Has terminado la narración diciendo: “Y por nosotros...”, y querías decir: “Por nosotros que somos tan ingratos hacia estos Dos que han subido el Calvario por nosotros”. Has hecho bien en poner esas palabras. Ponlas cada vez que te muestre un dolor nuestro. Que sea como la campana que suena y que llama a meditar y a arrepentirse.

Nada más. Descansa. La paz esté contigo».


Notes

  1. la prière dominicale est celle du “ Notre Père ” que Jésus enseignera aux apôtres dans la seconde année de sa vie publique (203.5). C’est pourquoi Maria Valtorta met cette note sur une copie dactylographiée : « Si Jésus a enseigné le Notre Père à ses disciples, ne fallait-il pas qu’il l’ait d’abord enseigné à sa Mère ? A cette Mère qui, lorsqu’elle a reçu Dieu en son sein, a commencé par dire : “ Qu’il me soit fait selon sa parole ” et qui a toujours répété ce ‘ fiat ’, même pour son Fils nouveau-né ? Le Notre Père ne fut pas une improvisation de Jésus pour les apôtres. C’était “ sa ” prière habituelle, à tel point que les apôtres lui demandèrent : “ Enseigne-nous à prier comme tu pries. ” Et c’était la prière habituelle de Jésus et de Marie. » On trouvera aussi ce qu’était cette prière habituelle de Jésus dans le texte de 69.5. Une note de 62.2 explique pourquoi il la récitait avec sa Mère avant de l’enseigner aux apôtres (avec qui il la dira et la commentera pour la dernière fois en tant que Ressuscité, en 630.21/26).
  2. pour nous… Maria Valtorta s’interrompt ici. Jésus reprendra et explicitera ces mots en 44.15.
  3. les trouvent, répété à plusieurs reprises, doit s’entendre : trouvent les larmes, comme on le déduira de ce qui suit.
  4. Je l’ai dit en : Jn 16, 23 (600.26.35).

Notas

  1. la oración del Señor es la oración del “Pater noster”, que en tiempos de MV se recitaba normalmente en latín. Con nota autógrafa en una copia mecanografiada, MV explica: Si Jesús enseñó el “Pater” a sus discípulos, ¿no habría de habérselo enseñado antes a su Madre?, ¿a esa Madre que, al recibir en su seno la semilla de Dios, había sido la primera en decir: “hágase según su palabra”, y que siempre había repetido ese “fiat”, incluso por su Hijo recién nacido? El “Pater” no fue una improvisación de Jesús para los apóstoles. Era “su” oración habitual. Tanto era así, que los apóstoles le dijeron: “Enséñanos a orar como Tú oras”. Y era la oración habitual de Jesús y María